Lorsque Jean-Paul II a visité l’île en 1988, il a dit: “Que Cuba s’ouvre au monde et que le monde s’ouvre à Cuba”. Aujourd’hui, de nombreux Cubains ajoutent: “Que Cuba s’ouvre à Cuba”, presque en faisant écho aux paroles de José Martí: “Pour être grands, il suffit de chercher la grandeur”.
Depuis quelque temps, un projet pour réaliser des entreprises avec la logique de l’Économie sociale durable et de l’ÉdeC (Économie de Communion) est en marche dans différentes localités de Cuba. Le projet s’intitule “Formation à la culture de la fraternité, soutien et assistance à de petites entreprises économiques et initiatives socioculturelles”.
Patricia Silva et Marisol Cuadrado, Argentines, ont réalisé des manuels adaptés au contexte cubain, qui s’adressent à des formateurs et à des entrepreneurs. Fin juillet dernier, Marisol est allée à Cuba avec Carolina Carbonell, de la Commission nationale argentine de l’ÉdeC.
“Après avoir vécu de belles journées intenses, on se sent différent lorsqu’on retourne chez soi – nous raconte Carolina. Avec Ernesto et Kike, deux économistes cubains ayant une passion pour l’ÉdeC, nous avons commencé une série d’ateliers à La Havane, Camagüey et Florida. Ces dernières villes se trouvent au centre du pays.”
“Nous pensions que nous aurions travaillé avec des entrepreneurs en parlant d’affaires, mais, lorsque tu comprends Cuba, tu te rends compte que tu dois revenir un peu en arrière pour commencer avec les rêves et avec la construction de rapports basés sur la confiance. Pour cette raison, les ateliers commençaient toujours par une dynamique de présentation à deux: chacun avait à disposition quelques minutes pour connaître l’autre, l’écouter, s’ouvrir à son tour et ensuite présenter son compagnon. Les expériences constatées ont été magnifiques, comme si depuis toujours ils avaient l’habitude de la communion.”
Dans les travaux en groupe, sur l’expérience des premiers entrepreneurs de l’Économie de Communion, il a été question des débuts, des décisions à prendre pour organiser les entreprises selon ces principes.
Carolina nous surprend: “La dynamique de notre atelier s’est révélée être un jeu: la chasse au trésor. À travers différentes étapes, nous les aidions à découvrir leurs rêves, leurs talents, leur projet de vie, leur plus grand trésor… Nous avons vécu une expérience forte à Florida, avec un merveilleux groupe de citoyens”.
“Nous avons certainement découvert le meilleur de Cuba: ses habitants, beaucoup plus beaux que les splendides plages envahies par les touristes – affirme Carolina. Nous avons expérimenté que la culture, la chaleur et la générosité de ce peuple n’ont pas de prix, ni de limites. De nombreuses fois, un entrepreneur risque son entreprise pour sauver un voisin. Ils ont les mêmes rêves que nous: liberté, égalité, développement et le meilleur capital pour réussir.”
“Durant notre voyage dans l’île – conclut-elle – nous n’avons pas trouvé d’amis, nous avons trouvé des frères.”
0 commentaires