Mouvement des Focolari

Un moyen indispensable à la fraternité

Déc 9, 2017

Le théologien Pasquale Foresi (1929-2015), pour souligner l’actualité de la vertu chrétienne de l’obéissance, montre en exemple la Vierge Marie qui, tout en obéissant aux hommes, a obéi à Dieu seul.

Dans le monde moderne l’obéissance n’est plus appréciée à sa juste mesure. Le souffle de liberté, de fraternité et d’égalité qui s’est libéré à partir de la révolution française est désormais entré dans nos journaux, nos cours, nos maisons, et aussi dans nos paroisses et nos couvents. (…) Aussi n’est-il pas rare de trouver dans notre inconscient une sorte de méfiance latente  à l’égard de cette précieuse vertu, au point de l’opposer à la découverte évangélique qui nous veut tous frères en Christ. (…) L’obéissance n’implique pas une abdication de notre  propre personnalité, encore moins une humiliation inhumaine. Elle nous aide au contraire à être vraiment nous-mêmes, à faire grandir notre être du fait qu’elle nous insère dans un contexte social qui est indispensable, tant sur le plan humain que spirituel, à la vraie manifestation de nos capacités. Lorsque la volonté de celui qui m’est légitimement supérieur dans le gouvernement des réalités civiles ou ecclésiales m’indique ce que je dois vouloir ou ce que je dois laisser de côté, même si cela va à l’encontre de mes projets, de ma façon de penser, en réalité cela  m’invite toujours à m’élever à un niveau plus vaste et général, celui du bien commun. Cette contrariété que j’éprouve en raison du désaccord qu’il y avait, est une contribution nécessaire  à ma croissance. A ce moment-là mon humanité grandit, elle est plus pleine. Et plus je me trouve uni aux autres, plus je me retrouve dans une relation fraternelle avec eux. Celle-ci résulte en effet d’une communion. L’obéissance, loin d’être un obstacle, devient donc un moyen indispensable à la fraternité humaine. (…) Très souvent, en évoquant cette vertu, on en présente seulement les aspects ascétiques: l’âme qui renonce à sa propre volonté progresse d’autant plus qu’elle se libère des passions, etc. Cela est certainement vrai, mais elle nous procure quelque chose de mieux : elle nous fait participer mystiquement à l’humanité du Christ, elle permet à notre cœur d’éprouver les mêmes sentiments que Lui (cf. Phil 2, 5) La Vierge Marie est par excellence le modèle de cette obéissance intérieure. Quand elle répond à l’ange : « Voici la servante du Seigneur » ; lorsque, pour suivre le décret de l’empereur romain, elle se rend à Bethléem ;  lorsque, en toute hâte, elle suit l’inspiration qui la pousse à aller assister Élisabeth ; lorsqu’aux noces de Cana elle demande à Jésus de faire un miracle ; lorsque, au Calvaire, elle offre le Fils de Dieu pour rester avec Jean; lorsqu’elle prie  au milieu des apôtres dans l’attente fervente de l’Esprit Saint : sa vie consiste à obéir continuellement à Dieu seul, tout en obéissant aux hommes et aux circonstances. Et c’est en laissant Marie  revivre en nous que nous participerons à son intimité, à sa docilité même. A l’exemple du focolarino Andrea Ferrari : avec une finesse qui traduisait son union à Dieu, au moment de mourir, il disait en souriant à celui qui le préparait à accepter la volonté de Dieu : « Nous avons appris à toujours la reconnaître, même devant un feu rouge ».  Da: Pasquale Foresi  – Parole di Vita – Città Nuova 1963 – p.197-200

___

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

S'abonner à la lettre d'information

Mot du jour

Articles connexes

Reconnaître la beauté : Giulio Ciarrocchi et son héritage

Reconnaître la beauté : Giulio Ciarrocchi et son héritage

Le 26 juin 2025, Giulio Ciarrocchi est retourné à la maison du Père. Focolarino marié, il a longtemps travaillé au Secrétariat de Familles Nouvelles. À lui, la gratitude du Mouvement des Focolari pour l’héritage et l’exemple d’une foi immense et sans crainte.

Fratellanza

Fratellanza

La fraternité, le fait d’être fils d’un même Père, peut être la racine de tout pacifisme. Dans cet extrait du livre « Révolte catholique », Igino Giordani écrit presque une invocation, un appel poétique qui nous oblige à lever la tête et à ouvrir les yeux sur l’identité de notre frère, ce frère qui peut être qualifié d’ennemi, d’étranger, de migrant, mais qui est toujours un frère. C’est un appel qui, écrit en 1925, peut toucher nos cordes les plus profondes et nous mettre au défi d’être des bâtisseurs de paix.