Mouvement des Focolari

Fraternité à vivre

Mar 17, 2013

Dans son premier salut en tant qu’évêque de Rome, Jorge Mario Bergoglio a déjà donné quelques indications sur les priorités de son pontificat.

L’élection du pape François est un signe qui marque la continuité avec ce que Benoît XVI a laissé à l’Église en renonçant au ministère d’évêque de Rome. En continuité parce qu’en choisissant le nom de François, pour la première fois dans l’histoire de l’Église, le nouveau pape a voulu placer son ministère dans la lumière prophétique du témoignage évangélique de François d’Assise.

Le fait que le pape ait fait référence à la fraternité, une fraternité à vivre, est un signe fort de cette volonté de suivre l’esprit le plus authentique de l’Évangile pour notre temps.

Je trouve aussi très significatif le fait qu’il ait voulu s’adresser avant tout à l’Église de Rome comme son évêque et pasteur et, de là, étendre son salut à toutes les Églises et à toutes les personnes de bonne volonté.

Ce geste aussi de demander au peuple de Rome l’intercession de sa prière pour recevoir la bénédiction de Dieu, avant de la donner lui-même, a une signification profondément évangélique et nous renvoie à l’esprit de Vatican II, qui a mis au centre de la vision de l’Église le « peuple de Dieu », la communauté des croyants.

Je soulignerais en outre le style laïc, si je puis dire, nullement clérical, qu’il a employé pour s’adresser aux personnes rassemblées place Saint-Pierre, avec un simple « bonsoir », puis « bonne nuit, reposez-vous bien ». L’appel à la confiance réciproque est important lui aussi, parce qu’il indique une méthode de service pastoral et est déjà une annonce : le pape Bergoglio semble vouloir affronter les grands défis qui attendent l’évêque de Rome, par une réforme de la curie et une relance de l’évangélisation, comme il l’a dit lui-même, à partir de Rome puis dans le monde entier.

J’ai été touché aussi par sa promesse d’aller demain prier Marie pour mettre son pontificat sous la protection de la mère du Bel amour et de la miséricorde.

Le pape Bergoglio est un jésuite, il a donc l’expérience directe d’un grand charisme qui a éclairé la vie de l’Église. Et il a choisi de porter le nom de François, le charismatique par excellence. Il semble vouloir ainsi unifier le ministère de Pierre avec l’amour et la prophétie dont l’Église fait l’expérience à travers les charismes au cours de son histoire.

Cette première rencontre avec son Église et l’Église universelle est sûrement un signe important d’espérance pour les catholiques, mais aussi pour les chrétiens et pour toute l’humanité. Comme il nous l’a demandé, unissons-nous nous aussi dans la prière pour vivre dans l’unité cette nouvelle étape d’espérance et d’engagement qui nous est demandée aujourd’hui, afin que l’Évangile puisse être levain et sel pour notre temps.

Piero Coda

Source : Città Nuova online

___

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

S'abonner à la lettre d'information

Mot du jour

Articles connexes

Fratellanza

Fratellanza

La fraternité, le fait d’être fils d’un même Père, peut être la racine de tout pacifisme. Dans cet extrait du livre « Révolte catholique », Igino Giordani écrit presque une invocation, un appel poétique qui nous oblige à lever la tête et à ouvrir les yeux sur l’identité de notre frère, ce frère qui peut être qualifié d’ennemi, d’étranger, de migrant, mais qui est toujours un frère. C’est un appel qui, écrit en 1925, peut toucher nos cordes les plus profondes et nous mettre au défi d’être des bâtisseurs de paix.

Chrétiens protagonistes du dialogue

Chrétiens protagonistes du dialogue

Le 29 juin est la fête des saints Pierre et Paul et est une date importante dans la sphère œcuménique. À cette occasion, nous publions quelques entretiens avec des chrétiens de différentes Églises.