Mouvement des Focolari

Gianni Caso. Le droit et l’Évangile.

Avr 20, 2017

Focolarino, magistrat, homme de grande culture. Un mois après sa mort, nous le rappelons à notre mémoire (14 novembre 1930 – 16 mars 2017)

GianniCasoFocolarino; magistrat, homme de grande culture, Gianni naît en 1930 à Roccapiemonte, en Campanie (Italie). Il étudie la jurisprudence au prix de grands sacrifices et travaille en même temps comme chancelier au Tribunal. Il devient responsable des jeunes de l’Action Catholique de Naples en raison de sa solide formation chrétienne. Après l’obtention de son diplôme, au cours de son service militaire, il fait la connaissance d’un focolarino qui lui offre la revue Città Nuova et, en 1959, il participe à la Mariapolis de Fiera di Primiero. Lors d’un discours enflammé de Bruna Tommasi, l’une des premières compagnes de Chiara Lubich, Gianni découvre dans l’idéal de l’Unité une affinité particulière avec sa vocation laïque, civile et politique. Devenu magistrat, il choisit le tribunal de Milan, ville où se trouve l’un des premiers focolares d’Italie, de façon à pouvoir ainsi approfondir sa connaissance de la vie d’unité. En 1965 il fréquente l’École de formation des focolarini à Loppiano, pour ensuite reprendre son En 1968 il est nommé juge dans le Trentin-Haut-Adige où il s’engage dans le Mouvement Humanité Nouvelle  qui vient de naître et met en valeur la dimension sociale de la spiritualité des  Focolari. Par la suite,  devenu membre de la Cour d’Assise d’Appel de Rome, Gianni va s’établir au Centre du Mouvement, à Rocca di Papa. L’Italie, au cours des années 70, connaît des actes d’une violence extrême contre les institutions de l’État, qui donnent lieu à la lutte armée et au terrorisme. Durant ces années Gianni est choisi comme le juge rapporteur et rédacteur des arrêts rendus en appel lors du premier et du plus important des cinq procès pour la défense d’Aldo Moro, leader du parti de la Démocratie Chrétienne, assassiné en 1978 par le groupe armé connu sous le nom de « Brigades Rouges ». Chaque matin une escorte vient chercher Gianni et le raccompagne le soir. Habituellement, une fois chez lui, il se rend à la messe avec sa voiture. Un jour, au lieu de faire le trajet habituel, il change de parcours sans y réfléchir (il dira en raison d’une sorte « d’inspiration intérieure » et arrive chez lui par une autre direction. Il évite ainsi d’être séquestré par les terroristes qui l’attendaient. GianniCaso_Ass2002-001_ArchivioCSCMediaAu cours des années 80 et 90, Gianni continue à travailler pour le Mouvement Humanité Nouvelle, en menant des actions importantes concernant la justice en Italie, en Europe et aussi les problèmes du monde pénitentiaire qui lui tiennent beaucoup à cœur. Il est nommé juge à la Cour de Cassation et au début des années 2000, avec d’autres personnes, il contribue à faire naître Communion et Droit, un réseau international qui rassemble  des chercheurs et des travailleurs dans divers secteurs du Droit. Les années suivantes ont lieu des congrès internationaux et des sessions d’été dédiées à la formation des jeunes. Gianni fait preuve d’une sollicitude particulière dans cet engagement qui implique de dialoguer avec la culture juridique, en mettant en  relation ses divers acteurs et aussi de créer des liens entre les nombreux secteurs juridiques et la société civile. Lorsque, en 2015, il laisse ses engagements, Gianni continue à accompagner les travaux à distance, à écrire, étudier, échanger, jusqu’à la fin. A l’annonce de sa mort, nombreux ont été les échos de la part de tous ceux qui l’ont connu et aimé : ses proches, ses collègues magistrats et  professionnels dans le domaine de la Justice, des gens simples, tous reconnaissants envers le témoignage de cet homme de loi qui a fait de l’Évangile la norme de sa vie, en se laissant particulièrement guider par une phrase que Chiara Lubich avait choisie à son intention : « Quiconque d’entre vous voudra être le premier, sera le serviteur de tous » (Mc 10, 44) Une de ses amies magistrate, qui a parcouru avec lui le chemin vers une “justice de communion”, souligne la capacité de Gianni à valoriser au maximum toutes les catégories professionnelles relevant du monde de la Justice, avec un souci particulier pour les “petits” de l’Évangile, les prisonniers, qu’il aimait presque comme s’ils étaient ses enfants.

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