Mouvement des Focolari

La fraternitĆ© universelle en dialogue avec les personnes de convictions non religieuses – 1ĆØre PARTIE

Construire un monde uni sans distinction de race, de religion, de conditions Ć©conomiques et sociales. « En tant que Mouvement, en tant que nouvelle Œuvre nĆ©e dans l’Eglise, nous avons une vocation universelle, puisque notre devise est : « Que tous soient unĀ Ā». Nous ne pouvons pas nous passer de vous, parce que vous ĆŖtes dans le monde entier, sinon nous enlĆØverions la moitiĆ© ou au moins un tiers de l’humanitĆ© et nous l’exclurions, alors que nous disons « que tous soient unĀ Ā». C’est ainsi que la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich, explique en mai 1995 les raisons qui ont conduit le Mouvement Ć  rechercher et Ć  dĆ©velopper un dialogue avec les personnes qui ne se reconnaissent pas dans une croyance religieuse. Nous en parlons avec Luciana Scalacci, 73 ans, de Abbadia San Salvatore (Italie). Non croyante, elle est membre de la Commission internationale et italienne du Centre pour le Dialogue avec les personnes de convictions non religieuses des Focolari. Dans le Mouvement, la recherche du dialogue avec les personnes de convictions non religieuses est profondĆ©ment enracinĆ©e. Quelles sont les Ć©tapes les plus importantes ? Le « Centre pour le dialogue avec les non-croyantsĀ Ā» naĆ®t en 1978 et en 1979, pour la premiĆØre fois, des personnes de convictions non religieuses participent Ć  des rencontres promues par les Focolari. Chiara invite l’ensemble du Mouvement Ć  s’ouvrir aux non-croyants, estimant que nous sommes tous des « pĆ©cheursĀ Ā» et que nous pouvons donc faire un chemin commun de libĆ©ration et construire ensemble la fraternitĆ© universelle. En 1992, le Centre promeut la premiĆØre confĆ©rence internationale intitulĆ©e « Construire ensemble un monde uniĀ Ā». « Votre participation Ć  notre Œuvre est essentielle pour nousĀ Ā», dĆ©clare Chiara. « Sans vous (comme sans ses autres composantes), elle perdrait son identité ». En 1994 a lieu la deuxiĆØme confĆ©rence. Dans son message, Chiara dĆ©clare : « Notre but est de contribuer Ć  l’unitĆ© de tous, en partant de l’Amour pour chaque personne. Nous verrons donc combien l’aspiration Ć  la fraternitĆ© universelle et Ć  l’unitĆ© ” est grande dans l’HumanitĆ©, Ć  tous les niveaux. AprĆØs la mort de Chiara en 2008, la prĆ©sidente, Maria Voce, confirme Ć  plusieurs reprises que les personnes de convictions non religieuses sont un groupe essentiel du Mouvement. Dans les annĆ©es 1970, il n’est pas courant qu’un Mouvement d’inspiration chrĆ©tienne ouvre ses portes aux non-croyants… quels Ć©taient ses objectifs ? L’unitĆ© du genre humain, concrĆ©tiser « Que tous soient unĀ Ā», car le monde uni se construit avec les autres et non contre les autres. Sur quelle base repose la possibilitĆ© de construire un dialogue entre croyants et non-croyants ? Sur l’existence de valeurs communes, telles que la fraternitĆ©, la solidaritĆ©, la justice, l’aide aux pauvres. Le point commun est aussi le fait que nous avons tous une conscience personnelle qui nous permet de rĆ©flĆ©chir individuellement Ć  ces valeurs mais aussi de maniĆØre collective, pour qu’il devienne le patrimoine de tous. Avez-vous rencontrĆ© des difficultĆ©s sur ce chemin ? Dialoguer Ć  partir de diffĆ©rentes positions n’est pas toujours facile. Il est plus facile de se rĆ©fĆ©rer Ć  un contenu concret et de rĆ©aliser quelque chose de pratique car la pratique ne fait aucune distinction de couleur, de religion, d’idĆ©es. Les difficultĆ©s surviennent lorsque nous passons de la pratique aux valeurs, aux idĆ©ologies, aux superstructures. Le dialogue peut Ć©chouer. Mais ce n’est pas le cas. Chiara a demandĆ© aux croyants et Ć  nous “amis” d’ĆŖtre aussi ouverts d’esprit que possible, non pas pour faire un acte de charitĆ©, mais pour s’enrichir mutuellement et faire le voyage ensemble vers un monde meilleur.

Claudia Di Lorenzi

MƩdecin entre foi et travail

Gambriela- Bambrick-Santoyo travaille comme mĆ©decin en mĆ©decine interne. Elle est nĆ©e et a grandi au Mexique Ć  Mexico et est membre active et engagĆ©e de la communautĆ© des Focolari depuis 1987. Actuellement elle travaille en tant que Directrice du Programme AssociĆ© du service de MĆ©decine interne dans un hĆ“pital dans le Nord du New Jersey, aujourd’hui dans un pic de l’actuelle pandĆ©mie du coronavirus COVID-19. Voici un extrait de l’interview rĆ©alisĆ©e par cruxnow.com Gabriela, peux-tu nous dire dans quelle mesure ta foi catholique et la spiritualitĆ© des Focolari inspirent ta vocation Ć  ĆŖtre mĆ©decinĀ ? Ma vocation de catholique et faisant partie du mouvement des Focolari, et ma vocation de mĆ©decin sont insĆ©parables. Je suis nĆ©e catholique et j’ai connu le Mouvement des Focolari lorsque j’avais environ dix-huit ans. Cette rencontre a changĆ© ma vie parce cela a Ć©tĆ© la premiĆØre fois que je me suis sentie poussĆ©e Ć  vivre concrĆØtement l’Évangile de l’ « aime ton prochain comme toi-mĆŖmeĀ Ā». Cela m’a profondĆ©ment changĆ©e et a Ć©tĆ© ce qui a guidĆ© mes actions, que ce soit en tant que personne qu’en tant que mĆ©decin. Comment cela s’est-il passĆ© pour toi le fait d’être en premiĆØre ligne dans la pandĆ©mie COVID-19 lors du pic du New JerseyĀ ? Cela a mis ma foi Ć  rude Ć©preuve. Surtout la peur de la mort. Cela devient une possibilitĆ© trĆØs rĆ©elle lorsque tu vois tant de morts autour de toi. Une fois que tu dis oui Ć  l’appel de donner notre vie pour les autres, que nous tous, comme chrĆ©tiens nous avons, les grĆ¢ces pleuvent en toi et autour de toiĀ ! Elles le font vraimentĀ ! J’ai dĆ» aussi me demander ce que pouvait signifier « aimer les autres comme soi-mĆŖmeĀ Ā» lors de cette pandĆ©mie du COVID. Lorsque j’ai commencĆ© Ć  voir les patients, j’ai eu trĆØs peur. Je voulais entrer rapidement… et quitter la chambre le plus vite possible. Puis, coup de théâtreĀ : ma fille, une jeune fille saine de 18 ans, a Ć©tĆ© hospitalisĆ©e avec le COVID. Le soir, elle m’appelait en pleurant de sa chambre d’hĆ“pital en disantĀ : « Maman, j’ai perdu toute ma dignitĆ©. Je dois aller aux toilettes et ils ne me laissent pas sortir. Ils ne veulent pas entrer et continuent Ć  me repousser dans ma chambre et Ć  un certain moment j’ai pensĆ© que je devais me soulager par terre sur le carrelageĀ Ā». Entendre cela de ma propre fille m’a dĆ©truite, Charlie, et je me suis demandĆ© si j’étais en train de faire quelque chose de semblable avec mes patients. A ce moment-lĆ , j’ai dĆ©cidĆ© de changer la maniĆØre de donner pleinement ma vie Ć  mes patients, d’avoir plus de comprĆ©hension et de ne plus jamais leur faire sentir que je les abandonnais. Cela a dĆ» ĆŖtre difficile d’être ainsi confrontĆ©e Ć  la mort au rythme avec lequel tu l’as vue de prĆØs ces derniĆØres semaines. Pour nous tous, c’est tellement difficile seulement Ć  l’imaginer. C’est vrai, mais il arrive aussi des grĆ¢ces. Une de mes patientes de plus de quatre-vingt-dix ans, trĆØs malade, savait pratiquement qu’elle allait mourir Ć  cause du COVID-19 et Ć©tait dans la paix. Mon acte de misĆ©ricorde a constituĆ© dans le fait d’être lĆ  dans les derniers moments de sa vie. En passant du temps non seulement avec ma patiente mais Ć©galement avec sa famille au tĆ©lĆ©phone. Je n’oublierai jamais lorsque je lui ai dit que sa famille l’aimait beaucoup et qu’elle Ć©tait dans la paix, et qu’elle savait qu’elle Ć©tait prĆŖte et elle m’a serrĆ© la main. C’est cela la misĆ©ricorde. J’avais un autre patient avec lequel j’ai eu ce que j’appelle une « situation Ć  coup doubleĀ Ā». En plus d’être un patient COVID, il Ć©tait trĆØs agressif, pas trĆØs stable et il disait qu’il allait me donner un coup de poing si je ne faisais pas X ou Y . Je n’ai pas tout de suite rĆ©alisĆ© que cette personne Ć©tait aussi un fils de Dieu et que je devais le regarder avec patience, amour et misĆ©ricorde. Une fois qu’il a vu cela dans mes yeux, sa rage a commencĆ© Ć  s’évanouir. En voie de guĆ©rison dans un autre service, il s’est tournĆ© vers moi, m’a souri et m’a ditĀ : « Toi et [l’infirmiĆØre X] vous avez Ć©tĆ© les seules Ć  consacrer du temps Ć  m’expliquer les chosesĀ Ā». Que vous apportent votre robuste vie de priĆØre et vos engagements thĆ©ologiques par rapport Ć  la maniĆØre avec laquelle vous pratiquez la mĆ©decine en ces circonstancesĀ ? La priĆØre a toujours Ć©tĆ© un pilier central de ma vie et m’a permis de surmonter cette crise. C’est dans la priĆØre que je trouve paix et rĆ©confort. C’est dans la priĆØre que je me trouve en Dieu. Et puis, je participe aux rencontres hebdomadaires (rencontres zoom) avec ma communautĆ© des Focolari. Toutes ces choses mises ensemble sont pour moi comme l’armature qui me permet d’affronter cette crise. Ici vous pouvez lire l’interview complĆØteĀ : https://cruxnow.com/interviews/2020/04/doctor-balances-faith-work-in-coronavirus-hotspot/

PrĆ©fĆ©rer les “plus petits”

Une des nombreuses consĆ©quences du Coronavirus dans tous les pays, mais plus particuliĆØrement dans les pays les plus pauvres, est d’avoir enlevĆ© Ć  de nombreuses personnes ayant des emplois prĆ©caires ou occasionnels, leurs moyens de subsistance. Ā En cette pĆ©riode, il devient donc encore plus important de regarder autour de soi et de prendre les initiatives les plus variĆ©es en faveur de ceux qui sont dans le besoin. C’est l’ÉvangileĀ : c’est lĆ , dans les “petits”, que JĆ©sus nous attend. […]Ā Ā Ā Ā Ā Ā  JĆ©sus a une prĆ©fĆ©rence pour les pauvres, pour les “petits”. AprĆØs le triple reniement de Pierre[1], quand il lui pose cette triple questionĀ : « M’aimes-tu plus que ceux-ciĀ ?Ā Ā», Ć  la premiĆØre rĆ©ponse affirmative de Pierre, il conclutĀ : « Sois le berger de mes agneaux.Ā Ā» AprĆØs les deux autres, il affirme au contraireĀ : « Sois le pasteur de mes brebis.Ā Ā» Par “agneaux”, il entendrait – selon les exĆ©gĆØtes – les “petits“, les pauvres, ceux qui sont dans le besoinĀ et par “brebis”, tous les autres[2]. JĆ©sus dĆ©montrait ainsi avoir choisi l’option pour les pauvres bien avant que de nombreux Ć©vĆŖques des pays en voie de dĆ©veloppement surtout, ne la formulent et la proposent. Du reste, nous le savons : il est venu pour Ć©vangĆ©liser les pauvres[3] et il a dit clairementĀ : « Chaque fois que vous l’avez fait Ć  l’un de ces petits qui sont mes frĆØres, c’est Ć  moi que vous l’avez fait[4].Ā Ā» Mais si JĆ©sus a dĆ©jĆ  montrĆ© cette prĆ©fĆ©rence Ć  travers ses paroles et ses actes quand il Ć©tait en vie, au cours des siĆØcles, son Esprit l’a trĆØs frĆ©quemment gravĆ©e en ceux qui devaient devenir ses instruments pour de nombreuses personnes : comme, par exemple, saint FranƧois, saint Philippe Neri, saint Ignace de Loyola, saint Camille de Lellis, etc. Il en a Ć©tĆ© de mĆŖmes aussi pour nous. Au dĆ©but du Mouvement, notre charisme nous a fait prĆŖter avant tout attention – quand nous habitions encore avec nos familles – aux “petits” qui Ć©taient autour de nousĀ : les pauvres, les malades, les blessĆ©s, les prisonniers, les sans-logis, les personnes Ć¢gĆ©es, les enfants… et, plus tard, place des Capucins, dans le premier focolare, aux “petits” qui Ć©taient parmi nous. Nous nous sommes efforcĆ©s de rĆ©soudre le premier problĆØme en posant des gestes de charitĆ©, germes des actions sociales et des nombreuses œuvres qui allaient naĆ®tre par la suiteĀ ; et (de rĆ©soudre) le deuxiĆØme, en rĆ©alisant la communion des biens entre nous tous. Plus tard, nous avons Ć©tĆ© habituellement poussĆ©s Ć  considĆ©rer toutes les personnes, Ć  aimer chaque prochain, petit ou pas, comme nous-mĆŖmes et Ć  nous aimer les uns les autres. Et notre maniĆØre de vivre a tellement pĆ©nĆ©trĆ© en tous, qu’elle est devenue la trame du Mouvement tout entier. Mais en cette derniĆØre pĆ©riode […] nous nous sommes Ć  nouveau sentis appelĆ©s Ć  mettre Ć  la premiĆØre place les “petits“. Comment pourrons-nous donc le faire ? Avant tout en considĆ©rant de prĆ©fĆ©rence ceux parmi nous qui peuvent se dire “petits” et en pourvoyant Ć  toutes leurs nĆ©cessitĆ©s grĆ¢ce Ć  une communion des biens libre mais intense, Ć©tendue Ć  tout le Mouvement dans le monde. […] Puis, en regardant autour de nous. […] Un mot d’ordre ? Une question Ć  nous poser : Ā« Aujourd’hui, ai-je prĆ©fĆ©rĆ© parmi tous mes prochains ceux qui sont le plus dans le besoinĀ ?Ā Ā»

Chiara Lubich

   (Extrait du message de la téléréunion du 27 juin 1991 à Rocca di Papa) [1] Cf. Jn 18, 15-27 [2] Cf. Jn 21, 15-17 [3] Cf. Mt 11, 5 [4] Mt 25, 40

Depuis le Salvador en quarantaine

Depuis le Salvador en quarantaine

Le tĆ©moignage de Rolando, directeur d’une entreprise Ć  San Salvador : prĆ©occupations et attentes pour son Pays en temps de pandĆ©mie et le choix, en tant que famille, de vivre pour les autres. Au San Salvador, nous sommes en quarantaine comme sur le reste de la planĆØte. La peur, comprĆ©hensible mais, Ć  mon avis, dĆ©mesurĆ©e, a gagnĆ© du terrain et pour prĆ©venir la contagion, des mesures allant Ć  l’encontre des droits de l’homme ont Ć©tĆ© encouragĆ©es. Profiter de l’urgence sape la dĆ©mocratie et, toujours par peur, une grande partie de la population rĆ©clame une main ferme. Ainsi, la pandĆ©mie a engendrĆ©, comme mesure de lutte contre le virus, un retour Ć  l’autoritarisme. Un retour Ć  l’intolĆ©rance, Ć  l’absence de dialogue avec des sentiments de colĆØre et de vengeance. ƀ cela s’ajoutent les consĆ©quences nĆ©gatives sur l’Ć©conomie avec la fermeture des activitĆ©s non essentielles, le pourcentage Ć©levĆ© de l’Ć©conomie informelle, la rĆ©duction des remises et le niveau Ć©levĆ© d’endettement motivĆ© dĆ» Ć  l’état d’urgence. Pour moi, cette situation est une dĆ©tresse collective. Dans ma jeunesse, j’ai vĆ©cu la guerre civile et, avec beaucoup d’illusions, l’arrivĆ©e du dialogue et la signature de la paix. J’ai suivi le lent processus vers la dĆ©mocratie, jamais satisfait, mais toujours avec espoir. Je n’aurais jamais imaginĆ© que je verrais Ć  nouveau les forces armĆ©es dominer la scĆØne politique et briser l’ordre constitutionnel. C’est une douleur personnelle et sociale qui, parfois, m’a fait perdre mon optimisme. Je pense que dans un avenir proche il y aura une crise Ć©conomique et sociale qui affectera la dĆ©mocratie et, en particulier, les personnes les plus vulnĆ©rables. La spiritualitĆ© de l’unitĆ© que nous essayons de vivre dans ma famille, nous pousse tous Ć  prendre des mesures concrĆØtes en faveur de nos proches. Personnellement, plongĆ© dans le tĆ©lĆ©travail, j’essaie avant tout d’aimer IrĆØne, ma femme, en valorisant l’effort qu’elle fait pour faire face Ć  cette situation difficile, en l’aidant et en comblant les vides, car en raison de la pandĆ©mie il n’y a plus les personnes qui venaient nous aider Ć  la maison. Je prĆ©pare avec joie les plats que Roxana, notre cadette, aime et j’encourage Irene-Maria, notre aĆ®nĆ©e, qui Ć©tudie Ć  l’Ć©tranger. Chaque jour, j’ai des nouvelles de mes parents et je m’occupe de leurs besoins. Nous essayons de soutenir et d’encourager les personnes qui aident depuis chez elles, en assurant leurs salaires, tant que nous le pouvons… Avec les employĆ©s de l’entreprise où je travaille, nous mettons en œuvre, avec d’autres responsables, des politiques de soutien Ć©conomique, qui permettent aux employĆ©s de travailler plus facilement Ć  distance pour conserver leur emploi. Je m’engage Ć  soigner Ā au mieux les relations avec les personnes de mon Ć©quipe et Ć  faire preuve de comprĆ©hension au vu de leur moindre efficacitĆ©. Avec quelques experts en diffĆ©rents domaines, nous Ć©changeons nos expĆ©riences, Ć©tudions la crise, les modĆØles Ć©conomiques, le dĆ©veloppement du marchĆ©, la politique, conscients de l’occasion qui se prĆ©sente pour apprendre de nouvelles choses et trouver des idĆ©es novatrices pour faire face Ć  l’avenir. Sans que je m’en rende compte, les jours passent vite, et un sentiment de paix remplit souvent mon Ć¢me. Je continue Ć  m’inquiĆ©ter de la situation sanitaire du pays, de la dĆ©mocratie menacĆ©e, de l’Ć©conomie, mais je sens, de plus en plus la force de continuer Ć  me battre pour le maintien des valeurs auxquelles je crois, bien qu’à l’extĆ©rieur la tempĆŖte se dĆ©chaĆ®ne..

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Rolando, El Salvador ( textes recueillis par Gustavo E. ClariĆ”)

 

Ɖvangile vĆ©cu : qu’aurait fait JĆ©sus Ć  ma place ?

Une faƧon de rester uni Ć  JĆ©sus est d’accueillir sa Parole. Elle permet Ć  Dieu d’entrer dans nos cœurs pour les rendre “purs”, c’est-Ć -dire dĆ©barrassĆ©s de l’Ć©goĆÆsme, aptes Ć  porter des fruits abondants et de qualitĆ©. Faire confiance C’Ć©tait un homme d’une quarantaine d’annĆ©es, au visage triste, qui avait l’air mal en point : vĆŖtements sales et en lambeaux, odeur d’alcool et de nicotine… Il ne m’a pas demandĆ© d’argent, mais du travail, n’importe quel travail. Il avait clairement besoin d’aide. Qu’aurait fait JĆ©sus Ć  ma place ? J’ai dĆ©cidĆ© de l’inviter chez moi où j’avais besoin de faire des rĆ©parations. Avant cela, il m’avait dit qu’il venait de sortir de prison et qu’il devait payer sa libĆ©ration conditionnelle, mais qu’il n’avait pas d’argent. De plus sa femme l’avait quittĆ©. Il a donc fait le travail que je lui ai demandĆ© et je l’ai payĆ©. Avant de le conduire lĆ  où il passait la nuit, il m’a demandĆ© si j’avais un autre travail Ć  lui proposer. AprĆØs avoir parlĆ© Ć  quelques amis, nous lui avons trouvĆ© d’autres choses Ć  faire. Il est revenu plusieurs fois. Entre-temps, la confiance et le respect mutuels ont grandi. Au bout d’un mois environ, il ne s’est plus prĆ©sentĆ©. J’avais peur qu’il ne soit retournĆ© en prison. Puis, un jour, il m’a appelĆ© sur mon tĆ©lĆ©phone portable : “Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi, pour la confiance que vous m’avez accordĆ©e. J’ai pu payer ma libĆ©ration conditionnelle et acheter un tĆ©lĆ©phone portable. Maintenant, j’ai un emploi stable. Je suis trĆØs heureux !” (A. L. – Usa) Ce que je crois Je suis coiffeuse et je fais du service Ć  domicile. Un jour, une jeune femme rĆ©cemment mariĆ©e qui attendait un bĆ©bĆ© m’a appelĆ©e. Malheureusement, elle m’a confiĆ© qu’elle envisageait de divorcer parce que sa belle-mĆØre lui rendait la vie impossible. Je l’ai Ć©coutĆ©e pendant longtemps, puis je lui ai conseillĆ© d’attendre. Au bout de quelques jours, sa belle-mĆØre m’a appelĆ©e pour se faire couper les cheveux. Et immĆ©diatement, elle a parlĆ© en mal de sa belle-fille. “Comme c’est Ć©trange – lui ai-je rĆ©pondu – il y a deux jours Ć  peine, j’Ć©tais chez elle et je ne l’ai entendue que dire des choses gentilles Ć  votre sujet…”.Ā  Quand j’ai revu sa belle-fille, je lui ai dit : “Votre belle-mĆØre a parlĆ© de vous en bien, elle vous aime beaucoup…”.Ā  Quelques jours plus tard, la famille s’est rĆ©unie pour une fĆŖte… La belle-mĆØre et la belle-fille se sont retrouvĆ©es aprĆØs des mois et ce fut un trĆØs beau moment, comme elles me l’ont ensuite racontĆ©. En me remerciant elles m’ont dit : « Qui t’a appris les belles choses que tu nous dis ?Ā Ā» J’ai donc pu leur expliquer que je crois Ć  l’ Ɖvangile qui nous enseigne Ć  ĆŖtre des artisans de paix. (F. – Pakistan) Presque par plaisir Mon mari et moi avions remarquĆ© chez nos enfants un manque de connaissance des bases de la foi chrĆ©tienne. Nous nous sommes donc demandĆ© : pourquoi ne pas commencer une sorte de cours de catĆ©chisme en famille ? J’ai commencĆ© avec Mary, Jutta et Ruben, en m’assurant que les contenus Ć©taient simples et en lien avec la vie quotidienne. Ensuite, Jeroen et Rogier, Rose et Michel les ont rejoints… Il en est ressorti une expĆ©rience originale, amusante et aussi engageante : il s’agissait en fait de prĆ©parer chaque semaine une sorte de leƧon que certains enfants Ć©crivaient sur leur ordinateur puis photocopiaient, tandis que d’autres prĆ©paraient de jolis dossiers où conserver ces documents. Nos enfants Ć©taient si enthousiastes qu’ils ont souvent invitĆ© spontanĆ©ment leurs amis Ć  participer, du coup d’autres se sont joints Ć  eux. Lorsque nous avons abordĆ© le thĆØme des sacrements, nous avons eu la confirmation qu’ils les avaient peu compris, alors que maintenant ils sont devenus la richesse de notre vie de foi.Ā  Et ce cours de catĆ©chisme, nĆ© presque par plaisir, continue… (P.W. – Pays-Bas)

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Propos recueillis par Ā Stefania Tanesini

(extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, annĆ©e VI, n.3, avril-mai 2020)  

Aimer un village Ć  la fois, sans s’arrĆŖter !

Aimer un village Ć  la fois, sans s’arrĆŖter !

ExpĆ©rience de la communautĆ© de Bangalore, en Inde, pendant le confinement du coronavirus « Quand soudain tu dĆ©couvres que tout se ferme pendant 21 jours et tu ne sais pas ce que sera l’avenir proche… Lorsque le travail qui t’a maintenu jusqu’Ć  prĆ©sent est arrĆŖtĆ© et tu ne sais pas comment continuera la situation, que faire ? Je pense que c’est l’expĆ©rience que nous vivons actuellement non seulement en Inde mais dans de nombreux pays. L’Italie a Ć©tĆ© parmi les premiĆØres nations, malheureusement, Ć  faire cette expĆ©rience de dĆ©sarroi. Ici aussi, nous avons connu la mĆŖme situation. Seulement qu’ici, comme vous l’avez peut-ĆŖtre vu aux nouvelles, il y a 450 millions de personnes qui vivent avec un emploi journalier, sans aucune sĆ©curitĆ©. La plupart d’entre elles n’ont aucune Ć©pargne. Ne pas pouvoir aller travailler signifie donc manger moins chaque jour et essayer de survivre. Cette question se posait dans la communautĆ© du Focolare di Bangalore. Comment aider les personnes dans le besoin ? Comment faire participer les personnes confinĆ©es chez elles ? Tout est parti d’un message sur WhatsApp que l’un d’entre nous a envoyĆ© Ć  Kiran, un sĆ©minariste vivant dans un village que nous avons visitĆ© il y a quelque temps. “Y a-t-il des familles dans le besoin dans ton village ?” Le village, situĆ© dans l’Ɖtat indien de l’Andhra Pradesh, compte environ 4560 familles et une paroisse de 450 familles catholiques. Kiran (qui signifie « rayonĀ Ā» dans la langue locale), se promenait et s’Ć©tait arrĆŖtĆ© justement ce soir-lĆ  chez diffĆ©rentes familles qui lui ont confiĆ© leur peur de l’avenir. Ils mangeaient dĆ©jĆ  du kanji (du riz bouilli dans beaucoup d’eau que l’on boit avec du piment vert pour lui donner du goĆ»t) depuis plusieurs jours et ils ne savaient pas comment ils feraient pendant ces 21 jours de confinement. Il n’est pas normal que des adultes parlent Ć  un jeune de leurs problĆØmes et Kiran Ć©tait rentrĆ© inquiet. En ouvrant son tĆ©lĆ©phone portable, il a vu le message et a compris que Dieu lui donnait une rĆ©ponse Ć  la question de l’aide Ć  ces familles. Nous nous sommes donc mis au travail. Kiran a repĆ©rĆ© les familles qui Ć©taient le plus en difficultĆ© et nous avons prĆ©parĆ© le message Ć  envoyer Ć  toutes nos connaissances, avec des dĆ©tails et des comptes-courants où envoyer l’aide. Nous nous sommes fixĆ© comme objectif d’aider au moins 25 familles par un sac de 25 kg de riz et un sac de lĆ©gumes, soit assez de nourriture pour une quinzaine de jours pour une famille, pour un coĆ»t de 1500 roupies, soit environ 20 euros. La rĆ©ponse a Ć©tĆ© immĆ©diate. De nombreuses personnes ont participé ; des familles et aussi de nombreux jeunes. Certains ont donnĆ© mille, d’autres trois mille, cinq mille roupies. En quelques jours, nous avons atteint l’objectif fixĆ©. Mais les contributions ont continuĆ© d’affluer et nous sommes venus en aide Ć  plus de 30 familles. Avec une moyenne de quatre personnes par maison, cela signifie que cette aide a atteint au moins 120 personnes. Mais nous connaissons aussi des personnes qui ont d’énormes besoins dans de nombreux autres villages. Nous avons alors commencĆ© Ć  les aider Ć©galement. Aujourd’hui, nous aidons trois villages avec des personnes du lieu qui connaissent bien la situation et savent comment aider de la maniĆØre la plus appropriĆ©e. Chiara Lubich nous avait enseignĆ© Ć  aimer les personnes, une Ć  la foisĀ ; il nous semble que c’est le cas ici aussi: aimer un village Ć  la fois, mais sans s’arrĆŖter ! C’est peu, ce ne sont que quelques gouttes mais beaucoup de personnes se sont mobilisĆ©es. Ici, dans le diocĆØse de Bangalore, où nous avons Ć©galement apportĆ© notre contribution, l’effort de l’archevĆŖque Ć  travers le centre social pour aider de nombreux travailleurs bloquĆ©s ici Ć  cause du confinement a Ć©tĆ© et est trĆØs important. De Bangalore, nous passons maintenant l’initiative Ć  Mumbai, New Delhi et Goa, afin que ce que nous avons puisse circuler autant que possible. Finalement, comme nous le vivons tous, tout passe et ces quelques gouttes d’amour que nous parvenons Ć  donner restent et remplissent notre cœur et celui des autresĀ Ā».

La communautĆ© du focolare de Bangalore – Inde

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Prier avec assurance

Pour faire face Ć  la pandĆ©mie, les personnes et les associations, le personnel sanitaire et la communautĆ© scientifique, les gouvernements et les organisations internationales agissent de mille maniĆØres. L’ingĆ©niositĆ© et la gĆ©nĆ©rositĆ© – souvent hĆ©roĆÆque -, ne manquent pas. ƀ tous ces efforts, il convient d’ajouter la contribution dĆ©cisive qui vient de la priĆØre capable de dĆ©placer des montagnes. (…) Comme chaque enfant de cette terre a confiance en son pĆØre, croit en lui, s’abandonne complĆØtement Ć  lui, lui laisse toute prĆ©occupation, se sent en sĆ©curitĆ© avec lui en toutes circonstances, mĆŖme difficiles, mĆŖme douloureuses, mĆŖme invraisemblables, ainsi ā€œl’enfantā€ de l’Ɖvangile fait et doit faire de mĆŖme Ć  l’Ć©gard du PĆØre cĆ©leste. C’est lĆ  un comportement, le sien, toujours trĆØs important, car nous sommes souvent dĆ©passĆ©s par des circonstances, des Ć©vĆ©nements, des Ć©preuves que nous ne pouvons surmonter avec nos seules forces et qui nĆ©cessitent donc des interventions supĆ©rieures. De plus, nous sentons ces jours-ci le besoin particulier d’une grande foi en l’amour du PĆØre et dans sa Providence. (…) Nous avons Ć©tĆ© et sommes prĆ©occupĆ©s, et nous avons pensĆ© (…) Ć  ce que nous pouvions faire. La premiĆØre rĆ©ponse qui est nĆ©e dans notre cœur a Ć©té : prier, nous unir tous dans la priĆØre pour conjurer le flĆ©au. Et certainement chacun a plus ou moins commencĆ© Ć  le faire. (…) Prier. Mais il faut prier de faƧon Ć  obtenir. Et commentĀ ? Saint Jean, dans sa premiĆØre lettre, a cette trĆØs belle et encourageante expressionĀ : « … Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et en nous, son amour est parfait.Ā Ā»[1] « En nous, son amour est parfait.Ā Ā» Mais, si en nous son amour est parfait, et tant qu’en nous son amour est parfait, nous sommes parfaits. La perfection de l’amour s’acquiert donc en mettant en pratique l’amour rĆ©ciproque. Ces jours-ci, (…) nous avons introduit [dans le RĆØglement des focolarini], une norme qui est fondamentale et essentielle pour euxĀ : le devoir (…) de formuler avec les autres focolarini un Pacte (…), celui d’être prĆŖts Ć  mourir les uns pour les autres, comme le commandement de JĆ©sus l’exige. Mais cette dĆ©cision, ce Pacte n’est certainement pas le monopole des seuls focolarini qui vivent en communautĆ©. Il est la rĆØgle de tous les membres de notre Œuvre. Celle-ci, appliquĆ©e, fait en sorte que l’amour en nous soit parfait et que nous soyons parfaits dans l’amour, et ainsi agrĆ©ables Ć  Dieu. Nous avons donc toutes les conditions pour obtenir les grĆ¢ces que nous dĆ©sirons, mĆŖme celles qui sont nĆ©cessaires pour dĆ©placer les montagnes. Je pense qu’il sera utile ces jours-ci, si nous voulons travailler avec efficacitĆ© au monde uni, de renouveler entre nous et avec tous ceux que nous rencontrons et qui connaissent notre Mouvement, cette disposition de notre Ć¢me. Nous devons, bien sĆ»r, crĆ©er d’abord les bases nĆ©cessaires, susciter l’atmosphĆØre appropriĆ©e pour ensuite, avec courage, pouvoir dire Ć  l’autreĀ : « Avec la grĆ¢ce de Dieu, je veux ĆŖtre prĆŖt Ć  mourir pour toiĀ Ā», et pouvoir s’entendre rĆ©pĆ©terĀ : « Et moi pour toi.Ā Ā» Puis, nous devons agir en consĆ©quence, attisant le feu de l’amour envers chaque prochain. (…) Sur cette base nous pouvons prier avec la certitude d’obtenir.

Chiara Lubich

(Extrait d’une liaison tĆ©lĆ©phonique, Mollens, 13Ā septembre 1990) [1] 1Ā JnĀ 4,Ā 12.

Semaine Laudato si’ pour les cinq ans de l’encyclique du Pape

Semaine Laudato si’ pour les cinq ans de l’encyclique du Pape

Une campagne globale qui a impliquĆ© des milliers de fidĆØles Ć  travers des sĆ©minaires interactifs et formatifs Ć  propos du soin apportĆ© Ć  la maison commune. Ɖtablie par le Pape, elle a Ć©tĆ© organisĆ©e par le DicastĆØre pour le Service du DĆ©veloppement Humain IntĆ©gral avec le soutien d’un groupe de partenaires catholiques. Du 16 au 24 mai s’est dĆ©roulĆ©e la Semaine Laudato Si’ intitulĆ©e « Tout est relié », une campagne globale Ć  l’occasion du 5ĆØme anniversaire de l’encyclique du Pape FranƧois Ć  propos du soin apportĆ© Ć  la maison commune. L’évĆ©nement a impliquĆ© des communautĆ©s catholiques du monde entier en impliquant des diocĆØses, des paroisses, des mouvements et associations, des Ć©coles et des institutions afin d’approfondir le propre engagement pour la sauvegarde de la CrĆ©ation et la promotion d’une Ć©cologie intĆ©grale. Vivement voulue par le Pape, elle a Ć©tĆ© organisĆ©e par le DicastĆØre pour le Service du DĆ©veloppement Humain IntĆ©gral avec le soutien de diffĆ©rents partenaires catholiques parmi lesquels le Global Catholic Climate Movement (Mouvement Catholique Global pour le Climat) qui englobe plus de 900 organisations catholiques mondiales dont le Mouvement des Focolari. Au cours de la Semaine, diverses initiatives ont eu lieu online en suivant les lignes conductrices de Laudato Si’. A cause de l’émergence Coronavirus en effet, l’évĆ©nement s’est entiĆØrement dĆ©roulĆ© online par le biais de sĆ©minaires interactifs et formatifs. Dans la journĆ©e du dimanche 24 maiĀ , l’évĆ©nement s’est conclu avec une journĆ©e mondiale de priĆØresĀ : Ć  midi (heure locale de chaque fuseau horaire), chacun a pu prier pour la Terre avec cette priĆØre. Le Pape a envoyĆ© au cours du mois de mars, un message vidĆ©o dans lequel il encourage les fidĆØles Ć  participer Ć  protĆ©ger notre maison commune. Ensemble, par le biais de l’action et de la foi, nous pouvons rĆ©soudre la crise Ć©cologique. « Quel type de monde voulons-nous laisser Ć  ceux qui viendront aprĆØs nous, aux enfants qui sont en train de grandirĀ ? – affirme le Pape – Je renouvelle mon appel urgent Ć  rĆ©pondre Ć  la crise Ć©cologique. Le cri de la terre et le cri des pauvres ne peuvent plus attendre. Prenons soin de la crĆ©ation, don de notre bon Dieu CrĆ©ateurĀ Ā». Au cours de ces cinq ans, l’encyclique du Pape a fait bouger les consciences de nombreux citoyens. De nombreuses communautĆ©s de personnes sont nĆ©es avec l’objectif de faire quelque chose pour l’environnement, poussĆ©es par les paroles du Pape sur une vision Ć©cologique plus attentive Ć  la Maison Commune. Et pourtant, aprĆØs cinq ans, ces paroles rĆ©sonnent trĆØs actuelles dans ce monde gangrenĆ© par la pandĆ©mie du Covid-19. Le DicastĆØre Vatican pour le Service du DĆ©veloppement Humain IntĆ©gral souligne Ć©galementĀ  combien les enseignements de l’Encyclique sont particuliĆØrement pertinents dans le contexte actuel du coronavirus qui a mis Ć  l’arrĆŖt beaucoup de parties du monde. « La pandĆ©mie a touchĆ© partout et nous enseigne combien, avec l’engagement de tous, nous pouvons nous relever et vaincre aussi le virus de l’égoĆÆsme social avec les anticorps de la justice, de la charitĆ© et de de la solidaritĆ©.Ā  souligne don Francesco Soddu, directeur de Caritas Italienne – Afin d’être constructeurs d’un monde plus juste et plus durable, d’un dĆ©veloppement humain intĆ©gral qui n’abandonne personneĀ Ā». Pendant cette semaine, il n’a pas seulement Ć©tĆ© question d’écologie. Les organisateurs se sont posĆ©s la questionĀ : dans quelle mesure l’économie pĆØse t-elle en matiĆØre de sauvegarde de la CrĆ©ation? Le jeudi 21 mai il y a eu en effet un rendez-vous online avec l’économiste Kate Raworth, de l’UniversitĆ© d’Oxford et de l’UniversitĆ© de Cambridge, une des Ć©conomistes les plus influentes au niveau international. Cette rencontre rentre Ć©galement dans le parcours de prĆ©paration et de formation Ć  « The Economy of FrancescoĀ Ā», l’évĆ©nement voulu par le Pape qui se tiendra en novembre Ć  Assise où se sont dĆ©jĆ  inscrits 3000 jeunes entrepreneurs du monde entier. A propos du thĆØme de la sauvegarde de la CrĆ©ation, « l’économie pĆØse pour au moins 50Ā % si nous considĆ©rons l’économie individuelle, l’économie des entreprises et l’économie des Ɖtats ainsi que les effets que tout cela produit sur la pollution de la PlanĆØte – soutient l’économiste Luigino Bruni -.Ā  Ensuite, il y a la politique, nos modes de vie, etc…(…). Si nous considĆ©rons aussi de quoi dĆ©pendent les Ć©checs de ces dĆ©cennies, le rĆ©chauffement global, par exemple, nous nous rendons compte qu’en fait, l’économie capitaliste a rĆ©ellement une grosse part de responsabilitĆ©. Et donc, si nous voulons changer, il faut changer l’économieĀ Ā». Vivre Laudato Si’ signifie donc tĆ©moigner de notre sensibilitĆ© pour le thĆØme de la sauvegarde de la CrĆ©ation mais Ć©galement dans le domaine Ć©conomique avec nos choix de vie. Nous pouvons contribuer Ć  rĆ©aliser une profonde conversion Ć©conomique et Ć©cologique par le biais d’expĆ©riences concrĆØtes. Nous devons Ć©galement comprendre quel changement politique promouvoir afin d’écouter vraiment le cri de la terre et des pauvres.

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Lorenzo Russo

       

ƉvĆŖques : l’exemple attire

Les tĆ©moignages du Cardinal DĆ©sirĆ© Tsarahazana, PrĆ©sident de la ConfĆ©rence Ć©piscopale Malgache et de Monseigneur Christoph Hegge, ƉvĆŖque auxiliaire de Münster (Allemagne) ont Ć©tĆ© enregistrĆ©s lors de la rencontre internationale qui a rĆ©uni, en fĆ©vrier dernier, 7 cardinaux et 137 ƉvĆŖques, amis du mouvement des Focolari, Ć  Trente et Ć  la citĆ©-pilote internationale de Loppiano. https://vimeo.com/415941015