Mouvement des Focolari

Dialogue et relations

“Une vie pour l’unité” : c’est par ces mots que le Mouvement Schönstatt annonce le départ du Père Michael Johannes Marmann, ancien Président Général, décédé le 26 février 2019 au soir. Ce mouvement apostolique né en 1914 en Allemagne vient de perdre une figure de premier plan . Né en 1937 à Berlin, le Père Marmann était l’aîné de trois frères. Après des études de philosophie et de théologie, il est ordonné prêtre en 1963 à Cologne et poursuit ses études à Tübingen et Ratisbonne. En 1973, il a obtient son doctorat sous la direction du professeur Josef Ratzinger. Le Pape Benoît XVI a gardé toute sa vie un lien avec ses anciens étudiants, y compris avec le Père Marmann. Il les conviait en effet chaque année – dernièrement souvent au Centre Mariapolis de Castelgandolfo – pour approfondir des questions théologiques d’actualité. C’est à l’occasion de son ordination sacerdotale que le père Marmann fit la connaissance du mouvement Schönstatt et de son fondateur, le père Josef Kentenich, qui était alors encore en exil à Milwaukee (USA) sur ordre des autorités ecclésiastiques. Après une rencontre personnelle avec lui, le père Marmann décide d’entrer à l’institut séculier des Pères Schönstatt et devient le père spirituel de la branche des jeunes filles. Par la suite, il s’engage dans la pastorale des prêtres, des familles et des mères et, de 1983 à 1991, il devient responsable du Mouvement en Allemagne. En 1990, les Pères de Schönstatt l’élisent comme Supérieur général, une mission à laquelle est également liée la présidence du Présidium général. Le Père Marmann rend ces services en faisant preuve d’un grand sens du dialogue, très attentif aux relations, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Mouvement. Son engagement pour l’unité au sein de l’œuvre du Père Kentenich, un mouvement vaste et diversifié, s’est ensuite naturellement étendu à la communion avec d’autres Mouvements : d’abord dans l’Église en Allemagne, puis tout particulièrement dans le réseau “Ensemble pour l’Europe”.  Il tisse alors des relations d’amitié profonde et d’unité spirituelle avec des représentants d’autres mouvements, comme Helmut Niklas du YMCA de Munich, Andrea Riccardi de la Communauté Sant’Egidio et Chiara Lubich. Dans son message de condoléances, Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, rappelle les nombreuses “étapes marquantes de ce cheminement” comme, en 1999, l’Alliance d’amour scellée par Chiara Lubich, Andrea Riccardi et le Père Marmann au Sanctuaire de Schönstatt, sur la tombe du Père Kentenich; et elle exprime la certitude que “Marie, mère trois fois Admirable, l’aura accompagné à la rencontre joyeuse du Christ, dans son Royaume de paix”.

Joachim Schwind

 

Évangile vécu : pardonner et se réconcilier

Dans notre vie personnelle et sociale, nous respirons une atmosphère d’hostilité et de compétition croissantes. En tant que chrétiens, nous pouvons témoigner à contre-courant en recousant des liens déchirés ou rompus. Séparation Après deux ans de mariage, notre fille et son mari ont décidé de se séparer. Nous l’avons accueillie chez nous et dans les moments de tension, nous avons essayé de rester calmes, en gardant le pardon et la compréhension dans nos cœurs, en maintenant une relation d’ouverture envers elle et son mari et en essayant surtout de ne pas porter sur eux de jugements. Après trois mois d’écoute continue, d’aide discrète et de nombreuses prières, ils sont de nouveau ensemble dans une nouvelle responsabilité, confiance et espérance. (M.L. – Malte) En signe de pardon Je pensais avoir toujours fait mon devoir de chrétien en tant que père et maire de ma ville. Mais quand mon fils aîné, de 33 ans, marié et père de deux jeunes enfants, a été tué lors d’un cambriolage, je me suis rebellé contre Dieu : pourquoi tout cela est-il arrivé ? J’ai commencé un parcours d’une vraie conversion, au cours duquel j’ai compris que Dieu Lui-même avait donné Son Fils par amour pour nous. Le procès s’est ouvert cinq ans plus tard. Dans la salle d’audience, j’évitais de regarder les accusés mais lorsque j’ai croisé les yeux du plus jeune des meurtriers, je me suis approché de lui et lui ai tendu la main pour la lui serrer, en signe de pardon. (C.S. – Italie) Nouvelle ambiance dans le département Je suis responsable d’un département d’une entreprise. A la fin de l’année, je dois rédiger les évaluations sur mes employés. Une employée ne m’avait pas proposé beaucoup d’éléments pour être évaluée et je lui ai demandé une entrevue durant laquelle j’ai découvert que je ne savais pas grand-chose d’elle. Cette rencontre m’a ouvert les yeux et m’a poussé à modifier les choses, à promouvoir diverses initiatives pour valoriser les employés, à célébrer leurs anniversaires, à organiser des fêtes avec leurs familles. Non seulement l’atmosphère s’est améliorée, mais aussi le rendement. (M.T. – Hongrie) Le ballon Nous avons deux enfants hyperactifs. Un matin, j’ai vu Nathan pleurer et Claire tenir son ballon. Je le l’ai immédiatement pris et rendu à Nathan qui a cessé de pleurer. Mais Claire s’est mise à pleurer et je l’ai prise à part pour lui expliquer que Jésus nous a enseigné à aimer et à partager. Même si elle n’est encore qu’une enfant, elle a compris et a donné le ballon à son petit frère. Je me suis trouvée face à de nombreuses situations où j’étais sur le point de la punir, mais j’ai réussi à trouver en moi l’amour et la patience. Claire est maintenant toujours prête à m’aider. (J.N.J. – Philippines)

Le Brésil au-delà de la polarisation politico-idéologique/2

Le Brésil au-delà de la polarisation politico-idéologique/2

L’image d’un pays imprégné de conflits politiques et idéologiques, largement diffusée par les médias brésiliens en général, tend à masquer la réalité de ceux qui agissent pour le bien commun, en abordant les divergences d’opinion par le dialogue et des actions concrètes de solidarité. Bien que le Brésil soit marqué par une forte polarisation politico-idéologique, il cultive, le plus souvent en silence, les germes d’une société renouvelée ouverte au dialogue, à la solidarité, visant à construire des relations fraternelles, dans l’espace politique et socioculturel au sens large. Après avoir rappelé les initiatives mises en place par divers organismes, ecclésiaux et autres, pour promouvoir une réflexion politique fondée sur le dialogue – comprise comme une réponse à la demande croissante d’une nouvelle culture démocratique et participative – nous voulons maintenant souligner l’engagement de beaucoup de personnes dans le domaine de la solidarité et du volontariat. Souvent, en fait, l’action politique est guidée par un geste de solidarité envers ceux qui souffrent. Depuis 2016, lorsque le gouvernement de l’État de Rio de Janeiro a commencé à retarder le paiement des salaires des fonctionnaires, outre la lutte devant les tribunaux et les nombreux actes politiques de protestation contre cette mesure, un réseau de solidarité s’est développé en faveur des travailleurs et de leurs familles qui souffraient le plus de cette situation. Les gestes se sont multipliés dans tout l’État, tant par les individus que par les communautés. Pour aider les familles dans le besoin, un certain nombre d’organisations se sont mobilisées pour collecter des ressources et mettre en place des paniers de nourriture de base, acheter des médicaments et satisfaire d’autres besoins fondamentaux. L’archidiocèse et d’autres diocèses catholiques de Rio de Janeiro, ainsi que d’autres Eglises et Unions chrétiennes, ont travaillé en collaboration avec le Mouvement Unifié des fonctionnaires d’État (Muspe). Une situation similaire a vu une quarantaine d’entités brésiliennes, religieuses et civiles, travailler ensemble pour accueillir des réfugiés, principalement en provenance du Venezuela. Certaines de ces entités mènent des actions d’urgence (fourniture de nourriture et de médicaments, soins médicaux et psychologiques), tandis que d’autres aident à obtenir une résidence au Brésil en ayant accès aux documents nécessaires, aux cours de portugais, au logement et au travail. Ces entités ont été particulièrement actives dans la région frontalière entre les deux pays, mais aussi dans d’autres régions où des familles de réfugiés ont été envoyées afin de leur offrir de meilleures possibilités d’emploi et de logement. De telles initiatives reflètent le désir de nombreux Brésiliens de « tendre la main » en permanence à ceux qui ont le plus besoin d’aide. C’est peut-être cette dynamique qui justifie les données de l’enquête « Autres formes de travail », menée en 2017 et récemment publiée par l’Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE). Selon cette étude, 7,4 millions de personnes ont fait du bénévolat cette année-là, soit l’équivalent de 4,4 % de la population âgée de 14 ans ou plus. Par travail bénévole, on entend un travail non obligatoire, effectué au moins une heure par semaine, sans rémunération ni avantages en retour, par des personnes qui ne vivent pas dans la même famille que le volontaire et qui ne sont pas sa famille. Selon l’étude, le profil des volontaires au Brésil décrit principalement des femmes qui, avec les activités de volontariat, s’occupent du travail professionnel et domestique. Un autre exemple, qui vient du mouvement des Focolari, est celui de Milonga, un programme qui met en relation des organisations non gouvernementales à caractère social de sept pays avec des jeunes qui veulent intégrer leur formation humaine au volontariat en donnant de leur temps et de leur travail. En octobre 2018, 75 volontaires du projet ont travaillé dans 19 organisations au Brésil, en Argentine, en Bolivie, au Mexique, au Mexique, au Paraguay, au Venezuela, en Uruguay, au Kenya et en Jordanie. « J’ai appris que l’essence de la vie n’est pas d’avoir, mais d’être. Parfois, nous sommes remplis de beaucoup de choses, mais ce qui compte vraiment, ce sont celles qui restent dans l’éternité du moment présent », a déclaré Rarison Gomes, 30 ans, originaire de Manaus.  L’expérience du volontariat coïncide avec une participation croissante des jeunes brésiliens qui souhaitent passer de la réflexion politique à l’action. Un exemple significatif est l’expérience de la Coletivo Juventude Campo Cidade, née il y a plus de dix ans d’une conversation entre amis dans la ville de Poço Redondo, dans l’État de Sergipe, au nord-est du Brésil. Certains de ces jeunes étaient déjà actifs dans les mouvements sociaux de l’Alto Sertão Sergipano, comme on appelle la région. Motivés par le processus électoral de 2008, ces jeunes ont décidé de mettre en place un programme de formation politique pour les jeunes de la région. Bien que sans ressources et avec peu de soutien, le groupe a organisé un cours en 11 étapes d’une durée d’un an et demi. A l’origine du projet, il y avait une prise de conscience claire : il fallait être formé, connaître la réalité, assumer le leadership social dans la région. « Il y avait le sentiment de vouloir transformer la société et cela a mûri à chaque phase du cours », dit Damião Rodrigues Souza, l’un des créateurs de l’initiative. A la fin du premier cours, les jeunes ont conclu que l’expérience commencée là-bas devait être poursuivie sur la base de trois piliers : formation, organisation et lutte. Le dernier de ces piliers s’est concrétisé dans une série d’initiatives qui ont produit des résultats efficaces : l’installation d’un campus d’une université publique fédérale dans la région ; la construction d’un théâtre populaire d’une capacité de 200 personnes dans la ville de Poço Redondo (construit par les mêmes jeunes) ; l’octroi par le gouvernement fédéral d’un terrain, jusque-là inutilisable, destiné à la culture des produits biologiques par des jeunes. Bien qu’isolés et dispersés le long des plus de huit millions de kilomètres carrés du Brésil, ces exemples, et bien d’autres encore, de dialogue et de participation politiques, ainsi que d’actions concrètes pour construire une société juste et fraternelle, témoignent d’une image beaucoup plus saine que celle de la simple polarisation politique dans laquelle s’inscrit une grande partie de la société brésilienne. Pour les acteurs de ces actions, l’espoir réside dans la conviction que les exemples et les fruits concrets sont capables de capter les « disciples » et de renforcer ce rôle, fondamental pour unir les peuples pour le bien commun et au-delà des différences politiques et idéologiques.

Luís Henrique Marques

Brésil, au-delà de la polarisation politico-idéologique/1

Brésil, au-delà de la polarisation politico-idéologique/1

Un Brésil imprégné de conflits politiques et idéologiques est l’image qui risque de prévaloir dans le monde d’aujourd’hui, grâce aussi à la lecture des médias. Luís Henrique Marques, rédacteur en chef de la revue Cidade Nova, nous entraîne dans un voyage à travers la société brésilienne, à la découverte de la réalité, souvent inconnue, des nombreux acteurs du bien commun. A en juger par ce que les médias commerciaux révèlent quotidiennement, le Brésil semble plongé dans la polarisation politico-idéologique, comme c’est le cas dans d’autres régions du monde. Mais ce que les médias grand public ne montrent pas, c’est que la réalité brésilienne n’est pas seulement faite de différends politiques et idéologiques. La performance silencieuse de nombreux « pionniers » de cette démocratie encore jeune et inexpérimentée révèle qu’il existe un potentiel pour faire des relations politiques un espace de dialogue et un lieu de construction de la citoyenneté. La revue Cidade Nova est l’un des véhicules engagés pour révéler cette autre facette de la réalité brésilienne, encore assez timide, limitée à des faits isolés, mais qui, globalement, montre un Brésil dépassant la polarisation politico-idéologique. Espaces de dialogue Tout d’abord, nous devons reconnaître qu’en dépit de la crise créée par la polarisation des positions dans le débat politico-idéologique, de nombreux analystes ont tendance à regarder avec optimisme et espoir le scénario brésilien actuel. La raison principale en est que de nombreux citoyens brésiliens sont intéressés par la compréhension et la discussion des questions politiques et de l’administration publique, convaincus de la nécessité d’assumer leur rôle de citoyens, conscients et participatifs dans la « chose publique ». Les groupes dits de dialogue se sont multipliés et intensifiés, promus par les paroisses ou les groupes pastoraux de l’Église catholique, les groupes d’autres Églises chrétiennes et d’autres religions (y compris les initiatives œcuméniques et interreligieuses), les ONG, les collectifs et autres entités de la société civile. L’objectif est de promouvoir la réflexion politique par le dialogue et l’échange d’expériences, qui s’est intensifié en particulier au second semestre de 2018 après la période électorale. Ce sont de petites “îles”, mais elles reflètent le potentiel de participation démocratique des citoyens brésiliens. C’est le cas des groupes du Mouvement des Focolari dispersés dans différentes régions du Brésil. Motivés par un thème spécifique, des jeunes et des adultes de convictions religieuses et politiques et de conditions sociales différentes ont entamé un processus de confrontation sur le scénario politique actuel, ses obstacles et ses possibilités. Nombre de ces rencontres ont dépassé le cadre de la discussion sur le processus électoral et se sont ouvertes à des actions concrètes pour la promotion de politiques publiques qui favorisent la communauté locale. « L’Ecole de la citoyenneté », également promue par les Focolari, est un cours en ligne dont les thèmes répondent à la demande généralisée d’une nouvelle culture démocratique et participative. Le premier bloc de leçons portait sur le thème du dialogue. (www.focolares.org.br/escoladecidadania). Une autre initiative est le résultat de l’action conjointe de plusieurs organisations de la société civile brésilienne, dont le Mouvement politique pour l’unité (MPpU) : le « Pacte pour la démocratie ». L’initiative est née avec l’objectif d’affirmer le pluralisme, la tolérance et la coexistence avec la diversité dans l’espace public, et opère dans trois directions : réaffirmer le dialogue pour une confrontation vertueuse des idées ; défendre des élections propres qui peuvent représenter efficacement la citoyenneté et rétablir les bases de la confiance et de la légitimité du contexte politique ; réaliser une réforme politique globale au terme du processus électoral. Enfin, la traditionnelle Campagne de Fraternité, promue chaque année par la Conférence épiscopale du Brésil (CNBBB) pendant le Carême, est aussi un espace de dialogue et de promotion d’actions concrètes dans les communautés paroissiales sur les questions religieuses, culturelles, sociales, économiques et politiques de la société brésilienne. Pour cette année, la Campagne propose aux fidèles de réfléchir sur le thème « Politiques publiques et fraternité ». (voir suite)

Luís Henrique Marques

Adolescents unis pour dire non au harcèlement

Adolescents unis pour dire non au harcèlement

Le projet ‘’Pourquoi joues-tu au harceleur?’’ forme les adolescents pour qu’ils aident les jeunes de leur âge à affronter ce phénomène avec des actions et de la prévention en partant des causes qui le génèrent. Une systématique prévarication, avec des insultes et des intimidations, mise en place par des adolescents vis-à-vis de jeunes de leur âge . Voilà ce qu’est le harcèlement, un phénomène croissant parmi les adolescents, aussi bien au niveau personnel qu’à travers le web. Celui-ci entraîne les ados- harceleurs, celui qui en est victime et des groupes d’amis qui souvent assistent, effrayés ou complices. Que faire ? Un projet de l’association bNET, chef de file du ‘’Réseau Projet Paix’’, un réseau international d’écoles, d’établissements et d’organisations qui collaborent pour promouvoir une culture de paix, qui mise sur la responsabilisation des adolescents : que ce soit eux-mêmes, formés d’une manière opportune, à aider les jeunes de leur âge à sortir du harcèlement. Nous en parlons avec le Président de l’ association, Marco Provenzale. En quoi consiste-t-il, le projet ‘’Why fai il bullo’’ (Pourquoi joues-tu au harceleur) ? Chaque épisode d’ harcèlement naît d’un conflit. Nous croyons que faire comprendre aux ados l’origine des conflits, et leur donner les instruments pour les comprendre et les résoudre en s’aidant entre jeunes du même âge, soit la voie la meilleure pour résoudre le phénomène. Le cœur du projet est la création dans chaque école, d’un groupe d’étudiants, le ‘’Groupe de Médiation entre Pairs’’, dans lequel les adolescents acquièrent les compétences pour la gestion et le résolution des conflits. Les ados, formés à travers des leçons et des jeux de rôle, deviennent capables, non seulement de résoudre, mais aussi de prévenir les conflits en reconnaissant, dans la vie quotidienne de la classe, se vérifier de potentielles situations de danger avant même que celles-ci ne dégénèrent en tensions plus graves. Le Groupe offre alors un service de médiation à travers un ‘’ guichet’’convenu avec chaque école. Les adolescents avec lesquels nous travaillons ont de 11 à 15 ans. Il s’agit d’un projet européen, né en 2015 après la participation de quelques associations à l’avis ‘’Joining Forces to Combat Cyber Bullying in School’’, mais qui pourrait aussi être réalisé dans d’autres pays. Le projet prévoit-il aussi des activités parallèles ? Par le biais de rencontres formatives mensuelles et d ‘événements annuels parmi lesquels un voyage interculturel et humanitaire. Des moments de formation sont également prévus pour les parents et les professeurs. Cette participation commune entre associations, écoles et familles est, pensons-nous, une des valeurs ajoutées de l’initiative. – Le projet est organisé par l’association bNET, chef de file du ‘’Réseau Projet Paix’’, quels sont les objectifs de celle-ci ? Le ‘’Réseau Projet Paix’’ porte de l’avant depuis presque trente ans, un formation intégrale pour adolescents. Il favorise la collaboration entre instituts scolaires et associations, au niveau local et international ; il développe la réflexion des jeunes sur des thématiques d’actualité ; il organise des expériences de volontariat ; il valorise les talents artistiques et d’expression, les capacités de leadership et les habilités technologiques aussi dans l’utilisation des médias. Pour de plus amples informations : visiter le site www.reteprogettopace.it ou écrire à direttivo@reteprogettopace.it

Anna Lisa Innocenti

Un maître de l’écoute

C’était un homme très équilibré et de bon sens. Ḗtant presque aveugle, Klaus Purkott s’est donné à Dieu en offrant son écoute à de nombreuses personnes. Doté d’une grande capacité d’écoute, d’écoute profonde, cet homme presque aveugle parlait peu. C’est ainsi que Klaus Purkott a créé des relations, a aidé et accompagné les gens, bref, il vivait sa donation à Dieu comme focolarino. Il l’a fait d’une manière particulière à travers sa profession qu’il a exercée à Berlin pendant plus de 20 ans en tant qu’avocat dans un bureau d’État au tribunal civil. Il accueillait des personnes, souvent pauvres, qui n’avaient pas les moyens de se payer une assistance juridique et il avait l’estime de ses clients et de ses collègues, car il était capable de résoudre, même des cas difficiles, de manière inattendue et non conventionnelle. Il avait en effet une attention particulière pour ceux qui se trouvaient dans des situations apparemment sans issue. De son passé communiste, Klaus avait hérité cet amour préférentiel pour les personnes en difficulté. Il est né le 31 décembre 1936 en Haute-Silésie, un pays majoritairement allemand qui, après la guerre, a été rattaché à la Pologne. Malgré sa cécité congénitale (il avait une capacité visuelle d’environ 5 %), il a réussi à passer son diplôme d’études secondaires et a poursuivi ses études universitaires en suivant des cours de philosophie marxiste. Comme son père, vannier professionnel et l’un des fondateurs du Parti communiste polonais, Klaus espérait aussi trouver la vraie vie dans le communisme. “Mais Dieu – comme il nous l’a dit un jour – à travers ma cécité, m’a fait comprendre rapidement l’inutilité de tous mes efforts et m’a préparé à la rencontre avec Lui ». Même dans l’obsurité de sa vie, Klaus a trouvé la lumière dans sa rencontre avec la figure de Jésus sur la croix, qui, au plus profond des ténèbres, se confie au Père. Cette découverte, faite à travers la rencontre avec la spiritualité du Mouvement des Focolari, a changé sa vie et l’a conduit à un autre choix radical : celui de vivre comme focolarino consacré au service des autres. En plus de son travail, il vit aussi ce choix dans d’autres domaines : en accompagnant les personnes qui se confiaient facilement à lui, en offrant sa connaissance profonde et éclairée de la Bible à travers des exposés et des articles, ou en racontant des expériences simples de sa vie. Il était estimé pour sa vaste culture, son langage extrêmement simple, mais aussi pour son humour typique qui lui permettait de dénouer facilement les tensions. En 1999, Klaus a pris sa retraite et a été appelé à Ottmaring dans la Cité pilote œcuménique des Focolari en Allemagne. Là aussi, il jouissait d’une autorité morale. C’était un frère aîné, comme disaient les focolarini, il construisait souvent des relations de façon discrète. On retiendra aussi de lui son équilibre, son bon sens, sa sincérité et sa relation profonde avec Dieu. En 2008, Klaus rentre à Berlin. Il y a un peu plus de deux ans, il est blessé dans un grave accident et doit se transférer dans une maison de retraite. Là aussi, il continue à témoigner d’une vie ancrée dans la Parole de Dieu. Un groupe “Parole de Vie” ne tarde pas à se former autour de lui et il vivait manifestement bien le moment présent ; un style de vie qui lui a ouvert la voie pour arriver dignement à la rencontre avec le Père le 18 janvier 2019, de manière inattendue et sans bruit, pendant sa sieste habituelle après le déjeuner.

Joachim Schwind

Évangile vécu : petits pas vers la paix

De petits gestes peuvent transformer la société dans laquelle nous vivons Dans mon immeuble Dans mon immeuble en copropriété, il y avait eu beaucoup de tension car un de mes voisins, absent lors de la dernière réunion, avait envoyé à tous un avertissement pour contester des travaux effectués dans l’immeuble, qu’il considérait comme illégaux. Pour clarifier la situation, j’ai essayé de convaincre l’administrateur de convoquer à nouveau l’assemblée. Finalement, après quelques difficultés, l’assemblée s’est réunie et, à cette occasion, la question a été résolue. Depuis, la situation a changé, le voisin salue tout le monde et une nouvelle entente s’est créée dans l’immeuble. (Alessandra – Italie) Notre grand-père Nous avons accueilli chez nous notre grand-père, qui a un problème aux yeux et qui a besoin dune visite de contôle tous les mois. Un jour, alors que nous sommes chez le médecin, j’ouvre mon sac à main et je réalise que j’ai oublié mon portefeuille à la maison. Ne sachant comment faire pour payer ma visite, je me confie à Dieu. En partant, le médecin me prend à part et me dit : “Cette fois-ci, vous n’avez pas à payer”, et il m’offre aussi des échantillons de médicaments. Je réalise que si j’agis par amour, Dieu ne m’abandonne pas. (Arze – Liban) Le colis Dans la résidence étudiante où j’habite, j’avais reçu un paquet contenant des confitures, des conserves et divers vêtements. Mes parents ne m’avaient pas parlé d’un envoi de ce genre. D’accord avec d’autres étudiants, avec lesquels nous partageons le désir de vivre l’Évangile, nous avons décidé de distribuer le tout à ceux qui semblaient le plus dans le besoin. Quelques jours plus tard, à la conciergerie, j’ai entendu par hasard un étudiant demander un colis qui lui était destiné. J’ai réalisé l’erreur, due au fait que nous avons le même nom de famille. Je lui ai tout raconté et ensemble on en a bien ri. Quand j’ai mis au courant ma famille, elle m’a envoyé un paquet encore plus grand pour lui. Ce jour-là, une véritable amitié est née entre nous. (C.d.F. – République Tchèque) Les chariots Après avoir fait mes courses au supermarché, alors que je me préparais à ranger le chariot, je me suis rendu compte qu’à l’intérieur des autres chariots, il y avait encore des gants et des sachets de légumes inutilisés. J’ai pensé que j’aurais pu les ramasser et les jeter à la poubelle. Un petit geste d’amour pour le prochain client. (Annalisa – Suisse)

propos recueillis par Chiara Favotti

Éradiquer la pauvreté : une semaine de sensibilisation

Avec l’action « End Poverty Week », les Jeunes pour un Monde Uni encouragent les actions concrètes et une campagne sociale pour un monde plus juste. « La tendance actuelle est au ralentissement de la réduction de l’extrême pauvreté et à l’augmentation de la concentration de la richesse entre les mains de quelques personnes ; elles sont quelques-unes à avoir trop et nombreuses sont celles qui ont trop peu. Beaucoup n’ont pas de nourriture et partent à la dérive tandis qu’un petit nombre se noie dans le superflu. Ce courant pervers d’inégalité est désastreux pour l’avenir de l’humanité ». Ce sont les paroles que le Pape François a adressées la semaine dernière au Fonds international pour le développement agricole ; elles décrivent bien la situation mondiale dans la lutte contre la pauvreté. En effet, les chiffres dictés par le rapport 2018 de l’ONU sur le fléau de la pauvreté sont impitoyables : 821 millions de personnes dans le monde ont été victimes de la faim en 2017, 6 millions de plus qu’en 2016 et une personne sur dix vit dans l’extrême pauvreté, soit avec moins de 1,25 dollar par jour. Mais la pauvreté peut être vaincue si des mesures sont prises rapidement. Quelles en sont les causes ? Les conflits, les maladies, la sécheresse et le chômage. Du 17 au 23 février 2019, dans le cadre des « Chemins de l’économie, du travail et de la communion », les Jeunes pour un monde uni ont appelé la semaine de sensibilisation pour l’élimination de la pauvreté : « End Poverty Week ». Cette dernière est incluse dans le projet United World Project, qui prévoit la promotion d’actions visant à surmonter les inégalités en faveur des pauvres d’un territoire, des moments de sensibilisation à une plus grande prise de conscience dans la consommation et la promotion d’une finance éthique. « Nous rêvons d’un monde où plus personne ne sera dans le besoin et où chacun aura la possibilité de développer pleinement son potentiel humain, spirituel, économique et professionnel » – explique Andres Piccinini, argentin, membre des Jeunes pour un Monde Uni. Une formation est également prévue pour les personnes qui veulent s’engager dans le projet. Au Pôle Lionello Bonfanti (à Loppiano/Italie), il y aura une série de rencontres intitulées Économie, travail et communion. La proposition vise à promouvoir, personnellement ou collectivement, de petits gestes quotidiens et des actions déjà en place qui peuvent influencer localement l’opinion publique. Les jeunes pour un Monde Uni écrivent sur leur page Facebook et Instagram : la méthode c’est agir et ensuite partager les actions sur les réseaux sociaux, en utilisant les hashtags #Pathways4unitedworld, #pathway2018, #endpoverty, #unitedworldproject.

Patrizia Mazzola

Bourgeons d’espérance

Bourgeons d’espérance

Deux journées de visites pour le Conseil Général des Focolari sur les lieux saints : de la grotte de la nativité de Bethléem au Cénacle, du jardin des oliviers au Calvaire. Des rencontres avec des personnalités afin d’approfondir les questions de grande actualité concernant la Terre Sainte.

le rabbin Ron Kronish et l’évêque émérite luthérien Munib Younan

Les 14 et 15 février ont été l’occasion d’une full immersion dans la situation politique et religieuse de la Terre Sainte. Le Conseil Général s’est mis en marche avec les milliers de pèlerins qui peuplent quotidiennement Jérusalem, pour visiter quelques lieux saints. Non seulement, car ces journées ont été consacrées aussi à l’approfondissement de la situation politique et religieuse de cette terre. Pour les accompagner dans ce parcours, deux personnalités d’exception : le rabbin Ron Kronish et l’évêque émérite luthérien Munib Younan. ‘’La guerre entre les juifs et les chrétiens est désormais terminée’’ a observé le rabbin Kronish en parlant du dialogue judéo-chrétien. Aussi bien lui que l’évêque Younan ont mis l’accent, lors de leur intervention, sur les conditions politiques nécessaires à une cohabitation pacifique, non seulement entre Israël et la Palestine, mais pour tout le Moyen Orient : ‘’Deux peuples – deux états’’ est le slogan qui exprime, selon le consensus de ces deux hommes de dialogue – amis de longue date – la base indispensable sur laquelle construire une paix réelle. ‘’C’est seulement avec deux états – dit Kronish – que nous réussirons à mettre fin à la violence’’. Et une fois la guerre terminée – c’est la conviction exprimée par le rabbin Kronish, fondateur de nombreuses initiatives de dialogue – il y aura aussi les ressources économiques nécessaires pour une politique d’éducation et de formation à la cohabitation pacifique. Munib Younan, né d’une famille de réfugiés palestiniens, ajoute d’autres éléments nécessaires à son avis, pour une paix durable : une Jérusalem qui appartienne d’une façon égale aux trois grandes religions (juive, musulmane et chrétienne) et aux deux peuples (juif et palestinien) est une solution pour les réfugiés palestiniens. Lui aussi est d’accord qu’après les choix politiques, il faille une stratégie de formation surtout pour les jeunes. ‘’Commencez un Mouvement laïc comme le vôtre parmi les chrétiens palestiniens’’ – c’est l ‘invitation adressée aux Focolari – c’est un besoin pressant’’. Pierbattista Pizzaballa, Administrateur apostolique en Terre Sainte, a reçu le Conseil Général jeudi passé au siège du Patriarcat Latin. Lors de sa salutation, il a mis l’accent sur la force de ce qui est petit. ‘’Nous chrétiens en Terre Sainte, nous sommes peu, faibles et fragiles – a-t-il expliqué -. C’est justement pour cela que nous pouvons faire la proposition provocatrice d’une Jérusalem non seulement céleste – mais aussi terrestre, qui a – comme le dit l’Apocalypse, toutes les portes ouvertes ». La tâche des chrétiens serait celle de semer, sans prétendre d’en voir les effets. Jeter les semences – mêmes petites – et laisser la Divine Providence les faire grandir et fructifier. Cette invitation de l’Archevêque a semblé se réaliser quelques heures après : à côté de l’église Saint Pierre en Gallicante adjacente à l’escalier sur lequel Jésus, selon la tradition, aurait exprimé sa prière pour l’unité, Maria Voce, présidente des Focolari, a déposé une petite médaille en terre. C’est la première semence d’un ‘’Centre international pour l’Unité et la Paix’’ à Jérusalem, qui est en train de naître justement ici, réalisation d’un rêve que Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, avait déjà exprimé lors d’une de ses visites en Terre Sainte en 1956. ‘’Chiara – a affirmé Maria Voce – bénira du Ciel ce projet et le portera de l’avant’’. Un moment de grande profondeur pendant lequel étaient aussi présents 170 membres des communautés des Focolari en Terre Sainte. Ceux-ci étant les témoins, que la petite semence jetée en cette terre au cours des années, montre déjà les premiers bougeons.

Joachim Schwind

Porter le Ressuscité dans le monde

Porter le Ressuscité dans le monde

Lors de la retraite du Conseil général en Terre Sainte, se sont conclus les trois jours de travail sur la communion des biens, les nouvelles générations et l’Assemblée générale de 2020. « Ce Jésus qui était enseveli ici et qui est ressuscité veut à présent vivre parmi nous et que nous le portions dans le monde entier. » Le co-président du mouvement des Focolari Jesús Morán a exprimé ainsi son émotion devant le Saint Sépulcre où il a célébré l’Eucharistie avec le Conseil Général. Le mercredi 13 février a été une journée intense et riche : elle a commencé par un réveil à l’aube pour pouvoir entrer dans ce lieu extraordinaire qui semble avoir beaucoup de points communs avec la semaine de retraite que le Conseil Général est en train de vivre en Terre Sainte. Au Saint Sépulcre, en effet, nous nous sommes retrouvés devant le tombeau laissé vide par Jésus ressuscité. Et de la même manière que ce tombeau vide avait provoqué une multitude de questions sur l’avenir chez disciples de Jésus, le Conseil général s’est laissé lui aussi interroger ces jours-ci, faisant place à des questions sur l’avenir : où le Ressuscité – aussi à travers le mouvement des Focolari – voudra-t-il arriver aujourd’hui ? De ce fait, où devrions-nous concentrer nos forces, nos énergies et nos ressources ? Ces questions ont sous-tendu les trois grands thèmes abordés ces jours-ci à Jérusalem. En ce qui concerne l’aspect “communion des biens, économie et travail”, le Conseil Général a noté dans toutes les articulations du Mouvement un grand désir de revenir à la radicalité des premiers temps et de vivre avec un nouvel engagement et une nouvelle cohérence la communion des biens. Nous nous sommes interrogés sur la manière de concrétiser ce désir. La réflexion sur les nouvelles générations des Focolari, deuxième thème traité, a été enrichie par la rétrospective sur le Genfest de Manille et sur les récentes JMJ au Panama, deux étapes qui ont mis en lumière tout le potentiel présent chez les enfants et les jeunes. C’est ce qu’illustrent plusieurs initiatives largement diffusées, comme le projet “Parcours pour un Monde Uni” ou l’engagement pris avec “Zero Hunger” (“Faim Zéro”) qui prévoit de venir à bout de la faim d’ici 2030. Parmi les thèmes de réflexion : comment donner une continuité aux initiatives individuelles en cours pour arriver à tenir ces engagements ? Enfin, le troisième thème : la préparation de la prochaine Assemblée Générale de 2020. Le Conseil a accordé une attention particulière, d’une part, à la manière de faire en sorte que l’Assemblée reflète la diversité géographique, culturelle et vocationnelle présente dans le Mouvement ; d’autre part, nous nous sommes demandé comment arriver à concilier les exigences de continuité avec celles de nouveauté qui caractérisent le moment que vit actuellement le Mouvement. Une commission préparatoire sera mise en place prochainement pour commencer les travaux à partir de ces deux pistes. Présenté ainsi, cela pourrait sembler une retraite traversée de nombreuses questions sans réponses. Mais cela n’a pas été le cas. L’intention n’était pas de structurer ce qui s’était dégagé dans un document ou des lignes programmatiques. Un parcours déjà engagé est apparu, fruit de la vie du Mouvement présent dans le monde entier. Se poser des questions sur ce chemin, se laisser interroger par les grandes questions de l’humanité aujourd’hui, chercher de nouvelles réponses, tirer parti du chemin parcouru et regarder vers l’avenir, peut produire des effets imprévus. Cela peut amener à rencontrer le Ressuscité sur des chemins inattendus, précisément comme cela s’est produit pour les deux disciples qui, ayant laissé la tombe vide, s’étaient mis en chemin vers Emmaüs.

Joachim Schwind

Nouvelle-Zélande : quand les cultures se rencontrent

Nouvelle-Zélande : quand les cultures se rencontrent

Esther est Maori et Tom d’origine irlandaise et écossaise. Leur histoire bouleverse le principe de l’incommunicabilité entre des cultures très différentes. Fils d’une mère irlandaise et d’un père écossais, Tom a 26 ans lorsqu’il arrive en Nouvelle-Zélande, un archipel où le peuple Maori a débarqué en premier, suivi de nombreuses migrations qui en font un pays multiculturel. Il s’y est rendu grâce à un vol low-cost que les gouvernements britannique et néo-zélandais offraient aux jeunes désireux de rester au moins deux ans dans des pays d’outre-mer. Esther, quant à elle, est Maori et est l’aînée de 13 frères. Ils se sont rencontrés à la discothèque et ce fut le coup de foudre. « Je n’ai jamais remarqué que nous venions de deux cultures différentes, commence par dire Tom, « et je n’ai pas vraiment remarqué qu’il était blanc », poursuit Esther. « Dès que je l’ai vue, je suis tombé amoureux d’elle », conclut-il. Les complications sont arrivées plus tard, lorsqu’ils ont annoncé à leurs familles respectives qu’ils voulaient se marier. Sa mère rappelle à Tom qu’il ne pourra pas l’emmener en Angleterre parce qu’elle n’est pas blanche, quant à la grand-mère d’Esther elle n’est pas du tout convaincue. Elle avait déjà choisi un homme pour sa petite-fille, comme elle l’avait déjà fait pour sa fille, la mère d’Esther: les traditions de la communauté maorie sont fortes et difficiles à briser. Cependant, après le choc initial, les parents de Tom apprennent à aimer leur belle-fille Maori et lui aussi est accueilli par la grande famille d’Esther. D’un commun accord, les enfants sont baptisés et éduqués dans l’Église catholique dont Esther fait partie et dans laquelle Tom désire s’insérer. Le premier contact avec les Focolari a eu lieu en 1982 par l’intermédiaire du père Durning, catéchiste de Tom, prêtre écossais et missionnaire de la communauté maorie. Invités à passer un week-end avec les focolarines, Esther et Tom partent avec leurs enfants non sans émotion. « J’ai essayé de lire la Bible – se souvient Tom – mais je n’en ai pas profité. J’ai plutôt été frappé par une phrase que l’une d’elles a dite : « Essayez de saisir la présence de Jésus en ceux qui passent près de vous ». Je lui ai dit que si elle connaissait mon travail, les chemins de fer, elle serait d’accord avec moi pour dire que ce n’est pas possible. C’était un milieu difficile, mais elle a insisté. J’ai essayé, ma foi s’est renforcée et j’ai trouvé ce que je cherchais : la possibilité de la faire devenir vie ». Lors de leur première Mariapolis , Esther et Tom se retrouvent à l’écoute de personnes qui partagent des expériences et des événements personnels “lus” à la lumière de l’Évangile et en sont frappés. « Mais notre histoire n’a pas été facile à raconter – explique Esther – parce que Tom avait commencé à boire, une habitude prise au travail ». « Un soir, alors que j’allais prendre une bière – poursuit Tom – Esther m’a demandé ce que j’allais faire. J’ai réalisé que je ne pouvais pas continuer à vivre ainsi ; j’avais une femme et quatre enfants. L’alcoolisme détruisait notre famille, alors j’ai décidé d’arrêter ». Mais la vie d’une famille comme la leur n’est jamais monotone et il arrivait qu’après avoir surmonté une diffculté, il s’en présentait tout de suite une autre. C’est ainsi qu’à la suite d’un accident, Tom a été contraint de quitter son emploi et qu’ils ont décidé d’inverser les rôles : « Esther est partie travailler et je suis resté à la maison pour m’occuper des enfants », raconte Tom. « J’ai dû apprendre à faire beaucoup de choses ainsi que le difficile art d’aimer à la maison. Pour nos amis, notre choix était totalement à contre-courant et nous ne pouvons pas dire que tout s’est toujours bien passé, mais malgré les hauts et les bas, nous nous sommes toujours retrouvés unis. Quand nous avons des points de vue différents, ou quand je ne démords pas d’une idée, je me souviens que Chiara Lubich nous a appris à toujours aimer en premier, à nous excuser et à ne pas perdre le courage d’aimer ». « Depuis 46 ans, la spiritualité de l’unité est devenue notre mode de vie quotidien », conclut Esther. « J’ai compris que Dieu nous avait fait cadeau d’une belle vie, qu’Il nous avait proposé un objectif élevé et accordé la fidélité pour l’atteindre ; maintenant, c’est à nous d’aller de l’avant ».

Gustavo E. Clariá

Je ne pouvais pas reculer.

Les relations les plus proches sont parfois les plus difficiles. C’est l’expérience de Miso Kuleif avec son père. « J’ai toujours eu une relation difficile avec mon père. Ni moi ni le reste de la famille n’avons jamais réussi à nous entendre avec lui et nous en avons beaucoup souffert. Et pourtant, à un moment précis de ma vie, j’ai fait une découverte : il m’aimait vraiment et moi aussi je l’aimais ». C’est ainsi que commence Miso Kuleif, née en Jordanie il y a 24 ans. Elle vit en Italie avec sa famille depuis plus de vingt ans. Pendant longtemps, le père de Miso eut de graves problèmes de santé,  mais le tournant s’amorça il y a environ trois ans quand il apprit qu’il devait subir en urgence une greffe de foie. Contrairement à l’Italie, il est possible en Jordanie de faire ce type d’opération avec un donneur en vie et son père choisit de se faire opérer dans son pays d’origine. « Le problème était de trouver un donneur et donc des gens prêts à subir des contrôles de compatibilité. Quand je l’ai su, je n’ai pas beaucoup réfléchi. Je suis parti avec lui pour passer ces examens. Où ai-je puisé la force ? Le fait de vivre depuis quelques années la spiritualité de l’unité m’y a aidé. J’ai connu les Focolari dans ma ville par le biais du Mouvement diocésain qui apporte cette spiritualité à de nombreux diocèses et paroisses, dont la mienne. Dans les réunions, souvent, nous nous proposions d’aimer comme l’Evangile nous l’enseigne, prêts aussi à donner notre vie les uns pour les autres. Maintenant, je ne pouvais plus reculer. Si nous avons la possibilité de sauver une vie, nous ne pouvons pas refuser ». Miso quitte donc l’Italie et interrompt l’université sans savoir quand elle aurait pu revenir. Quand elle arrive en Jordanie, l’expérience est difficile. « J’étais là, seule, entourée d’une famille à laquelle il ne me semblait pas appartenir. Si j’avais subi l’opération, toutes les personnes que j’aurais désiré avoir auprès de moi n’auraient pas été là. Le temps passe… Les examens montrent cependant que le foie de Miso n’est pas compatible. Peu de temps après, on trouve un donneur, le frère de son père, le seul qui, après Miso, a accepté de faire les contrôles. « Il m’a fallu du temps pour métaboliser cette expérience. Grâce aussi aux nombreuses personnes du Mouvement qui m’ont été proches, j’ai réussi à développer la conscience de l’amour que j’ai pour mon père, même s’il m’est difficile de l’admettre. Détester quelqu’un est beaucoup plus facile, mais beaucoup plus toxique. Le vrai problème n’était pas la situation en soi, mais la façon dont je l’affrontais. J’ai appris que cela dépend de nous de pouvoir être toujours heureux. Dans l’Évangile nous lisons : “Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement”. Maintenant, je me rends compte de l’importance de ces paroles. Si ma vie avait été différente, elle aurait peut-être été plus simple, mais je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui ».

Calabre (Italie) : on peut changer

Calabre (Italie) : on peut changer

“Nous devons travailler ensemble et avoir le courage de faire en sorte que les choses fonctionnent bien.” C’est la conviction de Loris Rossetto qui a parlé, lors de la récente conférence “Co-Gouvernance, coresponsabilité dans les villes aujourd’hui”, de l’auberge “Bella Calabria”, réalisée à partir d’un édifice confisqué à Ndrangheta (mafia). “De toute façon rien ne changera ” ou “mieux vaut ne pas risquer “: ce sont là des pensées qui portent préjudice à notre terre. Mais lorsqu’au contraire on se retrousse les manches et qu’on travaille en équipe, les résultats arrivent. C’est l’expérience de Loris Rossetto et de son épouse, des Calabrais qui, dans les années 90, ont émigré en Vénétie, puis dans le Trentin. Une fois rentrés dans leur pays natal en 2005, ils ont engagé des activités dans des structures confisquées à l’ndrangheta (c’est ainsi qu’on désigne la mafia dans cette région). Conquis par l’efficacité de l’Europe du Nord, ils ont pensé l’associer à la chaleur et aux ressources naturelles et culturelles du Sud, en développant un “tourisme très spécial, celui de l’amitié et de l’hospitalité calabraises”. Leur objectif est de promouvoir la croissance économique de la région, mais surtout de créer des liens d’amitié avec des personnes d’autres Pays et d’encourager la population locale à travailler pour le bien commun, dans la légalité, en croyant à la possible renaissance du territoire. Selon les dernières statistiques, la Calabre compte actuellement 35 conseils municipaux dissous pour connivence avec la mafia, y compris celui de la capitale régionale. La moitié de la drogue qui arrive en Italie transite par cette région. Mais la plaie de la mafia – l’expérience des Rossetto le démontre – n’a pas le dernier mot si l’on a le courage de proposer un autre modèle de relations. “Nous avons commencé par fonder l’association ‘Amis de la langue allemande’ – dit Loris – avec l’idée de promouvoir des échanges entre notre ville et les pays germanophones. La première expérience est la création d’un centre de regroupement. Puis nous décidons d’ouvrir à Cutro (province de Crotone), l’auberge ‘Bella Calabria’ dans un bâtiment confisqué. La structure est inaugurée le 11 avril 2015. Nous nous fixons un programme pour les cours – poursuit Loris – ” 48 heures à l’auberge” ayant pour devise : “Celui qui respecte les règles est heureux ” et comme sous-titre : “Fais pour les autres ce que tu voudrais qu’ils fassent pour toi! ”. Les élèves s’approprient l’idée que le travail d’équipe est bon. Ils apprennent les langues étrangères à travers des jeux de rôle et des dialogues dans la langue”. Mais les premiers pas de cette aventure sont rudes. Non seulement parce que les Rossetto n’ont pas l’habitude des affaires ni du tourisme, mais voilà qu’en été l’eau vient à manquer dans la région. On a recours à une citerne, mais ce n’est pas suffisant. L’année suivante il se trouve que le Maire nouvellement élu se met à les aider. “C’est un signe du ciel”, pense le couple, un encouragement à aller de l’avant. Et le projet va bon train. Des classes arrivent du nord de l’Italie ainsi que des touristes de l’ Europe: l’équipe de Hockey de Hamm, une classe de Dresde, la Croix-Rouge allemande. Tous font l’expérience de la chaleur de l’hospitalité calabraise, et les gens du pays, au début réservés, sont partie prenante. “Les habitants de Cutro répondent d’une manière merveilleuse – observe Loris – Il arrive souvent qu’un touriste, surpris, nous dise: ‘Je suis allé au bar et ils m’ont offert un café’, ou qu’en été un voisin partage des fruits frais. Les clients sont tellement impressionnés qu’ils tombent amoureux du village et de l’auberge et il n’est pas rare de les voir revenir. Nous comprenons que nous sommes sur la bonne voie.” Par la suite une deuxième auberge est créée à Crotone, ainsi qu’un projet qui concerne trois parcs : “A Cropani Marina, nous proposons un circuit balisé en mini-voiture pour éduquer à la sécurité routière, à Isola un itinéraire VTT, à Cirò un sentier botanique. Là aussi, des difficultés ne manquent pas, mais au bout du compte, ça marche”. Le dénominateur commun à toutes ces initiatives c’est une forte motivation et une invitation : “Ne jamais cesser de rêver, tout en gardant les pieds sur terre, les yeux tournés vers le ciel, pour aimer et améliorer sa propre terre”.

Claudia Di Lorenzi

Kenya: une école de leadership

Kenya: une école de leadership

Ils étaient une centaine de 12 pays à la première école de leadership pour jeunes leaders sur le continent africain, « Together for a new Africa » (Ensemble pour une nouvelle Afrique). « Trouve ta passion, quelle qu’elle soit, assimile-la, fais la tienne et tu verras de grandes choses se réaliser pour toi et à travers toi ». Cette citation d’Allan T. Armstrong résume bien le sens de l’école de leadership à laquelle ont participé 100 jeunes leaders de 12 pays d’Afrique de l’Est et de la République Démocratique du Congo au début janvier à la Mariapolis Piero, la cité-pilote des Focolari au Kenya. Il s’agit d’une première série d’écoles d’été au nom prometteur ; elle est la première d’une série d’universités d’été prometteuses intitulées « Together for a new Africa », ensemble pour une nouvelle Afrique. Melchior Nsavyimana, jeune politologue burundais et actuellement chargé de cours et coordinateur à l’Institut pour l’intégration régionale / Université catholique d’Afrique de l’Est, est l’un des pionniers du cours. Il explique que le but de cette première session est « d’approfondir et d’expérimenter une idée de leadership qui, enracinée dans les valeurs du continent africain, répond aux défis d’aujourd’hui. Un leadership qui s’exprime de manière communautaire et construit la communauté avec les outils et les langages de la fraternité universelle : si c’est la question qui interroge notre avenir, il doit devenir notre engagement actuel en s’appuyant sur les fondements de la culture de l’unité ». Ce premier événement a été organisé par un véritable réseau composé de l‘Institut Universitaire Sophia, avec le soutien du Mouvement politique pour l’unité, de l’ONG New Humanity et avec la coopération de l’UNESCO et le soutien de Caritas et de Missio. Tout a commencé il y a quelques années à l’initiative d’un groupe d’étudiants africains de l’Institut Universitaire Sophia qui ont décidé de s’engager pour une nouvelle Afrique, à commencer par la transformation et le renouvellement culturel de son leadership. Vingt enseignants d’Afrique de l’Est, de la République démocratique du Congo et de Sophia ont commencé le premier cycle d’une formation interdisciplinaire et interculturelle de trois ans sur les thèmes de la citoyenneté responsable, du leadership et d’une culture de la fraternité, pour affronter avec lucidité les blessures du continent. « Le voyage ne fait que commencer » dit le site web de l’école où les jeunes promoteurs expliquent l’intention du projet : « L’Afrique (surtout l’Afrique de l’Est) vit une série de changements démographiques, politiques, sociaux et culturels très complexes. L’un des effets est la pression du climat d’incertitude. Les jeunes manquent souvent d’outils nécessaires pour comprendre les changements en cours et ils restent passifs face aux demandes confuses des hommes politiques, des groupes armés, des multinationales, etc. C’est pourquoi nous, jeunes Africains, diplômés de l’Institut Universitaire Sophia, avons compris qu’il est de notre responsabilité de décider avec les jeunes Africains quelle Afrique nous voulons pour l’avenir, comme le propose l’Agenda de l’Union africaine pour 2063. Nous voulons donner aux jeunes d’Afrique une formation intégrale sur le leadership responsable et créer un réseau entre eux pour agir ensemble pour l’Afrique qu’ils veulent ».

Stefania Tanesini

Récupérer la radicalité d’un style de vie évangélique

Récupérer la radicalité d’un style de vie évangélique

Cette année, le Conseil Général des Focolari a choisi pour sa retraite annuelle, un lieu de valeur hautement symbolique : Jérusalem et la Terre Sainte. L’institut œcuménique Tantur, situé à la frontière de la Ville Sainte avec Bethléem, se veut être une oasis d’hospitalité et de communion pour celui qui désire s’immerger dans la réalité assez complexe de Jérusalem, avec son enchevêtrement de cultures, de peuples, de religions et de confessions. C’est pour cela qu’il se présente comme adapté pour la retraite du Conseil Général du Mouvement en cours, du 10 au 17 février. ‘’Le programme de ces jours-ci comprend, dans un certain sens, le passé, le présent et le futur’’, expliquent Friederike Koller et Ángel Bartól, les délégués centraux du Mouvement et coordinateurs de cette retraite. ‘’Un voyage en Terre Sainte est toujours un pèlerinage qui invite à regarder le passé, et donc les lieux historiques de la foi chrétienne et ses racines dans la religion juive. Le présent se touchera dans les moments de travail sur un des thèmes principaux de l’année 2019 : l’aspect ‘communion communion des biens, économie et travail’. L’intention est de récupérer dans le Mouvement, une radicalité de vie évangélique en ce qui concerne la communion des biens, également matérielle, et à partir d’un style de vie alternatif, imprégné par le charisme de l’unité, trouver des réponses aux défis économiques d’aujourd’hui. Nous tournerons ensuite le regard vers le futur, en traitant deux arguments importants : le travail pour et avec les nouvelles générations et la préparation de la prochaine Assemblée Générale de 2020’’. Ángel Bartól souligne combien sera exigeant le fait d’appliquer la méthode de travail choisie, en considérant le nombre de participants (62 personnes) : ‘’Que nous travaillions en réunion plénière ou en petits groupes, nous sommes en pèlerinage ; nous nous sentons toujours en chemin avec Jésus qui veut être présent, vivant, et actif au milieu de nous. Cela est possible quand chacun de nous est prêt à offrir son point de vue sans y être attaché’’. Et Friederike Koller d’ajouter : ‘’De cette façon, nous pouvons nous aussi donner une petite contribution à la paix, à laquelle la Parole de Vie de ce mois nous invite et dont le monde, et surtout cette ville, a tant besoin’’.

Joachim Schwind

Ceci est la salutation de Maria Voce, présidente des Focolari, en partance pour Jérusalem.

Dieu les aime d’une manière spéciale

À l’occasion de la “Journée Mondiale du Malade”, nous proposons une brève réflexion de Chiara Lubich sur la maladie et sur les communautés du Mouvement dans lesquelles vivent des personnes malades. Vous savez que toute notre vie est une révolution, du fait qu’elle est chrétienne : révolution de notre façon de penser, révolution qui signifie aller à contre-courant. Si nous réfléchissons à la manière dont on considère les malades dans le monde, nous nous rendons compte qu’on les perçoit en quelque sorte comme différents des bien portants, comme une catégorie à part, surtout si leur maladie se prolonge ou devient incurable. La société d’aujourd’hui marginalise en effet les malades, car elle ne comprend pas la valeur de la souffrance et veut l’oublier, comme elle veut le faire aussi pour la mort. C’est très grave et antichrétien, parce que le premier marginal devrait alors être Jésus Christ. Par conséquent, si ces communautés particulières où vivent des personnes malades sont sans aucun doute comme les autres, elles ont aussi un caractère spécial, car elles ont la possibilité de témoigner au monde ce qu’est la souffrance pour le chrétien. La souffrance est un don que Dieu fait. Or ce n’est pas seulement une façon de parler pour se consoler ou réconforter les malades. Tous ceux qui ont des problèmes de santé sont vraiment aimés de Dieu de manière spéciale, parce qu’ils sont plus semblables à son Fils. (Chiara Lubich, Perchè mi hai abbandonato?, 1997, pp.108-109, traduit en français sous le titre : la Souffrance, 1998, p. 100)

Un homme évangélique

Doux mais déterminé, avec la conviction que l’Évangile est une des pages les plus révolutionnaires de l’histoire, capable de changer le monde. C’est pour cela que Marco Aquini a vécu. Il nous a quittés il y a un mois, le 4 janvier dernier. La rencontre avec Marco laissait des traces : il était une de ces personnes d’une rare sincérité, qui avec le regard profond s’adressait directement à ton cœur, et en quelques mots, sans divaguer, répondait à l’aide de gestes concrets à tes besoins, te donnait un conseil mais sans rien t’imposer, au contraire, en suscitant la réponse en toi, dans ton for intérieur. Né en 1958, il a été un des premiers jeunes de sa région, le Frioul, à adhérer aux Focolari ; une terre où les gens sont entiers : sérieux, travailleurs, disciplinés. Il connaît la dureté de la vie lorsqu’il perd son papa à la suite d’un grave accident. Mais la rencontre avec la spiritualité des Focolari représente un tournant dans son histoire. Durant un campus avec les Gen (les jeunes des Focolari) en 1978, il ressent l’appel à se donner à Dieu comme focolarino et adhère à l’invitation de Chiara Lubich à souscrire un engagement de fidélité à Dieu jusqu’à la mort. Il s’agit du ‘’Pacte jusqu’au bout’’, considéré historique et écrit à Chiara à cette occasion :’’Avant de connaître l’Idéal*, j’étais renfermé dans mon monde doré. En le vivant, je suis en train de sortir de moi-même. Je retourne conscient d’avoir la force potentielle de changer le monde dans lequel je vis’’. Il offre sa contribution, avec passion, tout d’abord en Allemagne, puis de nouveau en Italie, au Centre du Mouvement des Focolari, spécialement dans la fondation de deux organismes au service des plus humbles, et de la paix : l’AMU, ‘’Association Monde Uni’’, et ‘’New Humanity’’, l’ONG du Mouvement agréée par l’ONU. Pendant des années, il travaille aussi en qualité de conseiller central pour l’aspect de la ‘’Communion des biens, Économie et Travail’’ ; il devient coresponsable du mouvement des Jeunes pour un Monde Uni. A partir de l’an 2000, il est aux côtés de Chiara et d’Eli Folonari, pour le déroulement du Collegamento CH , la vidéo-conférence qui, depuis 1980, rassemble périodiquement la famille des Focolari de par le monde. Mais la vie lui réserve une autre expérience inattendue, l’inexplicable disparition de sa sœur Chiara, déjà fragile de santé. Il en souffre beaucoup avec sa maman, alors que les recherches se poursuivent jusqu’au jour où l’on retrouve son corps. Dans cette tragédie, Marco réussit à cueillir l’amour de Dieu qui lui donne la force de soutenir sa famille. Avec sa maman Franca, Marco collabore ensuite à la fondation d’une maison d’accueil dont le nom est dédié à sa sœur, pour l’insertion sociale des handicapés physiques et psychiques et, même s’il le fait à distance, il garde toujours les rapports avec l’association. Il se consacre aussi à l’enseignement académique à l’Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin de Rome, et toujours dans le milieu de l’économie, au sein des Focolari, il assume la responsabilité de membre de l’actuel Conseil d’Administration de la revue Città Nuova. Son amour envers les plus démunis l’engage aussi à offrir une aide compétente à un groupe d’écoute de Caritas. En novembre 2018, il découvre, entouré de plusieurs amis, une grave maladie et affronte cette nouvelle étape avec un choix renouvelé de Dieu, qui lui donne une profonde joie, malgré les lourdes souffrances physiques. Maria Voce, dans le télégramme qu’elle envoie à la communauté des Focolari dans le monde, met en relief sa vocation de focolarino, son style sobre, clair et direct, qui se reflète dans la parole de l’Évangile que Chiara lui avait proposé de vivre :’’ Que votre langage soit : « Oui, oui », « Non, non »’’ (Mt 5,37), et de la manière avec laquelle il a vécu de façon extraordinaire la maladie. La dernière étape de vie de Marco a laissé tout le monde sans voix, dans l’apparente impossibilité de suivre le rythme de la rapide détérioration de la santé qui en seulement deux mois, l’a amené, le matin du 4 janvier, à rejoindre le Ciel. A ses funérailles, il y avait des personnes venues de tous les horizons, toutes liées à lui, d’une certaine façon, ‘’en cordée’’ avec lui, à ne gravir plus seul ses chères montagnes, mais les cimes de la vie, accompagnées par son exemple authentique et lumineux.

Patrizia Mazzola

*La spiritualité des Focolari

Trois villes, un seul objectif: le bien commun

Trois villes, un seul objectif: le bien commun

Qu’ont-elles en commun, Medellín, Katowice et Kingersheim ? Malgré la distance culturelle, ce qu’elles ont en commun, c’est le projet social et civil. Elles se situent géographiquement sur deux continents différents et en trois régions culturelles éloignées. Il s’agit de Medellín (Colombie), Katowice (Pologne) et Kingersheim (France). Ce sont des villes qui ont accueilli le défi de mettre au centre, le bien commun, dans le sens le plus authentique et non comme la somme d’intérêts privés. Administrations et population ont travaillé afin de trouver une voie pour casser les égoïsmes, la pauvreté, les solitudes et se reconnaître frères. Les protagonistes sur le terrain sont respectivement Frederico Restrepo, Danuta Kaminska et Jo Spiegel qui, au Congrès ‘’Co-Gouvernance, co-responsabilité dans les villes aujourd’hui’’ ont raconté leurs trois histoires, différentes mais avec un seul slogan. La première histoire est racontée par Frederico Restrepo, ingénieur et ex-directeur de l’EPM – Entreprises Publiques de Medellín (Colombie) qui, avec quelques amis, ne s’est pas rendu face à l’inéluctabilité de la situation qui semblait plus grande que ses forces. Medellín – ville qui compte presque trois millions d’habitants -, comme tant d’autres villes sud-américaines, montre une forte tendance d’augmentation des zones urbaines au détriment de la population rurale. ‘’Dans quelques quartiers de Medellín se trouvent des populations qui essaient de construire leur propre ville à la périphérie de la ville’’ raconte Restrepo. Depuis quelques années a commencé une expérience-pilote dans les quartiers nés des migrations forcées afin de réaliser des projets urbains intégraux. L’immigration, en augmentation en Colombie aussi à cause de la crise au Venezuela, ne se résout pas en construisant des murs : ‘’Nous avons la responsabilité – continue-t-il – de construire des relations entre les villes afin de pouvoir résoudre ce problème social que notre société est en train de traverser’’. Mais il ne s’agit pas seulement d’une question urbanistique, d’autres défis se présentent pour redécouvrir le cœur de la ville et le faire battre. L’expérience que raconte Danuta Kaminska fait le lien entre le continent américain et l’Europe. Administratrice publique dans le Conseil de la Silésie Supérieure, en Pologne, elle présente des histoires quotidiennes, mais en même temps extraordinaires, d’accueil de la part des citoyens de Katowice afin de favoriser l’insertion des migrants, en grande partie des ukrainiens. Pour la seule année passée, ils sont arrivés au nombre de 700.000. ‘’Pour réaliser la co-gouvernance dans notre ville, nous avons compris qu’il faut soutenir les citoyens. On collabore avec les communautés religieuses, et les organisations non gouvernementales pour l’intégration, comme par exemple le soutien aux communautés juive et musulmane’’. Katowice, deux millions d’habitants, a subi une profonde mutation ces dernières années, en se transformant, d’une ville industrielle à un site UNESCO, et elle a été le siège de la Conférence des Parties sur le Climat de 2018 (COP24). Si la ville est un espace de transformation, si la démocratie doit être fraternelle, il faut alors cultiver la participation et la spiritualité. Nous parlons ici d’administrateurs qui deviennent facilitateurs de processus décisionnaires et Jo Spiegel, maire de Kingersheim, petite ville française d’environ 13.000 habitants, continue à se dépenser de toutes ses forces afin de restituer à sa ville, un visage multiforme où peuvent coexister des cultures et des générations différentes. ‘’Il y a vingt ans – raconte le maire – nous avons fondé un écosystème démocratique participatif, en donnant naissance à la ‘’Maison de la Citoyenneté’’, un lieu privilégié où on apprend à vivre ensemble, citoyens et politiciens’’. Plus de quarante ont été les projets menés à terme comme la révision du plan urbanistique local, la planification du temps de l’enfant, la création d’un lieu de culte musulman. ‘’La fraternité ne se délègue pas, ne se décrète pas. Elle est en nous, entre nous. Elle se construit’’.

Patrizia Mazzola

Le Gen Verde en tournée au Panama et en Amérique Centrale

Le Gen Verde en tournée au Panama et en Amérique Centrale

Les focolarines du Gen Verde racontent leur vécu en Grande-Bretagne et au Luxembourg, au Panama pour la JMJ. Leur voyage se poursuit à Cuba, au Guatemala et au Salvador. Dans votre dernier album « From the inside outside », vous portez un regard positif sur les personnes: chacun a la possibilité de découvrir en lui cette lumière qu’il peut apporter aux autres. C’est le cas ? Adriana: Aujourd’hui, on entend souvent dire que la société traverse une nuit culturelle tapissée « d’obscurités » et de divisions de plus en plus visibles. Le message de cet album veut être une invitation à faire ressortir et ranimer cette espérance qui est peut être cachée sous les cendres. L’album naît de l’expérience faite avec des milliers de jeunes lors de nos tournées. Grâce au projet « Start Now », un programme composé d’ateliers artistiques et d’un concert final, nous avons la possibilité de vivre en contact étroit avec les nouvelles générations. Nous sommes conscientes des défis que ces jeunes doivent relever, mais aussi de leurs beautés. Souvent nous leur offrons notre expérience, mais jamais d’en haut comme quelqu’un qui a déjà tout résolu. Au contraire, nous regardons avec eux les défis en face, nous cherchons de les relever et d’apporter une réponse. Plusieurs nous ont dit : « Quand je rentrerai chez moi, les circonstances extérieures n’auront pas changé, mais ma façon de les gérer sera différente ». Pensez-vous que la musique, le chant et la danse fonctionnent pour entrer en contact avec les jeunes ? Sally: Les disciplines artistiques ont précisément ces caractéristiques : elles facilitent le dialogue, l’ouverture et nous sommes souvent surprises par les résultats. Un jour, dans une école, une élève souffrant de mutisme sélectif avait décidé d’arrêter de parler. Quand elle s’est inscrite au groupe de chant, nous nous sommes demandées : que fera-t-elle ? Le premier jour, elle n’a pas dit un mot. Le deuxième, elle a remercié, le troisième elle a propsé de chanter une deuxième voix. De retour chez elle en larmes, elle a confié à sa mère : « J’ai retrouvé ma voix ». Les professeurs étaient émus : « C’est incroyable, elle, qui était toujours seule, commence maintenant à s’adresser aux autres et à parler d’elle… ». Ceci n’est qu’un exemple et il y en aurait beaucoup à raconter. Dans la chanson « Not in my name », vous abordez les relations entre chrétiens et musulmans. Comment est-elle née? Adriana: Nous avons voulu exprimer notre solidarité avec nos amis musulmans et souligner les valeurs que nous partageons, sachant que beaucoup d’entre eux souffrent parce qu’une fausse représentation des musulmans se répand et que le cœur de leur religion n’est pas ce qui est diffusé par les médias. L’expérience même de créer la chanson est née de l’esprit du dialogue, Nous avons rencontré à Loppiano Mohammad Ali Shomali, Directeur de l’Institut international d’études islamiques à Qum (Iran). Il disait que nous sommes tous des gouttes d’eau qui reflètent le visage de Dieu et qu’ensemble nous pouvons être un océan d’amour. Quand il a lu les paroles de la chanson, il a dit qu’il se sentait exprimé. Pour l’arrangement de la chanson, nous avons fait appel à Rassim Bouabdallah, membre des Focolari de religion musulmane, qui a joué le violon dans l’enregistrement. Vous vous trouvez actuellement en Amérique Centrale où vous avez participé à la JMG notamment. Comme se déroule votre voyage? Alessandra: Au Panama, dans les villes de Chitré et de Colón, nous avons réalisé le concert avec des jeunes pour des milliers de pèlerins à l’occasion des JMJ : être sur scène avec eux, c’était écouter et dire à beaucoup de personnes que nous pouvons espérer ensemble. Nous avons vécu une forte expérience à l’Institut criminel féminin de la ville de Panama. Les femmes y vivent une vie vraiment difficile, mais leur écoute était incroyablement profonde : combien d’applaudissements spontanés, combien de larmes pendant les chansons… A la fin, plusieurs d’entre elles nous ont dit qu’il semblait que nous avions vécu les mêmes expériences qu’elles et qu’ensemble nous pouvions nous relever et regarder vers l’avenir, dans un lieu où cela pouvait sembler impossible. Nous avons expérimenté la miséricorde de Dieu qui travaille dans nos vies au-delà de toutes circonstances.

Anna Lisa Innocenti

Evangile vécu: expérimenter la paix véritable

Agir en première personne et redonner vie aux relations blessées dans le tissu urbain. Passage à tabac Depuis qu’a commencé au Mexique la lutte au trafic de drogues, on dénombre de nombreuses victimes et ce ne sont pas toujours des voyons. Il y a quelque temps, alors que je rentrais de l’école, un garçon m’a approché pour me demander une cigarette. Des policiers ont surgi et nous ont fouillés. Ils ont commencé à frapper ce jeune et à l’insulter, le laissant au milieu de la route ensanglanté et blessé. J’ai assisté impuissant. Je l’ai aidé à se relever et je lui ai donné la petite monnaie que j’avais en poche. Il m’a pris dans ses bras et m’a dit : « Avec cet argent, ma famille va pouvoir manger aujourd’hui ». (Abraham – Mexique) Échange de lettres Avec les enfants du catéchisme, nous avons approfondi les œuvres de miséricorde. Pour les mettre en pratique, nous avons pensé écrire à des femmes en prison. J’ai présenté le projet au directeur de la prison qui a immédiatement refusé. Après s’être consulté auprès d’autres personnes, il a été convaincu de la qualité du projet qui aurait pu avoir des effets positifs sur ces femmes. L’échange a donc été approuvé et depuis lors, les enfants se sont mis au travail, préparant des dessins et des lettres à remettre aux détenues. (Prisca – Suisse) Bazar Je connaissais des familles pauvres et je voulais les aider. Au bureau, une collègue me demande si j’étais intéressée par des vêtements usés en très bon état et par les jouets de ses enfants qui avaient déjà grandi. Je lui parle de mon souhait, et elle-même implique d’autres personnes. Bref, nous avons recueilli beaucoup d’affaires dans un garage, que nous avons données ou vendues dans un bazar. Grâce aux recettes, nous avons aidé de nombreuses familles en difficulté. Un autre collègue, qui est habituellement très grincheux, a dit qu’ après cette expérience nous ne pouvions pas nous arrêter. Nous continuons à chercher autour de nous pour voir qui nous pouvons aider. (R.A.R. – Brésil)

propos recueillis par Chiara Favotti

Syrie, une génération d’espérance

Syrie, une génération d’espérance

Beaucoup de projets humanitaires tentent de soulager les difficultés de la population. Depuis 2012, le Mouvement des Focolari offre également son soutien et de l’assistance par le biais des asbl AMU et AFN. Forte dévaluation de l’argent, augmentation inexorable du coût de la vie en rapport avec une constante baisse des services publics. Ce sont juste quelques échos qui composent le bilan social et civil de sept années de guerre en Syrie. Parmi la population, les effets sont toujours plus lourds. Il y a ceux qui ont perdu leur travail et qui sont obligés de dépenser toute leur épargne pour survivre et se soigner, dans un pays où les médecins, les enseignants et beaucoup d’autres professionnels dans tous les domaines, ont dû émigrer à l’étranger. Dans cette situation d’extrême difficulté, comme l’écrivent les personnes référentes des projets portés de l’avant en Syrie par la communauté des Focolari, par le biais des asbl AMU et AFN , fleurissent des ‘’valeurs merveilleuses comme la solidarité, l’accueil, la générosité, la fraternité. Dieu est à l’œuvre en apportant à chacun, soutien et courage’’. Grâce au projet ‘’Urgence Syrie’’, plus de 200 familles évacuées de Damas, Homs, Alep, Kafarbo et du littoral, ont été visitées avec régularité par des ‘’équipes’’ de volontaires qui lors des différents moments, des naissances aux anniversaires et aux diverses phases de la vie scolaire, ils ont fait arriver leur soutien, toujours dans le respect de leur sensibilité et dignité. Avec l’aide du projet, ils ont pu payer les frais scolaires, acquérir des appareils électro-ménagers nécessaires, des couvertures, de la nourriture. Mais surtout, les familles se sont senties accompagnées dans cette difficile phase de leur vie. Aux programmes dans les domaines des soins de santé, de l’instruction et du soutien au revenu familial, déjà actifs de puis six ans, d’autres se sont ajoutés plus récemment, particulièrement dans le secteur de la formation professionnelle et de l’instruction. ‘’Cet engagement naît, en plus du fait d’aller à la rencontre des nécessités matérielles urgentes des personnes assistées, également pour offrir des occasions de travail à beaucoup d’autres, spécialement les jeunes qui, autrement, dans l’actuelle situation du pays, seraient sans travail’’. A Dueilaa, au cours de l’année passée, plus de 90 enfants ont fréquenté l’école des devoirs en recevant comme fruits, d’excellents résultats. Au cours des mois d’été, le centre est resté ouvert afin d’accueillir jusqu’à 115 enfants. ‘’Quelques mamans nous disent que leurs enfants, même s’ils sont malades ou ont un autre programme dans la famille, préfèrent venir ici’’. A Homs, un autre centre pour enfants et juniors a pris le nom de ‘’ Génération de l’espérance’’. Les étudiants qui la fréquentent ont passé brillamment les examens dans leurs écoles respectives. Ici est également offerte la possibilité d’un accompagnement psychologique adressé aussi bien aux enfants qu’à leurs parents. ‘’Nous travaillons en particulier sur les traumatismes subis à cause de la guerre. Ces moments aident à faire renaître la confiance et à trouver des solutions à énormément de problèmes.’’. Toujours à Homs, mais aussi à Kafarbo, depuis plus de deux ans, un projet de soins de santé a permis d’approcher jusqu’à présent, une centaine de personnes ayant des besoins de soins médicaux spécialisés. ‘’Nous essayons de collaborer avec d’autres organismes, afin de pouvoir aider les patients même si le coût des soins ou des interventions chirurgicales dépasse nos possibilités’’.

Chiara Favotti

Une Mariapolis Européenne

Une Mariapolis Européenne

70 ans après sa première édition, une Mariapolis aura lieu à nouveau dans les Dolomites (Italie), pour tout le continent européen. Entretien avec Peter Forst, délégué du Mouvement des Focolari pour l’Europe centrale et membre de l’équipe organisatrice de l’événement. L’Europe d’aujourd’hui apparaît très divisée (il y a d’un côté le Brexit et de l’autre des murs pour empêcher d’accueillir ). Quel est l’intérêt de proposer une Mariapolis européenne ? C’est précisément en constatant l’ampleur de ces désaccords qu’est née l’idée d’une Mariapolis européenne. Nous nous sommes rendu compte que nous avons des opinions très différentes, et en partie opposées, sur les perspectives de développement en Europe, sur les flux migratoires, sur les valeurs, …. et le premier objectif de la Mariapolis vise à consolider les relations, créer des espaces de communion et de partage, encourager l’humanité à avancer résolument sur le chemin de la fraternité universelle et de l’unité entre les hommes et les peuples. Nous espérons ainsi pouvoir témoigner qu’il est possible de rester unis malgré nos nombreuses différences. Depuis 1949 jusqu’à nos jours , comment les Mariapolis ont-elles évolué ? Les premières Mariapolis étaient très spontanées. Aujourd’hui, nous avons peut-être besoin d’un peu plus d’organisation logistique et de préparation du programme. Mais l’esprit de la Mariapolis européenne veut être le même qu’il y a 60 ou 70 ans : faire l’expérience et témoigner que l’humanité est une famille. Quel chemin pour y parvenir ? Un amour inconditionnel. Pourquoi précisément dans les Dolomites ? L’idée de vivre une Mariapolis sur les lieux de son origine a immédiatement convaincu tout le monde. C’est là que Chiara Lubich, il y a 70 ans, allait en vacances avec les premières focolarines et focolarini et c’est là qu’ avec eux et avec le Député italien Igino Giordani, ils ont vécu, au cours de l’été 1949, une expérience de lumière, d’ union particulière avec Dieu et de profonde unité entre eux qui a marqué la fondation du Mouvement naissant. Ce n’est pas la nostalgie qui nous a poussés à choisir les Dolomites, mais la conviction qu’il est important, précisément en ce temps de “l’après Chiara”, de puiser à nos racines pour ouvrir des voies et répondre aux questions d’aujoud’hui. Qui est invité ? Quel est le programme ? “Viser haut”: qu’entendez-vous par ce titre ? La Mariapolis est ouverte à tous. Il y a 600 places chaque semaine. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 31 janvier (www.mariapolieuropea.org). Au programme : voyages, sports, jeux, musique, spiritualité, prières, ateliers créatifs et forums thématiques, tout est prévu pour permettre une véritable occasion de rencontre. “Viser haut” nous a semblé être une image appropriée pour vivre des relations de haute qualité spirituelle et humaine. Sans oublier qu’en montagne notre regard se dirige naturellement vers les hauteurs.

Lorenzo Russo

DATES  

Évangile vécu : « Recherche la paix et poursuis-la ! ».

La Parole de vie de ce mois-ci est une invitation à l’accueil et à la générosité envers tous. Écouter Dernièrement, en raison d’une maladie, j’éprouve des difficultés à parler et pour moi, communiquer est vital! Je ne peux pas faire grand-chose mais je peux accueillir et écouter profondément ceux qui viennent me rendre visite. Parfois, les gens me partagent leurs douleurs et quand ils partent, ils semblent soulagés. Alors je remercie Dieu pour ma condition. (Marisa – Italie) Pullover Mon mari se préparait à partir pour un congrès et avait besoin d’une paire de chaussures et d’un pull. Nous avons réussi à acheter les chaussures, mais nous n’avons plus le temps pour le pull car il nous semblait plus important d’aller à une rencontre d’un groupe de familles où nous partageons nos expériences de l’Evangile vécu. Là, dans le groupe, une dame avait apporté deux pulls pour ceux qui en auraient besoin. À notre grande surprise, en les essayant, ils allaient parfaitement à mon mari. (D.M. – Serbie) Prière Mon mari et moi cherchions un logement pour mon frère qui devait se marier. Les prix et les conditions nous rendaient le choix difficile. Le temps passait et je commençais à m’inquiéter. Comme j’aurais voulu l’aider ! Un jour, notre plus jeune enfant nous a suggéré quelque chose à laquelle nous n’avions pas pensé : demander à Dieu ce qui nous tenait tant à cœur. C’est ce que nous avons fait. Quelques heures plus tard, mon frère m’appelait, tout heureux : il avait trouvé le bon appartement ! (M. N. – Liban)

Au Népal pour créer des liens

Au Népal pour créer des liens

Ce qui les pousse à partir pour donner vie à un focolare temporaire, c’est le désir de partager la découverte qui a donné sens et joie à leur vie. Pour que d’autres puissent expérimenter que de vivre la fraternité universelle est la plus belle des aventures. Ce sont des jeunes, adultes et familles, qui en petits groupes partent vers les pays lointains, où les attendent des communautés et des villages pour parcourir ensemble un bout de chemin, et faire l’expérience de l’accueil et de l’échange entre cultures différentes, de se donner à l’autre, et se ‘’faire un ‘’ dans les joies et les souffrances. Car – ils en sont convaincus – l’homme se réalise pleinement en aimant son prochain. Et la fraternité est possible aussi entre des personnes ayant des fois et des convictions différentes :’’Fais à l’autre ce que tu voudrais qu’il te soit fait’’ est la Règle d’or que tous les hommes peuvent faire leur. Ces petits groupes sont ce qu’on appelle les ‘’focolare temporaires’’, traduction itinérante des traditionnels focolare, centres nodaux du Mouvement sur le territoire et cœur battant de la vie dans son intimité. Ces dernières années, ils sont nés par dizaines. Dans le sillage des ‘’pionniers’’ du Mouvement des Focolari, qui à partir des années cinquante furent envoyés par Chiara Lubich sur les différents continents afin de porter le charisme de l’unité. Comme des apôtres modernes. Au Népal, lieu de rencontre entre les populations mongoles de l’Asie, et celles caucasiennes des plaines indiennes, avec une profonde spiritualité qui, en partant du bouddhisme, se trouvent côte à côte, le christianisme et l’hindouisme, un groupe de focolarini a accompli son voyage. Du 20 octobre au 7 novembre, de la capitale Katmandou à Dharan, au sud, et puis plus au nord jusqu’à Pokhara. Surtout en créant des liens. Issus de l’Inde, de l’Italie, de la Grande Bretagne, dès le début, les membres du focolare se sont immergés dans la culture népalaise. A leur arrivée était en cours, le Dashain Hindu festival, le plus grand festival hindou, qui implique le pays tout entier, et ils ont participé au rite de la Tika, recevant la traditionnelle bénédiction. A Daharan, le groupe a été accueilli dans quelques paroisses, ils ont raconté l’histoire du Mouvement et l’engagement pour la fraternité universelle. Grand fut l’enthousiasme des personnes rencontrées et des prêtres. Dans la capitale, deux jeunes népalais qui ont participé au Genfest 2018 de Manille, ont rejoint le groupe et ont partagé leur expérience avec des étudiants d’une école animée par des pères jésuites. A Pokhara, la rencontre avec quelques familles hindoues, pauvres et sans moyens financiers : harmonie et dignité emplissaient ces maisons. Les focolarini ont parlé de l’idéal de l’unité, avant d’être invités à manger ensemble, en écoutant des musiques traditionnelles. Le groupe a ensuite rendu visite à l’Évêque Paul Simick, Vicaire apostolique du Népal, qui a exprimé sa joie de voir leur présence dans le pays et les a invités à rencontrer les prêtres. Un voyage d’enrichissement réciproque, celui-là du Népal, où l’idéal de l’unité a rencontré la culture locale. Un proverbe bouddhiste le décrit d’une manière efficace : Ceux qui ont des pensées ‘’élevées’’, ne sont pas heureux de rester à la même place, mais comme les cygnes, ils quittent leur maison et volent vers une maison plus haute.

Claudia Di Lorenzi

Corée: un invité d’exception à la Sung Sim Dang

Corée: un invité d’exception à la Sung Sim Dang

Le 24 janvier, Moon Jae-in, Président de la République de Corée, a visité la boulangerie Sung Sim Dang, qui fait partie du projet Économie de communion. Pour un entrepreneur, la visite du Président de la République dans son entreprise est un événement pour le moins exceptionnel, mais si la visite a lieu le jour de son anniversaire, ça l’est encore plus!  C’est ce qui s’est passé à Daejeon pour Amata Kim et Fedes Im, entrepreneurs coréens de l’Économie de Communion (EdC) de la célèbre boulangerie Sung Sim Dang . Moon Jae-in, président de la Corée du Sud depuis mai 2017, connu en Occident pour avoir réussi à lancer le processus de paix avec la Corée du Nord après presque 70 ans de guerre froide, a fêté son anniversaire à Sung Sim Dang avec un magnifique gâteau et a pu en connaître l’histoire et la réalité. Sa publication sur  Instagram a recueilli en quelques heures plus de 76.000 “J’aime”. Son commentaire sur la photo est intéressant : “J’ai été surpris aujourd’hui de fêter mon anniversaire à la boulangerie Sung Sim Dang à Daejeon. Pendant la guerre de 1950, mon père et le fondateur de la boulangerie (le père de Fedes) étaient sur le même bateau d’évacuation, le Victoria, pour fuir la Corée du Nord. Il est pour nous aujourd’hui très émouvant et très précieux de nous souvenir de ce moment de l’histoire. Mon anniversaire est un jour comme les autres, mais aujourd’hui, je fais provision d’une force nouvelle grâce aux bons voeux de beaucoup. Merci !” L’événement a eu un grand impact sur les médias, notamment en raison de la grande valeur – universellement reconnue – que la société Edc Sung Sim Dang  représente pour toute la ville de Daejeon. Cliquez ici pour voir les images vidéo des moments forts de la visite.

Antonella Ferrucci

Source :   www.edc-online.org

Migrants : plus loin que l’assistanat

Migrants : plus loin que l’assistanat

A Trieste, (Italie), récits d’accueil au quotidien. Le récit de ceux qui le vivent en personne. ‘’Avec Caritas et avec le Consortium Italien de Solidarité (ICS), nous nous occupons surtout de familles de migrants et réfugiés avec leurs enfants, accueillis par une structure de premier accueil dans notre ville, Trieste, et dans la province. Depuis trois ans, chaque semaine, avec continuité, nous avons mis en route des actions concrètes : un petit groupe parmi nous enseigne l’italien aux mamans de manière à leur faire compléter les heures d’étude pour les aider à mieux affronter la vie quotidienne ; d’autres jouent avec les enfants et les suivent pour leurs devoirs. Sont passées par le centre, désormais beaucoup de familles et avec presque toutes, un rapport est resté, aussi après leur déménagement vers d’autres maisons. En collaboration, ensuite, avec AFN – Association Familles Nouvelles, nous avons commencé un projet, autofinancé par quelques personnes de la communauté, afin d’ aider en particulier une famille kurde en difficulté qui, après deux années de soutien, a maintenant rejoint son autonomie, en leur permettant de louer un appartement, grâce au travail que le père a finalement trouvé. Avec d’autres petits projets nous sommes en train d’aider les exigences d’autres familles, en faisant en sorte que les mamans puissent suivre des cours de spécialisation pour un possible travail et les enfants puissent s’intégrer dans différentes activités, avec leurs copains, par exemple, dans les activités sportives. Nous les suivons lors des visites médicales et pour les soins, pour la recherche d’une maison, nous avons trouvé quelques travaux pour les mamans, avons pu inscrire un papa à l’auto-école, et aujourd’hui, il travaille en conduisant les camions d’une entreprise du port. Avec l’aide de quelques familles, nous avons pu faire participer à des ‘’vacances de familles’’ une maman veuve africaine avec deux enfants, qui en avait bien besoin. Nous essayons de vivre avec eux, des moments de vie quotidienne, comme fêter les anniversaires, des promenades dans les parcs le dimanche, une balade en barque, le nouvel An, le carnaval, mais aussi des moments de prières comme à l’occasion du Ramadan pour les musulmans. Le dimanche 25 novembre 2018, nous avons voulu répondre concrètement à l’appel du Pape François qui a lancé la journée mondiale des pauvres : ‘’Ce pauvre crie et le Seigneur l’écoute’’ et il invitait ainsi chaque chrétien et les différentes communautés, à écouter ce cri et à chercher à offrir des réponses avec des gestes concrets. Il ajoutait :’’ Afin que ce cri ne tombe pas en vain’’. Nous avons ainsi pensé organiser un repas – appelé ‘’Fête de l’Amitié’’ – sous le signe du partage avec des personnes en difficulté : des réfugiés, migrants, chômeurs, pauvres de notre ville. On a réussi à impliquer aussi notre communauté des Focolari en demandant une aide concrète pour le repas et pour l’aide en salle et aussi à nos amis eux-mêmes qui ont été invités, on a demandé, à celui qui le pouvait et disposait d’une cuisine, de contribuer avec un peu de nourriture typique de leurs pays d’origine. Nous étions quatre-vingt environ : du Cameroun, Nigeria, Égypte, Tunisie, Russie, Pakistan, Kurdistan, Kosovo. A notre surprise, pour Caritas, nous devenons un point de référence, un ‘’projet’’ qui va plus loin que l’assistanat. Ils nous appellent pour partager des programmes, des projets, et, pour l’une ou l’autre occasion, pour aussi chercher des solutions. Il nous semble qu’ils aient été touchés par cette façon d’accueillir qui, une fois la phase d’urgence passée, mise sur la réciprocité. Nous sentons qu’au milieu de ce chaos, où chacun peut-être ne trouve pas nécessairement de point de référence de valeur, comme celui d’accueillir les plus démunis, nous ne pouvons pas nous arrêter mais bien continuer à donner de l’espérance’’.

Paola Torelli Mosca au nom du groupe accueil migrants Trieste.

Source : www.focolaritalia.it

Une journée extraordinaire

Une journée extraordinaire

Souvenir d’Alberta Levi Temin à travers le récit de son histoire, échange sur la Shoah avec les enfants d’un collège et proposition de la Règle d’or pour construire dès à présent un monde plus pacifique et plus uni.

Alberta Levi Temin

Un soleil splendide brille sur cette journée du 23 janvier à Ischia, une île du golfe de Naples (Italie). Quelques élèves du collège  “Giovanni Scotti” découvrent l’histoire d’Alberta Levi Temin, une admiratrice de Chiara Lubich et une témoin direct du drame de l’Holocauste. Le livre “Tant que je vivrai, je parlerai” (Aux éditions L’île des enfants) y est présenté. En présence d’un groupe d’amis des Focolari, dont des enseignants, des élèves et des parents, mais aussi l’auteur du livre, Pasquale Lubrano Lavadera, et la professeur Diana Pezza Borrelli (liée à Alberta par une relation fraternelle, également alimentée par l’Association “Amicizia Ebraico-Cristiana” de Naples), les enfants ont écouté l’histoire captivante de son histoire. “Un jour – dit Pasquale -,  Alberta, qui est juive, est venue dans mon école, accompagnée de sa grande amie Diana, catholique. Elle avait été invitée à raconter aux élèves et enseignants l’horreur de la Shoah mais aussi à témoigner que le dialogue est possible entre les hommes sans distinction de race, de foi ou de croyance. J’ai été frappé par sa phrase : “La famille humaine est une et nous sommes tous frères”. Alberta est morte en 2016; au cours de sa vie, elle  a toujours eu une seule pensée qui la soutenait et la rendait heureuse :  la Règle d’or “Fais aux autres ce que tu veux qu’ils te fassent, ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent”. Elle a toujours lutté pour le dialogue dans la société à tous les niveaux.  “Aujourd’hui, plus que jamais, je comprends que nous avons besoin d’un plus grand amour – disait Alberta – et, comme le dit Chiara Lubich, nous devons aimer la patrie des autres comme la nôtre. Nous devons avoir de l’amour pour toute l’humanité, c’est seulement dans cet humus que le dialogue peut naître”. “Chaque école devrait réserver une ou deux heures par semaine pour enseigner dans chaque classe le bien relationnel, ce bien qui peut aider les enfants à vivre ensemble avec sérénité et à étudier dans un esprit de collaboration et de recherche commune. Viser à faire de l’expérience scolaire, qui est l’expérience sociale première et fondamentale de l’homme, une véritable expérience d’aide réciproque “. Alberta était convaincue de tout cela. A la fin du récit, les enfants ont été invités à vivre la Règle d’Or, un instrument de paix et de dialogue, commun à toutes les religions. Pour marquer la journée, la directrice de l’école, Lucia Monti, a placé une plaque sur l’olivier de la paix qui lui est dédié, pour la remercier et pour que son témoignage continue à parler. “Merci – a dit Chiara, une élève de l’école – pour le message de fraternité que vous nous avez transmis, j’ai été très impressionnée que des catholiques rencontrent des juifs et des personnes d’autres religions pour construire un monde uni”. “Je remercie Alberta pour sa vie, sa sagesse – a dit Pasquale Lubrano – et j’aimerais que chacun d’entre nous, en lisant son histoire, maintenant qu’elle n’est plus parmi nous, puisse participer pleinement à cette  ‘beauté’  intérieure qui la rendue unique, afin que nous puissions ensuite la donner à beaucoup de personnes”. Il a conclu :  “Aujourd’hui, j’ai ressenti une grande émotion dans l’écoute attentive des enfants, dans leur vive réaction, dans leurs regards curieux, en ayant perçu chez chaque élève le besoin de vivre l’Amour pour chaque homme dans la conscience que la famille humaine est ‘une’”.

 Lorenzo Russo

La nation “pont” accueille la JMJ

La 24ème Journée Mondiale de la Jeunesse a lieu à Panama. Interview à la journaliste panaméenne Flor Ortega de la communauté des Focolari. Sur le logo de la 24ème Journée Mondiale de la Jeunesse, centrée sur le thème « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! » (Lc 1,38), la silhouette du pont représente le petit isthme du Panama et symbolise son esprit d’accueil. Un mince bras de terre de 75.000 kilomètres carrés, baigné par deux océans, l’Atlantique et le Pacifique, qui relie non seulement les deux Amériques, mais tous les continents, par le canal que prennent les navires en transit. Un pays accueillant, aux portes ouvertes, surtout aux nombreux migrants qui l’ont toujours traversé du Nord ou du Sud. Comment avez-vous travaillé à la préparation de cet événement ? « Le 31 juillet 2016, au ‘Campus de la Miséricorde’ de Cracovie (Pologne), le pape François a annoncé que la 24ème Journée mondiale de la Jeunesse 2019 se tiendrait au Panama. Le mouvement des Focolari d’Amérique Centrale – dont le Panama fait partie – a adhéré immédiatement avec enthousiasme ». Flor Ortega, journaliste panaméenne, a immédiatement suivi l’aspect de la communication. « Au début, nous avions peu de nouvelles et nous avons installé des commissions pour informer tout le monde en temps utile sur les différents aspects de la préparation. Aujourd’hui, la présence est très forte dans les médias et les réseaux sociaux ». Le 17 mai, dans la ville de Panama, au cours d’une célébration eucharistique avec des milliers de participants, l’Archevêque, José Domingo Ulloa, a proposé des journées de prière, le 22 de chaque mois jusqu’en décembre, en préparation à la JMJ. Quelques jours plus tard, dans son bureau, l’Archevêque a demandé aux jeunes du Mouvement des Focolari de s’occuper de la première, le 22 juin. Comment les jeunes ont-ils accueilli cette proposition? « Avec enthousiasme et engagement. Carmen Cecilia, du Panama, nous a ensuite dit que cet engagement l’a amenée à réévaluer la prière, la participation à l’Eucharistie, la récitation du Rosaire ‘comme des occasions d’être face à face avec Jésus’». Beaucoup de jeunes des Focolari, du Panama et d’autres pays travaillent depuis des mois au projet d’un événement de deux jours, à la fin de la JMJ, du 29 au 31 janvier, pour environ 400 participants. « Les adultes les ont soutenus en organisant les repas et l’hébergement, avec diverses initiatives pour collecter des ressources. Les jeunes, de leur côté, ont créé un programme d’inscription en ligne et ont ouvert un service de consultation et un « centre d’appels » pour recueillir les contributions des autres pays. Le focolare féminin du Panama est devenu un point de référence et de logistique. Keilyn du Costa Rica l’a décrit comme « une occasion pour connaître la communauté du Panama très unie et laborieuse, un véritable modèle ». Jésus Moran, vice-président des Focolari, est également arrivé d’Italie au Panama, tout comme le groupe international Gen Verde qui a participé à deux événements d’introduction ; le premier à Chitré, capitale de la province de Herrera dans le golfe de Panama et le second à Colón, sur la côte Atlantique. Le Gen Verde sera également présent le 26 janvier, à la veillée en préparation de la messe finale avec le Pape François. « Pro mundi beneficio », « pour le bien du monde », est inscrit sur les armoiries officielles du Panama. Qu’est-ce que ça veut dire ? « La devise est liée à la finalité du service rendu par le canal. Mais nous sommes certains que nous pouvons maintenant l’étendre, idéalement, au message qui partira de cette JMJ”.

Chiara Favotti

IUS visite au Patriarche Œcuménique Bartholomée Ier

IUS visite au Patriarche Œcuménique Bartholomée Ier

Une initiative prise par la “Chaire œcuménique internationale Patriarche Athénagoras-Chiara Lubich”, créée à la suite du doctorat honoris causa décerné au Patriarche Bartholomée 1er lui-même en 2015. “Poursuivez le chemin que vous avez emprunté sur la voie du dialogue, parce que celui-ci est  réconciliation, rencontre, capacité de comprendre, philanthropie divine, acceptation des différences, transfiguration du monde, accueil de Dieu dans l’histoire humaine.  Portez ce message à tous ceux qui participent d’une manière ou d’une autre au travail de votre Institut, en embrassant fraternellement la Présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce et tous les frères et sœurs du Mouvement. Le Patriarcat œcuménique est aussi votre maison, cette ville de Constantin est aussi la vôtre, parce que vous n’êtes pas des étrangers mais des amis pour nous”. C’est le dernier souhait que le Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er, a adressé à 30 professeurs et étudiants de l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano) originaires de différents pays qui, avec le Recteur, Mgr Piero Coda, se sont rendus à son siège au Fanar (Istanbul – Turquie). La visite de la délégation de “Sophia” au Patriarcat œcuménique s’est déroulée du 8 au 12 janvier, à l’initiative de  la “Chaire œcuménique internationale Patriarche Athénagoras – Chiara Lubich”, créée après le doctorat h.c. conféré au Patriarche Bartholomée le 26 octobre 2015 pour ” commémorer et relancer l’esprit prophétique qui animait l’extraordinaire harmonie de cœur et d’esprit entre le Patriarche Athénagoras Ier et Chiara Lubich, à proximité du Concile Vatican II et la rencontre historique du Patriarche avec le Pape Paul VI “. Le voyage académique comprenait, entre autres, l’audience avec le Patriarche, la rencontre avec le Métropolite Gennadios Zervos, présent ces jours-ci à Istanbul pour le Saint Synode, et avec le Métropolite Elpidophoros de Bursa au Monastère de la Sainte Trinité sur l’île de Halki (Turquie), qui a eu lieu le 10 janvier. Cette rencontre a donné lieu à des perspectives fructueuses de coopération entre le Séminaire et l’Institut universitaire Sophia, dont une Université d’été, qui se tiendra probablement à la fin du printemps 2020. La visite a revêtu une importance particulière dans le moment délicat de tension que traverse aujourd’hui le monde orthodoxe, car elle entend proposer une fois de plus l’engagement de poursuivre avec ténacité le chemin de la connaissance mutuelle et de l’échange réciproque de dons pour promouvoir la fraternité et la communion.  

Naissance du pacte pour une nouvelle gestion des villes

Naissance du pacte pour une nouvelle gestion des villes

Le congrès “Co-Gouvernance, co-responsabilité dans les villes aujourd’hui” s’est achevé par un document qui propose aux citoyens et aux administrations publiques la pratique de la participation et de la construction de réseaux de citoyens, d’acteurs sociaux et de villes. ‘’La politique est l’amour des amours qui recueille dans l’unité d’un dessein commun, la richesse des personnes et des groupes, en permettant à chacun de réaliser librement la propre vocation’’ (1) Depuis peu s’est terminé, avec les paroles de Chiara Lubich fondatrice des Focolari, un fameux défi,’’ ‘Co-Governance’, coresponsabilité dans les villes aujourd’hui’’, le congrès consacré au gouvernement participatif des villes, organisé par le Mouvement Humanité Nouvelle, le Mouvement Politique pour l’Unité, et l’Association Villes pour la fraternité, expressions de l’engagement politique et social des Focolari. Cela a été la première édition de l’événement, qui dans deux ans sera répercuté au Brésil.  Au rendez-vous ont participé plus de 400 administrateurs publiques des politiciens, des entrepreneurs, des académiciens et des citoyens de 33 pays. Au centre des travaux, il y a eu, la participation, présentée sous ses nombreuses applications, comme on a pu l’entendre par le biais des histoires et des pratiques partagées par les plus de 60 experts dans les domaines de l’urbanisme, de la communication, des services, de l’économie, de la politique, de l’environnement. ‘’Nous sommes convaincus que la participation est un choix stratégique, la façon la plus appropriée de vivre bien au sein de la ville – explique Lucia Fronza Crepaz, ex-parlementaire, formatrice à l’ ‘’École de préparation sociale’’ à Trente et membre du comité scientifique de l’événement. ‘’Une participation qui n’est pas conçue comme une substitution de la procédure de représentation, mais choisie comme une modalité efficace pour affronter la complexité des problèmes et redonner donc corps à la démocratique déléguée’’. Fruit des travaux est l’approbation et la signature du ‘’Pacte pour une nouvelle ‘Governance’ ‘’ avec lequel les participants s’engagent à enthousiasmer les propres communautés et administrations publiques. Les 400 signataires du pacte se sont engagés à composer trois réseaux afin de regrouper les diversités et répondre à la complexité du réel.  Ce sont des réseaux de citoyens. : ‘’Ceux qui habitent le territoire urbain maintiennent des diversités de fonctions et de tâches, mais sont inspirés par la même responsabilité’’ ; réseaux d’acteurs collectifs, c’est-à-dire des groupes professionnels et économiques, sujets du volontariat et du milieu religieux, de la culture et de l’université, de la communication, etc.’’ ; réseaux entre les villes : ‘’…qui se proposent de faire collaborer avant tout la citoyenneté avec la création de plate-formes accessibles à tous et d’utilisation facile. Ils coopèrent en surmontant les intérêts particuliers et les préjugés qui minent la confiance, fondement indispensable à la construction d’un réseau.

Stefania Tanesini

(1) Informations et textes de la conférence: www.co-governance.org

Un supplément d’amour

Aujourd’hui, 22 janvier, le Mouvement des Focolari commémore la naissance de Chiara Lubich, qui a eu lieu ce même jour de l’année 1920. Une date qui tombe au cœur de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (célébrée en Europe). Une occasion de se souvenir de la Fondatrice des Focolari et de sa passion pour l’unité à travers la “prière œcuménique” qu’elle a prononcée, en 1998, à Augsburg (Allemagne). Si nous, chrétiens, observons nos 2000 ans d’histoire, et en particulier le deuxième millénaire, nous ne pouvons qu’être peinés en constatant qu’il a souvent été émaillé d’une succession d’incompréhensions, de querelles, de bagarres. On peut certes l’imputer aux circonstances historiques, culturelles, politiques, géographiques, sociales… Mais ce millénaire a aussi vu parmi les chrétiens l’absence de cet élément unificateur qui leur est caractéristique : l’amour. (…)  Mais si Dieu nous aime, nous ne pouvons pas rester inactifs face à tant de bienveillance divine. Comme de véritables filles et fils, nous devons lui rendre son amour, également en tant qu’Église. Au cours des siècles, chaque Église s’est d’une certaine façon « pétrifiée », repliée sur elle-même, en raison de l’indifférence, d’incompréhensions et même de haine réciproque. Chacune a donc besoin d’un supplément d’amour. Un amour envers les autres Églises et un amour réciproque entre les Églises ; cet amour qui fait que l’une est un don pour l’autre. On peut en effet prévoir que l’Église du futur sera Une et qu’il n’y aura qu’une vérité, mais celle-ci s’exprimera de façon diverse, selon différents points de vue, embellie par de nombreuses interprétations. Mais cet amour réciproque doit être vraiment évangélique, il ne peut avoir de valeur que s’il est vécu à la mesure de ce que demande Jésus : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés, a-t-il dit. « Nul n’a de plus grand amour que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime » (Jn 15,13). (…)  Je sais par expérience que si nous vivons tous ainsi, nous verrons des fruits exceptionnels et nous constaterons un effet particulier : en vivant ensemble ces différents aspects de notre christianisme, nous nous rendrons compte que nous formons, dès maintenant et d’une certaine manière, un seul peuple chrétien, et ce peuple pourra être un levain pour la pleine communion entre les Églises. Nous établirons d’une certaine manière un nouveau dialogue, par rapport à  celui de la charité, au dialogue théologique et à celui de la prière : le dialogue de la vie, le dialogue du peuple de Dieu. Il s’agit d’un dialogue d’autant plus qu’urgent et opportun, que — l’histoire nous l’enseigne — peu d’avancées sont garanties en matière d’œcuménisme tant le peuple n’est pas impliqué. Ce dialogue fera découvrir et valoriser le grand patrimoine qui nous est commun : le baptême, les Saintes Écritures, les premiers conciles, les Pères de l’Église, etc. Nous attendons de voir se constituer ce peuple, qui apparaît déjà ça et là dans le monde chrétien, et nous avons confiance qu’il apparaîtra ici aussi. (Chiara Lubich, Augsburg-Allemagne, le 29 novembre 1998) Fonte: Centro Chiara Lubich

Japay, réveillez-vous!

A La Colmena, au Paraguay, Alejo, de la communauté des Focolari, transmet par la musique sa passion pour l’idéal de la fraternité. « Japay, en guarani, signifie “réveillez-vous!” explique Alejo Rolon. La Colmena, où il vit et travaille comme professeur de musique dans un collège prestigieux, est une ville du département de Paraguari, à 130 km d’Asunción, capitale du Paraguay, en plein cœur de l’Amérique latine. Depuis quelques années, Alejo a donné vie à une expérience très intéressante avec plus d’une centaine de jeunes engagés dans une série de concerts pop. Depuis la scène, le message qui s’envole des notes est une invitation à construire une société plus fraternelle et solidaire. Le guarani est une langue d’origine ancienne, parlée principalement au Paraguay, et reconnue en 2011 comme langue officielle avec l’espagnol, au terme d’un processus législatif très complexe qui a duré des décennies. “Japay, “réveillez-vous”, est pour moi un mot symbolique, indiquant l’attitude que nous devrions avoir envers la vie. Mon but est de rendre tout le monde plus conscient, mais avant tout les jeunes, que nous devons nous réveiller et prendre l’initiative car le changement que nous voulons voir dans notre ville et dans la société commence par nous-mêmes. Toute initiative, même minime en ce sens, peut être à la base d’un nouveau mode de vie. C’est le défi de Japay. » Dans un moment extrêmement délicat pour ce pays d’Amérique du Sud aux prises avec la nécessité d’une volte-face pour combattre la corruption endémique, la criminalité, la pauvreté endémique, les inégalités sociales, la crise économique, que propose concrètement Alejo par ses chansons ? Il nous l’explique : « Notre philosophie est la suivante : nous devons changer notre mentalité. Par exemple, dans les textes que nous chantons, nous proposons de vivre honnêtement, au lieu de voler ou de pratiquer la corruption, un fléau malheureusement très répandu; nous proposons d’exercer une citoyenneté active au lieu de l’art de la débrouille, chacun pour son propre compte ; d’abandonner la mentalité résignée de “cela a toujours été fait ainsi” et d’aller aux origines de notre culture en sauvant ce qu’elle a de meilleur : l’initiative, la créativité, la générosité envers ceux qui vivent à nos côtés, le courage de faire face aux limites, la faculté de vivre en harmonie entre différentes personnes. Comme le dit la Constitution du Paraguay, notre pays est vraiment “multiculturel et bilingue”, riche en traditions et en valeurs. Mais des problèmes et des blessures profondes, même récentes, subsistent. Nous travaillons sur le potentiel des personnes, en tirant parti de leurs vrais sentiments ». Alejo transmet par la musique ce qu’il a reçu à son tour du charisme de l’unité : « Japay pour moi – explique-t-il – a aussi une autre signification : JA (Jésus Abandonné) et PAY (Paraguay). Dans les problèmes de mon peuple et de la société, je reconnais un visage souffrant de Jésus sur la croix : c’est pour Lui que j’ai donné vie à cette expérience. Et qui sait où Il nous emmènera. »

Chiara Favotti

Voir aussi http://japayparaguay.org/ et https://www.youtube.com/watch?v=wqByefcq1Yc

Réfugiés : l’acccueil passe avant la nourriture

Réfugiés : l’acccueil passe avant la nourriture

Entretien avec Liliane Mugombozi, journaliste congolaise, du focolare de Nairobi. Elle travaille au JRS (Service des Jésuites auprès des Réfugiés) dans la capitale kenyane : “Les migrants africains ? La plupart d’entre eux ne va pas en Europe mais se déplace sur le continent africain.” “Pour les médias internationaux, l’Afrique est le continent de l’exode massif, mais ce n’est pas la réalité. Les migrants se déplacent principalement à l’intérieur du continent. Entre 2015 et 2017, près de 19 millions de personnes se sont installées en Afrique. Liliane Mugombozi aborde ce phénomène, dont on parle peu, en toute connaissance de cause: elle le connaît bien non seulement en raison du métier de journaliste qu’elle exerce depuis de nombreuses années, mais surtout de son expérience directe. Depuis deux ans et demi, elle travaille pour le JRS (Jesuit Refugee Service), le service des réfugiés géré par les Pères Jésuites à Nairobi (Kenya). “Depuis septembre 2017, plus d’un demi-million de réfugiés vivent au Kenya. Ils viennent principalement de la région des Grands Lacs, de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique centrale, mais aussi du Myanmar, de l’Afghanistan, etc. La plupart d’entre eux vit dans les camps de réfugiés de Dadaab et Kakuma ; environ 64 000 se trouvent à Nairobi. Elle raconte qu’en décembre dernier, a eu lieu un atelier pour 48 enfants réfugiés, en provenance de nombreux pays africains : du Sud Soudan à la Somalie. L’objectif était d’examiner avec eux leur situation de réfugiés et de leur offrir des outils pour relever les défis de la vie quotidienne : des droits de l’homme aux difficultés culturelles. “Quand je vous regarde – leur ai-je dit – je ne vois pas des réfugiés, je vois l’avenir de ce con-tinent, je vois l’avenir du monde. Vous avez tous connu la souffrance, qui mieux que vous pourra construire des institutions solides et justes ?”. “Dès mon arrivée au JRS à Nairobi, où je m’occupe d’étudiants boursiers du secondaire et de l’université, j’ai compris que ce service demandait une grande souplesse et allait au-delà des tâches administratives. Je me sentais appelée à partager la douleur présente en chaque histoire, à vraiment rencontrer la personne, le secret consistant à établir des relations authentiques et réciproques avec chacun. En présence d’un si grand espoir et en même temps de si nombreuses blessures, Liliane a compris qu’elle devait veiller à ne pas céder à la tentation de confondre la personne avec son besoin : “Une tentation dangereuse qui aurait fermé mon cœur et empêché une vraie rencontre avec les enfants, leurs familles, les professeurs, avec qui que ce soit”. La communauté des Focolari du Kenya, en particulier à Nairobi, a également travaillé avec les Pères Jésuites. Elle a organisé des collectes d’habits, de nourriture et de produits de première nécessité, de livres, de jouets et de vêtements auprès de ses amis, des familles et dans les paroisses. “Nous avons compris qu’il fallait avant tout dépasser les préjugés, connaître le parcours de ces réfugiés pour créer une culture de la rencontre, de l’accueil. Nous sommes conscients qu’il y a des problèmes que nous ne pouvons pas résoudre, mais nous pouvons créer des liens de fraternité avec tous. Bien sûr, nous sommes encore novices en la matière, mais nous croyons qu’avec la présence de Jésus parmi nous, nous trouverons la réponse à ce cri de Jésus en croix aujourd’hui, sur cette terre qui est la nôtre.”

Stefania Tanesini

Mettons le cap sur le Sud

Mettons le cap sur le Sud

Climat froid et grandes distances pour une population qui unit autochtones et migrants. C’est la Patagonie, dans l’extrême sud de l’Argentine, où vivent différentes communautés du Mouvement et depuis 2010, un focolare s’y est ouvert. Un paysage enchanteur avec des fleuves, des lacs, des mers, des montagnes et des glaciers, peuplés par beaucoup d’espaces d’animaux : des baleines, des pingouins, des ‘mara’ ou lièvres de la Patagonie, ‘guanaco’ (camélidés répandus en Amérique du Sud) et les autruches typiques de cette région, appelées ‘choique’. Dans ce scénario au climat froid et sec, s’est ouvert, en 2010, à Trelew, le focolare le plus au sud du monde. La ville est presque la ‘’porte’’ naturelle pour le vaste territoire de la Patagonie, (1.768.165 km²), dans lequel est déjà présent, un groupe bien vivant du Mouvement. Aujourd’hui, le focolare accompagne les communautés de Neuquen, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, et Tierra di Fuego. Il est composé de cinq focolarine : Angela Correia du Brésil, Emma Murillo du Mexique, et trois argentines, Silvia Deramo, Mónica Reina et Maria Ángel. ‘’Je suis très contente d’être ici – explique Mónica – où Don Bosco envoya des missionnaires salésiens, après avoir vu en rêve, une terre qu’il reconnut être justement la Patagonie’’. Le territoire de Trelew, habité par des peuples autochtones mapuche-tehuelche, connut l’arrivée en 1865, de migrants gallois. ‘’Pour moi, rencontrer le Mouvement des Focolari – dit Emma en se présentant – cela a signifié expérimenter l’immense amour de Dieu. Plus je connaissais Dieu, plus je voulais l’aimer, jusqu’à le suivre pour porter l’Amour jusqu’aux extrémités de la terre. Et en effet…c’est bien aux extrémités de la terre que je suis arrivée ! Comment vivons-nous ici ? En essayant de mettre en pratique l’amour évangélique : au travail, dans la rue, en paroisse et dans les communautés du Mouvement répandues dans toute la Patagonie’’. ‘’Dans mon milieu de travail – explique Angela – professeure de langue portugaise à l’Université de l’État – en cherchant à transmettre, non avec les paroles mais avec la vie, les valeurs dans lesquelles je crois, j’ai expérimenté avec les collègues et les élèves, un rapport d’amitié et de confiance. J’ai vu changer beaucoup d’attitudes individualistes’’. Services rendus dans les espaces pastoraux de l’Église locale, dans le dialogue, entre les Églises et avec les personnes de convictions non religieuses, et activités de soutien à des familles dans le besoin, ce sont parmi les activités du Mouvement dans ce milieu culturellement riche et dans une société très variée. La population en effet, est constituée de personnes de différents pays et différentes cultures : beaucoup s’y transfèrent de régions et pays limitrophes à la recherche de travail et d’un futur meilleur. Un atout donc, mais aussi un défi à relever car beaucoup de gens parmi ces personnes, s’arrêtent seulement pour une période de la vie et puis rentrent dans leurs lieux d’origine.

Un évêque du dialogue

Un évêque du dialogue

Monseigneur Armando Bortolaso nous a quittés le 8 janvier après presque 70 ans passés dans “sa” terre bien-aimée, le Moyen-Orient. Pendant 10 ans, il a été Vicaire apostolique en Syrie. Comment peut-on résister près de soixante-dix ans dans un pays aussi meurtri ? « Pour le religieux, ce n’est pas une question de lieu mais de mission ; il faut être là où les personnes ont le plus besoin d’être aimés » . Monseigneur Armando Bortolaso décrivait ainsi en 2013 le sens le plus profond de ses choix d’homme, de prêtre et puis d’évêque. Il nous a quittés le 8 janvier dernier à 91 ans à la Maison Salésienne El Houssein à Beyrouth après avoir vécu près de 70 ans dans « sa terre », le Moyen Orient. Né en Vénétie (Italie du Nord) en 1926, il débarque à Jérusalem en 1948. Il rejoint la famille salésienne, célèbre sa première messe en 1953 à la Basilique du Saint Sépulcre, puis occupe diverses fonctions en Terre Sainte, au Liban et en Syrie. « Homme de dialogue, « évêque au front », « tisserand d’unité » : nous nous rappelons de lui en ces jours sous tous ces noms qui, par eux seuls, offrent un échantillon de cet homme humble, transparent et d’une foi inébranlable en l’unité ; unité qu’il a vécue et prêchée comme le seul destin des peuples, en particulier du peuple syrien bien aimé avec lequel il a vécu 22 ans, dont 10 au service du Vicariat apostolique. « La Syrie est ma deuxième patrie », a-t-il dit dans une interview. « Cela me fait mal d’apprendre que « mon » peuple est déchiré par la douleur, voyez Alep, une terre bénie et réduite à un tas de décombres et les églises détruites, les anciennes églises chrétiennes bien-aimées. Aussi parce que c’est une tragédie qui se déroule dans l’indifférence générale » . Par sa vaste connaissance des terres du Moyen-Orient, Monseigneur Bortolaso avait une capacité d’analyse lucide et désabusée sur les causes et les moyens possibles de résoudre les conflits, mais aussi une vision prophétique et éclairée, fruit de sa foi inébranlable en un Dieu d’amour, qui n’abandonne pas ses enfants même dans les pires conditions. Il écrit du Liban à Don Arrigo, prêtre de Vicence, au lendemain de la guerre de 2006 : « Parmi les nombreuses ruines de cette guerre, nous assistons à une nouvelle merveille: de nombreux musulmans cherchent et trouvent refuge parmi les chrétiens qui, oubliant les cicatrices douloureuses de la guerre civile passée, ont accueilli les réfugiés et ont fraternisé avec eux. Cette coexistence fraternelle est un fait nouveau, inimaginable jusqu’à il y a quelques années : pour l’instant ce n’est qu’une petite semence qui peut cependant devenir demain un cèdre géant, capable d’étendre ses branches sur tout le pays des cèdres ». Monseigneur Bortolaso avait connu la spiritualité du mouvement des Focolari en Belgique à la fin des années 1960 et on peut dire que l’unité et le dialogue étaient la boussole de sa vie. Pendant de nombreuses années, il s’est impliqué dans la vie de communion des évêques amis des Focolari à tel point qu’un groupe d’évêques du Moyen-Orient, désireux d’approfondir leur spiritualité d’unité, est né autour de lui au Liban. Il affirmait lors d’une interview à propos de la situation complexe du conflit syrien : « J’ai toujours pensé que celui qui dirige sa vie vers l’unité, a centré le cœur de Jésus. Alors, je me suis dit : « Tu n’es pas seulement l’évêque des Latins, tu es aussi l’évêque de Jésus et Jésus ici en Syrie a 22 millions d’âmes ». J’ai essayé de vivre l’unité toujours et avec tous : avec mes prêtres, avec les religieux, avec les fidèles, avec les évêques et les chrétiens d’autres Églises, orthodoxes et protestantes, avec les musulmans ».

Stefania Tanesini

Co-gouvernance: la co-responsabilité dans les villes aujourd’hui

Du 17 au 20 janvier 2019, 400 administrateurs, citoyens, économistes, experts et professionnels du monde entier se réuniront à Castel Gandolfo (Rome) : quatre jours de discussion et d’étude approfondie sur la gestion urbaine, la mise en réseau et les modèles d’apprentissage de la durabilité et du vivre ensemble. Des penseurs et des protagonistes du travail en milieu urbain interviendront et conduiront une réflexion sur leur signification dans cette ère ” post-démocratique “. Parmi les eux Emilce Cuda, argentine, politologue qui connaît bien la pensée du pape François ou Sunggon Kim (김성곤) – bouddhiste, ancien Secrétaire Général de l’Assemblée nationale de Corée. L’architecte colombienne Ximena Samper, le libanais Ghassan Mukheiber, Président de l’Organisation des Parlementaires de la Région Arabe contre la Corruption seront présents ainsi que  le maire de Katowice (Pologne), où la COP 24 vient de s’achever, Angel Miret responsable de l’accueil des réfugiés en Catalogne et le président de la Communauté islamique de Florence et de Toscane, Izzedin Elzir. Si l’art de gouverner les villes a toujours été complexe, c’est encore plus le cas aujourd’hui. Nous devons répondre à une société en constante évolution, avec des problèmes locaux et mondiaux et un rythme irrégulier de développement technologique qui risque de provoquer des catastrophes  économiques et de faire surgir de nouvelles zones de pauvreté. Nous devons décider pour aujourd’hui et programmer sur une longue durée. C’est pourquoi les villes sont stratégiques d’un point de vue politique et culturel parce qu’elles sont le ” foyer ” où vit plus de la moitié de la population mondiale (source ONU), un choix qui n’est pas libre, mais souvent lié au manque de nourriture et de travail. A notre époque marquée par le souverainisme, les villes émergent comme de véritables carrefours sociaux, distributeurs de connexions infinies : dans le domaine  civil, politique, anthropologique, économique et de la communication. Les villes se présentent donc comme l’expression d’un nouveau modèle d’identité qui ne rime pas avec  régionalisme ou nationalisme exacerbés, mais avec volonté de participer, sentiment partagé d’appartenir à une destinée commune, parce que nous faisons partie de la famille humaine, avant même d’y jouer un rôle. Co-Gouvernance est organisée par le Mouvement Humanité Nouvelle, le Mouvement Politique pour l’Unité et l’association Ville pour la Fraternité.

 Stefania Tanesini

Pour plus d’informations: www.co-governance.org  

Nettoyons notre île

Cela fait trois ans que, dans l’archipel de Wallis et Futuna, la communauté des Focolari soutient en synergie avec les autorités locales, une initiative écologique afin de ramener l’île de Wallis à sa beauté d’origine. Wallis, avec Futuna, Alofi et vingt autres îles plus petites dans l’océan Pacifique méridional, font partie d’un archipel qui depuis 1961 est territoire d’outre-mer de la République française. L’île, la plus grande et la plus peuplée, est entourée à son tour, par quelques petites îles et par une énorme barrière de corail. Un territoire d’une incomparable beauté, cependant menacé, depuis quelques années, par une alarmante augmentation de déchets – des pailles, des débris, des bouteilles en plastique, des pneus, du verre, des meubles – abandonnés d’une manière aveugle ou transportés par des courants marins, devenus une cause de pollution des plages et des fonds marins. « La question est de plus en plus préoccupante et l’attention toujours plus grande des médias locaux, parmi lesquels, à ce propos, la chaîne bien connue de la télévision RFO Wallis et Futuna, en est la preuve », explique Eva Pelletier, de la communauté des Focolari. « Depuis 2015, comme réponse à l’Encyclique ‘’Laudato si’’ du Pape François, nous avons décidé de nous engager pour notre île, avec un plan de sensibilisation au respect de l’environnement et à la collecte de déchets, par le biais d’une série d’initiatives qui ont impliqué des adultes, des jeunes et aussi des enfants. Cette action écologique nous a aussi donné l’opportunité de créer des synergies avec les institutions locales, et des occasions de dialogue à plusieurs niveaux ». Le problème, continue Eva, est en effet un motif de division aussi entre les trois Domaines dans lesquels le territoire est réparti, et même jusqu’au sein de l’Assemblée qui le gouverne. « A notre grande surprise, en novembre 2017, à l’occasion de l’ouverture de la Semaine consacrée dans toute l’Europe, à la réduction des déchets (SERR), le Préfet, en accord avec le Ministère de l’Environnement, a voulu participer à notre initiative dans la petite île de Nukuloa, au nord de Wallis. Vu les circonstances, d’autres ministères se sont aussi unis, le chef du district septentrional et les chefs des villages Vaitupu et Vailala. Après les discours de bienvenue et une cérémonie d’introduction, avec l’offrande de guirlandes de fleurs et de plats traditionaux, une fillette a spontanément distribué des gants pour récolter les déchets en commençant justement par le Préfet et par le Premier Ministre. Ce jour-là, nous avons nettoyé les plages de 500 kilos de déchets ». Depuis 2016, le Ministère de l’Environnement soutient l’action en mettant à la disposition, des barques, des camions et du personnel. Au mois de mai de cette année, l’opération ne s’est pas limitée à la collecte de déchets, (« plus de 2.600 kilos »), mais s’est aussi tournée vers l’épidémie ‘’dengue’’, qui se transmet à travers la piqûre de moustiques infectés. « Nous nous sommes consacrés au nettoyage de canaux, de gouttières, de bords des sources et d’un puits très profond ». « Sur cette terre, il faut que chacun fasse sa propre part – conclut Eva, en citant une phrase de Chiara Lubich – et même si l’autre ne répond pas en faisant la sienne, ne te décourage pas. Dans l’amour, ce qui compte, c’est d’aimer ».

Chiara Favotti

Le présent et l’avenir de Fontem

Depuis des mois, nous suivons avec appréhension l’évolution de la situation de la première cité-pilote africaine. Margaret Long et Etienne Kenfack, au nom de la communauté, nous font le point de la situation. « L’année 2018 a été difficile pour Fontem en raison des affrontements qui se poursuivent dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays et qui ne semblent pas s’apaiser. Beaucoup d’habitants ont dû quitter leurs maisons et se sont réfugiés dans la forêt ou dans les villes voisines ; le collège est fermé depuis un certain temps et l’hôpital fonctionne au ralenti ». « Depuis que nous, focolarini, avons quitté Fontem en octobre dernier – une décision qui n’a pas été facile à prendre mais qui a été prise ensemble dans la certitude que c’était la chose à faire – explique Margaret Long, beaucoup de personnes ont déménagé, surtout des familles qui voulaient donner à leurs enfants la possibilité de fréquenter les écoles et que la cité-pilote ne peut plus offrir en ce moment. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de dire quand la vie pourra reprendre comme avant. Nous sommes en contact quotidien avec ceux qui sont restés : Aracelis Nkeza et Mbe Tasong Charles ; ils animent la vie de la communauté des Focolari ». « En ce qui concerne l’hôpital – poursuit Etienne Kenfack – la situation actuelle dangereuse ne nous permet pas de garantir la protection et la sécurité des personnes qui y travaillent. Nous avons donc consulté les autorités sanitaires pour comprendre comment poursuivre. Sur base de leurs conseils, nous avons partagé la situation aux employés et nous avons mis fin à la relation de travail conformément à la législation en vigueur au Cameroun. Les membres du personnel qui voulaient continuer le travail l’ont décidé librement, sous leur propre responsabilité personnelle ; la structure continue donc à fournir un service de base minimum à la population ». Interrogée sur l’avenir de la citadelle, Margaret répond, que pour tout le monde, il y a un grand espoir que la vie reprenne et que les gens puissent reprendre une vie normale. « La proximité de ceux qui prient dans le monde entier ou qui nous écrivent nous donne beaucoup de force. » En plus de détruire des vies humaines, des biens matériels et des rêves, le doute pourrait s’installer que le conflit est en train de compromettre également la mission de Fontem en tant que phare d’unité et du dialogue interculturel pour le continent africain, comme l’avait vu Chiara Lubich. Etienne rappelle que depuis le début des années 1960, Chiara comparait la cité-pilote à une lumière qui jaillit de l’amour réciproque vécu par tous : « Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, nous avons l’impression que cet amour et la solidarité ont grandi entre tous ; on pourrait même dire qu’ils augmentent dans le danger et la précarité ». Margaret ajoute que la situation a bien changé en Afrique depuis ces débuts : « A l’époque, la spiritualité de l’unité n’était arrivée qu’à Fontem alors qu’aujourd’hui elle a atteint tous les pays du continent. Il y a la cité pilote de Man (la Mariapolis Victoria) en Côte d’Ivoire qui témoigne du dialogue interculturel. Il y a aussi la Mariapolis Piero au Kenya, centre de formation à la spiritualité de l’unité pour tout le continent africain ; de plus, de nombreux focolarini qui étaient à Fontem partent renforcer les autres focolares sur le continent. « Malgré les défis continuels, malgré les incertitudes de chaque jour, malgré l’issue inconnue du conflit, nous sommes sûrs que le plan de Dieu pour Fontem ne s’est pas interrompu ; comme le dit le Pape François, nous ne sommes qu’au début et l’Esprit Saint, qui fait toutes choses nouvelles, fera naître certainement aussi un nouveau Fontem ».

Stefania Tanesini

L’histoire des petits ballons

Il est de tradition, en Italie, que les enfants reçoivent des cadeaux le jour de L’Épiphanie. Et qui pense à l’enfant Jésus ? Voici une histoire vraie, racontée par Chiara Lubich, aux petits de la Cité pilote internationale de Loppiano (Italie).

Je dois vous raconter une histoire vraie qui s’est passée à Noël, dans une ville qui s’appelle Vicence. C’est une histoire vraie. (…)  Dans cette ville y avait aussi un curé, un prêtre qui était arrivé depuis peu de temps dans la paroisse. À ces enfants, qui étaient, il avait enseigné l’art d’aimer. (…) Noël approchait. Alors le curé a dit à ces enfants : “Écoutez, c’est bientôt Noël ! Pour l’Enfant Jésus, il faut que vous fassiez beaucoup, beaucoup d’actes d’amour !”. Les enfants ont dit : “D’accord”. Et ils ont commencé à faire beaucoup d’actes d’amour. La veille de Noël — Jésus n’était pas encore né — le prêtre a sorti la crèche, vide, toute vide, car Jésus n’était pas encore né.

Ce soir-là, il voit arriver des enfants qui apportent un gros paquet, un paquet gros comme ça. Dedans, il y avait beaucoup de petits rouleaux jaunes, tout plein… Il y en avait 277, 277 ! C’était 277 actes d’amour. Alors que fait le prêtre ? Il prend tous ces rouleaux, les met dans un sac et il met le sac dans la crèche. “Ainsi dès que Jésus naîtra, il aura comme coussin, comme matelas, tous vos actes d’amour”. Et les enfants de Vicence étaient super contents. Noël arrive, il est 11 heures du matin ou 10 heures et demie… et le prêtre dit : “Maintenant, qu’allons-nous faire de tous ces actes d’amour ? Vous savez ce que nous allons faire ? Nous en faisons beaucoup de petits paquets… Et ces petits paquets, nous les attachons à tout plein de ballons. Faisons deux groupes de ballons. Un ici, l’autre là et nous y attachons ces paquets d’actes d’amour. Ainsi, nous les envoyons dans le ciel et ils montent jusqu’à Jésus”. Les enfants se mettent tous à aider, à aller acheter les ballons, à faire les paquets, à attacher les paquets aux ballons… Ensuite, il fallait les faire partir. Le prêtre est venu les aider et ils ont fait partir les ballons dans le ciel. Les enfants étaient contents. Ils regardent, ils regardent… Ils les voient devenir toujours plus petits, devenir minuscules… jusqu’à ce qu’ils ne les voient plus. Ils se sont dit : ils ont peut-être éclaté ? Qui sait ! Eh bien non ! Tout là-haut, tout là-haut, le vent arrive et que fait le vent ? Il entraîne les ballons par ici, les ballons par-là, puis par ici, puis par-là… pendant une heure, deux heures, trois heures, quatre heures, cinq heures… toujours là-haut avec le vent qui les poussait, six heures, sept heures, huit heures, neuf heures. Vers 9 heures du soir… Vous devez savoir qu’avec les actes d’amour, le curé avait attaché son numéro de téléphone, il l’avait mis dedans. Vers 9 heures du soir, dans une ville, qui s’appelle Reggio d’Émilie, qui est loin, loin, peut-être à 200 kilomètres — c’est beaucoup, c’est presque comme d’ici à Rome — à un certain moment, dans cette ville, à Reggio d’Émilie, il y a une maison qui est entourée d’un beau parc, d’un jardin ; et dans ce jardin, il y avait 6 enfants qui ne connaissaient pas l’art d’aimer. C’était 6 enfants comme les autres. Ils jouaient dehors dans le jardin. À un certain moment — ils étaient tristes, très tristes, parce qu’il y avait eu une fête où l’on donne des cadeaux aux enfants, mais elle ne leur avait pas plu. Alors ils étaient tristes. À un certain moment – même si c’était déjà nuit – ils lèvent les yeux et ils voient descendre des ballons… et avec les ballons, tout plein de petits paquets, qui tombent par terre. En voyant tomber du ciel tous ces paquets, ces enfants ont explosé de joie… tout heureux, c’était bien mieux que la fête. Ils se sont dit, c’est l’Enfant Jésus qui nous envoie tous ces ballons ! Et imaginez qu’ils sont arrivés par miracle, parce que si un avion était passé, il aurait fait éclater tous les ballons. Et comme les ficelles des ballons étaient grosses, si elles étaient entrées dans le moteur de l’avion, cela aurait été dangereux pour l’avion. Eh bien, ils n’en ont pas rencontré ! Et les ballons sont arrivés jusque-là. Les enfants se sont mis à crier : “Maman, Papa, venez voir ce qui s’est passé. Il y a tout plein de petits paquets qui sont tombés du ciel, regardons ce qu’il y a dedans !”. Alors le papa et la maman sont sortis de la maison — peut-être aussi les grands-parents, s’ils étaient là, je ne sais pas ! — et ils regardent et ils voient tous ces petits paquets… tous ces petits rouleaux jaunes. Ils les ouvrent et ils commencent à lire ! Un enfant ouvre un de ces petits rouleaux, et lit: “Je me suis excusée près d’une de mes compagnes par amour pour Jésus”. Un autre : “Je t’offre les efforts que j’ai faits ce matin pour me lever pour aller faire l’enfant de chœur”. Un autre : “J’ai fait plaisir, même si cela m’a beaucoup coûté”. Et encore: “Je demande toujours pardon à Dieu quand mon grand-père blasphème, quand il dit des vilains mots”. Un autre: “Cette semaine, j’ai aidé mes parents à mettre le couvert et à porter les sacs des courses, j’ai balayé et j’ai lavé par terre”. Il en a fait beaucoup celui-là ! Cet autre: “J’ai essuyé les couverts sans que maman me le demande et je l’ai aussi aidée à faire le ménage”. Un autre acte d’amour. Et encore: “Quand mon petit frère Sébastien ne veut pas dormir, je le prends et je le mets dans mon lit ou dans celui de mes parents et je l’endors en lui chantant des chansons ou en lui racontant des histoires”. Un autre: “A la piscine, j’ai prêté mon bonnet de bain à mon petit frère parce qu’il n’en avait pas”. Il y en a encore d’autres, mais je ne vous en ai apporté que quelques-uns… parce qu’il y en avait 277! C’est beaucoup ! Écoutez celui-ci: “J’ai épluché une mandarine pour mon grand-père parce que j’ai vu qu’il avait mal à la main et j’ai lacé les chaussures de ma cousine, parce que ma grand-mère avait mal au dos”. Il était vraiment attentif à tout. Le dernier : “J’ai écouté le conseil du dé : “aimer en premier” et comme je suis allé me confesser et qu’il y avait beaucoup d’enfants, je les ai laissés aller se confesser eux d’abord; et ma maman ne le savait pas”. Voici quelques exemples de ce qu’ont fait ces enfants. Alors qu’est-ce qu’ils ont fait de ces rouleaux ? Ils les ont portés à leurs parents et les parents voient que, dedans, il y a le numéro de téléphone de celui qui les a expédiés (le numéro du prêtre). Alors, qu’est-ce qu’ils font ? C’était 9 heures du soir, c’était tard. Ils décrochent le téléphone et ils composent le numéro. Et le prêtre répond. Et ils disent : “Vous êtes le prêtre un tel ?” Oui”. “Ici sont arrivés plein d’actes d’amour de la part de ces enfants. Qu’est-ce que nous en faisons ?”. Ils s’accordent pour que leurs enfants emportent à l’école tous ces actes d’amour, qu’ils en parlent avec leur catéchiste et maintenant, ensemble, ils sont en train de répondre aux enfants de Vicence. Ces 6 enfants (de Reggio d’Émilie) vont apprendre à leur tour à faire des actes d’amour.   Source: Chiara Lubich Centre 

Congo – Le “chaos” vital d’une communauté en croissance

Lubumbashi est une importante ville minière d’un million et demi d’habitants, au sud du pays. Amisa Tabu vit là et nous raconte la vie de cette communauté qui fait rayonner son action sur huit provinces du Katanga et du Kasaï. Amisa, comment est née la communauté des Focolari dans ce territoire ? Il y a 30 ans, grâce au travail de quelques missionnaires à Lubumbashi, une petite communauté est née, distante de 2000 km de Kinshasa. En 2011, cette communauté a appelé la présence du focolare. Quand le Mouvement s’est donné les trois lignes d’action : “sortir, ensemble, bien préparés”, avec l’invitation du Pape François pour aller vers les “périphéries existentielles”, nous nous sommes sentis interpellés, car “nous étions toujours les mêmes”. Nous avons compris qu’il ne suffisait pas de dire aux personnes que Dieu est Amour, mais que nous devions passer au concret. Humanité Nouvelle nous a stimulé et ce fut important : nous devions témoigner l’Evangile vécu dans les différents milieux de travail, comme celui de la santé, l’éducation, l’exercice de la justice, le commerce, etc. Ce faisant, nous avons réalisé que la communauté commençait à grandir. L’idéal de vie que nous proposions devenait attractif. Comment se positionne le focolare face à une communauté en pleine croissance ? Notre porte est toujours ouverte. Chiara Lubich nous a laissés pour testament “être toujours une famille”. Les gens doivent pouvoir faire l’expérience de cette famille dont le lien surnaturel est encore plus fort que le lien naturel. Chez nous, l’accueil fait partie de la culture. Au focolare, nous n’avons pas d’horaires fixes, et tout le monde vient quand il le peut.

Quel est le service à l’Église locale?

En juillet 2017, nous avons tenus deux écoles aux petits et grands séminaires, avec 140 participants. Une retraite/école a suivi, avec 104 prêtres de différents Diocèses du Congo. Nous nous sentons soutenus par l’Église. Certains prêtres promeuvent l’esprit de communion du Mouvement dans leurs paroisses.

Et dans le domaine social ?

Notre objectif est de développer le projet Économie de communion. 44 entrepreneurs ont participé à des sessions de formation, comme celle de Nairobi en 2015, et ils ont commencé à s’engager. La situation sociale et politique en République Démocratique du Congo n’est pas des plus rassurantes, avec la violence et la corruption. Il est donc nécessaire d’insister sur la formation “d’hommes nouveaux” avec des moyens qui ont mûri dans l’expérience du Mouvement des Focolari. Quand le focolare est arrivé à Lubumbashi, la communauté comptait une centaine de personnes, maintenant ils sont environ 500, avec une floraison de vocations des différentes expressions de l’Œuvre.

Gianna Sibelli 

Un pas après l’autre “Faim Zéro”

Voir grand et commencer en petit, porter le regard sur le monde en oartant de son propre quartier Partout dans le monde, les Juniors pour un monde uni commencent à remplir d’idées et de vie le projet “Faim Zéro”, soutenu par la FAO, qui encourage en particulier les jeunes et les juniors à s’engager personnellement pour le réaliser. A Mumbai, en Inde, le point de départ était de réfléchir à qui étaient les pauvres de la ville. Pauvres non  seulement en biens, mais aussi en santé, en amitié. Après avoir rencontré environ quatre-vingts de enfants atteints du SIDA qui vivent dans la pauvreté, les Juniors ont écrit une lettre à 600 familles de différentes religions qui vivent dans les immenses immeubles de la région, expliquant leur rêve d’un monde sans faim et proposant une collecte de vieux journaux qu’ils allaient vendre. Plus de 50 familles se sont jointes à eux, exprimant leur gratitude pour le projet. L’opération a été répétée, encouragée par les familles du quartier. D’autres groupes, dans diverses régions de l’Inde, répètent des actions similaires. Et si c’est possible de créer une action pour tout un quartier, pourquoi ne pas impliquer toute une municipalité ? C’est ce qu’ont pensé trois frères de Cesate en Lombardie, Italie,en présentant leur idée au maire: faire de Cesate une “Municipalité Faim Zéro”! Avec elle, ils ont pensé à activer une synergie entre la municipalité, la paroisse et l’école, en étendant le projet aux municipalités voisines. Les enfants ont parlé du projet “Faim Zéro” au curé de la paroisse et au prêtre  responsable de l’oratoire qui, satisfaits de la proposition, ont développé une stratégie pour réduire le gaspillage alimentaire à la cantine. En ce qui concerne les écoles, on a pensé que le 16 octobre de chaque année, Journée mondiale de l’alimentation, aurait lieu l’événement “Journée faim zéro” pour réduire les déchets pendant les repas. Et c’est précisément des synergies entre les organisations dans la ville qu’est née l’action menée par un groupe de Juniors du Liban. En collaboration avec Caritas, ils ont rassemblé plus de soixante personnes âgées qui vivent dans des situations de solitude et de difficultés économiques. Ils leur ont préparé et servi le repas de midi en organisant des danses et des jeux. A la fin, une des filles a proposé à l’animatrice qui l’accompagnait de répéter cette action chaque semaine. “Mais il faut un gros budget pour le faire”, a-t-elle répondu. “Vous les adultes – a dit cette jeune – vous pensez toujours à de grands projets, mais nous devons commencer par de petits gestes”. Impliquant une femme du même âge et d’autres adultes, elle a lancé une petite action : ensemble ils préparent un repas toutes les deux semaines et l’apportent à une famille en difficulté en passant l’après-midi  avec elle.

Anna Lisa Innocenti

Neuf questions à Maria Voce

Nous publions l’interview faite à la Présidente du Mouvement des Focolari et publiée dans le numéro de janvier du bimestrielle ‘’Neue Stadt’’. 1) ‘’Qu’est-ce qui te fait rire de bon cœur ?’’ Emmaus : Quand je fais une gaffe ou l’autre. Par exemple, je me promène, je ne vois pas une petite marche et je m’affale par terre. J’ai difficile à me relever parce que je ris vraiment de bon cœur ! 2) ‘’Qu’est-ce qui te met en colère ?’’ Emmaus : Je ne sens pas la colère monter en moi. Au maximum, je sens que cela me déplaît, soit pour une parole qu’on m’a dite, ou soit pour quelque chose qui a pu me déranger. 3) ‘’Quelle a été l’expérience la plus importante de ta vie ?’’ Emmaus : La rencontre avec un groupe de jeunes : ils m’ont fascinée, par leur manière d’être unis et par leur témoignage cohérent du christianisme qu’ils vivaient en aimant et au service de tous, sans jamais juger personne. J’ai ainsi été amenée à faire la connaissance des Focolari : ma vie a réellement changé à partir du moment où j’ai vraiment écouté quelqu’un en pensant que cette personne était un de mes frères, que Jésus était présent en lui. 4) ‘’Quels sont tes points faibles ?’’ Emmaus : La curiosité : Lorsque j’entends deux personnes parler sur le pas de ma porte, je ne peux m’empêcher de tendre l’oreille. C’est chaque fois un pas que de décider de la mettre de côté, ma curiosité ! 5) ‘’Quels sont tes points forts ?’’ Emmaus : L’optimisme et la confiance. Je mets ma confiance en Dieu et aussi dans les autres, même si je ne les connais pas, même si je me rends compte à un moment donné d’avoir mal placé ma confiance. Et j’ai aussi un contact facile avec les autres. 6) ‘’Quel est ton lieu préféré ?’’ Emmaus : J’aime le monde entier. Mais ensuite, comme lieu préféré, je pense à une maison confortable, où il y a d’autres personnes avec moi, avec lesquelles je peux avoir une réelle communion, profonde. Et si possible dans un endroit chaud, avec le soleil ; à la mer! Cette maison, je la vois en ville car je suis une personne sociable. 7) ‘’Qu’est-ce qui te redonne des forces ?’’ Emmaus : Une bonne nuit de sommeil après avoir bien vécu le moment présent et avoir confié les préoccupations au Père Éternel. 8) ‘’Qu’est-ce qui te donne des préoccupations ?’’ Emmaus : Tout ce qui concerne les conflits, les oppositions : les guerres, une dispute en famille, des problèmes non résolus. Bien souvent, je ne peux rien y faire, mais si je peux faire quelque chose, j’essaie de trouver une solution ou d’aider les autres à la trouver. 9) ‘’Qu’est-ce qui te tient à cœur dans le fait de guider le Mouvement des Focolari ?’’ Emmaus : Que le Mouvement soit un authentique témoignage du charisme de l’unité. Il y a des groupes en beaucoup d’endroits sur la planète qui en ce moment sont en train de le vivre. Cela me donne la tranquillité, la sécurité. Car de ceux-ci naîtront de nouvelles idées, de nouvelles formes d’incarnation. Ils portent de l’avant le charisme de l’unité jusqu’à rejoindre le but pour lequel Jésus a prié :’’ Père, que tous soient une seule chose’’.

“Créer l’égalité pour susciter la paix”

A l’occasion de la 52ème Journée Mondiale de la Paix, et pour soutenir le message du Pape “La bonne politique est au service de la paix”, nous proposons un extrait de Chiara Lubich de 2002: elle intervient au Colisée (Rome), lors d’une rencontre avec les Juniors pour l’unité du Mouvement des Focolari. Quelle est la clé de la promotion de la paix? Vivre la Règle d’or pour construire une fraternité universelle. https://vimeo.com/148631350 […] La paix. Est-ce d’actualité aujourd’hui ? Oui, tout à fait, et sans doute plus que jamais. En effet, des dizaines de guerres sont en cours sur notre planète, mais il y a plus grave : la paix est menacée de façon plus sournoise qu’avant. […] La situation est donc grave. Dans de telles conditions, les forces humaines ne peuvent suffire à affronter un si grave danger. Il y faut les forces du Bien avec un B majuscule. Or le Bien – vous le savez tous – c’est Dieu lui-même ainsi que tout ce qui prend sa source en Lui : c’est la sphère spirituelle, ce sont les grandes valeurs, l’amour vrai, la prière. […] Mais la paix est aujourd’hui un bien si précieux que nous devons tous, jeunes et adultes – que nous ayons des postes de responsabilité ou soyons de simples citoyens – nous engager à la sauvegarder […] Naturellement, pour savoir comment nous comporter, il faut connaître à fond les causes profondes de la dramatique situation actuelle. Vous savez que la Justice ne règne pas vraiment dans notre monde où des pays riches en côtoient d’autres très pauvres. Dieu a sur l’humanité un projet bien différent : Il désire que tous soient frères, qu’ils soient une seule grande famille autour d’un seul Père. […] Comment rétablir l’égalité, comment susciter une certaine communion des biens ? Les biens ne circulent pas tant que les coeurs ne sont pas mis en branle. Il faut répandre l’amour, l’amour réciproque qui engendre la fraternité. Il faut envahir le monde d’amour ! Et commencer par l’exiger de nous-mêmes. Vous aussi, juniors. Quelques-uns d’entre vous pourraient me demander : l’amour, le fait de nous aimer, estce dans la ligne de ce que nos cultures religieuses nous ont transmis ? Oui, tout à fait. Si vous cherchez dans vos Livres Saints, vous y trouverez certainement ce que l’on appelle la « Règle d’or ». Dans le christianisme, elle s’énonce ainsi : « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse » (cf. Lc 6,31). Dans le judaïsme : « Ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne » (Tb 4,15). Dans l’Islam : « Aucun de vous n’aura vraiment la foi s’il ne désire pour son prochain ce qu’il désire pour lui-même. »3. Dans l’hindouisme : « Ne fais pas aux autres ce qui te causerait de la souffrance si on te le faisait »4. En d’autres termes, ces phrases veulent toutes dire : respecte et aime ton prochain. Et toi, junior musulman, aime ; et toi, chrétien, aime ; et toi, hindou, aime et vous parviendrez certainement à vous aimer réciproquement. Et étendez cet amour au plus grand nombre. C’est ainsi que se composera une portion de fraternité universelle. […] Aimer : c’est le secret, l’un des secrets de la paix aujourd’hui. Mais il faut aimer d’un amour d’une certaine qualité. Il ne s’agit pas de l’amour qui se limite à la famille ou aux amis, mais d’un amour qui s’adresse à tous, sympathiques ou antipathiques, pauvres ou riches, petits ou grands, compatriotes ou pas, amis ou ennemis. Bref, tous. C’est également un amour qui aime en premier, en prenant l’initiative, sans attendre d’être aimés. Et c’est un amour qui ne s’exprime pas seulement par des mots, mais concrètement, par des faits ; et c’est un amour réciproque. […] Si vous agissez ainsi, si nous agissons tous ainsi, la fraternité universelle s’élargira, la solidarité grandira, les biens seront mieux distribués et un arc-en-ciel de paix resplendira dans le monde, ce monde qui, d’ici quelques années, sera entre vos mains. Chiara Lubich (TÉLÉRÉUNION CH – 5 décembre 2015)

Un travail au-delà de toute espérance

Perdre son travail à l’âge de 53 ans, en ayant trois enfants à charge, pouvait mettre à l’épreuve n’importe qui. Mirco ne s’est pas découragé, il s’est remis aux études et a donné vie à un projet basé sur la danse comme moyen d’unir les personnes et favoriser l’échange des émotions. « Quelqu’un m’a dit :’’Pourquoi ne fais-tu pas un travail de ta passion ?’’. Le défi a commencé ainsi, tout sauf simple : me construire une nouvelle identité en tant que travailleur ». Mirco Castello, né en 1955, aujourd’hui Art Counselor, après la perte du travail (« un bon travail dans le monde du textile et de l’habillement ») et de la mise au chômage, en 2008, il a commencé à faire les comptes d’un budget familial toujours plus précaire. « J’ai essayé d’écouter les conseils qui m’étaient donnés, mais surtout une ‘’voix’’ intérieure qui me suggérait de m’y remettre, depuis de nombreuses années, je pratiquais le mime, j’étais acteur et danseur par passion. J’ai essayé de transformer cette passion en un service rendu aux autres, en particulier, aux enfants. J’ai commencé avec un projet de danse à l’école maternelle et primaire, pour jouer avec la danse et la musique ». La danse – explique une psychologue de l’enfance – a le pouvoir de retrouver une nouvelle harmonie. Mais elle ne suffit pas : pour travailler avec les institutions, une qualification s’impose et donc, Mirco se remet à étudier, il se met au courant des nouveautés dans ce domaine, il obtient un diplôme en Art Counselor et un master en médiation familiale. Il contacte les écoles publiques et privées d’Italie, ouvre un site (www.ledanzedimirco.it), dans lequel il propose des stages pour les enseignants et des rencontres avec les enfants. « Depuis 2008, avec ma famille, nous vivons ‘’à la limite’’, en espérant toujours qu’une dépense imprévue ne nous tombe pas dessus. Mais je peux dire que rien ne nous a jamais manqué. En profonde unité avec ma femme et avec les amis de la communauté des Focolari à laquelle j’adhère et qui me soutiennent, je me suis fié à Dieu. Lui me montre les pas à faire et avec mon travail, je peux témoigner qu’Il m’aime et ne m’abandonne pas. Je le considère comme mon nouvel employeur ». Actuellement, Mirco mène un projet qui implique deux mille enfants par an, non seulement en Italie mais aussi en Europe : «  Avec la musique, je joue avec les enfants et je me rends tout de suite compte de leurs gênes. Combien souffrent-ils, les enfants d’aujourd’hui! Il leur manque les valeurs, les règles, l’autonomie, ou vivent des situations de séparation ou de conflit entre les parents ». Avec sa femme, Mirco porte de l’avant aussi un projet pour les adultes. « Nous parlons de franchise, de confiance en soi, de compréhension, de pardon ». « Et tu connais la chose la plus belle ? Cela fait dix ans que nous n’allons plus en vacances parce qu’on ne peut pas se le permettre et maintenant, on nous a offert un voyage au Kenya en janvier, pour rencontrer des enfants de deux écoles et d’un orphelinat et un autre en Russie. Comment ne pas percevoir dans tout cela, l’amour de mon nouvel employeur ? ».

Chiara Favotti

“Ils ont délogé Jésus”

“Ils ont délogé Jésus”

Cette année encore, à l’approche  de Noël,  les enfants du Mouvement des Focolari  prennent au sérieux et invitent à accueillir Jésus dans les personnes  en difficulté À Noël, en 2017, le Pape François nous adressait cette invitation : “Ne fermons pas nos cœurs comme le furent les maisons de Bethleem1 “.  Prenant au sérieux l’invitation du Pape, avec l’aide de leurs assistants, parents, enseignants,  camarades de classe, l’action “Ils ont délogé Jésus” (HSG) s’oriente vers le soutien de projets d’accueil pour aider ceux qui ne sont pas accueillis et souffrent de l’absence de paix, de justice, de foyer, ou bien sont contraints de quitter leur terre. Dans ce “cadre” unique de l’accueil, de petits ateliers sont mis en place pour confectionner les statuettes de l’Enfant Jésus à offrir dans les rues, sur les places, dans les lieux les plus divers, et dire à tous que le vrai sens de Noël est Jésus qui est né pour chaque homme, aujourd’hui comme hier, et qui attend que nous l’accueillions en tous ceux qui en ont besoin. L’action HSG menée par les enfants apporte avec elle les valeurs profondes de Noël : le don de soi, la gratitude, l’amour désintéressé, la générosité. Elle renforce indirectement ces valeurs aussi chez les adultes, dans les familles. Elle promeut les compétences manuelles, créatives, imaginatives, de collaboration, de programmation et d’expression par la création de statuettes. Elle développe chez les enfants une citoyenneté active, la solidarité, la fraternité, de même que par la collecte de fonds visant à apporter des réponses concrètes aux besoins d’autres enfants dans différentes parties du monde. Elle stimule le désir de donner. De nombreuses personnes en effet laissent spontanément une obole pour soutenir ces initiatives. Nombreuses sont les expériences racontées par des adultes qui reçoivent le message de ces enfants qui, avec amour, aimeraient trouver un foyer pour Jésus, au moins pendant Noël.  “Entrer dans un supermarché et être accueilli par des enfants si souriants qui t’offrent l’Enfant Jésus, c’est bouleversant”, s’exclame un homme de Florence.  “Nous pensons pouvoir tout trouver dans un supermarché, mais je n’aurais jamais pensé que je pourrais rentrer chez moi en emmenant Jésus avec moi !”.

Rosi Bertolassi

 

Le premier numéro d’Ekklesia vient de paraître

Cette revue trimestrielle s’adresse à ceux qui œuvrent à différents niveaux dans le milieu ecclésial. « Des chemins de communion et de dialogue » est le sous-titre qui indique le style caractéristique des contenus. Née de la synergie entre le mouvement des Focolari et le groupe d’édition Città Nuova, cette revue sur papier et digitale, sort son premier numéro en italien et comportera prochainement  quelques articles en anglais. Dans le futur naîtront des éditions en d’autres langues. Elle se propose d’être un  instrument de formation, une aide dans la mise en pratique et une source d’inspiration dans la recherche d’orientations et de langages pour partager l’Évangile avec les femmes et les hommes de notre temps. Comme elle s’adresse à des opérateurs et animateurs de la pastorale, à des membres de familles charismatiques (consacrés/es et laïcs/ques), à des personnes engagées dans les paroisses ou les diocèses, dans des mouvements d’Église ou de tiers ordre, elle ouvrira aussi des espaces aux relations entre les Églises et entre les religions, à la rencontre entre personnes de convictions et de cultures différentes, au renouvellement des Églises et de la société. Chaque numéro se focalisera sur un thème particulier. « L’expression grecque ekklesia veut dire ‘assemblée’, des personnes appelées à être ensemble les acteurs d’un peuple en marche – comme on peut le lire dans l’éditorial du premier numéro – Sentieri, comme l’indique le sou-titre qui dit le caractère expérimental et au niveau de laboratoire du projet ; communion et dialogue indique la direction qu’elle prend mais aussi son style : nous voudrions que les revues, papier et digitale, dans les différentes langues où elles seront réalisées, puissent exprimer et servir une communauté. » Parmi les signatures se trouvent celles du théologien Piero Coda, de Vincenzo Zani (Secrétaire de la Congrégation pour l’Éducation Catholique), de Tiziana Longhitano sfp, du cardinal Giuseppe Petrocchi (archevêque de L’Aquila), de l’exégète Gerard Rossé, de Brendan Leahy (évêque de Limerick, Irlande), de Jesús Morán (co-président du Mouvement des Focolari), de l’expert en vie consacrée Fabio Ciardi omi, de Susana Nuin, colombienne, experte en communication, du théologien anglican Callan Slipper, du théologien évangélique Stefan Tobler. Informations et abonnements : www.cittanuova.it E-mail: ekklesia(a)cittanuova.it – abbonamenti(a)cittanuova.it

Soif d’unité au Pays des aigles

Soif d’unité au Pays des aigles

Vingt-cinq ans de présence des Focolari en Albanie “Nous qui avons suivi l’évolution du Mouvement dans le monde et en Albanie, nous avons noté la réponse concrète des Focolari aux besoins des albanais, à notre exigence d’unité”. Ce sont les propos de Donika Omari, publiciste et traductrice albanaise, sans convictions religieuses, à l’occasion du 25ème anniversaire de l’arrivée de la spiritualité de l’unité dans le “Pays des aigles”. L’Albanie, une terre qui souffre encore de divisions sociales, régionales, idéologiques et religieuses: dans ce Pays vivent des musulmans, avec la présence de la confrérie religieuse soufie des bektashi; des chrétiens, surtout des catholiques et des orthodoxes, et de nombreuses personnes qui ne se reconnaissent dans aucun credo religieux. “Le message d’unité de Chiara Lubich qui dépasse toutes sortes de divisions entre les personnes – poursuit Donika Omari – a été salutaire pour notre terre”. Le premier focolarino à arriver en terre albanaise fut Gigi Franco:  en 1991, il est accueilli par une famille à Durrës. Puis ce fut l’arrivée d’un deuxième focolarino, l’ouverture d’un focolare masculin à Tirana et, quelques années plus tard, celle du focolare féminin. Depuis s’est constituée une communauté composée aujourd’hui de chrétiens, de musulmans et de personnes de convictions non religieuses. “L’esprit qui consiste à “se faire un avec son prochain”, la fraternité entre personnes sans distinction de catégories sociales, races, nationalités, idéologies – explique encore Donika Omari – sont des messages qui m’ont attirée dès les débuts de ce Mouvement. Notre Pays en éprouve un grand besoin: des bouleversements anciens et récents y ont entravé la normalisation des relations humaines”. Nous avons aussi connu des moments très douloureux, comme la guerre du Kosovo en 1999. A cette époque l’ensemble du Mouvement dans le monde s’est mobilisé pour recueillir des aides, pour contribuer à l’accueil de plus de 500 000 réfugiés et intervenir, après la guerre, pour la reconstruction. A l’occasion de ces 25 ans de présence des Focolari, un événement public a eu lieu à Tirana, dans l’Aula Magna de l’université catholique “Notre Dame du Bon Conseil”. La traduction albanaise du livre “Una via nuova”(Une voie nouvelle), de Chiara Lubich, a également été présentée. Deux cents participants, avec des représentants du Kosovo et de la Macédoine. Étaient présents le Nonce Apostolique Mgr Charles Brown,  l’archevêque de l’Église Catholique Mgr Frendo, l’évêque Asti Bakallbashi de la Cathédrale orthodoxe de Tirana, le Professeur Shehu, musulman, professeur de Pédagogie à l’Université de Skopje. “Cet anniversaire s’inscrit sous le signe de la continuité et du développement – précise Livio Brianza qui a vécu douze ans au focolare de Tirana –. J’ai la joie de voir, malgré la présence envahissante de la consommation et la crainte d’un avenir incertain qui pousse de nombreux albanais à envisager de s’expatrier, l’attachement, y compris chez les plus jeunes, aux valeurs familiales et sociales de la société albanaise”. La Présidente des Focolari, Maria Voce, a envoyé un message dans lequel elle exprime ce souhait à  la communauté albanaise des Focolari: “ Nourris et fortifiés par un amour réciproque continuel, puissiez-vous contribuer, avec un engagement toujours plus grand, à faire en sorte que vos villes resplendissent comme l’or, grâce à la présence toujours plus intense parmi vous de l’amour des Amours”. “Il y a 25 ans je voulais changer le monde – dit Madi Roco, albanaise, experte en conseil juridique en matière de législation environnementale – j’étais sûre que je verrais le monde uni de mes propres yeux. Ce même rêve m’habite encore, avec toute sa force et toute sa lumière.Voir la “famille” des Focolari grandie et unie m’a donné le courage d’aller de l’avant”.

Cristina Tomelleri

Pietrino, un modèle pour tous

La phase diocésaine du procès de béatification du jeune membre des Focolari a commencé par une célébration solennelle, le 10 décembre dans la cathédrale de Teramo, en Italie. En cette année où l’Église a consacré une grande attention aux jeunes, son nom “en tant qu’enfant” a résonné le 10 décembre, sous les voûtes de la cathédrale Sainte Marie de l’Assomption, au cœur de l’antique Teramo, dans les Abruzzes, comme un modèle pour tous. Le jour même de sa naissance, la célébration solennelle et bondée revient à faire parler de Pietrino Di Natale, un lycéen de 17 ans seulement, mort en 1984 en « notion de sainteté ». Il n’était pas encore majeur lorsqu’il s’est noyé dans les vagues devant Silvi, un village côtier non loin de chez lui. Mais depuis lors, chaque année, le 20 août, une foule de plus en plus nombreuse se rassemble dans le petit cimetière de Colledara pour rappeler et perpétuer, comme un témoin qui doit passer de main en main, son exemple de « petite pierre angulaire », d’un chrétien pleinement réalisé. Le garçon de « la porte d’à côté », portait le nom de son père, Pietro, mort dans un accident de travail avant même sa naissance. Ayant grandi dans le village d’Ornano Piccolo, qui s’était blotti dans les bras de sa jeune mère Adelina, comme la crête protectrice des montagnes environnantes, Pietrino est entré en contact avec la spiritualité des Focolari à l’âge de 11 ans. La rencontre, fondamentale dans sa vie de garçon, se déroule à travers deux jeunes prêtres, l’abbé Gianfranco De Luca, actuellement évêque de Termoli-Larino, et l’abbé Giovanni D’Annunzio, responsable aujourd’hui du Mouvement diocésain. Il reçoit en don une certitude éclairante, celle de l’amour de Dieu, qui le conduit à rechercher intensément Jésus dans la vie quotidienne. L’abbé Giovanni D’Annunzio écrivait récemment à son sujet : « Le cœur de Pietrino n’était que pour Dieu ». Une étape fondamentale a été sa participation au Congrès des jeunes des Focolari en 1978. (…) Sur le chemin du retour, j’ai remarqué qu’il se lançait à vivre en profondeur chaque instant. La course vers la sainteté avait commencé ». Dans les mois à venir, les témoignages de ceux qui l’ont connu seront recueillis. Pendant ce temps, une agile biographie (Teresa D’Orsogna, Pietrino Di Natale. … je me suis lancé à aimer…, Éditions Palumbi, 2018) nous rapproche encore plus de ce garçon qui continue à inspirer beaucoup de jeunes, et pas seulement, à suivre Jésus sur le chemin de l’unité.

Chiara Favotti

Un “oui” à l’humanité

Vœux de Noël de Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari  https://vimeo.com/307657105 C’est Noël ! Si je regarde autour de moi dans les villes mais aussi dans les médias en général, je me demande : “Mais qu’est-ce que Noël ?”.  Et j’entends un brouhaha car on parle de déjeuners, de cadeaux, de décorations, de lumières, de marchés de Noël… Il me semble que ce brouhaha veut couvrir – sans y parvenir – le cri de douleur, de souffrance d’une grande partie de l’humanité qui demande solidarité, respect, accueil, paix, justice. En définitive elle demande l’amour. Et l’homme ne sait pas le lui donner. Mais Dieu, oui, Dieu sait le donner et il le donne en tant que Dieu. Cet enfant que nous voyons dans la crèche en ce Noël, comme en tous les Noëls, nous dit justement l’amour de Dieu : un Dieu qui aime tellement l’homme de se faire comme lui, de se faire petit, sans défense, pour affronter toutes les souffrances, non seulement les affronter mais les vivre ; toutes les souffrances de l’humanité, jusqu’à la mort. Un Dieu qui de cette façon, en venant vivre parmi les hommes, redit son “oui” à l’humanité pour, encore une fois, l’unir à lui. Ce “oui” de Dieu à l’homme est représenté par cet Enfant à Bethléem, dans cet Enfant que les hommes ne veulent plus entendre ni même nommer. Je suis allée dans un pays où, pour maintenir tout l’apparat de Noël sans se référer à Dieu, ils ont inventé la “Fête de l’hiver” (…). Pourtant ce Dieu aime l’homme, continue à aimer l’homme et nous le redit encore. Et cet Enfant nous montre non seulement l’amour de Dieu mais il nous fait participer à l’amour de Dieu, il nous le donne, il nous le fait vivre, il nous enseigne comment faire et nous invite à en faire autant. Il nous invite à être pour les autres hommes, le témoignage de l’amour de Dieu et à donner l’amour de Dieu aux autres hommes, un amour comme le sien, c’est-à-dire un amour qui ne fait pas de préférences, un amour qui arrive à tous, un amour qui n’élève pas de barrières, qui n’a pas de préjugés, qui ne fait de différences avec personne ; un amour qui est capable d’ouvrir son cœur, d’ouvrir ses mains, d’ouvrir ses bras, d’ouvrir sa bourse, d’ouvrir sa maison.   Si un tel amour vit parmi les hommes, alors c’est Dieu lui-même qui vit parmi les hommes et cet amour est le seul en mesure de faire que chacun se trouve chez lui, de réaliser la famille avec tout le monde, de rendre tous frères, de faire vraiment fête. C’est cela Noël. Si nous le vivons ainsi, ce sera le véritable Noël pour nous. C’est ce Noël que je voudrais vivre et que je voudrais souhaiter à tous.    Joyeux Noël !

Villes pour la fraternité 2019

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 janvier 2019 ainsi que les propositions de candidature au « Prix International Chiara Lubich pour la fraternité » qui est remis chaque année à la localité (Province, Région, bourg, etc.) de toutes les parties du monde et de toutes dimensions.  Les prix seront attribués à des projets qui  développent et diffusent, principalement sur le territoire local, mais aussi national et international, des actions orientées à la fraternité universelle, selon les différentes significations de ce principe ; ils pourront aussi inciter les citoyens à s’engager pour le bien commun et à participer à la vie de la communauté civile ; ils pourront aussi favoriser le développement d’une culture de la citoyenneté active et inclusive. Ils devraient favoriser des synergies : entre administrations, communautés locales et sociétés civiles organisées (associations, groupes, comités, etc.) provoquant des retombées sur elles. Les actions doivent être représentatives d’une manière d’administrer le territoire avec constance, sous le signe explicite  de la fraternité. Les projets peuvent être présentés sous forme de texte, hypertextes et/ou multimédias, sous forme audiovisuelle. Toutes les candidatures et/ou propositions (avec quelques informations en pièces jointes) doivent être envoyées à la Présidence de l’Association « Villes pour la Fraternité », et/ou à la Mairie de Castel Gandolfo, Piazza Libertà, 7 – 00040 Castel Gandolfo – Rome (Italie). Le matériel (si la dimension en permet l’envoi par internet) peut être expédié par mail à : associazionecittafraernita(at)gmail.com o info(at)cittaperlafraternita.org Il est nécessaire d’indiquer dans la demande : le nom de la mairie/le groupe/l’organisation, les données du Maire en exercice, adresse complète et contacts ; le nom du projet ou de l’initiative et une synthèse de trois pages A4 maximum ; une pièce jointe (dans les formes prévues) qui décrive le projet et son développement. La remise du prix se déroulera à S. Maria Capoue Vetere- Caserte (Italie) en février 2019. Informations pratiques Association “Villes pour la Fraternité”: téléphone +39 340 4182127 – +39 347 4573988; e-mail: associazionecittafraternita(at)gmail.cominfo(at)cittaperlafraternita.org.