Fév 1, 2025 | Idée du Mois
Nous sommes parfois confrontés à des situations où il est difficile de porter un jugement, de prendre position. Nous aurions besoin d’une aide pour trouver le sens profond des choses et en deviner les tenants et les aboutissants.
Il y a un besoin de lumière, et comme les mineurs qui ouvrent la galerie mètre par mètre avec une simple lanterne, nous avons nous aussi une lumière qui peut éclairer nos pas, un par un. Nous le savons : l’amour réciproque est une lumière puissante qui nous guide et nous aide sur le chemin difficile de la prise de conscience personnelle sur les chemins de la vie.
Nous devons être capables de faire face à la complexité des points de vue et des opinions de ceux qui nous entourent ou que nous rencontrons simplement par hasard. Il est important, avec chacun, de maintenir l’authenticité dans notre coeur et d’être conscient de la limite de notre point de vue. Cette ouverture d’esprit et de coeur, fruit de l’amour véritable, nous ouvre à un dialogue qui écoute, cherche le positif chez l’autre et ouvre la possibilité de construire quelque chose ensemble.
En lien avec cette recherche personnelle, le père Timothy Radcliffe, l’un des théologiens présents au Synode des évêques de l’Église catholique, a déclaré que « la chose la plus courageuse que nous puissions faire […] est d’être sincères les uns avec les autres au sujet de nos doutes et de nos questions, pour tout ce pour quoi nous n’avons pas de réponses claires. Nous nous rapprocherons alors les uns des autres comme des compagnons en recherche, des mendiants de la vérité ».(1)
Lors d’une conversation avec des membres des Focolari, Margaret Karram a commenté ainsi cette réflexion : « En y réfléchissant, je me suis rendu compte que bien souvent je n’ai pas eu le courage de dire ce que je pensais : peut-être par peur de ne pas être comprise, peut-être pour ne pas dire ce que je pensais et qui pouvait être quelque chose de complètement différent de l’opinion majoritaire. » Pour elle, « « être mendiants de la vérité » signifie avoir cette attitude de proximité, les uns envers les autres, dans laquelle nous cherchons tous ensemble le bien ».(2)
C’est également l’expérience d’Antía, qui participe au groupe des Arts de la scène « Mosaïco », né en Espagne en 2017 et composé de jeunes espagnols d’origines et cultures différentes qui proposent à travers leur art et leurs ateliers leur propre expérience de la fraternité. Antía raconte : « C’est le lien avec mes valeurs : un monde fraternel où chacun (qu’il soit très jeune, inexpérimenté, vulnérable, etc.) peut donner sa propre contribution dans ce projet de fraternité. « Mosaïco » me fait croire qu’un monde plus solidaire n’est pas une utopie, malgré les difficultés et le dur engagement que cela implique. J’ai grandi en travaillant en équipe, avec un dialogue qui peut parfois sembler trop direct et souvent en renonçant à mes propres idées que je considérais au départ comme les meilleures. Le résultat, c’est que « le bien » se construit morceau par morceau, petit à petit, avec l’apport de chacun d’entre nous ».(3)
1. P. Timothy Radcliffe, Meditation n. 3, Amitié, Synode des Évêques, Sacrofano, 2.10.2023.
2. Conversation avec les focolarini, Margaret Karram, Présidente del Movimento dei focolari, Rocca diPapa, 3.02.2024.
3. Mosaïco GRLP s’associe au projet Forts sans violence, qui consiste à organiser des ateliers multidisciplinaires dans de nombreuses villes, avec des jeunes pendant trois jours, en essayant de transmettre en avant les valeurs de la non-violence, de la paix et du dialogue à travers l’art.primavera 2024, p. 11.
Foto: © Comunicazione Loppiano
L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le « Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse » du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles.
Jan 1, 2025 | Idée du Mois
Dans le dialogue entre personnes de cultures et d’orientations religieuses différentes, un thème récurrent est la question : « Peut-on toujours espérer ? Et en quoi ? » Une question qui résonne plus intensément dans les moments difficiles et face aux défaites ou aux souffrances les plus déchirantes, mais aussi face aux désillusions d’un idéal ou d’un ensemble de valeurs qui nous avaient fascinés. C’est précisément dans ces moments de doute que nous sommes amenés à reconsidérer nos convictions, nos valeurs et nos croyances dans lesquelles nous avons placé notre espoir. Ainsi nous trouvons la force d’affronter nos doutes et de faire ressortir la grandeur de l’être humain, capable de tomber et de se relever, d’expérimenter la faiblesse de manière consciente, sans attentes inutiles de solutions miraculeuses. Croire est bien plus qu’espérer une solution à nos problèmes, c’est plutôt un élan qui nous permet de continuer à avancer. La vie, précisément dans ces moments-là, peut mystérieusement devenir un authentique cadeau. Croire en un engagement qui donne un sens à la vie. Ce n’est pas comme accepter un contrat que l’on signe une fois et que l’on ne revoit plus, c’est quelque chose qui transforme et imprègne chaque choix quotidien. Une aide pour vivre de cette manière est de ne pas penser à des situations extrêmes, qui ne peuvent que nous effrayer et nous bloquer, mais d’affronter les petites difficultés de chaque jour, en les partageant avec nos amis. De cette façon, si nous ne perdons pas courage, nous découvrirons que chaque jour peut nous offrir une nouvelle occasion de croire et de donner de l’espoir à ceux qui nous entourent. C’est la force de l’amitié qui cherche le bien de l’autre. Lorsque tout va bien, il est plus facile de se sentir fort et courageux. Mais c’est lorsque nous faisons l’expérience de la vulnérabilité que nous pouvons construire quelque chose qui ne passe pas et qui restera après nous. C’est la conviction que l’on acquiert lorsqu’on a partagé la vie d’une personne qui a cru audelà de tout, qui a lutté et souffert et qui s’est rapprochée de tous par son amour. Ces personnes, ayant terminé leur vie sur cette terre, laissent une telle empreinte et leur mémoire est si présente que – mystérieusement – elles nous font dire, même au-delà de notre référence religieuse ou non religieuse : « Je crois, j’y crois. Continuons ensemble ! »
Foto ©Sasin Tipchai – Pixabay
L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le “Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse” du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. dialogue4unity.focolare.org
Déc 1, 2024 | Idée du Mois
Lorsque la vie nous place face à des choix difficiles et imprévus, qui peuvent être effrayants, nos valeurs apparaissent clairement, ainsi que notre désir de les vivre de manière cohérente.
Ce n’est pas toujours facile. La réponse, dans une situation qui exige une décision libre et personnelle, peut sembler un pari difficile à relever, presque un saut dans l’inconnu, et nous avons besoin de force pour dépasser nos limites.
Mais où trouver cette force ? Pour certains, c’est la foi en une dimension surnaturelle et en un Dieu personnel qui nous aime et nous accompagne. Pour tous, ce peut être la proximité d’amis, de « compagnons de route » qui nous soutiennent par leur proximité et leur confiance. Ils font ressortir le meilleur de nous-mêmes, et nous aident à surmonter l’apparent “impossible“ de nos insuffisances, pour atteindre le « possible » d’une vie cohérente.
C’est la conséquence de la dimension communautaire des relations basées sur la réciprocité. Comme le disait Chiara Lubich en 1948, dans le langage typique de l’époque : « Et del’avant ! Non pas avec nos propres forces, mesquines et faibles, mais avec la toute-puissance de l’unité. Si nous demeurons fidèles à notre engagement […], le monde verra l’unité[1]. »
Dépasser nos limites nous ouvre à de nouvelles opportunités et expériences qui pourraient autrement nous sembler hors de portée, nous permettant de croire et témoigner que toute espérance est possible.
Mais peut-on croire « que tout est possible » face à l’absurdité du Mal ? C’est la grande question de l’humanité d’aujourd’hui et de toujours. Une question sans réponse qui unit tout le monde, croyants, non-croyants, dans une quête qui ne peut se faire qu’ensemble. Car si le « Mal » reste un mystère, la force du »Bien » est tout aussi puissante. Il n’y a pas de réponse, mais une perspective de sens.
C’est ce qu’a rappelé dans une récente interview Edith Bruck, déportée à Auschwitz à l’âge de 13 ans et encore aujourd’hui, à 90 ans, authentique témoin de la paix. À la fin de la guerre, elle et sa sœur ont été confrontées à un dilemme dramatique. « Cinq fascistes hongrois qui avaient soutenu les nazis nous ont demandé de les aider à rentrer chez eux clandestinement, et nous les avons aidés tout au long du trajet. Nous avons partagé du pain et du chocolat avec eux. Ce fut l’un des moments les plus intenses que j’aie jamais vécu sur le plan spirituel. Je traitais en ami quelqu’un qui aurait pu tuer mon père. » La décision n’a pas été facile à prendre et elle a longuement discuté avec sa sœur, mais elles l’ont fait parce qu’elles pensaient que, peut-être, de cette façon, ces personnes ne maltraiteraient plus jamais un juif. [2]
L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le « Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse » du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. dialogue4unity.focolare.org
Photo: © Pixabay
[1] Chiara Lubich Lettere dei primi tempi. Città Nuova, Roma 2010, p. 164
[2] Marisol Rojas Cadena SER- articcle sur E. Bruck 26/01/2024
Nov 1, 2024 | Idée du Mois
Chaque jour, nous sommes bombardés par les images de la société de l’apparence. Dans tous les pays la mondialisation impose un modèle où la richesse, le pouvoir et la beauté physique semblent être les seules valeurs. Pourtant, il suffit de s’arrêter et d’observer les personnes que nous rencontrons chaque jour dans nos villes (dans le train, dans le métro, dans la rue) pour se rendre compte qu’il existe une autre réalité, faite de petits gestes quotidiens de solidarité, de parents qui accompagnent leurs enfants à l’école, d’infirmières qui se lèvent à l’aube pour se rendre sur leur lieu de travail aux côtés de personnes souffrantes, de travailleurs qui accomplissent leur tâche avec sérieux et engagement dans les usines, les magasins, les bureaux. Sans oublier les nombreuses actions de bénévolat.
Il faut un regard de vérité, capable d’aller au-delà des apparences. Un regard qui valorise ce qu’il y a de positif dans chaque personne, en étant conscient que ce sont ces petits gestes quotidiens qui permettent à la société de tenir debout. Et plus révolutionnaires encore sont les gestes de ceux qui, bien que vivant dans des situations de pauvreté, se rendent compte qu’ils peuvent encore « donner“, accueillir, partager un repas ou une chambre parce qu’il y a toujours quelqu’un qui est encore plus dans le besoin. Et ils le font par sens de la justice, avec un cœur généreux et désintéressé.
Le don, nous le savons, n’est pas seulement matériel. Chiara Lubich nous disait : « Donnons toujours; donnons un sourire, une compréhension, un pardon, une écoute; donnons notre intelligence, notre volonté, notre disponibilité ; donnons notre temps, nos talents, nos idées (…), notre énergie ; donnons nos expériences, nos compétences, nos biens revus périodiquement pour que rien ne s’entasse et que tout circule. Donner : que ce soit le mot qui ne nous laisse aucun répit. »[1]
Cette Idée est donc une invitation à une générosité qui vient de l’intérieur, de la pureté des cœurs qui savent reconnaître l’humanité souffrante qui se reflète dans le visage souvent défiguré de l’autre. Et c’est précisément dans ce don que nous nous trouvons plus libres et plus capables d’aimer.
C’est l’expérience d’Etty Hillesum, une jeune Néerlandaise qui a vécu ses dernières années dans un camp de concentration, avant de mourir à Auschwitz. Elle a su aimer la beauté de la vie jusqu’au bout, et rendre grâce pour « ce don de pouvoir lire dans les autres »: «parfois, les gens sont pour moi comme des maisons dont la porte est ouverte. J’entre et je me promène dans les couloirs et les salons ; chaque maison est meublée un peu différemment, mais en fin de compte elle est semblable aux autres.Il faudrait faire de chaque personne une demeure consacrée » (…).Et là, dans nos baraquements peuplés d’hommes écrasés et persécutés, j’ai trouvé la confirmation de cet amour [2]. »
La dimension du don est une base qui construit une communauté harmonieuse, parce qu’elle nous pousse à prendre soin les uns des autres. Elle nous encourage à vivre les valeurs les plus profondes au quotidien, sans le montrer. C’est un changement de mentalité qui peut devenir contagieux.
Venant est né et a grandi au Burundi. Il raconte : « Au village, ma famille pouvait se vanter d’avoir une bonne ferme, avec une bonne récolte. Ma mère, consciente que tout était un don de la nature, récoltait les premiers fruits et les distribuait ponctuellement au voisinage, en commençant par les familles les plus démunies, ne gardant qu’une petite partie de ce qui restait. De cet exemple, j’ai appris la valeur du don désintéressé .»
[1]Téléréunion 23 avril 1992
[2]Etty Hillesum, Journal
©Photo: Mdjanafarislam – Pixabay
L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le “Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse” du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. https://dialogue4unity.focolare.org/fr/
Oct 1, 2024 | Idée du Mois
«Servir» est un mot qui, dans de nombreux contextes, peut sembler démodé. Certes, la servitude est indigne de l’être humain lorsqu’elle est imposée ou subie en raison d’une situation de pauvreté ou de discrimination.
En revanche, «l’esprit de service», surtout lorsqu’il est réciproque au sein d’une communauté quelle qu’elle soit, devient le témoin d’un changement dans les relations sociales qui brise les vieux schémas ou les nouvelles hiérarchies. En effet, le service vécu avec humilité caractérise les véritables protagonistes d’un progrès authentique.
Nitin Nohria, Doyende la Harvard Business School, affirme que dans un avenir qui a déjà commencé, il sera nécessaire d’apprendre l’humilité pour être un bon dirigeant. Selon lui, l’humilité
devrait devenir un mot clé dans le profil des prochains aspirants managers. Il ne mache pas ses mots. Il dit cela parce qu’il se rend compte que la tendance actuelle à être de plus en plus compétitif produit des résultats contraires aux attentes. Elle crée des personnes psychologiquement fragiles, en manque d’attention, obsédées par l’apparence, narcissiques (1).
n effet, les femmes de valeur et les grands hommes se reconnaissent à de petits gestes,
comme nous le rappelle la sagesse ancestrale de l’Orient : «Le plus grand arbre naît d’une petite graine. La plus haute tour naît d’un petit tas de terre. Un voyage de mille lieues commence par un pas (2).»
Vivre ainsi exige un choix conscient et libre : ne plus vivre replié sur soi-même et ses propres intérêts, mais «vivre l’autre», avec ses sentiments, en portant ses fardeaux et en partageant ses joies. Nous avons tous des responsabilités et des espaces d’autorité, petits ou grands: dans le domaine politique et social, mais aussi dans la famille, à l’école, dans la communauté. Profitons de
nos «places d’honneu » pour nous mettre au service du bien commun, en construisant des relations
humaines justes et solidaires.
C’est ainsi qu’Igino Giordani, écrivain, journaliste, homme politique et père de famille, a vécu durant une période historique marqué par la dictature en Italie. Pour exprimer son expérience, il a écrit : « La politique est une servante et ne doit pas devenir un maître : elle ne doit pas devenir un abus, ni une domination, ni un dogme. Telle est sa fonction et sa dignité : être un service social, une charité en action, la première forme de la charité dans la patrie (3) »
C’est probablement aussi dans la relation personnelle avec cet homme enraciné dans son temps, mais aussi précurseur projeté audelà des barrières et des murs, que Chiara Lubich a rappelé plus d’une fois que la politique, lorsqu’elle est une expérience authentique, est «l’Amour des Amours», parce qu’elle est le lieu du service le plus authentique et le plus désintéressé à l’humanité dans la fraternité.
(1) Michele Genisio ‘Humilité’ (sous presse)
(2) Daodejing,64
(3) Giordani utilise le mot « charité » non pas dans le sens de « l’assistanat », comme on l’entend habituellement, mais dans le sens chrétien, indiquant la forme la plus élevée de l’amour.
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L’IDÉE DU MOIS est actuellement réalisée par le « Centre pour le dialogue avec les personnes de croyance non religieuse » du Mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’engagent à mettre en œuvre dans la vie quotidienne. Actuellement L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte pour s’adapter aux différentes sensibilités culturelles. https://dialogue4unity.focolare.org/fr/
Sep 1, 2024 | Idée du Mois
Nous avons probablement fait l’expérience de la difficulté de mettre en œuvre ce que nous ressentons fortement dans notre cœur et au plus profond de notre conscience à certains moments. Une aide peut consister à vivre ensemble une pensée qui guide nos journées, en sachant que nous ne sommes pas seuls et que nous faisons partie d’un réseau mondial. C’est dans cette optique que l’Idée du mois est née en Uruguay, à l’initiative de quelques personnes passionnées par le dialogue et l’idéal d’unité.
Des groupes de réflexion et d’échange d’expériences se sont développés autour de ces idées et, à présent, ce rendez-vous mensuel est attendu dans le monde entier. Cela pourrait-il devenir une simple habitude ? Une bonne résolution ordinaire à diffuser comme tant d’autres sur des groupes virtuels en ligne ? C’est certainement le plus grand risque pour les initiatives de ce type. Ne nous contentons pas de mots creux et de platitudes répétées. Les Anglais ont le dicton : « les actions parlent plus fort que les mots ». Aux Pays-Bas, on dit : « les paroles ne remplissent pas les trous ». Ces expressions ne sont pas le fruit du hasard. Un mot permet de se prémunir contre ce risque : le mot « cohérence ».
Dans Le livre de la joie, le Dalaï Lama et Desmond Tutu [1] soulignent dans leur dialogue quelques points qui peuvent nous aider à vivre de manière cohérente. Premièrement, écoutons notre conscience. Chaque personne évalue personnellement ce que sont les désirs de son cœur, qui ont certainement à voir avec les valeurs humaines qui donnent un sentiment de bonheur. Ensuite, posons-nous la question : ce que je veux vraiment, est-ce seulement pour moi ou aussi pour les autres ? Au service de quelques-uns ou du plus grand nombre ? Pour aujourd’hui ou pour l’avenir ? À ce stade déclarons notre intention pour ce jour, avec des engagements concrets, même petits : « aujourd’hui, je veux saluer tout le monde ; aujourd’hui, je jugerai moins ; aujourd’hui, je serai plus patient… »
Mais où trouver le courage de faire ce que dit sa conscience ? Il faut en discuter avec des personnes sages, se confronter disposés à ne pas toujours avoir raison. Lorsque la décision est mûre, il faut faire route ensemble. Prendre régulièrement le temps de réajuster, renouveler, renforcer les objectifs et ne pas laisser les déceptions, le manque de coopération, les habitudes les assombrir ou les obscurcir.
C’est le témoignage d’un homme de dialogue inoubliable, Piero Taiti, lorsqu’il a connu l’expérience du Mouvement des Focolari, les voyages à la cité-pilote de Fontem en Afrique, le rapport personnel avec les «focolarini», des personnes qu’il estimait parce qu’elles vivaient avant de parler et travaillaient avec ouverture d’esprit aux côtés de ceux qui, comme lui, ne se reconnaissaient pas dans la même foi religieuse. Un point de rencontre de valeurs authentiquement et profondément humaines qu’il a ensuite trouvé personnellement dans son amitié avec Chiara Lubich. Jusqu’à la fin, en tant que père de famille, époux, médecin, homme politique et ami de confiance de tant de personnes qui ont reconnu sa valeur morale, Piero a vécu et transmis par ses actes la force de cette rencontre si marquante et si vraie.
Non pas des mots, mais des actes. Cela donne de l’énergie à une personne. Cela rend heureux à l’intérieur. Ce faisant, on rend également service à son prochain.
[1]The Book of Joy: Lasting Happiness in a Changing World, Tenzin Gyatso, the 14th Dalai Lama, and Archbishop Desmond Tutu with Douglas Abram published in 2016 by Cornerstone Publishers
L’IDÉE DU MOIS, L’IDÉE DU MOIS est actuellement produite par le « Centre de dialogue avec les personnes de convictions non religieuses » du mouvement des Focolari. Il s’agit d’une initiative née en 2014 en Uruguay pour partager avec des amis non croyants les valeurs de la Parole de Vie, c’est-à-dire la phrase de l’Écriture que les membres du Mouvement s’efforcent de mettre en pratique dans leur vie quotidienne. Actuellement, L’IDÉE DU MOIS est traduite en 12 langues et distribuée dans plus de 25 pays, avec des adaptations du texte aux différentes sensibilités culturelles. www. dialogue4unity.focolare.org