J’ai compris qu’avoir beaucoup d’argent serait un obstacle à mon bonheur, qui, pour moi, était fait d’autre chose. J’en ai eu la confirmation lorsque je suis allée aux Philippines, avant de commencer mon doctorat: c’est dans l’avion que j’ai appris que j’ étais acceptée. Il s’agissait d’un voyage à caractère social, que j’avais déjà organisé, qui m’a fait toucher du doigt une culture bien différente de la mienne. Une fois sur place, je me suis trouvée sous le typhon le plus dévastateur du monde, le typhon Yolanda. C’était en novembre 2013. Le peuple philippin, bien que souvent frappé par ce genre de catastrophe, gardait cette dignité qui me faisait comprendre que moi aussi…j’avais tout pour être heureuse ! J’ai saisi la différence qu’il y a entre la pauvreté et la misère. La « pauvreté » était celle que j’avais vue aux Philippines, la « misère » c’est une pauvreté sans confiance, sans espérance que j’avais lue sur les visages de mes nombreux amis italiens suite à cette crise. Ici en Europe il y a la dépression et les psychologues…C’est vrai qu’il y a une crise. Mais on a un toit et de quoi manger. La dignité que j’ai découverte aux Philippines est une leçon qui me servira pour tout le reste de ma carrière. C’est pour cela que j’ai refusé l’offre d’emploi en Suisse et que maintenant je travaille à Loppiano, dans une entreprise de l’Economie de Communion née pour former des jeunes sur le plan relationnel et social, mais spécialement à travers le travail. Ici il n’y a pas de machines automatiques, je n’exerce pas le métier d’ingénieur mais de simple ouvrier. Je travaille la terre glaise de mes mains. Et je sens que, pour devenir un bon ingénieur, après des années passées sur les livres, il est aussi utile de vivre l’expérience ouvrière. Cela pourrait sembler une perte de temps, mais je voudrais être un ingénieur qui sache, au contact des ouvriers, prendre en compte leur dignité en les mettant au centre de leur propre travail » (Maria Antonietta Casulli, 25 ans, Italie)
Orienter notre amour vers les plus pauvres
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