“Une âme amoureuse.” Enzo, “était constamment accompagné par Dieu, toujours uni à Lui. Toujours”. C’est Chiara Lubich qui parle ainsi d’Enzo Fondi, peu après son décès soudain, survenu le 31 décembre 2001, silencieusement, sereinement. “Enzo Fondi est né au Ciel”, écrit Chiara à tous les membres du Mouvement: “Une grande joie, même si jamais dans notre vie […] nous sommes tombés dans une douleur aussi aiguë. Une grande joie parce qu’on ne peut pas vraiment dire qu’Enzo est mort, alors qu’il est doucement passé d’une “pièce” à l’autre. La position dans laquelle il a été trouvé, après le Te Deum, le visage serein, sans une ombre de préoccupation, ou autre, disent qu’il a été “accueilli” par Marie, notre Mère, qu’il aimait de façon particulière, avec une extrême douceur. Nous avons tous l’impression que, si nous avons été privés, ici sur terre, d’un “géant” de l’Œuvre, nous avons un saint au Ciel. Nous le considérions ainsi surtout durant ses dernières années, lorsque la maladie l’a raffiné et préparé”.
Enzo Fondi est né à Velletri en 1927; médecin, de famille aisée. En 1951, il fait partie du premier focolare romain. Il est dans le premier groupe de médecins focolarini qui, encore au début des années 60, franchit la frontière du bloc socialiste, pour travailler comme assistant en chirurgie dans l’hôpital catholique de Leipzig, en Allemagne de l’Est. De là, la spiritualité de l’unité se diffusera dans tout l’Est européen. En 1964, il est ordonné prêtre au service du Mouvement. Il ira ensuite aux États-Unis.
En 1977, année où Chiara Lubich reçoit le Prix Templeton pour le progrès de la religion, Enzo se voit confier le développement du dialogue interreligieux des Focolari, auquel, avec Natalia Dallapiccola, une des premières focolarines, il donnera une contribution remarquable. “Enzo nous a donné les règles de l’‘art d’aimer’ avec une telle simplicité, comme il nous a fait comprendre l’universalité de l’œuvre de Chiara et à quel point le miracle de l’unité était à notre portée, quotidiennement!”, écrivent au lendemain de sa mort, entre autres, les amis musulmans d’Algérie. En outre, pendant des années, Enzo a été chargé – toujours avec Natalia – de la formation spirituelle des membres du Mouvement des Focolari. Et ses réponses, écrits, discours, avec lesquels il a aidé beaucoup de personnes à comprendre plus profondément le charisme de l’unité, ont été conservés.
“Enzo avait passé ses dernières années sur la croix”, écrit encore Chiara. En effet, une grave maladie l’avait mis plusieurs fois face à la mort. “Mais il avait accueilli ce visage de Jésus abandonné de façon – du moins il nous semble – parfaite. Pas un moment d’impatience, pas la moindre plainte à ses frères; son drame était seulement son affaire, entre lui et Jésus. Il me confiait, même si rarement, son état de santé, mais en souriant. Et ainsi, durant ses derniers mois, sa vie, dans une montée sans halte, s’est enrichie de vertus, et Dieu lui a fait la grâce de l’union avec lui”.
En témoigne la dernière consigne d’Enzo, qui porte la date du 15 décembre 2001: “Les dernières volontés, le testament. Pour moi, c’est la dernière volonté de Dieu, celle que Lui veut de moi maintenant. Il n’y en a pas d’autre. Partir en ayant parfaitement accompli la dernière volonté de Dieu, peu importe laquelle, est ma dernière volonté. Je ne sais pas quelle sera ensuite vraiment la dernière volonté de Dieu que je ferai dans la vie. Cependant, je sais que, comme pour celle de cet instant, j’aurai la grâce actuelle qui m’aide à la faire, car je me serai exercé à profiter de cette grâce en vivant bien le présent.”
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