Mouvement des Focolari
L’île de Santa Terezinha

L’île de Santa Terezinha

« Ce qui m’a le plus impressionnĆ©e a Ć©tĆ© de voirĀ  ce mur. Mais c’est en rĆ©alitĆ© la pauvretĆ© qui rĆØgne au-delĆ  du mur, la richesse est en deƧƠ. Parce que la richesse c’est l’amour, la capacitĆ© de donner, de partager. Tandis que derriĆØre le mur on vit pour l’intĆ©rĆŖt, la compĆ©tition… » Ce sont les propos de Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari actuellement en visite au BrĆ©sil, le 25 mars dernier, au moment de quitter l’île Santa Teresinha, un quartier de la ville de RĆ©cife. Le coprĆ©sident, Giancarlo Faletti, a ajouté : « Aujourd’hui nous avons Ć©tĆ© Ć  l’école, vous avez Ć©tĆ© nos enseignants. C’est pour nous, une grĆ¢ce de Dieu qui nous pousse Ć  direĀ : MerciĀ !Ā Ā»

Le mur dont parle Maria Voce a Ć©tĆ© construit il y a quelques annĆ©es pour que la pauvretĆ© du quartier ne gĆŖne pas le regard des clients de l’imposant Centre Commercial construit de l’autre cĆ“tĆ© de la rue. Sa prĆ©sence est comme le symbole de la sĆ©grĆ©gation sociale.

Maria Voce est accueilli par Johnson, l’un des reprĆ©sentants des communautĆ©s de la Santa Terezinha

Mais quels sont donc les signes de la richesse dont parle Maria Voce? On appelait ce quartier « l’île de l’EnferĀ Ā», Ć  cause des conditions de vie dĆ©gradantes de ses habitants. Johnson, qui nous a fait visiter le quartier, a prĆ©cisé : « Le message de l’Evangile, vĆ©cu par des membres des focolari qui depuis 50 ans partagent tout avec nous et cherchent pour nous des moyens de subsistance, Ā a opĆ©rĆ© en nous une libĆ©ration. Cela nous a ouvert de nouveaux horizons et rendus acteurs de la transformation de notre milieu socialĀ Ā»

En 1968 un groupe de focolari avait en effet rĆ©pondu Ć  l’invitation de l’ArchevĆŖque de RĆ©cife, Dom Helder CĆ¢mara, en vue de transformer la situation de ce quartier. Des Ć©tudiants et des professeurs, des avocats et des mĆ©decins, des ouvriers et des mĆ©nagĆØres avaient rejoint l’île, tous dĆ©sireux de participer Ć  la vie de ses habitants pour trouver ensemble une solution.

C’est alors qu’on va voir naĆ®tre et grandir une communautĆ© trĆØs soucieuse du bien commun. Une association des habitants de l’île est crƩƩe et ils deviennent ainsi acteurs de leur propre dĆ©veloppement. Avec la dĆ©mocratisation du pays de nouvelles formes de participation rendent possibles les discussions avec la Commune pour dĆ©cider de l’usage des finances publiques. Les rĆ©sultats ne se font pas attendreĀ ; Ć©lectrification du secteur, revĆŖtement de nombreuses ruesĀ ; l’école et le centre de soins, crƩƩs grĆ¢ce Ć  la collaboration d’enseignants, de mĆ©decins et infirmiers du Mouvement, sont pris en charge par la commune. La liste des succĆØs remportĆ©s serait longue Ć  Ć©numĆ©rer. A plusieurs reprises Johnson rĆ©pĆØte non sans fiertĆ©: ā€œNous avons tout obtenu grĆ¢ce Ć  la force du dialogue, la force de notre communautĆ©, sans nous vendre Ć  aucun parti »    Ā 

DerniĆØre Ć©tape de la visite: le Centre pour enfants et adolescents qui y sont accueillis en dehors des heures de classe. Ils Ć©chappent ainsi Ć  la rue, Ć  la violence et Ć  la drogue. Ils reƧoivent une solide formation humaine et spirituelle et de nombreuses activitĆ©s musicales et sportives leur sont proposĆ©es. Ce Centre est gĆ©rĆ© par l’AACA, une association soutenue grĆ¢ce Ć  la solidaritĆ© de nombreuses personnes, Ć  commencer par les familles brĆ©siliennes des focolari,Ā  et d’autres pays. Les plus petits accueillent leurs deux invitĆ©s avec une chanson qui exprime bien les richesses de ce peupleĀ : « Ô mon Dieu, je sais que la vie pourrait ĆŖtre bien meilleure et elle le sera, mais cela ne m’empĆŖche pas de rĆ©pĆ©terĀ : qu’elle est belle, qu’elle est belle, qu’elle est belleĀ !Ā Ā»

ā€œDans ce lieu on peut voir Ć  quel pointĀ  la semence de l’Evangile a produit de nombreux fruitsĀ !Ā Ā» – s’est exclamĆ©e Maria Voce en s’adressant aux ouvriers du Centre. « Nous partons d’ici… non seulement nous demeurez dans notre cœur, mais vous ĆŖtes aussi un exemple encourageant pour l’ensemble de notre mouvement dans le mondeĀ Ā»

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Congo: Ɖvangile vĆ©cu au milieu des conflits armĆ©s

Nord-Kivu (Nord-Kivu (RDC). Jusqu’à la dĆ©faite des rebelles, les habitants de Rutshuru vivaient, en fait, comme s’ils Ć©taient des otages. LibĆ©rĆ©s de leur prĆ©sence, une centaine de membres du Mouvement des Focolari ont pu se rencontrer des annĆ©es aprĆØs Ć  Rutshuru (Nord-Kivu). ƀ l’occasion de la Mariapolis, des personnes sont aussi arrivĆ©es de Goma et Kinshasa. Elles Ć©crivent: “Maintenant, petit Ć  petit, la peur et la tension sur les visages des habitants font place Ć  une nouvelle espĆ©rance”.

J.S. travaille dans un hĆ“pital comme infirmiĆØre. Dans son service d’orthopĆ©die, elle a vu arriver des blessĆ©s de guerre et des cas trĆØs graves. Voici son rĆ©cit:

Un soir, une femme est arrivĆ©e dans notre hĆ“pital. Elle devait accoucher de jumeaux et saignait beaucoup. Comme c’était un cas trĆØs urgent, elle a Ć©tĆ© directement admise en salle d’opĆ©ration. Les mĆ©decins ont tout fait pour sauver la mĆØre et ses deux enfants. Malheureusement, ce que l’on craignait est arrivĆ©: la femme est morte quelques jours aprĆØs la naissance d’une fille et un garƧon. Le pĆØre a dĆ©clarĆ© ĆŖtre incapable de les Ć©lever sans leur mĆØre, et il n’avait pas les moyens nĆ©cessaires. Lorsque le docteur est venu dans notre service d’orthopĆ©die et nous a donnĆ© cette information, j’ai ressenti une profonde pitiĆ© pour ces enfants.

Je me suis souvenue du point de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© que nous essayons de vivre dans tout le Mouvement cette annĆ©e: l’amour du prochain. Et ces enfants me semblaient un visage souffrant de JĆ©sus en personne.

Je me suis dit qu’il fallait immĆ©diatement faire quelque chose. J’ai pensĆ©: “Il y a cinq mois, j’ai eu une fille, mais je ne peux pas prendre les deux enfants”. Toutefois, je n’avais pas encore parlĆ© avec mon mari, qui devait Ć©videmment ĆŖtre d’accord. C’est pourquoi je suis rentrĆ©e chez moi et j’ai proposĆ© cette adoption Ć  ma famille. Tous ont acceptĆ© avec joie! Notre petite fille aussi, en voyant l’autre fillette, n’a plus voulu ĆŖtre nourrie au sein… Nous l’avons pris comme un signe de bienvenue, de sa part, Ć  la nouvelle petite sœur.

Trois jours aprĆØs, poussĆ©e par mon exemple, une autre infirmiĆØre s’est offerte pour adopter l’autre enfant. Ma joie Ć©tait immense! Nous sommes allĆ©es ensemble Ć  l’administration communale pour rĆ©gulariser les deux adoptions. ƀ la fillette arrivĆ©e dans notre famille, nous avons donnĆ© le nom: ā€˜EspĆ©rance’.”

En conclusion de la Mariapolis, Mgr ThĆ©ophile Kaboy, Ć©vĆŖque de Goma, confirmait dans son homĆ©lie durant la messe: “La haine et la mort n’ont jamais le dernier mot”.

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Recife: Chaire Chiara Lubich

FraternitĆ©, non pas comme « une valeur romantique ou uniquement religieuse, Ā mais un appel Ć  l’intelligence, un projet concret qui assume le risque de l’histoireĀ Ā», d’un pays, le BrĆ©sil, « marquĆ© par de graves inĆ©galitĆ©s et en mĆŖme temps un pays Ć©mergent qui occupe une position stratĆ©gique dans le monde » : ainsi s’est exprimĆ© le recteur de l’Unicap, le pĆØre jĆ©suite Pedro Rubens, Ć  l’inauguration de la Chaire Chiara Lubich, pour en dĆ©finir le sens. « L’étude et l’approfondissement de la fraternitĆ© attirent de plus en plus l’intĆ©rĆŖt des chercheurs des disciplines les plus diversesĀ Ā», ajoute le prof. Paolo Muniz, directeur de la facultĆ© Asces, parternaire de l’Unicap dans ce projet. « Les deux universitĆ©sĀ  – continue-t-il – tournent leur recherche vers la pensĆ©e et l’œuvre de Chiara Lubich, qui en plus d’être leader spirituelle, est Ć  l’origine de nouvelles lumiĆØres qui Ć©clairent les diffĆ©rents domaines de la connaissance humaineĀ Ā». L’inauguration de la chaire se situe au cœur du voyage au BrĆ©sil de la prĆ©sidente des Focolari Maria Voce, Ć  qui on a confiĆ© le discours d’introduction. Ses paroles prĆ©sentaient la vision de l’homme, l’anthropologie qui Ć©mane de la spiritualitĆ© de Chiara, profondĆ©ment enracinĆ©e dans l’Ecriture. En partant de la question sur qui est l’homme, Maria Voce a approfondi Ā la dynamique de l’Amour en Dieu TrinitĆ©, son reflet sur la vie de l’homme et du cosmos, l’appel Ć  ĆŖtre « Amour-en-relationĀ Ā». Elle a rappelĆ© que « nous sommes si nous sommes l’autreĀ Ā», ce qui veut dire « vide de soiĀ Ā», « don sans mesureĀ Ā». De lĆ  jaillit un style de vie, a-t-elle continuĆ©, « capable de devenir un terrain fertile sur lequel peut germer un authentique humanisme, une fraternitĆ© concrĆØteĀ Ā». Parmi les personnalitĆ©s se trouvait aussi l’évĆŖque de Palmares dom Gerival Saraiva, qui apprĆ©cie le fait que la dimension sociale du savoir commence Ć  se percevoir plus concrĆØtement mĆŖme Ć  traversĀ  des initiatives comme celle-ci. La pensĆ©e de Chiara Lubich est dĆ©jĆ  sujet d’approfondissement dans diverses universitĆ©s, sous diffĆ©rents aspects. 16 doctorats et titres Honoris Causa ont Ć©tĆ© confĆ©rĆ©s Ć  la fondatrice des Focolari, aprĆØs avoir reƧu le prix Unesco pour l’Education Ć  la paix en 1996 et le prix pour les droits de l’homme par le Conseil de l’Europe en 1998. Pour l’occasion, la maison d’édition Cidade Nova a publiĆ© un nouveau volume au titreĀ : ā€œFraternidade e Humanismo: uma leitura interdisciplinar do pensamento de Chiara Lubichā€, « FraternitĆ© et humanisme, une lecture interdisciplinaire de la pensĆ©e de Chiara Lubich.Ā Ā» PourĀ  approfondirĀ : Ā Texte de la confĆ©rence inaugurale de Maria Voce en italien A l’universitĆ© catholique de Recife, la « Chaire Chiara Lubich sur la fraternitĆ© et l’humanismeĀ Ā» – Radio Vaticane Universidades lanƧam CĆ”tedra sobre fraternidade e humanismo – Cidade Nova Unicap cria a catedra Chiara Lubich de fraternidade e humanismo – Rede Globo http://www.catedrachiaralubich.org/ Suivez le voyage sur le Notiziario MariapoliĀ  Espace rĆ©servĆ©

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JournƩe internationale du bonheur

Le 12 juillet 2012, la 66ĆØme session de l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Nations Unies a choisi la date du 20 mars pour cĆ©lĆ©brer la “JournĆ©e internationale du bonheur” En Italie l’UNRICĀ  a choisi d’attirer l’attention du public sur cette question en demandant la contribution de Luigino Bruni, professeur d’Ć©conomie politique Ć  l’UniversitĆ© Lumsa de Rome et coordinateur au niveau international du projet Ɖconomie de Communion – lancĆ© par Chiara Lubich au BrĆ©sil en 1991 et qui concerne environ 1000 entreprises dans le monde. L’Economie de Communion propose aux chefs d’entreprise de partager les bĆ©nĆ©fices de leur activitĆ© pour soutenir des projets de dĆ©veloppement dans diffĆ©rentes parties du monde et repose sur une culture Ć©conomique basĆ©e sur la rĆ©ciprocitĆ© et sur le don. Professeur, vous ĆŖtes l’un des premiers Ć  avoir renouĆ© avec la tradition italienne du bonheur, diffĆ©rente de celle qui vient des Ɖtats Unis. Pourriez-vous mieux nous expliquer les racines de cette conception? « Il faut pour cela remonter Ć  la culture antique grecque et romaine: Aristote associait le bonheur aux vertus et le distinguait du plaisir. C’est un concept que nous devrions traduire aujourd’hui par « épanouissement des hommesĀ Ā» parce qu’il renvoie Ć  l’idĆ©e que le bonheur est susceptible d’être une condition de vie accessible Ć  tous. Les grecs ont compris que seul l’homme vertueux peut devenir heureux prĆ©cisĆ©ment en cultivant les vertus, mĆŖme dans l’adversitĆ©. Il convient ici de situer notre responsabilitĆ© qui commence Ć  partir du moment où nous prenons conscience que le principal protagoniste de notre bonheur c’est nous-mĆŖmes et non pas des Ć©vĆ©nements extĆ©rieurs. Ceux-ci influencent certainement notre bien-ĆŖtre, mais ce ne sont pas eux qui, en dernier ressort, dĆ©terminent le bonheurĀ Ā» Mais comment cette idĆ©e de bonheur est-elle entrĆ©e dans la science Ć©conomique? « Les Ć©conomistes et les philosophes italiens du XVIIIĆØme siĆØcle, en se rĆ©fĆ©rant explicitement Ć  la tradition romaine et mĆ©diĆ©vale du bonheur considĆ©rĆ© comme un bien commun, le mirent au centre de leur rĆ©flexion Ć©conomique et politique. Tout au long du XVIIIĆØme siĆØcle l’école italienne d’économie continua Ć  se caractĆ©riser par le fait qu’elle avait pour principal objet d’étude le bonheur. Ce n’est donc pas par hasard qu’aujourd’hui encore les Ć©conomistes italiens soient parmi les protagonistes du nouveau courant Ā Economie et Bonheur, qui a revu le jour au cours des annĆ©es 70, et quiĀ  souligne en particulier le lien qui existe entre le bonheur et les relations sociales. C’est un hĆ©ritage qui nous vient de la tradition antique qui visait Ć  la felicitas publica, au bonheur pour tousĀ Ā» Quels sont les aspects les plus significatifs du bonheur pour la vie Ć©conomique et politique de notre temps? « Le premier Ć©lĆ©ment, qui me semble particuliĆØrement important au regard de la situation où se trouvent notre Ć©conomie et notre sociĆ©tĆ©, est le lien profond qui existe entre le bonheur et les vertus.Ā  Dans une culture qui considĆØre toujours plus le plaisirĀ  et le divertissement comme allant de pair avec le bonheur, la tradition antique de la felicitas publica nous invite au contraire Ć  prendre conscience que la vie des individus et de la sociĆ©tĆ© ne peut prĆ©tendre au bonheurĀ  sans aspirer Ć  l’excellence, ce qui implique engagement et sacrifice. D’autre part, dans cette phase que traverseĀ  le monde occidental où le narcissisme se rĆ©pand comme une vĆ©ritable pandĆ©mie, cette conception du bonheur accessible Ć  tous nous rappelle le lien incontournable qui existe entre la qualitĆ© deĀ  notre vieĀ  etĀ  nos relations socialesĀ : on ne peut pas ĆŖtre vraiment heureux tout seul parce que, dans sa rĆ©alitĆ© la plus profonde, le bonheur est un bien relationnelĀ Ā» Source: www.unric.org Interview intĆ©grale en italien

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Ɖvangile: GĆ©nĆ©reusement vers l’autre

Le sang

La voiture devant moi fait une embardĆ©e, heurte un mur et se retourne. Je rĆ©ussis Ć  freiner. Des personnes s’arrĆŖtent pour secourir les blessĆ©s: une dame Ć¢gĆ©e, un enfant et un jeune. Mais personne ne veut les transporter Ć  l’hĆ“pital, par crainte d’être accusĆ© d’avoir provoquĆ© l’accident. Quant Ć  moi, mĆŖme si la vue du sang m’a dĆ©jĆ  fait tourner de l’œil, je me force et les prends dans ma voiture. Pour les accepter, l’hĆ“pital demande un paiement, mais ils n’ont pas d’argent. Je signe un chĆØque et m’assure que les blessĆ©s sont bien installĆ©s, heureux d’avoir vaincu mon Ć©motivitĆ©, mais surtout d’avoir fait quelque chose pour des frĆØres. M.S. – Argentine

DƩpasser la fatigue

Plusieurs fois, en arrivant Ć  la maison, je sens le vide laissĆ© par la mort de ma femme et je prĆ©fĆØre rester seul, tranquille, mais je sens que je dois m’oublier et entretenir la relation avec mes enfants. Il est difficile d’être pĆØre et mĆØre en mĆŖme temps. L’autre soir, en rentrant Ć  la maison, j’ai vu qu’ils Ć©taient encore tous debout: j’aurais voulu me reposer, au lieu de Ƨa j’ai jouĆ© avec eux, oubliant la fatigue. ƀ ma grande surprise, l’un d’eux, avec lequel la relation avait toujours Ć©tĆ© difficile, s’est approchĆ© gentiment et s’est assis sur mes genoux. Il ne l’avait jamais fait.Ā  S.R. – USA

Chocolats

J’avais apportĆ© une boĆ®te de chocolats Ć  des amis proches. ƀ leur tour, ils avaient voulu m’en donner une plus grande: “Pour tes filles!” Alors que je rentrais chez moi, un couple de Roms, avec une fillette d’environ cinq ans, est montĆ© dans le bus. La petite fixait ma boĆ®te avec envie. Au dĆ©but, j’ai fait semblant de ne pas la voir. Mais je n’étais pas tranquille. “JĆ©sus, fais-moi comprendre ce que je dois faire.” ƀ ce moment-lĆ , la fillette s’est approchĆ©e de moi en tendant la main vers les chocolats. Je ne pouvais pas l’ignorer, alors je les lui ai donnĆ©s. Mais, en descendant du bus, je regrettais un peu de rentrer les mains vides. ƀ peine arrivĆ©, ma femme m’annonce qu’une amie, venue lui dire bonjour, nous a offert un gros panier plein de friandises. Je suis restĆ© sans voix, heureux. W.U. – Rome

TirĆ© de: L’Évangile du jour, CittĆ  Nuova.Ā 

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BrĆ©sil, c’est parti !

Les Ć©tapes du voyage Le BrĆ©sil. est la cinquiĆØme puissance Ć©conomique mondiale avec 8,5 millions de Km2 et presque 200 millions d’habitants– descendants de l’immigration europĆ©enne et asiatique, des africains arrivĆ©s au cours des siĆØcles passĆ©s en tant qu’esclaves et des populations d’origine du lieu, en plus des immigrants du monde entier – qui parlent une seule langue : le portugais. Un pays aux dimensions continentales, avec des conditions climatiques et gĆ©ographiques diffĆ©rentes, de grandes richesses naturelles et un fort potentiel de croissance. Un pays Ć©galement marquĆ© par de grands contrastes sociaux, qui diminuent un peu, notamment grĆ¢ce aux efforts des derniers gouvernements. Ce sont les dĆ©fis d’une dĆ©mocratie jeune, d’une nation sortie d’une dictature militaire il y a moins de 30 ans. C’est ici qu’en 1991, Chiara Lubich, touchĆ©e par les graves problĆØmes sociaux, lance les bases d’une vraie rĆ©volution dans le domaine Ć©conomique avec l’Économie de Communion (ƉdeC), projet aujourd’hui connu dans le monde entier. Mais ce n’est pas seulement dans le domaine de l’économie que l’expĆ©rience de vie des Focolari s’est dĆ©veloppĆ©e.

Mariapoli Ginetta

En effet, elle a des consĆ©quences sur le tissu social dans diffĆ©rents domaines : Ć©ducation, santĆ©, politique, art, promotion humaine – comme en tĆ©moignent les expĆ©riences de Santa Teresinha et Magnificat, dans le Nordest ; du Bairro do Carmo et du Jardim Margarida, Ć  San Paolo – ainsi que dans diverses spĆ©cialitĆ©s. Un exemple est le groupe de recherche sur Ā« Droit et fraternitĆ© Ā», actif depuis 2009 au Centre de Sciences juridiques de l’UniversitĆ© fĆ©dĆ©rale de Santa Catarina. VariĆ©es sont les activitĆ©s dans tous les Ɖtats du BrĆ©sil : de l’école de formation politique Civitas Ć  JoĆ£o Pessoa, aux actions de solidaritĆ© des Jeunes pour un monde uni et aux week-ends pour les familles dans l’État d’Alagoas ; des olympiades pour jeunes dans l’État de Rio Grande do Sul, au Projet Unicidade Ć  la Mariapolis Ginetta, qui cette annĆ©e cĆ©lĆØbre son 40e anniversaire – seulement pour en nommer quelques-unes. Mais comment est nĆ©e cette vie ? Faisons un bond en arriĆØre. C’était l’annĆ©e 1958. ƀ Recife arrivent trois focolarini de l’Italie : Marco Tecilla, Lia Brunet et Ada Ungaro. Ils communiquent leur expĆ©rience dans des Ć©coles, universitĆ©s, paroisses, associations, hĆ“pitaux, familles. AprĆØs un mois, ils poursuivent leur voyage : Rio de Janeiro, San Paolo, Porto Alegre et ensuite Uruguay, Argentine et Chili. ƀ leur retour en Italie, l’avion fait une escale d’urgence Ć  Recife Ć  cause d’une avarie sĆ©rieuse et ils y restent quatre jours. Ils en profitent pour nouer de nombreux contacts. C’est ainsi qu’est nĆ©e la communautĆ© des Focolari dans le Nordest brĆ©silien. Elle sera la premiĆØre d’une longue sĆ©rie. Avec l’arrivĆ©e continue d’autres focolarini, les premiers centres du Mouvement s’ouvrent Ć  Recife en 1959. Une grande diffusion de l’IdĆ©al de l’unitĆ© se produit dans les mĆ©tropoles et dans les villages, entre jeunes et adultes, blancs et noirs, riches et pauvres… avec une caractĆ©ristique : l’harmonie sociale. De nombreuses œuvres sociales sont accomplies comme rĆ©sultat de la vie enracinĆ©e dans l’Évangile. En 1962 s’ouvre un centre Ć  San Paolo. Naissent la Maison d’édition Cidade Nova et le journal Cidade Nova. D’autres centres Ć©closent : BelĆ©m, 1965 ; Porto Alegre, 1973 ; Brasilia, 1978. Aujourd’hui, il y a des centres dans presque toutes les 27 capitales des Ɖtats et dans beaucoup d’autres villes. En 1965 naĆ®t, prĆØs de Recife, la premiĆØre citĆ©-pilote de tĆ©moignage du Mouvement, sous le nom de Santa Maria, pour souligner l’amour de ce peuple pour Marie. Deux ans aprĆØs, naĆ®t celle de San Paolo – Araceli, aujourd’hui Ginetta, en souvenir d’une des premiĆØres focolarines qui a eu un rĆ“le dĆ©terminant dans la diffusion et la progression du Mouvement au BrĆ©sil. Suit la citĆ©-pilote de BelĆ©m, Gloria, pendant qu’à Porto Alegre le Centre mariapolis Arnold a une orientation œcumĆ©nique ; et la citĆ©-pilote de Brasilia est baptisĆ©e Maria Madre della Luce. Chiara Lubich a toujours tĆ©moignĆ© un grand amour pour le BrĆ©sil et ses habitants, Ā« un peuple qui ressemble beaucoup Ć  celui qui Ć©coutait JĆ©sus : magnifique, magnanime, bon, pauvre, qui donne tout : cœur et biens Ā». Sa premiĆØre visite a lieu en 1961, Ć  Recife. Elle y retournera cinq autres fois. Elle reƧoit diffĆ©rentes reconnaissances publiques et des doctorats honoris causa. En 1998, sa derniĆØre visite, elle inaugure le PĆ“le Spartaco, premier complexe entrepreneurial de l’ÉdeC dans le monde. ƀ cette occasion, un des pĆØres du BrĆ©sil dĆ©mocratique, le professeur Franco Montoro, s’adressant Ć  elle dans un discours tenu Ć  l’UniversitĆ© publique de San Paolo (USP), a reconnu dans la pensĆ©e et dans l’œuvre du Mouvement, non seulement au BrĆ©sil, un Ā« tĆ©moignage cohĆ©rent qui a touchĆ© des millions de personnes. Il a sauvĆ© les droits de l’homme durant les dictatures et, durant le boom de la science, il a montrĆ© que l’éthique doit nous guider. Il a promu l’amour, la fraternitĆ© universelle Ā». Les membres du Mouvement s’engagent Ć  vivre ces valeurs aujourd’hui, avec beaucoup d’autres, dans une pĆ©riode historique qui voit le BrĆ©sil se distinguer dans le panorama mondial et ĆŖtre le protagoniste d’Ć©vĆ©nements comme la JournĆ©e mondiale de la Jeunesse en 2013 et la Coupe du Monde de football en 2014. Website: www.focolares.org.br/sitenacional AperƧus sur leĀ Notiziario MariapoliĀ  Espace rĆ©servĆ© Ā  Ā 

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Chiara et les religions, bĆ¢tisseurs d’unitĆ©

« Alors que nous sommes dans l’obscuritĆ© et que quelqu’un nous apporte une lumiĆØre,on ne se demande pas si c’est un homme ou une femme, un jeune ou une personne Ć¢gĆ©eĀ Ā», voilĆ  comment Chiara Lubich « nous parlera de la lumiĆØre qu’elle a dĆ©couverteĀ Ā». Ces paroles du Grand MaĆ®tre bouddhiste Ajahn Thong sont devenues cĆ©lĆØbres lorsqu’en 1997 il l’a invitĆ©e Ć  lui rendre visite en ThaĆÆlande dans un monastĆØre. Aujourd’hui ce n’est pas seulement un souvenir, mais un pas pour se lancer vers le futur, enracinĆ© dans l’expĆ©rience ouverte de Chiara Lubich et vĆ©cu par de nombreuses personnes en passant par la diversitĆ© de chacun. « Nous nous sommes rencontrĆ©s en divers endroits du monde, dĆ©couvrant que nous pouvons devenir frĆØres. Ensemble nous sommes appelĆ©s Ć  continuer sur cette route et en faire une rĆ©alitĆ© quotidienne. Un tĆ©moignage en chœur, une polyphonie, qui est la preuve d’un choix et d’un engagement communĀ Ā», affirme Roberto Catalano, co-responsable du Centre pour le dialogue interreligieux du mouvement des Focolari. En disant cela, il a devant lui un parterre de 500 personnes rassemblĆ©es dont 250 qui ont participĆ© aux 3 journĆ©es prĆ©cĆ©dentes du congrĆØs interreligieux Ć  Castel Gandolfo. Parmi eux, une reprĆ©sentation de 20 personnes de 8 religions avait rencontrĆ© le Pape FranƧois avant l’audience gĆ©nĆ©rale du 19 mars: « une figure paternelle qui faisait grandir la fraternitĆ© entre nousĀ Ā», a commentĆ© la thĆ©ologienne musulmane iranienne Shahrzad Houshmand, qui a remis au Pape une lettre au nom des musulmans rĆ©unis au congrĆØs organisĆ© par les Focolari, dans laquelle ils expriment « l’amour profond et respectueux pour Votre personne et pour la main tendue plusieurs fois vers les musulmans dans le mondeĀ Ā». Kala Acharya, hindoue, professeur Ć  Mumbai, relate qu’elle a accueilli avec joie l’invitation du Pape Ć  cheminer sans s’arrĆŖterĀ : « pour nous aussi la joie de cheminer est plus importante que celle d’arriver Ć  destinationĀ Ā». Puis Ć  tous le pape a demandé : « Priez pour moiĀ Ā». (C) CSC Media Enrichi par ce moment, le congrĆØs interreligieux a ouvert ses portes Ć  un aprĆØs midi public. Le lieu choisi est l’UniversitĆ© Pontificale Urbaniana, une acadĆ©mie caractĆ©ristique pour son attention particuliĆØre aux cultures des peuples et des grandes religions du monde. Le titre est « Chiara et les religionsĀ Ā», mais on pourrait aussi parler de Chiara et des croyants de divers chemins religieux. « Parmi ses grandes capacitĆ©s et peut-ĆŖtre celle qui a eu le plus d’impact sur notre monde que les autres, a Ć©tĆ© de « savoir dialoguerĀ Ā», a affirmĆ© la prĆ©sidente des Focolari Maria Voce. « Chiara avait eu l’intuition que la route de l’humanitĆ© pouvait ĆŖtre diverse, dirigĆ©es vers la paix, mais Ć  condition d’un changement radical de mentalité » parce que l’autre « non seulement n’est pas une menace, mais un donĀ Ā». Quel est son secretĀ ? Maria Voce l’explique ainsiĀ : « L’amour, qu’elle, en tant que chrĆ©tienne, a dĆ©couvert dans l’évangile et en JĆ©sus, mais dont elle a trouvĆ© la prĆ©sence mĆŖme dans les autres croyances et culturesĀ Ā». Une proposition qui transforme un « choc possible de civilisations en une vĆ©ritable rencontre d’hommes et de femmes de cultures et religions diffĆ©rentesĀ Ā». (C) CSC Media Les rĆ©flexions du cardinal Arinze sur l’impact du charisme de Chiara sur le dialogue sont les propositions pour le dialogue interreligieux, lui qui Ć©tait prĆ©sident du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et qui a connu personnellement Chiara LubichĀ : « les Focolarini et les Focolarines sont un peuple en chemin, en communion, en mouvement. Ils vont Ć  la pĆ©riphĆ©rieĀ : ils sortent, ils rencontrent, ils dialoguent, Ć©coutent et collaborentĀ Ā». A la fin, une sĆ©rie de tĆ©moignages du monde musulman, bouddhiste, hindou et du monde hĆ©braĆÆque, montre une figure gĆ©omĆ©trique aux mille facettesĀ : le Dr. Waichiro Izumita, japonais, bouddhiste duĀ  Risho Kosei KaiĀ ; le moine thaĆÆlandaisĀ  Phra Thongrattana ThavornĀ  qui aime se faire appelerĀ  par le nom que ChiaraĀ  affectueusement lui a donné : Luce Ardente. Il parle de sa premiĆØre rencontre face Ć  face avec ChiaraĀ : « j’ai Ć©tĆ© trĆØs impressionnĆ© par sa personne, ses yeux, sa simplicitĆ©, son attention, le respect pour ce que je suis, son Ć©coute profonde, par l’atmosphĆØre indicible… elle m’a parlĆ© de sa vie chrĆ©tienne, du charisme de l’unité… je me sens moi aussi un de ses fils, non seulement pour la lumiĆØre que j’ai reƧue, mais pour la passion Ć  rĆ©pandre la lumiĆØre de l’unitĆ© entre tousĀ Ā». Le Rabbin David Rosen, de JĆ©rusalem s’est exprimĆ© ainsiĀ : « le commandement d’aimer Dieu exige de nous de suivre l’exemple d’AbrahamĀ : faire en sorte que Dieu soit aimĆ© aussi par les autres. Et Ƨa on le voit dans le mouvement des FocolariĀ Ā». Puis c’est le tour de l’Imam Ronald Shaheed, de la mosquĆ©e de Milwaukee, parmi les plus Ć©troits collaborateurs de l’Imam W.D. Mohammed et Ahmer Al-Hafi, professeur de religions comparĆ©es en JordanieĀ : « Chiara m’a aidĆ© Ć  comprendre le Coran sous tous ses aspects les plus profonds. Chiara m’a fait comprendre que l’amour est l’essence de Dieu, et que la religion de l’amour est uneĀ Ā». Et Vinu Aram, hindoue, prĆ©sidente honoraire des Religions pour la paix, raconte qu’elle a connu Chiara Ć©tant enfant, parce que « amie de ses parentsĀ Ā», et d’en avoir dĆ©couvert le message Ć©tant plus grande, dont elle s’inspire constamment dans son chemin pour « construire un monde uni, un monde où chacun puisse se sentir chez luiĀ Ā».

(C) CSC Media

« Dialogue et prophĆ©tieĀ Ā» de Chiara Lubich qui continuent. Chiara avait un rĆŖveĀ ? demande une journaliste Ć  Maria Voce, qui rĆ©pondĀ : « son rĆŖveĀ ? Elle l’a confiĆ© une foisĀ : elle voulait porter Ć  Dieu le monde dans ses bras. Nous essayons d’être ses bras pour l’aider Ć  porter ce monde Ć  Dieu, tout uniĀ Ā». Ć  voirĀ  lesĀ  vidĆ©os du congrĆØs Ā sur Vimeo ;

L’île de Santa Terezinha

Sophia en Afrique. Premiers pas

Ils viennent du Burundi, de la RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo, CĆ“te d’Ivoire, Cameroun et Kenya. Ils ont en commun leurs Ć©tudes Ć  l’Institut Universitaire Sophia (IUS) et une questionĀ : « Si cette expĆ©rience correspond toujours plus au questionnement sur le futur de nos peuples, pourquoi ne pas imaginer que l’on puisse y faire son nid aussi dans le continent africainĀ ?Ā Ā»

Une idĆ©e qui fait son chemin de jour en jour, jusqu’au 22 fĆ©vrier où les Ć©tudiants de l’Afrique sub-saharienne, inscrits aux cours de licence et doctorat de l’IUS, se sont donnĆ© rendez-vous pour partager un projet.

Martine Ndaya du Congo raconte: ā€œEtudier Ć  Sophia n’a pas Ć©tĆ© un choix facile… Et pourtant, Ć  quelques mois de distance depuis que je suis entrĆ©e en salle, je peux dire que cette expĆ©rience interdisciplinaire et de cohabitation multiculturelle rĆ©pond Ć  mes attentes, Ć  celles qui sont les plus profondesĀ Ā». PulchĆ©rie Prao de la CĆ“te d’Ivoire continueĀ : « Nous nous parlons souvent entre nous, nous Ć©changeons impressions et difficultĆ©s, nous nous retrouvons pour parler des dĆ©fis que nous devons affronter. VoilĆ  pourquoi, quelqu’un a commencĆ© Ć  direĀ : Quand sera-t-il possible de voir naĆ®tre Sophia en AfriqueĀ ?Ā Ā».

Nombreuses sont les initiatives de formation supĆ©rieure entreprises mĆŖme durant ces derniĆØres annĆ©es dans les diverses rĆ©gions du continent, mais toutes n’ont pas Ć©tĆ© Ć  la hauteur de correspondre aux problĆØmes rĆ©els dictĆ©s par ce besoin de paix, de dĆ©veloppement et de participation dans les diffĆ©rentes matiĆØres. MĆŖme en Afrique les sociĆ©tĆ©s ne sont pas Ć©pargnĆ©es par la violence où la sociĆ©tĆ© de consommation et le matĆ©rialisme lacĆØrent le tissu moral et culturel.

Un parcours de formation inspirĆ© de l’expĆ©rience de Sophia pourrait reprĆ©senter, autant sur le plan de la recherche que de l’engagement Ć©thique et culturel, non seulement un espace de communion entre les peuples africains, avec leurs diversitĆ©s et leurs beautĆ©s, mais aussi un lieu ouvert pour les jeunes d’autres cultures afin de s’enrichirĀ  du sens de communautĆ© dont l’Afrique est tĆ©moin, de ses modĆØles de participation diffuse, de ses chemins courageux entrepris pour remonter Ć  la surface.

Melchior Nsavyimana du Burundi, en souvenir de Nelson Mandela, affirme que « l’éducation est le plus puissant moteur de dĆ©veloppement, c’est l’instrument le plus efficace pour rĆ©pondre Ć  la souffrance qui dĆ©vaste la vie de tant de personnesĀ Ā».

Sophia en AfriqueĀ : un rĆŖve, mais en mĆŖme temps, un processus qui commence. Dans le dialogue, diverses possibilitĆ©s ont Ć©mergĆ© qu’il faut prendre au vol pour ouvrir la route, sans toutefois sous-Ć©valuer les difficultĆ©s et les obstacles objectifs. Il est nĆ©cessaire d’explorer les diffĆ©rentes possibilitĆ©s, faire participer beaucoup, recueillir des disponibilitĆ©s et tisser des synergies. Pour l’instant, le groupe initial Ć  IUS a dĆ©cidĆ© de se rencontrer pĆ©riodiquement pour que l’intĆ©rĆŖt soit toujours actif et faire avancer le programme. Puis en faire suivre beaucoup d’autres Ć  ce premier pas.

L’île de Santa Terezinha

Ensemble, en dialogue avec le monde

CongrĆØs interreligieux 2014

Ā«C’était dĆ©jĆ  le dĆ©sir de Chiara Lubich de rĆ©aliser un congrĆØs de ce genre, mais cela n’a pas Ć©tĆ© possible durant sa vie terrestreĀ Ā» – affirme Maria Voce Ć  l’inauguration du congrĆØs interreligieux Ć  Castel Gandolfo le 17 mars – « Aujourd’hui, nous en sommes certains, avec grande joie, elle nous regarde du ciel tous ensemble, comme des frĆØres et sœurs, dans cette grande richesse de coutumes, d’ethnies, cultures, fois et traditions variĆ©es.Ā Ā» Un moment qu’elle dĆ©finirait « solennelĀ Ā» pour diverses raisons, mais surtout pour le fait que pour la premiĆØre fois nous nous retrouvons tous ensembleĀ : juifs, chrĆ©tiens, musulmans, hindous, bouddhistes, sikhs, shintoĆÆstes et membres du Tenrikyo.

Le congrĆØs est le fruit d’un parcours, quelquefois rĆ©cent mais, dans la majeure partie des cas, qui s’étend sur des dizaines d’annĆ©es, qui a permis d’approfondir notre connaissance rĆ©ciproque, « devenue amitiĆ©, puis fraternité ». La prĆ©sidente des Focolari retrace les Ć©tapes du dialogue interreligieux des six derniĆØres annĆ©es, correspondant Ć  son mandat, le premier aprĆØs la disparition de la fondatrice. Les doutes et les anxiĆ©tĆ©s du dĆ©but Ć©taient lĆ©gitimesĀ : qu’allait-il advenir de cette expĆ©rience de dialogue aprĆØs la disparition de ChiaraĀ ? Mais dĆ©jĆ  en 2008, deux mois aprĆØs l’élection de Maria Voce, s’est dĆ©roulĆ© le congrĆØs avec les frĆØres et sœurs musulmans. Puis avec les religions traditionnelles africaines au Cameroun, un symposium juif-chrĆ©tien Ć  JĆ©rusalem et un symposium avec les hindous.

La preuve que l’expĆ©rience charismatique initiale a tracĆ© un chemin tient dans ce que Maria Voce a exprimĆ© ensuiteĀ : « Nous devons remercier chacune des personnes prĆ©sentes dans cette salle pour leur grande foi en Dieu et pour l’amitiĆ© qui nous a liĆ©s. Nous devons surtout ĆŖtre reconnaissants pour le don du dialogue dans lequel Chiara nous a introduits. C’est grĆ¢ce Ć  cette confiance rĆ©ciproque que nous avons pu avancerĀ  sur la route qu’elle a tracĆ©e et grĆ¢ce Ć Ā  ceux qui, dans leurs croyances religieuses respectives, ont donnĆ© vie Ć  cette expĆ©rience de dialogueĀ : le rĆ©vĆ©rend Nikkyo Niwano, l’Imam Barkat, le Dr. Aram et sa femme Minoti, le Dr. Somaiya et d’autresĀ».

Pour la nouvelle prĆ©sidente, de nombreux voyages ont suivi, dans diverses parties du monde, comme en Asie en 2010Ā : « J’ai Ć©tĆ© impressionnĆ©e, a-t-elle rappelĆ©,Ā  par les frĆØres et les sœurs hindous et bouddhistes prĆ©sents qui Ć©taient devenus membres Ć  part entiĆØre de notre grande famille. Ce n’était pas tant un dialogue les uns avec les autres, mais bien plutĆ“t un dialogue où chrĆ©tiens, hindous et bouddhistes ensemble, nous nous ouvrions au dialogue avec le mondeĀ Ā». En 2011, Ć  HaĆÆfa (IsraĆ«l), elle s’était trouvĆ©e « avec juifs, chrĆ©tiens et musulmans qui essaient de croire, de vivre et de prier pour la paixĀ Ā». Elle confie qu’elle « a Ć©tĆ© Ć©mueĀ  en Ć©coutant les faits de vie quotidiens, de dĆ©couverte de « l’autre diffĆ©rent-de-soiĀ Ā» de la part de personnes qui ont pariĆ© sur la paix.

Et encore, le moment vĆ©cu avec les frĆØres et sœurs juifs Ć  Buenos Aires ou encore la visite en 2012 Ć  la communautĆ© des Focolari en AlgĆ©rie, formĆ©e presque entiĆØrement de musulmans. A Tlemcen elle a trouvĆ© « l’expression musulmane du mouvement animĆ©e par le mĆŖme IdĆ©al de Chiara. Nous sommes, en fait, devenus une seule familleĀ Ā». Et cette expĆ©rience commence Ć  se rĆ©pandre mĆŖme dans d’autres pays.« Il est sĆ»r que c’est une expĆ©rience profonde, pas facile Ć  transmettre et qui ne manque pas de susciter des points d’interrogation, affirme-t-elle. C’est un tĆ©moignage que l’unitĆ©, dans la distinction, est vraiment possible, mais il faut avoir le courage d’en faire l’expĆ©rienceĀ Ā».

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Gen Rosso, Philippine: Ʃtincelles de partage

“Jusqu’au 8 novembre dernier, Tacloban, une ville de 60Ā 000 habitants dans une des nombreuses Ć®les des Philippines, Ć©tait presque inconnue du reste du monde. Ensuite, elle est subitement devenue tristement cĆ©lĆØbre parce que l’ouragan Yolanda s’est abattu sur elle avec des vents Ć  320 km/h, faisant plus de 10Ā 000 victimes. [Le 25 fĆ©vrier] trois mois et demi aprĆØs, nous y sommes allĆ©s pendant quelques heures pour partager les expĆ©riences de douleur, de donation, de gĆ©nĆ©rositĆ© hĆ©roĆÆque… de ces personnes qui ont tout fait pour trouver de l’eau, de la nourriture, des vĆŖtements, de l’essence, pour soi et pour les autres. Des personnes qui ont vaincu la peur avec la foi, des personnes fiĆØres d’avoir survĆ©cu…” (la suite sur le site du Gen Rosso) “La ville mĆ©tropolitaine, appelĆ©e MĆ©tro Cebu, est la deuxiĆØme du pays, aprĆØs Manille. La Sacred Heart School Ateneo de Cebu est l’école privĆ©e catholique des JĆ©suites qui nous a accueillis pour un autre projet incroyable: “Spark for Change”. L’évĆ©nement a Ć©tĆ© la participation d’élĆØves d’une Ć©cole publique, qui mettaient les pieds dans une Ć©cole privĆ©e pour la premiĆØre fois: c’était beau de les voir jouer ensemble dans la cour de la Sacred Heart School, comme s’ils Ć©taient de la mĆŖme Ć©cole. Voici l’impression rĆ©vĆ©latrice de l’un des jeunes: “J’étais un jeune perdu… lorsque j’ai rĆ©ussi Ć  me libĆ©rer de mon fardeau, j’ai compris merveilleusement ce qu’est la vie et ce qu’est l’amour: ce n’est pas seulement ĆŖtre respectĆ©, mais c’est un sacrifice et une dĆ©termination pour le bien des autres”. ƀ notre arrivĆ©e dans la ville, nous avons rencontrĆ© la vice-gouverneur. AprĆØs lui avoir expliquĆ© notre travail dans les Ć©coles et aussi dans les prisons, elle nous a invitĆ©s Ć  la prison de Cebu, où 600 dĆ©tenus se sont produits pour nous, dansant quatre chorĆ©graphies diffĆ©rentes. Une rĆ©alitĆ© trĆØs parlante qui nous a touchĆ©s est l’action sociale des Focolari “Fil d’or”: une petite entreprise textile pour jeunes dĆ©favorisĆ©s et en difficultĆ©. Ces mĆŖmes jeunes nous ont aidĆ©s Ć  construire les dĆ©cors de Streetlight. Avant de partir, nous sommes allĆ©s dans la basilique de l’Enfant Saint, qui abrite la statue de l’enfant JĆ©sus offerte Ć  la Reine de Cebu, comme cadeau de baptĆŖme, par le navigateur portugais Fernand de Magellan, qui a explorĆ© ces terres au XVIeĀ siĆØcle. Nous lui avons confiĆ© nos familles et les jeunes rencontrĆ©s durant notre sĆ©jour.” (la suite sur le site du Gen Rosso) “Davao est la ville natale de l’un de nous: Joseph! Un groupe folklorique de l’école nous attendait Ć  l’aĆ©roport. Nous Ć©tions bouche bĆ©e devant la beautĆ© des costumes et des danses. Nous avons Ć©tĆ© accueillis par les autoritĆ©s civiles et ecclĆ©siastiques de la ville, vivant avec eux des moments importants. ƀ l’HĆ“tel de Ville, nous avons reƧu le certificat d’«Ambassadeurs de bonne volonté» et, Ć  la fin, ils nous ont demandĆ© de chanter. Nous avons interprĆ©tĆ© Ć  cappella une chanson de la comĆ©die musicale. Les deux soirĆ©es du spectacle, dans l’énorme salle de l’Holy Cross College, ont rĆ©uni environ 7000Ā spectateurs… une dĆ©pense d’énergie sans prĆ©cĆ©dents. La devise de la ville de Davao est: Life is here! Vraiment, nous sommes partis avec une sensation de gratitude dans le cœur pour avoir expĆ©rimentĆ©, encore une fois, la chaleur familiĆØre de ce peuple merveilleux… qui nous a donnĆ© la VIE.” (la suite sur le site du Gen Rosso)