Mouvement des Focolari

Sr. Benedetta Carnovali

Mar 10, 2015

(1925 - 29 mai 2015)

OLYMPUS DIGITAL CAMERAEn ThaĆÆlande sœur Benedetta, ou ā€œSister Beneā€ comme on aimait l’appeler, Ć©tait connue de toute l’Eglise: prĆŖtres, religieux et religieuses, Ć©vĆŖques, laĆÆcs, du nord au sud du Pays. MĆŖme quelques moines bouddhistes qui frĆ©quentent le focolare la connaissaient bien. Benedetta Ć©tait une femme qui se laissait approcher et connaĆ®tre, sans crainte et avec dĆ©licatesse. Elle savait accueillir et on pouvait aller chez elle Ć  n’importe quel moment : que ce soit pour un problĆØme, important ou non, un besoin urgent, une chose belle Ć  partager. Elle ne se scandalisait de rien, elle connaissait bien le cœur des hommes et des femmes et savait les aimer. Un Ć©vĆŖque a dit une fois Ć  son sujet qu’elle Ć©tait Ā« une sœur d’or et d’argent Ā» Ć  cause de tout l’argent qu’elle savait trouver pour les pauvres. En allant Ć  l’extrĆŖme nord de la ThaĆÆlande on ne pouvait pas ne pas passer chez elle et Ā« bavarder un peuĀ» comme elle disait. Elle se rĆ©jouissait de toutes les nouvelles du Mouvement qu’elle considĆ©rait comme Ā« sa grande famille Ā» et elle transmettait cette vie Ć  de nombreuses autres personnes. Aussi Ć©tait-il frĆ©quent de rencontrer lors d’une des mariapolis d’étĆ© des personnes Ć  qui elle avait parlĆ© de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© ou bien d’accueillir au focolare quelqu’un Ć  qui Sister Bene en avait parlĆ©. Bref, Benedetta Ć©tait une vraie Ā« mĆØre spirituelle Ā» qui a transmis la vie surnaturelle Ć  de nombreuses personnes. Beaucoup Ć©taient prĆ©sentes Ć  ses obsĆØques, parmi elles des Ć©vĆŖques, des prĆŖtres et la foule compacte du Ā« peuple de Dieu Ā» qui ont rĆ©ussi l’exploit de tenir dans la petite Ć©glise de Wien Pa Pao, juste Ć  cĆ“tĆ© du couvent où elle habitait. 1966-08-CG-A-Suor-Benedetta-Birmania-4Sister Bene, Benedetta Carnovali selon l’Etat civil, nĆ©e en 1925, a Ć©tĆ© une colonne pour le Mouvement: de nombreux membres de la communautĆ© actuelle des focolari en ThaĆÆlande ont Ć©tĆ© contactĆ©s par elle, y compris des bouddhistes. Ā« Une vraie sœur et une vraie focolarina Ā», comme l’a dĆ©finie quelqu’un : une sœur Ā« hors du commun Ā», toujours en train de porter quelque chose Ć  quelqu’un et en mĆŖme temps toujours lĆ , aimant personnellement la personne rencontrĆ©e. C’était une amie qui t’appelait pour te souhaiter ta fĆŖte, mĆŖme si chaque annĆ©e sa voix se faisait toujours plus frĆŖle, mais non pas sa force intĆ©rieure. En l’approchant on n’avait jamais l’impression de la dĆ©ranger : elle semblait n’attendre que toi et n’avoir rien d’autre Ć  faire. Mais tel n’était pas le cas quand on pense, par exemple, Ć  toutes les adoptions Ć  distance qu’elle suivait personnellement, et cela jusqu’à ses derniers jours. Sister Bene a connu la spiritualitĆ© de l’unitĆ© par un religieux, en 1963, et Ć  partir de ce moment elle a donnĆ© sa vie pour que de nombreuses personnes puissent connaĆ®tre et commencer Ć  vivre cette vie d’unitĆ© : d’abord Ć  Myanmar où elle se trouvait alors, puis en ThaĆÆlande, aprĆØs l’expulsion de tous les religieux par le rĆ©gime. Une fois en ThaĆÆlande, elle a poursuivi et approfondi son amitiĆ© avec les focolari. Les rares fois où elle a eu l’occasion de pouvoir passer quelques jours avec nous, elle Ć©coutait avec grand intĆ©rĆŖt les discours de Chiara lubich. Comme tous ceux qui suivent rĆ©ellement Dieu, sœur Benedetta a elle aussi vĆ©cu sa nuit, Ā« sa tempĆŖte Ā» en suivant JĆ©sus et elle l’a affrontĆ©e en vraie disciple du Christ, avec une charitĆ© hĆ©roĆÆque. ProfondĆ©ment unie Ć  Vale Ronchetti, une des premiĆØres focolarine, elle est allĆ©e de l’avant, confrontĆ©e Ć  de nombreuses incomprĆ©hensions : Ā« Comment une sœur peut-elle faire partie d’un mouvement de laĆÆcs ? Ā» s’est-elle souvent entendu dire ; sans parler d’autres petites ou grandes persĆ©cutions, humainement absurdes. Et pourtant Dieu s’est certainement et mystĆ©rieusement servi aussi de ces Ć©preuves pour rendre sœur Benedetta toujours davantage sœur et aussi toujours davantage Ā« fille spirituelle de Chiara Ā» (comme elle le disait souvent) : cette apĆ“tre de l’unitĆ© n’a pas d’égal dans tout le Sud-est asiatique si l’on en juge par les fruits qu’elle a portĆ©s ! Elle nous laisse un hĆ©ritage de douceur, de tendresse, et de grande force d’âme, d’amour et de service envers les plus dĆ©munis : par exemple les membres de la tribu Akha. Et aussi le sourire typique de ceux qui expĆ©rimentent qu’il est possible de transformer la douleur en Amour et en font leur raison de vivre. Sœur Benedetta s’est envolĆ©e au ciel Ć  l’âge de 90 ans, aprĆØs avoir Ć©coutĆ© la chanson qu’elle aimait beaucoup : Ā« Solo Grazie Ā» (Seulement Merci). Elle est morte toute consumĆ©e, mais sereine, comme elle avait toujours vĆ©cu ; dans la paix parce que certaine que Ā« ces bras Ā» qui l’ont accueillie depuis sa petite enfance (elle n’a pas connu ses parents) et portĆ©e de l’avant dans sa vie religieuse, l’attendaient pour une derniĆØre Ć©treinte et pour la derniĆØre partie du voyage : la plus importante. Ce fut donc une femme merveilleuse qui tĆ©moigne qu’aujourd’hui aussi la saintetĆ© est possible. Luigi Butori

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Agustin, Patricia et leurs deux enfants sont une famille argentine. AprĆØs avoir suivi un cours Ć  Sophia ALC, l’antenne latino-amĆ©ricaine de l’Institut universitaire situĆ© dans la citĆ©-pilote internationale de Loppiano (Italie), sont allĆ©s Ć  la recherche de leurs racines parmi les peuples originaires et un fort engagement pour le dialogue interculturel est nĆ©.