Mouvement des Focolari
Paul VI et Chiara Lubich

Paul VI et Chiara Lubich

20141107Ā© Mendes - CSC 5409PaoloVI_ChiaraLUn Ć©vĆ©nement qui arrive 50 ans aprĆØs la premiĆØre audience accordĆ©e par le pape Paul VI Ć  Chiara Lubich (31 octobre 1964) et au lendemain de la bĆ©atification du Ā Souverain pontife. Une occasion d’illustrer, avec des apports significatifs, la pensĆ©e de Paul VI sur les mouvements ecclĆ©siaux et leur signification en relation avec Ā la vision de l’Eglise proposĆ©e par le Concile Vatican II. Tel est, en synthĆØse, le sens de ces JournĆ©es d’Etudes (Castelgandolfo, 7-8 novembre) ouvertes par Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari et par le Professeur Angelo Maffeis, prĆ©sident de l’Institut Paul VI, qui ont donnĆ© la parole Ć  des spĆ©cialistes de diverses disciplines. Ce grand pape a eu un rĆ“le important dans l’histoire du mouvement des focolariĀ : « Nous lui sommes redevables pour plusieurs raisons – affirme la prĆ©sidente Maria Voce – avant tout pour son magistĆØre lumineux qui a marquĆ© de faƧon claire et forte la formation de tous ceux qui se sont approchĆ©s de notre MouvementĀ Ā», mais aussi parce que, continue-t-elle, « dans l’exercice de son ministĆØre pĆ©trinien, le pape Paul VI a jouĆ© un rĆ“le dĆ©terminant pour la reconnaissance, la promotion et aussi l’indication de mises enĀ  forme juridiques adaptĆ©es Ć  l’expression de la physionomie propre Ć  cette Œuvre nouvelle dans l’EgliseĀ Ā» 20141107Ā© Mendes - CSC 5477PaoloVI_ChiaraLLes exposĆ©s des professeurs AndrĆ©a Riccardi et Alberto Monticone ont prĆ©sentĆ© la trame historique gĆ©nĆ©rale de la naissance des mouvements ecclĆ©siaux, leur nouveautĆ© dans le contexte du XXĆØme siĆØcle et la maturation de la conception et du rĆ“le des laĆÆcs dans l’Eglise. On est passĆ© ensuite Ć  la prĆ©sentation deĀ  recherches trĆØs fouillĆ©es concernant les deux personnalitĆ©s, Ć  partir de documents inĆ©dits. L’intervention de Lucia Abignenete (Centre Chiara Lubich) a commencĆ© par la premiĆØre rencontre de Chiara Lubich avec Mgr Montini, advenue en 1953 grĆ¢ce Ć  Ā Giulia Folonari, et Ć©voqué  aussi les moments dĆ©licats de l’histoire, pour arriver jusqu’en1964Ā : Ā en s’appuyant sur des journaux et Ā des textes inĆ©dits, elle a soulignĆ© ce qu’avait Ć©tĆ© pour Chiara cette premiĆØre audience, Ć  une Ć©poque où  la laĆÆcitĆ© du Mouvement naissant Ć©tait menacĆ©e. Pour les membres du Mouvement des focolari il est donc important de se rendre compte du rĆ“le de Paul VI. Chiara Lubich parle de lui comme « pĆØre de l’OeuvreĀ Ā» Ā Ā Ā Ā Ā  Ce fut ensuite au tour de Paolo Siniscalco de mettre en valeur l’importance que revĆŖtait le Mouvement des Focolari pour Paul VI en Ā raison de son action dans les Pays de l’Est et de dĆ©montrer que ce pape Ā avait Ā personnellement encouragĆ© les initiatives concrĆØtes visant Ć  y maintenir vivant l’esprit chrĆ©tien. 20141107Ā© Mendes - CSC 5455PaoloVI_ChiaraLAutre thĆØme central et important, le dialogue oecumĆ©nique, qui a Ć©tĆ© analysĆ© par la professeure Joan Back. Il suffit de rappeler l’histoire qui lie Paul VI, Chiara Lubich et le Patriarche AthĆ©nagoras. Adriana Cosseddu, juriste, a soulignĆ© la difficultĆ© de faire Ć©mergerĀ  du Code de Droit Canonique (datant de 1917) des formes complĆØtement nouvelles rendant compte de la rĆ©alitĆ© des mouvements. Il semblait qu’une œuvre comportant diverses vocations … ne soit pas possible…elle n’était pas prĆ©vue par le droit canonĀ ! « Le pape a voulu lui-mĆŖme prendreĀ  personnellement en charge la chose et c’est ainsi qu’on est arrivĆ© Ć  l’approbationĀ Ā», affirmait Chiara lors d’une interview Ć  CittĆ  Nuova en 1978. DSCF2439Le professeur Alberto Lo Presti, directeur du Centre Igino Giordani, a prĆ©sentĆ© une perspective inĆ©dite de la conception de la doctrine sociale de l’Eglise chez Giordani – considĆ©rĆ© comme cofondateur du Mouvement des Focolari- en relation avec la pensĆ©e Ā sociale de Paul VI. Le professeur Piero Coda, recteur de l’Institut Universitaire Sophia, Ā a admirablement conclu par une rĆ©flexion thĆ©ologique qui, en rĆ©fĆ©rence Ć  l’Encyclique Ecclesiam Suam, texte emblĆ©matique du pontificat de Paul VI et Ć  l’expĆ©rience mystique vĆ©cue par Chiara Lubich au cours des annĆ©es 1949-1950, a mis en Ć©vidence la profonde convergence et synergie entre le ministĆØre du pape Montini et le charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich. Ce fut particuliĆØrement enrichissant pour moi de pouvoir voir le Mouvement des Focolari et sa fondatrice, Ć  travers les yeux de Paul VI – Ć©crit Fabio Ciardi, l’un des participants au colloque – Ce grand homme, qui avait une vision trĆØs large de l’Eglise et de la sociĆ©tĆ© de son temps, a portĆ© aussi Ā un regard particulier sur cette œuvre de Dieu, en Ć©prouvant tout Ć  la fois joie et doutes, encouragements et perplexitĆ©s, enthousiasme et espĆ©rances… En se plaƧant de son point de vue, on peut recueillir des aspects nouveaux de ce charisme, relatifs aussi Ć  la faƧon dont il s’est frayĆ© un chemin dans l’EgliseĀ Ā» En conclusion des travaux le professeur JosĆ©-RomĆ”nĀ FlechaĀ AndresĀ a voulu comparer l’expĆ©rience mystique de Chiara Ć  celle des mystiques espagnols du XVIĆØme siĆØcle, en particulier ThĆ©rĆØse d’Avila. Rappelant la faƧon dont ils avaient eux-mĆŖmes compris la nĆ©cessitĆ© de faire don de la vie intĆ©rieure Ć  toute l’Eglise, il s’est exprimĆ© ainsiĀ : « Nous avons vu ici comment, grĆ¢ce Ć  l’esprit de Dieu, Ć  l’Esprit Saint, cela s’est rĆ©alisĆ© dans la vie de Chiara, de ce MouvementĀ Ā».  

Paul VI et Chiara Lubich

Nouvelle-ZƩlande: paix, fragile et solide comme le Kowhai

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L’arcivescovo John Dew di Wellington

Nous sommes en Nouvelle-ZĆ©lande, au cœur de Wellington, capitale d’une terre Ć  l’apparence lointaine et aux confins du monde, et pourtant une terre qui a ouvert ses bras et ses portes Ć  beaucoup de peuples.
Mus par les nouvelles des guerres en Irak, Ć  Gaza, en Ukraine et en Centrafrique, tout comme par la crainte grandissante de l’incapacitĆ© Ć  faire face Ć  l’avancĆ©e d’Ebola et mus aussi par les appels Ć  la paix du Pape Ć  de nombreuses occasions, tout comme par les personnes de la communautĆ© du Mouvement des Focolari, et pas seulement, provenant de ces pays, les jeunes nĆ©o-zĆ©landais ont ressenti l’urgence de se retrouver dans un lieu public pour rĆ©pondre Ć  l’envie de paix qu’ils portent Ć  l’intĆ©rieur.

L’ArchevĆŖque de Wellington, John Dew, a offert sa contribution Ć  la soirĆ©e, entre chants, priĆØres et tĆ©moignages. Parmi ceux-ci, le tĆ©moignage de deux jeunes filles provenant d’Irak, qui se sont connues en Nouvelle-ZĆ©lande, aprĆØs que leurs deux familles ont dĆ©mĆ©nagĆ© dans ce pays: Sendirella et Ayssar, la premiĆØre chrĆ©tienne, la seconde musulmane. Elles racontent leur pays et ce qui les a unies. Elles se sont rencontrĆ©es pour la premiĆØre fois chez des amis communs et, de lĆ , a commencĆ© une amitiĆ© qui les a amenĆ©es Ć  partager rĆŖves, Ć©tudes, passions et voyages. Sendirella dĆ©clare “nous sommes diffĆ©rentes” et immĆ©diatement Aysser ajoute “mais nous sommes pareilles”. Ensuite, elles continuent, en expliquant comment, pour de nombreuses personnes, la religion est une des plus grandes diversitĆ©s, peut-ĆŖtre aussi un obstacle, et comment pour elles, au contraire, cela n’a jamais Ć©tĆ© un problĆØme, cela les a mĆŖme rapprochĆ©es. “Dans la religion de l’une”, raconte Sendrella, “nous avons toujours vu et reconnu des Ć©lĆ©ments de la religion de l’autre.”

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Sendirella et Ayssar

Ensuite, elles parlent de leur pays: un Irak associĆ© aujourd’hui Ć  la guerre, des minoritĆ©s qui doivent fuir, les tortures, alors que le pays de leurs parents est un Irak où ton voisin peut ĆŖtre chrĆ©tien, musulman, juif ou yazidi; “un Irak, explique Ayssar, où la diffĆ©rence de religion a toujours Ć©tĆ© vĆ©cue comme une rĆ©alitĆ©, pas un problĆØme”. Aujourd’hui, cet Irak semble si lointain. Elle continue, “ils nous ont dit que la paix est impossible“. Sendirella poursuit: “nous savons que ā€˜Paix’ n’est pas un mot d’une constitution, n’est pas un systĆØme de gouvernement particulier, n’est pas non plus dans des raids aĆ©riens qui veulent contraindre Ć  la paix. Nous savons qu’il est au contraire dans l’observation quotidienne de nos principes et valeurs, que c’est quelque chose qui se construit du bas, plutĆ“t que du haut”.

20141111-01bKathleen, jeune universitaire, raconte comment, suite Ć  un malentendu dans l’appartement qu’elle partage avec d’autres jeunes universitaires, elle a souhaitĆ© demander pardon et comment ce geste, avant trĆØs difficile et exigeant, a ensuite ouvert la porte Ć  un rapport nouveau avec cette jeune.

20141111-02Le moment de priĆØre s’est conclu par l’invitation Ć  ĆŖtre tous des constructeurs de paix, scellant cet engagement en nouant un ruban blanc Ć  un petit arbre au nom maori, Kowhai. C’est un des arbres originaires de Nouvelle-ZĆ©lande. Sa fleur, jaune intense, est une des images qui reprĆ©sentent la Nouvelle-ZĆ©lande. Elle a beaucoup de caractĆ©ristiques mĆ©dicinales et beaucoup d’espĆØces d’oiseaux trouvent des nutriments dans le nectar qu’il produit. Semblant fragile, le Kowhai est un arbre solide, qui peut mesurer jusqu’à 20Ā mĆØtres de haut. Un beau symbole du humble, mais fort cri de paix que les jeunes ont lancĆ© durant cette soirĆ©e.

Paul VI et Chiara Lubich

Politique: dƩmocratie de tous, pyramide inversƩe

201411ScuolePartecipazione1Des jeunes de Cagliari, Pise, TrĆ©vise, Prato, Macerata, Turin, Mantoue, Pescara, Rome et province ont mis en œuvre temps, distances et Ć©nergies pour construire ce rendez-vous au titre stimulant et engageant: “DĆ©mocratie de tous: inverser la pyramide”. AprĆØs avoir vĆ©cu, le 4 octobre dernier, le programme commun riche et variĆ© de l’édition 2014 de LoppianoLab, qui abordait – entre autres – certaines des thĆ©matiques les plus urgentes de l’actualitĆ© italienne, le sĆ©minaire a continuĆ© le 5 octobre, Ć  l’Aula magna de l’Institut universitaire Sophia (IUS). La mĆ©thode a Ć©tĆ© celle qui guide chaque activitĆ© des Ɖcoles, tant pour les leƧons thĆ©oriques, que pour les activitĆ©s en laboratoire dans les diffĆ©rents domaines: respect, Ć©coute, partage, pour faire avant tout une vraie expĆ©rience de fraternitĆ© et en dĆ©couvrir ensuite la validitĆ© et la dignitĆ© de paradigme politique Ć  chaque niveau. Beaucoup de vie, d’engagements, de projets, d’exigences d’une politique vraiment nouvelle, que l’on entrevoit dĆ©jĆ  dans les expĆ©riences d’administrateurs (deux d’entre eux, du Nord et du Centre de l’Italie, ont donnĆ© leur contribution encourageante), de citoyens conscients, de jeunes intĆ©ressĆ©s et acteurs, aussi lĆ  où la possibilitĆ© de se prĆ©senter dans les institutions est offerte, d’adultes qui, avec gĆ©nĆ©rositĆ©, sont disponibles pour accompagner les jeunes dans leur recherche. 201411ScuolePartecipazione3ƀ l’image des diffĆ©rentes interventions, riches et variĆ©es dans leur fraĆ®cheur, nous proposons une rĆ©flexion que les jeunes de l’École de Turin ont offerte aux personnes prĆ©sentes; des paroles qui rĆ©sument diffĆ©rents aspects de l’École commentĆ©s par eux-mĆŖmes. SouverainetĆ© – “Participer” signifie exercer collectivement sa part de souverainetĆ©, de faƧon non violente, constructive et consciente. (Chiara Andena) Devoir – Le devoir de “participer” pour aller plus loin: la crise, le dĆ©faitisme, en plus de l’immobilisme et, surtout, du renoncement Ć  lutter, Ć  s’avouer vaincus. (Matteo Dematteis) Croissance et volontĆ© – La confrontation entre opinions diffĆ©rentes, expĆ©riences de vie, bagages culturels, permet un enrichissement personnel indispensable pour la formation de l’individu; le tout liĆ© par la volontĆ©: une force qui incite Ć  toujours rechercher de nouvelles perspectives. (Katia Follina) DĆ©couverte – Si je regarde le monde de mon point de vue, j’ai trois dimensions, si je regarde avec les yeux des autres, j’en ai des infinies. (Marco Titli) 201411ScuolePartecipazione4CompĆ©tence – “Participer”, pour moi, signifie se mettre Ć  l’œuvre, chacun selon ses aptitudes, ses intĆ©rĆŖts et ses connaissances. Mais “participer ensemble” signifie intĆ©grer les talents de chacun pour rendre les perspectives plus larges et plus inclusives dans l’optique de la fraternitĆ©. (Federica Mensio) Coappartenance – Nous rendre compte de faire partie d’un ensemble plus grand nous responsabilise. Cette prise de conscience nous rend collectivement actifs et en mesure de laisser une empreinte positive. (Paolo Cataldi) EspĆ©rance – DĆ©couvrir qu’un jeune engagĆ© en politique avec une orientation complĆØtement diffĆ©rente de la mienne peut vivre et se dĆ©penser pour les mĆŖmes idĆ©aux m’a non seulement donnĆ© l’espĆ©rance d’un prĆ©sent et d’un futur meilleur, mais m’a aussi rappelĆ© qu’il ne faut jamais fermer les portes au dialogue, malgrĆ© les points de vue diffĆ©rents. (Elena Destefanis) Lutte et rĆ©sistance – La “participation” est une forme de lutte non violente, où l’Ć©coute rĆ©ciproque, le partage de ses pensĆ©es et de ses idĆ©es, de faƧon libre, sans prĆ©jugĆ©s, sont les armes de construction massive. (Matteo Bracco)

Prix ā€œChiara Lubich pour la fraternitĆ©ā€

Toutes les administrations locales de tous les coins du monde peuvent participer au concours, organisĆ© par l’Association Villes pour la FraternitĆ©.

Les projets et les initiatives peuvent concourir s’ilsĀ :

–Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  fondent et/ou rĆ©pandent, sur le territoire local principalement, mais aussi national et international, des habitudes de fraternitĆ© universelle, selon les divers aspects qui se rĆ©fĆØrent Ć  ce principe de baseĀ ;

–Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  stimulent les citoyens Ć  s’engager pour le bien commun et Ć  participer Ć  la vie de la communautĆ© civile,

–Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  favorisent la croissance d’une culture de la citoyennetĆ© active et inclusive.

 

Le projet doit ĆŖtre reprĆ©sentatif d’une maniĆØre d’administrer qui ne soit pas Ć©pisodique mais toujours plus consciente de la valeur du principe de la fraternitĆ© universelle.

Du cĆ“tĆ© des administrations publiques et d’autres entitĆ©s sociales, Ć©conomiques, culturelles, il est possible de se porter candidat soi-mĆŖme ainsi que de signaler des projets d’autres personnes.Ā  Toutes les participations possibles doivent ĆŖtre envoyĆ©es d’ici et pas plus tard que le 9 janvier 2015 Ć  la prĆ©sidence de l’Association « Villes pour la Fraternité », s/c Mairie de Castel Gandolfo, Place LibertĆ , 700040Ā  Castel Gandolfo (Rm).

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Paul VI et Chiara Lubich

Evangile vƩcu : trouver la force en Dieu

20141108-01Un fond pour qui se trouve dans le besoin Depuis plus de vingt ans je travaille Ć  l’hĆ“pital universitaire. Un jour dans mon service de dermatologie, une patiente est arrivĆ©e, aucun des collĆØgues ne voulait la soigner Ć  cause de prĆ©jugĆ©s. Les examens de sang ont de fait montrĆ© qu’elle avait le SIDA. Ne pouvant pas l’opĆ©rer, j’ai commencĆ© un traitement diffĆ©rent Ć  base de radiothĆ©rapie. Trois mois plus tard elle allait mieux. Je ne pouvais cependant pas la garder Ć  l’hĆ“pital plus longtemps et sachant que ses enfants n’étaient pas capables de la soigner, je me suis informĆ©e pour savoir si elle avait des parents qui pouvaient s’en occuper. Elle en avait, mais ils habitaient dans un autre Etat. J’ai alors demandĆ© Ć  mes collĆØgues s’ils voulaient bien l’aider Ć  acheter le billet Ć©tant donnĆ© qu’il ne lui Ć©tait pas possible de le faire. Nous avons rĆ©coltĆ© l’argent non seulement pour le voyage mais aussi pour aider sa famille. Quand elle est partie, la patiente Ć©tait heureuse. AprĆØs cette expĆ©rience, nous avons dĆ©cidĆ© avec les autres collĆØgues de constituer un fond pour aider les patients dans le besoin. Combien de personnes ont Ć©tĆ© aidĆ©es ces annĆ©es-ci grĆ¢ce Ć  ce fondĀ ! (K. L. – Inde) L’ordonnance J’ai quarante ans et je souffre d’asthme. Quand je me rends compte que j’attends un enfant, la sage-femme me propose d’avorter. Je dis non. Elle m’explique que je dois choisir entre l’enfant et ma vie, qui est beaucoup plus importante pour les autres enfants que j’ai. TroublĆ©e, je n’arrive pas Ć  comprendre pourquoi je dois tuer cette crĆ©ature innocente. Mon mari, en voyant mon Ć©tat de santĆ©, me dit que cela dĆ©pendait de moi. A ce moment-lĆ  on me donne l’ordonnance d’un mĆ©dicament « trĆØs important pour ma santé ». Mon mariĀ l’achĆØte. Je ne sais pas suffisamment lire pour tout comprendre, mais dans le cœur un doute surgit. Je demande plus d’informationsĀ : cette piqure provoque l’avortement. Je ne la fais pas et je me confie Ć  Dieu. Aux premiĆØres douleurs, j’ai peur. J’ai prĆ©parĆ© le testament, je confie les enfants aux parents. Je nettoie un peu la maison et je vais Ć  l’hĆ“pital. L’accouchement est plus facile que les autres fois, sans aucun problĆØme. Mon mari voudrait porter le bĆ©bĆ© Ć  la sage-femme pour le lui montrer. Je ne prĆ©fĆØre pasĀ : pour moi ce fut une expĆ©rience personnelle de l’amour de Dieu et je ne peux en tirer de l’orgueil, mais seulement Lui dire merci. (D. A. – CĆ“te d’Ivoire) Re-tomber amoureux Ce jour-lĆ , il y a eu une forte tension entre mon mari et moi. « Quelque chose ne va pasĀ ?Ā Ā» lui ai-je demandĆ©. Et luiĀ : « il n’y a pas besoin d’un magicien pour le comprendreĀ Ā». A son avis je ne comprenais pas ses exigences. C’était vrai, mais je disaisĀ : « Comment est-ce possible qu’avec toutes ces belles choses que nous avons dans notre vie, lui s’arrĆŖte Ć  l’unique qui ne va pasĀ ?Ā Ā». Nous sommes allĆ©s dormir en boudant. Le lendemain je pensaisĀ : « Nous sommes une Ć©quipe, pour le remonter je dois travailler sur moi, adoucir mon cœur, demander pardonĀ Ā». Je n’y arrivais pas. Pour le rendre heureux, j’ai dĆ©placĆ© le rendez-vous fixĆ© pour cette soirĆ©e-lĆ  de maniĆØre qu’il puisse voir la partie de foot de la coupe d’Europe. Mais pour recommencer vraiment nous devions clarifier les choses entre nous. Alors, malgrĆ© la fatigue et les engagements, nous sommes sortis un soir, et d’abord l’un puis l’autre, nous nous sommes ouverts dans une confiance profonde, comme cela ne nous arrivait pas depuis un bon bout de temps. Nous nous sommes revus diffĆ©rents et nous nous sommes compris. Je dirais de nouveau amoureux. (G. S. – Italie)

Paul VI et Chiara Lubich

Focolari: en faveur des 43 Ʃtudiants mexicains

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Foto: Jorge Mejia Peralta / Flickr

« Nous vivons sur un cimetiĆØre, nous exigeons la justiceĀ Ā», voilĆ  ce qu’exprime un des slogans de la protestation qui a entrainĆ© dans la rue des milliers d’étudiants. Depuis le 5 novembre, de fait, une grĆØve transversale a dĆ©butĆ© au Mexique. Une levĆ©e de boucliers des Ć©tudiants de trois jours qui demande au gouvernement de s’engager plus pour rechercher leurs 43 compagnons disparus dans l’état de Guerrero le 26 septembre dernier.

Le maire de Iguala (la commune où s’est passĆ©e la disparition) JosĆ© Luis Abarca et sa femme Maria de los Angeles Pineda ont Ć©tĆ© arrĆŖtĆ©s, accusĆ©s d’être les mandataires de l’enlĆØvement des Ć©tudiants disparus. Alors qu’ils sont interrogĆ©s pour obtenir plus d’informations afin de faire la lumiĆØre sur la mystĆ©rieuse disparition, le mouvement des Focolari aussi au Mexique demande que clartĆ© soit faite sur les Ć©vĆ©nements.

« La violence et l’injustice commises contre les 43 jeunes disparus et contre des milliers d’autres disparus ces derniĆØres annĆ©es dans notre pays, sont des faits face auxquels nous affirmons notre ferme rejet et indignation, et nous exigeons que des Ć©vĆ©nements semblables n’arrivent plus jamaisĀ ; ils nous Ć©meuvent profondĆ©ment et nous interpellent en tant que personne et en tant que sociĆ©té », Ć©crivent-ils dans un communiquĆ©.

En plus, ils invitent Ć  un engagement encore plus net pour construire un pays pacifié : « On ne construit pas la paix avec la violence. Se renouveler comme sociĆ©tĆ© plus humaine veut dire rĆ©pondre par la charitĆ© et le pardon. Non pas Ć  considĆ©rer comme des gestes d’indiffĆ©rence et de tolĆ©rance, mais comme engagement Ć  travailler concrĆØtement pour le bien communĀ Ā». Le rappel donc, vise Ć  transformer avant tout son cœur, mĆŖme et surtout pour celui qui gouverneĀ : « L’état de droit ne suffit pas, il faut transformer le cœur de celui qui fait les institutionsĀ Ā».

L’appel se tourne vers « toutes les personnes qui professent une foi, peu importe laquelle et Ć  toutes les personnes de bonne volontĆ©, afin que tous un, nous puissions faire vivre et renouveler l’engagement Ć  ĆŖtre des bĆ¢tisseurs de paix lĆ  où nous vivons et travaillonsĀ Ā».

Enfin, ils proposent au peuple mexicain le ā€œTime Out pour la paixĀ Ā», afin de rappeler l’attention sur la situation tragique qui se vit au Mexique et dans tous les pays où l’on souffre de violenceĀ : « Une minute de silence et de priĆØre pour la paix, chaque jour Ć  midi, comme signe visible et concret de fraternitĆ© et de solidaritĆ© envers toute personne qui souffreĀ Ā».

Le mouvement des Focolari rĆ©pandu dans le monde adhĆØre Ć  la « minute pour la paixĀ Ā», en soutien au peuple mexicain souhaitant que le respect pour la vie, la recherche de la vĆ©ritĆ© et de la justice, aient l’avantage sur tout abus.

Paul VI et Chiara Lubich

Le Pape : « la fraternité entre chrétiens, signe lumineux de la Foi »

Vescovi_PapaFrancesco_2C’est un appel Ć  l’unitĆ© que le Pape FranƧois a lancĆ© ce vendredi matin au Vatican aux participants de la confĆ©rence œcumĆ©nique des Ć©vĆŖques amis du Mouvement des Focolari, dont le thĆØme est « l’eucharistie, mystĆØre de communionĀ Ā». Dans son discours, le Pape a soulignĆ© l’importance « d’un tĆ©moignage clair d’unitĆ© entre les chrĆ©tiens et d’une marque d’estime explicite, de respect et de fraternitĆ© entreĀ Ā» eux. « Cette fraternitĆ© est un signe lumineux et attrayant de notre foi dans le Christ ressuscitĆ©,Ā Ā» a-t-il ajoutĆ©. Cette unitĆ© et cette fraternitĆ© est d’autant plus nĆ©cessaire dans un monde difficile. Notre conscience de chrĆ©tiens et de pasteurs est interpelĆ©e par plusieurs rĆ©alitĆ©s malheureusesĀ : l’absence de « libertĆ© de manifester publiquement sa religion et de vivre ouvertement selon les exigences de l’éthique chrĆ©tienneĀ Ā», « les persĆ©cutions envers les chrĆ©tiens et les autres minoritĆ©s, le triste phĆ©nomĆØne du terrorisme, le drame des rĆ©fugiĆ©s Ć  cause de la guerre, les dĆ©fis du fondamentalisme ou de l’autre extrĆŖme, le sĆ©cularisme exaspĆ©ré ». Autant de rĆ©alitĆ©s listĆ©es par le Pape et qui nous poussent, comme chrĆ©tiens, Ć  « rĆ©pondre de maniĆØre incisiveĀ Ā», « à parler et Ć  agir comme des frĆØres, d’une maniĆØre que tout le monde puisse facilement reconnaĆ®treĀ Ā». Selon le Pape, c’est mĆŖme le meilleur moyen de « rĆ©pondre Ć  la mondialisation de l’indiffĆ©rence par une mondialisation de la solidaritĆ© et de la fraternitĆ©, qui devra pour les baptisĆ©s, resplendir de maniĆØre encore plus nette.Ā Ā» « Ces dĆ©fis sont un appel Ć  chercher, avec un engagement renouvelĆ©, avec constance et avec patience, les chemins qui conduisent vers l’unitĆ© pour que le monde croieĀ Ā», a expliquĆ© ensuite le Pape. L’un de ces chemins, c’est l’eucharistie, comme mystĆØre de communion, « moment de la vĆ©rité » comme l’a Ć©crit saint Paul. « C’est lĆ  que l’on vĆ©rifie le mieux la rencontre entre la grĆ¢ce du Christ et notre responsabilitĆ©. Nous sentons clairement, dans l’eucharistie que l’unitĆ© est un don, et qu’en mĆŖme temps, c’est une grave responsabilité ». Radio Vatican

Paul VI et Chiara Lubich

La prison d’Ebola et l’espĆ©rance

20141107-02“Comme en prison”, otages Ć  la maison, sans possibilitĆ© de se rencontrer. C’est une des sensations les plus diffuses dans les pays touchĆ©s par Ebola et partagĆ©e aussi par Antonette, une des jeunes membres des Focolari de Sierra Leone. “Ce virus semble nous rendre plus Ć©goĆÆstes et dĆ©couragĆ©s les uns vers les autres; il ne nous permet pas d’aller librement vers nos amis.” C’est pour cela qu’Antonette s’est encouragĆ©e et a dĆ©cidĆ© de prĆ©parer les repas pour quelques familles voisines qui n’ont rien Ć  manger, durant la quarantaine de trois jours qui les empĆŖchait de sortir. Un drame humain atroce est en cours: “Les personnes voient leurs proches mourir ou ĆŖtre transportĆ©s dans les centres spĆ©cialisĆ©s pour Ebola. Ce sont des centres loin d’ici – Ć©crit le PĆØre Carlo Di Sopra du diocĆØse de Makeni – et beaucoup, une fois partis, ne reviennent plus. Les familles ne savent plus rien d’eux, ni eux de leur famille. On comprend alors pourquoi certains se cachent et d’autres prĆ©fĆØrent mourir dans leur village. Mais ainsi le virus se propage et fait encore de nouvelles victimes.” Oui, parce qu’il ne faut pas seulement vaincre le virus, mais aussi l’ignorance. Les gens se demandent: Ebola existe vraiment ou c’est de la propagande? Qui a provoquĆ© cette maladie? Ne voudront-ils pas seulement nous vendre les vaccins pour gagner de l’argent? – Ć©crit Carlo Montaguti, mĆ©decin focolarino en CĆ“te d’Ivoire, qui a publiĆ© un approfondissement sur l’épidĆ©mie d’Ebola dans le dernier numĆ©ro de Nouvelle CitĆ© Afrique. ƀ cela, ajoutons les soi-disant guĆ©risseurs, comme la LibĆ©rienne qui aurait attirĆ© des malades de la GuinĆ©e voisine, contribuant Ć  la diffusion de l’Ć©pidĆ©mie au LibĆ©ria. Et l’insuffisance des systĆØmes de santĆ© nationaux, leur incapacitĆ© Ć  rĆ©pondre vigoureusement Ć  une telle urgence et, surtout, le manque de moyens. “Dans des villes comme Monrovia (la capitale du LibĆ©ria), avec deux millions d’habitants, la majeure partie des hĆ“pitaux et des centres de santĆ© sont fermĆ©s par peur de la contagion. Ainsi, il est difficile de soigner non seulement Ebola, mais toutes les autres maladies.” Une situation qui doit ĆŖtre assumĆ©e par la communautĆ© internationale, comme le Pape FranƧois aussi a invitĆ© Ć  le faire dans son rĆ©cent appel. 20141107-01“Nous sommes en train de constituer un ā€˜fonds Ebola’ pour aider les plus touchĆ©s – Ć©crit encore le PĆØre Carlo. Les Focolari en CĆ“te d’Ivoire nous ont envoyĆ© des aides concrĆØtes que nous distribuons maintenant. Il y a beaucoup d’orphelins: parfois, certaines familles sont dĆ©cimĆ©es par le virus. Un autre religieux, le PĆØre Natale, cherche dĆ©sespĆ©rĆ©ment une Ć©quipe venant de l’étranger qui ait un laboratoire pour les tests du virus et qui puisse venir ici dans le Nord.” Il continue: “Ces derniers jours, deux de nos religieux ont aussi eu une forte fiĆØvre. C’était probablement la malaria, parce que la fiĆØvre est tombĆ©e, mais, au dĆ©but, il y a toujours une apprĆ©hension et on est dĆ©sarmĆ©s, juste dans les mains de Dieu. Toujours plus de cas sont recensĆ©s et pas loin de notre maison. Aussi la zone de Kabala, qui n’avait pas encore enregistrĆ© de cas, en compte maintenant. Des nouvelles annoncent que le virus est hors de contrĆ“le, surtout parce qu’il a pris dans les villes. Un arrĆŖt brutal.” En outre, on ne peut pas voyager comme avant, parce que le district est en quarantaine. Avec les semaines qui passent, le PĆØre Carlo confie qu’il comprend que “ce n’est pas un ā€˜coin de monde’, comme je l’avais dĆ©fini avant, mais c’est ā€˜le cœur de Celui que Chiara Lubich appelle le Super-Amour’”, JĆ©sus abandonnĆ©, qui sur la Croix ne trouve pas de rĆ©ponses, mais continue Ć  aimer. C’est l’unique arme qui reste, puissante, parce qu’elle aide Ć  ne pas perdre espoir, Ć  rester unis, Ć  prier pour les malades: “ils peuvent nous enlever la possibilitĆ© de nous retrouver, mais la prĆ©sence de JĆ©sus parmi nous peut s’établir aussi Ć  travers les portes fermĆ©es des maisons”, Ć©crit un jeune. Et un autre: “Oui, c’est notre impression. Celle d’être comme en prison, mais lĆ  aussi nous pouvons aimer.” Ā 

Paul VI et Chiara Lubich

Interview Ć  Christian Krause: ā€œEnsemble vers le Christā€

1999DichiarazioneCongiuntaA

31 octobre 1999 – signature de la DĆ©claration Commune

Il y a 15 ans la FĆ©dĆ©ration Mondiale LuthĆ©rienne et l’Eglise Catholique signaient la « DĆ©claration Commune sur la JustificationĀ Ā». Quel souvenir avez-vous de ce jour où vous avez signĆ© cet important document au nom de l’Eglise LuthĆ©rienneĀ ? Ā« C’était le 31 octobre 1999: nous avons rĆ©ussi Ć  la signer avant d’entrer dans le XXIĆØme siĆØcle, grĆ¢ce aussi Ć  Jean-Paul II. Cela n’a pas Ć©tĆ© facile d’y parvenir, il y avait une forte discussion aussi au sein de l’Eglise Ć©vangĆ©lique, surtout en Allemagne. J’ai pris conscience de l’importance de cet acte lorsque j’ai vu, dans l’église Sainte Anne (Augsbourg) des personnes venues du monde entier. J’ai alors Ć©prouvĆ© un sentiment de gratitude, de libertĆ© et d’espĆ©rance. Dans l’aprĆØs-midi de ce mĆŖme jour, se sont rencontrĆ©s, pour la premiĆØre fois, les fondateurs et les responsables de mouvements et communautĆ©s, Ć©vangĆ©liques et catholiques. Cela s’est passĆ© Ć  la CitĆ© Pilote d’Augsbourg, avec Chiara Lubich et d’autres responsables. Je considĆØre comme un miracle le fruit de cette rencontre qui a vu naĆ®tre « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā», un chemin de Ā communion affective et effective entre des mouvements et des communautĆ©s trĆØs diffĆ©rentsĀ Ā». Qu’est-ce qui a changĆ© au cours de ces 15 ans? Ā« On a mis fin aux condamnations rĆ©ciproques du XVIĆØme siĆØcle et les prĆ©jugĆ©s sont tombĆ©s. C’est ce qui me semble la chose la plus importante. DĆ©sormais on peut se rencontrer comme frĆØres et sœurs. Le fait que ce mĆŖme document ait Ć©tĆ© signĆ© en 2006 par les Eglises mĆ©thodistes met en lumiĆØre son importance. Depuis les Eglises n’ont pas fait de nouveaux pas, mais sur beaucoup de questions nous pouvons dire que nous avanƧons ensembleĀ ; dans les paroisses et les communautĆ©s on vit de cette espĆ©ranceĀ Ā». Quelle est la signification du document intitulĆ© ā€œDu conflit Ć  la communionā€, signĆ© Ć  nouveau par les deux Ć©glises, en vue de l’anniversaire de la RĆ©forme? « C’est un inventaire du dialogue entre catholiques et luthĆ©riens au niveau mondial. Ce document a pu naĆ®tre sur la base de la DĆ©claration Commune Ā sur la Justification. C’est un compte-rendu de la situation actuelle où l’on souligne ce qui nous unit, sans taire les points qui nous divisent encore. Je me rĆ©jouis de ce document parce qu’il nous situe dans une dimension globale et parce qu’il donne une ouverture importante, prĆ©cisĆ©ment en vue du jubilĆ© de 2017 que nous dĆ©sirons voir commĆ©morĆ© conjointement par les chrĆ©tiens luthĆ©riens et catholiquesĀ Ā». Votre souhait pour 2017? « Faire voir au monde qu’en tant que chrĆ©tiens nous allons ensemble vers le Christ, c’est ce qui devrait ressortir. Il ne s’agit pas de faire de Luther un hĆ©ros, mais de nous concentrer sur le contenu de la RĆ©formeĀ : comment pouvons-nous annoncer aujourd’hui au monde l’Evangile de la grĆ¢ce, que Dieu est avec nousĀ ? Ce serait beau si en 2017 nous arrivions Ć  une confession commune et publique de notre foi au Christ et Ć  vivre Ć  de nombreux niveaux une vraie unitĆ© en LuiĀ Ā». VescoviAmiciFoc Quelle est pour vous la signification des rencontres entre Ć©vĆŖques de diffĆ©rentes Eglises auxquelles vous participez depuis plusieurs annĆ©esĀ ? « C’est Mgr Klaus Hemmerle qui m’a mis en contact avec le Mouvement des Focolari. Ces rencontres sont comme des panneaux indicateurs qui nous indiquent une direction. C’est trĆØs enrichissant de pouvoir se rencontrer entre frĆØres de diffĆ©rentes nations et Eglises. Par exemple je suis frappĆ© par ce que sont en train de vivre mes frĆØres Ć©vĆŖques au Moyen-Orient. En parlant avec eux, loin des micros et des camĆ©ras, je peux connaĆ®tre et partager leurs souffrances, mais aussi leur vitalitĆ©. Nous vivons une communion profonde et nous prions ensemble. Il y a toujours, bien sĆ»r, la souffrance de ne pouvoir encore cĆ©lĆ©brer ensemble la Sainte CĆØne, mais c’est toujours une immense joie de revoir des frĆØres. C’est un niveau de communion spirituelle profond, je dirais unique, comme est unique le fait qu’un mouvement de laĆÆcs invite des Ć©vĆŖques Ć  se rencontrer. C’est merveilleux que cette possibilitĆ© nous soit donnĆ©e chaque annĆ©e par les Focolari. Nous vivons une communion effective, et cela a une grande signification. Nous faisons route ensembleĀ Ā».

Paul VI et Chiara Lubich

Une famille ouverte au monde

20141105-01

Andrea e Fiorella Turatti

« Comme tous les jeunes, mĆŖme si de maniĆØres diffĆ©rentes, nous Ć©tions Ć  la recherche du bonheur. Andrea Ć©tait du genre Ć  avoir du succĆØs, surtout avec les filles, il ne croyait pas qu’on puisse s’aimer pour toujours et ne croyait pas en Dieu. Petit Ć  petit je me suis faite Ć  ses idĆ©es non-conformistes. FiancĆ©e depuis deux ans, je rencontre Dieu, qui est Amour pour moi aussi, Ć  travers les jeunes du mouvement des Focolari. Je me sens habitĆ©e par le dĆ©sir de vivre l’Evangile, de voir JĆ©sus en chaque personne. Je me lance: une vraie rĆ©volution! Ma vie est bouleversĆ©eĀ Ā». ā€œEntre temps Fiorella m’a demandĆ© de l’accompagner Ć  des rencontres de familles. J’ai Ć©tĆ© conquis par leur style de vieĀ : elles voulaient vivre le Ā«commandement nouveauĀ Ā» de JĆ©sus, l’amour rĆ©ciproque. J’ai Ć©tĆ© frappĆ© par la faƧon dont un couple s’aimait: profitant de l’absence de Fiorella, je suis allĆ© le voir et nous avons parlĆ© de la vie de famille, de la relation au sein du couple, de la foi… je sentais que j’avais fait l’expĆ©rience d’une rĆ©alitĆ© plus grande Ā que l’amour, pourtant dĆ©jĆ  trĆØs beau, que je vivais avec FiorellaĀ : moi aussi j’avais rencontrĆ© DieuĀ Ā». ā€œLors d’un congrĆØs ā€œFamilles Nouvellesā€, nousĀ  Ć©coutons le tĆ©moignage de familles qui, ayant mis Dieu Ć  la premiĆØre place, partentĀ  avec leurs enfants porter le message de l’Evangile Ć  travers leĀ  monde. Nous sommes frappĆ©s et attirĆ©s par cette expĆ©rience. Nous Ć©crivons Ć  Chiara Lubich Ā que nous aussi nous sommes disposĆ©s Ć  tout quitter pour aller lĆ  où Dieu veut. Quelque temps aprĆØs, la possibilitĆ© de partir se prĆ©sente Ć  nous de faƧon inattendue. J’ai un moment de peur, je prends soudain conscience de tout ce que je dois laisser, puis mon regard croise celui duĀ  Christ en croix et je comprends qu’en Lui j’ai la clĆ© pour affronter toutes les situations. Chiara nous donne un conseilĀ : « Vous ne devez rien faire de particulier, il suffit que vous gardiez entre vous la prĆ©sence de JĆ©susĀ Ā» Et pour cela, nous devons faire grandir chaque jour notre amour rĆ©ciproque, ce qui nous conduit Ć  Ā nous voir chaque jour Ā nouveaux, Ć  nous pardonner l’un l’autre et Ć  chercher Ć  ne jamais aller nous coucher sans avoir fait la paixĀ Ā».
20141105-02

Au Honduras

Ā Ā«Nous avons donc passĆ© huit ans au Honduras, en vivant Ā toutes sortes de situations, au sein d’une culture trĆØs diffĆ©rente de la nĆ“tre. Des jeunes sont venus rejoindre la petite communautĆ© que nous avons trouvĆ©e et cela grĆ¢ce Ć  nos enfants qui ont su crĆ©er des liens tout simples en se mĆŖlant sans problĆØmes Ć  leurs camarades, qu’ils soient riches ou pauvresĀ : ils jouaient auĀ  milieu des baraques et se faisaient des amis. Nous avons vĆ©cu une forte expĆ©rience d’inculturation et appris, non sans difficultĆ© parfois, Ć  partager la vie des personnes, leurs souffrances et leurs joies, et nous avons trouvĆ© de trĆØs bons amis, un peuple gĆ©nĆ©reux…dont nous avons Ć©normĆ©ment reƧuĀ Ā». 20141105-03ā€œDes enfants pauvres frappaient continuellement Ć  notre porte en demandant un peu de nourriture. Un jour j’étais fatiguĆ©e et j’ai dit Ć  l’un d’eux « Non, pas aujourd’huiĀ !Ā Ā» Notre fils Ć©tait tout prĆØs et m’a dit: «  Mais maman, il y a JĆ©sus en luiĀ Ā». Nous faisions de nombreux voyages pour rencontrer les communautĆ©s Ć©loignĆ©es et en voiture nous pouvions Ć©changer entre parents et enfants, nous dire ce que nous dĆ©sirions pour faire grandir l’amour entre nous. Notre Ć©vĆŖque aussi, le cardinal Maradiaga nous a soutenus, encouragĆ©s. Il avait une grande estime de Chiara et une relation profonde avec notre famille. Il nous a souvent invitĆ©s Ć  travailler avec d’autres mouvements et associations, en cherchant Ć  apporter entre tous le charisme de l’unité ». 20141105-04ā€œLa providence nous a toujours accompagnĆ©s. A notre arrivĆ©e, une maison et une voiture utilitaire ont Ć©tĆ© mises Ć  notre disposition pour un an. Un jour une somme d’argent nous est arrivĆ©e de la part de mes anciens collĆØgues de travail italiens pour payer nos billets d’avion, en vue d’un voyage que nous devions faire. PĆ©riodiquement nous manquions de denrĆ©es alimentaires de base comme le sucre, le lait etc.…Et trĆØs souvent quelqu’un arrivait avec du lait ou du sucre juste au moment où nous en avions besoin. AprĆØs avoir cherchĆ© du travail pendant quelque temps, j’ai trouvĆ© un excellent emploi auprĆØs d’une entreprise italienne. Par ailleurs un monsieur nous a fait cadeau d’une maison et sont arrivĆ©s des fonds pour la restructurer et l’agrandir d’une salle de 180 places pour les rencontres de communautĆ©. Nous avons vraiment expĆ©rimentĆ© Ć  quel point sont vraies les paroles de l’EvangileĀ Ā». ā€œAu bout de huit ans nous avons quittĆ© l’AmĆ©rique Centrale pour permettre Ć  nos enfants de poursuivre leurs Ć©tudes. Ce fut une vraie sĆ©paration qui nous a coĆ»tĆ© parce qu’en partant de l’Italie nous avions laissĆ© nos « champsĀ Ā», tandis qu’en laissant le Honduras nous avons dĆ» surtout nous dĆ©tacher de personnes avec lesquelles nous avions Ć©tabli des liens de rĆ©ciprocitĆ© extraordinaires. Andrea et moi avons expĆ©rimentĆ© que notre amour durerait toujours, non seulement ici-bas, mais aussi toute l’éternité ».