Mouvement des Focolari

PAROLE DE VIE DE FÉVRIER 2000

Jan 31, 2000

« J'ai partagé la faiblesse des faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver sûrement quelques-uns. » (1 Co 9, 22).

Paul, au cours de son extraordinaire mission, adopte un comportement que l’on pourrait définir ainsi : se faire tout à tous. Il s’efforce, en effet, de comprendre chacun, d’entrer dans les différentes mentalités. Aussi se fait-il juif avec les juifs, tandis qu’avec les autres, ceux qui n’avaient pas reçu de Dieu la révélation de la loi, il est libre par rapport à la loi. Il adhère aux coutumes juives chaque fois que cela peut aplanir les difficultés ou calmer les esprits, mais lorsqu'il agit dans le cadre gréco-romain, il assume le style de vie et la culture qui conviennent à ce milieu.
Aussi affirme-t-il :

« J'ai partagé la faiblesse des faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver sûrement quelques-uns. »

Qui sont ces “ faibles ” ? Ce sont des chrétiens, un peu ignorants et influençables, qui se scandalisent facilement.
Cela s’était vérifié à propos de la question des viandes immolées aux idoles. Pour Paul, qui considère qu’il n’y a qu'un seul Dieu, les idoles n’existent pas. En conséquence, les viandes “ sacrifiées aux idoles ” sont inconsistantes. Cependant certains “ faibles ”, habitués à une certaine logique et peu instruits, pouvaient penser le contraire et rester désemparés. Se plaçant dans la mentalité fragile de ces chrétiens, Paul, pour ne pas les troubler, juge préférable de ne pas manger ces viandes-là.

« J'ai partagé la faiblesse des faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver sûrement quelques-uns. »

Pourquoi Paul adopte-t-il une telle attitude ?
Librement — de cette liberté du christianisme que, d’ailleurs, il annonce — Paul répond à l'exigence, à l’impératif même, de se faire l'esclave des autres, de ses frères, de chaque prochain.
Il le fait parce que son modèle est le crucifié. Dieu, en s'incarnant, s'est fait proche de tout homme. Sur la croix, il s'est rendu solidaire de chacun de nous, pécheurs, avec nos faiblesses, nos souffrances, nos angoisses, notre ignorance, nos abandons, nos problèmes, nos fardeaux.
Paul veut vivre de la même manière, c'est pourquoi il affirme :

« J'ai partagé la faiblesse des faibles, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver sûrement quelques-uns. »

Et nous, comment pouvons-nous vivre cette nouvelle Parole de vie ?
Nous le savons : le sens de notre vie de chaque jour est d’arriver à Dieu et de ne pas le faire seuls, mais avec nos frères et nos sœurs. En effet, nous, chrétiens, nous avons reçu un appel de Dieu semblable à celui de Paul. Comme l'Apôtre, il nous faut “ gagner ” quelqu'un, “ en sauver sûrement quelques-uns ”.
Comment ? En “ nous faisant un ” avec nos prochains, enfants ou adultes, ignorants ou cultivés, riches ou pauvres, hommes ou femmes, compatriotes ou étrangers. Ceux que nous rencontrons sur notre chemin, ceux à qui nous parlons au téléphone, ceux pour qui nous travaillons…
Il nous faut aimer tout le monde. Mais préférer les plus faibles. “ Partager la faiblesse des faibles, pour gagner les faibles ”. Être attentifs à ceux dont la foi est fragile, aux indifférents, à ceux qui se déclarent athées, qui dénigrent la religion. Si nous nous faisons un avec eux, nous expérimenterons l'infaillible méthode apostolique de Paul : nous donnerons un témoignage de Dieu qui les fascinera.
À toi qui lis ces lignes, j'ose dire : ta femme (ou ton mari) qui est anticlérical, aime-t-il passer des heures entières devant la télévision ? Tiens-lui compagnie, comme tu le peux, autant que tu le peux, en t'intéressant aux émissions qu’il aime suivre.
Ton fils a-t-il fait du foot son idole, au point qu’il se désintéresse de tout le reste et oublie jusqu'à la prière ? Passionne-toi pour le sport encore plus que lui.
Ton amie, qui a rejeté tout principe religieux, aime-t-elle voyager, lire, s'instruire ? Efforce-toi de comprendre ses goûts, ses exigences.
Fais-toi un avec tous, en tout, autant que tu le peux, excepté dans le péché. S'ils y tombent, désapprouve-les. Tu verras que se faire un avec les prochains n'est pas du temps perdu ; tu as tout à gagner. Un jour viendra — moins loin qu’on ne croit — où ils voudront savoir ce qui te fait agir ainsi. Et, reconnaissants, ils se lanceront à la découverte de ce Dieu qui est à l’origine de ton comportement, ils l’adoreront et ils vivront l’aventure de l’aimer.

CHIARA LUBICH

 

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