Mouvement des Focolari

Une vallée renaît grâce aux migrants

Août 26, 2015

Alors qu’en Méditerranée le drame des personnes qui fuient les guerres et la famine continue, dans un village de montagne du nord de l’Italie, l’accueil se traduit par un renouveau de la communauté et du territoire.

20150826-01Cinq ans auparavant, la commune figurait en bonne place dans le classement des villages avec le plus fort taux de « marginalité » sociale et économique du Piémont. Mais la communauté entière a appris à accueillir. Aujourd’hui, 30 réfugiés, presque tous Africains, ainsi qu’une famille du Kosovo avec trois enfants, vivent depuis huit mois dans un immeuble, propriété de l’institut Cottolengo. « Nous les avons adoptés », confient deux octogénaires assises sur le banc de la place de la mairie. Nous l’avions aussi fait durant la guerre, fait remarquer le président de l’association « Pro Loco », avec les juifs et les résistants. L’histoire se répète. Le maire, Giacomo Lisa, n’a pas dû convaincre les 180 habitants du village, dont seuls 90 vivent à Lemie à l’année. C’était déjà arrivé en 2011, lorsque le problème de l’accueil des migrants débarqués sur les côtes italiennes à bord de bateaux délabrés était moins fort. Pour Lemie déjà alors, cette arrivée d’ »amis » avait représenté un renouveau de la communauté. Douze enfants, suivis par des formateurs et par le prêtre, avaient été baptisés dans l’église paroissiale durant une cérémonie destinée à entrer dans la petite histoire du village. Une fête. Toutes des familles avec enfants, accueillis par des familles et par d’autres enfants de ces vallées alpines. « Bien sûr, au début, nous étions un peu surpris – explique Lisa – la population ici a une moyenne d’âge très élevée et ne s’ouvre pas facilement, du moins auparavant. Je n’ai pas dû donner beaucoup d’explications, parce que personne ne m’a questionnée. Accueillir ces personnes nous a semblé naturel. » En 2011, comme aujourd’hui. Comme avant, des hommes et des femmes arrivés de Libye et d’autres pays de l’Afrique sub-saharienne aimeraient travailler, se rendre utiles. « Avec la Province de Turin en 2011, nous avions aussi mis sur pied des bourses de travail. Maintenant, certains déposent une demande pour offrir un ‘bénévolat en retour’ qui fait du bien à eux et à nous », commente le premier citoyen. Il n’y a pas que ces « amis réfugiés » qui aimeraient rester en Italie, la communauté aussi leur demande de rester. « Les citoyens les ont immédiatement acceptés, je dirais même plus, accueillis – confirme Giacomo Lisa – et quelques personnes du lieu ont trouvé du travail comme formateurs, d’entente avec une association liée à une coopérative. Les problèmes? « Seulement d’ordre bureaucratique. Ils ont déposé une demande de protection, comme réfugiés, mais les délais pour les réponses sont très longs. » Ensuite, les transports: « Je demanderai à qui gère les bus vers Turin, de les aider; je trouve inutile de leur faire payer le billet pour les courses qu’ils font vers le chef-lieu ». Lorsqu’on demande au maire si le village renaît grâce aux réfugiés africains, il sourit et ouvre les bras. « Regarde cette vallée. Elle est pleine de résidences secondaires, ouvertes seulement quelques semaines en été. Beaucoup de jeunes continuent à partir, même si le lien avec le village reste fort. Les nouvelles personnes arrivées ont apporté beaucoup de vitalité. Il suffit de descendre à l’aire de jeux un après-midi ensoleillé pour voir enfin des enfants qui jouent, hurlent, s’amusent. Ils ont aussi sauvé l’école. » Pardon? « Bien sûr. Cinq enfants de plus dans l’école ont permis de maintenir plus d’enseignants et une meilleure qualité de formation. Que pouvons-nous vouloir de plus de ces amis que nous avons accueillis? La famille s’est agrandie et Lemie n’est plus aussi petit et marginal. Nous voulons être un village différent, nouveau, ouvert à tous. » Source: Città Nuova online

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