Aoƻt 4, 2014 | Focolare Worldwide
Le pain de papa
AprĆØs māĆŖtre sĆ©parĆ©e de mon mari, je nāavais plus du tout confiance en moi et je me sentais trĆØs coupable. Jāavais perdu tout point de repĆØre. Ensuite, avec lāaide de ma famille et de mes amis, jāai retrouvĆ© un peu de force pour vivre. Jāai appris Ć me dĆ©tacher de mes idĆ©es, Ć respecter mon mari dans ses choix de vie, Ć ne pas le juger. Cela nāa pas Ć©tĆ© si simple, au contraire⦠En outre, les progrĆØs ne sont pas faits une fois pour toute, il faut recommencer chaque jour. Mais jāai pu faire, dans la paix, quelques choix douloureux: par exemple, rester dans la maison qui me rappelait ma vie de couple. En parlant avec mes trois enfants plus Ć¢gĆ©s, jāai compris que cāĆ©tait mieux ainsi pour leur donner la possibilitĆ© de continuer Ć vivre dans leur environnement. Le jour de la confirmation de GaĆ«l, mon fils cadet, mon mari est aussi venu et sāest mis Ć faire du pain. Jāai essayĆ© que tout le monde se sente chez soi: le pardon a eu le dessus. CāĆ©tait une merveilleuse journĆ©e qui a atteint son point culminant lorsque nous avons partagĆ© le pain fait par papa. B.G. ā Ćle Maurice
La guitare Judy et Tom: un couple qui vivait au bord du gouffre, entre drogue et alcool. TouchĆ©e par notre amitiĆ©, Judy a dĆ©cidĆ© dāarrĆŖter la drogue, alors que Tom continuait Ć ĆŖtre hostile envers nous. Un soir où nous sommes allĆ©s chez eux, voyant une guitare dans un coin, jāai demandĆ© Ć Tom de me jouer quelque chose. Il lāa fait et, petit Ć petit, il a commencĆ© Ć sāouvrir: le premier pas vers la grande dĆ©cision de retourner travailler et dāarrĆŖter la drogue. Avec dāautres amis, nous lāavons aidĆ© par tous les moyens. Pour le dixiĆØme anniversaire de leur mariage, Judy a exprimĆ© le dĆ©sir de renouveler leurs promesses de mariage, “maintenant que Dieu est entrĆ© dans notre vie”. Pour eux, nous avons organisĆ© une grande fĆŖte. G.L.O. ā USA Un pacte Jāavais de gros problĆØmes de relation avec mon pĆØre, si bien que je pensais partir de la maison, malgrĆ© mes 16 ans. AprĆØs en avoir parlĆ© avec les amis de la paroisse, jāai mieux compris que je devais plus aimer mon pĆØre, sans rien nāattendre de lui. Quelques jours aprĆØs cette dĆ©cision, je suis restĆ© Ć la maison pour travailler avec lui. Des heures de silence. Ć la fin du travail, il māa fait une confidence: il avait remarquĆ© que, depuis un certain temps, je me comportais avec lui de faƧon diffĆ©rente que mes frĆØres. “Je comprends que tu aurais aimĆ© un pĆØre tendre, mais je te demande de māaccepter comme je suis.” Pour moi, cāĆ©tait comme si nous avions fait un pacte. M.T. ā Belgique Source: LāĆvangile du jour (SupplĆ©ment au n°1/2014 de la revue CittĆ Nuova) Ā
Aoƻt 2, 2014 | Focolare Worldwide
Ā«Les jeunes sont en gĆ©nĆ©ral, Ć notre Ć©poque, Ć la pointe de lāavenir. DāaprĆØs les questions et les dĆ©sirs souvent impĆ©tueux des jeunes, dāaprĆØs leurs opinions et leurs exigences souvent impatientes et excessives, on peut apprendre quelque chose de ce qui se passe dans la conscience des hommes dāune Ć©poque dĆ©terminĆ©e. Ceux qui ont des contacts avec les jeunes, se trouvent face Ć deux tendances qui semblent contradictoiresĀ : dāun cĆ“tĆ© les jeunes veulent lāĆ©galitĆ©, la spontanĆ©itĆ©, que lāon soit proches les uns des autresĀ ; celui qui est loin dāeux ou trop au-dessus dāeux nāest ni acceptĆ© ni compris. Ils dĆ©sirent que quiconque veut leur dire quelque chose ne soit pas trop diffĆ©rent dāeux, mais connaisse en mĆŖme temps leur situation de lāintĆ©rieurĀ ; ils veulent, en somme, quāil ne se sente pas supĆ©rieur aux autres, et quāil ne fasse pas tomber les rĆ©ponses dāen haut. En mĆŖme temps, cependant ā cāest lāautre tendance ā on dĆ©couvre en eux une grande faim dāoriginalitĆ©, lāexigence dāavoir un modĆØle devant eux, de suivre un IdĆ©al de vie convaincant. Les jeunes veulent puiser leur vie Ć une profondeur quāeux-mĆŖmes ne sont pas en mesure dāatteindre, Ć une source de laquelle ils se sentent coupĆ©s. Ils cherchent quelquāun qui leur soit trĆØs proche et qui, en mĆŖme temps, āvienne de la terre des sources lointainesā, pour leur en faire boire lāeau. Ils cherchent quelquāun qui soit Ć©gal Ć eux, et en mĆŖme temps tout Ć fait diffĆ©rent. Ils cherchent quelquāun qui soit petit et qui, en mĆŖme temps, apporte une grandeur sans laquelle la vie est monotone, frivole et vide. Dans un sens plus ample que le sens spĆ©cifiquement religieux et chrĆ©tien nous pouvons direĀ : les jeunes, ou mieux lāhumanitĆ© dāaujourdāhui, est attirĆ©e en mĆŖme temps par lāengagement pratique et la mystique, la proximitĆ© du rapport et lāautoritĆ©, la fraternitĆ© et le mandat (lāinvestiture). Nāest-ce pas peut-ĆŖtre une nostalgie de JĆ©sus-ChristĀ ? Une nostalgie du Fils de Dieu qui vient Ć notre rencontre comme fils de MarieĀ ? du Messie qui appartient Ć la famille du charpentierĀ ? Oui. Et cette nostalgie de JĆ©sus-Christ est, en mĆŖme temps, Ć©galement nostalgie du prĆŖtreĀ : de ce prĆŖtre qui rend crĆ©dible son message par sa vie personnelle, et le tĆ©moigne par son expĆ©rience propre, tout en ayant reƧu une investiture de JĆ©sus-Christ lui-mĆŖme. Le prĆŖtre est un homme comme les autres hommesĀ ; il ne sāĆ©lĆØve pas au-dessus dāeux comme quelquāun qui est plus haut et meilleurĀ ; mais il est Ć©galement vrai que JĆ©sus-Christ de son cĆ“tĆ©, sāest gravĆ© en lui, lāa pris et lāa envoyĆ© pour quāil sāapproche des hommes, Lui rende tĆ©moignage et transmette son Message et sa Vie. Il y a quelque chose de diffĆ©rent dans le prĆŖtre, mais cette diffĆ©rence ne peut se justifier quāĆ cause de JĆ©sus-Christ et par Lui. Il faut donc du courageĀ : courage de se distinguer et courage dāĆŖtre proches des hommesĀ ; courage de vivre dans la contemplation et courage de servir avec simplicitĆ© et humilité ; courage de gravir le mont Thabor et courage de laver les pieds du prochain. Telle est la physionomie du prĆŖtre aujourdāhui. Et cette physionomie correspond aux dĆ©sirs de notre temps, Ć la nostalgie de ce JĆ©sus-Christ qui vient du PĆØre qui est aux Cieux et qui, en mĆŖme temps, vit la vie de chaque jour des gens simples. Vivre le Christ, vivre sa mission, vivre son autoritĆ©, en ayant comme arriĆØre-fond Marie, la servante du Seigneur. VoilĆ ce que signifie ĆŖtre prĆŖtre aujourdāhui [ā¦]Ā». (Ć suivre) Klaus Hemmerle ā Le prĆŖtre aujourdāhui/1
Aoƻt 1, 2014 | Focolare Worldwide, Senza categoria
Cette annĆ©e, la SpĆ©cialisation qui a prĆ©sentĆ© le plus de thĆØses les 3 et 4 juillet Ć lāInstitut universitaire Sophia (IUS) a Ć©tĆ© celle dāĆtudes politiques: Ramy Boulos de lāĆgypte, avec la thĆØse “Monitoring and Evaluation Systems: Rethinking, Recovering and Reconciling of Current Practices” (sur les systĆØmes dāĆ©valuation des politiques pour le dĆ©veloppement); Vanessa Breidy du Liban, avec “Pluralisme et Conflits Culturels Au Liban. Entre Communitarisme Et Consociativisme Perspectives Pour le Futur”, (sur les perspectives de rĆ©forme institutionnelle dans le pays); Melchior Nsavyimana du Burundi, avec “Le Soudan du Sud et la CommunautĆ© Est-Africaine” (sur le processus dāintĆ©gration qui concerne le Soudan du Sud en Afrique de lāEst); Vilmar Dal Bò Maccari du BrĆ©sil, avec “O Conceito de social segundo o paradigma fraterno a partir do pensamento de Giuseppe Maria ZanghƬā (sur le social et la fraternitĆ©, avec une rĆ©fĆ©rence particuliĆØre Ć la pensĆ©e de G. ZanghƬ). Nous avons posĆ© trois questions Ć Vanessa Breidy, Libanaise, dĆ©jĆ diplĆ“mĆ©e en Droit, qui a obtenu la SpĆ©cialisation avec une Ć©tude particuliĆØrement dāactualitĆ©, centrĆ©e sur les conflits culturels et institutionnels au Liban, entre communitarisme et consociativisme: Choisir le thĆØme de la thĆØse est toujours difficile. Quel parcours as-tu suivi? “Il y avait une grande question que je me posais depuis longtemps: quāest-ce qui dĆ©finit lāidentitĆ© dāun peuple? Pourquoi lāidentitĆ© apparaĆ®t toujours comme un facteur de conflit irrĆ©mĆ©diable? Quelle relation y a-t-il entre identitĆ© et dĆ©mocratie? Le Moyen-Orient est encore au centre dāune phase trĆØs critique qui dĆ©terminera longtemps sa physionomie. Seulement trois ans auparavant, on parlait dāun “printemps arabe”, alors que, maintenant, on est beaucoup plus prudents dans lāutilisation de ce terme: la limite entre “printemps arabe” et “guerres des pays arabes”, en effet, nāest pas claire, surtout avec le retour de certains rĆ©gimes militaires non dĆ©mocratiques. Oppression prolongĆ©e des minoritĆ©s, persĆ©cution de ceux qui ont une pensĆ©e diffĆ©rente, rigiditĆ© et intĆ©gralisme, des faits qui enfoncent leurs racines dans lāhistoire⦠ce qui Ć©merge dāun ensemble de facteurs confus et en mĆŖme temps dramatique, il me semble quāil sāagit surtout dāune douloureuse incapacitĆ© de comprendre les diversitĆ©s culturelles, ethniques, politiques, religieuses, au sein des diffĆ©rents pays. La thĆ©orie de la dĆ©mocratie est aux prises avec ces questions irrĆ©solues et je pense que nous devons reconnaĆ®tre quāil y a un chemin encore long Ć parcourir.” Quel est le message qui vient de ton pays, le Liban? “Cāest Jean-PaulĀ II qui a parlĆ© du Liban comme dāun “pays-message”. Pourtant, les Libanais nāont jusquāĆ maintenant pas rĆ©ussi Ć assurer une coexistence harmonieuse aux ethnies, aux expressions religieuses, aux diffĆ©rents visages de notre peuple. La recherche continue, entre dĆ©fis et dĆ©ceptions. La dĆ©mocratie du Liban a quelques spĆ©cificitĆ©s intĆ©ressantes, qui ne sont pas sous-Ć©valuĆ©es; mais une analyse critique doit nous permettre dāidentifier aussi ce qui manque, pour faire ressortir les valeurs sur lesquelles Ć©difier notre modĆØle de cohabitation. Comment recommencer? La vision haute de la politique que jāai approfondie Ć lāIUS māa beaucoup apportĆ©. Jāai compris quāil faut toujours choisir le dialogue, en acceptant aussi nos craintes et nos ambitions, mais en visant la vĆ©ritĆ©. Chacun de nous, dans son identitĆ© profonde, est constituĆ© de lāAutre: des identitĆ©s dāautrui. En politique, le dialogue devient un vĆ©ritable art Ć apprendre. Dans cette perspective, jāai mis lāaccent sur la question de Bien plus que sur celle de Justice, une question qui semble faire son chemin avec force dans tout le Moyen-Orient: pourquoi ne pas suivre cette trace, aprĆØs que, trop longtemps, la question sur ce qui est juste sāest dĆ©montrĆ©e stĆ©rile? Je suis convaincue que, pour cette route, les Libanais aussi retrouveront la signification et la fĆ©conditĆ© du “message”: la coexistence de cultures et religieuses diffĆ©rentes, mais surtout la rencontre et le dialogue entre celles-ci, pour un nouvel Ć©panouissement, pas uniquement au service du Moyen-Orient.
Juil 31, 2014 | Focolare Worldwide
JĆ©rusalem, 30 juillet 2014 ā La situation Ć Gaza se dĆ©tĆ©riore de faƧon dramatique. AprĆØs laĀ destruction totale de la centrale Ć©lectrique, qui ne fonctionnait dĆ©jĆ plus que partiellement, les habitants nāont plus dāĆ©lectricitĆ©. Hier, G., une femme chrĆ©tienne, nous a dit que lāeau commenƧait Ć manquer. Elle nous a appelĆ©s il y a deux heures en nous disant que dāici peu, il nāy aurait plus de ligne tĆ©lĆ©phonique et elle voulait nous assurer quāils sont tous encore en vie. Trois familles dont les maisons sont dĆ©truites ou trop dangereuses se sont rĆ©fugiĆ©es chez elle. Elles ont dit que lāamour entre elles les unit fortement et quāelles souhaitent rester ensemble, mĆŖme si elles devaient mourir. La maison de H., gravement endommagĆ©e la semaine derniĆØre, a Ć©tĆ© complĆØtement dĆ©truite cette nuit par quatre missiles. Ils remercient Dieu dāavoir la vie sauve parce quāils Ć©taient encore dans lāescalier quand est arrivĆ© le premier missile. Dans leur dernier coup de tĆ©lĆ©phone ils nous ont demandé : « Priez pour nous. Beaucoup, beaucoupĀ !Ā Ā».
Lāappartement de N. a Ć©tĆ© bombardĆ© il y a cinq jours. Ils vivent dans lāescalier, qui leur semble lāendroit le plus protĆ©gĆ©. Ils voudraient rĆ©parer le gĆ©nĆ©rateur pour avoir au moins quelques heures dāĆ©lectricitĆ©, mais ils nāy arrivent pas. N. nous a dit quāelle a lāimpression de vivre dans un tremblement de terre continu et elle en souffre beaucoup, mais au moment où nous nous parlions au tĆ©lĆ©phone, elle Ć©tait contente parce quāĆ partir de 15 heures, ils avaient dĆ©clarĆ© quatre heures de cessez-le-feu. A Gaza, une cinquantaine de personnes vivent la spiritualitĆ© de lāunitĆ©. Toutes comptent sur les priĆØres de la famille des Focolari dans le monde. Ici, Ć JĆ©rusalem, nous sommes allĆ©s voir une quinzaine de blessĆ©s de Gaza qui ont Ć©tĆ© transfĆ©rĆ©s dans un hĆ“pital de la ville. Nous avons fait la connaissanceĀ dāune fillette de 4 ans qui a perdu toute sa famille, de Yazan, 5 ans, Abdul Karim, 13 ans, Musleh, 20 ansĀ : lāun a perdu un rein, un autre a Ć©tĆ© amputĆ© dāune jambe et dāun bras⦠Nous avions envie de nous mettre Ć genoux devant chacun et de demander pardon. Continuons Ć prier pour que tombent la haine, la mĆ©fiance, la peur et que revienne la paix. Corres Kwak et Claudio Maina, mouvement des Focolari en Terre Sainte.
Juil 31, 2014 | Focolare Worldwide
Ā “Toujours en haut” et “toujours en avant”, avec le pouce et lāindex. Cāest le dernier geste de Roberto, presque le symbole de lāaventure, la derniĆØre de sa vie sur cette terre, avant de glisser doucement, jeudi 24 juillet, dans les bras du PĆØre. Mardi 6 mai. Roberto et sa femme Federica ont dĆ©jĆ achetĆ© les billets pour un voyage Ć Paris. Ils se rendent cependant aux urgences, aprĆØs lāaggravation de symptĆ“mes douloureux. Rien ne laisse prĆ©sager quelque chose dāaussi grave. Malheureusement, samedi 20 mai, le rĆ©sultat du scanner montre une maladie sans aucun espoir de guĆ©rison.Ā Roberto, depuis quelque temps, partage avec les volontaires du Mouvement des Focolari, des personnes qui choisissent librement Dieu et sāengagent Ć vivre lāĆvangile dans le social, une expĆ©rience de foi, dāunitĆ© et dāamour rĆ©ciproque. LāidĆ©al de lāunitĆ© a grandement mis en lumiĆØre ce quāil Ć©tait dĆ©jĆ : un homme libre dāaimer, mĆ©ticuleux, crĆ©atif, gĆ©nĆ©reux. Peppe, son ami et volontaire lui aussi, est avec eux ce jour-lĆ . MĆ©decin, il a en premier le rapport entre ses mains. Il y a deux faƧons de jouer cette partition: ĆŖtre dĆ©sespĆ©rĆ© ou rĆ©ussir Ć la lire comme un signe de lāAmour du PĆØre. Il dit Ć Roberto, en rappelant ce que Chiara Lubich racontait de sainte ThĆ©rĆØse ā que lorsquāelle crachait du sang, elle ne disait pas que cāĆ©tait la tuberculose, mais que lāĆpoux Ć©tait arrivĆ©: “VoilĆ Robi, JĆ©sus arrive! La partie entre toi et Lui seuls commence!” Roberto sait bien ce que provoque la maladie, et celle-lĆ en particulier. Il connaĆ®t la souffrance, lāĆ©puisement, pour lāavoir vĆ©cu en famille. De retour Ć la maison, conscient de la situation, Roberto vit un moment de rĆ©bellion. Mais il ne dure que quelques minutes. Federica le trouve serein, radieux. Il lui dit: “Tu sais, je suis prĆŖt”. MĆŖme dans la souffrance, lāadhĆ©sion inconditionnĆ©e aux plans de Dieu, parfois mystĆ©rieux, gĆ©nĆØre dans leur maison une rĆ©alitĆ© profonde, mĆŖme joyeuse. On y va avec lāintention de consoler, on en sort consolĆ©s. Tout est Ć lāenvers. Les plans humainement “partis en fumĆ©e”, et, parmi ceux-ci, le projet dāaccueillir deux petits frĆØres, se transforment en encens, priĆØre, offrande. Durant la premiĆØre sĆ©ance de chimiothĆ©rapie, pour donner du courage Ć Roberto, Federica crĆ©e un groupe sur Whatsapp, et ensuite sur Facebook naĆ®t “cĆ¢lin planĆ©taire“, une famille de personnes qui, saisissant lāoccasion de soutenir et dāencourager Roberto, partage aussi petites et grandes anecdotes de la vie quotidienne. Du BrĆ©sil Ć lāAfrique, en passant par la SuĆØde⦠Ce sont les amis rencontrĆ©s durant les nombreux voyages que Roberto et Federica, sac au dos, avaient accompli pour rassasier une soif de connaissance, avec un esprit de fraternitĆ© vraie. “Merci! Je suis tellement aimĆ© par Dieu, par vous et par beaucoup d’autres personnes! Je nāimaginais pas que cette explosion dāunitĆ© puisse exister!”, sāexclame un jour Roberto. Durant les derniĆØres semaines, commence lāĆ©tape la plus pĆ©nible, comme en montagne. Ses yeux sont comme des coins de ciel, qui rĆ©vĆØlent lāenchantement et lāabandon aux plans de Dieu. Roberto respire la santĆ©, bien sĆ»r pas celle du corps, qui se transforme, mais celle de lāesprit, qui s’Ć©lĆØve. Il y a une grande fatigue, une souffrance aussi trĆØs aiguĆ«, mais jamais lāobscuritĆ©. La soirĆ©e du mercredi, Robi dit Ć Federica: “Sois sereine, parce que je suis serein“. Un tĆ©moignage aux funĆ©railles: “Une extraordinaire normalitĆ© enveloppe ses derniĆØres heures. Autour de son lit, avec Federica, nous prions, chantons, Ć©coutons le groupe Nomadi, nous mangeons aussi un plat de pĆ¢tes. Les Juniors pour un Monde Uni, pour lesquels Roberto a une affection particuliĆØre, arrivent. Ils lui apportent leur merci. Alors que sa respiration ralentit, malgrĆ© la douleur profonde de la sĆ©paration, nous nous rendons compte que son Ć¢me prend son envol, et nous voyons de nos yeux que la mort est seulement un passage de la vie ici bas Ć la Vie qui ne finit plus. Vivre “toujours en avant et toujours en haut” est maintenant la maniĆØre de lui dire notre merci.” Ā
Juil 30, 2014 | Focolare Worldwide
Angiolino le ādĆ©centrĆ©āĀ : cāest vraiment le mot qui le dĆ©finirait le mieux. Quelquāun qui trouve son centre non plus en lui-mĆŖme, mais dans lāautre. āVivre dĆ©centrĆ©ā est devenu, pour Angiolino Lucchetti, le ressort de sa vie. 75 annĆ©es passĆ©es en diffĆ©rents endroits dāItalie, puis en Belgique et en Argentine et maintenant, depuis quelques annĆ©es, Ć Rome. « Au dĆ©but, ici Ć Rome, jāĆ©tais un peu mal Ć lāaiseĀ ; je ne connaissais pas grand monde et, en mĆŖme temps, jāavais envie de faire quelque chose pour les autres, car je les voyais souvent fatiguĆ©s, stressĆ©s, mĆ©contents, absorbĆ©s dans leurs problĆØmes. Alors, tout simplement jāai commencĆ© Ć faire connaissance avec ceux que je rencontrais, en commenƧant par les commerƧants, le fleuriste, le garƧon de cafĆ©, le marchand de journaux… Mais surtout avec beaucoup de pauvres, qui font la manche. Souvent, quand je vais Ć lāĆ©glise, je les vois venir Ć ma rencontreĀ ; ils sont parfois quatre ou cinq. Il y en a qui me demandent quelques piĆØces, un autre un pantalon ou des vĆŖtements. Mais mĆŖme quand je nāai rien Ć leur donner, je reste parler avec eux et ils se sentent Ć©coutĆ©s. De temps en temps, je passe dire bonjour Ć un Roumain qui sāest retrouvĆ© avec une jambe raide Ć la suite dāun accident. Il est mariĆ©, il a une fille, et il me considĆØre comme son papa. Lāun dāentre eux māinforme quāil nāa pas pris de petit dĆ©jeunerĀ ? Alors je lāinvite au bar, ou bien je vais faire quelques courses pour lui. Hasamed, du Bangladesh, fait vivre sa famille en lavant les vitres des voitures. Quand il insiste pour māoffrir un cappuccino, je le laisse payer, par respect pour sa dignitĆ©. Sāils ont des besoins qui sont au-dessus de mes moyens, je prie le PĆØre Ćternel et, trĆØs souvent, la rĆ©ponse arrive. Un jour, je ne savais plus quoi faire pour aider une Roumaine qui Ć©tait trĆØs dĆ©munieĀ ; alors, je lui ai donnĆ© ma chaĆ®ne en or. Parfois, je māassieds avec eux, sans faire attention aux gens qui me regardent (il y a longtemps que jāai perdu tout respect humain), et jāĆ©coute tout ce quāils me racontent… Je ne rĆ©sous pas leurs problĆØmes, mais au moins, ils sentent quāils ont quelquāun qui les aime. Ma faƧon de faire nāest pas toujours vue dāun bon Åil. Une fois, quelquāun māa mĆŖme menacé : « Vous ĆŖtes trop gentil avec ces gens-lĆ , et aprĆØs ils en profitent et ils viennent voler. Si vous continuez, je vous dĆ©nonce Ć la policeĀ !Ā Ā» Quant Ć moi, je continue quand mĆŖme, sĆ»r que lāexemple entraĆ®ne. Comme cette fois-lĆ Ā : il pleuvait et, en sortant des MusĆ©es du Vatican, je vois arriver un vieux clochard, tout trempĆ© par la pluie, qui ne tenait pas trĆØs bien sur ses jambes et avait une chaussure toute trouĆ©e. Il puait le vin et il tombait bienĀ ! Je venais en effet de toucher un peu plus pour ma retraite. āViens, je tāachĆØte une paire de chaussuresā. Au moment où jāentrais dans le magasin, un monsieur me ditĀ : « Je participe moi aussi, je donne dix euros.Ā Ā» Je me dĆ©couvre aussi un certain talent pour faire le clown, en me servant dāun mĆØtre pliable en bois. Lāargent que je reƧois pour les mini spectacles que je donne Ć mes amis, je māen sers pour des sĆ©minaristes immigrĆ©s, qui manquent dāargent parce que les Ć©vĆŖques qui les aidait est dĆ©cĆ©dĆ©, ou dāautres, au Congo, qui autrement nāauraient pas de quoi poursuivre leurs Ć©tudes. Jāai pu aussi aider un couple qui ne savait pas comment payer une cĆ©sarienne et Ć qui jāai pu envoyer un peu dāargentĀ : ils ont eu une belle petite fille. Quand lāoccasion se prĆ©sente, je parle de mes frĆØres aux gens autour de moi, et cāest dĆ©jĆ la deuxiĆØme fois que mon coiffeur, au lieu de se faire payer, me ditĀ : « Lāargent que tu aurais dĆ» me donner, envoie-le au Congo.Ā Ā» Vivre de cette faƧon, cāest un vrai investissement. Par exemple il y a des fois où je me replie sur moi-mĆŖme, parce que jāai un problĆØme qui māalourdit le cÅurĀ ; mais il me suffit de regarder un de mes amis pauvres pour que je me diseĀ : courage, Angiolino, allez, sors de ta coquille, fais-lui un sourire… Alors, jāoublie tous mes soucis, et je redeviens libre et content. SourceĀ : CittĆ Nuova en ligne Ā
Juil 29, 2014 | Focolare Worldwide, Senza categoria
Un Ć©vĆ©nement unique en son genre, qui marque une nouveautĆ© pour les nouvelles volĆ©es de diplĆ“mĆ©s en Ćconomie en Italie et en Europe: Ć lāUniversitĆ© LUMSA de Rome, une cinquantaine de jeunes prononcent et signent, les 21 et 22 juillet derniers, un code Ć©thique important. Ils deviennent ainsi les premiers diplĆ“mĆ©s en Ćconomie Ć entrer dans le monde du travail et des professions en ayant solennellement signĆ© leur serment Ć©thique: la “Promesse Genovesi”. Lāinitiative prend le nom du premier professeur dāĆconomie de lāhistoire, Antonio Genovesi, qui, en 1754 dĆ©jĆ , Ć©tait le porte-parole, Ć Naples, de valeurs comme confiance, bonheur public et assistance mutuelle. “Cāest un petit parchemin ā explique le professeur Luigino Bruni, instigateur de lāinitiative et professeur dāĆ©conomie au DĆ©partement de Sciences Ć©conomiques de la LUMSA ā mais il aura sa force aussi dans la dimension symbolique et ārituelleā qui lāaccompagne. Lire et signer publiquement la Promesse Genovesi, dans un moment aussi significatif que celui de la remise des diplĆ“mes ā qui sāest produit dans cette universitĆ© et se produira, dĆ©sormais, Ć chaque prochaine remise des diplĆ“mes ā nāest pas, pour les Ć©tudiants, rhĆ©torique ou folklorique, mais un engagement Ć©thique.”
La Promesse reprĆ©sente un dĆ©fi majeur Ć lāĆ©poque de la crise et de la prĆ©caritĆ© existentielle et des valeurs. “Cette Ć©conomie tue”, affirme le Pape FranƧois dans lāEvangelii gaudium. Le professeur Luigino Bruni ajoute: “Aujourdāhui, on meurt non seulement pour des motifs liĆ©s Ć la mĆ©decine, mais aussi ā et nous le voyons de maniĆØre dramatique, par nĆ©gligences ou erreurs commises par des Ć©conomistes, financiers, directeurs ā suite Ć des dĆ©cisions et des conduites non Ć©thiques de banques et dāentreprises. Cāest pourquoi, lāengagement Ć©thique dāun diplĆ“mĆ© en Ć©conomie, le serment de sāen tenir Ć des valeurs et comportements dĆ©terminĆ©s, nāest pas moins important que ce qui est demandĆ© dans dāautres professions Ć©thiquement sensibles, et peut contribuer Ć amorcer un processus vertueux de changement de lāaction Ć©conomique et sociale.” Un passage important pour la formation supĆ©rieure europĆ©enne, parce quāaujourdāhui ā comme le soutient le Recteur de la LUMSA, le professeur Giuseppe Dalla Torre ā “il faut faire attention Ć lāĆ©conomie civile, Ć son profil Ć©thique et au dĆ©passement de la conception individualiste qui la caractĆ©rise maintenant”. Voici le texte de la Promesse Genovesi: “En recevant aujourdāhui ce diplĆ“me en Ćconomie, je promets que je māengagerai Ć : 1) Regarder le marchĆ© comme un ensemble dāopportunitĆ©s dāavantage mutuel sans discriminations de langue, sexe, croyance, couleur de peau, et non comme une lutte, ni une compĆ©tition où quelquāun gagne aux dĆ©pens des autres; 2) Ne jamais traiter les employĆ©s seulement comme un coĆ»t, ni seulement comme un capital ou une ressource de lāentreprise; 3) ReconnaĆ®tre dans ma pratique professionnelle quāemployĆ©s, associĆ©s, collĆØgues, fournisseurs et clients sont avant tout des personnes et, avec cette dignitĆ©, je voudrai les respecter, les valoriser, les honorer; 4) Me comporter avec mes interlocuteurs avec bienveillance, confiance, exactitude, justice, magnanimitĆ©, moralitĆ© et respect de chaque personne, convaincu/e que lāĆ©thique de la personne soit encore le meilleur chemin pour une Ć©conomie saine et durable; 5) Vivre mon travail comme lieu de rĆ©alisation personnelle et comme contribution au Bien commun”.
Juil 29, 2014 | Non classifiƩ(e), Parole di vie
Pourquoi les familles se dĆ©font-ellesĀ ? Souvent parce que nous ne savons pas nous pardonner. De vieilles haines entretiennent des divisions entre les membres dāune mĆŖme famille, entre groupes sociaux et entre peuples. Certains mĆŖme enseignent Ć ne pas oublier les torts subis, Ć nourrir des sentiments de vengeance⦠Une rancÅur sourde empoisonne alors lāĆ¢me et ronge le cÅur. Le pardon serait-il un signe de faiblesse comme certains le pensentĀ ? Bien au contraire. Il est lāexpression dāun grand courage, dāun amour vrai, authentique car dĆ©sintĆ©ressĆ©. « Si vous aimez ceux qui vous aimentĀ Ā», dit JĆ©sus, « quelle rĆ©compense en aurez-vous ?Ā Ā» Tout le monde en fait autant. « Vous, aimez vos ennemisĀ Ā» [4]. Demandons donc Ć JĆ©sus – en l’apprenant de lui – un amour de pĆØre, un amour de mĆØre, un amour de misĆ©ricorde envers ceux que nous rencontrons au cours de la journĆ©e, surtout envers ceux qui sont dans lāerreur. Et Ć ceux qui sont appelĆ©s Ć vivre une spiritualitĆ© de communion, c’est-Ć -dire la spiritualitĆ© chrĆ©tienne, le Nouveau Testament demande encore plusĀ : « …si l’un a un grief contre l’autre, pardonnez-vous mutuellementĀ Ā» [5]. Lāamour rĆ©ciproque exige presque un pacte entre nousĀ : celui dāĆŖtre toujours prĆŖts Ć nous pardonner rĆ©ciproquement. Cāest la seule maniĆØre qui nous permet de contribuer Ć crĆ©er la fraternitĆ© universelle. « Pardonne Ć ton prochain lāinjustice commiseĀ ; alors, quand tu prieras, tes pĆ©chĆ©s seront remis.Ā Ā» Ces paroles nous invitent non seulement Ć pardonner, mais elles nous rappellent que pardonner est la condition nĆ©cessaire pour ĆŖtre nous-mĆŖmes pardonnĆ©s. Dieu nous Ć©coute et nous pardonne dans la mesure où nous savons pardonner. JĆ©sus lui-mĆŖme nous met en gardeĀ : Ā« …c’est de la faƧon dont vous jugez qu’on vous jugera, cāest la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vousĀ Ā» [6]. « Heureux les misĆ©ricordieux, il leur sera fait misĆ©ricordeĀ Ā» [7]. En effet, un cÅur endurci par la haine nāest mĆŖme plus capable de reconnaĆ®tre et dāaccueillir lāamour misĆ©ricordieux de Dieu. Comment vivre alors cette Parole de VieĀ ? Dāabord en pardonnant tout de suite Ć toute personne avec qui nous ne sommes pas encore rĆ©conciliĆ©s. Mais cela ne suffit pas. Il nous faudra encore fouiller dans les coins les plus cachĆ©s de notre cÅur pour Ć©liminer la simple indiffĆ©rence, le manque de bienveillance, la moindre attitude de supĆ©rioritĆ© ou de nĆ©gligence envers ceux que nous cĆ“toyons. Et puis allons plus loin encore, jusqu’Ć faire Åuvre de prĆ©vention. Chaque matin je vais regarder les autres dāun Åil nouveau, en famille, Ć lāĆ©cole, au travail, prĆŖt Ć aller au-delĆ de quelque chose qui ne me convient pas dans leur faƧon de faire, Ć ne pas juger, Ć leur faire confiance, Ć espĆ©rer, Ć croire sans cesse. Je vais approcher les autres avec une amnistie complĆØte dans le cÅur, avec un pardon universel. J’oublie leurs dĆ©fauts, je couvre tout avec lāamour. Au cours de la journĆ©e, j’essaierai de rĆ©parer un manque de charitĆ© de ma part, un mouvement d’impatience, en prĆ©sentant mes excuses ou en faisant un geste dāamitiĆ©. Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā J’essaierai de remplacer une attitude de rejet instinctif de lāautre par une attitude de plein accueil, de misĆ©ricorde sans limites, de pardon complet, de partage et dāattention Ć ce dont il a besoin. Alors quand je prierai le PĆØre, surtout quand je lui demanderai pardon de mes erreurs, je verrai ma demande exaucĆ©e. Je pourrai alors dire en toute confianceĀ : « Pardonne-nous nos torts envers toi, comme nous-mĆŖmes nous avons pardonnĆ© Ć ceux qui avaient des torts envers nous.Ā Ā»[8]
Chiara LUBICH
Fondatrice du mouvement des Focolari
(1920-2008)
  *Parole de Vie publiée en 2002.
[1]Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Cf. Psaumes 103, 8.
[2]Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Cf. Sagesse 11, 23.
[3]Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Cf. EsaĆÆe 38, 17.
[4]Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Cf. Matthieu 5, 46, 44.
[5]Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Cf. Colossiens 3, 13.
[6]Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Matthieu 7, 2.
[7]Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Matthieu 5, 7.
[8]Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Matthieu 6, 12.
Juil 26, 2014 | Focolare Worldwide
Ā«Si vous cherchez un sismographe qui puisse enregistrer les secousses de notre temps, connaĆ®tre les dĆ©veloppements positifs et nĆ©gatifs de la conscience de notre Ć©poque, les menaces qui pĆØsent sur elle et les nouvelles espĆ©rances, prenez lāimage du prĆŖtre. Il est, dāune certaine faƧon, le CÅur du Seigneur que Lui-mĆŖme a placĆ© au cÅur de lāhumanitĆ©, prĆ©cisĆ©ment avec cette immense vocationĀ : ĆŖtre entiĆØrement disponible pour Dieu et pour les hommes avec lesquels il est appelĆ© Ć se faire un et desquels il veut ĆŖtre proche. Mais tout en Ć©tant disponible, il est aussi trĆØs vulnĆ©rable. Celui qui aborde le thĆØmeĀ : āLe prĆŖtre aujourdāhuiā – problĆØme essentiel de nos jours pour la vie de lāĆglise -, se trouve en face dāune quantitĆ© incalculable de thĆ©ories, dāexpĆ©riences et de projets. Les documents du Concile Vatican II et le Synode des ĆvĆŖques de 1971, les discours et les lettres des derniers papes ā spĆ©cialementĀ de Jean-Paul II ā nousĀ offrent un appui et nous indiquent le chemin Ć suivre. Mais ils ne nous dispensent pas de nous efforcer de les traduire en vie, une vie qui soit comprĆ©hensible Ć tous et soit, par consĆ©quent, un tĆ©moignage lumineux pour les hommes, aussi bien Ć lāintĆ©rieur quāĆ lāextĆ©rieur de lāĆglise. Avec dans le cÅur les directives de lāĆglise, et en fixant mon regard sur les expĆ©riences et les problĆØmes des hommes, jāai cherchĆ© une image, une rĆ©ponse, une figure vivante qui puisse, peut-ĆŖtre, nous le mettre en lumiĆØre. Qui est le prĆŖtre aujourdāhuiĀ ? Quel visage nous montre-t-ilĀ ? Dans cette recherche jāai trouvĆ© un texte qui peut rĆ©pondre Ć cette question sur le prĆŖtre aujourdāhui, mĆŖme sāil ne parle pas du tout du prĆŖtre. Le voici. Voici lāattrait de notre Ć©poqueĀ : sāĆ©lever jusquāĆ la plus haute contemplation en restant au milieu du monde, homme parmi les hommes. MieuxĀ : se perdre dans la foule pour quāelle sāimprĆØgne de Dieu, comme sāimbibe le pain trempĆ© dans le vin. Mieux encoreĀ : associĆ©s aux projets de Dieu sur lāhumanitĆ©, tracer dans la foule des chemins de lumiĆØre, et partager avec chacun la honte, la faim, les coups, les joies brĆØves. Car ce qui attire, en notre temps comme en tout temps, est ce que lāon peut imaginer de plus humain et de plus divinĀ : JĆ©sus et Marie. Le Verbe de Dieu, fils dāun charpentier. Le trĆ“ne de la sagesse, mĆØre de famille.[i] Ce texte de Chiara Lubich me parle de lāaujourd’hui et met en lumiĆØre le prĆŖtre comme rĆ©ponse de Dieu Ć notre āĆ©poqueā. Ce texte me parle aussi de JĆ©sus-Christ, et me fait comprendre le prĆŖtre en partant du Christ. Il me parle aussi de 1āāĆŖtreā chrĆ©tien, et me rĆ©vĆØle lāexistence du prĆŖtre en partant de lāexistence du chrĆ©tien en gĆ©nĆ©ral. Ce texte me parle Ć©galement de lāĆglise, et māindique la place et la signification du prĆŖtre dans lāĆglise.Ā (Ć suivre)
[i] Chiara Lubich,
PensƩe et SpiritualitƩ, Nouvelle CitƩ, p. 231
Juil 25, 2014 | Focolare Worldwide, Senza categoria
La dĆ©tresse prĆ©vaut chez les habitants de Gaza. Lāunique aide: les paroles du Pape et le soutien des nombreuses priĆØres dans le monde. Voici le rĆ©cit dāune jeune femme du Mouvement des Focolari qui vit dans la Bande de Gaza et qui, pour des raisons de sĆ©curitĆ©, garde lāanonymat. “R. ā Il nāy a pas de cessez-le-feu, nous voyons seulement la mort, la destruction et les rĆ©fugiĆ©s sur les routes. Cāest une chose que lāon ne peut imaginer, on ne peut y croire. Ć cĆ“tĆ© de chez nous, il y a une Ć©cole de lāagence de lāONU pour les RĆ©fugiĆ©s, où environ 70 personnes vivent dans 50 m2, rĆ©fugiĆ©s sous les arbres. Comment faire pour trouver la paix dans cette situation? D. ā Comment votre vie a-t-elle changĆ© depuis quāa commencĆ© le conflit? R. ā SincĆØrement, nous sommes un peuple dĆ©jĆ mort. Avant et aprĆØs cette guerre, rien nāa changĆ©. Nous nāavons pas dāĆ©lectricitĆ©, pas dāeau, pas de travail. Les jeunes meurent psychologiquement: tu parles avec eux et tu as lāimpression de parler avec une personne de 70 ans sans attentes dans la vie et sans espĆ©rance. Lāunique ambition est dāavoir au moins lāĆ©lectricitĆ© deux heures par jour et trouver un peu de carburant. D. ā Tant le Hamas que les autoritĆ©s dāIsraĆ«l ont jusquāalors dĆ©clarĆ© quāils ne peuvent pas arrĆŖter, il faut finir ce qui a Ć©tĆ© commencĆ©. Vous aussi vous le pensez? R. ā Nous nāavons aucune attente. Tout ce que nous avons, cāest la priĆØre. Nous adresser Ć Dieu et nous confier Ć Lui, parce quāaucun gouvernement ne peut nous aider, ni arabe, ni Ć©tranger. LāONU non plus ne peut rien faire. D. ā Et comment cette situation peut-elle changer? R. ā Si les choses devaient changer, ce serait seulement parce que les personnes qui ont la responsabilitĆ© et le pouvoir sāarrĆŖtent devant Dieu. Seul Dieu peut faire la diffĆ©rence, peut changer les cÅurs pleins de haine, peut changer cette rĆ©alitĆ© de mort et de souffrance. D. ā Est-ce que la nouvelle des priĆØres et des appels du Pape en votre faveur vous parvient-elle? Cela vous aide? R. ā Nous avons reƧu tous les messages et les appels du Pape. Nous savons quāil est proche de nous et demande Ć Dieu de nous protĆ©ger avec lāintercession de Marie. Et, ensuite, toutes les communautĆ©s chrĆ©tiennes autour de nous nous appellent chaque jour pour que nous sachions que nous ne sommes pas seuls et nous soutiennent avec leurs priĆØres. Tout cela nous aide. D. ā Vous appartenez au Mouvement des Focolari et donc Ć la spiritualitĆ© de lāunitĆ© qui se construit avec lāamour rĆ©ciproque, comme le dit lāĆvangile. Comment faites-vous pour la mettre en pratique maintenant? R. ā Jāessaye chaque jour, matin et soir, de garder contact avec la famille et les amis, savoir comment ils vont. Beaucoup nāont plus de maison, dĆ©truite par les bombes. Nous accueillons deux familles rĆ©fugiĆ©es. Hier justement, en parlant avec elles, je disais: ne pensez pas Ć la maison, aux choses matĆ©rielles, lāimportant est que nous sommes vivants et ensemble. Lāimportant est que nous sommes lĆ les uns pour les autres. Ensuite, chaque jour, je loue Dieu pour la grĆ¢ce dāun nouveau jour Ć vivre. Cāest dĆ©jĆ beaucoup: nous existons encore et nous pouvons encore avancer. D. ā Si vous pouviez lancer un appel, que diriez-vous? R. ā Je voudrais māadresser au monde entier, au nom de mon peuple, afin quāil se tourne vers Dieu, et se rappelle quāĆ Gaza, chrĆ©tiens et musulmans, nous sommes une seule famille, un unique peuple et une unique vie, et nous subissons tous la mĆŖme souffrance. Merci.” Source: site de Radio Vatican