C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le retour à la maison du Père de notre bien-aimé Pape François. Avec toute l’Église, nous le redonnons à Dieu, remplis de gratitude pour l’extraordinaire exemple et le don d’amour qu’il a été pour chaque personne et chaque peuple.
Tout au long de son pontificat, le Saint-Père a été, à de nombreuses reprises, un pasteur proche et aimant, aussi pour le Mouvement des Focolari : il nous a toujours accueillis et aidés à témoigner de l’Évangile avec courage et radicalité.
Parmi les nombreux moments vécus avec lui, nous n’oublierons pas ses paroles à l’Assemblée générale des Focolari, qu’il avait reçue en audience en 2021 :
« […] soyez toujours à l’écoute du cri d’abandon du Christ sur la Croix, qui manifeste la plus haute mesure d’amour. La grâce qui en découle est capable d’éveiller en nous, faibles et pécheurs, des réponses généreuses et parfois héroïques. Cette grâce est capable de transformer les souffrances et même les tragédies en une source de lumière et d’espérance pour l’humanité. »
Enfin, je ne peux manquer de témoigner également de l’amour et de la sollicitude personnelle du Pape à mon égard, pour les souffrances de mon peuple en Terre Sainte ; et de mon immense gratitude pour avoir été appelée à participer au Synode sur la synodalité où il nous a lui-même ouvert les portes de l’Église synodale qui, à présent, est en train d’avancer dans le monde entier.
Avec tout le Mouvement des Focolari dans le monde, je me joins à la prière de l’Église universelle et de tous les hommes et les femmes de bonne volonté, certaine que la Vierge « Salus Populi Romani », à laquelle il était très attaché, l’accueillera au Ciel à bras ouverts.
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Toute l’expérience du Genfest – de la “Phase 1” jusqu’à la “Phase 3” – est le témoignage tangible que vous, jeunes, croyez et, bien plus, travaillez déjà pour construire un monde uni. Ces journées ont été pour nous tous des jours de grâces extraordinaires : nous avons mis en pratique le “soin” de différentes manières : au cours de la Phase 1, à travers le service des plus pauvres, des plus marginalisés, de ceux qui souffrent le plus et nous l’avons fait en vivant la réciprocité, cette communion typique du Mouvement des Focolari ; dans la Phase 2, en partageant vie, expériences, richesses culturelles ; et puis, dans la Phase 3, nous avons expérimenté l’extraordinaire générativité des communities, qui sont aussi un espace intergénérationnel de formation et de projets.
Quelqu’un m’a raconté la créativité dont chaque communauté a fait preuve et des workshop intéressants dont vous venez de parler.
« Je repars du Genfest, emportant avec moi ma communauté – a dit l’un de vous – c’est quelque chose de concret qui continue. Une possibilité de vivre l’expérience du Genfest au quotidien. »
Vous vous êtes sentis en première ligne dans la construction de ces communities et vous voulez continuer à “générer” idées et projets. Cela m’a donné beaucoup de joie de savoir que l’un d’entre vous a dit avoir redécouvert le sens de sa profession et qu’il veut à présent la vivre sous l’enseigne du monde uni.
Ces jours-ci, Nous avons cheminé ensemble, avec un style que le pape François qualifierait de “synodal” et pas seulement entre vous, jeunes, mais avec les adultes ; avec des personnes d’autres mouvements et communautés ; avec des personnes de différentes Églises et Religions et des personnes qui ne se reconnaissent pas dans un credo religieux Ce réseau a énormément enrichi le Genfest !
La présence de quelques évêques qui ont vécu le Genfest parmi nous a également été très belle.
Mais le Genfest ne s’arrête pas là ! Il continue précisément dans les “Communautés Monde Uni” où nous resterons connectés à la fois globalement et au niveau local.
Je suis sûre que lorsque vous arriverez dans vos pays et dans vos villes, vous comprendrez là où vous voulez vous engager, en fonction de vos intérêts de vos études ou de votre profession : en économie, dans le dialogue interculturel, la paix, la santé, la politique, etc.
Ces jours-ci, vous avez fait l’expérience de vivre ces “communautés” en “unité”; une réalité qui se poursuivra : ce sera votre terrain d’entraînement où vous apprendrez et où vous vous entraînerez à vivre la fraternité.
Quand j’avais votre âge, une invitation que Chiara Lubich a lancée à tous m’a beaucoup touchée ; elle disait :
« Si nous sommes un, beaucoup seront un et le monde pourra un jour voir l’unité. Et alors ? Constituons partout des “cellules d’unité” (1) » – peut-être que Chiara les aurait appelées aujourd’hui : « Communautés Monde Uni ». Et elle nous invitait à concentrer tous nos efforts sur cela.
C’est pourquoi je voudrais maintenant vous demander une chose importante : s’il vous plaît, ne manquez pas cette occasion, cette occasion unique : Dieu a frappé à la porte du cœur de chacun de nous, et maintenant, il appelle tous à être acteurs et porteurs d’unité dans les différents domaines où vous êtes engagés.
Hier, quelqu’un m’a arrêtée pendant que je sortais et m’a dit : « Je dois te dire quelque chose. ». Une d’entre vous qui est ici dans la salle, elle m’a di : « J’ai quelque chose d’important à te dire, s’il te plaît, je veux te dire quelque chose d’important». Elle m’a dit que c’était la première fois qu’elle participait à un Genfest et qu’elle ne connaissait pas le Mouvement des Focolari. Elle m’a dit : « Je veux te le dire à toi, vous devez faire plus parce que ce mouvement n’est pas très connu, il faut faire plus, mais pas comme vous l’avez fait jusqu’à présent. Vous devez faire plus car ce mouvement, cette idée de la fraternité doit être connue par beaucoup plus de jeunes. Alors je lui ai demandé si elle pouvait nous aider et elle s’est engagée. Mais maintenant, j’espère que nous nous engageons tous à le faire.
Bien sûr, comme vous l’avez aussi entendu, tout ne sera pas facile et nous ne pouvons pas penser que les difficultés n’arriveront pas… mais, pendant ce Genfest, vous avez annoncé: « un Dieu différent, abandonné sur la croix, à la fois tout divin et tout humain, qui pose des questions sans [avoir de] réponses » et, pour cela, un Dieu proche de nous tous. C’est en étreignant chaque souffrance, la nôtre ou celle des autres, que nous trouverons la force de continuer sur ce chemin.
Allora andiamo avanti insieme con una nuova speranza, convinti più che mai che ormai una strada è stata tracciata.
Alors, allons de l’avant ensemble avec une nouvelle espérance, convaincus plus que jamais qu’une voie a désormais été tracée. Et comme le dit l’écrivain chinois, Yutang Lin, [il dit] quelque chose de très beau : « L’espérance est comme une voie en plein champ : il n’y a jamais eu de chemin, mais lorsque de nombreuses personnes y passent, le chemin prend forme. » Je pense que, durant ce Genfest, ce chemin a pris forme. Alors continuons à avancer et nous trouverons ce chemin devant nous.
Alors, je vous salue tous, je souhaite une bonne continuation à ceux qui participeront au post-Genfest et un bon voyage à ceux qui rentrent chez eux !
Au-revoir à tous !
Margaret Karram
1] Chiara Lubich, Pensée spirituelle – Téléréunion du 15 octobre 1981.
La troisième phase du Genfest 2024, qui s’est tenue à Aparecida (Brésil), comprenait des ateliers organisés par les ‘United World Communities’, des lieux de rencontre où les jeunes peuvent partager leurs talents et leurs passions. Ces communautés offrent l’opportunité de découvrir des personnes de talent, des formes concrètes d’engagement, et de lancer des actions et des projets visant à construire un monde plus uni, dont l’objectif est de répondre aux défis locaux et globaux du monde d’aujourd’hui, d’activer des processus de changement personnel et collectif, et de faire grandir la fraternité et la réciprocité dans toutes les dimensions de la vie humaine. Une caractéristique importante de ces communautés est qu’elles sont le fruit d’un travail entre des personnes de différentes générations.
Dans la continuité des expériences des phases précédentes du Genfest, cette troisième phase a permis aux jeunes de participer à des ateliers dans différents domaines, dont la méthodologie était basée sur la fraternité et le dialogue, en tant que répétition de projets et d’actions qui peuvent maintenant être développés dans la sphère « glocale » (projets locaux avec une perspective globale). Les activités se sont déroulées dans les domaines de l’économie et du travail, de l’interculturalité et du dialogue, de la spiritualité et des droits de l’homme, de la santé et de l’écologie, de l’art et de l’engagement social, de l’éducation et de la recherche, de la communication et des médias, de la citoyenneté active et de la politique. Les équipes chargées d’animer les ateliers étaient composées de jeunes et de professionnels qui ont travaillé intensément pendant des mois pour organiser ces activités.
Désormais, les Communautés ont une méthode de travail en trois phases : Apprendre, Agir et Partager. La première (Apprendre) est une exploration et une analyse approfondies des thèmes et des questions les plus actuels dans chaque communauté, dans le but d’identifier les problèmes et de présenter des solutions. La phase suivante (Agir) est la mise en œuvre d’actions ayant un impact principalement local, mais avec une perspective globale. Enfin, dans la troisième phase (Partager), il est proposé à la communauté de promouvoir des espaces d’échange et de dialogue continus entre les initiatives, dans le but de renforcer le réseau de collaboration mondiale. Une application – la United World Communities WebApp – a été créée comme outil de partage d’idées, d’expériences et de nouvelles, ainsi que de promotion de projets de collaboration.
« Dieu a visité le cœur de chacun»
À la fin de la troisième phase du Genfest, les communautés ont présenté de manière créative leurs impressions et certains des résultats des activités menées les jours précédents. De ce travail est né le document « The United World Community : One Family, One Common Home », qui sera la contribution des participants au Genfest 2024 au « Summit of the Future » des Nations Unies en septembre prochain. Selon les jeunes qui ont présenté le texte, il ne s’agit pas d’un document conclusif, mais d’un « programme de vie et de travail » pour les différentes Communautés Mondiales Unies, ainsi que d’un témoignage à présenter au « Summit of the Future ».
« Avec nos communautés, nous ne voulons pas faire des demandes d’intérêt, formuler des slogans ou nous plaindre auprès des dirigeants politiques », ont déclaré les jeunes. « Nous cherchons plutôt à nommer nos rêves communs, les rêves d’un monde uni. Des rêves personnels et communautaires qui nous guideront dans nos activités au cours des prochaines années ». Et ils ont conclu : « Nous espérons qu’en les vivant, “ensemble” et pas à pas, ils deviendront des signes d’espoir pour les autres ».
Margaret Karram et Jesús Morán, président et coprésident du mouvement des Focolari, ont également pris la parole lors de la conclusion du Genfest 2024. Jesús Morán a déclaré que bien que l’expérience de l’entraide ait été la plus vécue dans l’histoire de l’humanité, ce n’est pas celle qui a fait l’objet du plus grand nombre de réflexions.
Cette situation a commencé à changer, comme l’a montré le Genfest, où le soin porté à l’autre est apparu comme une réponse au besoin de dignité humaine. En ce sens, a-t-il conclu, il est important que les jeunes restent connectés à ce réseau mondial de communautés génératives. Margaret Karram, pour sa part, a déclaré qu’elle avait vu au cours de l’expérience du Genfest que les jeunes avaient donné un témoignage tangible de leur foi et qu’ils étaient déjà en action pour construire un monde uni. Concernant plus particulièrement la phase 3, elle a souligné la richesse de cette expérience en termes de créativité, d’empreinte intergénérationnelle et interculturelle, et le fait qu’à travers les communautés, il y a une possibilité concrète de vivre la même expérience du Genfest dans la propre vie quotidienne. Margaret Karram a invité les jeunes à se sentir protagonistes de ces communautés, dont le fondement est l’unité. « Ne manquez pas l’occasion unique que nous vivons ici : Dieu a visité le cœur de chacun d’entre nous et appelle maintenant tout le monde à être protagoniste et porteur de l’unité dans les différents domaines où il est impliqué », a-t-elle conclu.
Luís Henrique Marques
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Nous arrivons à Juruti, dans l’État du Pará, depuis Santarém, après sept heures de bateau à moteur, le moyen de transport le plus rapide. Ses habitants affirment avec fierté que cette région est le cœur de la basse Amazonie brésilienne, où la seule « route » de liaison est l’Amazone, le « fleuve-mer », comme l’appellent les indigènes. C’est en effet le premier fleuve du monde en termes de débit et le deuxième pour sa longueur. C’est lui qui rythme le temps, la vie sociale, le commerce et les relations entre les quelque 23 millions d’habitants de cette vaste région, où vit 55,9 % de la population indigène du Brésil. En plus d’être l’un des écosystèmes les plus précieux de la planète, les intérêts politiques et économiques sont à l’origine de conflits et de violences qui ne cessent de se multiplier au quotidien. Ici, la beauté dérangeante de la nature est directement proportionnelle aux problèmes de qualité de vie et de survie.
L’attention, le maître mot de l’Amazonie
« Observer et écouter est la première chose à apprendre en Amazonie », explique Mgr Bernardo Bahlmann O.F.M., évêque d’Óbidos, à Margaret Karram et Jesús Morán, présidente et coprésident du mouvement des Focolari, arrivés pour connaître et vivre quelques jours avec les communautés des Focolari de la région. Ils étaient accompagnés de Marvia Vieira et Aurélio Martins de Oliveira Júnior, coresponsables nationaux du Mouvement, ainsi que de Bernadette Ngabo et Ángel Bartol, du Centre international du Mouvement.
L’évêque a parlé de la culture différenciée de cette terre, où les caractéristiques indigènes coexistent avec des aspects du monde occidental. La coexistence sociale présente de nombreux défis : pauvreté, non-respect des droits de l’homme, exploitation des femmes, destruction du patrimoine forestier. « Tout cela appelle à repenser ce que signifie prendre soin des richesses de cette terre, de ses traditions originelles, de la création, de l’unicité de chaque personne, afin de trouver, ensemble, un nouveau chemin vers une culture plus intégrée ».
Santarém, où l’Église est laïque
Une tâche impossible sans l’implication des laïcs, explique Mgr Ireneu Roman, évêque de l’archidiocèse de Santarém : « Ils sont la véritable force de l’Église amazonienne. Ses communautés paroissiales comptent un millier de catéchistes qui soutiennent la formation chrétienne, la liturgie de la Parole et les projets sociaux. Mgr Roman a demandé à la communauté des Focolari d’Amazonie d’apporter sa contribution spécifique : « L’unité dans les structures ecclésiales et dans la société, car ce dont cette terre a le plus besoin, c’est de réapprendre la communion ».
La présence des Focolari et le Projet Amazonie
La première communauté masculine des Focolari est arrivée définitivement à Óbidos en 2020, à la demande de Mgr Bahlmann, et il y a six mois, la communauté féminine s’est ouverte à Juruti. Aujourd’hui, il y a sept focolarini en Amazonie, dont un médecin, deux prêtres, un psychologue et un économiste.
« Nous sommes en Amazonie pour soutenir le grand travail missionnaire de l’Église auprès des peuples indigènes », expliquent Marvia Vieira et Aurélio Martins de Oliveira Júnior. En 2003, l’une des orientations de la Conférence épiscopale brésilienne était de renforcer la présence de l’Église en Amazonie, car l’immensité du territoire et le manque de prêtres rendaient difficile une assistance spirituelle et humaine adéquate ».
C’est ainsi qu’est né, il y a 20 ans, le « Projet Amazonie », dans le cadre duquel des membres du mouvement des Focolari de tout le Brésil se rendent pendant un certain temps dans des lieux choisis en accord avec les diocèses, pour y mener des actions d’évangélisation, des cours de formation pour les familles, les jeunes, les adolescents et les enfants, des visites médicales et psychologiques, des soins dentaires et bien d’autres choses encore.
« Nous ne pouvons peut-être pas résoudre les nombreux problèmes de ces personnes », explique Edson Gallego, prêtre focolarino du focolare d’Óbidos et curé de la paroisse, « mais nous pouvons être proches d’elles, partager leurs joies et leurs peines. C’est ce que nous essayons de faire depuis notre arrivée, en communion avec les différentes réalités ecclésiales de la ville ».
Les focolarines expliquent qu’il n’est pas toujours facile de perdre ses catégories mentales : « Nous avons souvent l’illusion de donner des réponses, mais c’est nous qui en sortons enrichis par chaque rencontre, par la forte présence de Dieu qui émerge partout : dans la nature, mais surtout dans les personnes.
Construire la personne et la société
A Juruti, les focolarines collaborent avec les réalités de l’Église qui réalisent des actions de promotion humaine et sociale. Le « casulo » « Bom Pastor » est l’un des 24 jardins d’enfants de la ville, avec une ligne pédagogique spécifique qui éduque les enfants à la connaissance de leur propre culture et de leurs traditions, au sens de la communauté, à la conscience de soi et des autres. Un choix important pour une éducation intégrale et intégrée. L’hôpital « 9 de Abril na Providência de Deus » est géré par la Fraternité « São Francisco de Assis na Providência de Deus ». Il dessert la population de la ville (environ 51 000 habitants), les villes voisines et les communautés fluviales, avec une attention particulière pour les personnes qui n’ont pas les moyens de se faire soigner. Les Apôtres du Sacré-Cœur de Jésus, quant à eux, animent le centre de cohabitation « Mère Clélia », où ils accueillent une centaine de jeunes par an, en créant des alternatives de formation professionnelle et en contribuant au développement personnel, en particulier des jeunes à risque.
La communauté des Focolari travaille également depuis des années en synergie avec les paroisses et les organisations ecclésiales. En la rencontrant, ainsi que d’autres communautés venues de loin, Margaret Karram les a remerciées pour leur générosité,la concrétisation et l’acceptation évangéliques : « Vous avez renforcé en chacun de nous le sens d’être une seule famille présente dans le monde et même si nous vivons loin les uns des autres, nous sommes unis par le même don et la même mission : apporter la fraternité là où nous vivons et dans le monde entier.
Promouvoir la dignité humaine
À travers un réseau de canaux qui serpentent dans la forêt amazonienne, à une heure de bateau d’Óbidos, nous arrivons à Mocambo Quilombo Pauxi, une communauté indigène d’un millier d’Afro-descendants. Elle est prise en charge par la paroisse d’Edson, qui essaie de s’y rendre au moins une fois par mois pour célébrer la messe et, avec les focolarini, partager, écouter et jouer avec les enfants. La communauté est composée d’un millier de personnes qui, bien que plongées dans une nature paradisiaque, vivent dans des conditions particulièrement défavorables. L’isolement, la lutte pour la survie, la violence, l’absence d’égalité des droits, d’accès à l’éducation et aux soins médicaux de base sont les défis quotidiens auxquels sont confrontées ces communautés riveraines. Ici aussi, depuis deux ans, le diocèse d’Óbidos mène le projet « Força para as mulheres e crianças da Amazônia ». Il s’adresse aux femmes et aux enfants et promeut une formation intégrale de la personne dans les domaines spirituel, sanitaire, éducatif, psychologique et économique. Une jeune mère raconte avec fierté ses progrès dans le cours d’économie domestique : « J’ai beaucoup appris et j’ai découvert que j’avais des compétences et des idées. » Certes, il s’agit d’une goutte d’eau dans la grande mer des besoins de ces peuples, « et il est vrai », déclare Jesús Morán, « qu’à nous seuls, nous ne résoudrons jamais les nombreux problèmes sociaux. Notre mission, même ici en Amazonie, est de changer les cœurs et d’apporter l’unité à l’Église et à la société. Ce que nous faisons a un sens si les gens orientent leur vie vers le bien. C’est cela le changement ».
Certes, il s’agit d’une goutte d’eau dans la grande mer des besoins de ces peuples, « et il est vrai », déclare Jesús Morán, « qu’à nous seuls, nous ne résoudrons jamais les nombreux problèmes sociaux. Notre mission, même ici en Amazonie, est de changer les cœurs et d’apporter l’unité à l’Église et à la société. Ce que nous faisons a un sens si les gens orientent leur vie vers le bien. C’est cela le changement ».
Accueillir, partager, apprendre : telle est la « dynamique évangélique » qui émerge à l’écoute des focolarini en Amazonie, où chacun se sent personnellement appelé par Dieu à être son instrument pour « écouter le cri de l’Amazonie » (47-52) – comme l’écrit le pape François dans l’extraordinaire exhortation post-synodale Querida Amazonia – et pour contribuer à la croissance d’une « culture de la rencontre vers une “harmonie multiforme” » (61).
(…) Pâques, la plus grande fête de l’année, approche et avec elle la Semaine Sainte très riche des mystères les plus précieux de la vie de Jésus.
Ils nous sont rappelés surtout le Jeudi, le Vendredi et le Samedi Saints, et le Dimanche de la Résurrection. Ils représentent pour nous autant d’aspects centraux de notre spiritualité qui sont : la consigne du Commandement nouveau, l’institution du sacerdoce et de l’Eucharistie, la prière de l’unité, la mort de Jésus abandonné en croix, Marie Désolée et le Ressuscité.
Nous les célébrerons avec l’Église à travers la liturgie, mais puisque notre voie est un « chemin de la vie », nous nous préparons à les honorer aussi par notre vie. (…)
Que devons-nous vivre alors à l’approche de la Semaine Sainte et durant ces jours bénis ?
Je pense que, si nous vivons la fête de Pâques, ou mieux, si nous laissons vivre le Ressuscité en nous, nous les vivons tous de la meilleure manière.
En effet, pour que le Ressuscité resplendisse en nous, nous devons aimer Jésus abandonné et être toujours – comme nous disons – « au-delà de sa plaie » où la charité est reine. C’est elle, de plus, qui nous pousse à être le Commandement nouveau vivant ; qui nous pousse à nous approcher de l’Eucharistie, qui alimente cette charité divine dans notre cœur et nous fait vraiment être ce dont nous nous nourrissons, c’est-à-dire, Jésus Ressuscité précisément ; c’est la charité qui nous porte à vivre l’unité avec Dieu et avec les frères. C’est grâce à la charité que nous pouvons être, d’une certaine manière, d’autres Marie.
Oui, nous ne pouvons mieux vivre les différents aspects de la vie de Jésus, rappelés au cours de la Semaine sainte, qu’en nous proposant de faire vivre à chaque instant le Ressuscité en nous. (…)
Chiara Lubich
Téléréunion, Sierre 24 mars 1994
(Chiara Lubich “Per essere un popolo di Pasqua”, 24 mars 1994 in Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova 2019, pp. 461-2)