Le message évangélique peut être « force de transformation et d’humanisation dans les zones de crise. » C’est ce dont ont témoigné plusieurs des évêques amis du Mouvement des Focolari, provenant du monde entier, réunis jusqu’au 29 février au Centre des Focolari de Castel Gandolfo. 90 évêques et cardinaux de 42 pays ont participé au 32e Congrès international des évêques amis du Mouvement des Focolari qui avait pour thème cette année : « La Parole est vivante : des personnes, des milieux, des structures se transforment. » Mercredi 27, après avoir participé à l’audience générale du Pape, quelques évêques représentants les différentes ragions du monde, sont intervenus à une conférence de presse au siège de la Fédération de la Presse Italienne. Lors de son intervention, le cardinal Ennio Antonelli, archevêque de Florence, a déclaré : « En écoutant les nombreux témoignages, nous avons pu constater à quel point la Parole renouvelle la vie des familles, des jeunes, des paroisses, un renouvellement profond dans la communion. » « Nous avons été renforcés dans notre conviction – a-t-il dit encore – que le témoignage de la Parole de Dieu, écoutée, vécue, mise en pratique, l’échange d’expériences suscitées par la Parole, est un chemin très important pour l’Evangélisation aujourd’hui. » « Les personnes – comme l’a écrit Jean-Paul II dans Novo Millennio Ineunte – ne veulent pas seulement entendre parler de Jésus, mais elles veulent le voir. Et les Mouvements, d’une certaine manière, font ‘voir’, ils font toucher du doigt la présence du Seingeur, la puissance de sa Parole qui est créatrice de vie nouvelle. » Pour sa part, l’archevêque de Palmas (Brésil), Mgr Alberto Taveira Corrêa, a mis l’accent sur l’importance du dialogue et sur les sectes. Il a montré comment, sur ce front, « l’engagement est double : former les chrétiens à la vie de l’Evangile et créer des liens aussi avec les personnes qui suivent ces groupes, en cherchant à établir un dialogue avec elles. » L’archevêque émérite de Bamenda (Cameroun), Mgr Paul Verdewekov, a témoigné de l’engagement de l’Eglise dans la difficile œuvre de réconciliation. A tel point que « dans quatre pays – le Togo, le Bénin, le Congo Brazzaville et la République Démocratique du Congo -, à la demande de la population et avec l’autorisation du Saint Siège, les commissions nationales pour la médiation et la réconciliation, sont présidées par des évêques catholiques, sans aucune intention de leur part de se substituer aux gouvernements ». Mgr Verdewekov a parlé de l’action de paix des mouvements et des communautés, comme la communauté Sant’Egidio au Mozambique et celle suscitée par le Mouvement des Focolari, présent sur tout le continent africain, grâce « à l’engagement à vivre l’Evangile au quotidien ». Il a cité également la vaste action d’évangélisation, développée par les chefs de tribus eux-mêmes, à Fontem et dans d’autres villages du Cameroun, mettant dans le coup la population. Il a parlé également des fruits de réconciliation et de cohabitation pacifique, visibles dans ces différentes régions. L’évêque maronite de Baalbec, au Liban, Mgr Simon Atallah, a abordé la grave crise politique et religieuse que traverse son pays. Il a raconté qu’ « alors que les jeunes avaient cru que les seules les armes pourraient ouvrir des chemins d’espérance pour le pays, à présent, des jeunes, aussi bien musulmans que chrétiens, sont en train de découvrir que la vraie force se trouve dans la religion ». Ils ont vu, disait-il encore qu’il n’y a d’espérance, ni dans les armes, ni dans la politique. » « Il est important, a affirmé Mgr Atallah, d’accompagner les personnes pour les aider à lire les événements à la lumière de la Parole, et à savoir trouver dans la religion, non pas la haine mais l’amour de l’autre. » Il a parlé ensuite de la redécouverte par les jeunes de l’Evangile et du Coran, de rencontres entre jeunes des deux religions et il a cité le mouvement « Attentes de la jeunesse » qui regroupe des chrétiens et des musulmans, avec des rencontres où il peuvent être jusqu’à plus de mille : « ensemble, ils lisent les paroles de l’Evangile et du Coran sur la solidarité, la fraternité, l’amour du prochain. » Parlant des persécutions croissantes envers les chrétiens en Inde, et en particulier dans l’Etat de Orissa, l’archevêque de Delhi, Mgr Vincent Michel Concessao, a affirmé que « nous ne pouvons pas faire porter la faute aux Indous, mais seulement à certains courants violents qui, du reste, sont présents dans toutes les religions. Et les partis politiques utilisent les religions et ces groupuscules pour atteindre leurs objectifs ». « Les conversions sont contrées, a-t-il expliqué, car on croit qu’elles ont lieu par la force ou au moyen d’incitations malhonnêtes. Nous avons discuté de ce problème dans les conférences épiscopales et nous sommes en train de chercher comment y répondre. » Il a conclu : « Dans ce contexte, le fait de participer à cette rencontre d’évêques me renforce dans ma conviction que l’amour est la réponse à tous les problèmes. C’est la force la plus puissante, car il est participation à la vie même de Dieu, qui est Amour (…). Ces atrocité commises contre les chrétiens nous donnent une nouvelle occasion de témoigner de l’amour chrétien, de l’amour pour les ennemis. » Le cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague et modérateur du congrès a parlé lui aussi d’espérance : « Pour moi, ces rencontres renforcent l’espérance et surtout, elles ouvrent des horizons à la dimension du monde. On entrevoit déjà la réalisation de ce qui est écrit dans l’Apocalypse : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. Les bourgeons apparaissent déjà, ne le voyez-vous pas ? » Mgr Vlk a témoigné ensuite de cette espérance, faisant référence aux années à partir de 1952, date à laquelle, une fois ses examens de second cycle terminés, il se vit privé de toute possibilité car il ne faisait pas partie de la jeunesse communiste. Il faut, à ce moment-là, éclairé par la parole : « Soumettez-vous à la main puissante de Dieu, afin qu’il vous relève le moment venu. » Et dès ce moment, beaucoup de portes s’ouvrirent : « La Parole de Dieu se réalise toujours, a-t-il conclu. C’est ma grande espérance, c’est même une certitude qui m’a accompagné durant toute ma vie. » Agence Zénith le 28 février
Construire des relations de solidarité
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