Mouvement des Focolari

Ce qui compte vraiment

Combien de personnes, mĆŖme influentes, ont soulignĆ© ces derniers mois que l’un des effets de la pandĆ©mie est de nous avoir tous mis face Ć  l’essentiel, Ć  ce qui compte et qui demeure. Combien d’entre nous ont perdu des parents ou des amis et ont touchĆ© du doigt la proximitĆ© de la mort. Dans ce texte, Chiara Lubich aborde ces deux points, si proches de ce que nous sommes en train de vivre dans le monde. […] Le dĆ©but de l’aventure divine de notre Mouvement […], se situe […] dans une circonstance particuliĆØreĀ : la guerreĀ ; la guerre avec ses bombes, ses ruines et ses morts. […] Je pense qu’il est impossible que nous vivions parfaitement et intensĆ©ment notre IdĆ©al si nous ne nous rappelons pas constamment cette atmosphĆØre, ce contexte, ces circonstances. Aujourd’hui encore, aprĆØs plus de 40Ā ans, le Seigneur ne nous fait jamais manquer une occasionĀ : les frĆ©quents ā€˜ā€™dĆ©parts’’ des nĆ“tres […] nous rappellent continuellement que « Tout passeĀ Ā», que « Tout s’écrouleĀ Ā», toile de fond nĆ©cessaire pour comprendre ce qui compte rĆ©ellement. Ce que nous font dire avec insistance ces frĆØres « prĆŖts Ć  partirĀ Ā» nous impressionne […] Dans les situations où ils se sont trouvĆ©s, ils ont vu plus loin, comme, lorsqu’il fait nuit, on peut voir les Ć©toiles. Ils saisissent, grĆ¢ce Ć  une lumiĆØre particuliĆØre, la valeur absolue de Dieu et ils le dĆ©clarent amour. Nous aussi, pendant que nous sommes ici-bas, si nous voulons faire de notre vie un vĆ©ritable Saint Voyage, nous devons avoir comme eux les idĆ©es claires et considĆ©rer tout ce qui n’est pas Dieu comme transitoire et passager. Cependant, notre foi et notre IdĆ©al ne s’arrĆŖtent pas Ć  la mort. La grande annonce du christianisme estĀ : « Christ est ressuscité !Ā Ā» Et notre IdĆ©al mĆŖme nous appelle toujours Ć  aller au-delĆ  de la plaie pour vivre le RessuscitĆ©. Nous sommes donc appelĆ©s Ć  penser surtout Ć  l’”aprĆØs”. Et c’est sur cet « aprĆØsĀ Ā», ce mystĆ©rieux mais fascinant « aprĆØsĀ Ā», que je voudrais m’arrĆŖter cette fois. Il m’arrive assez souvent, et peut-ĆŖtre Ć  vous aussi, de me demanderĀ : où sont les nĆ“tresĀ ? […] Ces pensĆ©es me traversent l’esprit parce qu’ici, sur terre, il y a quelque temps encore, je savais où ils Ć©taient, ce qu’ils faisaient. ƀ prĆ©sent, tout m’est inconnu. Certes, la foi apporte des rĆ©ponses Ć  ces questions et nous les connaissons. Cependant une parole de JĆ©sus m’a apportĆ© derniĆØrement, lumiĆØre et rĆ©confort, un grand rĆ©confort. JĆ©sus l’a dite au bon larronĀ : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis[1].Ā Ā» Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Aujourd’hui, donc immĆ©diatement, tout de suite aprĆØs la mort. […] Que devons-nous donc dĆ©duire de ces pensĆ©esĀ ? EfforƧons-nous de vivre pour que nous soit dit aussi cet « aujourd’hui » : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis.Ā Ā» Mais nous savons qu’il sera donnĆ© Ć  celui qui aĀ : « À qui a, il sera donnĆ©[2].Ā Ā» Si ici, sur terre, nous sommes, par amour pour Dieu, Paradis pour nos frĆØresĀ ; si nous sommes joie, rĆ©confort, consolation, soutien, pour les personnes, pour notre Œuvre, pour l’Église, pour le monde, le Seigneur nous accordera le Paradis. […]

Chiara Lubich

(Extrait d’une tĆ©lĆ©confĆ©rence, Rocca di Papa, le 10Ā mai 1990.) [1] Lc 23,Ā 43 [2] Mt 13,Ā 12

L’Ɖvangile vĆ©cu : des pierres vivantes pour une sociĆ©tĆ© fraternelle

Comme les disciples, Ā tous les chrĆ©tiens ont une mission : tĆ©moigner avec douceur, d’abord par la vie et ensuite aussi par la parole, de l’amour de Dieu qu’ils ont eux-mĆŖmes rencontrĆ©, afin qu’il devienne une rĆ©alitĆ© joyeuse pour beaucoup, pour tous. Dans une sociĆ©tĆ© souvent marquĆ©e par la recherche de la rĆ©ussite et de l’autonomie Ć©goĆÆste, les chrĆ©tiens sont appelĆ©s Ć  montrer la beautĆ© de la fraternitĆ©, qui reconnaĆ®t le besoin de chacun et met en marche la rĆ©ciprocitĆ©. Un projet de loi Je travaille comme gĆ©omĆØtre Ć  la prĆ©fecture de ma ville et en mĆŖme temps je me rends dans un quartier pauvre pour une activitĆ© de promotion humaine. Vu les conditions prĆ©caires des personnes qui y vivent, je me suis rendu compte que lorsqu’il s’agissait d’Ć©largir une rue ou de dĆ©molir certains bĆ¢timents, les matĆ©riaux rĆ©cupĆ©rĆ©s Ć©taient souvent simplement utilisĆ©s pour niveler le sol. Pourquoi ne pas les utiliser pour amĆ©liorer les logements des plus pauvres ? Mais pour cela il Ć©tait nĆ©cessaire deĀ  voter une loi municipale spĆ©cifique. Mon directeur a aimĆ© l’idĆ©e et, aprĆØs s’en ĆŖtre rendu sur place, il a pris les contacts nĆ©cessaires ; et une fois que le prĆ©fet de la ville a acceptĆ© notre proposition, un projet de loi a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ© et immĆ©diatement approuvĆ©. Le maire est aujourd’hui autorisĆ© Ć  donner aux organismes d’aide sociale les matĆ©riaux inutilisĆ©s pour des raisons techniques, des matĆ©riaux prĆ©cieux pour ceux qui vivent dans des baraques sans aucune possibilitĆ© de les amĆ©liorer. (G. A. – BrĆ©sil) Savoir pardonner Dans mon pays la guerre civile Ā avait causĆ© du chagrin et de la souffrance, y compris dans ma famille. Mon pĆØre et mon frĆØre ont Ć©tĆ© parmi les victimes de la guĆ©rilla ; mon mari subissait encore les consĆ©quences d’un passage Ć  tabac. En tant que chrĆ©tienne, j’aurais dĆ» pardonner, mais en moi la douleur et le ressentiment grandissaient. Ce n’est que grĆ¢ce au tĆ©moignage que j’ai reƧu de certains chrĆ©tiens authentiques que j’ai pu prier pour ceux qui nous avaient tant fait souffrir. Dieu a mis ma cohĆ©rence Ć  l’Ć©preuve lorsque, une fois la paix revenue dans le pays, de la capitale où nous avions dĆ©mĆ©nagĆ©, nous nous sommes rendus dans ma ville natale, qui Ć©tait restĆ©e entre les mains du pouvoir de la guĆ©rilla pendant douze ans. Pour les enfants, qui avaient plus souffert que d’autres, nous avons organisĆ© une fĆŖte Ć  laquelle de nombreuses personnes ont assistĆ©. C’est alors seulement que j’ai rĆ©alisĆ© que, parmi les autoritĆ©s prĆ©sentes, certaines avaient Ć©tĆ© impliquĆ©es dans la guĆ©rilla. Peut-ĆŖtre que parmi elles se trouvaient les responsables de la mort de mes parents. Une fois dĆ©passĆ© ce premier mouvement de rĆ©bellion, j’aiĀ  senti une grande paix dans mon cœur et je suis allĆ©e leur offrir un verre Ć  eux aussi. (M. – San Salvador) Les nuances de la douleur De retour en Italie aprĆØs une expĆ©rience comme Ā mĆ©decin dans une vallĆ©e du Cameroun, mon attention s’est portĆ©e vers les personnes souffrant de maladies incurables et d’affections chroniques dĆ©bilitantes. Des convictions profondes sont nĆ©es en moi au fil des ans. Une premiĆØre concerne les nuances infinies de la douleur, qui n’est jamais Ć©gale. Chaque douleur, comme chaque homme, est unique. Autre impression forteĀ : celle des petites attentes quotidiennes insĆ©rĆ©es dans la grande attente du rendez-vous final. Mais j’ai dĆ©couvert une rĆ©alitĆ© encore plus importante: ces patients, mis Ć  nu par la souffrance, m’apparaissent comme des pierres vivantes dans la construction de l’humanitĆ© et de ses valeurs. Ils sont revĆŖtus d’une dimension infinie, mais aussi transparente ; ils sont porteurs d’une lumiĆØre particuliĆØre, celle de Dieu. Il semble s’incarner dans ces existences disloquĆ©es. Souvent, les paroles des mourants semblent ĆŖtre dictĆ©es par Lui. Je suis de plus en plus convaincu que – comme le dit Simone Weil – l’humanitĆ©, si elle Ć©tait privĆ©e de ces personnes, n’aurait aucune idĆ©e de Dieu. (C. – Italie)

                                                            Témoignages choisis par Stefania Tanesini

 (extraits de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VI, n°3, mai-juin 2020)

Report de l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale ordinaire de l’Œuvre de Marie

Elle aura lieu du 24 janvier au 7 fĆ©vrier 2021. En raison de l’urgence sanitaire provoquĆ©e par le Covid-19, avec l’approbation du DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie, l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale de l’Œuvre de Marie (Mouvement des Focolari) – qui Ć©tait prĆ©vue pour le mois de septembre 2020 – a Ć©tĆ© reportĆ©e du 24 janvier au 7 fĆ©vrier 2021. Il convient de rappeler que l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale est convoquĆ©e ordinairement tous les six ans ou de maniĆØre extraordinaire lorsque des raisons nĆ©cessitent ses dĆ©libĆ©rations (Statuts GĆ©nĆ©raux, art. 73, 75). Ce qui se passe Ć  l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©raleĀ : Quatre tĆ¢ches principales (SG, art. 74) sont confiĆ©es Ć  l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©raleĀ :

  • Elire la PrĆ©sidente, le CoprĆ©sident, les Conseillers et les Conseillers gĆ©nĆ©raux ;
  • DĆ©libĆ©rer sur les modifications des Statuts gĆ©nĆ©raux de l’Œuvre de Marie qui sont ensuite soumises Ć  l’approbation du DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie ;
  • DĆ©libĆ©rer sur la modification des RĆØglements des subdivisions et du RĆØglement de l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale;
  • DĆ©libĆ©rer sur des thĆØmes recueillis et ordonnĆ©s par le Centre de l’Œuvre de Marie, qui lui sont prĆ©sentĆ©s Ć  l’initiative du PrĆ©sident, du Conseil gĆ©nĆ©ral, d’une section, d’une branche ou d’un mouvement. Chaque participant Ć  l’AssemblĆ©e peut proposer que d’autres thĆØmes relatifs Ć  la vie de l’Œuvre soient examinĆ©s.

Le prĆ©ambule de Chiara Chiara Lubich a voulu Ć©crire un prĆ©ambule aux Statuts GĆ©nĆ©raux, pour donner un sens aux contenus des Statuts, et donc aussi Ć  l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale : « Le prĆ©ambule de toute autre rĆØgle – la charitĆ© mutuelle et constante, qui rend possible l’unitĆ© et apporte la prĆ©sence de JĆ©sus dans la collectivitĆ©, fonde dans tous ses aspects la vie des personnes qui font partie de l’Œuvre de Marie. Norme des normes, elle est le prĆ©ambule de toute rĆØgle. Ā» (SG, p.7).

Bureau de Communication des Focolari

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Sarah et sa grossesse

Sarah et sa grossesse

Jully et Ricardo, un couple pĆ©ruvien, et leur aide mĆ©nagĆØre : des sacrifices et des difficultĆ©s qui se sont vite transformĆ©s en amour Ć  la lumiĆØre de celui de Dieu. AprĆØs une expĆ©rience vĆ©cue en Italie, Ć  la “Scuola Loreto“, l’Ć©cole internationale pour les familles situĆ©e Ć  Loppiano, la CitĆ© pilote des Focolari en Italie, nous sommes rentrĆ©s au PĆ©rou avec le dĆ©sir de vivre l’idĆ©al Ć©vangĆ©lique que nous y avions connu. Nous nous sommes installĆ©s Ć  Lambayeque, une petite ville tranquille au nord-ouest du Pays. Nous avons engagĆ© une aide mĆ©nagĆØre, Sarah, qui, au bout d’un certain temps, nous a informĆ©s qu’elle Ć©tait enceinte. Elle a expliquĆ© qu’elle avait dissimulĆ© la nouvelle parce qu’elle avait Ć©tĆ© licenciĆ©e de ses prĆ©cĆ©dents emplois pour cette mĆŖme raison. En l’Ć©coutant, il nous est venu Ć  l’esprit une chose que nous avions apprise Ć  l’Ć©cole familles : que JĆ©sus assumait et rachetait chaque situation douloureuse dans son Abandon sur la Croix, transformant la douleur en amour. Nous avons pu voir dans cette situation un visage de cet abandon et notre rĆ©ponse a Ć©tĆ© de la consoler et de l’assurer que nous l’aiderions pour la naissance de son enfant. En plus de la grossesse, elle a eu d’autres difficultĆ©s car le pĆØre de son enfant Ć©tait un soldat de l’armĆ©e qui l’avait abandonnĆ©e et elle aussi avait fui la maison de ses parents par peur. Nous avons dĆ©couvert la caserne de ce soldat et on nous a dit qu’il avait Ć©tĆ© Ā dĆ©placĆ© dans une caserne Ć©loignĆ©e, dans la jungle amazonienne. Il n’y avait aucun moyen de le contacter. Afin de lui permettre d’accoucher Ć  l’hĆ“pital, nous avons demandĆ© l’aide des services sociaux pour qu’ une sage-femme la suive en vue de la naissance. Mais elle Ć©tait dĆ©sespĆ©rĆ©e et pensait qu’elle allait abandonner son bĆ©bĆ© car elle se sentait seule et incapable de l’Ć©lever. Nous l’avons aidĆ©e Ć  comprendre que son enfant Ć©tait un don de Dieu et que Sa providence l’aiderait toujours. Avec nos enfants, nous l’aidons Ć©galement Ć  se rĆ©concilier avec son pĆØre et Ć  retrouver sa famille, en attendant l’arrivĆ©e de son enfant avec espoir et en se prĆ©parant Ć  l’accouchement Ć  la suite des contrĆ“les mĆ©dicaux. Sarah est restĆ©e avec nous jusqu’Ć  la naissance de son fils, aprĆØs quoi elle a pu rentrer chez elle. Dans cette expĆ©rience, l’amour de Dieu nous a accompagnĆ©s Ā pour aider cette maman Ć  ne pas se sĆ©parer de son enfant,Ā  Ć  se rĆ©concilier et Ć  bĆ©nĆ©ficier du soutien de sa famille. Lorsque nous vivions Ć  Lambayeque, elle nous rendait toujours visite avec son enfant et nous l’avons vu grandir. Nous continuons Ć  lui envoyer des vĆŖtements et des fournitures. Elle et son pĆØre nous ont toujours exprimĆ© leur gratitude et, chose encore plus belle, nous l’avons vue Ć  quel point cette maternitĆ© l’avait rendue heureuse. Nous gardons dans le coeur l’immense joie d’avoir aimĆ© cette jeune femme comme l’Évangile nous y invite et de voir comment cette situation douloureuse s’est transformĆ©e en un amour authentique.

                                                                       Ricardo et July Rodríguez (Trujillo, Pérou)

 

LĆ , maintenant !

Le texte de Chiara Lubich, ci-dessous, nous aide Ć  voir notre rĆ©alitĆ© telle qu’elle se prĆ©sente, aux yeux de Dieu, indĆ©pendamment des circonstances extĆ©rieures dans lesquelles nous nous trouvons et qui peuvent parfois ĆŖtre trĆØs douloureuses. JĆ©sus aussi, Ć  l’heure de sa Passion, a continuĆ© Ć  se tourner vers le PĆØre et Ć  se conformer Ć  sa volontĆ©. Et grĆ¢ce Ć  cette attitude, il est devenu le RessuscitĆ©, le Sauveur. […] Nous avons compris que chacun de nous, de toute Ć©ternitĆ©, est une Parole de Dieu. En effet, comme l’affirme saint PaulĀ : « Le PĆØre nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde[1].Ā Ā» Et, Ć  un autre endroit, toujours en parlant de nous, il ajouteĀ : « Ceux que, d’avance, [Dieu] connaissait[2]… » Alors, nous avons compris que, puisque nous sommes Parole de Dieu, il nous faut avoir un seul comportement, le plus intelligentĀ : ĆŖtre sans cesse, comme le Verbe – Parole par excellence –, « tournĆ©sĀ Ā» vers le PĆØre, ce qui signifie vers Sa volontĆ©. C’est ainsi, d’ailleurs, que nous pouvons nous rĆ©aliser pleinement et acquĆ©rir notre pleine libertĆ© car, de cette maniĆØre, nous laissons vivre notre vĆ©ritable moi. Or, pour bien le vivre, quand nous faut-il ĆŖtre dans cette attitudeĀ ? Vous connaissez la rĆ©ponseĀ : dĆØs maintenant, dans l’instant prĆ©sent. C’est dans le prĆ©sent que se vit la volontĆ© de Dieu. C’est dans le prĆ©sent qu’il nous faut vivre tournĆ©s vers le PĆØre. Dans l’instant prĆ©sent, qui est un aspect essentiel de notre spiritualitĆ©, de notre « ascĆØseĀ Ā». Impossible, en effet, de nous passer de cet instant prĆ©sentĀ ! Cette maniĆØre de vivre est typiquement Ć©vangĆ©lique. L’évangĆ©liste Matthieu rapporte les paroles suivantes de JĆ©susĀ : « Ne vous inquiĆ©tez donc pas pour le lendemainĀ : le lendemain s’inquiĆ©tera de lui-mĆŖme. ƀ chaque jour suffit sa peine[3].Ā Ā» […] Remettons-nous, alors, Ć  vivre le plus possible la volontĆ© de Dieu, dans l’instant prĆ©sent. […] Rappelons-nous enfin que […] la volontĆ© de Dieu qu’il nous faut rĆ©aliser avant tout et Ć  chaque instant de notre journĆ©e, est l’amour rĆ©ciproqueĀ : nous aimer, comme JĆ©sus nous a aimĆ©s. C’est cela qui nous renouvelle constamment.

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Chiara Lubich

(Extrait d’une confĆ©rence tĆ©lĆ©phonique, Rocca di Papa, 21Ā dĆ©cembre 1996.) [1] EpĀ 1,Ā 4-5. [2] RmĀ 8,Ā 29. [3] MtĀ 6,Ā 34.

Ɖvangile vĆ©cu : un amour qui est accueil

Chiara Lubich Ć©crivaitĀ : « JĆ©sus a Ć©tĆ© la manifestation de l’amour pleinement accueillant du PĆØre du ciel pour chacun d’entre nousĀ ; nous devons avoir, par consĆ©quent, cet amour les uns pour les autres. (…) L’accueil de l’autre, de celui qui est diffĆ©rent de nous, est Ć  la base de l’amour chrĆ©tien. C’est le point de dĆ©part, le premier pas dans la construction de cette civilisation de l’amour, de cette culture de la communion Ć  laquelle JĆ©sus nous appelle tout particuliĆØrement aujourd’hui[1]Ā». Travail de recherche Je travaillais sur une recherche et j’avais une date limite pour la remettre quand la voisine frappe Ć  la porteĀ ; elle me demande de tenir compagnie Ć  son mari malade pendant qu’elle fait les courses. Je connais la situation et je ne peux pas lui refuser. Il commence Ć  me parler de son passĆ©, de ses annĆ©es d’enseignement… Pendant que je l’Ć©coute, me vient spontanĆ©ment Ć  l’esprit mon travail interrompu. Le conseil d’un ami fait irruption: savoir Ć©couter son prochain par amour est un art qui requiert le vide intĆ©rieur. J’essaye de l’appliquer en Ć©tant entiĆØrement prĆ©sent. ƀ un moment donnĆ©, il s’intĆ©resse Ć  moi et m’interroge sur mon travail. Entrant dans le vif du sujet, il me conseille d’aller dans sa bibliothĆØque chercher un carnet de notes qu’il avait prises lors d’une confĆ©rence sur la matiĆØre dont je m’occupe. Je le trouve et nous commenƧons Ć  en parler. J’ai ainsi acquis de nouveaux Ć©lĆ©ments pour comprendre plus clairement comment conclure ma recherche. Et dire que j’avais eu peur de perdre mon temps ! (Z. I. – France) PrĆ©parez-vous Ć  … vivreĀ ! Lorsque le mĆ©decin m’a annoncĆ© qu’il n’y avait plus rien Ć  faire, c’Ć©tait comme si toutes les lumiĆØres s’éteignaient et que je me retrouvais dans la nuit. En rentrant chez moi, j’ai pris la direction de l’Ć©glise. J’y suis restĆ© en silence tandis que les pensĆ©es tourbillonnaient dans ma tĆŖte. Puis, comme une voix, une pensĆ©e s’est formĆ©e dans ma tĆŖte : « Ce n’est pas Ć  la mort que tu dois te prĆ©parer mais Ć  la vie!Ā Ā» ƀ partir de cet instant, j’ai essayĆ© de bien faire chaque chose, d’ĆŖtre gentil avec tout le monde, sans me laisser distraire par ma douleur et en Ć©tant prĆŖt Ć  accueillir les autres. J’ai commencĆ© Ć  vivre des journĆ©es pleines. Je ne sais pas combien de temps il me reste Ć  vivre mais l’annonce de la mort m’a rĆ©veillĆ© d’un sommeil. Et je vis maintenant dans une sĆ©rĆ©nitĆ© inattendue. (J.P. – Slovaquie) Transfusion directe Je suis infirmiĆØre. J’apprends qu’une patiente se trouve dans un Ć©tat dĆ©sespĆ©rĆ©. Pour tenter de la sauver, il faudrait du sang d’un groupe qu’on ne trouve pas depuis plusieurs jours. Je cherche parmi mes diffĆ©rents amis et connaissances, je continue mes recherches Ć  travers mes collĆØgues de travail. Rien Ć  faire. Je suis sur le point d’abandonner. Je pense alors Ć  JĆ©sus et je lui demandeĀ : « Tu sais que j’ai essayĆ© de faire toute ma part et je sais que tu peux tout si tu veuxĀ Ā». C’est l’heure de fermer le service et le mĆ©decin que j’assiste est Ć  peine parti qu’une jeune femme arrive pour une visite mĆ©dicale. Je ne peux pas la renvoyer, qui sait d’où elle vient. Je me prĆ©cipite pour appeler le mĆ©decin qui, contrairement Ć  d’autres fois, est disposĆ© Ć  revenir Ć  la clinique. Je commence Ć  remplir l’ordonnance, je lui demande une piĆØce d’identitĆ© et la dame me remet sa carte de l’Association des donneurs de sang. J’en ai le souffle coupĆ©, j’ai ma question en tĆŖte : et si elle avait ce groupe sanguin ? Et si elle acceptait ? C’est exactement ainsi que cela se passe! Quelques heures plus tard, la dame se trouve au chevet de la malade pour une transfusion directe. (A. – Italie)

par Stefania Tanesini

(extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, annĆ©e VI, n.3, mai-juin 2020)   [1] Cf. C. Lubich, Parola di Vita dicembre 1992, in eadem, Parole di Vita, a cura di Fabio Ciardi (Opere di Chiara Lubich 5; CittĆ  Nuova, Roma 2017) pp. 513-514.    

Des petits pas de fraternitƩ dans la pandƩmie

Des petits pas de fraternitƩ dans la pandƩmie

Nous continuons Ć  partager les rĆ©cits de solidaritĆ© de nombre d’entre nous, des communautĆ©s des Focolari dans les pays qui sont encore en train d’affronter la bataille contre le Covid-19. Si dans quelques pays, on est retournĆ©s Ć  la « quasiĀ Ā» normalitĆ©, dans d’autres au contraire, le niveau de la pandĆ©mie est encore Ć©levĆ©. MalgrĆ© celui-ci, des rĆ©cits de fraternitĆ© continuent Ć  nous parvenir de la communautĆ© des Focolari d’un peu partout dans le monde. Le BrĆ©sil est actuellement le pays le plus touchĆ© par le covid-19. La communautĆ© des Focolari elle aussi n’a jamais arrĆŖtĆ© de penser Ć  ceux qui sont le plus en difficultĆ© et des actions, des collaborations sont nĆ©es aussi en rĆ©seau avec d’autres organisations, afin d’aider les personnes les plus touchĆ©es. Les diffĆ©rentes communautĆ©s de Focolari prĆ©sentes en diffĆ©rents points du pays ont avant tout posĆ© le regard au sein mĆŖme des communautĆ©s, Ć  ceux qui, parmi eux sont le plus en train de souffrir de la crise. Un rapide recensement a Ć©tĆ© fait des besoins les plus urgents, et, par le biais de la communion et par le soutien financier ou matĆ©riel, on prĆ©voit de rĆ©ussir Ć  aider pour les nĆ©cessitĆ©s de deux ou trois mois. De plus, les entrepreneurs pour une Ɖconomie de Communion ont lancĆ© une rĆ©colte de fonds pour les communautĆ©s les plus pauvres. Des Ɖtats-Unis, Matteo raconteĀ : « Lorsque le Covid-19 commenƧa sa terrible et rapide propagation, en tant que staff de la revue Living City Press, nous nous sommes demandĆ©sĀ : que pouvons-nous faire, en plus de suivre toutes les recommandations des autoritĆ©s civilesĀ ? Comment pouvons-nous aider les gens et surmonter la criseĀ ? Il fut tout de suite Ć©vident que la distanciation sociale n’allait pas empĆŖcher d’aimer. Ainsi avons-nous crƩƩ une sĆ©rie de vidĆ©os, webinar et interviews avec l’hashtag #Daretocare, pour inspirer et encourager tout le monde Ć  se mettre en contact pendant ces semaines difficiles. Nous avons demandĆ© aux gens de partager en 1 ou 2 minutes, comment « ils osent s’en prĆ©occuperĀ Ā». C’est ainsi qu’une femme a racontĆ© que lorsqu’elle faisait du shopping, elle a vu les gens pris de panique. Et donc, au lieu d’acheter deux gros paquets de poulets Ć  peine arrivĆ©s au supermarchĆ©, , elle n’en a pris qu’un pour laisser les autres paquets aux autres. Un pharmacien a quant Ć  lui dĆ©cidĆ© de rester ouvert pour servir ses clients, mais il n’avait pas les dispositifs de sĆ©curité : «  Lorsque la crise a commencĆ©, nous n’avions pratiquement aucun masque et aucun gantĀ Ā» a-t-il dit. Il a donc partagĆ© ses prĆ©occupations avec ses clients, qui ont eux-mĆŖmesĀ  apportĆ© des masques qu’ils pouvaient Ć©pargner. Une famille de cinq personnes a aussi enregistrĆ© sa nouvelle routine quotidienneĀ : en travaillant et suivant des cours online de la maison, la fille s’entraĆ®ne pour maintenir la forme pour l’athlĆ©tisme lĆ©ger de l’annĆ©e prochaine, alors que tous essaient de nouvelles recettes pour aimer les voisins les plus proches de la maison. Et les vidĆ©os continuent Ć  arriverĀ !Ā Ā» Ulrike, une psychiatre raconteĀ :Ā Ā«Je suis employĆ©e au Bureau des soins de santé d’Augsbourg en Allemagne. Je suis actuellement au tĆ©lĆ©phone pour rĆ©pondre aux questions des citoyens. Un jour, j’ai Ć©tĆ© particuliĆØrement Ć  l’écoute lors de la conversation avec une dame. J’ai insistĆ© pour aller Ć  la rencontre de la prĆ©occupation de cette dame jusqu’à ce que j’aie pu lui procurer une information importante. Dans l’aprĆØs-midi arrive un mailĀ : «  ChĆØre Doctoresse, mon mari et moi-mĆŖme dĆ©sirons vous remercier encore une fois de tout cœur pour votre extraordinaire Ć©coute. Si tout le monde se comportait bien et Ć©tait aussi disponible comme vous l’avez Ć©tĆ© avec nous en cette pĆ©riode difficile, il y aurait moins de problĆØmesĀ Ā». De Buenos Aires en Argentine, Carlos raconte que « Depuis juillet 2019 la communautĆ© juive Bet El, aprĆØs la mort Ć  cause du froid d’un sans abri, a lancĆ© une campagne d’aide aux pauvres intitulĆ©e « ne pas avoir froid face au froidĀ Ā». Nos amis chrĆ©tiens, en particulier nos frĆØres focolari sont venus nous aider Ć  partager la nourriture aux sans abris. Il ne s’agit pas de dialogue, mais de vie partagĆ©eĀ Ā». Avec le coronavirus, nous ne pouvions plus sortir en rue. Que faireĀ ? « Ainsi est nĆ© le projet ā€˜Un plat en plus pour les affamĆ©s en quarantaine’. Une fois de plus ensemble, juifs et chrĆ©tiens, la Bet El Community et les Focolari se sont embarquĆ©s dans la tĆ¢che sacrĆ©e d’aimer notre prochain et de ne pas le nĆ©gligerĀ Ā» conclut Carlos. A Montevideo en Uruguay, une directrice d’école fondamentale raconteĀ : « A travers un partenariat avec l’État, nous aidons les enfants de 48 familles pour leur donner un repas de midi. Avec la suspension des cours Ć  cause du CovidĀ , a surgi le problĆØme de l’alimentation pour ces enfants. J’ai commencĆ© Ć  prier et Ć  avoir davantage confiance en Dieu. Et c’est ainsi que grĆ¢ce Ć  une fondation, et Ć  quelques amis de l’Inde, (L’Institut National pour l’alimentation), des ressources sont arrivĆ©es pour distribuer des paniers alimentaires pour au moins un moisĀ Ā».Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā 

Lorenzo Russo

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Pour dire MERCI

Pour dire MERCI

Une nouvelle vidĆ©o du Gen Verde dĆ©diĆ©e Ć  Chiara Lubich Ce n’est ni Ć©vident ni superficiel. Dire merci Ć  quelqu’un est Ć  la fois simple et profond. C’est dans ce but que le Gen Verde a publiĆ© sur YouTube la nouvelle vidĆ©o de la chanson Ā« Che siano uno Ā» (Qu’ils soient un). Une chanson dĆ©diĆ©e Ć  Chiara Lubich et Ć  son idĆ©al, la fraternitĆ© universelle. Une vidĆ©o qui veut la rappeler en cette annĆ©e où nous cĆ©lĆ©brons le centenaire de sa naissance. Adriana du MexiqueĀ dit: « Avec cette vidĆ©o, nous ne voulons pas cĆ©lĆ©brer ou nous souvenir de Chiara Lubich comme on le fait en famille en feuilletant les albums qui racontent les Ć©vĆ©nements et les rĆ©cits importants ; aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel pour nous que beaucoup de personnes puissent la rencontrer dans l’actualitĆ© de la sociĆ©tĆ©, dans cet idĆ©al qui est le sien et le nĆ“tre, idĆ©al qui s’est incarnĆ© dans les diffĆ©rentes sphĆØres de la vie civile, religieuse et politique. Nous la rappelons parce que c’est elle qui a donnĆ© naissance au Gen Verde, c’est elle qui l’a guidĆ© dans ses premiers pas, c’est elle qui a donnĆ© les premiers instruments d’où tout a commencĆ© ! Un bon nombre d’entre nous ont Ć©tĆ© fascinĆ©es par ses gestes, ses paroles et sa vieĀ ; nous estimons aujourd’hui que nous devons ĆŖtre les tĆ©moins authentiques et crĆ©dibles de son messageĀ Ā». Cet idĆ©al fort, nĆ© sous les bombes de la Seconde Guerre mondiale, est encore plus actuel aujourd’hui, où la tĆ©lĆ©vision et les rĆ©seaux sociaux nous relatent des vagues de racisme et de discrimination. Si l’urgence du covid-19 est discrĆØtement affrontĆ©e sur certains continents, il est Ć©galement vrai que dans d’autres, le fossĆ© s’est creusĆ© entre les riches et les pauvres, les noirs et les blancs, entre les personnes qui peuvent bĆ©nĆ©ficier des soins mĆ©dicaux indispensables pour survivre et ceux qui tombent comme des quilles au milieu de la rue. « Nous sommes pleinement convaincues que la fraternitĆ© universelle – explique BĆ©atrice de CorĆ©e – est possible et n’est pas une utopie ; c’est ce que nous vivons tous les jours et nous essayons de transformer nos expĆ©riences en musique. Il s’agit souvent de poser des gestes simples, qui ne vont pas de soi mais qui font tomber les prĆ©jugĆ©s ou les barriĆØres culturellesĀ Ā». C’est ce qu’a fait Chiara Lubich depuis 1943, annĆ©e de la fondation du mouvement des Focolari. Pas Ć  pas, avec constance et tĆ©nacitĆ©, avec ses amis, elle a construit des relations nouvelles, profondes et mĆŖme rĆ©volutionnaires, en commenƧant dans sa ville d’origine (Trente, Italie) puis dans le monde entier. Le Gen Verde a capturĆ© dans la vidĆ©o d’importantes photos : Chiara avec des juifs, des sikhs, des hindous, des musulmans et aussi des hautes personnalitĆ©s de deux tribus du Cameroun. Des images qui relatent des moments historiques qui resteront Ć  jamais dans l’histoire de l’humanitĆ©. « Certes, le plus grand merci que nous puissions exprimer Ć  Chiara – explique Nancy des Ɖtats-Unis – est de vivre pour son idĆ©al ; par cette vidĆ©o, nous voulons vraiment lui dire un immense merci ; c’est elle qui nous a fait naĆ®tre, sans elle le Gen Verde n’existerait pas. Pour visionner la vidĆ©o, cliquez ici : https://youtu.be/A3xuaqtkOj8

Tiziana Nicastro

« Sans les personnes Ć¢gĆ©es, il n’y a pas de futurĀ Ā»

Maria Voce fait aussi partie des signataires de l’appel lancĆ© par la CommunautĆ© de Saint Ɖgide pour rĆ©-humaniser nos sociĆ©tĆ©s. L’invitation Ć  le diffuser et Ć  le signer pour requĆ©rir l’attention de tous sur les graves conditions des personnes Ć¢gĆ©es suite au dĆ©sastre provoquĆ© par la pandĆ©mie. Non Ć  des soins de santĆ© sĆ©lectifs, non Ć  la « culture du rejetĀ Ā», non Ć  toute expropriation des droits de l’individuĀ ; oui au contraire, Ć  la paritĆ© du traitement et au droit universel des soins de santĆ©. Ā«Que la valeur de la vie soit Ć©gale pour tous. Celui qui dĆ©prĆ©cie cette faible et fragile personne Ć¢gĆ©e, se prĆ©pare Ć  les dĆ©valoriser toutesĀ Ā». C’est une culture de la vie sans ristournes que l’appel international « Sans les personnes Ć¢gĆ©es, il n’y a pas de futur, pour rĆ©-humaniser nos sociĆ©tĆ©s – Contre un systĆØme de santĆ© sĆ©lectifĀ Ā» soutient et a relancĆ© il y a quelques jours, le 15 juin dernier, Ć  l’occasion de la JournĆ©e mondiale contre les abus sur les personnes Ć¢gĆ©es, que Saint Ɖgide a cĆ©lĆ©brĆ© dans tous les pays où il est prĆ©sent. Parmi les nombreuses excellentes adhĆ©sions, il y a celles de l’économiste des Ɖtats-Unis, Jeffrey Sachs, l’écrivaine italo-britannique Simonetta Agnello Hornby, le philosophe allemand Jurgen Habermas, le sociologue espagnolĀ  Manuel Castells et puis Stefania Giannini, directrice gĆ©nĆ©rale adjointe de l’UNESCO, en plus du fondateur de la CommunautĆ© de Saint Ɖgide,Ā  Andrea Riccardi, qui est aussi le premier signataire. La prĆ©sidente des Focolari a Ć©galement adhĆ©rĆ© et signĆ©, tout en invitant les communautĆ©s du mouvement dans le monde Ć  faire de mĆŖme afin de requĆ©rir l’attention, surtout de l’Europe, sur les conditions des personnes Ć¢gĆ©es. « Je partage ce qui est dĆ©noncĆ© dans l’appel et c’est-Ć -dire, l’émergence, face aux dramatiques conditions sanitaires que le Covid-19 a rĆ©vĆ©lĆ©, d’un dangereux modĆØle que promeut un systĆØme de santĆ© sĆ©lectif qui en fait justifierait le choix de soigner les plus jeunes, en sacrifiant les personnes Ć¢gĆ©es. Une sociĆ©tĆ© sans les personnes Ć¢gĆ©es ne peut s’appeler d’une telle faƧonĀ ; une sociĆ©tĆ© qui ne peut bĆ©nĆ©ficier de l’indispensable rapport intergĆ©nĆ©rationnel est une sociĆ©tĆ© pauvre, tronquĆ©e, incapable de se projeter et de rĆ©aliser un futur meilleur pour tous, inclusif, car fruit de diversitĆ©s qui se rencontrentĀ Ā». « L’appel – lit-on dans une note diffusĆ©e par la CommunautĆ© de Saint Ɖgide – naĆ®t de l’amĆØre constatation du nombre trĆØs Ć©levĆ© de victimes du Covid-19 parmi la population des personnes Ć¢gĆ©es, en particulier parmi les personnes prĆ©sentes dans les instituts et dans les maisons de repos, et propose un changement radical de mentalitĆ© qui mĆØne Ć  de nouvelles initiatives sociales et sanitairesĀ Ā». Un rapport de l’OMS rĆ©vĆØle, dĆ©jĆ  en 2018, que justement « dans les institutions les taux d’abus sont beaucoup plus Ć©levĆ©s par rapport aux milieux communautairesĀ Ā» et incluent diffĆ©rentes maltraitances parmi lesquelles « des restrictions physiques, des privations de la dignitĆ©, des obligations d’exĆ©cutions de tĆ¢ches quotidiennes, un approvisionnement pour l’assistance insuffisant, de la nĆ©gligence et un abus Ć©motionnelĀ Ā». La situation s’est aggravĆ©e pendant la pandĆ©mie du Civid-19 en dĆ©terminant, comme on le sait, un taux trĆØs Ć©levĆ© de victimes au sein des institutions, environ le double, par rapport aux personnes Ć¢gĆ©es vivant Ć  la maison, selon les donnĆ©es que possĆØde l’Institut supĆ©rieur des soins de santĆ©. A cet effet, lors de la JournĆ©e mondiale contre les abus commis aux personnes Ć¢gĆ©es, le Mouvement des Focolari s’est uni Ć  la CommunautĆ© de Saint Ɖgide, pour le soutien Ć  l’appel international et Ć  la promotion d’une « rĆ©volte morale afin que l’on change de direction quant aux soins prodiguĆ©s aux personnes Ć¢gĆ©esĀ Ā», en reproposant aussi aux administrations publiques et locales, la mise en œuvre d’un systĆØme qui privilĆ©gie les soins de santĆ© Ć  domicile et l’assistance pour la population Ć¢gĆ©e.

Stefania Tanesini

SignezĀ  l’appel ici