Mouvement des Focolari

L’Evangile n’assure pas le repos

Fév 17, 2012

Dans un article du 8 août 1953, Igino Giordani, partant de son expérience, voit dans l'Evangile vécu la "clé" permettant de dépasser les moments difficiles de la vie personnelle et la vie en société et de leur donner le sens juste.

L’Évangile est agréable à lire, mais sa mise en pratique provoque le scandale chez les gens bien comme il faut. L’Évangile ne supporte pas la stagnation, il n’assure pas le repos. Lui, le « signe de contradiction », ne promet pas une sinécure : « C’est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! » (Lc 12,49). L’histoire du Christ sur la terre, en vingt siècles, est une suite d’échafauds, entre bagnes et piloris, et l’on ne voit pas toujours l’océan de larmes pleurées en secret. Et pourtant, sur ce silence désolé et obscur, la foi vaut la peine d’être vécue. Cela vaut la peine de croire sans voir. Rappelons-nous la recommandation de Jésus : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jn 16,33). Pour un peu de temps, il disparaît et nous souffrons, restés seuls, mais ensuite il revient. Dans la mystique, cette nuit obscure se termine par une irruption flamboyante du soleil. C’est l’épreuve, et celui qui la supporte avec force connaît la victoire. Il s’agit d’une souffrance qui engendre la vie : une semence qui meurt en terre pour porter du fruit au soleil. « De même, en effet, que les souffrances du Christ abondent pour nous, de même, par le Christ, abonde aussi notre consolation » (2 Co 1,5). Celui qui accueille Jésus crucifié accueille la douleur par amour : et en en faisant un acte d’amour, il trouve la joie. Il faut à cet effet un entraînement à l’Esprit Saint. Et ainsi, l’existence semble un drame cruel, avec des défaites apparentes et d’atroces déceptions : mais il faut résister. Rien n’est gaspillé de ce que l’on donne dans la douleur : le fruit d’une résistance dans la rationalité et dans la foi, avec force et charité, est utile tant dans l’ordre civil que dans l’ordre spirituel, en ce que le peuple devient, par ces moyens aussi, Corps social du Christ mystique. On sème dans les larmes, on moissonne dans la joie. 

___

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

S'abonner à la lettre d'information

Mot du jour

Articles connexes

Cette malédiction de la guerre

Cette malédiction de la guerre

« J’ai vu l’absurdité, la stupidité et surtout le péché de la guerre… ». Igino Giordani, dans ses mémoires, réfléchit à la terrible période de la Première Guerre mondiale, dans laquelle il a lui-même été enrôlé. La « boucherie inutile », comme l’a appelée Benoît XV. Ses paroles nous font réfléchir à la manière dont l’histoire pourrait nous apprendre à travailler pour la paix aujourd’hui, en luttant contre les nouveaux massacres absurdes et inutiles de notre siècle.

Jubilé des jeunes : itinéraires de marche, d’espoir et de réconciliation

Jubilé des jeunes : itinéraires de marche, d’espoir et de réconciliation

Un pèlerinage à Rome pendant l’événement qui verra la participation de jeunes du monde entier, pour parcourir l’itinéraire historique des sept églises à travers la catéchèse, la prière, les témoignages, l’approfondissement spirituel lié au charisme de l’unité, la musique et le partage.

Indonésie : distribuer l’espoir

Indonésie : distribuer l’espoir

À Medan, capitale de la province de Sumatra, en Indonésie, après le tsunami de 2004, la communauté locale des Focolari a créé le centre social « Sumber Harapan », Source d’espoir, pour répondre aux besoins des plus pauvres de la ville. Maximus et Fretty, animateurs du centre, nous racontent les actions qu’ils mènent.