
Rome: Veillée de prière: les familles illuminent le Synode

De 17h à 18h, témoignages des représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce du Mouvement des Focolari
De 17h à 18h, témoignages des représentants de mouvements ecclésiaux, dont Maria Voce du Mouvement des Focolari
« La vraie générosité est un échange aux conséquences imprévisibles. Elle représente un risque car elle mêle nos besoins et nos désirs aux besoins et aux désirs des autres. » Adam Phillips et Barbara Taylor, On Kindness (Éloge de la gentillesse) “Les entreprises et toutes les organisations continuent d’être des lieux de vie bonne et entière tant qu’elles laissent s’y épanouir des vertus non économiques parallèlement aux vertus économico-entrepreneuriales. Une coexistence décisive mais tout sauf simple, car elle demande aux dirigeants de renoncer à exercer un contrôle total sur le comportement des personnes, d’accepter que leurs actes comportent une part d’imprévu et d’être prêts à relativiser y compris l’efficience, qui est en passe de devenir le dogme absolu dans la nouvelle religion de notre époque. La générosité est l’une de ces vertus non économiques et cependant essentielles à toute entreprise et institution. À la racine de la générosité, il y a le mot latin genus, generis, un terme qui renvoie à la lignée, la famille, la naissance, et c’est le sens premier du mot genre. Cette étymologie ancienne, aujourd’hui perdue, nous donne des informations importantes sur la générosité. Elle nous rappelle avant tout que notre générosité a beaucoup à voir avec la transmission de la vie : avec notre famille, avec les gens qui nous entourent, avec l’environnement dans lequel nous grandissons et apprenons à vivre. Nous recevons la générosité en héritage lors de notre venue au monde ; c’est un don de nos parents et des autres membres de notre famille. La générosité s’apprend au sein du foyer familial. Celle que nous retrouvons en nous dépend beaucoup de la générosité de nos parents, de l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre avant notre naissance, des choix de vie qu’ils ont fait et de ceux qu’ils font au moment où nous commençons à les observer. Elle dépend également de leur fidélité, de leur hospitalité, de leur attitude envers les pauvres, de leur disponibilité à « gaspiller » du temps pour écouter et aider leurs amis, de leur amour et de leur reconnaissance envers leurs propres parents. Cette générosité primaire n’est pas une vertu individuelle, mais un don faisant partie de la dotation morale et spirituelle de ce que l’on appelle le caractère. C’est un capital que nous possédons déjà lors de notre venue sur terre, qui s’est formé avant notre naissance et que nous alimentons grâce aux qualités de nos relations durant les toutes premières années de notre vie. Il dépend également de la générosité de nos grands-parents et arrière-grands-parents, de nos voisins et de celle de nombreuses autres personnes qui, même si elles n’entrent pas dans notre ADN, contribuent, de façon mystérieuse mais bien réelle, à notre générosité (et à notre absence de générosité). Elle est influencée par les poètes qui ont nourri le cœur de notre famille, par les prières de ceux que nous aimons, par les musiciens que nous apprécions et écoutons, par les chanteurs ambulants dans les fêtes de village, par les discours et les actions des politiques et par les homélies des prédicateurs ; par les martyrs de tous les mouvements de résistance, par ceux qui ont donné leur vie hier pour notre liberté d’aujourd’hui. Elle procède de la générosité infinie des femmes des siècles passés (il existe une grande affinité entre la femme et la générosité) qui, bien souvent, ont fait passer l’épanouissement de la famille qu’elles ont fondée avant celui de la leur – et les femmes continuent aujourd’hui à le faire. La générosité engendre la reconnaissance envers ceux qui, par leur générosité, nous ont rendus généreux. Vivre avec des personnes généreuses nous rend plus généreux, et l’on observe la même chose avec la prière, la musique, la beauté… Cultiver la générosité produit bien plus d’effets que nous ne parvenons à en voir et à en mesurer, et il en va de même lorsque nous-mêmes et les autres manquons de générosité. La réserve de générosité d’une famille, d’une communauté ou d’un peuple est en quelque sorte la somme de la générosité de chacun. Chaque génération augmente la valeur de cette réserve ou la réduit, comme c’est actuellement le cas en Europe, où notre génération, qui n’a plus ni idéaux ni grandes passions, est en train de dilapider le patrimoine de générosité dont elle a hérité. Un pays qui laisse la moitié de ses jeunes au chômage n’est pas un pays généreux”. (lire tout) Par Luigino Bruni Publié dans le journal italien Avvenire le 23/08/2015
Déjà le jeudi apparaissent des banderoles : « Welcome, Holy Father » partout. Le chauffeur de taxi regarde le pape à la télé et ne reste pas indifférent : « Vous irez demain voir le pape ? Félicitations ! » “Le pape attire parce qu’il est authentique”, dit un homme dans le train, non catholique. Il a raison : François n’a pas besoin d’attirer l’attention ou de gagner la sympathie des gens. Il a ainsi donné une leçon à l’Assemblée Générale des Nations Unies : en commençant par le développement durable pour aborder ensuite le changement climatique et enfin la question des réfugiés : « Nous ne pouvons pas nous effrayer à cause des chiffres… nous devons regarder les choses en face et écouter leur histoire », a-t-il dit à Washington. Et à l’ONU : « tout homme doit avoir un accès effectif aux biens matériels et spirituels indispensables : un logement personnel, un travail digne et correctement rémunéré, une alimentation adéquate, l’eau potable et la liberté religieuse ». Il critique de nouveau et vivement les narcotrafiquants, les abus sexuels des personnes et le trafic des armes, comme il l’avait déjà clairement exprimé au Congrès des USA : mettre de côté les divisions et les luttes entre les partis et aider les pauvres. La sacralité de tout être humain lui tient à cœur, et à la fin de son long discours, les ovations n’en finissent plus. Le pape va saluer les gens depuis sa voiture Fiat qui parait toute petite au milieu des grandes limousines.
Au Ground Zero 500 représentants de diverses religions l’attendaient pour prier tous ensemble pour la paix. « C’était tellement significatif en raison de la diversité de cette nation » a affirmé Sue Kopp, une focolarine de New York, qui a pu participer à la cérémonie. « Il m’a semblé que ce lieu sacré, marqué par une si grande souffrance, s’était transformé en lieu d’espérance, où le rêve d’une civilisation de l’amour devenait réalité ». « Le pape – ajoute Joe Klock, de Humanité Nouvelle (ONG internationale accréditée auprès de l’ONU) – a souligné l’importance de construire l’unité dans la diversité, où la paix et l’amour vrai règnent parmi les nations et les cœurs de tous. Cela nous montre la nécessité de la spiritualité de l’unité qui est vraiment faite pour notre pays ! ».
Même à New York, le pape a rendu visite à quelques œuvres caritatives, parmi lesquelles une école modèle de Harlem. Puis, à Central Park, 80.000 chanceux ont réussi à obtenir des billets, après avoir attendu des heures, uniquement pour pouvoir le voir. La messe a été célébrée au Madisson Square Garden, là où normalement les places sont occupées par les stars du basket ball et les chanteurs. Les personnes ont attendu des heures pour pouvoir entrer dans la salle, mais personne ne s’est plaint. Puis la surprise : le pape François est arrivé 20 minutes en avance ! L’autel, la chaise et l’ambon ont été réalisés par de simples artisans. Le cardinal Timothy Dolan a pensé que le pape aurait mieux apprécié ces objets que des pièces précieuses faites par un designer. Et là François est devenu le pasteur de cette énorme ville, qui faisait référence à la lecture d’Isaïe 9,1 : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ». Il parle des difficultés des villes multiculturelles où l’on ne voit pas la lumière au milieu de beaucoup de brouillard, « Mais Jésus qui chemine aujourd’hui sur nos routes » continue et invite tout le monde à aller vers les autres, avec un cœur de « père miséricordieux qui attend ses fils et ses filles retourner à la maison ». L’église est vivante dans la ville, s’est exclamé le pape, et ainsi les chrétiens doivent être des témoins de la lumière de la Bonne Nouvelle. Les applaudissements n’en finissaient plus. Comme dans tous les pays, même aux Etats Unis, le pape a touché le cœur de chacun.
C’est le signe distinctif, la caractéristique des chrétiens. Ou, du moins, ce devrait l’être, car c’est ainsi que Jésus a conçu sa communauté. La Lettre à Diognète , un texte passionnant datant des premiers siècles du christianisme, prend acte du fait que « les chrétiens ne se distinguent du reste des hommes ni par leur pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre. Ils n’ont pas d’autres villes que les vôtres, d’autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes. » Les chrétiens sont des personnes ordinaires, semblables aux autres. Et cependant ils possèdent un secret qui leur permet d’exercer une profonde influence sur la société, dont ils deviennent en quelque sorte l’âme (cf. chap. 5-6). Ce secret, Jésus l’a donné à ses disciples, peu avant sa mort. Comme les sages d’Israël, ou un père à l’égard de son fils, lui, le Maître de la sagesse, leur a laissé en héritage l’art de vivre, comme lui-même l’avait appris de son Père : « Je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jn 15,15), et c’était le fruit de sa relation avec Lui. Ce secret consiste à s’aimer les uns les autres. C’est sa dernière volonté ; c’est la vie du ciel, qu’il a apportée sur la terre et partagée avec nous afin qu’elle devienne notre vie. Il veut qu’elle constitue l’identité de ses disciples, qu’on les reconnaisse comme tels à leur amour réciproque : « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Les disciples de Jésus sont-ils reconnus à leur amour réciproque ? « L’histoire de l’Église est une histoire de sainteté ». Cependant, elle a aussi « enregistré bon nombre de faits qui constituent un contre témoignage pour le christianisme », a écrit Jean-Paul II . Au nom de Jésus, pendant des siècles les chrétiens se sont combattus dans des guerres interminables et leurs divisions persistent. De nos jours, certains continuent d’associer les chrétiens avec les Croisades, ou les tribunaux de l’Inquisition, ou bien comme les défenseurs acharnés d’une morale dépassée, ou encore hostiles à la science. Il n’en était pas ainsi des premiers chrétiens, au sein de la communauté naissante de Jérusalem. Les gens s’émerveillaient de la communion des biens que l’on y pratiquait, de l’unité qui y régnait, de « la joie et de la simplicité de cœur » qui la caractérisaient (Ac 2,46). « Le peuple louait hautement » cette communauté, nous disent encore les Actes des Apôtres, et « le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, augmentait de plus en plus » (Ac 5,13-14). Par son témoignage de vie, cette communauté exerçait un grand pouvoir d’attraction. Pourquoi alors, ne nous reconnaît-on pas, aujourd’hui, comme ceux qui se distinguent par l’amour ? Qu’avons-nous fait du commandement de Jésus ? « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Dans le monde catholique, le mois d’octobre est traditionnellement celui de la «mission», et donc de la réflexion sur le mandat, donné par Jésus, d’aller annoncer l’Évangile dans le monde entier, et aussi de la prière pour soutenir ceux qui y sont en première ligne. Cette parole de vie peut nous aider à retrouver la dimension fondamentale de l’annonce du message chrétien, qui exclut tout prosélytisme, ou aide intéressée en vue de conversions. Ce n’est pas essentiellement, non plus, la défense intransigeante des valeurs morales, ni une prise de position ferme face aux injustices et aux guerres, même si ces attitudes s’imposent au chrétien qui ne peut s’y soustraire. Le message chrétien est, avant tout, un témoignage de vie que tout disciple de Jésus doit donner personnellement : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres » . Même les plus hostiles à l’Église se montrent souvent sensibles à l’exemple donné par ceux qui consacrent leur vie aux malades, aux pauvres, qui n’hésitent pas à quitter leur patrie pour aller vers des terres lointaines et apporter aide et compassion aux plus déshérités. Cependant, le témoignage que Jésus demande est surtout celui d’une communauté qui rende visible la vérité de l’Évangile. Cette communauté doit montrer que la vie, que Jésus a apportée, peut réellement faire naître une société nouvelle, où l’on vit des relations de vraie fraternité, d’aide et de service réciproque, et où tous ont le souci des personnes les plus fragiles et les plus démunies. L’Église, au cours de sa vie, a connu de tels témoignages ; citons, par exemple, les villages construits par les franciscains et les jésuites pour les autochtones en Amérique du Sud, ou, en Europe, les monastères autour desquels des bourgades naissaient. Et, de nos jours, des communautés et des mouvements d’Église créent des lieux de témoignage où l’on peut voir les signes d’une société nouvelle, fruit de la vie de l’Évangile et de l’amour réciproque. « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » Si nous vivons entre nous cette unité pour laquelle Jésus a donné sa vie, et ceci, tout en conservant notre cadre de vie, nous pourrons créer un mode de vie habituel et semer autour de nous des germes d’espérance. Une famille qui, chaque jour, décide de vivre concrètement l’amour réciproque, peut devenir un rayon de lumière dans son quartier ou dans son voisinage, où les rapports sont marqués par l’indifférence réciproque. Une petite “cellule”, constituée de deux ou plusieurs personnes qui se mettent d’accord pour vivre de façon radicale les exigences de l’Évangile, que ce soit sur un lieu de travail, dans une école, au sein d’un syndicat, dans les bureaux d’une administration, ou au cœur d’une prison, peut briser la logique de la lutte pour le pouvoir et introduire un climat de collaboration, et, contre toute attente, y faire naître la fraternité. N’est-ce pas ce que faisaient les premiers chrétiens, sous l’empire romain ? N’est-ce pas ainsi qu’ils ont diffusé le christianisme qui a transformé le monde ? A nous d’être aujourd’hui, ces “premiers chrétiens” ; comme eux, nous sommes appelés à nous pardonner, à nous regarder sans cesse d’un regard nouveau, à nous aider réciproquement ; en un mot, à nous aimer avec la même intensité avec laquelle Jésus nous a aimés, sûrs que sa présence au milieu de nous a la force d’en entraîner beaucoup d’autres dans la logique divine de l’amour. Fabio Ciardi
Le fils disparu “Mon fils, à l’âge ingrat de l’adolescence, a disparu sans donner de nouvelles, peut-être en raison de mauvaises influences. Le soir, je sortais le chercher au milieu des clochards. Mon désespoir a créé de l’incompréhension pour mon mari. Je risquais de le négliger non seulement lui, mais aussi nos deux autres enfants. Un jour, j’ai raconté qu’en allant faire un tour, j’avais rencontré beaucoup de jeunes seuls qui, à cause de la drogue, s’étaient retrouvés à la rue. Mes autres enfants ont proposé de m’accompagner pour apporter à manger et des vêtements. Dès lors, la vie en famille a changé. Cette tragédie nous avait ouvert les yeux.” (M.J. – Suisse) À l’hôpital “L’homme gravement malade dans le lit d’à côté me confie qu’il n’est pas croyant. Il espère mourir rapidement. Je l’écoute longuement, ensuite je lui dis: ‘Je pense que nous, humains, devons valoriser la vie à chacune de ses étapes, être sains (avec le travail et les autres engagements), être malades (avec les soins, les douleurs, les thérapies, le rapport avec les infirmiers, vous et les autres malades). La mort pourra ensuite venir, mais nous serons ce que nous avons fait en valorisant la vie qui nous est donné’. Il semble plus serein. Le soir même, il accueille sa fille avec un sourire, lui qui est d’habitude renfermé. Peut-être que cette nuit, il dormira plus détendu.” (D.B. – Trentin, Italie) En prison “Rosa devait aller enseigner le lendemain dans une prison militaire hors de la ville et n’avait pas de voiture. J’ai proposé de l’emmener, déplaçant divers rendez-vous. Le jour suivant, durant le trajet, j’ai essayé de calmer mon amie: j’allais offrir mon temps d’attente à l’extérieur de la prison comme prière pour elle. C’est ce que j’ai fait pendant qu’elle y était. Après quelques heures, je l’ai vue sortir radieuse, en raison du rapport établi avec ses nouveaux élèves. Elle avait ressenti le soutien de ma prière. Maintenant, elle se rend en prison par ses propres moyens, mais l’expérience de partage vécue reste forte.” (C.D. – Campanie, Italie) Le militaire de la garde présidentielle “Corneille est étudiant à l’université de Kinshasa. La semaine dernière, il était là, sur le campus, avec ses amis. Un militaire de la garde présidentielle s’approche. Il demande de l’aide pour son enfant gravement malade. Les étudiants se regardent, les mains dans les poches. Corneille aussi met les mains dans les poches. Il trouve: à gauche la feuille de la Parole de Vie, à droite un peu d’argent. Il y pense un instant, ensuite il tend l’argent au militaire. Restés seuls, les amis réagissent: ‘Tu es fou, donner ton argent à lui!’ Alors Corneille leur donne la Parole de Vie. Ils la lisent, ensuite l’un d’eux déclare: ‘Tu es vraiment cohérent. J’apprécie’.” (C. – République démocratique du Congo)
« Le rêve du ”monde uni”, nous l’avons fortement senti en ces jours de grâce de la présence du Pape François à Cuba. Son passage a littéralement laissé une traînée de lumière ! La préparation de sa visite a déjà été riche en enthousiasme et nouveautés. Dans les trois diocèses qu’il allait visiter, toutes les communautés de l’Église se sont activées avec des initiatives variées : veillées dans les églises, dans les ”maisons de mission”, groupes de jeunes dans les parcs, réunions du voisinage pour faire connaître le Pape ; en somme, une Église heureuse, en attente ! Et, comme cela ne s’est jamais produit jusqu’à présent, les moyens de communication (de l’État) ont offert une ample couverture médiatique pour préparer le peuple cubain à cette visite tellement importante – aussi du point de vue politique, pour l’apport bien connu du Saint Père au rétablissement des rapports entre Cuba et les États-Unis. Radio, télévision, presse, donnaient continuellement des nouvelles sur la visite, petites ”catéchèses” sur le Pape et l’Église, documentaires sur la vie du Pape François et aussi des deux autres Papes qui avaient visité l’Île. Surprise et joie, pour une Église qui a eu les portes des moyens de communication fermées pendant des années ! » Le Pape est arrivé en tant que ”missionnaire de la miséricorde” ; avec des gestes et des paroles simples – souvent délicats mais incisifs – il a dit aux cubains et au monde, que sans le pardon, sans pratiquer la culture de la rencontre et du dialogue, il est impossible d’avoir de l’espérance pour le futur. Ses premières paroles nous ont déjà ouvert de nouveaux horizons : ”Géographiquement, Cuba est un archipel ayant un rôle extraordinaire de ‘clé’ entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. Sa vocation naturelle est d’être un point de rencontre pour que tous les peuples soient réunis par l’amitié(…). Nous sommes témoins d’un événement qui nous remplit d’espérance : le processus de normalisation des rapports entre deux peuples, après des années d’éloignement. C’est un signe de la victoire de la culture de la rencontre, du dialogue”. Il a invité tout le monde à ”continuer à avancer sur cette voie-là et à développer toutes ses potentialités, comme preuve de l’important service en faveur de la paix et du bien-être de ses peuples et de toute l’Amérique, comme exemple de réconciliation pour le monde entier”. Au cours de la Messe sur la Plaza de la Revolucion, à La Havane, il a entre autre dit : ”…la vie authentique se vit dans l’engagement concret avec le prochain, c’est-à-dire en servant”, rappelant surtout le service rendu aux plus faibles. ”Tous nous sommes appelés par vocation chrétienne, au service et à s’aider mutuellement à ne pas tomber dans la tentation du service qui se sert a-t-il signalé.
Dans sa rencontre avec les jeunes, l’empathie a été immédiate. Au désir exprimé par un d’entre eux de ”ne pas vouloir lui présenter seulement nos rêves mais de lui demander quelque chose de spécial, qui renouvelle en nous l’espérance…”, François a répondu avec force : ”Rêve, que si tu offres le meilleur de toi-même, tu aideras à ce que le monde soit différent. N’oubliez pas : rêvez. Rêvez et racontez vos rêves. Racontez parce que les grandes choses, il faut les raconter ! ”
« Beaucoup parmi nous – continuent-ils – avons eu l’occasion de le saluer personnellement, en commençant par les focolarine qui travaillent à la Nonciature, mais aussi des familles, des jeunes, dans les différentes villes où il s’est rendu ». Le Focolare est présent à Cuba depuis 1998 et le service qu’il essaie d’offrir à l’Église et à la société est celui de tisser un réseau de fraternité, d’apporter l’ ”amitié sociale” que le Pape a présenté aux jeunes et de favoriser ”la culture de la rencontre”, à parcourir comme chemin d’espérance. ”Nous avons été nombreux dans les services concrets avant et pendant la visite : il y a ceux qui ont aidé avec les moyens de communication, dans les organisations des événements, ceux qui se sont laissés interviewer par les moyens de communication nationaux et internationaux, ou simplement en étant là, dans les endroits où le Pape allait passer, pour le saluer. En accord avec notre vocation à l’unité, ensemble avec croyants et non croyants, nous avons vécu et participé à ces jours de grâce ”. Dans le Sanctuaire de la Madonne de la Charité, le Pape François nous a laissé un programme : ”Nous voulons être une Église qui sort des maisons pour construire des ponts, casser les murs, semer la réconciliation. Comme Marie, nous voulons être une Église qui sache accompagner dans les situations difficiles, les personnes qui nous sont confiées, en s’engageant avec la vie, la culture, la société, ne nous mettant pas à part, mais en cheminant avec nos frères. Tous ensemble, tous ensemble”.