Mouvement des Focolari

Parole de Vie de mai 2004

Avr 30, 2004

« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements » (Jn 14,15).

Nous sommes à la dernière Cène. Jésus va quitter ses amis et retourner auprès du Père. Il désire qu’ils soient unis à lui et entre eux par le lien le plus solide, le plus durable qui soit, le lien de l’amour. Lui qui aime « jusqu’à l’extrême », du « plus grand »amour qui va jusqu’à « se dessaisir de sa vie » , leur demande en retour le même amour.
L’amour que Jésus nous demande n’est pas un simple sentiment, mais c’est de faire sa volonté, celle qu’expriment ses commandements. C’est-à-dire avant tout l’amour envers les autres et l’amour réciproque. Cette vérité si importante, Jésus la répète avec force trois fois dans son dernier discours à ses disciples: « Celui qui a mes commandements et qui les observe, celui-là m’aime »; « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole »; « Celui qui ne m’aime pas n’observe pas mes paroles ».

« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements. »

Pourquoi devons-nous observer ses commandements ?
Créés « à son image et à sa ressemblance » , nous sommes appelés à nous placer face à Dieu, nous sommes capables d’entretenir avec lui une relation de personne à personne : relation de connaissance, d’amour, d’amitié et de communion.
Je vis, j’existe, dans la mesure où j’adhère au projet d’amour de Dieu sur moi.
Plus notre relation avec lui, essentielle à notre nature humaine, s’approfondit et s’enrichit, plus nous nous réalisons et trouvons notre véritable personnalité.
Regardons Abraham. Il ne cesse de répondre « oui » aux demandes de Dieu, aussi incompréhensibles qu’elles puissent paraître : abandonner sa terre pour s’acheminer vers un destin inconnu, ou sacrifier son fils unique. Il adhère immédiatement, faisant totalement confiance, et un tout autre avenir s’ouvre devant lui.
Regardons aussi Moïse. Sur le mont Sinaï, le Seigneur lui révèle sa propre volonté en lui donnant le décalogue et de cette adhésion naît le peuple de Dieu.
Regardons enfin Jésus. Il répond au Père par un oui sans limite : « Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se réalise » .
Pour nous, que signifie suivre Jésus ? Ceci : accomplir le mieux possible la volonté du Père qu’il nous a révélée et que lui, le premier, a accomplie.
Les « commandements » de Jésus ne sont ni des contraintes arbitraires, ni une construction artificielle, encore moins une aliénation. Ils représentent simplement une aide pour vivre notre nature de fils et filles d’un Dieu qui est Amour. Ne les considérons donc pas comme des « ordres » donnés à des serviteurs, mais comme expression de l’amour de Dieu et de l’attention qu’il porte à chacun de nous.

« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements. »

Comment vivre cette Parole de vie ?
Écoutons attentivement les commandements de Jésus. Laissons l’Esprit Saint nous les rappeler tout au long de la journée. Il nous apprend par exemple qu’il ne suffit pas de ne pas tuer, mais qu’il faut éviter de se mettre en colère contre son frère. « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre »  ; « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ».
Mais vivons surtout ce que Jésus a appelé « son » commandement, celui qui résume tous les autres : l’amour réciproque. La charité est en effet le plein accomplissement de la loi , c’est la « voie supérieure »  que nous sommes appelés à parcourir.
Le Père Dario Porta, un prêtre de Parme (Italie), mort le jeudi saint de 1996, l’avait bien compris. Dans les premières années de son sacerdoce, il avait vécu de façon remarquable sa relation à Dieu ; mais par la suite il découvrit mieux encore : il pouvait voir Jésus dans chaque prochain et il fit de l’amour évangélique le tout de sa vie. Pour rester fidèle à son engagement, il devint de plus en plus attentif aux autres, renonçant même pour eux à ses projets personnels. Et un jour il écrivit dans son journal : « J’ai compris que l’unique chose qu’on voudrait avoir accomplie dans la vie, c’est d’avoir aimé ses frères ».
Chaque soir, comme lui, interrogeons-nous donc : « Aujourd’hui, ai-je toujours aimé mes frères ? »

Chiara LUBICH

 

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