Jorge López e Alberto García (Regnum Chisti), Jesús Morán (Focolari)
”L’actualisation du propre charisme” – s’étaient dit les représentants de
Regnum Christi et des
Focolari suite à la rencontre entre Mouvements et Communautés Nouvelles en février dernier à Paray Le Monial (France) – ”est une tâche nécessaire, essentielle. Un engagement pour pouvoir répondre aux défis actuels”. Le dialogue s’est ensuite élargi sur l’ urgence d’identifier de nouvelles et plus efficaces approches avec la culture, aujourd’hui en mutation continuelle. L’intensité avec laquelle ces sollicitations ont été captées par les deux Mouvements a été telle, qu’une journée entière a été fixée dans l’agenda pour la passer ensemble à partager les propres expériences et demander ensemble une protection toute particulière de l’Esprit Saint afin d’identifier les bonnes directions à suivre.
Les intentions qui ont donc amené la rencontre du 26 novembre à Rocca di Papa (Rome) entre 22 représentants de regnum Christi et 29 des Focolari n’étaient donc ni l’étude de nouvelles stratégies, ni le recours à des experts. Simplement le souhait d’un échange entre frères, une communion cœur à cœur dans la synodalité, car plus on s’ouvre l’un à l’autre, plus s’intensifie la présence de l’Esprit Saint. Une communion faite de prière, de dialogues fraternels, de communications, celles-ci aussi offertes comme un cadeau. A
Mgr. Vincenzo Zani, Secrétaire de la Congrégation pour l’Éducation Catholique, a été confiée la relation principale. Celui-ci, s’inspirant des textes magistraux, a tracé un parcours de l’évangélisation de la culture basé sur ”la mystique de la fraternité” (cf. E.G.) et sur la force transformatrice des charismes. ”Leur coessentialité au charisme pétrinien – a-t-il expliqué – ”les rend capables de renforcer l’invitation de l’Église à avoir une vision positive de la culture, dans la mesure où ”la grâce suppose la culture” (E.G.115).
D. Edoardo Robles Gil, Directeur général des Légionnaires du Christ, avec Jesús Morán et Mgr. Vincenzo Zani.
D’autres points lumineux ont été les deux interventions sur l’actualisation du Charisme.
Jesús Morán coprésident des Focolari, a parlé de ”fidélité créative” :”L’Esprit est toujours nouveauté et continue à faire date”. Il faut être parfaitement enracinés dans la tradition, a réaffirmé
Morán, mais ”l’être aujourd’hui”.
Jorge López, membre du Comité Général et Responsable général des laïcs consacrés de Regnum Christi, a rappelé que ”le sujet autorisé à l’actualisation du Charisme, c’est l’Église. Et nous le sommes en tant qu’Église”. Il a ensuite confié que, ”paradoxalement, c’est justement notre pauvreté qui nous rend davantage capables d’accomplir notre mission, selon le modèle de la Vierge”.
Également intéressantes les expériences d’évangélisation de la culture : quatre projets, deux présentés par Regnum Christi et deux par les Focolari – répondant à des défis cruciaux d’aujourd’hui dans le domaine de l’Éducation. Il y a deux constantes : travailler ensemble en faisant un réseau et le rapport entre culture et vécu. Plastique et efficace, l’image partagée par
Marta Rodriguez, directrice de l’Institut de la Femme (Athénée Pontifical Regina Apostolorum) :”Le pont entre Jésus Christ et la culture sécularisée est le cœur de la personne. Nous devons regarder les autres à partir du cœur du Christ, dans l’offrande à Dieu de notre vie”.
Le dialogue a encore continué au cours du repas, augmentant ainsi la connaissance fraternelle. En guise de conclusion l’après-midi, un échange en séance plénière. Rien de préparé. Et c’est peut-être justement pour cela que Quelqu’un a pu prendre la régie en main, faisant ainsi expérimenter aux personnes présentes, cette ”mystique de la fraternité” dont parle le pape François dans l’ Evangelii Gaudium. S’exprimant avec exactitude, essentialité et ouverture totale, un à un ont été parler au micro. En ce moment également, la tâche de chacun était mise en évidence, illuminée par ce que l’Esprit Saint avait révélé jusque là.
Il était impossible de distinguer qui appartenait à un Mouvement ou un autre. C’était probablement ce qu’expérimentaient les premiers chrétiens lorsqu’ils disaient s’être sentis ”un seul cœur et une seule âme”(At 2,42-48). Tout était de tous, dans la gratitude et la joie d’une réciprocité qui respirait l’Évangile. Jusqu’aux questions et aux craintes qui, bien présentes, (comment éduquer dans l’ère digitale ; comment réussir à maintenir vivante l’identité et la mission ; etc.) trouvaient une réponse dans les interventions qui se succédaient . Confiants et conscients que les charismes concernent l’histoire et donc le sont aussi dans le devenir technologique, dans un constant dialogue avec l’Éternel et totalement ouverts à celui qui n’a pas la foi et a des convictions différentes. ”Ensemble” est la condition essentielle pour ”sortir”, là où Dieu voudra. Chacun a besoin de l’autre, en se laissant surprendre par Lui. Anna Friso
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