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De nombreuses personnes, venues d’Italie et d’autres Pays européens, se sont rendues à Rocca di Papa (Roma) pour un
dernier hommage à Pasquale Foresi. Sans parler des innombrables connexions en streaming qui témoignent de l’estime et de la gratitude envers cette figure incontournable des
Focolari.
Don Foresi a beaucoup contribué au développement du Mouvement. Très tôt
Chiara Lubich, fait appel à lui, pour être, ainsi qu’
Igino Giordani, cofondateur. Aujourd’hui tous les trois – Chiara-Giordani-Foresi – reposent dans la petite chapelle du Centre International, signe visible que cette triade, désormais réunie au ciel, continue à soutenir tous ceux qui dans le monde s’engagent dans la vie d’unité qui jaillit du charisme de Chiara.
Pasquale naît à Livourne en 1929. Agé d‘à peine quatorze ans, « pour se mettre au service son Pays », comme il le laisse par écrit, il quitte les siens et va rejoindre des groupes de Résistants qui luttent pour une Italie nouvelle. C’est au cours de cette période que naît en lui l’idée du sacerdoce. De retour à la maison, il entre au séminaire diocésain de Pistoia (où sa famille s’était transférée) et ensuite au Collège Capranico de Rome pour fréquenter l’Université Grégorienne. Mais cette vie ne semble pas le satisfaire pleinement.
Pasquale Foresi et Igino Giordani – (C) CSC Media
Entre temps son père, Palmiro, député au Parlement italien, fait la connaissance d’Igino Giordani qui à son tour lui présente Chiara Lubich. Profondément marqué par la cohérence évangélique de cette jeune fille de Trente, le député Foresi espère lui faire rencontrer son fils en quête d’un christianisme authentique. Aussi l’invite-t-il à rencontrer les catholiques engagés de la ville de Pistoia. Ne pouvant s’y rendre personnellement, Chiara envoie à sa place
Graziella De Luca, une de ses premières compagnes, qui, en raison d’un malentendu, arrive à Pistoia un jour après la date convenue. C’est Pasquale qui l’accueille à la maison paternelle. Il n’est pas du tout enclin à faire sa connaissance. Néanmoins, par pure politesse, il lui propose de l’accompagner chez un prêtre qui aurait dû venir à la rencontre programmée pour la veille. Au cours du trajet, toujours pour ne pas manquer à la politesse, il lui pose quelques questions sur son expérience spirituelle. Les réponses de Graziella de Luca le marquent si profondément qu’il lui demande de faire connaissance avec Chiara. A l’occasion de la fête de Noël (1949), Pasquale passe quelques jours à Trente : c’est pour lui une rencontre
si lumineuse qu’il décide d’aller vivre dans le premier focolare masculin de Rome. Il y trouve la confirmation de sa vocation au
focolare, ce qui lui fait dire : « Ce n’était pas entrer dans un institut religieux plus beau et plus saint que les autres, mais faire partie d’une révolution chrétienne, à la fois religieuse et civile, qui aurait renouvelé l’Eglise et l’humanité ».
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Chiara perçoit en Pasquale une caractéristique toute particulière et lui demande de partager avec elle la conduite du Mouvement. En se donnant à Dieu dans le Focolare, Pasquale voit satisfaite sa soif de cohérence évangélique et sent renaître l’appel au sacerdoce. Son rôle va alors se préciser encore plus. En raison de sa profonde connaissance de la théologie, Pasquale Foresi saura reconnaître toute la portée théologale et doctrinale des intuitions de Chiara et c’est un interlocuteur qualifié pour les relations avec l’Eglise, surtout lorsque le mouvement, à ses débuts, est examiné par le Saint Office. Mais son rôle primordial est celui de
« l’incarnation » : il a aidé Chiara à réaliser concrètement tout ce que le charisme de l’unité a déposé en elle : la Cité pilote de Loppiano près de Florence, le groupe éditorial Città Nuova, l’
Institut universitaire Sophia qui voit le jour à Loppiano en 2007. “A un certain moment – raconte-t-il lui-même – j’ai eu l’impression de m’être trompé sur toute la ligne et en particulier au sujet des choses positives auxquelles j’avais contribué : il me semblait qu’elles venaient de moi et non de Dieu ».
Une épreuve intérieure que Dieu permet aux grands spirituels en vue d’une purification profonde et d’un détachement de tout ce qui ne vient pas de Lui. Et pourtant, durant cette épreuve spirituelle, qui semble compromettre aussi sa santé, fleurissent d’innombrables œuvres. Chiara les voit se réaliser grâce à la présence de Don Foresi qui est à ses côtés comme coprésident. Parmi ses écrits deux ouvrages fondamentaux, pétris de sagesse, ont inspiré d’autres autres auteurs du Mouvement:
Théologie de la socialité et Conversations avec les focolarini. Après le décès de Chiara, au cours de l’Assemblée générale habilitée à élire
la première présidente après la fondatrice, sa vision clairvoyante et sereine a joué un rôle déterminant. Merci Don Foresi!
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