Mouvement des Focolari
Paolo VI et Chiara Lubich

Paolo VI et Chiara Lubich

lubichLa présentation de ce volume rédigé en co-participation entre l’Institut Paul VI et le Centre Chiara Lubich, publié aux Editions Studium, se tiendra au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo Via S.G. Battista da La Salle le 27 septembre prochain. Cette date a été choisie car proche de la première mémoire du bienheureux Paul VI (qui se célèbre le 26 septembre). Le programme s’articulera en deux moments. Après le mot d’introduction de Maria Voce – Présidente du Mouvement des Focolari – et de Don Angelo Maffeis – Président de l’Institut Paul VI – aura lieu une table ronde avec Mons. Vincenzo Zani, secrétaire de la congrégation pour l’Education Catholique, la doctoresse Giulia Paola Di Nicola et Mons. Marcello Semeraro, évêque d’Albano Laziale. Modérateur Alessandro De Carolis. Suivra ensuite un concert de musiques de Frédéric Chopin, interprété au piano par don Carlo José Seno, ayant pour titre ” Ouvert sur le monde”. Méditation en musique sur la vie du bienheureux Paul VI.

Le choix de Vincenzo: prendre soin des patients les plus petits

Le choix de Vincenzo: prendre soin des patients les plus petits

Vincenzo“Depuis plus de trois mois je fais un stage en onco-hématologie pédiatrique, un service où on ne saiT jamais si les enfants qu’on soigne aujourd’hui seront encore là demain. Il n’est pas du tout facile de vivre continuellement en contact avec la souffrance des innocents, et cela remet constamment en question mon choix de devenir infirmier en pédiatrie. Le premier jour je me sens prêt à tout. Mais, à peine entré dans le service, on me présente une merveilleuse petite fille. Elle est affectée d’une des pires tumeurs malignes, en phase terminale. Je n’ai pas la moindre idée de comment affronter cette situation. Jamais comme en cet instant je me suis senti aussi inutile et incapable, convaincu de ne rien pouvoir faire de bon pour elle. Il y a aussi beaucoup d’autres enfants dans le service et la journée semble passer rapidement, mais chaque fois que j’entre dans la chambre de cette petite, j’éprouve le même sentiment d’impuissance et d’inaptitude. C’est bientôt 14h, l’heure où finit mon service. Je ne puis m’en aller sans faire quelque chose pour elle. Mai quoi? En essayant de mettre en pratique la spiritualité de l’unité, j’avais expérimenté que dans l’amour ce qui compte c’est d’aimer. Qu’il ne faut pas faire des actions éclatantes, mais qu’il suffit de commencer par une petite chose, sans avoir de grandes prétentions. Mais tout ce que je pouvais faire pour cette enfant, je l’avais déjà fait. Mais comment donc suis-je poussé à faire davantage? Le matin, en entrant à l’hôpital, j’avais vu une petite chapelle. Aimer cette jeune enfant, me dis-je, consiste peut-êre à prier pour elle. Je m’assois sur l’un des derniers bancs, mais je ne sais comment ni quoi demander. Je reste là, en silence. Intérieurement je n’éprouve qu’une grande douleur qui m’opprime. Et petit à petit je sens que Jésus prend sur lui toute ma souffrance. Le coeur libre, je peux alors lui confier cette petite fille et aller encore une fois la saluer, ainsi que sa maman, pour leur faire sentir ma proximité et ma compassion. Depuis je continue à aller souvent dans cette chapelle. C’est là que je trouve la lumière pour affronter, et aussi pour comprendre un peu, le mystère de la souffrance de l’innocent, qui se présente si fréquemment. Et c’est en Jésus crucifié et réssuscité que je trouve la force et l’attitude juste pour approcher ces enfants et leurs proches. Souvent je ne sais pas quoi faire pour eux, mais ensuite la réponse arrive, toujours au bon moment. Un jour arrive dans notre service une enfant de dix ans qui avait été transportée d’un hôpital à l’autre. Les soupçons d’une grave maladie du sang qui planaient sur elle sont confirmés et tout d’un coup le diagnostic sans espoir tombe. Pour elle et pour sa mère c’est comme un coup de massue. Je sens toute l’importance d’être proche d’elles, de me mettre à leur place en les aidant comme je peux, même si cela me vaut quelques heures de plus à l’hôpital. Au cours de la journée je ne peux pas faire beaucoup, mais dès que j’ai un moment de libre, je vais dans leur chambre, un peu pour écouter la maman et la rassurer, un peu pour divertir son enfant. Et chaque fois je perçois dans leur regard un fond de sérénité qui n’y était pas juste avant, un nouvel élan d’espérance pour affronter la difficile épreuve qui les attend. Et il en va de même dans de nombreuses autres situations...je saisis chaque occasion pour passer un peu de temps avec “mes enfants”, non seulement pour leur administrer un traitement, mais pour les voir sourire et affronter avec un peu plus de sérénité leur difficile parcours”

Glolé, Côte d’Ivoire: chez nous, il y a de la place

Glolé, Côte d’Ivoire: chez nous, il y a de la place

20150905-03S’enfonçant sept kilomètres dans la forêt, on arrive à Glolé à pied ou avec une fourgonnette (la baka) qui franchit toutes les ornières creusées durant la saison des pluies. Dans ce village, un des 18 du Canton (dans la région du Tonkpi, à Man, au nord-est de la Côte d’Ivoire), il n’y a pas d’électricité, donc pas de télévision, pas d’internet, et pas non plus de magasins. Nombre de ses habitants ont été touchés par l’idéal de fraternité de Chiara Lubich. Ils le vivent au quotidien, à commencer par la parole de l’Évangile mise en pratique. La structure sociale et politique, qui les maintient ensemble, est progressivement enrichie et illuminée par cette expérience. Gilbert Gba Zio est un responsable communautaire naturel, catéchiste, chef d’une des familles: “Un jour, nous nous sommes demandé que faire pour notre petit village”, raconte-t-il durant le récent congrès de l’Économie de Communion à Nairobi (Kenya). “Nous voyions que la Parole de l’Évangile vécue pouvait nous donner des indications.” Et voici quelques-unes des concrétisations qui en ont découlé. La case pour “l’étranger” (invité) – L’expression locale “Kwayeko” – “Chez nous, il y a de la place” – n’est pas qu’une façon de parler à Glolé. “Ici, il y a souvent des étrangers de passage – explique Gilbert – des gens qui font des kilomètres à pied, contraints de dormir en route avant d’arriver dans leur village. À chaque fois, c’est notre lit qu’on cède à l’étranger. Ça aussi, c’est l’Évangile, mais nous nous sommes demandé: “Ne pouvons-nous pas faire plus? Pourquoi ne pas construire des cases? Ainsi, lorsque quelqu’un arrive, nous pouvons lui offrir un toit pour dormir.” Nous avons commencé à fabriquer des briques, en chantant. Dans le groupe, il y avait des maçons et nous avons construit douze cases composées d’une chambre et d’un petit salon. Maintenant, nous disons aux étrangers qui arrivent: “On a la maison, venez dormir”. La nourriture ne manque pas, nous sommes paysans. Ce furent nos premiers pas”. 20150905-04La case des soins – La difficulté d’accès à la route goudronnée durant la saison des pluies et les 30 km suivants pour rejoindre la ville de Man, la ville la plus proche, rendent impossible un secours rapide en cas d’urgence médicale. “Un jour, une femme devait accoucher d’urgence – raconte encore Gilbert. Nous l’avons transportée avec une brouette jusqu’à la route goudronnée pour trouver un véhicule. Dieu merci, la femme a été sauvée; mais ce fut dur. Il a donc fallu construire une case des soins et mettre au travail quelques “sages-femmes traditionnelles”. Mais où trouver l’argent? Chez nous, il y a le métayage: le propriétaire d’un champ peut permettre à un paysan de le cultiver pour une saison. Le montant de la récolte est divisé en deux. Notre communauté a pris une plantation de café: les hommes ont défriché le terrain, les femmes ont récolté le café. Avec cet argent, nous avons acheté le ciment et construit la case des soins”. 20150905-02La malnutrition des enfants – “Il y avait des enfants qui mouraient au village et nous ne savions pas comment les sauver. À la cité-pilote Victoria du Mouvement des Focolari, il y a un Centre nutritionnel qui s’occupe d’eux. Nous leur avons expliqué le problème et commencé à emmener les enfants. Nous étions surpris de voir que, chez eux, les enfants guérissaient sans médicaments. Ils nous ont montré comment leur donner à manger. Un jour, la responsable nous a dit: “Si vous voulez, nous pouvons aller chez vous”. Nous étions d’accord. Dans notre culture, l’enfant appartient à tout le village! Ils nous ont expliqué comment éviter la malnutrition et la soigner. Nous avons commencé à changer nos habitudes alimentaires et appris à conserver les aliments, pour nourrir nos enfants en temps de pénurie”. La banque du riz – “Nous conservons le riz dans de petits greniers, qui sont souvent la proie des voleurs et des souris. Nous avons alors construit un entrepôt et chacun a envoyé ce qu’il avait. Au début, nous étions 30 personnes. Aujourd’hui, les paysans qui ne faisaient pas partie du groupe se sont joints à nous et 110 personnes apportent leurs sacs de riz pour les conserver dans cette banque. En mars-avril, durant les semailles, chacun vient prendre ce qu’il faut pour labourer et met de côté ce que ses enfants vont manger. Au moment opportun, quand les prix sont bons, ils prennent le riz pour la vente. Chacun, selon sa conscience, donne une part de sa récolte et la dépose à la banque pour contribuer aux besoins de la communauté et pour les gardiens de la banque”. Un village ne suffit pas – “Vous ne pouvez pas venir chez nous avec “votre affaire”?, demandent les villages voisins. Aujourd’hui, 13 villages vivent comme à Glolé. “L’unité est notre richesse”, affirme Gilbert. “Un jour, quelqu’un de l’extérieur voulait nous aider à construire un puits dans le village. Mais il n’y a pas eu d’accord sur l’endroit. Si nous avions insisté, ce puits aurait divisé le village. Nous avons préféré ne pas accepter ce don et maintenir l’unité entre nous.” Voir “Économie de Communion – une nouvelle culture” n.41 – Supplément de la revue Città Nuova n.13/14 – 2015 – juillet 2015 Voir Nouvelle Cité Afrique Juillet 2015 Voir ÉdeC en ligne Glolé, Côte-d’Ivoire: Congrès de l’Economie de Communion en 2015  

Moi, londonienne, anglicane, focolarine

Moi, londonienne, anglicane, focolarine

CathyLimebear« Sur l’autobus qui me porte à Harefield (Grande Bretagne)- l’hôpital où j’étudie pour être infirmière – je suis touchée par la manière de faire d’une collègue. L’approche n’est pas des plus simples, vu que je suis plutôt timide et souvent entourée d’amis aussi ”sauvages” que moi. Mais elle ne dédaigne pas ma compagnie, au contraire, un jour, elle me propose de prendre ensemble le petit-déjeuner. Nous devenons amies. Depuis un certain temps, mon christianisme ne me satisfait plus : je fréquente l’église pour un sens du devoir, pour avoir la conscience tranquille. Elle au contraire, me parle d’une foi joyeuse, authentique, qu’elle partage avec d’autres jeunes comme elle, une foi éclairée par l’amour. Un jour, elle arrive à l’hôpital avec une guitare : c’est pour fêter une infirmière avec laquelle tout le monde sait qu’il est difficile de se mettre d’accord. Mais alors, si cette fille arrive à faire ça, cela vaut peut-être la peine de savoir ce qui la pousse à agir de cette façon. Elle me parle alors de la spiritualité de l’unité qui l’anime. Ainsi, comme elle, je commence à fréquenter les personnes du Focolare, et chaque fois, je découvre toujours de nouvelles occasions de me donner : mettre en commun les vêtements ou la nourriture avec ceux qui en ont besoin, me proposer pour des soins ou d’autres services, etc…Ces petits gestes, fruits de l’Evangile que je commence moi aussi à mettre en pratique, me donnent beaucoup de joie. Même si je ne sais pas encore très bien ce qu’est le Mouvement des Focolari, je sens que j’y ai trouvé ma maison. Mais est-ce que moi je peux faire le choix radical des focolarine ? Elles sont catholiques, moi anglicane… Mais une voix résonne en moi : « Pourquoi pas ? Il suffit que tu me dises ton oui ». Je me sens comme quelqu’un qui est en train de faire un saut dans le vide, mais peu m’importe, je dis quand même mon oui à Dieu, heureuse de vouloir le suivre pour toujours. J’étais devenue infirmière, spécialisée comme sage-femme, pour un profond désir d’apporter un changement dans la société. Je pensais qu’avec ce diplôme, j’aurais pu travailler à l’étranger et j’avais déjà mis de l’argent de côté pour le voyage. Lorsque je suis entrée au focolare, j’ai donné cet argent à quelqu’un qui en avait besoin et j’ai commencé ma formation pour devenir focolarine. Ma première destination a été le focolare de Leeds pendant 5 ans. Là, j’ai travaillé dans un quartier à risques. Venant d’un milieu aisé, j’avais une idée romantique des pauvres : je ne savais pas comment les gens vivaient réellement ”dans” la pauvreté. Je soignais une jeune mère. Chaque fois qu’elle venait pour les contrôles, je remarquais qu’elle avait toujours les mêmes vêtements et les bas collants pleins de trous. J’ai essayé d’établir avec elle un bon contact afin qu’elle puisse me parler de sa situation, de là où elle habitait etc. Ainsi, un jour, je suis allée lui rendre visite. Son partenaire se tenait devant la porte, une personne agressive et rebutante. Choquée par cet homme, par la saleté et le désordre de ce lieu, je ne savais pas par où commencer pour établir la relation avec eux. Puis je me suis rendu compte qu’il y avait là dans la maison, un grand réservoir qui servait à l ‘élevage de poissons. J’ai donc commencé à parler de poissons et la tension s’est calmée. Une autre fois j’ai apporté des vêtements et la fois suivante, la femme portait sur elle ces habits pour me les montrer. Maintenant je vis dans le focolare de Welwyn Garden City (près de la capitale) et je continue à travailler pour le Service Sanitaire National (NHS). Ces dernières années, ici chez nous, il y a eu de grands bouleversements en ce qui concerne la politique de la santé et ce n’est pas facile d’y apporter ce désir de changement qui animait le début de ma carrière. Mais même dans ce bouleversement, j’essaie de faire de chaque chose, comme un acte d’amour à Dieu et aux frères. Vivre en communauté avec des personnes qui ont fait le même choix de vie est une chance très importante, aussi pour mon travail. Mais également pour grandir ensemble dans l’unité entre nous et dans la foi en Dieu Amour, en se donnant aux autres au-delà du fait d’être catholiques ou anglicanes ».

Journée mondiale de prière pour la protection de la Création.

Journée mondiale de prière pour la protection de la Création.

20150831-aCette initiative du Pape François qui instaure “une journée de prière mondiale pour la protection de la Création” revêt un caractère résolument œcuménique. En effet, non seulement il a vu dans la crise écologique que nous traversons l’une des urgences les plus pressantes de notre temps, mais il a aussi voulu mettre en valeur l’incontournable exigence d’agir – en matière d’écologie comme pour d’autres défis qui interpellent l’humanité – non plus séparément et isolés, mais « ensemble ». L’idée d’une “Journée de prière”, c’est l’orthodoxe Yoannis de Pergame qui la lui avait suggérée lors de son intervention au cours de la présentation de l’encyclique “Laudato sì” en juin dernier. L’Evangile précise: “Si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose…” et le Pape souligne cette valeur ajoutée à la prière dans sa lettre du 6 août 2015 où il institue cette “Journée”: “Partageant avec notre frère bien aimé le Patriarche oecuménique Bartholomée les préoccupations concernant le futur de la Création, et accueillant la suggestion de son représentant le Métropolite Yoannis…”. Comme pour dire: peu importe qui a eu l’idée, on peut tojours apprendre les uns des autres! Et vers la fin du document, il va dans le même sens lorsqu’il sollicite le cardinal Koch, président du dicastère pour l’unité des chrétiens, afin “d’être bien en lien avec les initiatives semblables conduites par le Conseil Oecuménique des Eglises”. En effet, le Conceil Oecuménique des Eglises (CEC), a fixé “ Le temps pour la Création” qui va du 1er septembre (premier jour de l’année liturgique dans la tradition orthodoxe) au 4 octobre (jour de la St François d’Assise dans la tradition catholique): une période où sont encouragées les initiatives en faveur de l’environnement et de son interaction avec la justice et la paix. Le choix de la date du 1er septembre par le Pape est donc significatif puisqu’elle coïncide avec celle de nos frères orthodoxes et que ce même jour commence le “temps” choisi par le CEC. Tout aussi significatif son souhait que s’y joignent aussi les autres Eglises et Communautés écclésiales, une bonne occasion pour “ témoigner de notre communion qui progresse”. Cette “Journée” offre à chacun “une occasion précieuse de renouveler son adhésion personnelle à sa vocation de gardien de la création, et de rendre grâce à Dieu pour l’oeuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins”. Par ailleurs, précisément parce qu’elle est destinée à mobiliser des chrétiens appartenant à diverses dénominations, mais qui parlent d’une même voix, elle constitue une avancée concrète: un message commun à tous les chrétiens et qui s’adresse au monde entier. Les Focolari sont engagés et présents dans le domaine de l’éologie et de l’envirronnement. Leur réseau international EcoOne offre à tous ceux qui travaillent dans ces domaines un espace permettant de confronter aussi bien des idées que des initiatives concrètes. Le Mouvement travaille aussi à faire avancer l’oecuménisme, surtout dans les régions du monde où la concentration de personnes appartenant à des Eglises différentes est plus élevée. Pour les Focolari la “Journée” représente donc un magnifique rendez-vous planétaire qui unit tous ses membres par la prière pour demande à Dieu de sauver la Maison qui abrite la grande Famille Humaine. Mais aussi pour mettre au point, avec des personnes de bonne volonté, quelle que soit leur foi ou leur conviction, de nouvelles stratégies et de nouvelles réponses pour préserver l’environnement et contribuer, à partir de là, à la réalisation d’un monde plus uni.