Août 27, 2020 | Non classifié(e)
L’école de la cité-pilote argentine qui forme depuis cinquante ans des milliers de jeunes du monde entier se présente aujourd’hui comme un « programme d’extension universitaire et de formation professionnelle ». Jusqu’à il y a un peu plus d’un mois, on pouvait la définir comme une sorte de master en “vie sous le signe de la culture de l’unité”, mais, l'”experiencia” – l’expérience – définie justement comme étant le cours annuel pour les jeunes à la Mariapolis Lia, en Argentine, a maintenant une certification universitaire. Le nouveau programme d’études est le résultat de l’élaboration conjointe des équipes pédagogiques de la Fondation du Centre latino-américain pour l’Évangélisation sociale (CLAdeES) et de l’École des jeunes « Mariápolis Lía », en accord avec l’Université nationale du Nord-Ouest de la province de Buenos Aires (Unnoba).
Le « programme d’extension universitaire et de formation professionnelle » – c’est le titre académique que les étudiants obtiendront à O’Higgins – combine la dimension de formation intégrale selon quatre axes thématiques : anthropologique et philosophique, historique et culturel, communautaire et enfin transcendant. Il dure 11 mois et ceux qui veulent le compléter auront accès à l’extension universitaire et à l’accréditation de la formation professionnelle avec trois orientations possibles : éducation, éco-responsabilité et gestion multiculturelle; leadership de la communauté et développement des processus participatifs ; ou art, communication et production multimédia. La proposition de formation sera élaborée au moyen de séminaires spécialisés, de stages de travail et d’enquêtes sur le terrain, sur base des valeurs de la pensée sociale chrétienne. Il est également prévu de s’intégrer à la section latino-américaine de l’Institut universitaire Sophia. Située près de la ville de O’Higgins, dans la province de Buenos Aires, la « Mariápoli Lía » offre aux jeunes une expérience formatrice qui intègre travail, études, activités culturelles et récréatives, sports et intérêts particuliers. Ces activités sont comprises comme les différents aspects d’une même formation intégrale. En effet, le concept d’étudiant coïncide avec celui de citoyen, on suppose donc que tous sont des bâtisseurs de la ville. Une équipe d’experts et d’enseignants dans les différentes disciplines les suit dans leur apprentissage des points de vue spirituel, anthropologique, social et doctrinal. Les plus de 6 000 jeunes qui ont passé une période à la Mariapolis sont eux-mêmes la preuve de la valeur formatrice de leur vie, mise à profit dans différents milieux (managers, économistes, éducateurs, professionnels, travailleurs, parents, personnes consacrées…). L’ « experiencia » reste un point lumineux tout au long du parcours de vie, en contribuant à surmonter les passages humains et professionnels difficiles.
Stefania Tanesini
Août 6, 2020 | Non classifié(e)
Aujourd’hui sort en librairie – en italien pour l’instant -, « Luce che avvolge il mondo » (« Une lumière qui recouvre le monde »), le nouveau livre de Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, publié par Città Nuova Editrice. Une relecture approfondie et courageuse des fondements de la spiritualité de l’unité à la lumière des questions des hommes et des femmes de notre temps et de l’avenir à court terme.
« Luce che avvolge il mondo » est, selon toute probabilité, son dernier livre en tant que Présidente, et il faut dire que nous trouvons ici, plus que dans tout autre texte produit par Maria Voce au cours de ses 12 années à la tête des Focolari, toute sa pensée : les fondements de son action, son héritage, mais aussi son vécu durant la période très délicate qui a suivi la mort d’une fondatrice charismatique comme Chiara Lubich. Oui, car dans ce volume, qui mérite d’être lu lentement et médité, et qui requiert le temps d’une réflexion approfondie, nous trouvons toute l’adhésion spirituelle, culturelle et vitale de Maria Voce au charisme de l’unité. Cet ouvrage contient une série de discours, prononcés à différentes occasions, sur les douze points fondamentaux de la spiritualité des Focolari – Dieu Amour, la Volonté de Dieu, la Parole, le frère, l’amour réciproque, l’Eucharistie, l’Unité, Jésus Abandonné, Marie, l’Église, l’Esprit Saint, Jésus au milieu de nous – complétés à un rythme annuel, tout au long de ses deux mandats. « Maria n’a pas voulu répéter, mais relire – explique dans la préface son ami Andrea Riccardi. Elle a relu le message et le charisme de Chiara dans une Église et un monde qui ont changé. Car les mouvements spirituels se développent dans une tension profonde entre la fidélité aux origines et au charisme d’une part et, d’autre part, dans l’exploration de la vie et de l’histoire de demain […], un exemple singulier et remarquable de cette fidélité créative qui est demandée aux disciples – en particulier les responsables – des fondateurs et des fondatrices. » Dans quel esprit ? Se demande Jesùs Moran, le Co-président des Focolari, dans l’introduction. L’esprit de l’actualisation : « Maria Voce, dans ces thèmes, ne répète pas ceux développés par Chiara dans le passé, elle les actualise (…), elle nous donne sa compréhension des points de la spiritualité de l’unité, en puisant directement à la source de l’inspiration de Chiara Lubich. Elle met en même temps l’accent sur d’ultérieures significations et fait résonner des tonalités non exprimées jusque-là, interpellée aussi par les questions que se posent de plus en plus les membres du Mouvement des Focolari, au contact des vicissitudes de l’histoire présente de l’Église et de l’humanité. » Page après page, Maria Voce s’arrête sur plusieurs questions que se pose aujourd’hui, de façon plus ou moins explicite, le peuple des Focolari, telle celle-ci : « Que demande donc Dieu aux membres du Mouvement ? Il demande à chacun de s’investir dans son propre milieu, impliquant dans l’unité ceux qui sont proches de lui, tout en restant ouvert à tous les autres. Cela serait suffisant, disait encore Chiara dans cette circonstance. Et elle soulignait avec force que Dieu veut avant tout de nous que nous nous ‘’fassions un’’ avec le frère qui est près de nous, avec celui qui chemine avec nous dans la vie, avec ceux avec qui nous entrons en contact jour après jour, ceci aussi – dans la mesure du possible – à travers les moyens de communication. Nous sommes donc appelés à vivre l’unité, jour après jour, à chaque instant de notre vie, comme c’était le cas au début. » Elle propose également sa lecture personnelle face aux ombres et aux lumières, dans la progression du Mouvement des Focolari, à un moment comme celui-ci, où la pandémie a remis en cause bien des choses, tant au niveau personnel que communautaire, notamment en vue de la prochaine assemblée de 2021, au cours de laquelle le Mouvement devra élire la nouvelle présidente et les postes de direction : « En cette période, il nous semble que Dieu nous pousse à étendre les semailles dans des domaines nouveaux et plus vastes, sans craindre la diminution des forces ou la perte de positions rejointes, mais en assistant joyeusement à l’ouverture d’horizons toujours nouveaux et à la floraison d’innombrables petites cellules d’Église vivantes, réparties dans le monde entier, partout où deux ou plus sont prêts à s’aimer réciproquement et vont à la rencontre des hommes afin que, comme le souhaite le Pape François, les hommes rencontrent Dieu. » Une lecture à faire avec attention aujourd’hui pour nous enrichir d’une compréhension du présent et regarder l’avenir proche avec l’optimisme typique de Maria Voce, qui n’est certainement pas naïf, car fondé sur la parole évangélique de l’unité et sur la vie qui en a jailli dans le monde entier.
Stefania Tanesini
Août 2, 2020 | Non classifié(e)
Le film sur Chiara et les débuts des Focolari sera diffusé en automne sur RAI UNO, la première chaîne de télévision nationale italienne. « N’importe quelle fille peut-elle changer le monde avec la seule force de son rêve et de son credo ? » – C’est la clé par laquelle le réalisateur italien Giacomo Campiotti racontera l’histoire de Chiara Lubich, une jeune enseignante du Trentin d’un peu plus de vingt ans, qui vit le désespoir et la détresse engendrés par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Elle se sent appelée à construire un monde meilleur, un monde plus uni. A ce moment, elle se fixe pour objectif de jeter des ponts entre les hommes, quelle que soit leur race, leur nation ou leur religion.
Ce sera un téléfilm biographique, la toute première transposition télévisuelle de Chiara Lubich. Il se concentrera sur les premières années, entre 1943 et 1950. Il s’agit d’une coproduction entre Rai Fiction et Casanova Multimedia, produite par Luca Barbareschi. Chiara sera interprétée par une actrice italienne reconnue, Cristiana Capotondi ; Sofia Panizzi et Valentina Ghelfi seront également de la partie. Les tournages commencent dans quelques jours dans le Trentin et partiront de ces « temps de guerre où tout s’écroulait » et où seul Dieu restait, comme Chiara le dit elle-même dans l’un des tout premiers récits de la naissance des Focolari. « La force d’une figure comme celle de Chiara aujourd’hui – lit-on dans le communiqué de presse – est de nous faire regarder l’autre comme une possibilité, un don, porteur d’une graine de vérité à valoriser et à aimer, aussi lointain soit-il. La fraternité universelle est une condition préalable au dialogue et à la paix. Le message de Chiara n’appartient pas seulement au monde catholique et sa figure contribue à valoriser les femmes et leur rôle également et surtout en dehors de l’institution ecclésiastique. Ce sera donc l’histoire des toutes premières années, les années fondatrices, au cours desquelles Chiara comprend le chemin que Dieu lui demande de prendre et elle commence à le parcourir. Elle sera suivie par un groupe toujours croissant de personnes originaires d’Italie qui vont parcourir les chemins du monde entier. Mais ce sera aussi un voyage dans le contexte historique, social et ecclésiastique dans lequel évolue Chiara, c’est-à-dire celui de la Seconde Guerre mondiale, des toutes premières années de l’après guerre et des ferments pré-conciliaires qui agitent la catholicité. Le réalisateur et des auteurs ont aussi le désir de montrer « la fille révolutionnaire, qui partage tout avec les personnes qui en ont besoin – peut-on lire dans « notizia ANSA“ du 27 juillet – parce qu’elle lit l’Évangile sans la présence d’un prêtre ; elle devient si dangereuse pour la société de l’époque qu’elle est contrainte de rendre compte de son travail au Saint-Office et de passer l’épreuve la plus difficile de sa vie lorsqu’on lui demande de laisser la direction des Focolari. Mais la pierre qu’elle a jetée dans l’étang est imparable et crée des cercles de plus en plus larges, de sorte que lorsque, des années plus tard, Paul VI la réhabilite, le mouvement des Focolari est désormais répandu dans le monde entier ».
Stefania Tanesini
Mai 12, 2020 | Non classifié(e)
Que ressort-il de cette pandémie pour la vie sociale et ecclésiale ? Qu’a-t-elle suscité dans le mouvement des Focolari ? Comment vivre cette nouvelle période inconnue qui nous attend ? Dialogue tous azimuts avec Maria Voce. D’une interview à Radio Inblu (Italie) D: Dès le 18 mai, on pourra de nouveau célébrer la messe, avec naturellement toutes les précautions nécessaires. Un bref commentaire… Maria Voce : Nous avons toujours suivi la messe du Pape, il y a eu mille occasions de prier ensemble via internet. Mais nous ne pouvons cacher que le christianisme est une religion incarnée, nous avons donc besoin d’être présents physiquement, de participer plus directement et de manière plus vivante aux mystères du christianisme. Ainsi, participer à l’Eucharistie de manière réelle est sans aucun doute quelque chose qui nous a manqué, un don qui nous est offert à nouveau. Nous sommes donc prêts à faire attention, à prendre toutes les précautions pour ne pas rater cette occasion.
D : Certes. Ces derniers temps beaucoup de choses se sont passées, nous avons dû remettre en question nos comportements, nos acquisitions… Selon vous, que fait ressortir la pandémie dans la vie sociale, et donc aussi dans la vie ecclésiale ? Maria Voce : Elle fait naître de belles choses, qui peuvent aussi être de mauvaises choses. Une première chose qu’il me semble devoir souligner, c’est l’égalité entre tous ; c’est-à-dire que cette pandémie nous a démontré que, face à ce petit microbe, ce virus qui nous a touchés, les hommes sont tous égaux, car il s’attaque au puissant comme au pauvre, au riche comme à celui qui n‘a rien, à l’enfant comme à l’adulte, à celui qui est en prison comme à celui qui est libre. Dans ce sens nous sommes donc tous égaux. Mais cette pandémie a aussi fait ressortir de nombreuses inégalités qui ne sont pas créées du fait d’être des humains, des hommes, mais qui sont créées par la culture, les préjugés, le style de vie ; c’est ainsi qu’il y a ceux qui peuvent se faire soigner, et ceux qui ne le peuvent pas ; il y a celui qui a une maison où s’isoler, et ceux qui doivent partager avec plusieurs personnes un espace très étroit ; il y a celui qui, malgré la perte de son travail, peut aller puiser dans ses épargnes bancaires, et celui qui, ayant perdu son travail, reste sans aucune ressource, risquant de mourir de faim avec toute sa famille. Ainsi les inégalités sont-elles malheureusement venues encore plus en évidence. Cela doit nous faire réfléchir, car logiquement il y a des inégalités qui ne sont pas voulues par Dieu, pas voulues par la nature humaine, mais voulues par la mauvaise volonté des hommes qui n’ont pas su bien administrer les dons que Dieu nous a faits. Il faut donc réparer ces inégalités – au risque de nous trouver après la pandémie dans une situation pire que la précédente – et tirer au contraire avantage de cette constatation d’égalité, en faisant des programmes qui respectent cette égale dignité de tous. D: Et pour la communauté ecclésiale ? Maria Voce : Pour la communauté ecclésiale, la pandémie a fait ressortir ce qui est essentiel, me semble-t-il, car elle a fait tomber bien des choses : on a vu que ce qui est essentiel, ce n’est pas l’église en tant que murs, mais l’Église en tant que communion ; qu’il n’est pas essentiel d’aller faire chaque jour une visite à Jésus dans le Saint sacrement, mais qu’il est essentiel d’aimer les frères ; il est essentiel de répondre avec amour à celui que l’on côtoie, il est essentiel de retrouver dans l’Évangile les Paroles qu’Il nous a laissées et desquelles nous devons nous inspirer. La pandémie a donc fait tomber bien des choses, au niveau ecclésial aussi. Mais cela ne fait pas que du bien, car cela nous pousse à cette renaissance dont parle sans cesse le Pape François, à cette résurrection, à ce « repartir du début » pour réformer l’Église de manière vitale, et non pas de manière institutionnelle ou formelle. D : Quel est le point le plus essentiel de tous ces points essentiels ? Maria Voce : Il me semble que le point le plus essentiel c’est de nous rappeler que nous sommes une unique famille humaine. L’unique famille humaine doit donc nous pousser à prendre soin les uns des autres, à prendre aussi soin de la Création, l’unique maison qui contient cette unique famille ; à en prendre soin avec responsabilité, avec attention, car le christianisme nous fait considérer cette réalité aussi avec responsabilité. Nous sommes tous membres d’une famille, mais nous sommes tous responsables de cette famille ; ainsi chaque personne de cette famille est importante, elle a des droits, mais aussi des devoirs. C’est cette responsabilité collective. Je pense que cela doit nous encourager à émettre des propositions, faire des programmes, à voir ce que l’on peut faire pour arriver vraiment à l’inclusion de tous ; à faire des propositions en économie comme en politique, être capables de viser vraiment le bien commun, et non pas le bien de tel ou tel, non pas les intérêts d’une partie ou d’une autre, mais le bien de tous. Faire donc des propositions qui visent la communion des biens au niveau universel. Et puis l’Église – et nous aussi d’ailleurs comme Mouvement des Focolari – est universelle, elle n’a pas de frontières. L’Église se bat en quelque sorte à armes égales avec le virus ; le virus ne craint pas les frontières, l’Église non plus ; l’Église est universelle, car c’est la famille de Dieu sur toute la terre. C’est à cette famille de Dieu qu’il faut regarder pour voir comment la rendre telle, c’est-à-dire comment créer des structures qui favorisent le développement intégral de tous, qui respectent l’histoire de chaque peuple, la culture de chaque peuple, le mode de vie de chaque peuple, sans vouloir le contraindre dans l’idée de le développer selon nos modèles, selon nos programmes. Et, en même temps, en mettant à disposition les uns des autres les talents que Dieu a donnés à chaque peuple, à chaque culture, à chaque personne ; en les mettant à disposition les uns des autres pour que nous puissions tous ensemble faire du monde cette maison commune toujours plus belle, toujours plus digne d’être habitée par les enfants de Dieu. Maria Voce, en tant que Mouvement des Focolari, comment avez-vous été bousculés par cette période ? Quelles sont vos réflexions ? Maria Voce : Cette période nous a bousculés comme tout le monde, dans le sens que nous nous sommes retrouvés nous aussi, du jour au lendemain, à ne plus pouvoir disposer de nous-mêmes, ni personnellement, ni en tant que Mouvement. Nous avons donc dû changer tous nos programmes. C’est une année importante pour nous, car c’est le Centenaire de la naissance de Chiara Lubich ; et nous avons au programme l’Assemblée générale du Mouvement au mois de septembre ; il y avait aussi en programme plusieurs rencontres préliminaires pour préparer cette Assemblée. Tout cela a volé en éclats d’un seul coup, du jour au lendemain; ainsi nous nous sommes retrouvés face à une incapacité absolue de prévoir, de programmer et de savoir ce que l’on pouvait faire. Cela nous a bien sûr secoués. Mais nous avons appris de Chiara Lubich à vivre l’instant présent, à vouloir faire seulement ce que Dieu nous demande, à ne pas vouloir autre chose que Sa volonté et à chercher ensemble – en nous écoutant les uns les autres, en essayant de comprendre les exigences des uns et des autres –, à écouter ensemble ce que Dieu voulait nous dire à travers ces événements. Pour le faire, nous avons donc changé tous nos programmes, toujours en étant attentif aux préoccupations non seulement de tous ceux qui devaient participer à ces programmes, mais aussi de tous ceux qui, du fait de ces changements, subissaient des pertes économiques, des bouleversements et autres. Nous l’avons fait, nous l’avons fait avec joie, sans nous laisser troubler en rien par tout cela. Et nous voyons que c’était dans les plans de Dieu, car cela nous a amenés à une plus grande essentialité dans la vie, à revoir aussi nos styles de vie ; à une plus grande sobriété dans les décisions d’acquérir telle chose ou de ne pas l’acquérir dans l’immédiat, à renvoyer à plus tard une dépense programmée, à la différer ou à l’annuler pour mettre à disposition son montant pour une nécessité plus immédiate. Cela nous a amenés à nous rendre compte dans quelles conditions vivent toutes nos familles. Beaucoup d’entre nous ont, comme d’autres, perdu leur travail et ne savent pas comment faire ; d’où la mise en œuvre d’une communion des biens plus complète, plus ouverte, plus transparente entre tous. Ainsi avons nous davantage communiqué entre nous les besoins et nécessités, mais aussi ce que la Providence nous a envoyé. Et vraiment, il faut le dire, la Providence nous a fait voir une fois de plus qu’elle est vraie, réelle, que le Père envoie le nécessaire à ses enfants, si ses enfants veulent vivre pour Lui et vivent dans l’amour réciproque. Cela a remis en lumière, en un certain sens, la motivation qui nous anime, cet amour qui est l’amour que Dieu a mis dans nos cœurs, non pas comme focolarini, mais comme personnes, comme êtres humains. Comme focolarini, tout prend encore plus de couleur, car cela devient amour qui va jusqu’à l’unité, c’est-à-dire amour qui nous rend capables de donner la vie les uns pour les autres, de tout risquer. C’est vraiment ce qui a animé le Mouvement dans le monde entier. Le Mouvement, comme l’Église, est universel ; c’est-à-dire que nous avons souffert de ce que souffraient les nôtres en Chine, en Amérique ou au Moyen-Orient, partout, ou aussi en Italie ; nous avons vécu tout cela ensemble afin que ceux d’entre nous qui avaient davantage puissent donner à ceux qui avaient moins. De l’aide est arrivée de Chine, de Corée, du Japon, du Moyen-Orient et de Syrie. Parfois des encouragements, des messages de salutations, mais tous disaient que cette grande famille – qui vit l’Idéal que Chiara Lubich, notre fondatrice, nous a laissé -, voulait être unie et être à disposition des autres à travers cette unité, pour aider le monde à devenir plus uni. D’une interview d’Alessandra Giacomucci pour la rubrique ‘’Ecclesia’’ (Radio InBlu), 8 mai 2020
Mar 9, 2020 | Non classifié(e)
Ils sont nombreux les gestes de soutien dans le monde entier, la communion et le partage afin de diffuser l’ « antivirus » de la fraternité. « Ce n’est plus ‘moi qui ai peur de la contagion’ ou bien ‘Je m’en moque du coronavirus ‘, mais MOI qui protège l’ AUTRE . Je me préoccupe pour toi. Je me tiens à distance pour toi. Je me lave les mains pour toi. Je renonce à ce voyage pour toi. Je ne me rends plus à ce concert pour toi. Je ne vais pas au centre commercial, pour toi. Voilà une occasion de transformer une crise en une course de solidarité ». C’est avec ces mots-là qu’une jeune des Focolari, dans un large post sur Facebook, encourage à un changement radical de mentalité et d’action en ces jours où son pays, l’Italie, est montée à la seconde place dans la classification mondiale des pays touchés par le coronavirus. Une diffusion qui se propage dans le monde entier, produisant ainsi une crise dont les effets indirects sur les différents pays touchés sont multiples : du système de santé à l’école, à l’économie. « Tout en comprenant les préoccupations qui aujourd’hui sont source d’angoisse pour de nombreux acteurs économiques – écrit l’économiste Luigino Bruni, coordinateur international de l’Économie de Communion – , retenons que le rôle des « entreprises civiles » ne peut pas se limiter seulement à la comptabilité des dégâts et à la diffusion des alarmes. C’est maintenant l’heure de prouver que l’État, c’est nous. Et que la responsabilité sociale d’entreprise, n’est pas seulement un instrument de marketing mais une pratique réelle qui s’active surtout au moment de la crise : en montrant de l’attention aux biens communs (la santé, le travail), en pratiquant une communication correcte en formulant des propositions concrètes et durables avec un vision d’ensemble, en activant des actions concrètes adressées aux personnes plus fragiles, en valorisant un système fait d’entreprises, de familles, d’écoles, d’universités, organisations et entités qui deviennent protagonistes d’une nouvelle et indispensable solidarité proactive ». Bruni cite un récit de responsabilité sociale de ces jours-ci, celui de Mahmoud Ghuniem Loutfi qui travaille comme rider à Turin (Italie). En guise de reconnaissance pour la ville qui l’a accueilli, il a acheté des masques pour la Croix Rouge locale. Il n’a pas pensé au propre désavantage financier mais s’est posé la question de ce qu’il pouvait faire pour sa communauté et donc aussi pour lui-même. Comme Mahmoud, de nombreuses personnes sont en train d’expérimenter ces jours-ci des expériences de coopération, de partage et de solidarité. Gloria, une jeune des Focolari en Chine, nous raconte de Hong Kong comment la technologie aide à garder les contacts entre les différentes personnes : « nous essayons d’organiser des rencontres en vidéoconférence afin de rester toujours plus unis en cette période spéciale. Étant donné que nous devons maintenant rester plus à la maison, le temps que nous passons avec nos proches est utile pour comprendre davantage leurs problèmes et leurs souffrances ». Caritas Lee vit à Ulsan en Corée. Il parle d’une récolte de fonds dans son université. « L’objectif était de rassembler 500,00 won (380 €). Vu qu’il s’agissait de petits dons, j’ai pensé participer en me souvenant des 1595 personnes contaminées et identifiées à ce moment-là. Mais une chose merveilleuse s’est passée : 46 millions de won ont été récoltés (35.360 €), donnés à l’hôpital diocésain et au district sanitaire de Daegu, la région la plus touchée ». Après ce geste, d’autres universités ont voulu recueillir des fonds pour aider le système sanitaire. Et non seulement ! « De nombreux volontaires, médecins et infirmiers – explique Caritas Lee – vont gratuitement aider à l’hôpital. Quelques propriétaires ne veulent par exemple pas toucher le loyer mensuel ou encore, des personnes apportent la nourriture devant les maisons pour ceux qui ne peuvent pas sortir ». Yopi vit justement à Daegu. Sa maison se trouve à côté de l’hôpital et ils entendent continuellement les sirènes des ambulances. « Au début, quand j’entendais les sirènes, je priais pour les patients. Puis l’anxiété a commencé à me ronger. Avec le début du Carême, j’ai décidé de réciter chaque jour le chapelet. Petit- à-petit, l’anxiété laisse la place à une paix dans le cœur ». Micaela Mi Hye Jeong écrit, elle, de Gumi, toujours en Corée. « Nous allons ici distribuer 150 masques dans les endroits où il y a le plus d’urgence. Nous avons pensé : « Plutôt que de distribuer des masques jetables qui polluent l’environnement, nous pouvons les réaliser nous-mêmes en coton lavable. En cette période froide et bloquée par la peur, j’ai senti que mon cœur se réchauffait avec cette possibilité de vivre l’Évangile ». Au Brésil, Armando, entrepreneur de l’Économie de Communion, a une entreprise qui travaille dans le secteur de la santé. « En cette période les masques et les désinfectants ont eu un prix qui est monté jusqu’à 500 % par rapport au prix normal – raconte-t-il. Je me suis posé la question : comment, en tant qu’entrepreneur de l’EdC, puis-je témoigner de ce en quoi je crois et pour lequel je vis ? J’ai donc décidé d’aller contre les prix pratiqués sur le marché en vendant mes produits avec des prix à plus de 50 % inférieurs à ceux de mes concurrents, et c’est encourageant d’avoir le soutien de mes ouvriers pour soutenir cette politique ».

Des volontaires de la protection civile ont effectué des contrôles de santé à l’aéroport “Milano Malpensa”.
En Italie, quelques jeunes des Castelli Romani se sont proposés pour faire les achats au supermarché et de les déposer gratuitement à domicile. « Si vous avez plus de 70 ans ou avez des pathologies et préférez par précaution rester à la maison, nous nous chargeons de vos courses – lit-on dans un message WhatsApp -. Nous pensons à vos courses, et surmontons bientôt cette réalité ». Et toujours de l’Italie, don Paolo, prêtre de Gorgonzola, un village en province de Milan, célèbre dans le monde entier pour son fromage, avec le maire, ont été à la rencontre de quelques maires de la « zone rouge », en offrant quatre morceaux de fromage, ‘’ signe d’une proximité de nos amis pour leur population – explique don Paolo-. Signe pour moi de vouloir donner un antivirus, l’antivirus de la fraternité. (…) L’attention que nous devons avoir pour ne pas contaminer doit être vécue non sous la forme de la suspicion, mais sous la forme d’un acte d’amour réciproque que nous nous donnons l’un à l’autre. Et alors, même les privations qui nous sont demandées, je pense qu’il est important de les vivre vraiment comme un acte d’amour vis-à-vis des frères ». C’est la bonne occasion pour transformer la crise en une course de solidarité.
Lorenzo Russo