Mouvement des Focolari
En voyage de noces aux JMJ

En voyage de noces aux JMJ

Benoît et Chloé Mondou, jeunes mariés français, ont choisi de commencer leur chemin conjugal en participant ensemble aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne (Portugal).

 « Au départ, nous voulions faire un tour d’Europe pour notre lune de miel, mais quand l’opportunité de participer aux JMJ s’est présentée, on n’a pas hésité une seule seconde !” Benoît et Chloé Mondou se sont mariés en Haute Savoie (France), une semaine avant les JMJ de Lisbonne (Portugal). Lui, âgé de 24 ans, et elle, de 22 ans, se sont rencontrés il y a sept ans dans un groupe de scouts dans lequel ils sont très actifs, et dont aujourd’hui ils sont guides bénévoles. Benoît connaît la spiritualité des Focolari depuis l’enfance et, à travers lui, Chloé a commencé à la vivre. Et c’est avec un groupe francophone de jeunes du Mouvement, venant de France, de Belgique et de Suisse, qu’ils sont partis pour Lisbonne. “Nous n’avons pas abandonné l’idée de notre voyage en Europe – expliquent-ils – mais nous avons estimé qu’aller aux JMJ était une opportunité vraiment importante. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que cela a marqué une étape significative dans notre mariage.”

Benoît et Chloé participent également à un projet social dans leur ville, dans le cadre duquel ils rendent visite à des personnes dans des EPHAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). « Nous avons la chance d’avoir été élevés dans la même foi – explique Chloé – mais nous avons aussi la chance d’être heureux en priant ensemble. Par conséquent, la participation aux JMJ a donné une dimension encore plus profonde à la foi que nous partageons. » « Nous étions souvent séparées, puis nous nous retrouvions pour la louange ou l’adoration, ce qui nous permettait de prier ensemble ». « Et c’était très fort. – confie Benoît – parce que dans la vie de tous les jours, on n’a pas l’occasion de prier vraiment ensemble. A Lisbonne, prendre du temps ensemble, même en groupe, c’était fort. Personnellement, je pense que c’est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie. Et en couple, c’est encore mieux. »

Ils ont vécu des moments fondamentaux avec le pape François. « Pour moi, la chose la plus importante que le Pape a dite – explique Chloé – c’est quand il a rappelé que nous sommes tous aimés tels que nous sommes, car parfois, au sein d’un groupe, on peut avoir tendance à ajuster sa personnalité pour paraître, pour être accepté. Mais dans des contextes comme celui-ci, on réalise que c’est ainsi que nous vivons les uns avec les autres, c’est ainsi que nous sommes authentiques et c’est ainsi que Dieu nous aime le plus. » « Les paroles du Pape – poursuit Benoît – m’invitent à relever un défi qui me tient à cœur : essayer d’être comme Jésus. Il a encouragé le million et demi de jeunes présents à Lisbonne à rentrer dans leurs pays respectifs avec la mission de partager la bonne nouvelle, d’aider les autres et de les faire progresser avec la parole du Christ. » « Aux JMJ – raconte Chloé – j’ai découvert une nouvelle façon de pouvoir vivre ma foi. Je me suis rendu compte qu’il y a plein de manières différentes de pratiquer la foi, et peu importe si quelqu’un choisit de chanter dans la rue tandis qu’un autre préfère rester seul au fond d’une église. Dans une famille, chacun doit trouver sa place et sa propre manière de prier. » « Nous avons quitté le Portugal avec une foi renforcée. – Benoît conclut – Cette expérience a amplifié notre désir, déjà présent, d’élever nos enfants dans la foi et de les éduquer selon l’Évangile. Après notre mariage religieux, nous avions besoin de ces JMJ, de ce pèlerinage, de moments de recueillement et de prière. Cela nous a fait beaucoup de bien »

Anna Lisa Innocenti

“Courage, n’ayez pas peur !”

“Courage, n’ayez pas peur !”

C’est par ces derniers mots que le pape François a salué les jeunes et tous les participants lors de la messe de clôture des JMJ 2023.

Il est difficile de décrire ce que nous avons vécu pendant ces jours de grâce inoubliables. Je sais que c’est un cliché de dire, dans ces cas-là, qu’il faut le vivre pour le comprendre. Mais c’est vrai ! C’est certainement vrai en cette occasion. J’ai participé à quatre JMJ, les deux premières et les deux dernières, et je peux témoigner qu’il y a quelque chose d’inexplicable autour de ces journées. Un célèbre personnage public portugais, agnostique et cinéphile, a écrit dans un article de journal que ce qu’il contemplait dans les rues de Lisbonne en cet été caniculaire était le plus beau film qu’il ait jamais vu.

Il était impossible de ne pas être contaminé par la gaieté et la vivacité que les jeunes venus dans la « ville de la lumière » – et qui la remplissaient avec l’autre lumière qu’ils portaient en eux – déversaient à torrents : dans les quartiers, dans les centres commerciaux, dans le métro, dans les bus, dans les bars, dans les espaces verts ou sur le béton, en petits groupes ou en grands flots humains multicolores, bruyants, bavards, multi-charismatiques, d’une sympathie qui réchauffait le cœur. En me promenant parmi eux, j’ai vu les habitants de la ville, entre perplexité et curiosité. Si Lisbonne, avec sa beauté magique et indescriptible, a été un cadeau pour ces jeunes, ceux-ci ne l’ont pas été moins pour cette ville, qui sera fière d’avoir vu un million et demi de jeunes se réunir pour célébrer leur foi dans le Christ, ce qui est tout à fait inédit.

Extraordinaire le travail accompli par l’Église portugaise de même que par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, organisateurs de l’événement. Tout comme la ville et ses autorités civiles. Mais il ne fait aucun doute que la couronne de laurier est revenue aux jeunes. Mais qui aurait pu l’imaginer après trois années de grave pandémie et au milieu d’une crise institutionnelle comme celle que traverse l’Église catholique en raison d’abus de toutes sortes ! Si aujourd’hui la presse espagnole a mis en avant le cas d’une jeune fille à 5 % de capacité visuelle qui affirme avoir retrouvé la vue ces derniers jours, pour moi le vrai miracle a été la foi vivante de ces jeunes, exprimée dans leur langage typique et avec une multitude de gestes audacieux et déconcertants.

En effet, s’ils ont fait preuve d’un enthousiasme débordant en chantant et en dansant, le moment le plus emblématique – d’ailleurs la véritable pièce maîtresse de cette journée – a été une fois de plus l’adoration eucharistique de la veillée : plus d’un million de personnes se sont agenouillées sans que personne ne le leur dise pour adorer dans un silence « assourdissant » Celui qu’ils considèrent comme le « cœur du monde » ! Impossible de ne pas être ému. Et à ce moment-là, le fado que nous a offert la chanteuse Carminho nous a donné la chair de poule : « Tu es l’étoile qui guide mon cœur/ Tu es l’étoile qui a éclairé mon chemin/ Tu es le signe qui guide mon chemin/ Tu es l’étoile et je suis le pèlerin. » Et l’on se demande quelle force d’attraction peut exercer un petit morceau d’hostie sur une telle foule de jeunes répartis sur un terrain de plus de 3 km de long (100 terrains de football).

On pourrait penser que les jeunes qui se sont rassemblés à Lisbonne sont des gens bien, avec une vie ordonnée, des jeunes bien élevés, qui ne s’encombrent pas des problèmes des autres. Rien n’est plus faux. Un groupe international a travaillé dur pendant des années pour créer un tableau artistique d’une beauté extraordinaire et d’une grande efficacité visuelle, sur une scène monumentale, une sorte d’échafaudage géant sur lequel ils ont défilé tels des mimes aériens, se laissant tomber attachés à des cordes et portant la croix d’un côté à l’autre, de haut en bas. La sensation de vertige était continue, et le choix de ce geste n’était pas fortuit : à chaque station, avec peu de notes de réflexion orale et beaucoup de visuel, le vertige qui habite la vie des jeunes d’aujourd’hui était exprimé crûment : addictions, manque de sens, avenir incertain, mépris de la vie, relations toxiques. Autant de motifs que la croix, ou plutôt que le crucifié portait sur ses épaules, pour être transfigurés en vie nouvelle.

Les moments clés de ces JMJ, comme des précédentes, ont certainement été les rencontres avec le Pape. Autre élément déroutant et typique de cet événement : pourquoi les jeunes aiment-ils autant les Papes, quel que soit leur caractère (des papes), traditionnel, intellectuel ou réformateur ?

Mais au-delà de ces moments forts, le programme de ces journées a été émaillé de nombreux autres événements, mineurs mais non moins significatifs, tels que les concerts musicaux dans les centres névralgiques de la ville, les rencontres par nationalités, les partages avec des personnes engagées dans l’Église au niveau paroissial ou associatif, et surtout les différentes catéchèses animées par les jeunes eux-mêmes et qui ont eu pour intervenants principaux les évêques de différentes parties du monde. Autant d’occasions d’approfondir la devise des JMJ : Rise up (Lève-toi).

« Courage, n’ayez pas peur ! » Par ces mots, le pape François semblait s’adresser à toute l’Église. Car il ne fait aucun doute que du courage, il en faut. Et en cela, les jeunes sont appelés à être des protagonistes. Ils sont le présent et l’avenir d’une Église renouvelée par l’Esprit. Une Église qui, comme François l’a répété à plusieurs reprises, veut être une maison pour tous, sans exclusions, et retrouver l’élan prophétique qui l’imprègne. Une Église qui avance dans une nouvelle ; confiance qu’elle trouve en elle-même et au-delà d’elle-même : en Jésus-Christ. Une Église qui veut donner l’hospitalité à toute l’humanité, dans l’humanité ressuscitée de Jésus de Nazareth, comme le dit un théologien bien connu.

Je suis peut-être un peu optimiste, mais ces jours-ci, j’ai vu une Église jeune, qui est déjà un peu au-delà de l’épreuve, ou du moins qui est confiante de pouvoir la surmonter. Les milliers de jeunes que j’ai rencontrés à Lisbonne me l’ont appris. Ils ne se font pas de problèmes, ils ne se fossilisent pas dans la critique, au contraire, quelque chose (leur pureté, peut-être, aiguisée dans la souffrance et l’incertitude) les pousse à se concentrer sur le centre de la foi avec le cœur des simples. Et, comme le dit le Maître, « le Royaume des cieux est à eux » (cf. Mt 5, 3).

Je résume en trois images tout ce que j’ai voulu exprimer dans cet article : des jeunes qui marchent, qui marchent à travers tout Lisbonne (symbole du monde), parfois épuisés par la chaleur et la fatigue accumulée après des nuits presque sans sommeil. Des jeunes avec le vertige de la croix sur les épaules, sur laquelle sont inscrites toutes leurs souffrances. Des jeunes agenouillés en adoration, conscients que dans un morceau de pain il y a toute la vie, une vie qui ne passe pas. L’Église vivante, l’Église de toujours, l’Église d’aujourd’hui, l’Église de demain.

Jesús Morán

Au coeur des JMJ

Au coeur des JMJ

Les jeunes attendent les prochains rendez-vous avec le Pape auxquels ils se sont préparés depuis longtemps. En ces premiers jours à Lisbonne (Portugal), ils ont participé aux rencontres “Rise Up”. Découvrons de quoi il s’agit.  
À l’heure où nous écrivons, les XXXVIIIèmes Journées Mondiales de la Jeunesse viennent d’arriver à mi-parcours et les quatre premières journées intenses font désormais partie de la vie de plus d’un demi-million de jeunes qui, le 3 août 2023, ont accueilli le Pape François au cœur de Lisbonne (Portugal), au Parc Eduardo VII, rebaptisé « Colline de la Rencontre », pour indiquer la dimension fondatrice de ces JMJ : la relation avec Dieu, avec soi-même et avec les autres, pour construire un monde en paix, durable et fraternel.
Au cri de « Dieu aime tout le monde », dans une Église où il y a de la place pour tous, François a officiellement inauguré les JMJ portugaises dont nous pouvons lire la chronique quotidienne dans les médias.
Ce qui, en revanche, risque d’être occulté, c’est le grand travail d’actualisation que l’Église, au sens le plus universel du terme – réalisé par les jeunes avec leurs éducateurs, les prêtres et les évêques, et les différentes réalités ecclésiales – a réalisé, pour que ces Journées Mondiales de la Jeunesse soient un lieu où les jeunes « se retrouvent » dans leurs questions, dans la recherche consciente ou inconsciente de Dieu pour l’avoir comme compagnon de vie ; dans la réalisation d’espaces de partage, d’inspiration et d’écoute réciproque.
  Les rencontres “Rise Up” : des espaces de réflexion, de partage et d’inspiration

Sans doute l’une des plus grandes nouveautés de cette édition sont les rencontres Rise Up, le nouveau modèle de catéchèse des JMJ qui invite les jeunes à réfléchir sur les grands thèmes abordés pendant le pontificat du Pape François : l’écologie intégrale, l’amitié sociale et la fraternité universelle, et la miséricorde.

On compte 270 rencontres organisées en 30 langues, toutes liées au thème général des JMJ : « Marie se leva et partit en hâte » (Lc 1, 39).
Le mouvement des Focolari s’est également impliqué dans les rencontres Rise Up , trois rendez-vous d’une demi-journée chacun, pour les pèlerins anglophones, rassemblant en moyenne 5000 jeunes par jour. « Je me suis sentie protagoniste dès le début, raconte Eunice, une Gen de l’équipe organisatrice, et le thème de ces JMJ m’inspire beaucoup : je me sens moi aussi poussée à me lever et à partir en hâte, comme Marie ; je ressens une forte motivation à donner plus, à dépasser les limites, la fatigue et les difficultés, comme elle l’a fait lorsqu’elle s’est rendue chez Élisabeth. Elle ne s’est pas arrêtée, elle a aimé ».
Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du mouvement des Focolari, ainsi que le Cardinal Patrick O’Malley de Boston (USA), l’Archevêque Anthony Fisher de Sydney (Australie) et l’Évêque Robert Barron de Winona-Rochester dans le Minnesota (USA) ont pris la parole aux rencontres.
  Les jeunes des JMJ de Lisbonne
Faire l’expérience de l’amour de Dieu et Le porter partout où l’on se trouve et où l’on se sent appelé a été le fil conducteur des rencontres marquées par les animations, la musique, la prière et le partage. « J’ai senti qu’après un an et demi de confinement après le Covid, quelque chose en moi avait changé », raconte Pete, originaire des États-Unis, à l’occasion de ses premières JMJ. « J’ai décidé de venir avec les jeunes de mon diocèse pour me mettre au défi. Je voulais sortir de ma zone de confort, rencontrer des jeunes d’autres pays, voir comment ils gèrent les problèmes. J’ai encore beaucoup de questions, mais j’ai trouvé ici des réponses à certaines d’entre elles.
Même pour les jeunes de Slovaquie, il n’a pas été facile de décider de partir et de s’ouvrir à des personnes d’autres cultures et d’autres façons de faire. Nous sommes à l’écoute de ce que le Pape dira dans les jours à venir. « Nous sommes certains que ses paroles resteront à jamais dans nos cœurs et nous aideront dans les différentes situations de la vie ».
Se retrouver, se reconnaître comme frères et sœurs, c’est peut-être ce qui caractérise le plus cet événement ; c’est pourquoi les témoignages sont au cœur des rencontres Rise Up.
  La vie réelle au Centre
Comme celle de Lucas, qui vit dans l’Amazonie brésilienne. Aux JMJ de Panama, il a été fasciné par la figure de Jésus et, de retour chez lui, il s’est engagé dans un projet d’aide aux communautés indigènes de sa terre. Pendant 15 jours, avec une équipe de médecins, d’infirmières et de psychologues, lui et une vingtaine de jeunes ont apporté aide, soins et soutien à de nombreuses personnes éloignées des centres de santé. « Une expérience incroyable : se donner du matin au soir, sans relâche », raconte Lucas. « Le projet Amazone m’a beaucoup fait grandir en tant que personne. Le premier fruit de tout cela, c’est moi : j’ai changé, je ne suis plus le même ».
Sofia, originaire d’Argentine, raconte son cheminement existentiel marqué par une forte quête de sens. À un moment donné, elle a connu la figure de la bienheureuse Chiara Luce Badano, dont le oui à Dieu, même dans la douleur, lui a donné la force de donner sa vie sur le chemin de la consécration dans le mouvement des Focolari. Et nous pourrions continuer encore et encore car les témoignages racontés sont nombreux, tout comme les questions que les jeunes ont posées aux Évêques et aux responsables qui ont pris la parole.
« Je suis venue avec mon groupe d’amis à ces JMJ », a déclaré Pat, 19 ans, de Sydney, « et c’est important pour moi parce que je crois que pour être en mesure de faire la différence dans le monde mais aussi pour prendre des décisions personnelles, nous avons besoin des autres. La solitude est un problème pour beaucoup de jeunes de mon âge et je veux faire quelque chose pour y remédier, en commençant par aimer mes amis, et ici, j’ai compris que c’était la bonne démarche ».
Ces jeunes ont de nombreuses questions et appréhensions, mais ce n’est pas tout : ces jeunes veulent s’ouvrir, savoir ; ils viennent d’expériences et d’existences différentes, souvent opposées, et pourtant ils sont ici pour rencontrer le Pape François et pour trouver Dieu dans leur vie et rencontrer des amis avec qui ils peuvent Le partager. Les JMJ de Lisbonne en sont maintenant au cœur de son voyage.

Stefania Tanesini

Pour lire l’intégralité des interventions :
Avec la famille des Focolari en Australie

Avec la famille des Focolari en Australie

Nous sommes arrivés à l’étape australienne du voyage de Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du Mouvement des Focolari, un continent aux richesses culturelles extraordinaires et une famille des Focolari diversifiée et multiculturelle.

Depuis Suva jusqu’à Sydney

Arrivo a SidneyAu cours de ce voyage, Margaret Karram et Jesús Morán ont fait des sauts spectaculaires : il suffit de penser au “saut” entre le Japon et les îles Fidji. Il en a été de même avec le vol du 9 mai vers l’Australie, où les villages de pêcheurs de la côte sud des îles Fidji ont soudainement cédé la place au joyau scintillant qu’est la ville de Sydney. Les lumières de son port emblématique brillaient tandis que notre avion survolait la ville, qui affichait fièrement sa beauté.

Dans cette métropole multiculturelle, la communauté locale des Focolari (elle aussi) très diversifiée, nous a accueillis dans de nombreuses langues. Ils viennent de Corée du Sud, des Philippines, de Chine, de Hong Kong, du Liban, du Soudan, d’Irak, de Syrie, du Bangladesh, du Brésil et, bien sûr, d’Australie. Ils sont catholiques, melkites, chaldéens, anglicans ; les Focolari de Sydney suivent également les villes de Brisbane, Canberra, la capitale australienne, et les régions environnantes.

Rencontre avec l’archevêque de Canberra

À chaque étape, le contact avec l’Église locale est toujours une priorité. Au cours d’une rencontre profonde et pleine d’humour, Mgr Christopher Prowse, actuel archevêque de Canberra, a évoqué la vie de Mary MacKillop, la première sainte d’Australie. « Si Mary Mackillop vivait aujourd’hui, elle se sentirait très à l’aise avec les Focolari », a déclaré l’archevêque, soulignant ses efforts en faveur du dialogue entre les religions. Il nous a conduits sur sa tombe et a prié pour que, comme elle, le charisme de l’unité fleurisse comme une rose et diffuse son parfum dans toute l’Australie.

L’art, porte ouverte sur la culture aborigène

Ad una mostra di arte aborigena contemporanea presso la Galleria d’arte del New South Wales

L’art ouvre toujours une fenêtre importante sur une culture indigène, mais pour comprendre ce que l’on regarde, la présence d’un guide est essentielle. Alexandra Gaffikin, une volontaire anglaise qui vit à Sydney et possède une grande expérience des musées et du patrimoine, nous a accompagné à une exposition d’art aborigène contemporain à la galerie d’art de New South Wales (Nouvelle-Galles du Sud).

Les peintures sur écorce sont bien plus qu’une peinture, par exemple, elles représentent des histoires, mais aussi des cartes, des titres de propriété et même des règlements. Elles peuvent être tridimensionnelles, avec en dessous des strates  qui peuvent même révéler des sources d’eau souterraines. Dans la culture aborigène, ces œuvres d’art, peintes à l’origine sur le corps humain, sont des collections vivantes qui se transmettent depuis des millénaires.

Une visite à Sydney

Malgré leur emploi du temps chargé, Margaret Karram et Jesús Morán ont réussi à trouver le temps de visiter Sydney, en embarquant à bord de l’un des nombreux ferries à destination de Circular Quay et de l’emblématique Opéra. La vue est spectaculaire !

Des cultures différentes, la nouveauté de cheminer ensemble

Cette visite a été l’occasion pour les focolarini de toute la Zone – y compris de Perth, de Wellington en Nouvelle-Zélande et des îles Fiji – de se réunir pour quelques sessions significatives. C’est une période de réorganisation pour le Mouvement et, par voie de conséquence, des cultures très différentes (pensez à la Corée, au Japon et à la zone de langue chinoise, par exemple) se retrouvent à travailler directement ensemble.

« Je pense que jusqu’à présent, nous n’avons pas compris les aspects positifs de tout cela, même si ce processus n’a pas été facile. Je pense que nous en verrons les conséquences dans quelques années, car cela nous aide à faire tomber vraiment toutes les barrières… avant tout dans nos cœurs, et les barrières entre les nations… »

« Si nous voulons la paix, nous devons d’abord la vivre entre nous, focolarini, et entre les communautés. Nous devons regarder les autres pays comme s’ils étaient les nôtres et découvrir que nous pouvons être cette ‘’famille interconnectée’’ (…). »

« Nous ne devons pas donner aux autres notre richesse, mais les aider à découvrir la leur. »

Margaret Karram

 

Une présence spéciale, malgré les défis de santé

Un moment particulièrement significatif a été celui où trois focolarines mariées, gravement malades, ont pu à distance saluer tout le monde

« Je veux tout simplement vous assurer de mon unité , a dit l’une d’elles. Je m’étais inscrite et j’étais prête à venir, mais j’ai dû changer mes plans, parce que Dieu m’avait réservé quelque chose de différent. »

« Je sens que je suis là où Dieu veut que je sois, même si ce n’est pas là où je voudrais être », a déclaré une autre.

« Physiquement, je ne peux pas courir, a déclaré la troisième, mais j’ai en moi un grand désir de le faire, je suis tellement émue. L’enthousiasme n’a pas d’âge. »

 

La bienvenue en Australie

Ali Golding

La culture aborigène en Australie est la plus ancienne au monde, sans interruption ; elle remonte à au moins 60 000 ans. Le protocole approprié pour tout événement ou rassemblement en Australie prévoit de commencer par un « Bienvenue dans le pays » de la part d’un ‘’ancien’’, un aborigène, ce qui constitue une reconnaissance formelle des gardiens traditionnels de cette terre.

Lorsque la communauté des Focolari s’est réunie de toute l’Australie, nous avons eu le privilège de compter parmi nous Ali Golding, connue sous le nom de “Tante Ali“, qui a donné la bienvenue à tous. C’est une ‘’ancienne’’ du peuple Biripi, qui a grandi dans une mission aborigène. Pendant plus de 20 ans, elle a ensuite vécu dans une banlieue de Sydney et, dans les années 1980, Ali a été l’une des premières assistantes d’éducation aborigène. En 2004, elle a obtenu un diplôme en théologie.

Elle a participé à différents forums locaux, nationaux et internationaux, dont le New South WalesReconciliation Council et Australians for Native Title and Reconciliation. Une grande contribution pour la compréhension et l’approfondissement de la culture et de l’histoire indigènes.

La présence d’Ali à notre événement a certainement renforcé l’appréciation de ce “trésor national” et du riche patrimoine aborigène. « C’est l’un des accueils les plus chaleureux qu’il m’ait été donné de vivre », a déclaré Ali Golding, « Ici, j’ai ressenti l’esprit du Créateur. »

La meilleure rencontre de tout le voyage (jusqu’à présent)

Margaret Karram et Jesús Morán ont eu une rencontre dynamique et profonde avec une trentaine de 30 jeunes. Lorsqu’on leur a demandé de parler des défis qu’ils ont à relever, ils n’ont pas hésité à parler ouvertement de l’indifférence à laquelle ils sont confrontés chaque jour avec les jeunes de leur âge. Ils ne sont pas nombreux et les distances sont énormes.

Margaret Karram a raconté ses premières années de vie Gen à Haïfa avec sa sœur et comment ils ont commencé à quelques-uns, recevant le ‘’journal Gen’’ par la poste. Elle était fière de leurs débuts et a déclaré qu’elle était tout aussi fière d’eux qui étaient là et avaient persévéré dans leur vie Gen.

Jesús Morán a également encouragé les jeunes, les rassurant sur le fait qu’il est positif de partager ses difficultés. « Cette rencontre a été la meilleure de tout le voyage – a-t-il déclaré à la fin -, je l’ai beaucoup appréciée. »

Une riche expérience

Margaret Karram e Jesús Morán con i gen 2 e le gen 2

Interrogés sur la manière dont ils vivent le dialogue et la fraternité dans des situations de conflit, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, Conseillers au Centre International pour l’Asie et l’Océanie, se sont appuyés sur leur expérience personnelle.

« Dans mon expérience de dialogue avec des personnes d’autres religions, a raconté Antonio, j’ai compris que nous allons ensemble vers Dieu. » Et Rita : « Le dialogue est une rencontre. Ce qui est vraiment important, c’est de rencontrer l’autre et de découvrir que l’amour chasse la crainte. »

 

Apprendre le “bodysurf” (spirituel)

Le surf est l’un des sports nationaux en Australie et il est très pratiqué aussi sur la côte de Sydney, où jeunes et moins jeunes enfilent des combinaisons, prennent leur planche et s’élancent à l’assaut des vagues. Le “bodysurfing” est également très populaire : les personnes surfent sur les vagues de l’océan, mais sans planche. Un spectacle extraordinaire !

Incontro con la comunità dei Focolari

Mais pour arriver là où se trouvent les meilleures vagues, il faut d’abord affronter les vagues puissantes qui se dressent contre nous : celles que nous voudrions éviter, celles pour lesquelles nous ne sommes pas prêts.

« Quelqu’un m’a expliqué la dynamique de ce sport et cela m’a tout de suite rappelé notre amour pour Jésus abandonné », a déclaré Margaret.

Ceux qui pratiquent le bodysurf plongent en profondeur sous les vagues déferlantes qu’ils ne veulent pas chevaucher, si profond qu’ils arrivent à toucher le sable sur le fond. Ils évitent ainsi d’être emportés par la puissance de l’océan. Une fois la vague passée, ils remontent à la surface pour trouver une autre vague sur laquelle s’élancer.

« De même qu’ils ne luttent pas contre les vagues, de la même manière on ne “combat pas les épreuves”, mais on va au fond de son cœur, reconnaissant Jésus dans chaque souffrance ; et, continuant à L’aimer, on remonte, trouvant à travers l’amour, la lumière. »

T. M. Hartmann

Les Focolari dans le Pacifique, une seule famille

Les Focolari dans le Pacifique, une seule famille

Les îles Fidji ont été la troisième étape du voyage en Asie et en Océanie de Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident des Focolari. Dans cette région du Pacifique, la spiritualité de l’unité s’est diffusée à partir de la fin des années 1960.

Bien qu’ils soient arrivés aux îles Fidji le 3 mai 2023 nous devons dire que l’étape en Océanie du voyage de Margaret Karram et Jesús Morán n’a officiellement commencé que deux jours plus tard, avec la cérémonie du “Sevusevu“, qui a rassemblé plus de 200 personnes, y compris les représentants de l’Église locale. Cette cérémonie a marqué leur entrée et celle de la délégation du Centre qui les accompagne, dans la communauté ecclésiale et sociale fidjienne.

Sevusevu” : le don de l’accueil

Isole Fiji_cerimonia del “Sevusevu”

Avec la cérémonie du “Sevusevu” – qui signifie “don” – celui qui arrive dans l’archipel est accueilli et, à partir de ce moment, il n’est plus visiteur mais fait partie de la communauté et en est membre, il peut alors fouler le sol fidjien avec tous les droits et privilèges. La Présidente et le Coprésident des Focolari ont reçu de précieuses guirlandes et la racine de Kava, un dérivé de la plante du poivre, à la signification ancestrale. Les deux “candidats” ont été présentés à la communauté par les “hérauts“, qui ont parlé en leur nom. Ils ont ensuite bu d’un seul trait la coupe de Kava et reçu le “Tabua”, une dent de cachalot ayant une signification sacrée : c’est l’objet le plus précieux de la culture fidjienne, qui leur a été offert en signe de la plus haute estime et honneur.

Les traditions dans le Pacifique : racines du présent et de l’avenir des peuples

D’emblée, on perçoit que les traditions dans le Pacifique sont des réalités vitales et actuelles ; elles ne sont pas reléguées à un passé qui n’a rien à voir avec la vie quotidienne des personnes, mais elles constituent le fondement de leur style de vie. Respect, accueil, réciprocité, solidarité sociale, un lien très profond et millénaire avec la nature, sont les valeurs que les traditions perpétuent.

« Margaret Karram, Jesús Morán et la délégation des Focolari sont arrivés à un moment particulier de la vie des îles Fidji – explique Peter Emberson, fidjien, consultant et analyste politique pour le gouvernement des îles Fidji et les Nations Unies, qui a grandi au sein du Mouvement depuis son plus jeune âge. Le gouvernement actuel est plus ouvert et plus démocratique et je vois la visite de Margaret et Jesús dans le cadre de ce processus de renouveau social et politique. Il y a deux questions qu’ici, dans le Pacifique, nous posons toujours à une délégation officielle qui débarque sur les côtes de nos îles : “D’où viens-tu ?” et “Pourquoi es-tu venu ?” Au “Sevusevu”, Margaret Karram a pris la parole devant le peuple fidjien et a offert son engagement et celui du Mouvement des Focolari pour construire, ici aussi, l’unité. C’est une réponse identitaire, qui en dit long sur la contribution que le Mouvement peut apporter à notre pays. Et cela construit la confiance. »

Une région encore trop peu connue

Isole Fiji

L’Océanie est un continent peu connu et, bien qu’il soit le plus grand du globe d’un point de vue territorial, c’est le plus petit en termes de masse terrestre. Outre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, elle comprend la région du Pacifique, composée de 26 États nationaux et territoires. Les principaux groupes ethniques sont les Mélanésiens, les Micronésiens et les Polynésiens. Au total, la région du Pacifique compte 16 millions d’habitants et, ces 100 dernières années, les îles Fidji (près d’un million d’habitants) sont devenues le cœur politique et économique de la région, avec un contexte religieux diversifié. Le christianisme est la religion la plus représentée, suivi par l’hindouisme et l’islam. Le catholicisme est arrivé au XIXe siècle et on compte aujourd’hui un peu plus de 82 000 fidèles.

Le Père Soane Fotutata, Secrétaire de la Conférence Épiscopale du Pacifique (CEPAC), lors d’un dîner au focolare, a clarifié les défis sociaux mais aussi ecclésiaux de ce vaste territoire où l’Église catholique est présente avec 14 diocèses. Il a expliqué que la crise écologique est une menace existentielle pour les personnes et les communautés. Elle se manifeste par l’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans, la sécheresse, les inondations et les phénomènes météorologiques extrêmes devenus plus fréquents. Il y a également des fléaux sociaux tels que l’émigration économique et climatique, qui est en train de dépeupler de nombreuses îles ; la prostitution, l’alcoolisme, la pauvreté, auxquels l’Église locale tente elle aussi de répondre.

2022 : l’arrivée des focolares à Suva

C’est dans ce contexte ecclésial qu’il y a un an ont été ouverts à Suva, la capitale des îles Fidji, les focolares féminin et masculin. Leur présence, en effet, est aussi liée à un projet soutenu par Missio Écosse et MissioAustralie, pour collaborer à la pastorale diocésaine des jeunes confirmands et post-confirmands avec un programme visant à soutenir la transmission des richesses culturelles entre les générations. « À notre arrivée, racontent Lourdes Rank, du Brésil, et Stephen Hall, de Nouvelle-Zélande, l’archevêque nous a demandé d’être avant tout au service de l’Église et de nous insérer dans ses activités et ses projets. Nous nous sommes lancés dans la catéchèse, auprès des jeunes et dans la vie de nos paroisses. Une approche qui a été très positive : nous faisons à présent vraiment partie de la vie de l’Église et nous avons commencé à nouer des relations avec différents prêtres, religieux et laïcs. »

À cet égard, le vicaire général de l’Archidiocèse de Suva, Mgr Sulio Turagakacivi, a exprimé sa gratitude pour le service que les focolares rendent à l’Église locale. En le remerciant, Margaret Karram a déclaré : « Nous pouvons apprendre de l’Église d’ici comment vivre le processus synodal et comment maintenir la fraîcheur de la rencontre de l’Évangile avec la culture et la société locales. »

À Futuna, la première semence de la spiritualité de l’unité

Mais la première semence de la spiritualité de l’unité dans le Pacifique a été plantée à la fin des années 60 par sœur Anna Scarpone, missionnaire mariste, sur l’île de Futuna. Le premier focolare du Pacifique s’est ensuite ouvert à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) de 1992 à 2008, accompagnant la naissance et la croissance d’une communauté locale dynamique. Aujourd’hui, les focolares des îles Fidji sont “la maison” pour toutes les communautés du Mouvement de la région Pacifique, présentes – en plus de la Nouvelle-Calédonie et des îles Fidji – à Kiribati et Wallis et Futuna, avec quelques personnes qui connaissent la spiritualité aussi en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Samoa et à Vanuatu.

Pour la première fois ensemble

Isole Fiji-Margaret Karram e Jesús Morán con alcuni membri della comunità dei Focolari

À l’occasion de la visite de Margaret Karram et Jesús Morán, les communautés se sont rencontrées à Suva pendant quelques jours ; cela a été leur première rencontre dans l’un des pays du Pacifique et de nombreux gestes, comme l’accueil et le fait de se mettre en valeur réciproquement, ont montré que tous étaient conscients du caractère précieux de ces journées. Pour ces peuples, se retrouver comme famille des Focolari ne signifie pas seulement vivre une communion spirituelle, mais également contribuer à la vie quotidienne – qui inclut la cuisine, la préparation de la liturgie de la Messe, les chants et les danses – en offrant chacun son propre “don” humain et culturel, qui rencontre celui de l’autre.

Ici aussi, Margaret Karram et Jesús Morán ont rencontré les focolarini et les focolarines durant une matinée de communion profonde et ont pu vivre différents moments avec la communauté, comme les repas, la Messe et de nombreux moments de dialogue en toute simplicité. Le partage des expériences leur a permis ensuite de connaître les défis et l’engagement du Mouvement dans le Pacifique. En Nouvelle-Calédonie, la communauté est engagée au service de l’Église et, au niveau social, à créer des espaces d’unité entre les différentes entités ethniques dont le peuple est composé. À Futuna et Kiribati, la Parole de Vie est centrale, générant des expériences de pardon et de réconciliation dans les familles et des projets sociaux au service des femmes et des plus démunis. À Fidji, la communauté se développe et partage avec les focolarini l’engagement au service de l’Église.

Run4Unity aux îles Fidji : cheminer ensemble

Le 6 mai était la journée du Run4Unity et Margaret Karram a donné le coup d’envoi du relais mondial depuis le Pacifique, le premier lieu du monde à voir le soleil se lever. Avec les Juniors pour un Monde Uni présents, elle a planté avec Jesús deux arbres caractéristiques des îles Fidji : « l’arbre à bois de santal et l’arbre à agrumes, qui ont besoin l’un de l’autre pour grandir », a-t-elle expliqué.

« Le bois de santal possède le parfum et le citrus, qui est un agrume, lui fournit tous les nutriments dont il a besoin. C’est un merveilleux exemple de soin réciproque qui existe dans la nature. C’est ce que les habitants des îles du Pacifique veulent nous dire à tous : la seule façon d’offrir notre précieux don, l’unité, est de cheminer ensemble, en prenant soin les uns des autres. C’est ainsi que nous pourrons transformer notre monde. »

Un message qui rappelle ce qui est peut-être la principale caractéristique de ces îles : la vie communautaire, telle qu’elle est apparue lors de la rencontre de Margaret Karram et Jesús Morán avec la communauté du Mouvement des Focolari, l’après-midi et la soirée du 7 mai. « Je suis venue ici pour être proche de vous et partager votre vie, au moins pour quelques jours », a confié à tous Margaret. « Ce que j’ai trouvé ici est très proche de mon cœur et de la culture dont je suis issue, qui encourage le respect des personnes, de leur langue et le sens de la famille. Vous aussi, vous êtes peu nombreux, mais ne vous inquiétez pas : ce qui compte, c’est de vivre l’Évangile et d’apporter l’unité à ceux que nous rencontrons. Ce que vous avez partagé ces jours-ci m’a beaucoup touchée : vous nous avez donné Jésus par votre amour, votre hospitalité et votre accueil. Mais, en vous écoutant, j’ai compris que la perle la plus précieuse que nous possédons est Jésus abandonné, pour qui nous avons tout quitté et qui est le secret pour aimer tout le monde. »

« Les expériences de pardon que vous avez racontées m’ont profondément touché », a poursuivi Jesús, « et elles témoignent du fait que vous vivez l’Évangile, car le pardon est la plus grande nouveauté qu’il contient. Le pardon n’est pas humain, seul Jésus en nous peut pardonner, et vous l’avez raconté avec une pureté unique. »

À la question de savoir ce qu’elle espère pour l’avenir du Mouvement en Océanie, Margaret a répondu en disant ce qu’elle souhaite pour le Mouvement dans le monde entier : qu’il devienne toujours plus une famille non pas repliée sur elle-même, mais ouverte, qui dialogue pour réaliser la prière de Jésus au Père, comme l’a rêvé Chiara Lubich.

Reprenant la parole, elle a ajouté : « Je voudrais encore dire que pour contribuer à réaliser l’unité, chaque pays, culture ou continent ne doit pas perdre son identité propre. Nous devons rester nous-mêmes. Cela pourrait être un grand don pour tout le Mouvement et aussi pour le monde : être nous-mêmes, avec nos richesses et nos contradictions, et vivre le charisme de l’unité sans éliminer ce que nous sommes. » Les applaudissements qui ont suivi ont exprimé la gratitude des participants pour s’être sentis compris.

Commencée par la cérémonie du “Sevusevu“, cette visite ne pouvait que se conclure avec la même solennité. La cérémonie d’adieu, “I-Tatau”, semblait donc boucler la boucle : en fidjien, les “hérauts” parlant au nom de Margaret et Jesús ont remercié la communauté et ont demandé, en leur nom, l’autorisation de prendre congé ; tandis que l’orateur parlant au nom de la communauté fidjienne le leur accordait et leur souhaitait un bon voyage avec l’espoir de se revoir encore.

La soirée-concert préparée par les communautés du Pacifique a été une extraordinaire “expo”  des expressions artistiques des peuples présents, où les danses et les chants disent leur lien profond avec la terre et la nature, la fierté de leurs traditions et leur désir de les partager.

Mais ce qui restera gravé dans les mémoires, nous le croyons, c’est les salutations que les communautés de Nouvelle-Calédonie et des îles Fidji se sont échangées : assis les uns en face des autres, ils ont entonné chacun leur chant d’adieu, ils se sont salués de la main, en se regardant dans les yeux, comme on quitte un frère de sang.

« Nous t’assurons que nous serons une seule famille – ont-ils dit à Margaret Karram -, et malgré nos faiblesses, nous ferons tout pour garder Jésus au milieu de nous en Océanie. »

Stefania Tanesini