Mouvement des Focolari
Brésil – mobilisation jusque dans les banlieues oubliées

Brésil – mobilisation jusque dans les banlieues oubliées

Les organisations sociales des Focolari sont au service de plus de 3 500 familles et créent des réseaux de solidarité pendant la pandémie. Répandues dans tout le pays, les vingt-et-une organisations sociales inspirées par le charisme du mouvement des Focolari donnent un important témoignage de solidarité et de fraternité en cette période de pandémie.

Foto: Obra Lumen

La relation établie au fil des ans avec les familles en situation de précarité sociale a permis à ces organisations de prendre conscience des nombreux défis auxquels elles sont confrontées en ces temps difficiles. Et la liste est longue. Ces communautés dénoncent la peur d’être exposées au virus, l’état de leurs habitations, souvent petites et insalubres, où le confinement social est presque impossible, la difficulté de recevoir l’aide du Gouvernement, l’encombrement des hôpitaux et des transports publics, ainsi que les énormes taux de chômage: selon une étude publiée par le journal Nexo, dans les bidonvilles, il y a des personnes au chômage pendant la pandémie dans 7 familles sur 10. Pour toutes ces raisons, comme nous le savons, la pandémie n’est pas démocratique. « Malgré toutes ces difficultés, nous avons le désir de continuer plus que jamais à “donner notre vie” pour notre peuple. C’est pourquoi les organisations sociales continuent à être au service de leurs communautés d’une nouvelle manière. Il n’y a pas d’activités en mode présentiel, mais un travail incessant  se poursuit, » souligne Virginia Tesini, responsable nationale du mouvement des Focolari pour les œuvres sociales.

Foto: Instituto Mundo Unido

Toutes les organisations ont mené des actions de solidarité pendant cette période. Et nous voudrions partager avec vous quelques chiffres de ce réseau de générosité, grâce à la contribution de nombreux membres et amis du mouvement des Focolari et de ces organisations : 3500 aides régulières ; 130 tonnes de denrées non périssables distribuées ; 3 tonnes d’aliments naturels ; 30 tonnes de matériel d’hygiène et d’assainissement; 30 000 déjeuners ; 10 000 masques en tissu. La créativité est grande et même les paniers de nourriture, qui accompagnent  les traditionnelles festivités de juin, ont été distribués, renforçant ainsi notre culture. « Par ailleurs, plusieurs de nos organisations se sont mises en réseau pour des collectes, des gymkanas solidaires, des œuvres artistiques  données par des artistes, en vente sur les réseaux sociaux pour recueils de fonds à l’organisation, un service en ligne animé par une équipe de professionnels pour les personnes souffrant de dépression et d’anxiété, des cours, des actions  pour la prévention du coronavirus et même la création d’emplois et de revenus grâce à la réalisation de masques… pour ne citer que quelques initiatives », a complété  VirginiaTesini. Face à des réalités aussi difficiles et à des réponses aussi immédiates et humaines, nous ne pouvons qu’être d’accord avec le pape François dans sa lettre aux mouvements populaires, dont nous citons un extrait ci-dessous : « Si la lutte contre COVID-19 est une guerre, vous êtes une véritable armée invisible qui se bat dans les tranchées les plus dangereuses. Une armée qui n’a d’autre arme que la solidarité, l’espoir et un sens de la communauté qui  trouve un écho en ces temps où personne ne se sauve tout seul. Vous êtes pour moi, comme je vous l’ai dit lors de nos rencontres, de véritables poètes sociaux, qui, à partir des banlieues oubliées, trouvent  des solutions dignes  aux problèmes les plus urgents des exclus. » __________ Si vous souhaitez contribuer, même à distance, à une action de solidarité des œuvres sociales du mouvement des Focolari au Brésil, consultez la liste ci-dessous. Région Sud Porto Alegre (RS) – AFASO-RS – Associação de Famílias em Solidariedade do Rio Grande do Sul. Florianópolis (SC) – IVG – Institut Vilson Groh Curitiba (PR) – Anpecom (com atuação nacional) -> campagne extraordinaire Covid-19 Région Sud-Est Vargem Grande Paulista (SP) – Mariápolis Ginetta – SMF – Sociedade Movimento dos Focolari Itapetininga (SP) – ANSPAZ – Associação Nossa Senhora Rainha da Paz (avec prestations au niveau national) Guaratinguetá (SP) – Fazenda da Esperança – Campanha emergencial para abrigar moradores de rua (organisation active au niveau international) São José do Rio Pardo (SP) – MAPEAR – Association Mobilizando Amigos pelo Amor Rio Grande da Serra (SP) – PROFAVI – Promoção a Favor da Vida São Paulo (SP) – AFAGO-SP – Associação de apoio à familia, ao grupo y a comunidade – São Paulo Rio de Janeiro (RJ) – Grupo Pensar Rio de Janeiro (RJ) – CMSMA – Casa do menor São Miguel Arcanjo (organisation active au niveau international) Juiz de Fora (MG) – Casa Bethanea Région du Midwest Brasília (DF) – AFAGO-DF – Associação de apoio à família, ao grupo e à comunidade do Distrito Federal Région Nord-Est Maceió (AL) – IMU – Instituto Mundo Unido Recife (PE) – Escola Santa Maria Recife (PE) – AACA – Associação de apoio à criança y ao adolescente Recife (PE) – Comunidade Católica Lumen Teresina (PI) – NAV – Núcleo de Ação Voluntária Itapecuru-Mirim (MA) – SERCOM – Serviço Comunitário – Projeto Magnificat Region Nord Belém (PA) – Mariapolis Glória – NAC – Núcleo de Ação Comunitária Manaus (AM) – ACACF – Associação Comunitária de Apoio à Criança e à Família – Projet Roger Cunha Rodrigues   Source: http://www.focolares.org.br Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien  

Brésil – changement de stratégie contre le coronavirus

Brésil – changement de stratégie contre le coronavirus

Si, d’une part, le gouvernement montre son incapacité à conduire les Brésiliens vers la sortie de crise, d’autre part, un impressionnant réseau humanitaire se tisse. Une étude approfondie par le rédacteur en chef de Cidade Nova. Lorsque j’ai commencé à écrire cet article, plus de 51 000 personnes étaient déjà mortes au Brésil, victimes de la Covid-19, depuis le mois de mars, date à laquelle la maladie est arrivée dans le pays. En outre, on estime que plus d’un million de personnes ont déjà été infectées, sans tenir compte des cas non signalés officiellement. Dans les villes où une certaine ouverture à la circulation a récemment été autorisée, le nombre de nouveaux cas a considérablement augmenté. Même si la plupart de ces personnes ont heureusement survécu au nouveau coronavirus, le nombre de décès est considérable. D’une manière générale, pour les spécialistes cette situation désastreuse résulte du cumul de deux facteurs :  la position du gouvernement fédéral dans la lutte contre la maladie et, de la part de nombreux citoyens brésiliens,  une conscience insuffisante du caractère  dangereux  de ce virus.

Foto: Magnificat

Pour ce qui est de la population, il semble qu’elle  ne soit convaincue du caractère très contagieux de cette maladie et du danger qu’elle représente pour la vie  que lorsqu’un proche  est touché. Certains, bien que conscients du problème,  se risquent à rester en contact avec le public, parce qu’ils ne peuvent pas trouver un autre moyen de subvenir aux besoins de leur famille. Tout le monde ne peut pas travailler à la maison. En fait, le taux de chômage augmente rapidement et une récession aiguë s’annonce inévitable, tout comme l’effondrement de l’économie. Quant à la position du gouvernement fédéral, le président Jair Messias Bolsonaro est quotidiennement et sévèrement critiqué pour ne pas avoir agi en faveur de la population tant pour la protéger que pour sauver les victimes de la contagion, en particulier la masse importante des personnes économiquement les plus vulnérables. Contrairement à ce que prétendent les experts du monde entier, il insiste pour demander aux personnes de sortir du cofinement social et de reprendre leurs activités normales, avec la justification que nous allons tous “mourir de faim si l’économie s’arrête”. Dans le sillage de cette position, Bolsonaro a critiqué les gouverneurs et les maires des États pour avoir encouragé le confinement social ; il a attaqué la presse en disant que la divulgation des données sur la maladie est déformée et a même encouragé ses partisans les plus radicaux à envahir les hôpitaux pour montrer qu’il y a des lits disponibles, contrairement à ce que rapportent les médias en général.  Le retard dans la publication du bilan des décès semble également refléter cette attitude du président hostile au confinement, la seule pratique sûre et recommandée jusqu’à présent pour prévenir l’infection par le coronavirus. Outre le fait que, après avoir perdu deux médecins en charge du  Ministère de la Santé. Celui-ci,  essentiel dans le contexte actuel, est temporairement dirigé par le général d’armée Eduardo Pazzuelo, un parachutiste en formation et sans aucune connaissance ni expérience de la santé publique ou privée. Il est à noter que le Brésil dispose d’un système de santé publique considéré comme un modèle par les spécialistes du monde entier, le SUS (Système Unifié de Santé). Cependant, affaibli pendant longtemps par un manque d’investissements et de politiques publiques adéquates, ce système s’est avéré insuffisant pour être au service de la population, en particulier des plus démunis. Les plus fervents partisans du président brésilien suivent les idées de Bolsonaro, affirmant qu’il a été élu démocratiquement (et cela doit être respecté), que les médias ne font état que de ce qu’ils considèrent comme négatif à propos du gouvernement (et ne montrent jamais ce qu’il a fait de bien) et, pire, ne présentent pas la réalité des faits. Au final, le bilan de ce conflit est qu’en fait, et une fois de plus, c’est la population brésilienne en général, et surtout les pauvres, qui sont les perdants. En réalité, l’inégalité sociale historique du Brésil a été exacerbée par la crise sanitaire et économique provoquée par la pandémie de Covid-19. En présence de cette situation complexe, une consolation et un espoir viennent d’un réseau silencieux de héros anonymes qui acceptent de prendre des risques et ne comptent pas leurs efforts pour aider ceux qui ont le plus besoin et souffrent le plus de cette crise sans précédent.

Foto: Centro Social Roger Cunha Rodrigues

Réseaux solidaires Dès le début de la pandémie de Covid-19, de nombreuses personnes, groupes et institutions civiles et religieuses au Brésil, comme dans d’autres régions du monde, ont retroussé leurs manches et commencé à se mobiliser pour aider les plus fragiles dans cette situation : les personnes âgées, les malades, les pauvres et autres. Un grand réseau de solidarité s’est tissé à travers le pays, conduit par des héros anonymes, parmi lesquels beaucoup sont devenus de véritables martyrs,  victimes inévitables de cette maladie. Sans oublier le travail des professionnels de la santé et autres (comme ceux qui travaillent dans le domaine de la sécurité, des transports, l’acheminement et la vente des denrées alimentaires et des médicaments) qui sont en première ligne dans cette lutte contre le coronavirus. Ces gestes de solidarité peuvent être simples, originaux et à différents niveaux : il est tout aussi important de faire  des courses pour le voisin âgé que de distribuer de la nourriture aux personnes vivant dans la rue. Par exemple Vidal Nunes, professeur d’université de la ville de Vila Velha (État de Espírito Santo) a préparé une grande marmite de soupe et a décidé de l’offrir à ses voisins. Du coup l’un deux a proposé de créer un groupe d’entraide entre les résidents de l’immeuble.

Foto: Instituto Mundo Unido

Les organismes sociaux ont également commencé à concentrer leurs efforts pour aider les personnes les plus touchées par cette crise. C’est le cas par exemple de l’initiative conjointe d’Obra Lumen et de la Fazenda da Esperança, à laquelle ont adhéré  plusieurs autres associations, qui accueillent désormais des personnes sans domicile fixe dans différentes régions du Brésil. D’autres organisations – telles que l’Association Nationale pour l’Économie de Communion (Anpecom) – ont mobilisé des entreprises et des entrepreneurs associés ainsi que des sympathisants pour réaliser une mise en commun de fonds pour venir en aide aux familles pauvres. Dans le district fédéral et la ville de Goiânia (région centre-ouest du Pays), un groupe de personnes de différents âges, lié au mouvement des Focolari, a organisé et lancé le projet Be Light, à travers lequel elles ont apporté une aide matérielle et un accompagnement à des familles en difficulté ainsi qu’à un village indigène de la région.  Le magazine Cidade Nova a constaté qu’entre la fin mars et la fin avril de cette année, selon les calculs de l’Association brésilienne pour l’acquisition de ressources, 1,1 milliard de Reais (environ 165 000 euros) ont été versés sous forme de dons par des banques et des entreprises. La solidarité n’est pas seulement une question d’aide matérielle. Il y a aussi ceux qui ont décidé de se mobiliser pour aider leurs amis à veiller à leur hygiène de vie pendant la période de confinement. C’est le cas de la professeure d’éducation physique, Renata Castilho Leite, de la ville de São José dos Campos (État de São Paulo), qui a décidé d’enregistrer plus de 40 petites vidéos avec des conseils pour l’exercice physique que chacun peut faire à la maison.

Foto: Associação de Atendimento a Criança e ao Adolescente

Il y a aussi ceux qui acceptent de prendre des risques ou de surmonter des obstacles pour agir en solidarité. Par exemple la  directrice de l’école publique Cleusa Regina de Vargas Araújo, (petit Garuva, à l’intérieur de l’État de Sainte Catherine  au sud du Brésil) :  lorsqu’elle a réalisé que beaucoup de ses élèves n’avaient pas accès à Internet et ne pouvaient pas poursuivre leur apprentissage à distance pendant la période de confinement, elle n’a pas hésité à parcourir jusqu’à 6 kilomètres pour livrer du matériel et des repas scolaires de maison en maison. En plus de ce geste concret, cette directrice a voulu consacrer du temps et s’intéresser aux élèves et à leurs parents qui ont trouvé en elle quelqu’un capable de les accueillir. Si l’on en juge par cette expérience et par des milliers d’autres, qui ne feront pas la une des journaux, en ces temps de distanciation sociale, ces rencontres entre les personnes n’ont jamais été aussi importante pour un pays qui doit changer de stratégie contre le coronavirus.

     Luís Henrique Marques         

Rédacteur en chef du magazine Cidade Nova

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A la découverte du Gen Rosso

A la découverte du Gen Rosso

« Discovering Gen Rosso », pour aller aux racines de l’histoire du groupe artistique international. L’arrivée du coronavirus et le lockdown qui s’en est suivi, ont mis en crise les habitudes de tout le monde. Le groupe artistique international Gen Rosso a également dû réinventer ses propres journées en restant cloîtrés dans son lieu d’habitation. « Ce lockdown a donné à chacun de nous la possibilité d’aller encore plus en profondeur quant aux messages que nous chantons depuis plus de 50 ans – affirme Massimiliano Zanoni, responsable des productions –. Habitués à parcourir le monde, à rencontrer les gens et à apporter la musique sur les scènes des 5 continents, nous nous sommes retrouvés enfermés entre les quatre murs de notre maison. En lieu et place des villes, des mers et des montagnes, maintenant nous avions un computer et quelques fenêtres pour regarder dehors.  A la place des milliers de personnes que nous rencontrions dans nos concerts, maintenant nous en avions trois ou quatre qui vivent avec nous. Nous ne pouvions nous retrouver tous les 25, pour travailler, créer, et répéter ensemble comme nous l’avions fait pendant 53 ans ». Et donc, après une première série de live streaming intitulée «Le Gen Rosso chez toi », avec lesquels ils sont entrés chez les gens, ils ont pensé revenir aux racines avec quelques live historiques. C’est ainsi qu’est né le projet « Discovering Gen Rosso » pour amener les gens dans la maison du groupe. « Beaucoup ne savent pas que nous ne faisons pas seulement des concerts – continue Massimiliano Zanoni – , mais aussi des projets avec des écoles ou le Village, qui sont des semaines de cohabitation avec des jeunes artistes afin de leur faire vivre l’expérience d’unité dans la création artistique. Et donc, tout comme lorsqu’on invite quelqu’un à la maison, pour la première fois, et, en signe d’accueil, on lui fait faire le tour de la maison, avec Discovering Gen Rosso nous avons voulu montrer quelques pages de notre album de souvenirs, comme le musical une histoire qui change ou Streetligth, en les rendant participants de nos projets actuels, comme le Village et les projets Forts sans violence, en révélant l’une ou l’autre petite idée pour le futur ». Discovering Gen Rosso est un nouveau pas vers cette évolution qui a permis au groupe international d’être constructeurs d’unité en plusieurs points du globe, pendant de nombreuses années d’histoire. Voici les prochains rendez-vous sur la page Youtube du groupe : le 16 juillet, un streaming consacré au Village (cours artistiques que le Gen Rosso donne) ; le 28 juillet, le lancement du nouveau single « Shock of the World ». En réalité, parler de « single » est un peu réducteur, parce qu’il y a, en chantier, tout un album qui sera dévoilé prochainement. Et pour terminer, le 2 août, se concluront  les live streamings avec le concert LIFE, dernière production du Gen Rosso en direct de Loppiano .

                                                                                                                                 Lorenzo Russo

Seigneur, donne-moi ceux qui sont seuls

Les statistiques qui nous informent quotidiennement de la propagation de la pandémie dans le monde et les images qui nous parviennent des pays les plus touchés, suscitent en nous des sentiments similaires à ceux exprimés dans la prière de Chiara Lubich (ci-dessous). Notre planète aussi, qui souffre de plus en plus, appelle et attend notre amour concret et déterminé. Seigneur, donne-moi ceux qui sont seuls… J’ai éprouvé dans mon cœur la passion qui envahit le tien pour l’abandon qui submerge le monde entier. J’aime chaque être malade et solitaire. Même les plantes qui souffrent me font de la peine… même les animaux seuls. Qui console leur peine ? Qui pleure leur mort lente ? Et qui presse sur son propre cœur leur cœur désespéré ? Donne-moi, mon Dieu, d’être dans le monde le sacrement tangible de ton Amour, de ton être qui est Amour : être tes bras, qui étreignent et consument en amour toute la solitude du monde 56.

Chiara Lubich

  Écrit du 1er septembre 1949, in Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité, Paris 2003, p. 124.

Madame Von der Leyen à New Humanity et au MPPU des Focolari

« Pour atteindre les objectifs des pères et des mères qui ont fondé un véritable pacte dans lequel la confiance mutuelle devient une force commune, nous devons faire ce qui est juste, ensemble et avec un grand cœur, et non pas avec 27 petits cœurs. C’est ainsi que s’est exprimée Madame Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission Européenne, dans la lettre adressée à l’ONG internationale Humanité Nouvelle et au Mouvement Politique Pour l’Unité (MPPU). Les responsables de l’ONG New Humanity et de sa section politique MPPU, composantes civiles et politiques du mouvement des Focolari, avaient en effet écrit à la Présidente de la Commission Européenne pour encourager le travail commun afin de faire face à l’impact de la pandémie COVID-19 et pour assurer le soutien d’idées et de planification également pendant la phase de construction de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. La présidente, Madame Von der Leyen, a souligné dans sa réponse que l’UE a assuré la plus grande réponse jamais donnée à une crise et à une situation d’urgence dans l’Union avec la mobilisation d’environ 3,4 milliards d’euros. La présidente a également déclaré que « l’évolution actuelle du contexte géopolitique offre à l’Europe l’opportunité de renforcer son rôle unique de leader mondial responsable » dont le succès « dépendra de l’adaptation, en cette ère de désintégration rapide et de défis croissants, à l’évolution de la situation tout en restant fidèle aux valeurs et aux intérêts de l’Europe ». La Présidente  souligne dans sa lettre que « l’Europe est le principal fournisseur d’aide publique au développement, avec 75,2 milliards d’euros en 2019. Dans sa réponse globale à la lutte contre la pandémie, l’UE a également promis un soutien financier aux pays partenaires de plus de 15,6 milliards d’euros, disponibles pour l’action extérieure. Ce montant comprend 3,25 milliards d’euros pour l’Afrique. L’UE soutiendra également l’Asie et le Pacifique avec 1,22 milliard d’euros, 918 millions d’euros pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 111 millions d’euros pour les pays d’outre-mer ». En outre, poursuit la présidente de la Commission Européenne, « l’Union européenne et ses partenaires ont lancé la Réponse globale au Coronavirus, qui a jusqu’à présent bénéficié d’engagements de 9,8 milliards d’euros de la part de donateurs du monde entier, dans le but d’augmenter encore le financement du développement de la recherche, du diagnostic, du traitement et des vaccins contre le Coronavirus ». La lettre de la Présidente à New Humanity et au MPPU se termine par une invitation à la confiance mutuelle entre les pays de l’Union Européenne et à être un seul grand cœur.

Stefania Tanesini

Pérou – Rien n’échappe à Dieu

Pérou – Rien n’échappe à Dieu

L’histoire d’Ofelia, émigrée du Venezuela au Pérou avec sa famille, est maintenant engagée avec la communauté des Focolari afin d’aider ses compatriotes en difficulté, celle-ci étant aggravée par la pandémie. Dans le contexte de la campagne de solidarité qu’en tant que Mouvement des Focolari nous portons de l’avant avec les migrants vénézuéliens au Pérou, en ce moment, nous devons trouver de nouvelles stratégies pour réussir à les rejoindre dans leurs habitations. Nous constatons que plus que toute autre chose, ils ont besoin d’être écoutés. Ce n’est pas toujours facile car il ne s’agit pas d’une ou deux familles, mais bien de nombreuses familles dont le nombre augmente chaque jour. La Parole de Vie du mois m’aide parce qu’elle me pousse à aller vers le frère en me rappelant qu’en chacun, je trouve Jésus lui-même. Un matin, une femme vénézuélienne m’appelle et en pleurant, me parle de sa fille. Elle devra accoucher prochainement mais ils sont en train de l’expulser de chez elle. Je l’écoute pendant une heure, jusqu’à ce qu’elle se calme. J’aurais eu envie de lui dire quelque chose mais je pense : « Je dois seulement l’aimer, elle a besoin de dire tout ce qu’elle a sur le cœur ». A la fin elle me dit : « Bon, je me suis défoulée ». A ce moment-là, je peux l’orienter à trouver l’aide dont elle a besoin. Je croyais que pendant la quarantaine, notre engagement pour les migrants allait s’arrêter, mais cela a été juste le contraire. Par exemple, le travail que nous portons de l’avant avec CIREMI (Commission interreligieuse pour les Migrants et les Réfugiés) nous demande pas mal d’énergie et cela a été l’occasion de se connaître davantage. Dans cette commission, il y a quelques religieux scalabriniens, des chrétiens de différentes dénominations, la Communauté juive, quelques musulmans, une sœur catholique et nous, des Focolari. Alors qu’on se demandait comment arriver aux plus vulnérables, des demandes de couvertures et de vêtements nous sont arrivées. Ne pouvant pas sortir, nous avons envoyé en taxi les vêtements donnés par la communauté des Focolari de Lima, jusqu’à un lieu dans la ville où ils pouvaient être récoltés. Et juste au bon moment, des habits pour nouveaux-nés sont arrivés pour deux familles avec deux bébés à peine nés. Avec des couvertures arrivées par ACNUR (Agence des Nations Unies pour les Réfugiés) entité avec laquelle il existe une étroite collaboration, nous avons pu répondre à d’autres nécessités. C’est surprenant de voir comment arrive ce que les gens demandent : rien n’échappe à Dieu ! Un jour, Carolina me téléphone, elle est responsable de la Communauté juive et me communique que quelques familles juives partent pour Israël et qu’elles leur laissent des habits et d’autres objets. Quand elle a su que notre Centre recueille ces objets pour les vénézuéliens, elle en a été heureuse car elle ne savait pas à qui donner ce qu’elle avait reçu en dépôt. Et elle a aussi voulu elle-même payer le taxi pour tout nous envoyer. Pendant le coup de fil, je sentais que je devais m’intéresser à elle, lui demander comment allaient ses filles jumelles, et une belle conversation est née qui m’a fait venir à l’esprit un paragraphe de la Parole de Vie : « C’est une amitié qui devient un réseau de relations positives et qui tendent à faire devenir réalité le commandement de l’amour réciproque qui construit la fraternité ». Par l’échange avec cette sœur juive, je sentais que cela se réalisait entre nous. C’est beau de voir que la fraternité est contagieuse, parce qu’ensuite, les personnes à qui l’on envoie les vêtements et les couvertures, nous envoient des photos et écrivent : « Ma voisine avait besoin d’habits et j’ai partagé avec elle une partie de ce que vous m’avez envoyé ». Une chaîne se crée ainsi dans la manière de penser aux besoins de l’autre et de cette façon-là, la fraternité va de l’avant aussi pendant la quarantaine.

 D’ Ofelia M., propos  recueillis par Gustavo Clarià