Info Focolare – Moldavie
Info Focolare – Liechtenstein
Info Focolare – Finlande
2e congrès international pour jeunes juristes
Ils étaient 180 jeunes juristes, de 13 pays, venus se confronter sur un sujet d’une actualité brûlante, celui du respect de la dignité de tout individu, homme ou femme. C’était le deuxième congrès international pour ce groupe, qui s’était déjà réuni en 2009, à Rome, autour du thème : le droit à la recherche de la justice.
En ouverture, ils ont entendu le message de bienvenue de Maria Voce, avocate, Présidente des Focolari, qui a été coordinatrice de Communion et Droit et qui, à cette date, se trouvait en Terre Sainte : “Il faut du courage, face à ces défis, il faut un engagement très fort, de la cohérence ; il faut aussi savoir discerner, aujourd’hui, les signes qui donnent une espérance et indiquent la voie à suivre pour construire un monde où la dignité humaine soit vraiment comprise et respectée ”. C’est Vera Araujo qui en a donné lecture, après avoir traité, en tant que sociologue et juriste, de l’importance d’une norme pour la vie en société.
Une question était en toile de fond de ce congrès : existe-t-il une dignité qui puisse servir de ‘dénominateur commun’, dans sa dimension à la fois universelle et particulière pour chaque personne humaine ? Et comment est-delle protégée ? La réponse semblait transparaître, notamment, à travers les paroles prononcées en 2006 par le Vice Président de la Cour constitutionnelle italienne, Paolo Maddalena, et qui ont été citées par Mme le prof. Adriana Cosseddu (Université de Sassari) au cours de son intervention : « La dignité définit l’essence et l’identité de l’homme en tant que tel. Sans elle, il ne peut y avoir d’égalité ni de liberté ».
Vera Araujo a ensuite invité les jeunes à regarder la situation actuelle en Afrique du Nord où la vague des manifestations et des signes de révolte touche une large partie de la population ; une population exposée à de graves difficultés économiques dues, entre autres, à l’augmentation incontrôlée des prix des produits de première nécessité ; c’est, a-t-elle dit, “la preuve que la protection demandée, et les garanties revendiquées, sont autant de demandes de reconnaissance de liberté et de dignité”.
C’est sur la base de ces idées, partagées par tous, que se sont déroulées les trois journées du congrès, des journées intenses où les jeunes se sont fortement impliqués.
5 groupes de réflexion ont permis d’entrer dans le vif du sujet :
- dignité et Constitutions européennes
- dignité humaine et nouvelles formes d’esclavage
- dignité de l’embryon
- dignité dans le système pénal et carcéral
- dignité humaine et droit de l’environnement
Aux réflexions se sont ajoutés les témoignages de différents acteurs du monde judiciaire : de l’avocat en droit pénal au ministère public ; du consultant juridique au bénévole qui se consacre aux détenus.
Au cours de la matinée de conclusion, le prof. Vincenzo Buonomo (Université du Latran), en introduisant le discours de Chiara Lubich, en 1997, aux Nations Unies, a montré comment, au sein de la “communauté des Nations”, la dignité humaine trouve une place spécifique ; des paroles qu’il a qualifiées de prophétiques et très actuelles : “…si des hommes en plus grand nombre acceptaient la souffrance par amour, la souffrance qui demande de l’amour, alors elle pourrait devenir l’arme la plus puissante pour redonner à l’humanité sa plus haute dignité”.
Voyage en Terre Sainte – 2011
Piémont
Marche
Lombardie
Info Focolare – Cyprus
Info Focolare – Biélorussie
Info Focolare – Azerbaïdjan
Info Focolare – Arménie
Info – Andorra
Renata Borlone : « Parfois, les saints passent à côté de nous… »
Son Éminence Mgr Mario Meini, l’actuel évêque de Fiesole, a parlé de joie et d’émotion lors de ses salutations ouvrant cet événement, qui est surtout : « L’accueil d’un témoignage, d’une servante de Dieu, témoin des paroles du Seigneur… Sa vie a stimulé et encouragé le mouvement et toute l’Église. Nous voulons recueillir son exemple non pas comme un trésor jalousement gardé, mais comme un exemple qui peut servir à d’autres. Parfois, les saints passent à côté de nous et nous ne nous en apercevons même pas. » Les personnes présentes étaient ainsi invitées à redécouvrir le visage quotidien de la sainteté, qui devient le service au prochain, y compris au sein de la communauté civile et ecclésiale.
« Le surnaturel naturel, à la portée de tous. » C’est par ces mots que le cardinal Paul Poupard, président émérite du Conseil pontifical pour la culture, a évoqué, lors de la messe solennelle célébrée au sanctuaire de Marie Theotokos et animée par le Gen Rosso, sa rencontre avec Renata Borlone. Renata se distinguait en ce qu’elle faisait de la sainteté non pas un objectif accessible à peu de personnes, mais une vocation possible pour chaque chrétien et dont nous avons un grand besoin aujourd’hui.
Eli Folonari représentait la présidente du mouvement, Maria Voce, qui était en Terre Sainte ces derniers jours. Elle a raconté, émue et reconnaissante, comment elle avait vécu ses premières expériences de vie au focolare justement avec Renata en 1950 à Rome, et que fut Chiara Lubich qui appela personnellement Renata comme responsable de la cité-pilote de Loppiano.
Une journée extraordinaire à laquelle ont participé plus de 2000 personnes venues de toute l’Italie, malgré la neige et le mauvais temps, en plus de tous ceux qui ont suivi cet événement via internet, notamment lors du moment solennel, à 15 heures. C’est à ce moment qu’a eu lieu la véritable clôture du procès, avec les scellés des trois boîtes qui contiennent toute la documentation rassemblée durant ces sept années de travail du tribunal diocésain, et qui vont à présent être remises à Rome, à la Congrégation pour les causes des saints.
La cérémonie était lourde de sens. Elle a fourni une bonne occasion de rappeler à l’attention de tous l’importance de se laisser renouveler par les paroles de l’Évangile qui sont la vie, et dont Renata Borlone a témoigné jusqu’au bout, au point de s’exclamer : « La mort est vie ! »
La matinée, qui s’est déroulée au sanctuaire également, a été un moment de fête. L’évêque émérite de Fiesole, Son Éminence Mgr Luciano Giovannetti, a célébré le baptême d’une autre Renata, qui a pour nom de famille Nembrini et qui est la dernière née de la cité-pilote des Focolari. Une transmission de consignes idéale. Faire de « son propre cœur » le vrai sanctuaire garant du message de la servante de Dieu Renata : tel est le souhait qu’il a formulé pour les personnes présentes.
La journée s’est achevée par un cadeau spécial : la comédie musicale « Marie, fleur de l’humanité » du groupe international Gen Verde. Les participants ont pu contempler Marie comme la figure d’une femme dont l’attrait traverse les siècles, dans une continuité totale entre son histoire et la nôtre, et l’image de la Mère de Jésus était présentée comme une femme du quotidien et une compagne de voyage.
Mars 2011
Cependant, pour que son dessein s’accomplisse pleinement, Dieu demande mon accord et le tien, comme il l’a demandé à Marie. C’est la condition pour que se réalise la parole qu’il a prononcée sur toi, sur moi. Nous sommes alors appelés nous aussi à dire, comme Marie : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit. » Bien sûr, sa volonté n’est pas toujours facile à discerner. Comme Marie, nous devons nous aussi demander des éclaircissements pour comprendre ce que Dieu veut. Il faut écouter attentivement et sincèrement sa voix en nous, en demandant conseil – si cela nous semble nécessaire – à quelqu’un susceptible de nous aider. Mais une fois sa volonté comprise, disons ‘oui’ tout de suite. Car si nous avons compris que sa volonté est ce qu’il y a de plus grand et de plus beau pour notre vie, nous ne nous résignerons pas à « devoir » faire la volonté de Dieu, mais nous serons heureux de « pouvoir » la faire, de pouvoir coopérer à son projet pour que se réalise ce qu’il a pensé pour nous. Que pourrions-nous accomplir de meilleur, de plus intelligent ? Les paroles de Marie – « Je suis la servante du Seigneur » – sont donc notre réponse d’amour à l’amour de Dieu. Elles nous maintiennent toujours tournés vers lui, à l’écoute, dans une attitude d’obéissance, avec l’unique désir d’accomplir sa volonté pour être comme il le désire. Pourtant, ce qu’il nous demande peut parfois nous sembler insensé. Nous estimerions parfois préférable d’agir autrement, voire de prendre nous-mêmes notre vie en main. Nous aurions même parfois envie de donner des conseils à Dieu, de lui indiquer ce qu’il faut faire ou éviter. Mais si je crois que Dieu est amour, et si je lui fais confiance, je crois que ce qu’il a prévu pour ma vie et pour celle de ceux qui m’entourent est pour notre bien. Alors, je m’en remets à lui, je m’abandonne pleinement à sa volonté, je la désire de tout mon être, jusqu’à ne plus faire qu’un avec elle, sachant qu’accueillir sa volonté c’est accueillir Dieu, l’étreindre, se nourrir de lui. Rien, nous devons le croire, ne survient par hasard. Aucun événement joyeux, indifférent ou douloureux, aucune rencontre, aucune situation de famille, de travail, d’école, aucune condition de santé physique ou morale n’est privée de sens. Tout – événements, circonstances, personnes – nous porte un message de la part de Dieu, tout contribue à l’accomplissement de son dessein, que nous découvrirons peu à peu, jour après jour, en faisant, comme Marie, la volonté de Dieu. « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit. » Comment vivre alors cette Parole ? Notre ‘oui’ à la Parole de Dieu signifie concrètement bien faire à chaque instant ce que Dieu nous demande. Etre pleinement dans cette action, en éliminant tout le reste, en abandonnant nos propres pensées, désirs, souvenirs, tout. Devant chaque volonté de Dieu, douloureuse, joyeuse ou indifférente, nous pouvons à notre tour dire : « Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit », ou bien, comme Jésus nous l’a enseigné dans le Notre Père : « Que ta volonté soit faite ». Répétons : « Que ta volonté soit faite » avant chacune de nos actions. Et nous accomplirons, instant par instant, petite pierre par petite pierre, la merveilleuse et unique mosaïque de notre vie, que le Seigneur a conçue depuis toujours pour chacun de nous.
Chiara LUBICH
Larges extraits du commentaire de Chiara Lubich à la Parole de vie de décembre 2002
Focolare de la Belgique
Du Thabor à Jérusalem : conclusion de la visite en Terre Sainte
Une semaine intense, marquée par le sentiment d’avoir vécu ensemble une expérience spirituelle très forte, en communion totale avec la communauté locale des Focolari. Celle-ci a renouvelé, par sa présence sur cette terre, son engagement à construire des ponts de dialogue entre les hommes dans un esprit de fraternité universelle, objectif poursuivi par tout le mouvement.
25 février – Après la visite du Mont des Béatitudes et du Thabor, étape à Nazareth. Le Conseil général était attendu par un nombre important de représentants de la communauté des Focolari de Haïfa, Jérusalem et Bethléem. Le cardinal Miloslaw Vlk, évêque émérite de Prague, Mgr Giacinto Marcuzzo, évêque auxiliaire du patriarche latin de Galilée, ainsi que les 17 prêtres du Conseil général et deux prêtres du patriarcat, ont célébré ensemble la messe dans la basilique qui fait face à la grotte de l’Annonciation, dans un climat solennel et simple à la fois. Dans son homélie, Mgr Marcuzzo a rappelé qu’à l’occasion de la visite de Benoît XVI en 2009, la banderole qui souhaitait la bienvenue au pape portait une inscription qui voulait dire beaucoup : Bienvenue à Nazareth, là où tout a recommencé. Le oui de Marie a été le premier pas vers ce nouveau commencement de l’histoire de l’humanité, a-t-il souligné. À la fin de la messe, lors de ses remerciements aux évêques et à la communauté des Focolari, Maria Voce a renouvelé l’engagement de tout le mouvement, que Chiara Lubich avait souhaité inscrire dans les statuts, à revivre Marie pour incarner sa présence dans le monde !
26 et 27 février – Deux jours à Jérusalem. Samedi matin, rendez-vous au Kottel, le mur occidental, connu sous le nom de Mur des Lamentations, très fréquenté lors du Shabbat et qui a fourni l’occasion d’apporter une explication sur divers aspects du judaïsme ainsi que sur le sens du Shabbat. Puis le groupe s’est rendu à pied sur le terrain attenant à l’escalier romain, le point de passage entre la vallée du Cédron et l’endroit où se trouve l’entrée du Temple. D’après la tradition, c’est là que Jésus aurait prié son Père pour l’unité entre tous les hommes.
Dès 1956, à l’occasion de son unique visite en Terre Sainte, Chiara Lubich avait exprimé le désir de voir naître un jour un focolare près de cet escalier. Les responsables locaux du mouvement des Focolari ont expliqué les étapes qui ont abouti à l’acquisition du terrain juste à côté de l’escalier, et les démarches qu’ils accomplissent actuellement afin d’obtenir les diverses autorisations qui permettront de le transformer, en attendant le focolare, en un jardin-parc où auront lieu des temps forts de réflexion et des rencontres. Après la lecture du passage de l’Évangile de Jean contenant la prière sacerdotale et de ce que Chiara écrivit en 1956, une photo de groupe sur le petit escalier est venue sceller un moment spirituel très intense.
Dimanche 27 février – Journée de conclusion, avec la messe célébrée dans la petite grotte des apôtres par le cardinal Vlk et Mgr Antonio Franco, délégué apostolique pour la Terre Sainte. Ce dernier a proposé aux personnes présentes une méditation sur le sens de cette visite de Maria Voce et du Conseil général en Terre Sainte, à la lumière de la spiritualité de communion de Chiara Lubich.
Au terme de cette visite sur les lieux de la passion et de la mort du Christ, une réception organisée au Centre Notre-Dame a réuni 150 personnes autour de la présidente, du coprésident et de tout le Conseil : des membres de mouvements ecclésiaux, des personnalités de différentes Églises présentes à Jérusalem, mais aussi des juifs et des musulmans proches du mouvement. Maria Voce leur a présenté les membres du Conseil et a leur adressé ses remerciements pour ce qui avait été fait dans le cadre de cette visite et pour les activités auxquelles elle avait pu participer. Elle les a assurés qu’elle portait dans son cœur beaucoup de moments et de personnes, et qu’elle était certaine de rester dans le cœur de ceux qu’elle avait rencontrés en Terre Sainte.
Le Conseil général des Focolari en Terre Sainte
Dimanche dernier, les membres du Conseil général des Focolari sont arrivés en Israël pour débuter, comme prévu, leur semaine de pèlerinage avec la présidente Maria Voce et le coprésident Giancarlo Faletti. Entre-temps, ces derniers avaient achevé leur visite officielle aux communautés du mouvement des Focolari en Terre Sainte.
Les membres du Conseil ont été accueillis à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv par des représentants de la communauté locale des Focolari, dans l’atmosphère chaleureuse qui caractérise cette culture. Puis ils se sont rendus à la Domus Galilaeae, au bord du lac de Tibériade, où ils ont passé la première partie de leur séjour en Terre Sainte. Les locaux, construits par la communauté du Chemin néocatéchumenal lors du passage au nouveau millénaire, ont été bénis par Jean-Paul II au cours de sa visite historique en l’an 2000, lorsqu’il a célébré la messe devant des milliers de pèlerins, précisément dans la vallée qui surplombe le Mont des Béatitudes. Lors de sa bénédiction de ce bâtiment tout neuf, le Pape avait dit : « Le Seigneur vous a attendus ici, sur cette montagne ! » Des paroles lourdes de sens, inscrites aujourd’hui à l’entrée et qui accueillent tous les visiteurs venus voir la Domus Galilaeae.
La rencontre entre Maria Voce et le Conseil général des Focolari et la communauté néocatéchuménale a été très chaleureuse et marquée entre autres par des moments où ils ont fait meilleure connaissance. Le 22 février, fête de la Chaire de saint Pierre, les deux communautés se sont retrouvées pour la célébration eucharistique.
Entre-temps, le Conseil du Mouvement a passé trois jours et demi rythmés par des temps de méditation, de partage d’expériences et de travail destiné à définir les perspectives et les défis que les différentes branches des Focolari doivent aujourd’hui relever dans toutes les régions du monde, ainsi que dans les milieux ecclésiaux et sociaux où le Mouvement est présent et agit.
La mission de réaliser l’unité et la communion, que Chiara Lubich elle-même avait confiée au Mouvement pour les années à venir, est apparue de façon encore plus nette.
Davao
Cebu
Luanda
Iringa
Dar es Salaam
Extraits du Journal de Chiara 1956 pour vidéo : Notre voyage en Terre Sainte
Survolant la côte toute bleue du golfe de Beyrouth, je contemplais la ville adossée à des collines. L’avion se dirigeait vers la mer pour prendre de l’altitude. Je n’imaginais pas alors quelle incidence Jérusalem et les Lieux saints allaient avoir sur moi.
Le long de la route qui mène à Jérusalem, les troupeaux sont au pâturage.
Soudain, on nous invita à descendre, les voitures ne pouvant aller plus avant. Il fallait maintenant continuer à pied. C’était une vieille rue de Jérusalem, qui montait, entrecoupée de temps en temps de marches de pierre à gravir. Cette rue était la via crucis, le chemin de croix que Jésus parcourut jadis.
La cour intérieure de la tour Antonia, le Litostrophe, est l’endroit où Jésus a été flagellé. C’est maintenant le sol de la petite église dite de la Flagellation. Des vestiges de l’époque ornent le lieu.
Voici le petit escalier, encore en bon état, à ciel ouvert, dans le vert clair des prés qu’il longe et celui plus sombre des arbres. C’est là que le Maître, le cœur plein de tendresse envers ses disciples, choisis par le ciel certes, mais oh ! combien fragiles encore et incapables de comprendre, éleva sa prière vers le Père en son nom et au nom de tous ceux pour lesquels il était venu et allait mourir.
« Père Saint, qu’ils soient un… Comme tu m’as aimé ».
Le magnifique jardin de Gethsémani me vit recueillie et attristée dans l’église bien tenue, décorée avec goût, dont les vitraux diffusent une lumière violette ; en son centre se trouve une pierre, éclairée par une lumière rouge, qui rappelle le sang de Jésus. Jésus ! Il me semblait le voir, mais je n’osais l’imaginer.
Près des murs, des tombes, des tombes, encore des tombes, et dans la vallée de Josaphat, qui donnent l’impression d’une Résurrection qui n’a pas eu lieu, parce que des milliers de pierres jonchent le sol, dressées, renversées ou brisées, fruit des guerres passées.
Les lieux se sont profondément gravés dans ma mémoire : Bethphagé, le Gallicantus – l’endroit où avait chanté le coq – le lieu de l’Assomption de la Vierge, l’endroit où eut lieu l’Ascension…
Sous le soleil oriental, Jérusalem reste pleine de lumière. Elle offre son immense esplanade, terriblement vide, où s’élevait autrefois son magnifique Temple. Vide, à part une solide mosquée qui ne peut pourtant effacer les paroles de Jésus : « De toi, il ne restera pas pierre sur pierre ».
Béthanie, j’y allai par une belle journée ensoleillée et, alors que je gravissais les ruelles qui mènent à la tombe de Lazare, il me semblait entendre les paroles de Jésus à Marthe : « Une seule [chose] est nécessaire ».
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » « Je sais, répondit-[Marthe], qu’il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour. » Jésus lui dit : « Je suis la Résurrection et la Vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (d’après Jn 11,21-26).
Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, il tomba sur des bandits qui, l’ayant dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Il se trouva qu’un prêtre descendait par ce chemin ; il vit l’homme et passa à bonne distance. Un lévite de même arriva en ce lieu ; il vit l’homme et passa à bonne distance. Mais un Samaritain qui était en voyage arriva près de l’homme : il le vit et fut pris de pitié. Il s’approcha, banda ses plaies en y versant de l’huile et du vin, le chargea sur sa propre monture, le conduisit à une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, tirant deux pièces d’argent, il les donna à l’aubergiste et lui dit : « Prends soin de lui, et si tu dépenses quelque chose de plus, c’est moi qui te le rembourserai quand je repasserai. » Lequel des trois, à ton avis, s’est montré le prochain de l’homme qui était tombé sur les bandits ? » Le légiste répondit : « C’est celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va et, toi aussi, fais de même. » (Lc 10,30-37)
Sous le turban blanc dénoué, des visages sombres d’hommes, plus ou moins résignés à cette vie de misère. Des visages invisibles de femmes aussi, couverts d’un voile noir
Jésus fut conduit par l’Esprit au désert, pour être tenté par le diable. « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ». « Tout cela je te le donnerai, si tu te prosternes et m’adores. » Alors Jésus lui dit : « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Le Seigneur ton Dieu tu adoreras et c’est à lui seul que tu rendras un culte. » (d’après Mt 4,1-10).
En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée et se fit baptiser par Jean dans le Jourdain. A l’instant où il remontait de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit, comme une colombe, descendre sur lui. Et des cieux vint une voix : « Tu es mon Fils bien-aimé, il m’a plu de te choisir. » (d’après Mc 1,9-12).
Entré dans Jéricho, Jésus traversait la ville. Survint un homme appelé Zachée. Il courut en avant et monta sur un sycomore afin de voir Jésus. « Zachée, descends vite : il me faut aujourd’hui demeurer dans ta maison. » « Eh bien ! Seigneur, je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et, si j’ai fait tort à quelqu’un, je lui rends le quadruple. » Alors Jésus dit à son propos : « Aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » (d’après Lc 19,1-10).
Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda : car c’est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple. » (Mt 2-6).
Chaque pierre me disait un mot, bien plus qu’une parole, si bien qu’à la fin mon âme était submergée, toute empreinte de la présence de Jésus.
Je me souviens très nettement que, le septième jour, j’avais complètement oublié mon pays, mes parents, mes amis, en un mot, tout. J’étais là, immobile et heureuse, spirituellement stupéfiée au milieu de toutes ces pierres, sans rien d’autre à faire que de demeurer là et adorer. Adorer, l’esprit affermi en l’Homme‑Dieu, que ces pierres m’avaient expliqué, dévoilé, chanté et exalté !
Vallée d’Aoste
Auckland
Le forum social mondial – un lieu d’espérance pour les pauvres?
«En partant de Vienne, j’ai vu les images de la Place Tahrir au Caire. En arrivant à Dakar, un journal reportait en première page l’appel d’un imam à la prière pour que se retire le président Abdoulaye Wade. Espérons qu’il s’arrête à la prière, pensais-je. Le jour suivant, la messe d’ouverture du forum social mondial, dans l’église des martyres d’Uganda. L’homélie du cardinal Théodore-Adrien Sarr avait une forte connotation à la fois spirituelle et sociale. Elle dénonçait sans demi-mesures la corruption et cela en présence d’un ministre et d’autres personnalités de la vie publique.
D’emblée, les deux événements permettaient de comprendre le climat fortement politique à l’ouverture du 11ème forum social à Dakar (6-11 février). Cependant les 70.000 participants de la marche d’ouverture se dirigeaient dans un grand ordre vers l’université Cheikh Anta Diop. Un climat solidaire et fraternel a régné durant toute la semaine, troublé en rien par les difficultés d’organisation occasionnées par les plus de 400 conférences et manifestations quotidiennes
Une des conférences s’est tenue avec ‘transform!europe’ (réseau de culture de la gauche européenne) et les Focolari. Le titre, “Crises de la civilisation: interprétations et alternatives du point de vue chrétien, interreligieux et marxiste”, voulait mettre en évidence que, désormais, le fait religieux n’est pas seulement toléré, mais désiré. Les initiatives “de convergence” ont été privilégiées, c’est à dire celles de collaboration entre différents partenaires, soit dans le sens géographique, soit comme vision du monde. Sur la scène, des représentants des Focolari arrivés d’Italie, Autriche, France, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau et Sénégal – de religion catholique et musulmane. Du coté de transform!europe, étaient présents Marga Ferré (Espagne) et Walter Baier (Autriche) promoteur de l’idée de préparer ensemble cet évènement. Sa constatation finale, partagée par Marga Ferré: «J’ai appris [à partir des projets des Focolari] que la solidarité part du concret, en commençant par les plus nécessiteux. Donc aucun communisme, aucun marxisme sans ce sens d’empathie ! L’option pour les pauvres est plus qu’un simple amour envers le prochain; cela veut dire voir le monde avec les yeux des plus nécessiteux.»
Il continuait: «Nous avons besoin d’une éthique et d’une morale nouvelle ainsi que de développer, dans le dialogue, le sens de la vie. Personne ne doit imposer une autorité pour faire valoir son idée et personne ne peut dicter la direction à prendre. Nous devons développer le dialogue, unissant nos forces pour transformer l’étique. Ensuite, il faut un lieu politique et un changement des lois économiques.»
Et il concluait: «Il faut de l’amour pour être capable de faire de la politique, pas seulement de façon professionnelle, c’est à dire seulement en sachant manoeuvrer les mécanismes de la politique. […] Il faut savoir se consacrer. Sans l’amour, aucun changement de structure ne fonctionne. Appelons-le comme on veut : fraternité, amour, solidarité.»
Durant le forum à Dakar, la connaissance entre les ONG présentes a pu s’approfondir avec le désir de continuer à collaborer et à marcher ensemble sur le chemin entrepris. Les organisateurs ont émis le voeux que “Dakar s’étande” sur toute l’Afrique et le monde entier.
Un fil d’espérance pour les pauvres?
de Franz Kronreif*
* délégué des Focolari, avec Claretta Dal Rì, pour le dialogue avec les personnes sans référence religieuse
© Centre Chiara Lubich : Voyage en Terre Sainte en 1956 (audio en italien)
[:it]1956: Video inedito del viaggio in Terra Santa [:de]1956: unveröffentlichte Filmaufnahmen von der Reise ins Heilige Land[:es]1956: Vídeo inédito del viaje a Tierra Santa[:pt]1956: vídeo inédito da viagem à Terra Santa[:zh]1956年聖地之行:未曾發表過的視頻
Mafikeng
Futuna
Lubumbashi
Projet “Petite Flamme”
Kinshasa
Bujumbura
Siberia
Moscow
Wallis
Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens
C’est dans le contexte bien connu, et malheureusement difficile, des Territoires palestiniens que Maria Voce, présidente des Focolari, rencontre quelques hommes politiques et des administrateurs locaux, chrétiens et musulmans. Parmi ceux-ci, se trouvent notamment le maire de Bethléem, Victor Batarseh ; le ministre du tourisme, Madame Khouloud Daibes ; M. Ziad Al-Bandak, conseiller du président pour les rapports avec les chrétiens auprès du gouvernement palestinien.
L’initiative est venue de la Fondation Jean-Paul II. Depuis 2007, à partir d’une idée du Père Ibrahim Faltas, qui a été supérieur du couvent annexe à la Basilique de la Nativité, en particulier durant la période du “siège”, la fondation a investi une énergie considérable – avec l’aide de nombreuses institutions publiques et privées, surtout italiennes (la Conférence épiscopale italienne, la Province de Trente, la Région de Toscane, l’Acli[1]…) – pour réussir, par ses programmes, à fournir connaissances, ressources et infrastructures pour le développement de la Palestine, tant au niveau individuel qu’au niveau communautaire. Le Père Ibrahim souligne l’extraordinaire complicité qui existait entre Jean-Paul II et Chiara Lubich, «au point que cette rencontre est aujourd’hui plus que nécessaire».
Maria Voce a souligné, de son côté, combien elle était heureuse de «partager avec ceux qui ont entre leurs mains les destinées du monde, notre idéal de fraternité». Une fraternité qui, en politique, signifie agir afin que les gens se sentent appréciés et soutenus par ceux qui gèrent la chose publique. En effet, comme le disait Chiara Lubich, «la politique est l’amour des amours». Le maire de Bethléem a immédiatement tenu à noter «combien les idéaux des Focolari sont aussi les nôtres». Ils sont comme des stimulants qui peuvent nous pousser à abattre les murs qui divisent ces territoires. Non pas tant, ni seulement, les murs matériels, visibles, mais surtout les murs invisibles.
Le Père Ibrahim en est convaincu : «Ici, de la douleur immense du peuple est en train de naître une génération de jeunes responsables, qui veulent la paix et qui semblent avoir aussi la capacité de gérer le pouvoir. Cependant, il faut que la communauté internationale, civile et politique, soit proche d’eux, ouvre des horizons de paix et les soutienne, notamment par des initiatives comme celles que finance la fondation, qui travaille dans le domaine de l’instruction, de la promotion du sport et de la culture, du journalisme, de l’artisanat. Certainement, des initiatives d’une paix que je qualifierais de paix “profonde”, come celles des Focolari, sont essentielles pour garder espoir».
de Michele Zanzucchi
Source Città Nuova online
[1] L’ACLI (Associazioni Cristiane Lavoratori Italiani) regroupe les associations chrétiennes des travailleurs italiens.
La Palestine, une terre où ça vaut la peine de vivre.
« Ca vaut la peine de vivre sur cette terre. » Ce sont les vers d’une composition poétique palestinienne qui sont récités sur fond de power-point et qui reprennent les événements uniques dans l’histoire de l’humanité qui se sont passés dans cette partie du monde : la naissance de Jésus, son baptême, ses miracles, jusqu’à son apparition aux disciples d’Emmaüs. C’est le morceau ( ?) qui a conclu la fête à la fin de la rencontre de la communauté de la Terre Sainte avec Maria Voce et Giancarlo Faletti . Ils étaient arrivés nombreux de Jérusalem, Haifa, Nazareth, Ramallah, Gaza (groupe accueilli avec de chaleureux applaudissements) et Bethléem, où s’est tenue la rencontre dans l’après-midi du samedi 19 février.
Cette phrase qui exprime l’âme palestinienne semble la réponse immédiate à ce que, peu de temps avant, avait dit la présidente des Focolari, dans sa réponse à la question de Ghada de Gaza qui demandait une parole pour ceux qui vivent une situation si difficile. « Je voudrais vous dire une parole d’espérance. – a dit Maria Voce – Nous avons vu votre situation, vous êtes les bien-aimés. Vous êtes particulièrement dans notre cœur. L’Œuvre de Marie est avec vous, toute l’Œuvre de Marie. »
Après une présentation de diverses expériences de familles, de jeunes et d’adultes provenant de différentes parties de la Terre Sainte, quelques images ont accompagné toutes les personnes présentes dans les différents moments de l’histoire de l’Œuvre de Marie dans cette partie du monde, à partir des photos de la visite de Chiara Lubich en 1956. Ils ont vu les premiers pas accomplis à Nazareth à la fin des années ’60, grâce au Père Armando Bortolaso, devenu par la suite évêque d’Alep. Les premières Mariapolis dans les années 70 avec Aletta Salizzoni et Guido Brini et d’autres venant du Liban. Puis, l’arrivée des deux focolare en 1977 et en 1980 ainsi que le développement des Focolari avec les nombreuses souffrances de ces dernières décennies, mais aussi avec le développement de fruits inattendus dans le dialogue à différents niveaux.
Les questions à la présidente et au coprésident ont touché plusieurs points : des problèmes typiques des jeunes, à la souffrance, du choix de sa propre voie, au désir de sainteté ravivé par la béatification de Chiara Luce. Mais elles se sont surtout concentrées sur la spécificité de ce monde : les divisions entre chrétiens, les rapports avec les musulmans et les juifs, la vie d’une minorité chrétienne qui s’amenuise toujours plus sans une apparente espérance pour le futur.
Une note d’espérance est venue aussi du Nonce Apostolique Mgr Antonio Franco, qui après avoir été présent durant toute une partie du programme, a adressé à la salle des paroles chaleureuses : « Je vous salue avec affection. Sachez que vous m’êtes chers. La présence de la présidente et du coprésident ici signifie que vous avez tout le Mouvement avec vous. J’ai expérimenté la même chose lorsque le Pape était avec nous. J’ai senti la même force. C’est comme un passage du Seigneur qui veut vous donner quelque chose. Allons de l’avant renforcés ! »
Puis la fête finale ; danses et chansons, mais aussi un message fort qui soulignait le titre de la journée et qui ressortait sur le poster de l’avant-scène : Morceaux d’une magnifique mosaïque.
De Robert Catalano
Focolare Igbariam
Focolare Onitsha
[:it]Africa, Europa, Brasile, i nuovi passi dell’Economia di Comunione[:en]Africa, Europe, Brazil: new developments of the Economy of Communion project[:de]Afrika, Europa, Brasilien – Fortschritte in der Wirtschaft in Gemeinschaft[:es]Africa, Europa y Brasil, los nuevos pasos de la Economía de Comunión[:pt]África, Europa, Brasil, os novos passos da Economia de Comunhão
Lazio
[:it]Genova, Città per la fraternità
Sardegna
Loppiano
[:it]Trento: Carismi per un’unica missione
Maria Voce à l’Université hébraïque de Jérusalem
À l’Université hébraïque de Jérusalem, au siège de l’Institut Truman pour la paix, Maria Voce tient une conférence intitulée : “Le rôle du dialogue pour promouvoir la paix”.
Environ quatre-vingts auditeurs choisis sont présents, parmi lesquels le nonce, Mgr. Antonio Franco ; l’évêque auxiliaire d’Israël, Mgr. Giacinto Marcuzzo ; le rabbin David Rosen ; Mme Debbie Weissmann, présidente de l’ICCJ[1] ; des rabbins et des professeurs d’université juifs, des représentants palestiniens, des responsables de communautés et de congrégations chrétiennes : signe évident de l’intérêt, en particulier de la part de personnalités du monde hébraïque, à l’égard du mouvement des Focolari, présent depuis plusieurs décennies en Terre Sainte. Une présence faite de nombreux contacts solides, instaurés au niveau personnel avec des chrétiens, des juifs et des musulmans, mais aussi à avec des institutions et des associations engagées dans le dialogue interreligieux
Maria Voce ouvre son intervention en citant ces propos de Chiara Lubich, adressés en 1969 à un groupe de jeunes : « En voyageant à travers le monde, j’ai pu me rendre compte de l’étendue des malheurs qui le frappent. L’humanité m’est apparue comme un immense Adam blessé. J’ai vu les luttes que des peuples se font entre eux et qui sont une menace permanente de guerre. J’ai vu les problèmes sociaux non résolus. Je me souviens de Jérusalem comme d’une ville divisée. Et dans tout le Proche-Orient, il existe des foyers de guerre qui mettent constamment la paix en péril. Je me suis alors demandé : que pouvons-nous faire, nous qui portons l’idéal de l’unité ? Nous devons tout faire pour que ces frères s’aiment entre eux ; ce corps doit retrouver la santé. Il faut rendre la santé à l’humanité ».
Puis, élargissant le discours, Maria Voce présente le “dialogue de la vie”, qui est propre aux Focolari ; un dialogue « qui ne met pas les hommes en opposition entre eux, mais permet à des personnes de croyances différentes de se rencontrer, et les rend capables de s’ouvrir les unes aux autres, de trouver des points communs et de les vivre ensemble ». Elle précise que ce dialogue, « nous le faisons non pas avec les religions ou entre les religions, mais avec les personnes, quelle que soit leur religion ». Un dialogue présenté comme un “signe des temps” plus actuel que jamais, dans la “nuit culturelle” qui traverse une grande partie de l’humanité : « Nous pourrions alors dire que l’on peut espérer voir émerger de cette nuit culturelle, qui apparaît aussi comme une nuit du dialogue, une nouvelle aptitude de la personne humaine pour le dialogue ».
Un tel dialogue possède une dimension ontologique et une éthique, à laquelle Chiara Lubich a donné une épaisseur toute particulière : « Dans le dialogue interreligieux, nous nous appliquons surtout, de part et d’autre, à pratiquer la fameuse “règle d’or” – “fais aux autres ce que tu voudrais que l’on fasse pour toi” –, ce qui signifie aimer les autres. Selon le Thalmud, Hillel l’exprimait en ces termes : “Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse : c’est là toute la Torah ; tout le reste n’est que bavardage. Va, et apprends”.
Cette norme, nous le savons, est présente, sous différentes variantes, dans nos traditions monothéistes nées dans cette partie du monde. Mais elle l’est également dans les autres grandes traditions : confucéenne, bouddhiste et hindoue. Nous pouvons donc tous, hommes et femmes de bonne volonté, la mette en pratique dans notre existence quotidienne ». Et Maria Voce d’ajouter : « Là où elle est devenue réciproque, la pratique de la “règle d’or” a mis en marche une véritable méthodologie du dialogue, que l’on peut définir comme l’“art d’aimer”», proposé par Chiara elle-même.
Elle conclut : « Nous ne pouvons pas nous le cacher : ce parcours est difficile et exige de grands efforts pour surmonter les obstacles, vaincre la tentation de l’égoïsme, du repli sur soi. C’est le prix à payer pour transformer la blessure en bénédiction, la mort en vie, pour faire de la rencontre avec l’autre le lieu où fleurissent la paix et la fraternité ». Et, citant encore Chiara Lubich : « La fraternité n’est pas seulement une valeur ; elle est un paradigme global de développement politique, car elle suscite des processus positifs. Après des millénaires où l’histoire nous a fait expérimenter les fruits de la violence et de la haine, nous avons tous le droit, aujourd’hui, de demander à ce que l’humanité commence à goûter les fruits de l’amour ».
Au terme de cette conversation, un long et profond dialogue s’ouvre avec l’assistance sur diverses questions : le dialogue avec des personnes n’ayant pas de conviction religieuse ; le sérieux d’un dialogue qui ne se réduise pas à de simples rapports de courtoisie ; la rec
onnaissance de l’autre ; la “règle d’or”, qui n’est pas toujours facilement applicable dans certains contextes très tendus.
« Le message délivré par Maria Voce, celui de Chiara Lubich, met en lumière la présence de Dieu dans l’autre », commente, en conclusion, le Rabbin David Rosen. Et le Rabbin Émile Moatti ajoute : « Le dialogue doit pénétrer dans les plis de l’histoire des conflits, pour devenir lui-même histoire ».
Article de Michele Zanzucchi
Source : www.cittanuova.it