Mouvement des Focolari
Au téléphone avec le monde

Au téléphone avec le monde

300 conversations téléphoniques de Chiara Lubich avec les communautés des Focolari du monde entier ont été réunies en un volume. Nous en parlons avec Maria Caterina Atzori, membre du comité directeur de la collection “Œuvres de Chiara Lubich” au Centre Chiara Lubich à Rocca di Papa (Rome). Conversazioni est le deuxième volume de la collection « Œuvres de Chiara Lubich » que l’éditeur Città Nuova, en collaboration avec le Centre Chiara Lubich, a commencé en 2017 par la publication d’un premier volume sur les Paroles de la Vie. Pouvez-vous nous préciser de quoi il s’agit? Copertina libro2Le livre “Conversazioni” recueille 285 pensées spirituelles écrites par Chiara entre 1981 et 2004 et transmises personnellement par des conférences téléphoniques aux différentes communautés des Focolari présentes sur les différents continents. Ce sont des riches pensées qui racontent une vie et esquissent, par étapes, ce qui est un véritable chemin spirituel vécu à la lumière du charisme de l’unité. C’est l’ébauche d’un chemin de sainteté collective qui ouvre une voie nouvelle, un chemin nettement communautaire, par lequel nous allons à Dieu « ensemble » avec le frère. Ce parcours a été accompli en premier lieu par Chiara et, en même temps, par les personnes qui, conquises par son exemple et guidées par ces « liaisons téléphoniques », ont accepté l’invitation à réaliser ensemble ce que Chiara elle-même, reprenant les paroles du Psaume 83, a défini par le « Saint Voyage » de la vie. Peut-on dire que Chiara Lubich a en quelque sorte créé un « nouveau genre littéraire » ? Chiara n’a certainement pas eu l’intention de créer un nouveau genre littéraire. En fait, elle n’a pas écrit pour la publication d’un livre. La publication est venue plus tard, sous forme de livrets publiés par Città Nuova, très demandés non seulement par les membres du Mouvement des Focolari, mais aussi par les personnes qui, à différents niveaux, étaient en contact avec le Charisme de l’unité. Au début, ces textes ont été écrits pour être lus et transmis de vive voix par le combiné téléphonique (c’est ici la nouveauté de ce « genre littéraire »). Chaque conférence téléphonique a créé un dialogue immédiat avec les interlocuteurs et a formé une famille étendue sur tous les continents, devenue « une » par la volonté de parcourir ensemble le « Saint Voyage » de la vie. Ce n’est que plus tard que ces textes ont été rassemblés en vue d’une publication. En ce sens, on peut dire qu’un nouveau genre littéraire est né avec Conversazioni: c’est un genre qui conjugue la parole, la méthodologie communicative et la vie, qui noue un dialogue intime et profond entre l’auteur et ses interlocuteurs, au sens large, entre l’animateur et le récepteur, entre l’auteur et le lecteur. Quelles sont les caractéristiques de ces textes ? Dans le passage de la « liaison téléphonique » à la page écrite, chaque texte se présente comme une lettre qui, bien que contextualisée dans le temps et dans l’espace, veut établir un contact direct avec de nouveaux lecteurs, interpellés à chaque fois par la formule d’ouverture : « Chers ». Ce sont des conversations qui se poursuivent non plus par le combiné téléphonique mais à travers les pages d’un livre. Le langage utilisé par Chiara est riche en chaleur et en couleurs ; il s’adapte aux jeunes et moins jeunes, aux différentes catégories sociales. Chiara se greffe parfois dans la réalité contemporaine, relit l’existence humaine à la lumière du charisme de l’unité, raconte son expérience sur la pensée qu’elle veut transmettre ; elle interagit avec ses interlocuteurs, elle propose une parole à vivre jusqu’au prochain rendez-vous téléphonique (dans le volume : jusqu’à la prochaine lettre). Elle exprime ensuite sa pensée spirituelle par des images concrètes prises dans la vie quotidienne, proches de ses interlocuteurs. Les similitudes sont fréquentes, tout comme les métaphores, les slogans animés et facilement mémorisables qui rendent le message limpide, engageant, « facile » à vivre. Chacun de ces textes demande en effet au lecteur, encore aujourd’hui, d’être traduit en vie. Ce livre est le deuxième, après « Paroles de vie », de la collection qui prévoit la publication de l’œuvre complète de la fondatrice des Focolari. Quelles sont les prochaines publications prévues ? Plus que d’une « œuvre complète », il s’agit simplement d’œuvres. En effet, le matériel documentaire signé par Chiara Lubich, susceptible entre autres de faire l’objet de nouvelles acquisitions, est très important et nécessite un travail d’organisation et de catalogage qui prend pas mal de temps. Cependant, dès maintenant, il est possible d’éditer un corpus d’œuvres qui présente systématiquement le patrimoine de référence de sa pensée, en s’appuyant sur ce qui a déjà été ou non publié. C’est l’intention de la collection « Œuvres de Chiara Lubich ». Le projet prévoit 14 volumes, articulés en trois grands domaines thématiques : 1. La personne ; 2. La voie spirituelle (dans ce deuxième domaine, il y a précisément les deux premiers volumes de la série qui vient d’être publiée par Città Nuova Parole di Vita et Conversazioni) ; 3. L’œuvre (dans ce troisième domaine, il y a une référence au prochain volume en préparation, qui recueillera les discours dans les domaines civil et ecclésial et qui devrait être terminé en 2020). Est-ce que ces textes sortent uniquement en italien ou dans d’autres langues ? Le volume Parole di Vita est en cours de traduction en anglais. Nous espérons que le livre Conversazioni pourra bientôt être traduit en plusieurs langues, étant donné que les pensées spirituelles individuelles (ainsi que les commentaires sur les Paroles de vie) ont été traduits dans le passé en différentes langues pour permettre une communication immédiate avec les destinataires non italiens. Nous espérons donc voir bientôt dans les librairies la traduction des volumes de la série “Œuvres de Chiara Lubich” dans un large éventail de langues.

Anna Lisa Innocenti

Dieu nous a pris par la main et nous a sortis de l’enfer

Le Mouvement des Focolari participe à la joie de Chiara Amirante et de la Communauté Nouveaux Horizons qu’elle a fondée, pour la visite surprise du Pape François dans leur « Citadelle Ciel » près de Frosinone (Italie). « Si je commençais à répondre aux questions, ce serait des paroles, des paroles, des paroles…Je crois que ce serait comme salir la sacralité de ce que vous avez dit, parce que vous n’avez pas dit des paroles, vous avez dit des vies : les vôtres. Histoires. Cheminements. Recherches, mais recherches de chair, d’esprit, la personne tout entière ». C’est ainsi que s’est adressé le Pape François, librement, à cinq jeunes de la Communauté Nouveaux Horizons qui lui ont offert leurs témoignages forts de souffrances et de renaissance durant la visite privée que le Pape a faite au Siège de la Communauté, dans la province de Frosinone (Italie) le 24 septembre dernier. « Vos histoires sont des histoires de regards – a continué le Pape – et à un moment donné, vous avez senti un regard – un – qui n’était pas comme les autres, mais c’était celui-ci seulement : un regard qui t’a regardé avec amour. Moi aussi je connais ce regard. Un regard qui t’a pris par la main et t’a laissé aller, il ne t’a pas enlevé la liberté ». Accueilli avec joie et émotion, le pape François était arrivé à 9:30 du matin dans la « Citadelle Ciel », siège central de cette Communauté qui, grâce à des parcours de guérisons et de connaissance de soi basées sur l’Évangile, permet à de nombreux jeunes de sortir de tunnels infernaux de souffrances et de dépendances et de devenir des témoins d’espérance pour d’autres jeunes qui sont dans des situations graves de mal-être. C’est vraiment à la « fécondité du témoignage » qu’a entre autre fait allusion le Pape dans son intervention : « Votre témoignage, c’est aussi semer, non pas une idée, mais le fait que Dieu est amour, que Dieu nous aime, que Dieu est occupé à nous chercher à chaque moment, que Dieu est à nos côtés, que Dieu nous prend par la main pour nous sauver (…). Nous sommes des femmes et des hommes du Magnificat, c’est-à-dire du chant de Marie, d’aller raconter que Dieu m’a regardé, m’a caressé, m’a parlé, a vaincu. Et il est avec moi. Il m’a pris par la main et m’a retiré de l’enfer ». Le Pape a ensuite salué, aussi personnellement, les membres de la Communauté et les responsables des Centres en Italie et à l’étranger qui se retrouvent là réunis, pour l’Assemblée Centrale annuelle. Il a célébré la Messe, a déjeuné et planté un olivier dans le jardin de cette citadelle, une des cinq qui sont nées de la Communauté fondée par Chiara Amirante. Comme enfant, Chiara avait connu la spiritualité des Focolari et avait aussi rencontré personnellement la fondatrice, Chiara Lubich. Ensuite, une fois adulte, en se mettant à l’écoute du cri des jeunes de la rue et de leur demande d’aide de fuir l’enfer dans lequel ils vivaient, l’idée est née de donner vie à une communauté d’accueil. Cette visite du Pape François fait suite au coup de téléphone du Pape et au message vidéo du mois de juin dernier pour célébrer cette année spéciale au cours de laquelle la Communauté célèbre ses 25 ans d’existence. Tout en saluant le pape François, Chiara a rappelé les débuts de son aventure lorsqu’au contact avec le « peuple de la nuit », l’avait guidée la certitude que la rencontre avec « Christ Ressuscité allait pouvoir ramener la vie là où je ne voyais que mort ». En ‘94, elle a ainsi donné naissance à la première communauté à Trigoria (Rome) et en ‘97, à Piglio, dans la province de Frosinone, à une communauté de formation et d’accueil. Aujourd’hui, ils sont au nombre de 228, les centres d’accueil, de formation et d’orientation, avec beaucoup d’initiatives de solidarité, de projets sociaux et d’initiatives de promotion humaine dans différents pays. En 2006, Chiara a lancé la proposition de devenir des « chevaliers de la lumière », c’est-à-dire, témoigner la joie du Christ Ressuscité à qui est le plus désespéré, essayer de vivre l’Évangile à la lettre, afin de renouveler le monde avec la révolution de l’Amour. A cet engagement ont adhéré plus de 700.000 personnes. « Les nouvelles pauvretés constituent une réelle urgence qui continue à récolter des millions de morts invisibles dans l’inconscience de ceux qui sont les plus désespérés » a encore expliqué Chiara devant le pape François en parlant d’utilisation et d’abus d’alcool et de drogues, d’anorexie, de boulimie, de dépression, de ludopathie, d’addiction à internet, d’ harcèlement, d’abus, de dépendance au sexe… « Nous sentons plus fort que jamais – a t-elle conclu – l’urgence de faire tout ce qui est possible de faire pour répondre au cri de nombreuses personnes, qui n’est pas écouté ».

Anna Lisa Innocenti

Le choix de Jenny et de Javier

Le choix de Jenny et de Javier

Le Synode pan-amazonien commence bientôt. Cette histoire se déroule dans une ville péruvienne d’Amazonie et elle ne parle pas d’incendies, de déforestation, de compagnies pétrolières ni de chercheurs de métaux précieux. C’est l’histoire de Jenny et de Javier qui ont choisi de vivre en Amazonie avec le désir d’apporter, en tant que famille, la lumière de l’Evangile « aux plus petits ». 5d017b9e 86be 4760 b5b0 397f70e927a2« Nous vivions en Argentine mais nous avions décidé de nous installer à Lamud, la petite ville où Jenny est née, dans ce qu’on appelle « Ceja de Selva » (moitié forêt, moitié montagne), près des sources des grandes rivières Marañón et Amazone. Nous voulions être proches de ses parents qui sont âgés et en mauvaise santé. Javier est argentin et il a rencontré Jenny pendant leurs études à Rosario. Ils ont deux jeunes filles (2 et 4 ans) et Angie (17 ans). Passer d’une grande ville comme Rosario à une petite ville perdue de 2 500 habitants et à 2 300 mètres d’altitude a sans aucun doute été un grand saut. Ils me racontent qu’ils ont vendu « le peu qu’ils avaient » et sont partis pour l’Amazonie, la région la plus pauvre du Pérou, à 1 600 km de Lima et à 14 heures du focolare le plus proche, sachant « que nous n’aurions pas de voyage de retour ». C’était, surtout pour Javier, un vrai défi. Dès leur plus jeune âge, ils avaient découvert la spiritualité de l’unité des Focolari et maintenant, en famille, ils avaient décidé de mettre l’Évangile en pratique. C’est pourquoi « leur plus grande préoccupation » – me disent-ils – était d’arriver à un endroit où ils seraient « seuls », sans que les gens partagent leurs mêmes idéaux. Ils décidèrent alors de tout faire pour témoigner et annoncer l’Evangile par leur vie, afin que, même dans ce petit village amazonien, naisse une semence de la spiritualité de l’unité. Ils se sont proposé de vivre le commandement de l’amour réciproque pour que Jésus soit toujours spirituellement présent dans leur famille, selon la promesse que « là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). Avec cette conviction et croyant en l’affirmation de Chiara Lubich que « l’un des fruits de la présence de Jésus au milieu d’eux est qu’Il donne naissance à la communauté », ils sont partis au Pérou avec détermination. Quelques jours après leur arrivée, l’évêque a visité le petit village de Lamud et ils se sont présentés comme « famille focolare ». L’évêque les a bénis et les a encouragés à poursuivre leur engagement. Ils ont commencé par visiter la périphérie de la ville, visitant « les plus pauvres des pauvres, les derniers ». Ils sont allés dans les maisons (si on peut les appeler ainsi !) où ils ont trouvé des personnes âgées qui « n’avaient même pas un lit décent pour y mourir, tellement grande était la pauvreté ». Ils ont rencontré de nombreuses familles qui avaient pour unique attente de trouver une assiette de nourriture quotidienne pour eux-mêmes et leurs enfants. « Nous avons essayé de les caresser, de les regarder dans les yeux, de les encourager, de leur apporter à manger. Parfois, et quand nous le pouvions, nous restions 2 ou 3 jours avec eux pour partager leurs souffrances, leur pauvreté, leurs joies et leurs espérances. fcbe210d 829f 476c b96b c281cb1ca22aDans l’espoir de faire naître une petite communauté, ils ont commencé à organiser des rencontres de la « Parole de Vie », mais sans succès. Ils ont changé de tactique plusieurs fois. « Nous n’avons jamais été découragés parce que nous savions que Jésus a son temps et que l’important était d’être à son jeu ». Ils ont insisté pour inviter les voisins à se rencontrer autour de la Parole de Dieu et, peu à peu, des gens se sont joints à eux, parmi eux, des mamans d’enfants qui vont à l’école maternelle avec leurs filles. Ils ont aussi préparé des moments pour les petits. C’était le début, une petite flamme. Entre-temps, le curé de la paroisse leur a demandé de prendre en charge la catéchèse familiale du village et de dix autres villages voisins, dont certains sont à deux heures de route. Récemment, ils ont eu la première visite d’un groupe de la communauté des Focolari de la ville de Talara, à 650 km de Lamud (12 heures en voiture). Une visite qui, selon eux, a marqué « un avant et un après dans la vie de notre communauté ». Jenny et Javier affirment avec la joie de ceux qui ont trouvé leur place dans le monde : “Nous sommes petits, mais quelque chose est né ! Nous ne voulons pas créer des attentes pour nous-mêmes, mais nous croyons que Jésus a une certaine faiblesse pour l’Amazonie, pour les plus pauvres. Peut-être parce qu’il est aussi né parmi les pauvres… et qu’il est resté parmi eux. Nous ne savons pas comment il veut nous emmener, mais ce sont les seuls que nous voulons aller ! Nous voulons, comme Lui, donner notre vie pour notre peuple”.

Gustavo E. Clariá

Mariapolis 2019: mille façons de vivre une expérience unique

Mariapolis 2019: mille façons de vivre une expérience unique

Cette année encore, dans le monde entier, le Mouvement des Focolari a invité aux Mariapolis, hommes et femmes, petits et grands, personnes de tous milieux, à vivre l’expérience d’une ville basée sur la loi de la fraternité. Mariapolis 2019 TexasL’expérience est identique même si les chemins sont différents: la Mariapolis est l’expression typique des Focolari. Pendant plusieurs jours, les participants à ces rencontres généralement estivales, sont invités à réaliser l’utopie d’une société fondée sur l’amour mutuel de l’Evangile. Avec la grande Mariapolis européenne qui s’est déroulée en quatre étapes d’une semaine chacune, sur son lieu d’origine, à Fiera di Primiero, cette expérience a célébré en cet été 2019 ses 70 ans de vie. Dans de nombreuses autres parties du monde, la Mariapolis a attiré des personnes de tous milieux. Ils étaient 46.000 à participer aux 235 Mariapolis en 2019. Notre rédaction a reçu des lettres et des articles du Pays de Galles, du Vietnam, du Pérou, du Canada, de Finlande, d’Italie, de Bulgarie et du Brésil. Mariapolis 2019 SveziaEn Turquie, la Mariapolis a eu lieu à Şile, une petite ville au bord de la mer Noire près d’Istanbul qui a donné une touche de vacances appréciée de tous. Les 70 participants venaient d’Ankara, Iskenderun, Izmir et de l’étranger. Le thème central, la sainteté personnelle et communautaire, a été abordé, entre autres, par la présentation de quelques-uns des saints de cette terre : saint Jean Chrysostome, saint Ephrem, sainte Hélène et sainte Thècle dont l’histoire a manifesté un regard de gratitude pour l’Église des premiers temps. A Kerrville, Texas (USA), les participants ont approfondi le thème l’Esprit Saint et l’Eglise, thème qui a guidé cette année la vie des Focolari dans le monde. Sur les 350 présents, 100 participaient pour la première fois, peut-être parce que l’étude de l’Église, dans un contexte marqué par tant de scandales et de souffrances, suscitait un intérêt particulier. Le même sujet, approfondi d’un point de vue œcuménique, était au centre de la Mariapolis de la Suède tenue à Marielund-Stockholm avec la participation de luthériens et de catholiques, ainsi que deux personnes de religion bouddhiste et quelques non-croyants. Les participants venaient de différentes villes de Suède avec une bonne délégation de la Norvège. Mariapolis 2019 UcrainaMalgré cette diversité, il a été possible d’approfondir « l’Esprit Saint comme Celui qui est l’énergie vitale de l’Église – écrivent-ils – et qui donne à chacun une grâce particulière pour réaliser son propre appel en fonction de l’unité de tous les membres du corps mystique du Christ ». Les nouvelles générations ont donné une touche joyeuse au programme de la Mariapolis de Lviv, en Ukraine. Les jeunes et les enfants avaient en main la préparation et la gestion d’une journée entière. Ils l’ont gérée avec dynamisme et contagion. Au début de chaque journée, les enfants « enseignaient » aux adultes en leur racontant comment ils avaient vécu la veille les paroles de l’Evangile. La Mariapolis organisée à Penang, en Malaisie, était caractérisée par la diversité des langues, des cultures, des origines ethniques et même des grandes distances. Les participants arrivés de Singapour, par exemple, avaient affronté un voyage de 700 km. « L’effort pour maintenir vivant l’amour réciproque entre nous – écrivent-ils – et ainsi donner de l’espace à la présence de Jésus au milieu de nous, l’engagement pour affronter et surmonter les difficultés et la disponibilité de perdre nos propres opinions, a rendu cette expédition possible ». Mariapolis 2019 VenezuelaA la Mariapolis de Boconó à l’ouest du Venezuela, la rencontre a voulu offrir aux participants l’occasion de se reposer, étant donné les difficultés d’une vie quotidienne fatigante due aux périodes prolongées sans électricité, aux files interminables pour l’essence et aux contraintes économiques. Plus du double de personnes prévues ont participé à cette offre attractive, y compris sur le plan économique. Mais, la première nuit, un ouragan avec grêle, pluie, arbres déracinés et vents violents, a causé une panne d’électricité qui a duré jusqu’à la fin de la Mariapolis. La conséquence en a été un effondrement total : plus d’eau dans les toilettes, impossibilité de cuisiner et problèmes pour conserver les aliments. Par l’approfondissement de la spiritualité, l’amour invincible de Dieu est devenu une expérience existentielle ; ils ont trouvé le moyen de cuisiner avec du bois, un voisin a offert un générateur, l’attention de tous pour les besoins des autres a grandi. « Dieu ne se laisse pas vaincre en générosité », écrivent-ils à l’issue de cette merveilleuse expérience.

Joachim Schwind

Life, le nouvel album du Gen Rosso

Life, le nouvel album du Gen Rosso

Douze chansons qui ont fait l’histoire de ce Groupe deviennent un recueil, tiré de leur tournée mondiale “Life” qui se poursuivra dans les mois à venir. Prochainement le Gen Rosso proposera aussi des cours, des projets éducatifs, des coproductions et la troisième édition du “Gen Rosso Music and Arts Village”. DSC0080Plus de cinquante ans de vie et une proposition artistique capable de renouvellement continu. Mais en gardant la boussole sur quelques points clés : une vie vécue sous le signe de la fraternité, une production résultant de la collaboration entre artistes de différentes nationalités qui met en valeur l’unité entre les hommes et les peuples, un message qui, attentif aux défis de notre planète, propose une culture du don et du partage. C’est le Groupe international Gen Rosso, composé de musiciens et techniciens de différentes vocations en provenance d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine. Récemment, leur tournée “Life” est devenue un album avec dix-huit titres choisis parmi les chansons qui ont fait l’histoire du Gen Rosso. Nous en parlons avec un de ses membres, Michele Sole. – Le 1er juillet, votre album live de la tournée “LIFE” est sorti. Comment ce nouveau travail a-t-il vu le jour et quelles sont ses caractéristiques ? De l’automne 2018 jusqu’à aujourd’hui nous avons réalisé de beaux concerts dans toute l’Italie avec notre tournée “LIFE”, après quoi nous avons décidé de mettre sur CD cette œuvre “live” qui a fait vibrer le public, et nous aussi. Une fois que les enregistrements réalisés sur les scènes ont été recréés, nous avons procédé à leur mixage en essayant de garder toute l’énergie et l’émotion que nous respirons dans nos concerts. Vous pouvez entendre le public chanter avec nous, applaudir, ce qui donne à l’auditeur le sentiment d’être sur scène avec nous. Bref, un vrai disque live ! IMG 20190210 WA0023Récemment, vous avez créé, dans la cité-pilote internationale de Loppiano où vous avez votre siège, le “Gen Rosso Music and Village”. De quoi s’agit-il et quels sont ses objectifs ? Le “Gen Rosso Music and Arts Village” verra cette année (27 décembre 2019 – 5 janvier 2020) sa troisième édition : c’est une expérience d’approfondissement artistique et de partage de valeurs à la lumière du charisme de l’unité. Il implique de jeunes professionnels et étudiants âgés de plus de 18 ans, de différentes disciplines telles que la musique, la danse, le chant, le théâtre. La méthodologie d’enseignement est conçue par des tuteurs du Gen Rosso et des professeurs ayant des compétences et une expérience artistiques reconnues. Le programme comprend l’approfondissement de thèmes spécifiques au monde de l’art, l’échange d’expériences, des espaces créatifs et des ateliers pratiques qui convergeront dans un spectacle final. Vous pouvez vous inscrire à l’adresse village@genrosso.com Le programme débutera le 27 décembre 2019 et se terminera le 5 janvier 2020. 1maggio198Au cours de vos voyages, participez à des événements qui favorisent la paix, l’amitié entre les peuples et la fraternité universelle. Y en a-t-il un récent dont vous vous souvenez en particulier et pourquoi ? Oui, au printemps, nous avons eu la joie d’être en Jordanie, grâce à “Caritas Jordanie”, pour réaliser le projet “Soyez le changement” avec des centaines d’étudiants de différentes classes sociales, religions et nationalités pour encourager le dialogue et promouvoir une culture de paix et d’amitié, pour les inviter à être eux-mêmes les promoteurs de changement dans leur vie et dans leur ville en vue d’un avenir meilleur. – Quels sont vos projets et vos prochains rendez-vous ? Tout d’abord, nous poursivons notre tour du monde avec le concert “Life” accompagné de projets éducatifs en intégrant sur scène des jeunes préparés dans différents ateliers. On commencera par l’Italie (28 septembre à Venosa ; 12 octobre à Piacenza ; 23 et 24 octobre à Acerra ; 26 octobre à Prato, 1er novembre à Teano), suivie d’ une tournée asiatique en Indonésie pendant presque tout le mois de novembre 2019. IMG 8588 copiaEn même temps, à la cité pilote de Loppiano, des stages comportant des temps de formation, des échanges d’expériences et des créations artistiques continueront d’avoir lieu. Du 15 au 17 octobre, nous approfondirons la conception de la lumière, destinée aux personnes désireuses d’ élargir leurs connaissances dans le domaine de l’étude de la lumière et de la couleur. Par ailleurs, pour soutenir les jeunes artistes émergents, nous avons lancé des coproductions. La première est Stabat in Silentium, la mise en scène de la pièce de théâtre du jeune écrivain Francesco Bertolini, fruit d’une profonde expérience de solidarité à la suite du séisme d’Amatrice (Italie). « Comment peut-on croire encore en Dieu après un tremblement de terre ? » C’est par cette question “embarrassante” que débute cette oeuvre, dont les protagonistes sont les jeunes victimes, mais aussi les bénévoles qui quittent leur vie tranquille pour se rendre sur les lieux de la tragédie.

Anna Lisa Innocenti