Mouvement des Focolari
Semaine de prière pour l’unité 2012

Semaine de prière pour l’unité 2012

Approfondir les connaissances réciproques, échanger des rapports nouveaux entre chrétiens de différentes Eglises et promouvoir le style de vie oecuménique caractérisé par les connaissances réciproques, échanger des rapports nouveaux entre chrétiens et promouvoir le style de vie oecuménique caractérisé par le   “dialogue de la vie” inhérent à la spiritualité de l’unité: de nombreuses occasions pour vivre tout cela durant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. La devise de cette année, c’est: “Tous, nous serons changés … dans la victoire … par notre Seigneur Jésus Christ” (Première lettre aux Corinthiens 15,51-58). Nous poursuivrons par quelques brèves nouvelles.

Italie – Beaucoup voient dans la Parole de vie du mois de janvier, qui suggère la façon de vivre la devise de la Semaine, un instrument précieux de sensibilisation oecuménique. A Modène, elle a été distribuée à toutes les personnes présentes à une célébration, suscitant immédiatement des échanges animés. A Biella, les participants à une réunion qui concluait la Semaine ont écouté avec enthousiasme la proposition visant à mettre à disposition pour les baptêmes des différents Eglises présentes sur le

territoire – Vaudoise, Roumaine-Orthodoxe et Russe-Orthodoxe – l’antique Baptistère qui se trouve à côté de la cathédrale catholique, monument du Xème siècle, érigé par des fidèles de l’Eglise encore indivise, érigé avant les multiples divisions. Cela répond au souhait de voir l’utillisation du Baptistère pour toutes les églises multiplier les occasions de rencontre et la connaissance réciproque entre les différentes communautés. A Bari, le groupe oecuménique, qui est actif toute l’année, a, pour la Semaine, organisé une série de moments de prières dans différentes églises catholiques et évangéliques et, pour la première fois, dans une communauté pentecôtiste – la Christ Victory Church – formée surtout de fidèles d’origine africaine. Avec eux, se sont établis des rapports qui vont au-delà de la prière, concrètement, avec des aides pour des visites médicales, par la récolte de vêtements etc.

France – La célébration oecuménique de Lyon – préparée par le Comité diocésain pour l’oecuménisme et le Comité des responsables d’églises de Lyon – a été retransmise par France 2 et en direct par la radio française. Les paroles du Cardinal Barbarin ont confirmé le désir de travailler pour l’unité: “.Ne perdons pas de temps à nous lamenter sur les divisions du passé ou du présent, et faisons tout pour en éviter de nouvelles dans le futur… Lançons-nous hardiment dans l’œuvre de transformation que la Résurrection rend possible”.

Equateur – De Quito, on nous raconte l’expérience d’un choeur oecuménique dirigé par une prêtre anglican: «Une expérience de fraternité qui, grâce à la passion commune pour le chant et pour le dialogue, a fait naître des rapports profonds et s’est rapidement transformée en témoignage d’unité très fort. Outre les Focolari, en font partie des membres de l’Eglise épiscopale, du mouvement Jean XXIII, de la famille salésienne etc. Le choeur accompagne tous les ans les célébrations de la  Semaine de prière et d’autres initiatives oecuméniques. Ces journées-là, justement, les choeurs ont décidé de participer au concours “Groupe musical du 50° anniversaire de la Coopération Fraternelle Munich (Bavière) – Equateur”. Nous espérons donc que tous, y compris en dehors des frontières nationales, acquièrent, la certidude de l’unité pleine et visible».

En conclusion de la Semaine de prière, Benoît  XVI a constaté les « signes positifs » de la «fraternité retrouvée» et d’un « sens partagé des responsabilités » face aux défis du monde. Il a rappelé en outre comment «la présence du Christ ressuscité nous appelle, nous tous, les chrétiens, à agir ensemble pour la cause du bien. Unis dans le Christ, nous sommes appelés à partager sa mission”. Les nouvelles internationales de retrouvailles fraternelles et de joie le confirment.

Semaine de prière pour l’unité 2012

Nigeria : sauvées in extremis

« Je m’appelle F. et je viens de Jos, au Nigeria. Dans notre ville, une crise politique, ethnique et religieuse est en cours depuis 2001. Des milliers de vies et de nombreuses propriétés ont été perdues. Il existe aujourd’hui une profonde division entre chrétiens et musulmans, au point de nous voir comme des ennemis et de nous regarder avec une grande méfiance. Nous vivons constamment dans la peur, sans connaître quel sera notre destin l’instant d’après. Un de mes collègues a été impliqué dans un accident et on nous a demandé d’aller le voir. Lui étant musulman, personne ne s’est offert pour y aller, précisément parce que nous sommes à Jos et que les chrétiens ne vont pas dans les zones musulmanes, tout comme les musulmans ne rendent pas visite aux chrétiens. Je me suis portée volontaire pour aller chez lui, bien qu’au début j’étais un peu réticente, mais une voix intérieure continuait à me dire d’y aller. J’ai aussi réussi – en insistant un peu – à convaincre une amie de venir avec moi. Nous sommes arrivées chez mon collègue très apeurées. En entrant, nous avons été, bien au contraire, reçues chaleureusement par lui et par sa famille. Ils étaient vraiment contents de nous voir ! Quelque temps plus tard, je rentrais à la maison après le travail, tard le soir, avec cette même amie, lorsque sa voiture est tout d’un coup tombée en panne près d’une position musulmane. Aucune de nous deux n’avait de crédit sur son téléphone mobile pour appeler à l’aide. Là, quelque part dans le noir, il y avait des malfaiteurs musulmans qui réglaient leurs affaires. Notre prière à ce moment-là a été : « Seigneur, envoie-nous de l’aide le plus vite possible ! ». Nous étions si effrayées que nous ne savions pas si c’était mieux de rester dans la voiture ou de sortir et arrêter la première voiture qui passait. À un certain point, nous remarquons que des personnes viennent vers nous et nous commençons à trembler. J’ai dit mon ultime prière, parce que j’ai senti que notre dernière heure était arrivée. Lorsqu’ils n’étaient qu’à quelques mètres de distance, une voiture s’est soudainement garée devant nous. Et qui ai-je vu ? Le collègue à qui nous avions rendu visite quelques jours auparavant… Le chef des malfaiteurs lui a demandé si nous étions des leurs, « musulmanes », pour savoir s’il pouvait nous laisser passer, et mon collègue a répondu par l’affirmative. Voilà comment nous avons été sauvées… Il a ensuite lui-même mis la voiture en lieu sûr et nous a raccompagnées à la maison. En outre, le jour suivant, il l’a ramenée chez mon amie après l’avoir réparée.»

Février 2012

Ainsi commence, dans l’Évangile de Marc, l’annonce de Jésus, le message de salut qu’il apporte au monde : « Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s’est approché : convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Avec la venue de Jésus, apparaît une ère nouvelle, celle de la grâce et du salut. Dès ses premiers mots, il invite à accueillir la grande nouveauté, la réalité même du Règne de Dieu, qu’il met à la portée de tous, qu’il rend proche de chaque homme.Il indique tout de suite la route à suivre : se convertir et croire à l’Évangile, c’est-à-dire changer radicalement de vie et accepter, en Jésus, la parole que, par lui, Dieu adresse à l’humanité de tous les temps. La conversion et la foi vont de pair. Il ne peut y avoir l’une sans l’autre et toutes deux naissent au contact de la parole vivante, avec la présence de Jésus, qui aujourd’hui encore répète aux foules : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » La parole de Dieu accueillie et vécue change radicalement les mentalités (c’est le sens du mot « conversion »). Elle fait pénétrer dans le cœur de chacun – qu’il soit européen, asiatique, australien, américain, africain – la façon dont le Christ voit les événements, les personnes, la société. Mais comment l’Évangile peut-il opérer le miracle d’une conversion profonde, d’une foi nouvelle et lumineuse ? Le secret réside dans le mystère que contiennent les paroles de Jésus. Ce ne sont pas simplement des supplications, des suggestions, des directives ou des commandements. Dans sa parole, Jésus lui-même est présent et nous parle. Il ne fait qu’un avec elle.C’est donc lui que nous rencontrons dans sa parole. Si nous accueillons celle-ci comme il le veut (c’est-à-dire en étant prêts à la traduire en vie), nous sommes un avec lui et il naît ou grandit en nous. C’est pourquoi chacun de nous peut et doit accueillir l’invitation si pressante et exigeante de Jésus. « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Il se peut que quelqu’un juge les paroles de l’Évangile trop élevées, difficiles, et trop éloignées de la manière courante de vivre et de penser. Il sera tenté de ne pas les écouter et de se décourager. Mais cela se produit lorsqu’il croit devoir déplacer seul la montagne de son incrédulité. Il lui suffirait d’essayer de vivre une seule Parole de l’Évangile pour trouver en elle un secours inespéré, une force unique, une lampe pour ses pas (cf. Ps 119 [118], 105). Car communier à cette Parole, qui est une présence de Dieu, rend libre, purifie, convertit, réconforte, apporte la joie et donne la sagesse. « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Combien de fois dans notre journée cette Parole peut nous éclairer ! Chaque fois que nous nous heurtons à notre faiblesse ou à celle des autres, chaque fois que suivre Jésus nous semble impossible ou absurde, chaque fois que les difficultés tentent de nous abattre, cette Parole peut nous donner des ailes, être une bouffée d’air frais, un stimulant pour recommencer.Il suffira d’un petit et rapide « changement de cap » pour sortir de l’enfermement de notre moi et nous ouvrir à Dieu, pour découvrir une autre vie, la vraie. Si, par la suite, nous pouvons partager cette expérience avec des amis qui, eux aussi, ont fait de l’Évangile leur règle de vie, nous verrons éclore ou refleurir autour de nous la communauté chrétienne. Car la Parole de Dieu, lorsqu’elle est expérience vécue que l’on communique, fait aussi ce miracle : elle donne naissance à une communauté visible, qui devient le levain et le sel de la société, témoignant le Christ sur tous les points de la terre. Chiara Lubich(Fondatrice des Focolari (1920-2008)