« Nous voici à Qum, la capitale de l’Islam chiite iranien. Une ville que l’on peut décrire avec quelques chiffres : un peu moins d’un million d’habitants, une centaine d’universités, d’instituts académiques, de séminaires religieux, parmi lesquels ressort celui des filles qui compte presque 12000 étudiantes. Environ 40000 étudient le Coran et d’autres aspects de l’Islam.
« La première matinée dans cette « ville sainte » se conclut par un moment de grande spiritualité et un événement qui nous investit d’une intense émotion justement en ce lieu. Nous nous apprêtons à entrer en ce que tous considèrent comme l’un des lieux les plus visités de la tradition chiite dans le monde : le sanctuaire dédié à Fatima Masumah, une femme morte jeune, n’ayant pas encore atteint la trentaine.
Fatima était la sœur de l’Imam Ali ibn Musa Rida (le huitième imam, selon la tradition chiite) et la fille du septième imam (Musa al Kdhim). La tradition de cette partie de l’Islam considère souvent saintes les femmes, surtout lorsqu’elles sont parentes d’un de ces imams. Ici nos guides, très gentils, s’exprimant dans un anglais parfait, nous disent que le nombre des pèlerins peut monter jusqu’à 15 million par an. Ce qui frappe le plus dans ce milieu c’est la foi, la spiritualité et la profondeur du sens du sacré. Vivre une journée dans cette atmosphère, veut dire se plonger dans le monde de la mystique et de l’esprit au-delà des paroles et de ce qui se voit, de ce qui se touche : on en fait l’expérience ! ».
“Sérénité et paix! L’Iran, au-delà de toute attente. La vie de Qum qui est austère et bien remplie, est sereine. Chaque personne applique tout son cœur et son esprit à connaître, à étudier, à suivre la vie de la sagesse islamique et de ses lois avec d’évidents effets sociaux. Le nombre de bibliothèques est impressionnant, et celui des librairies de même. Les gens s’y bousculent !
« Je parcours en esprit ce que les médias en Europe nous proposent de ce peuple, les clichés, les regards sinistres de leurs leaders. Tout est possible évidemment, mais faire l’expérience de la vie est bien autre chose. Le contact réduit en miettes ces clichés. Sincèrement, j’ai rarement trouvé cette paix et cette sérénité. Je comprends pourquoi la mystique soufie (ndr : de « soufisme », ou dimension mystique de l’Islam) a trouvé sa racine parmi les ancêtres de ces personnes.
« Au terme de la journée, sous le soleil chaud de Qum qui en été peut faire monter la température jusqu’à 45-50°, reste imprimé dans le cœur la conscience que la mystique et la spiritualité sauvent véritablement l’humanité et représente la possibilité de la rencontre entre les différentes traditions religieuses ».
Source : blog de Roberto Catalano
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