Mouvement des Focolari

كلمة الحياة نيسان 2011

صلّى لتبتعد عنه تلك الساعة، ولكنّه عاد وأسلم ذاته كلّيًا لإرادة الله:

“ولكن ليس ما أريد أنا، بل ما أنت تريد”

كان يسوع يعرف تمام المعرفة أنّ آلامه لم تكن بالحدث المفاجئ، وليست نتيجة قرار بشريّ وحسب، إنّما هي مخطّط الله عليه. سوف يُحاكَم وينبذه الناس، لكنّ الكأس التي سيشربها، تأتي من يد الله.

يُعلّمنا يسوع أنّ للآب مخططَ محبّة على كلّ إنسان، وهو يخصّ كلَّ واحد منا بمحبّة شخصيّة. وفي حال آمنا بهذه المحبة، وتجاوبنا بدورنا معها بمحبّتنا له، فسيؤول كلّ شيء إلى خيرنا. وبالنسبة إلى يسوع ، ليس من أمر، حتّى آلامه وموته، قد حدث صدفة.

ومن ثمّ جاءت القيامة التي نحتفل بها خلال هذا الشهر.

إنّ مَثَل يسوع الذي قام من الموت يجب أن يكون نوراً لحياتنا. يجب أن نرى في كلّ ما يحصل ويحدث من حولنا، حتّى ما يؤلمنا، أمرًا يسمح به الله أو يريده لأنّه يحّبنا. عندها سيكتسب كلُّ شيء في الحياة معنىً ويحمل معه فائدة، حتّى تلك الظروف التي في حينها قد تبدو لنا أنّها تلامس العبث، أو التي لا يفهمها العقل، أو التي ترمي بنا، كما حدث ليسوع، في هوّة من اليأس المميت. يكفينا آنذاك أن نردّد معه وبفعل ثقة كليّ بمحبّة الآب:

“ولكن ليس ما أريد أنا، بل ما أنت تريد”

ما يريده الله منّا هو أن نحيا حياتنا وأن نشكره بفرح على نِعَمِ الحياة. ولكن، قد نظنّ أحيانًا، بخاصّة عندما تواجهنا الآلام، أنّ إرادته أمر مفروض علينا ويجب الاستسلام أمامه، أو هي تتابع أحداث رتيبة مملّة تتوالى في حياتنا.

إنّ إرادة الله هي صوت الله في داخلنا، يُحدّثنا بلا انقطاع ويدعونا إليه، إنّها الطريقة التي يعبّر لنا بها عن حبّه ليهبنا ملء حياته. يمكننا أن نُشبّهها بالشمس وأشعّتها: الأشعّة هي بمثابة إرادة الله على كلّ إنسان. كلّ منّا يتبع شعاعًا مختلفًا عن الذي يسير فيه الآخر الذي يحقّق إرادة الله عليه أيضًا. جميعنا نتمّم إرادة واحدة هي إرادة الله، لكنّها تختلف من الواحد إلى الآخر. ونحن نعلم أنّ تلك الأشعة كلّما اقتربت من الشمس، اقتربت من بعضها بعضًا. هكذا، وبقدر ما نقترب من الله محققّين بشكل كامل إرادته الإلهيّة، يقترب واحدنا من الآخر إلى أن نصبح جميعنا واحدًا.

وإن عشنا على هذا النحو كلّ شيء في حياتنا قد يتبدّل. وبدل أن نتوجّه إلى مَن نرتاح إليهم ونخصّهم بمحبّتنا ونفضلّهم وحسب، سوف نحوّل اهتمامنا نحو جميع مَن تضعه إرادة الله على دربنا. وبدل أن نفضّل القيام بما يعجبنا سنصبح مستعدّين للقيام بما تقترحه علينا مشيئة الله ونفضّله. وأن نعيش إرادة الله بكلّ كياننا في اللحظة الحاضرة “بل ما أنت تشاء”، سوف يحملنا على التخلّي عن كلّ شيء وحتّى عن ذواتنا “ولكن لا ما أنا أشاء”. نحن لا نسعى وراء التخلّي بحدّ ذاته، بل نحن نبحث عن الله من دون سواه؛ فنكون بالنتيجة قد تخلّينا عن ذواتنا. وعندها يكون فرحنا كاملاً. يكفينا أن نغوص في اللحظة الحاضرة وأن نحقّق فيها إرادة الله ونحن نردّد:

“ولكن ليس ما أريد أنا، بل ما أنت تريد”

إنّ الماضي لم يعد بين أيدينا، والمستقبل ليس ملكًا لنا بعد. مثل ذلك المسافر في قطار؛ لكي يصل سريعًا إلى هدفه لا يسير داخل القطار ذهاباً وإياباً بل يجلس هادئًا في مقعده. هكذا لنثبت في اللحظة الحاضرة، لأنّ قطار الزمن يمشي من تلقاء نفسه.

فلنحبّ إذًا تلك الابتسامة التي يجب أن نعطيها، أو العمل الذي علينا أن نقوم به، أو السيّارة التي نقودها، أو الطعام الذي نُحضّره، أو البرنامج الذي نُنظّمه أو من يتألّم بقربنا.

لا تعود المحن أو الآلام تخيفُنا إذا كنّا نعرف، على مثال يسوع، أن نرى فيها إرادة الله أي محبّته لكلّ واحد منّا. لا بل يمكننا أن نردّد هذه الصلاة:

“أعطني يا ربّ ألاّ أخاف شيئًا، لأنّ كلّ ما سوف يحصل هو إرادتك! أعطني ألاّ أرغب بشيء لأنّ ليس هناك ما أرغب به أكثر من إتمام إرادتك وحدها.

ما المهمّ في هذه الحياة؟ وحدها إرادتك مهمّة‍!

أعطني ألاّ أخاف شيئاً لأنّ إرادتك تسكن  كلّ تفاصيل حياتي.

أعطني ألاّ أفتخر بشيء، لأنّ كلّ شيء نابع من إرادتك”.

كيارا لوبيك ( نيسان 2003)

République Dominicaine: La générosité des jeunes

République Dominicaine: La générosité des jeunes


Un samedi spécial pour la grande famille des Focolari en République Dominicaine. Dans la Maison Saint Paul de l’Eglise catholique dominicaine, environ 700 personnes affluent de tout le pays. Deux cent kilomètres sur trois cent, une douzaine de provinces, ce pays est petit, mais riche de beautés locales, de “patriotisme régional”, avec tous ses cotés positifs et à l’opposé ceux négatifs liés aux traditions.

On le constate lors de la rencontre de Maria Voce et Giancarlo Faletti avec 150 jeunes proches du Mouvement en République Dominicaine: une variété considérable, une richesse d’expressions. Priscilla, par exemple, raconte son déménagement de sa région, Santiago Rodriguez, rurale et réputée pour ses gigantesques cultures de bananes, vers la capitale pour étudier Psychologie. Cela ne lui a pas été facile de changer de milieu, d’amis et de façon de vivre. Cependant la proximité des jeunes des Focolari lui a permis de bien s’insérer dans cette nouvelle réalité, jusqu’à devenir un leader pour beaucoup d’autres amis.

Le parterre de jeunes est particulièrement silencieux: c’est curieux, étant donné la vivacité exubérante de ces jeunes dominicains cependant capables de grande générosité et profondeur de vie. Leurs questions soulignent leur désir de radicalité. Aussi Maria Voce insiste, parlant de “vocation”, d’aspiration à quelque chose de grand: «A votre âge, ça en fait partie, on aime le risque, l’esprit d’aventure, l’envie de faire quelque chose d’autre. C’est justement à cet âge qu’on a la grâce de faire quelque folie! Et c’est une folie pour Dieu que de suivre son éventuel appel, même si on n’est pas complètement sûrs. Et ça en vaut la peine». Et Giancarlo Faletti souligne comment «la jeunesse est par nature en recherche, en recherche d’études, de travail, de sport, d’affections, d’engagement. C’est là que ressort le potentiel de chacun et aussi sa capacité d’écoute. Non seulement d’écoute de voix extérieures, mais surtout de la voix intérieure qui me pose la question du pourquoi de tout ce que je fais. Je ne peux pas me cacher derrière plein de choses, derrière une vie frénétique : je dois savoir écouter la voix qui me demande où va ma vie».

Ressortent aussi les pulsions de l’égoïsme et du peu de transparence, du bruit de la ville et aussi du péché, de la tentation, qui ont une forte incidence sur les jeunes: «Notre amplificateur – répond Maria Voce – est la présence de Jésus au milieu de nous, qui fait entendre sa voix et la fait devenir forte et même plus forte que tous les autres bruits». Chiara Luce Badano, cette jeune du Mouvement récemment béatifiée, est pour eux un exemple qui les aide à affronter les difficultés même quand,  par rapport à la vie qui peut paraître la normalité, on est critiqué en raison d’une vie chrétienne engagée ou de toute manière à contre-courant. «Mais est-ce plus important de se préoccuper que Dieu soit satisfait de toi ou seulement qu’un ami ou une amie le soit ?», leur demande Maria Voce. Puis «c’est cependant nécessaire que ces amis perçoivent la joie qui existe entre vous». Il n’est pas question de s’isoler, mais de promouvoir la beauté de la vie “avec Jésus”, pour faire expérimenter la beauté de ce qui se fait “ensemble”.

Marguerita, une jeune du nord du pays, commente: «Quand Maria Voce nous a parlé de Jésus qui a crié son abandon sur la croix, j’ai compris qu’il n’y a pas seulement la douleur; Le vivre, ne veut pas dire rester dans la souffrance, mais avoir la joie de vivre avec Lui et pour Lui». Tandis que Pablo, de Saint-Domingue, souligne que «la joie simple que j’ai éprouvée aujourd’hui, doit devenir un virus qui contamine mes amis».

«Vous êtes généreux – conclut Maria Voce –, et vous m’avez prouvé que vous savez l’être. Par conséquent  vous êtes capables de grandes choses. Continuez sans crainte à donner davantage».

De Michele Zanzucchi

République Dominicaine: La générosité des jeunes

République dominicaine : « Café con leche »

On sait que la République dominicaine est la « Suisse des Caraïbes ». Les quartiers du centre de la capitale, Saint-Domingue, font pâlir d’envie Miami ou Houston, sans parvenir cependant à cacher les graves inégalités sociales qui affectent la société du pays. Rien à voir avec les voisins d’Haïti et leur situation dramatique qui les réduit presque à la survie, même si un million de Haïtiens vivent en République dominicaine et y effectuent souvent les travaux les plus durs, comme celui de maçon, de déchargeur de marchandises sur les ports ou d’ouvrier dans les plantations de bananes. Mais on ne peut pas parler non plus de petites zones de pauvreté, car il existe des quartiers entiers où il est bien difficile de vivre dans des conditions décentes.

Herrera est un de ces quartiers. Maria Voce s’y est rendue, dans le secteur El Café, pour découvrir une des œuvres sociales développées par le mouvement des Focolari. Il s’agit d’une école qui porte le nom de « Café con leche » (café au lait), une allusion à la situation typique des mulâtres – ni café ni lait –, qui constituent l’immense majorité de la population de la République dominicaine. L’école compte aujourd’hui plus de 500 élèves, les uns fréquentant les cours du matin et les autres ceux de l’après-midi, dans des locaux qui se sont agrandis peu à peu, à partir de l’année 1990, considérée comme le début de l’aventure de « Café con leche ».

C’est par Marisol Jiménez que tout a commencé. En voyant l’extrême pauvreté du quartier et les enfants à-demi abandonnés, elle a commencé par créer une chorale dans la paroisse, avant d’organiser un séjour en camping au cours de l’été, qui a rassemblé 500 enfants durant deux années consécutives. Puis il lui est apparu clairement qu’il fallait faire quelque chose pour améliorer le niveau d’éducation des enfants, qui restaient analphabètes pour la plupart. Peu à peu, Marisol a entraîné d’autres amis et amies, et c’est ainsi qu’en 1995, l’école a été fondée, avec trois institutrices et quelques dizaines d’enfants.

Dans une atmosphère de joie et de partage, au milieu des jeunes qui s’étaient hissés un peu partout pour la voir, tandis que des familles entières s’étaient réunies sur les toits des maisons adjacentes pour participer à la fête, Maria Voce a pu constater les progrès du projet, qui s’est développé grâce aux « adoptions à distance » de Familles Nouvelles et à la générosité enclenchée par la fondation Igino Giordani-Foco, à présent dirigée par une autre passionnée, Margarita Rodriguez de Cano.

Une incroyable série d’actes héroïques et de miracles, mais aussi l’épanouissement spirituel et l’amélioration des conditions matérielles des enfants, ont permis à l’école d’accompagner des centaines d’enfants de El Café jusqu’à ce qu’ils soient tout à fait mûrs pour travailler. Un exemple d’« épanouissement total », qui réussit à associer les familles, à les soutenir et à les valoriser, afin de faire naître en elles une espérance de promotion humaine. Pour soutenir l’école financièrement, des objets en bois sont fabriqués par les jeunes, des vêtements sont confectionnés par des jeunes filles et d’autres articles sont commercialisés sur place et aux États-Unis. Le gouvernement de la République dominicaine et le président de la République lui-même ont apporté leur contribution à cette initiative.

« Même si tout cela peut sembler bien petit, on sent qu’ici, l’amour a construit quelque chose de grand, a dit Maria Voce dans la cour de l’école. Cela reste, car l’amour reste toujours. »

Michele Zanzucchi


République Dominicaine: La générosité des jeunes

Les Rameaux

L’entrée de Jésus à Jérusalem, entre les applaudissements et les rameaux, a une signification politique, non seulement parce que la foule reconnaît d’instinct, en lui, le chef du peuple, mais aussi parce qu’il est lui-même, chef pacifique, à affirmer en cette circonstance une valeur politique à son message.

En ce jour donc, tandis que les foules (aujourd’hui nous dirions : les masses) l’acclamaient Roi d’Israël, Jésus Christ, dans la descente du Mont des Oliviers, en voyant Jérusalem avec ses petites maisons blanches rassemblées autour du Temple resplendissant, au milieu de la joie de tous se mit à pleurer, et gémit : « Si toi aussi tu avais su, en ce jour, comment trouver la paix…! Mais hélas ! cela a été caché à tes yeux ! Oui, pour toi des jours vont venir où tes ennemis établiront contre toi des ouvrages de siège ; ils t’encercleront et te serreront de toutes parts ; ils t’écraseront toi et tes enfants au milieu de toi ; et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le temps où tu as été visitée (Luc 19-44) ».[1]

Mais au contraire en ce jour, les chefs de la nation, contre le sentiment du peuple, ont rejeté son programme de paix pour confirmer leur programme de guerre. Ce jour-là, ils se résolurent définitivement à se débarrasser du Messie de paix, qui arrivait à Jérusalem chevauchant un petit âne, parce qu’ils lui préférèrent le héros écarlate de leur messianisme de guerre.

L’entrée avec les rameaux fut donc la célébration du messianisme pacifique, c’est à dire d’une politique sui generis qui fut aussitôt renversée par la politique de l’ancien genre : celle qui croyait (et même croira) en Dieu et en sa loi, mais faisait (et fera) encore plus confiance dans l’épée de ses propres soldats ; plus dans les chars armés que dans les annonces du Sinaï : cette politique folle et décadente qui inocule la guerre même dans les tractations de paix et qui transforme le peuple en armée, et la terre à labourer en champs de bataille.

La politique messianique de Jésus peut se résumer sous le nom de royaume de Dieu : c’est à dire un régime dont la constitution soit la loi de Dieu, et dont la fin comme le principe, reste Dieu. En elle, il organise le peuple en royaume : son propre royaume, et il le dirige sur le chemin de la paix. Ce royaume de Dieu se traduit aussi en une constitution sociale : sa loi est l’Evangile et comporte l’unité, la solidarité, l’égalité, la paternité, le service social, la justice, la raison, la vérité, avec la lutte contre la guerre, les vexations, les inimitiés, les erreurs, la stupidité…

Chercher le royaume de Dieu c’est donc chercher les conditions les meilleures pour l’expression de la vie individuelle et sociale. Et l’on comprend : là où règne Dieu, l’homme est comme un fils de Dieu, un être d’une valeur infinie, il traite les autres hommes et est traité par eux comme un frère, il fait aux autres ce qu’il voudrait qu’on fasse pour lui ; et les biens de la terre sont fraternellement mis en commun, l’amour circule avec le pardon, les barrières ne valent rien, parce qu’elles n’ont pas de sens dans l’universalité de l’amour. Chercher d’abord le royaume de Dieu, signifie donc élever le but de la vie humaine. En ce sens, pour nous aussi, Christ « a vaincu le monde ».

En dehors de cette signification, Jésus ne s’occupe pas de politique, les apôtres non plus. Mais dans leur enseignement sont inclus des principes qui, s’ils ne sont pas de politique concrète, immédiate ni de parti, sont assurément des lignes directrices de grande sagesse qui soutiennent le grand art universel de gouvernement de tout temps. Jésus ne touche pas les institutions existantes, mais il en change l’esprit, en changeant les sentiments des hommes. Il ne dit pas aux soldats de déserter, ni aux publicains de laisser la perception, ni aux membres du sanhédrin de démissionner du Grand Conseil : il leur dit d’accomplir leur fonction avec un esprit nouveau. Il ne fait pas de l’agitation, il fait la révolution. Et il la fait en l’esprit, là où précisément elle doit être faite.(Igino Giordani, Le Feste, SEI, Torino, 1954, pp. 104-110).


[1] Trad. TOB 2010

République Dominicaine: La générosité des jeunes

Philippines : à l’école des religions

Du 1er au 3 avril, à la cité-pilote “Paix” à Tagaytay aux Philippines, une session a été organisée par la School for Oriental Religions (SOR) – l’Ecole des Religions Orientales – rassemblant 250 participants de différents pays d’Asie. Ils venaient du Pakistan et de l’Inde, mais aussi de Thaïlande, de Myanmar, du Vietnam et, plus loin de Hong Kong et Taiwan, jusqu’à la Corée et le Japon. La plupart provenaient toutefois de diverses îles des Philippines, en particulier de Manille et Cebu et des environs.

Les sessions de la SOR ont été fondés par Chiara Lubich durant son premier voyage en Asie qui ouvrit le dialogue avec les bouddhistes mahayana du mouvement Rissho Kosei kai. Depuis 2009, ils ont lieu tous les deux ans et se donnent comme objectif de former des chrétiens des différents pays d’Asie à un esprit de dialogue avec les disciples des grandes traditions religieuses de ce continent. Autant en 2009 que cette année, ces moments sont, non seulement formateurs, mais aussi de rencontre et d’échange d’expériences.

Il s’agit d’une véritable agora (carrefour), où émergent les défis et problématiques de différents contextes – par exemple du Pakistan –, mais aussi les expériences prophétiques comme celle du dialogue avec le bouddhisme monastique de la tradition theravada de Thaïlande. Surtout après les semaines qui ont suivi le tremblement de terre et la crise nucléaire du Japon, on ne peut passer sous silence à quel point ces années de dialogue ont permis au Mouvement des Focolari et à celui du Rissho Kosei kai de vivre ces terribles événements dans un climat de profonde amitié et d’aide réciproque. Le dialogue universitaire et social vécu en Inde avec des hindous de diverses organisations gandhiennes et les institutions universitaires est tout aussi prometteur.

En Asie, les caractéristiques spirituelles communes viennent en relief à coté des différences et des traditions spécifiques de chaque pays et mouvance culturelle. Diverses formes de rapport sont mises en évidence entre chrétiens et disciples de l’indouisme, de l’islam, du bouddhisme ou des cultures telles que le confucianisme et le taoïsme.

Les Focolari vivent en première ligne les défis que l’Eglise catholique perçoit dans ces communautés. Dans la restitution des travaux de l’Ecole vient clairement en évidence comment dialogue et évangélisation sont différentes facettes de la même mission de l’Eglise, qui doit être avant tout témoignage tant personnel que surtout communautaire, pour garantir une présence constructive et crédible de l’annonce de Jésus Christ. D’autre part, les cultures asiatiques saisissent souvent du christianisme occidental des aspects non encore approfondis ni valorisés.

La School for Oriental Religions s’est concentrée cette année sur l’amour dans les différentes traditions. Il faut souligner la présence de l’archevêque de Bangkok, Mgr Francis Xavier Kriegesak, doyen de l’Ecole, et les apports du moine Phramaha Sanga Chaiwong, prieur d’un important temple des environs de Chiang Mai au nord de la Thaïlande, et ceux du professeur philippin Julkipli Wadi, musulman, titulaire de la chaire d’Islamologie à l’University of the Philippines.

Trois jours de dialogue et de confrontation qui, à long terme mais déjà dès à présent, ne pourront que produire – comme cela a été dit – “des remèdes appropriés aux fondamentalismes et aux abus”.

Roberto Catalano

Source: Città Nuova

République Dominicaine: La générosité des jeunes

Spiritualité de communion à la De Paul University de Chicago

« Je te montrerai la voie de la Sagesse. » Cette devise en latin est inscrite sur les murs de la De Paul University, fondée à la fin du XIXe siècle par la congrégation des Missions de Saint Vincent De Paul, pour assurer une formation adéquate aux enfants des émigrants catholiques de la ville de Chicago. Aujourd’hui, avec ses vingt-cinq mille étudiants, elle est la première institution Universitaire de l’Illinois et figure dans les dix premières des USA. Le passage, tiré du Livre des Proverbes, semble prendre une signification particulière ces jours pendant lesquels l’Université a organisé la semaine annuelle de réflexion World Catholicism Week intitulé Catholic Spirituality : a global communion. Des interventions de personnalités de premier plan sont prévues durant toute la semaine A la journée d’inauguration, le 11 avril, caractérisée par diverses tables rondes, certaines ayant lieu en même temps, des experts du Mouvement des Focolari ont été invités à présenter divers aspects de la dimension communautaire de la spiritualité de Chiara Lubich. Le professeur Judith Povilus a présenté l’expérience interdisciplinaire, interethnique et interculturelle de l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano. Le professeur Donald Mitchell a proposé l’aspect de l’écologie conjugué avec le dialogue interreligieux, pendant que le professeur Paul O’Hara a abordé l’aspect du profil marial. Enfin, Maria Voce a parlé de La spiritualité et la théologie trinitaire dans la vie et dans la pensée de Chiara Lubich. Dans une salle remplie de personnalités académiques et de représentants du monde catholique, la présidente du Mouvement des Focolari a mis en évidence quatre points de la spiritualité de communion – Dieu amour, l’amour pour le frère, l’amour réciproque et Jésus abandonné, clé pour réaliser l’unité – s’arrêtant en particulier sur le mystère de Jésus abandonné, comme secret pour guérir toutes les blessures provoquées par les divisions et les fractures. Faisant référence à l’expérience de lumière vécue par Chiara Lubich durant l’été 1949 et à ses intuitions sur la spiritualité de communion, comme reflet de la vie trinitaire, Maria Voce a lu quelques passages des notes de la fondatrice des Focolari, montrant qu’il s’agissait bien d’une expérience communautaire. Elle a conclu en soulignant la profonde consonance entre la spiritualité de communion et la pensée exprimée dans la lettre Novo Millennio Ineunte, et en présentant l’enjeu de l’Institut Universitaire Sophia, qui désire « fournir les fondements et les perspectives d’un savoir global, d’une culture née du charisme de l’unité, fruit d’une spiritualité communautaire profondément vécue comme reflet de la vie trinitaire ». A Maria Voce ont répondu deux théologiens : le professeur Tom Norris, membre de la Commission  Théologique Internationale, et le professeur David Schindler, directeur de l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille à la Catholic University of America. Tous deux ont indiqué, avec des perspectives différentes, l’actualité de la pensée trinitaire de Chiara Lubich et le courage de sa proposition à l’Eglise et à la réflexion théologique contemporaine. T. Norris rappelait, en fait, comme un théologien l’avait récemment affirmé, que la Trinité est la grammaire de toute théologie. D. Schindler a mis l’accent sur le profil marial de la spiritualité communautaire de Chiara et sur sa capacité à réponde de façon positive à la Philosophie des Lumières. Impossible à la fin de la soirée de ne pas penser à un lien entre cette Voie de la Sagesse que l’Université De Paul se propose d’offrir à ses étudiants et le charisme de communion de Chiara Lubich, don de Dieu pour cheminer sur cette route.

De notre envoyé Roberto Catalano

[viaggio-nord-america]

Budapest

Avertissement : toutes les informations géocodifiées figurant sur ce site sont purement indicatives. Les objets représentés (par exemple les lieux de rencontre et autres) et les systèmes de localisation ou de navigation peuvent être imprécis ou erronés pour la recherche d’adresses, de positions, de distances, d’indications et d’orientation.

République Dominicaine: La générosité des jeunes

Rencontre interreligieuse à Chicago

La Synagogue Kehilath Anshe Maarav (KAM) de Chicago, construite en 1847, a offert un cadre idéal pour la rencontre entre deux cent fidèles de différentes religions. Située à Hyde Park, sur la 50ème Avenue, elle a été la première synagogue du Mid-West (Etats du Centre-Ouest des USA). Son architecture parait s’inspirer des valeurs du dialogue. L’événement a rassemblé des luthériens, arméniens, presbytériens, catholiques, mais principalement des juifs, musulmans, indous, bouddhistes, sikhs et zoroastriens.

Une trentaine de personnes présentes se sont alternées sur la scène pour partager des moments de communion spirituelle. Ceux-ci ont été vécus au cours de ces trente dernières années dans l’esprit de fraternité semé par Chiara Lubich et du fait de sa rencontre avec des représentants de différentes religions en divers points du monde : des moments prophétiques qui se sont petit à petit réalisés au fil des années. Les rencontres entre Chiara Lubich et l’Imam W.D.Mohammed, à la Mosquée Malcolm Shabazz de Harlem en 1997 et à Washington D.C. en 2000, ont été revécues avec beaucoup d’émotion. On a évoqué le pacte d’amour réciproque conclu entre les deux leaders et toujours d’actualité. La représentante du Mouvement bouddhiste de la Rissho Kosei Kai a rappelé également la rencontre de leur fondateur, Nikkyo Niwano, avec Chiara. Les témoignages de nos ‘frères et soeurs aînés’ ont été émouvants: Emily Soloff, co-directrice pour les Relations Interreligieuses de l’American Jewish Committee, et une des présentatrices de la journée, a confessé que les moments de dialogue avec des membres des Focolari lui rappellent la célébration du shabbat juif du fait de la solennité et de l’esprit de famille qu’ils portent. Sister Laila Mohammed, fille de l’Imam W.D. Mohammed, lui a fait écho en confessant pour sa part combien l’expérience des rencontres islamo-chrétiennes à Rome a eu l’intensité spirituelle et porté les fruits spirituels autant qu’un pèlerinage à la Mecque.

Le Prof. Donald Mitchell, avec l’Imam Mikal Saahir et l’Imam Kareem Irfan, a proposé l’expérience de dialogue vécu entre universitaires et leaders religieux au cours d’un voyage d’étude en Asie. Les moments de partages aux Philippines et Thaïlande ont été fondamentaux pour le succès de la mission. Là, l’esprit de fraternité universelle expérimenté au Centre des Focolari a donné espoir et courage dans le dialogue comme solution aux conflits avec des minorités islamiques dans le sud des deux pays asiatiques. N’ont pas manqué non plus, les interventions de jeunes qui travaillent sur des projets de collaboration sociale pour aider des personnes en difficulté.

A la fin du programme, Maria Voce, présidente des Focolari, a salué l’assemblée avec le co-président Giancarlo Faletti, en répondant à des questions posées par une chrétienne, un musulman et une juive.

Cela a été manifeste de voir comment le dialogue, dans lequel les Focolari sont engagés, part du rêve de Chiara Lubich de contribuer à l’unité de la famille humaine et comment ce n’est jamais seulement une partie du Mouvement qui dialogue, mais tous, ensemble : jeunes et adultes, personnes âgées et enfants. L’intervention de Giancarlo Faletti a été particulièrement précieuse. Il a souligné comment, d’un côté, l’évènement du jour a donné l’occasion de feuilleter l’album de famille permettant de revenir sur des moments vécus en commun, et de l’autre, il a encouragé à ne pas céder à la nostalgie, mais à grandir dans l’amour envers tous.

Enfin Maria Voce, a proposé une comparaison efficace: «Souvent les religions ont été comme des sphères qui se frôlaient.  Il a fallu le courage de quelques-uns pour percer ces sphères, de sorte que les richesses de l’une puissent être partagées par l’autre. Cela a été le rôle prophétique de Chiara Lubich, Nikkyo Niwano, Dadaji du Mouvement Swaydhaya, l’imam W.D.Mohammed et d’autres. Grâce à eux, nous avons pu découvrir des richesses que nous ne connaissions pas. La peur a été dépassée. Maintenant nous devons continuer sur ce chemin». L’invitation finale est accueillie par un applaudissement debout: «Portons à nos communautés les richesses que nous avons découvertes. Vous, aidez le Focolare, et ensemble, aidons l’humanité».

Roberto Catalano

[nggallery id=31]

[viaggio-nord-america]

République Dominicaine: La générosité des jeunes

Côte d’Ivoire : témoignage des Focolari qui vivent sur place

En raison de la situation humanitaire engendrée par le conflit en côte d’Ivoire, avec la présence de milliers de réfugiés, plusieurs ONG internationales, en lien avec l’Église locale, s’emploient à apporter refuge et assistance au plus grand nombre possible. Près de Man, à 600 km à l’ouest de la capitale, se trouve une cité-pilote du Mouvement des Focolari qui veut être un témoignage stable d’une vie qui se caractérise par l’amour évangélique et la fraternité. De quelle manière ses habitants sont-ils impliqués actuellement dans la situation difficile que vit le pays ?

Adriana Masotti a posé la question à Vitoria Franciscati, responsable de la cité-pilote, qui vit en Côte d’Ivoire depuis 20 ans.

Nous y sommes impliqués de façon plutôt directe : actuellement, Man est devenue une ville d’accueil, parce qu’il y a une zone de combat à 80 km d’ici, à l’ouest, d’où sont venus et d’où arrivent encore de nombreux réfugiés. Il en vient aussi de la capitale, Abidjan. Et nous sommes impliqués, comme toutes les autres forces du diocèse et de la ville, pour accueillir le mieux possible ces réfugiés. Dans la cité-pilote, nous avons un dispensaire, un cabinet médical et un centre de lutte contre la malnutrition. On a vu augmenter le nombre des malades et des enfants abandonnés tout petits, parfois avec un grand-père ou une grand’mère qui ne savent pas comment faire. Donc, tout le travail que nous faisons habituellement se trouve maintenant multiplié.

Nous sommes aussi un point de référence pour les organisations humanitaires qui arrivent dans la région pour lutter contre la faim : Médecins sans frontières, Croix rouge, etc. Dans la ville, l’eau manque et ils viennent se servir à notre puits. L’électricité est souvent coupée, mais nous avons un générateur qui fonctionne quelques heures par jour et nous le mettons à disposition. Il y a vraiment une collaboration entre tous.

Vous êtes loin de la capitale, mais des personnes qui font partie de la communauté des Focolari vivent à Abidjan, certaines près de la résidence de Gbagbo. Comment vivent-ils ces jours-ci ?

Là-bas, il y a des membres des Focolari dans tous les quartiers de la vielle, mais plus précisément dans le quartier près de la maison du président sortant. Nous sommes en contact avec eux plusieurs fois par jour et ils sont vraiment décidés à vivre et diffuser la vie de l’Évangile, à être des constructeurs de paix par la vie de l’amour, parce que c’est l’unique force capable de désarmer les cœurs, ce qui est le plus difficile, mais aussi le plus nécessaire.

Dans le pays, deux blocs opposés se sont formés, une opposition que l’on retrouve au sein même des familles. Comment vivent-ils cette division ?

Certes, voilà le point important : commencer à la maison, en famille. Quelques jeunes disent : « Je ne reconnais plus mon père », parce que la division est entrée et pénètre en profondeur. Avant, ce n’était pas ainsi. Mais les Ivoiriens sont aussi très sensibles et prompts à changer. Ils ne sont pas si durs que cela. Il faut donc croire en leurs capacités, parce qu’ils sont un peuple capable d’accueil, habitué à vivre ensemble entre ethnies et religions différentes. Il n’y a jamais eu de problèmes.

Alors quelle contribution voulez-vous donner à la société ivoirienne ?

Celle de la fraternité. La « règle d’or » : faire aux autres ce que vous voudriez que l’on vous fasse. C’est la contribution spécifique.

Qui se concrétise au quotidien, en essayant chacun de vivre l’amour envers l’autre, même s’il est différent…

Oui, c’est bien cela, en accueillant l’autre qui est différent de moi, qui ne pense pas comme moi. Et je crois que vont venir – il faut qu’ils viennent – des systèmes politiques issus des cultures, des racines culturelles africaines. Mais la prière est très importante en ce moment, car les cœurs se sont endurcis, et il faut vraiment une grâce de Dieu.

Source : Radio Vatican – Radio Journal du 10/04/2011