Mouvement des Focolari
Rome: Village pour la Terre – Vivre ensemble la Ville

Rome: Village pour la Terre – Vivre ensemble la Ville

Villaggio per la terraDu 22 au 25 avril 2016, dans un parc de la capitale italienne, à la Villa Borghèse, près du champ de course, se tiendra une manifestation intitulée “Village pour la Terre. Vivre ensemble la ville. Rome en Mariapolis”. L’événement est promu par Earth Day Italia et par le Mouvement des Focolari de Rome. La manifestation commencera par la célébration de la 46ème édition de la Journée mondiale de la Terre. Cette année, elle revêt une plus grande importance en raison du choix, par le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, du 22 avril comme premier jour effectif pour la signature de l’accord historique de Paris sur le climat – COP21, auquel tous les États du monde participeront. À la lumière de lEncyclique Laudato Si’, dans laquelle le pape François a invité tout le monde à la sauvegarde de la Maison commune, et dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde, “Le Village de la Terre – Rome en Mariapolis” veut faire redécouvrir la vocation spécifique de Rome à la fraternité universelle qui fait d’elle une ville unique au monde. L’événement veut être, en effet, un village temporaire dans la ville, et verra la participation de nombreuses réalités qui œuvrent quotidiennement, à différents titres, sur le territoire pour que notre capitale soit un endroit meilleur dans lequel habiter, où chaque citoyen ou touriste – de tout âge, classe sociale ou culture – peut expérimenter sa contribution irremplaçable à la vie de la ville. L’objectif de la manifestation est de créer des ponts de dialogue entre les diversités – centre et périphérie, jeunes et adultes, Romains et citoyens “en transit” – montrant toute la beauté de Rome, parce que se rencontrer dans la diversité est possible, et la solidarité est une valeur universelle. Vivre ENSEMBLE la Ville proposera quatre jours d’activité – workshops, laboratoires, séminaires, échange de bonnes pratiques, performances artistiques, débats, moments de jeu, approfondissements ou le simple partage du temps et des expériences – visant à accroître la connaissance réciproque et l’accueil. Plus d’informations sur l’événement: www.villaggioperlaterra.it  

Bruxelles: “Fraternité en chœur” entre musulmans et chrétiens

“Il y a trois mois, cette soirée devait avoir lieu ici. La folie des hommes nous a fait changer de programme.” Noufissa Boulif, musulmane, organisatrice de l’événement, ouvre ainsi la soirée: en effet, le lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, on ne reconnaissait pas Bruxelles où certains des terroristes impliqués avaient leur base. Pour des raisons de sécurité, le concert avait été annulé et repoussé au 20 février 2016. Cette rencontre  musicale et culturelle interreligieuse est devenue une plateforme de rencontre entre musulmans, chrétiens et aussi agnostiques, qui croient au dialogue et qui, sachant accueillir l’autre, se découvrent des qualités et valeurs cachées. Mais le risque n’était-il quand même pas élevé pour un événement islamo-chrétien précisément au centre de Bruxelles? Demandons-nous à Noufissa. “Si le concert a pu se réaliser, c’est grâce à l’incroyable solidarité entre musulmans et chrétiens, et certainement sous la protection divine. Heureusement, tout le programme a pu se dérouler sans incidents ni tensions.” Le concert a été dédié à tous les enfants qui souffrent, en mettant la soirée “sous le signe de l’enfance et de la jeunesse, mais aussi de la diversité qui caractérise notre pays”. Depuis plus de vingt ans, Noufissa connaît et vit la spiritualité de l’unité, promue par Chiara Lubich. Elle voudrait témoigner à tous que la fraternité entre musulmans et chrétiens est possible et aussi entre ces deux cultures souvent antagonistes. C’est dans cet esprit qu’elle a organisé son premier concert islamo-chrétien en octobre 2014. https://vimeo.com/114676415 “C’est un travail de longue haleine”, raconte encore Noufissa. “Avec mon mari et mes enfants, nous sommes engagés dans le dialogue interreligieux. Il fait désormais partie de ma vie. Pour moi, en tant que musulmane qui porte le voile, il n’est pas toujours facile de vivre en harmonie avec les autres, parce que tu sens que tu attires les regards curieux ou les attitudes manifestes de méfiance. Mais, chaque fois, j’essaie d’approcher l’autre sans préjugés, avec le sourire. La Règle d’Or, présente dans toutes les grandes religions, m’aide beaucoup: ‘Aucun de vous ne croit vraiment s’il ne désire pas pour son frère ce qu’il désire pour lui-même’ (Mahomet, Hadith 13 de al-Nawawi). On peut comprendre les réactions islamophobes et l’influence, pas toujours constructive, des médias, mais je suis convaincue, en tant que musulmane, qu’il est essentiel de surmonter tout cela. Le prophète Mohamed, dans un hadith, souligne que ‘Le sourire est une charité’ (c’est-à-dire un don gratuit pour l’autre).” Revenons au 20 février de cette année. Différents chœurs se sont succédé sur la scène: enfants, jeunes, chrétiens et musulmans, blancs et noirs, de langue néerlandaise ou française – ce qui est aussi un des défis de la Belgique. Rissala, Les petits choristes, Les Voix des 4 Horizons, I.TOUCH’, un groupe de jeunes femmes musulmanes en situation de handicap. Vers la fin, les rappeurs – Mc ‘Youns, Antis et Mamz-I – invitaient tout le monde, avec leurs paroles incisives, à ne pas baisser les bras, mais à continuer à croire à la vie. L’association La lumière du cœur naît au bout de 25 ans d’engagement de Noufissa dans le dialogue interreligieux et des 10 ans de service de son amie musulmane dans les soins palliatifs: ensemble, elles visitent les malades dans leur maison, répondant à leur soif de relation dans cette phase particulière de la vie. Avec cette association, après une année de dur labeur pour la préparation de “Fraternité en chœur”, elles travaillent déjà à un prochain événement islamo-chrétien qui aura lieu le 23 avril, intitulé “Ensemble avec Marie”, à Bruxelles, dans la cathédrale St-Michel.

Liban: Chiara nous encourageait à vivre l’Evangile

Liban: Chiara nous encourageait à vivre l’Evangile

Nadine-01“J’avais 17 ans – raconte Nadine, focolarine libanaise, actuellement en Algérie – quand la guerre a éclaté au Liban: fermeture des écoles, routes minées, des bombes jour et nuit, snipers, blessés, morts… Avec d’autres jeunes passionnés par la spiritualité de Chiara Lubich, au cœur des tragiques événements qui commençaient à dégrader notre Pays, résonnaient en nous les mêmes phrases que celles qui avaient marqué les premiers temps des Focolari, en plein milieu de la seconde guerre mondiale : « Tout s’écroule, seul reste Dieu ». Nous aussi, comme Chiara et les premières focolarines, nous pouvions mourir d’un moment à l’autre, et nous aussi, comme elles, nous aurions voulu nous présenter devant Dieu « en ayant aimé jusqu’à la fin ». Nous avions appris qu’aimer signifie prêter attention aux besoins de ceux qui nous entourent. Dans ces circonstances ce n’était pas si facile, mais quand nous y parvenions nous sentions notre cœur se libérer de la peur et nous ne faisions presque plus cas de la tempête de haine et de violence qui nous entourait. C’est ainsi que nous avons pu aider beaucoup de personnes à aller de l’avant. Nous écrivions souvent à Chiara pour lui raconter ce que nous vivions et chaque fois elle nous répondait personnellement ». “ Je me rappelle encore les actes de violence et les enlèvements lorsqu’ont commencé les discriminations en raison de l’appartenance religieuse. Mon papa a été enlevé deux fois. Chiara nous parlait des premiers chrétiens et de leur courage de témoigner de leur foi même devant les persécuteurs de l’empire romain. Un de nos amis, Fouad, avait réussi à participer à un congrès Gen à Rome. Lors de son retour au Liban, tandis qu’il allait de l’aéroport à la ville, voilà qu’il est arrêté par des hommes armés. Il se trouve dans un quartier musulman et sur ses papiers d’identité il est mentionné : chrétien maronite. « Oui, je suis chrétien – reconnaît Fouad – et je rentre chez moi. » « Toi, viens avec nous », lui disent-ils. Après un long interrogatoire arrive la sentence : « Tu sais ce qui t’attend ?”. Le jeune comprend que tout est fini pour lui. L’un des miliciens l’emmène et le conduit vers un pont où de nombreux chrétiens avaient déjà été tués. Tandis qu’il marche, il essaie de calmer son agitation intérieure et se demande ce que Dieu peut vouloir de lui en ce moment précis. « Aime ce prochain », c’est ce qui lui vient à l’esprit. Et il cherche à faire que cet homme ressente tout son amour. » Cela doit-être difficile – lui dit Fouad – cela doit être triste de faire ce métier, de faire la guerre ». A la vue du pont, le milicien s’arrête, le regarde et s’exclame : » Faisons demi-tour ». Je me rappelle que Chiara, particulièrement frappée par le témoignage de ce jeune, a voulu qu’il soit diffusé pour le bien de tout le Mouvement ». 20160315-a“Chaque fois qu’il y avait un cessez-le-feu, on se retrouvait à nouveau, on allait au focolare… Nos parents craignaient pour nous, mais nous ne pouvions pas nous arrêter. Resserrer l’unité entre nous était l’énergie vitale qui nous portait à aimer chaque personne rencontrée. C’est au cours de ces années de guerre que beaucoup d’entre nous ont ressenti l’appel de Dieu à se donner complètement à Lui. Chiara nous soutenait par son exemple, par ses encouragements. Elle n’a cessé de s’intéresser à la situation des familles éprouvées par les nombreuses restrictions et la fatigue. Certaines d’entre elles avaient perdu leur travail, leur maison. D’autres vivaient depuis des années dans des abris et voulaient quitter le Pays pour assurer un avenir à leurs enfants, dont certains étaient restés blessés…. Pour toutes Chiara a ouvert les maisons du Mouvement pour leur donner la possibilité de reprendre des forces à l’étranger ou de s’y établir définitivement. Elle a aussi lancé une campagne de recueil de fonds pour aider au financement du voyage. Et vu que l’aéroport de Beyrouth est resté fermé pendant des années, elle nous a envoyées, nous les focolarines, ouvrir une annexe du focolare à Chypre – l’unique voie d’accès à l’étranger par la mer – pour aider ceux qui partaient ». 20160315-01 “Cet amour concret de Chiara était toujours accompagné de ses forts encouragements spirituels. Après des années d’une vie extrêmement intense, nous nous sentions souvent faibles et sans forces. Alors Chiara, faisant référence à la « nuée » par laquelle Dieu s’était manifesté au peuple hébreu, nous proposait de vivre la Parole de façon toute nouvelle. La vie de la Parole – nous disait-elle – est la « nuée » par laquelle Dieu se rend présent dans le désert de cette guerre absurde que nous étions en train de subir. Et depuis cette « nuée – nous disait-elle aussi – non seulement vous inviterez de nombreuses autres personnes à vivre l’Evangile, mais vous trouverez la force de continuer à aimer… jusqu’à la fin ».