Mouvement des Focolari
Vers un serment Ʃthique pour le monde numƩrique

Vers un serment Ʃthique pour le monde numƩrique

Le niveau atteint par les intelligences artificielles nous pose de nouvelles questions Ć©thiques : comment promouvoir un dĆ©veloppement technologique respectueux de l’homme ? Call to action (Appel Ć  l’action) pour les dĆ©veloppeurs et les innovateurs du monde numĆ©rique. Un horizon qui nous concerne tous.

Juin 2023, Institut universitaire Sophia : sur l’Ć©cran de l’Aula Magna, une hĆ“tesse numĆ©rique ouvre Ć©lĆ©gamment le sĆ©minaire Ā« Towards a Digital Oath / Vers un serment numĆ©riqueĀ Ā». Nous franchissons un seuil : les prĆ©paratifs sont en cours depuis un certain temps, mais l’accĆ©lĆ©ration de ces derniers mois dit quelque chose de nouveau. Promu par une plateforme d’acteurs – le centre de recherche Sophia Global Studies, le Movimento Politico per l’UnitĆ , NetOne, New Humanity et Digital Oath -, la rencontre vise Ć  aborder les questions les plus urgentes du monde numĆ©rique sous diffĆ©rentes perspectives : philosophique, technologique, Ć©thique, social, politique, jusqu’Ć  discuter de la proposition d’un « sermentĀ Ā» qui pourrait reprĆ©senter quelque chose d’analogue au serment d’Hippocrate des mĆ©decins pour ceux qui travaillent dans le monde numĆ©rique. D’où vient ce besoin ? Avec quels objectifs ?

Le monde technologique tend Ć  changer rapidement et, de plus en plus, Ć  une vitesse qui dĆ©passe notre capacitĆ© d’adaptation. La complexitĆ© des machines et des systĆØmes qui structurent la rĆ©alitĆ© affecte non seulement notre faƧon de vivre, mais aussi notre faƧon de voir le monde et de penser l’avenir. Le niveau atteint par les « intelligences artificiellesĀ Ā»- IA, voit l’Ć©mergence, Ć  cĆ“tĆ© de l’enthousiasme pour leurs capacitĆ©s opĆ©rationnelles, d’une inquiĆ©tude gĆ©nĆ©rale quant aux nouvelles possibilitĆ©s ouvertes par ces systĆØmes et aux effets qui peuvent rĆ©sulter de leur utilisation malveillante.

La diffusion rĆ©cente du ChatGPT (novembre 2022) et de tous ses dĆ©rivĆ©s a massivement rapprochĆ© les IA de notre vie quotidienne, soulevant de nouvelles questions de sens liĆ©es Ć  la comprĆ©hension de ce qui est humain et de ce qui ne l’est pas. Sur la scĆØne mondiale, l’Ć©volution de ces dispositifs a produit une certaine dĆ©sorientation, non seulement parce que leur utilisation semble ĆŖtre Ć  la portĆ©e de tous, mais surtout parce qu’ils dĆ©montrent qu’ils font quelque chose qui Ć©tait auparavant l’apanage des ĆŖtres humains, avec des capacitĆ©s quantitativement supĆ©rieures. Le fait que nous soyons confrontĆ©s Ć  des systĆØmes qui ne sont pas « intelligentsĀ Ā» au sens humain du terme et qui gĆØrent leur base de connaissances par des calculs statistiques ne change rien au rĆ©sultat final : le sentiment de ne plus ĆŖtre les auteurs de choix fondamentaux, concurrencĆ©s par des machines qui sont un peu moins des « outilsĀ Ā» et un peu plus des « compagnons de travailĀ Ā».

A ces questions, le sĆ©minaire « Vers un serment numĆ©rique / Towards a Digital OathĀ Ā» a ajoutĆ© un thĆØme central : s’interroger sur l’Ć©thique des technologies, c’est s’interroger sur l’humain. En effet, nombreux sont ceux qui considĆØrent le dĆ©veloppement technologique comme l’activitĆ© humaine qui nous caractĆ©rise le plus. En effet, les technologies numĆ©riques, et en particulier l’IA, sont celles qui reflĆØtent plus que d’autres, comme dans un miroir, notre faƧon d’ĆŖtre et de comprendre l’existence. Les crises du siĆØcle dernier (valeurs, environnementales, sociales et politiques) leur sont Ć©troitement liĆ©es et nous disent que le dĆ©veloppement technologique doit s’accompagner d’un engagement Ć©ducatif tout aussi dĆ©terminĆ©, afin que toutes les formes de progrĆØs puissent ĆŖtre guidĆ©es par une conscience Ć©thique plus profonde. Le sens d’un « sermentĀ Ā» pour le monde numĆ©rique va prĆ©cisĆ©ment dans ce sens. Le programme des premiers jours de juin a rĆ©uni des experts qualifiĆ©s (lien vers le programme). AprĆØs une premiĆØre prĆ©sentation gĆ©nĆ©rale des technologies numĆ©riques actuelles, le dĆ©bat a portĆ© sur les risques et les rĆ©glementations liĆ©s Ć  leur utilisation en Italie et dans l’UE, aux Ɖtats-Unis, au BrĆ©sil et en Chine, mĆŖlant solutions technologiques et questions politiques, rĆ©flexions philosophiques et phĆ©nomĆØnes sociaux. « Il est nĆ©cessaire de rendre visible et de souscrire Ć  un engagement concret et universellement partagé », explique Fadi ChehadĆ©, ancien PDG de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et promoteur du « sermentĀ Ā» pour une Ć©thique du monde numĆ©rique, professeur invitĆ© Ć  l’Institut Sophia, « avec lequel les dĆ©veloppeurs, les techniciens et les utilisateurs des technologies numĆ©riques peuvent fermement ancrer leur travail sur une approche centrĆ©e sur l’humainĀ Ā». Fadi ChehadĆ© a accompagnĆ© les premiĆØres Ć©tapes du parcours depuis novembre 2019, lorsqu’un premier groupe s’Ć©tait rĆ©uni Ć  Trente (Italie) pour donner forme au projet. Par la suite, le groupe promoteur a impliquĆ© des chercheurs de diffĆ©rents pays et a participĆ© Ć  la consultation publique promue par l’ONU pour le Global Digital Compact 2024.

Aujourd’hui, l’objectif du Digital Oath est prĆ©cis : suggĆ©rer des lignes directrices et motiver Ć©thiquement les dĆ©veloppeurs et les innovateurs du monde numĆ©rique Ć  se concentrer sur la dignitĆ© et la qualitĆ© de vie des personnes et des communautĆ©s, sur le sens humain de l’existence et sur le respect des droits fondamentaux et de l’environnement. « La proposition de traduire, pour ainsi dire, le Serment d’Hippocrate pour le monde numĆ©riqueĀ Ā», rappellent les promoteurs de la confĆ©rence, « est dĆ©jĆ  apparue dans diverses Ć©tudes internationales, qui soulignent l’urgence de la question et la responsabilitĆ© de ceux qui crĆ©ent et gĆØrent des services numĆ©riques et administrent des donnĆ©es. On pense non seulement aux nouveaux rĆ©seaux neuronaux, mais aussi aux rĆ©seaux sociaux, ou aux crypto-monnaies… Notre travail rejoint celui d’autres rĆ©seaux : il s’agit maintenant d’unir nos efforts pour une coalition entre universitĆ©s, le secteur privĆ© et les organisations engagĆ©es dans la rĆ©daction d’un code d’Ć©thique, d’un protocole d’autorĆ©gulation dont des personnes, des sociĆ©tĆ©s et l’environnement pourront bĆ©nĆ©ficierĀ Ā».

Une premiĆØre formulation du serment est disponible pour tous sur le nouveau site web du Digital Oath et les inscriptions affluent ; le texte est ouvert aux suggestions et aux modifications avec une Ć©laboration progressive. Le site inclura Ć©galement bientĆ“t les enregistrements et les documents du SĆ©minaire. Bien que le chemin soit certainement ascendant, nous sommes nombreux Ć  marcher : c’est un horizon qui nous concerne tous. Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Andrea Galluzzi

ŒcumĆ©nisme : synodalitĆ© et primautĆ© au deuxiĆØme millĆ©naire et aujourd’hui

ŒcumĆ©nisme : synodalitĆ© et primautĆ© au deuxiĆØme millĆ©naire et aujourd’hui

La Commission mixte internationale pour le dialogue thĆ©ologique entre l’Ɖglise catholique et l’Ɖglise orthodoxe a tenu sa quinziĆØme session plĆ©niĆØre du 1er au 7 juin 2023 Ć  Alexandrie (Ɖgypte), accueillie par le Patriarcat grec orthodoxe d’Alexandrie et de toute l’Afrique, et est parvenue Ć  un accord sur un nouveau document intitulĆ© « SynodalitĆ© et primautĆ© au deuxiĆØme millĆ©naire et aujourd’huiĀ Ā». Notre entretien avec le thĆ©ologien Piero Coda, prĆ©sent Ć  la rĆ©union. Mgr Coda, pouvez-vous nous dire ce qu’a Ć©tĆ© cette rencontre, qui y a participĆ© et quel Ć©tait son objectif principal ? Il s’agissait de la 15ĆØme session plĆ©niĆØre de la « Commission mixte internationale pour le dialogue thĆ©ologique entre l’Ɖglise catholique et l’Ɖglise orthodoxeĀ Ā» qui s’est tenue Ć  Alexandrie, en Ɖgypte, sous la prĆ©sidence du MĆ©tropolite Job de Pisidie (Patriarcat œcumĆ©nique de Constantinople) et du Cardinal Kurt Koch (DicastĆØre pour la promotion de l’unitĆ© des chrĆ©tiens), avec l’hospitalitĆ© cordiale du Patriarche ThĆ©odoros II d’Alexandrie. Il s’agissait de complĆ©ter la phase de dialogue inaugurĆ©e par le document de Ravenne (2007), qui prĆ©voyait, aprĆØs la mise au point du cadre thĆ©ologique commun aux orthodoxes et aux catholiques sur l’interdĆ©pendance dans la vie de l’Ɖglise de la synodalitĆ© et de la primautĆ©, l’examen historique de la situation vĆ©cue au premier millĆ©naire, proposĆ© par le document de Chieti (2016), pour arriver Ć  la description de la situation vĆ©cue au deuxiĆØme millĆ©naire, objet du document approuvĆ© Ć  Alexandrie. En raison des vicissitudes bien connues qui agitent le monde orthodoxe, le Patriarcat de Russie a abandonnĆ© les travaux de la Commission. Les reprĆ©sentants des Patriarcats d’Antioche, de Bulgarie et de Serbie Ć©taient Ć©galement absents d’Alexandrie, tandis que les 10 dĆ©lĆ©gations restantes des autres Patriarcats (Constantinople, Alexandrie, JĆ©rusalem, Roumanie, GĆ©orgie) et des Ɖglises autocĆ©phales (Chypre, GrĆØce, Pologne, Albanie, TchĆ©coslovaquie et Slovaquie) Ć©taient prĆ©sentes. Dans quels termes peut-on parler de synodalitĆ© dans la sphĆØre œcumĆ©nique et quelles sont les considĆ©rations qui se dĆ©gagent du passĆ© ? Le thĆØme est illustrĆ© dans l’introduction : « Le prĆ©sent document considĆØre l’histoire troublĆ©e du deuxiĆØme millĆ©naire (…) il s’efforce de donner autant que possible une lecture commune de cette histoire et offre aux orthodoxes et aux catholiques l’occasion de s’expliquer mutuellement sur divers points, afin de promouvoir la comprĆ©hension et la confiance mutuelles qui sont des conditions prĆ©alables essentielles Ć  la rĆ©conciliation au dĆ©but du troisiĆØme millĆ©naire.Ā Ā» Il en rĆ©sulte une comprĆ©hension plus claire et plus partagĆ©e des motifs qui ont conduit – souvent pour des raisons de nature historico-politique plutĆ“t que thĆ©ologique – Ć  favoriser une distance qui a non seulement empĆŖchĆ© les tentatives de rĆ©conciliation au cours des siĆØcles de porter leurs fruits, mais qui a exacerbĆ© les interprĆ©tations polĆ©miques envers l’autre partie et le durcissement apologĆ©tique de sa propre position. Il faut noter que l’ouverture Ć  une situation nouvelle marquĆ©e par le rapprochement opĆ©rĆ© au XXĆØme siĆØcle est Ć  valoriser : elle favorise une Ć©valuation plus pertinente de la signification rĆ©elle et du poids thĆ©ologique de ce qui fait encore obstacle Ć  l’unitĆ© pleine et visible. Quelles sont les perspectives d’avenir ? Le document souligne que le “retour aux sources” de la foi et la stratĆ©gie du dialogue de la charitĆ© entre les “Ɖglises sœurs” promues, dans le sillage de Vatican II, par Paul VI et le Patriarche AthĆ©nagoras sont dĆ©cisifs. L’engagement actuel de l’Ɖglise catholique, poursuivi avec tĆ©nacitĆ© par le pape FranƧois, de redĆ©couvrir et de rĆ©activer le principe de synodalitĆ© stimule Ć©galement l’espoir. Dans quelle direction allons-nousĀ ? Le document souligne que « l’Ɖglise n’est pas correctement comprise si on la voit comme une pyramide, avec une primautĆ© la gouvernant d’en haut, mais elle n’est pas non plus correctement comprise si on la considĆØre comme une fĆ©dĆ©ration d’Ɖglises autosuffisantes. Notre Ć©tude historique de la synodalitĆ© et de la primautĆ© au cours du deuxiĆØme millĆ©naire a montrĆ© l’inadĆ©quation de ces deux visions. De mĆŖme, il est clair que pour les catholiques, la synodalitĆ© n’est pas simplement consultative et que pour les orthodoxes, la primautĆ© n’est pas simplement “honorifique “.Ā» L’interdĆ©pendance entre synodalitĆ© et primautĆ©, donc – c’est le point Ć©tabli -, est « un principe fondamental dans la vie de l’Ɖglise. Elle est intrinsĆØquement liĆ©e au service de l’Ɖglise aux niveaux local, rĆ©gional et universel. Cependant, le principe doit ĆŖtre appliquĆ© dans des contextes historiques spĆ©cifiques (…) Ce qui est requis dans de nouvelles circonstances, c’est une application nouvelle et correcte du mĆŖme principe.Ā Ā» Cette perspective ouvre la voie Ć  la poursuite du voyage et Ć  l’ouverture d’une nouvelle phase.

Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Carlos Mana e Maria Grazia Berretta (photos: Ā©Dicastero per la promozione dell’UnitĆ  dei cristiani)

Vivre la priĆØre

Entrer dans la priĆØre signifie retrouver le coeur de la rencontre entre le “moiā€ et la prĆ©sence de Dieu dans notre vie. Chiara Lubich, Pasquale Foresi et Igino Giordani,Ā avec des mots qui, aujourd’hui deviennent toujours plus actuels, tracent les lignes d’une spiritualitĆ© civile, accessible Ć  tous, vĆ©cue dans les rues des villes du monde entier.Ā 

 

Je me suis rendu compte que l’époque moderne demande une priĆØre un peu particuliĆØre. […]. Autrefois on pensait que le monde et le cosmos Ć©taient immobiles, fixes. L’homme devait donc trouver Dieu Ć  travers les Ć©toiles, Ć  travers les fleurs, […] donc Ć  travers la contemplation, la paix, l’union Ć  Dieu, dans des moments de recueillement, de priĆØre Ć  l’Église, devant le Saint Sacrement… […] ƀ prĆ©sent, en revanche, on voit que le monde Ć©volue, qu’il se transforme : tout change. […]Ā  L’homme est entrainĆ© dans ce mouvement, il est engagĆ© dans cette course vers la perfection. Alors il ne peut plus rester immobile Ć  contempler, l’homme est appelĆ©, […] Ć  participer avec Dieu Ć  cette Ć©volution, Ć  cette crĆ©ation. C’est pourquoi tout ce que vous faites Ć  l’école, au bureau, Ć  l’usine, revient Ć  construire le monde avec Dieu crĆ©ateur, faire Ć©voluer le monde. Cependant nous devons le faire Ć©voluer en ayant bien conscience que nous participons Ć  la CrĆ©ation de Dieu, et donc que notre Œuvre est une œuvre sacrĆ©e. Nous sommes un bras de Dieu crĆ©ateur qui va de l’avant, qui construit le monde.

Chiara Lubich (Castel Gandolfo, 25 fĆ©vrier 1989 dans “le souffle de l’âme” prĆ©parĆ© par Fabio Ciardi, Nouvelle CitĆ©, 2023, p.66)

  Une forme de priĆØre trĆØs importante, on peut l’avoir au travail. Je pense surtout aux ouvriers dans les usines, Ć  toutes les personnes qui, durant la journĆ©e, sont extĆ©nuĆ©es, avec une fatigue qui enlĆØve presque la facultĆ© mĆŖme de penser et donc, dans un certain sens, de prier. Si le matin, par une simple intention, nous offrons notre vie quotidienne Ć  Dieu, nous vivons profondĆ©ment, durant toute la journĆ©e en relation avec Dieu. Et selon moi, lorsque le soir, ces ouvriers, mĆŖme pour de courts instants parce que fatiguĆ©s, pourront se recueillir avec Dieu, ils trouveront l’unitĆ© avec Lui : ils la trouvent parce qu’ils ont vĆ©cu tout leur travail en relation avec Lui. Et c’est ce qu’il y a de plus important : ĆŖtre en relation Ć©troite avec Lui. Et c’est, au fond, ce que l’humanitĆ© est prĆŖte Ć  entendre aujourd’hui : c’est-Ć -dire que tout l’univers et tout ce qui s’y accomplit, pris dans un sens religieux, puisse se transformer en une grande priĆØre que le monde Ć©lĆØve vers Dieu.

Pasquale Foresi (in “Dio ci chiama. Conversazioni sulla vita cristiana” CittĆ  Nuova, 2003, p.116)Ā 

  Ce matin, il m’a semblĆ© que je m’Ć©tais rapprochĆ© de Dieu. Jamais, je crois, je ne l’avais senti aussi proche. Ma joie a Ć©tĆ© et reste grande. Je sens que j’ai trouvĆ© un libre accĆØs pour aller Ć  Lui ; et mon intention est de ne plus jamais m’Ć©loigner. J’ai surmontĆ©, par la grĆ¢ce de Dieu, les obstacles qui m’empĆŖchaient de m’accrocher Ć  la terre. DĆ©sormais, je suis sur terre et j’habite au ciel (mon ambition est grande, mais Sa misĆ©ricorde l’est encore plus. Je l’aime infiniment). Les impulsions de vanitĆ©, de prĆ©fĆ©rences dans les amitiĆ©s ne me freinent plus. Je vais directement Ć  Dieu, en me dĆ©barrassant de ces oripeaux. Les hommes peuvent me trahir, me calomnier, me tuer : mais j’ai Dieu, et je les aime indĆ©pendamment d’eux. J’appartiens Ć  Dieu. Je n’ai besoin de rien d’autre.

Igino Giordani (in “Diario di Fuoco“, CittĆ  Nuova, 1992, p.196)

Activer les sous-titres franƧais https://youtu.be/nLK39FnIrOw

SPARKS (le podcast) : histoires de changemakers cheminant parmi nous

SPARKS (le podcast) : histoires de changemakers cheminant parmi nous

Est publiĆ© aujourd’hui le premier Ć©pisode du Ā nouveau podcast produit par United World Project. Il raconte des histoires d’acteurs de changement – changemakers ayant dĆ©cidĆ© Ā de se lancer dans une activitĆ© nouvelle, sous le coup d’une Ć©tincelle qui les a poussĆ©s d’agir pour rendre leur sociĆ©tĆ© meilleure.

Une Ʃtincelle peut inspirer le changement

Aujourd’hui, 16 juin 2023, United World Project est heureux de vous prĆ©senter un nouveau podcast en anglais: Sparks (Ɖtincelles). Dans chaque Ć©pisode, nous raconterons des histoires de Ā changemakers, de Ā diffĆ©rentes parties du monde, qui ont donnĆ© vie Ć  un projet, une entreprise ou une activitĆ©, aprĆØs avoir Ć©té inspirĆ©sĀ par Ā une « étincelleĀ Ā»: une petite lumiĆØre qui a occasionnĆ© la contagion de beaucoup d’autres personnes. Ā Chacune d’elles, chacun d’eux nous emmĆØnera dans son pays, pour nous plonger dans Ā sa culture et nous raconter comment son projet a commencĆ©. Ā Il n’est pas besoin d’être Greta Thunberg ou Ghandi pour engager un changement. Nous croyons que chacun de nous peut faire la diffĆ©rence. Ā Peut-ĆŖtre Ć  peine une Ć©tincelle suffit-elleĀ !

Le premier Ʃpisode : Giving back to society one jar at a time

Restituer Ć  la sociĆ©tĆ©, pas Ć  pas. Ā Nous avons tous de grands rĆŖves. Celui de Mabih Ć©tait de travailler aux Nations Unies et pendant des annĆ©es, elle a tout fait pour y parvenir. Ā Mais cela n’a pas Ć©tĆ© comme elle l’espĆ©rait. En 2019, elle a rĆ©alisĆ© que son rĆŖve, poursuivi en vue d’aider les autres, n’était peut-ĆŖtre qu’un dĆ©sir personnel de pouvoir s’affirmer dans la sociĆ©tĆ©. Ā Ainsi, en laissant Ć  ce rĆŖve la possibilitĆ© de se transformer, sa vie a changĆ© d’une maniĆØre jamais imaginĆ©e auparavant. Ā Aujourd’hui, Ć  38 ans, Nji Mabih est Ć  la tĆŖte d’une petite entreprise et vit au Cameroun. Pour continuer Ć  lire, cliquez ici. Pour Ć©couter l’Ć©pisode immĆ©diatement sur Spotify, cliquez ici !Ā  Si vous prĆ©fĆ©rez Ć©couter des podcasts sur d’autres plateformes, vous pouvez Ć©galement trouver “Sparks” sur Apple Podcast, Google Podcast, Amazon Music et Audible. Bonne Ć©coute!

Laura Salerno

Ɖvangile vĆ©cu : « Vivez en paix et le Dieu de l’amour et de la paix sera avec vousĀ Ā» (2 Co 13, 11).

Laisser Dieu habiter en nous : c’est le point de dĆ©part pour conserver et tĆ©moigner dans la joie, la valeur inestimable de l’unitĆ© et de la paix, dans la charitĆ© et la vĆ©ritĆ© ; pour s’enrichir et ĆŖtre des semences de bien et de fraternitĆ© pour le monde. Sans mesurer la haine Je vis dans une petite ville d’Ukraine, Ć  la frontiĆØre de la Slovaquie. Les bombes n’arrivent pas jusqu’à chez nous, mais bien leurs terribles consĆ©quences : des personnes dĆ©placĆ©es avec leurs besoins, la nĆ©cessitĆ© de torches et de bougies, de mĆ©dicaments, de couvertures… Une grande obscuritĆ© s’est abattue sur notre pays. Les nouvelles de ceux qui trahissent, de ceux qui s’enrichissent dans ces situations dramatiques, de ceux qui exploitent les autres, des chacals… sont Ć  l’ordre du jour : le mal, quand il triomphe, n’a pas de rĆØgles, pas de limites. Mais malgrĆ© tout, il se passe quelque chose d’autre : les gens d’ici sentent qu’ils partagent la douleur des autres et cherchent des solutions. Dans les familles, le besoin de chaleur, de protection, de solidaritĆ© est revenu. J’assiste Ć  ce paradoxe d’une guerre du mal et du triomphe du bien. On se raconte l’histoire de Chiara Lubich et des premiĆØres personnes qui l’ont suivie: elles aussi ont commencĆ© pendant une guerre et n’ont pas mesurĆ© la haine, mais ont allumĆ© le bien, qui s’est ensuite rĆ©pandu partout. En vĆ©ritĆ©, les forces du mal ne l’emporteront pas. Notre gratitude est une vĆ©ritable priĆØre qui s’Ć©lĆØve vers le ciel comme un chant de louange au Dieu Amour. (S.P. – Ukraine) Une chaĆ®ne d’amour Dans la salle d’attente de mon salon de coiffure, l’Ć©change de nouvelles est habituel entre les clientes et comme je n’avais pas vu depuis un petit temps, une dame Ć¢gĆ©e, Madame AdĆØle, qui venait pĆ©riodiquement chez nous, j’ai demandĆ© Ć  l’une d’entre elles de me donner de ses nouvelles. J’ai ainsi appris qu’AdĆØle Ć©tait gravement malade et, poussĆ©e par le dĆ©sir de la revoir, j’ai dĆ©cidĆ© de lui rendre visite un jour.Ā  J’ai retrouvĆ© Madame AdĆØle, seule et sans famille, dans un Ć©tat d’abandon total, et j’ai immĆ©diatement lancĆ© un appel Ć  l’aide, cherchant quelqu’un parmi mes clientes qui aurait pu lui tenir compagnie. Une belle compĆ©tition s’est engagĆ©e parmi mes clientes jusqu’Ć  ce que, trĆØs rapidement, le fils de l’une d’entre elles rĆ©ussisse Ć  la placer dans un foyer d’accueil qui assurait assistance et soins. J’ai moi aussi proposĆ© mes services de coiffeuse, non seulement Ć  AdĆØle, mais aussi Ć  toutes celles qui le souhaitaient. L’histoire d’AdĆØle m’a montrĆ© qu’il suffit de commencer par des actes concrets de charitĆ© ; la chaĆ®ne de l’amour se rĆ©pand alors rapidement et efficacement. (F.d.R. – Italie) Une Ć©cole de la solidaritĆ© Dans le dĆ©sert, Ć  l’extĆ©rieur d’une ville de l’Égypte où je me trouve, vivent 1 000 personnes atteintes de la lĆØpre. Il y a quelques annĆ©es encore, personne ne connaissait l’existence de cette colonie. Nous sommes allĆ©s vĆ©rifier la situation et nous avons dĆ©couvert que ces personnes manquaient de tout. MĆŖme les mĆ©decins n’allaient pas les voir. AprĆØs avoir pris des dispositions avec Caritas, nous avons ouvert notre groupe Ć  d’autres jeunes chrĆ©tiens et musulmans avec lesquels nous nous rendons maintenant sur place les jours de congĆ©. Deux d’entre nous, Ć©tudiants en mĆ©decine, sont impliquĆ©s dans les soins mĆ©dicaux et se sont donc tenus au courant des mĆ©thodes de traitement de la lĆØpre. D’autres se sont portĆ©s volontaires pour repeindre des maisons et les rendre plus habitables. Un jeune journaliste a publiĆ© quelques articles dans divers journaux et magazines afin d’informer et de sensibiliser le plus grand nombre au problĆØme. Et surtout, nous avons rĆ©alisĆ© que les malades de cette colonie ont besoin d’une Ć©coute qui est presque plus importante pour eux que les mĆ©dicaments. Cette expĆ©rience est devenue pour nous une vĆ©ritable Ć©cole : elle nous fait prendre conscience que chacun d’entre nous peut apporter quelque chose aux autres. (H.F.S. – Egypte)

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(extrait de : «  Il Vangelo del Giorno Ā», CittĆ  Nuova, annĆ©e IX – no.1 mai-juin 2023)

World Meeting on Human Fraternity: la fraternitĆ© comme œuvre commune

World Meeting on Human Fraternity: la fraternitĆ© comme œuvre commune

Le 10 juin 2023 s’est tenue au Vatican la Rencontre mondiale sur la fraternitĆ© humaine, Ć  laquelle le mouvement des Focolari a participĆ© aux cĆ“tĆ©s d’autres mouvements ecclĆ©siaux, organisations internationales et associations. La PrĆ©sidente des Focolari, Margaret Karram, Ć©tait reprĆ©sentĆ©e par quelques focolarini, dont Christian Abrahao Da Silva. Ce dernier nous fait part de ses impressions. C’est dans l’esprit de promouvoir un processus participatif pour aider Ć  redĆ©couvrir le sens de la fraternitĆ© et la construire ensemble Ć  travers le dialogue, la connaissance, les moments de rencontre, les paroles et les gestes partagĆ©s, que s’est tenu le 10 juin dernier au Vatican le World Meeting on Human Fraternity, une rencontre internationale sur la fraternitĆ© humaine, promue par la Fondation Fratelli Tutti et la Basilica Papale di San Pietro, sous le patronage du Cardinal Mauro Gambetti, ArchiprĆŖtre de la Basilique Papale Saint-Pierre au Vatican, Vicaire gĆ©nĆ©ral de Sa SaintetĆ© pour la CitĆ© du Vatican. L’Ć©vĆ©nement inspirĆ© par l’encyclique Fratelli Tutti a bĆ©nĆ©ficiĆ© de la prĆ©sence de plusieurs laurĆ©ats du Prix Nobel de la Paix, de personnalitĆ©s du monde de la science, de la culture, du droit, d’associations et d’organisations internationales, qui ont eu pour tĆ¢che d’Ć©laborer un « Appel Ć  l’engagement pour la FraternitĆ© HumaineĀ Ā». Le document lu par deux laurĆ©ats du prix Nobel, Nadia Murad et Muhammad Yunus, au cours du Festival qui s’est tenu sur la place Saint-Pierre dans l’aprĆØs-midi, a ensuite Ć©tĆ© signĆ© par le SecrĆ©taire d’Ɖtat, le cardinal Parolin, au nom du Pape FranƧois et du groupe qui a Ć©laborĆ© le document. Christian Abrahao Da Silva, focolarino qui a participĆ© Ć  la Rencontre, nous raconte ce moment. Christian, qu’est-ce que cela a signifiĆ© pour toi de participer Ć  ce moment mondial dĆ©diĆ© Ć  la fraternitĆ© ? Ce fut tout d’abord un grand honneur. Une focolarine, Corres Kwak, et moi-mĆŖme, avons Ć©tĆ© appelĆ©s Ć  reprĆ©senter la PrĆ©sidente des Focolari, Margaret Karram, et l’ensemble du Mouvement, lors de cet Ć©vĆ©nement au but noble, celui de promouvoir la fraternitĆ© et l’amitiĆ© sociale entre les personnes et entre les peuples, comme antidote aux nombreuses formes de violence et de guerres qui se succĆØdent dans le monde. La rencontre s’est dĆ©roulĆ©e en deux temps : le matin, dans l’ancienne salle synodale, en prĆ©sence de reprĆ©sentants de divers mouvements et associations ecclĆ©siaux. L’aprĆØs-midi, une grande fĆŖte s’est dĆ©roulĆ©e sur la place Saint-Pierre, en prĆ©sence de reprĆ©sentants de diverses places du monde. Comment se sont ouverts les travaux ? Le matin, nous avons participĆ© Ć  deux tables rondes où il nous a Ć©tĆ© demandĆ© de rĆ©pondre essentiellement Ć  deux questions : « que faisons-nous concrĆØtement pour rĆ©aliser la fraternitĆ© sociale et la fraternitĆ© environnementale ?Ā Ā» Et encore « y a-t-il un nous ?Ā Ā» Ce furent de trĆØs beaux moments participatifs. On a beaucoup parlĆ© du concept de jardin en rĆ©fĆ©rence au jardin d’Eden, exprimĆ© par le Pape FranƧois dans « Fratelli tuttiĀ Ā». Les paroles les plus prononcĆ©es ont Ć©tĆ© : compassion, responsabilitĆ© (politique et Ć©conomique), partage, promotion intĆ©grale, reconnaissance de chaque personne humaine, attention, accueil. Une vĆ©ritable expĆ©rience ecclĆ©siale avec l’espoir qu’elle puisse se rĆ©pandre et tĆ©moigner largement de la nĆ©cessitĆ© de redĆ©couvrir et de renforcer la fraternitĆ© humaine. Qu’est-ce qui t’a particuliĆØrement frappĆ© ? Outre le groupe des Prix Nobel de la Paix, le groupe des mouvements et associations ecclĆ©siaux, il y avait aussi un groupe de 30 trĆØs jeunes Ć©tudiants de diffĆ©rentes Ć©coles italiennes, accompagnĆ©s de leurs professeurs de religion, qui avaient participĆ© Ć  un concours avec des œuvres artistiques de diffĆ©rents types, exprimant de maniĆØre crĆ©ative le thĆØme de la Rencontre. Leur prĆ©sence a donnĆ© une touche importante Ć  l’engagement des nouvelles gĆ©nĆ©rations dans l’Ć©ducation Ć  la fraternitĆ©. En outre, les expĆ©riences racontĆ©es sur la scĆØne du Festival l’aprĆØs-midi, celles de certains artistes qui ont partagĆ© leurs talents avec libertĆ© et joie, ont Ć©tĆ© d’un grand apport. Que retient le mouvement des Focolari de ce moment ? Le Pape FranƧois a relancĆ© la fraternitĆ© comme un nouveau paradigme anthropologique sur lequel reconstruire des gestes et des lois, car « la fraternitĆ© a quelque chose de positif Ć  offrir Ć  la libertĆ© et Ć  l’Ć©galité » (Fratelli tutti, n. 103). Cette citation m’a fait penser Ć  un discours de Chiara Lubich intitulĆ© : « LibertĆ©, Ć©galitĆ©… qu’est-il advenu de la fraternitĆ© ?Ā Ā» Il s’agissait ici d’un de ces Ć©vĆ©nements qui nous appellent Ć  nous jeter toujours plus au centre de notre charisme d’unitĆ©. En outre, en expliquant l’idĆ©e de l’Ć©vĆ©nement, le cardinal Gambetti a vraiment touchĆ© le cœur, en dĆ©finissant ce moment comme un « processus et une expĆ©rience, comme un premier pas pour aider Ć  redĆ©couvrir le sens de la fraternitĆ© et pour la construire culturellement parce qu’elle n’est pas donnĆ©e biologiquement, la fraternitĆ© a besoin de rencontre et de dialogue, de connaissance et de mots et de gestes partagĆ©s, de langages communs et de l’expĆ©rience de la beautĆ©.Ā Ā»

Maria Grazia Berretta

En prière pour la santé du pape François

Comme le public le sait, le pape FranƧois a subi hier, 7 juin, une intervention chirurgicale Ć  la Polyclinique Gemelli de Rome. Le souverain pontife est Ā« en bonnes conditions gĆ©nĆ©rales Ā» et serein. Il remercie pour les messages de proximitĆ© qui lui parviennent du monde entier et demande que l’on continue Ć  prier pour lui. Margaret Karram lui a fait parvenir ses priĆØres et son affection, de mĆŖme que celles du Mouvement des Focolari. Ā 

Rocca di Papa, 8Ā juin 2023

SaintetƩ, cher pape FranƧois

Nous suivons avec attention les mises au courant suite Ć  l’intervention que vous avez subie hier et nous nous rĆ©jouissons des nouvelles rĆ©confortantes reƧues rĆ©cemment concernant votre Ć©tat de santĆ©. Unis Ć  toute l’Ɖglise, avec les communautĆ©s du Mouvement dans le monde, nous vous accompagnons de nos priĆØres et de l’offrande de nos vies. Soyez assurĆ© que nous continuerons Ć  vous soutenir, en demandant au PĆØre votre plein rĆ©tablissement, afin que vous puissiez poursuivre votre si prĆ©cieux ministĆØre.

Je vous prie de recevoir mes affectueuses salutations et celles du Mouvement des FocolariĀ !

Filialement,

Margaret Karram

50e anniversaire de Loppiano Prima : amour de la crƩation et prophƩtie en marche

50e anniversaire de Loppiano Prima : amour de la crƩation et prophƩtie en marche

Un rendez-vous a Ć©tĆ© organisĆ© Ć  Loppiano (Florence-Italie) les 27 et 28 mai, pour cĆ©lĆ©brer l’anniversaire de la naissance de la CoopĆ©rative Loppiano Prima. Cinquante ans aprĆØs ce 19 mai 1973, jour de sa crĆ©ation, l’Ć©vĆ©nement a Ć©tĆ© une occasion unique de rappeler les moments fondateurs, de faire le point sur le chemin parcouru et de relancer l’activitĆ© productive et commerciale avec un regard ouvert sur l’avenir. Nous partageons l’interview de Maria Ghislandi et Giuseppe Marvelli, parmi les premiers membres fondateurs. « Sans mĆ©moire, il n’y a pas d’avenir. Revenir aux racines est donc dĆ©cisif, et dans cette pause, nous voulons souligner notre engagement continu Ć  rĆ©cupĆ©rer, faire revivre et dĆ©cliner dans le prĆ©sent, les inspirations fondatrices et les Ć©tincelles de prophĆ©tie livrĆ©es au fil du temps par Chiara Lubich Ć  la CoopĆ©rativeĀ Ā». C’est par ces mots que Beatrice Vecchione, actuelle PrĆ©sidente de la CoopĆ©rative Prima, Loppiano a ouvert l’Ć©vĆ©nement de la cĆ©lĆ©bration intitulĆ©e Amour pour la CrĆ©ation, une prophĆ©tie en marche, un moment privilĆ©giĆ© pour commĆ©morer le 50e anniversaire de la fondation de la CoopĆ©rative qui s’est dĆ©roulĆ© les 27 et 28 mai 2023 Ć  l’Auditorium de Loppiano, la citĆ© pilote internationale du mouvement des Focolari prĆØs de Florence (Italie). Un week-end d’Ć©change et de partage dans une optique d’Ć©cologie intĆ©grale, qui a dĆ©voilĆ© le cœur de cette expĆ©rience prĆ©monitoire de l’agriculture Ć©cologique lors de la semaine Laudato SƬ. Loppiano Prima, poursuit Beatrice Vecchione, a une physionomie et une typicitĆ© propres que le titre rĆ©sume et Ć©voque parfaitement, car il s’agit sans aucun doute de cinq dĆ©cennies « d’amour pour la crĆ©ation et de prophĆ©tie en marcheĀ Ā», prophĆ©tie dont nous parle aussi, en remontant aux sources, Raffaella Pinassi Cardinali, pionniĆØre et depuis toujours rĆ©fĆ©rence de la coopĆ©rative agricole. NĆ©e le 19 mai de cette mĆŖme annĆ©e, avec 8 membres fondateurs dĆ©sireux de mettre Ć  profit les terres qui avaient Ć©tĆ© donnĆ©es par la famille Folonari au mouvement des Focolari dans les collines du Chianti, dans le Valdarno florentin, Loppiano Prima est une coopĆ©rative avec un systĆØme d’actionnariat gĆ©nĆ©ralisĆ© qui compte aujourd’hui 3 256 membres. Comme l’indiquent ses statuts, « elle n’a pas de but spĆ©culatif et est rĆ©gie par les principes de la mutualitĆ© prĆ©valenteĀ Ā». En outre, « elle a pour objet principal la rĆ©alisation de l’intĆ©rĆŖt gĆ©nĆ©ral de la collectivitĆ© en matiĆØre de promotion humaine et d’intĆ©gration sociale des citoyens, ainsi que de contribuer Ć  la mise en œuvre de la fraternitĆ© universelleĀ Ā». C’est ainsi qu’au cours des 50 derniĆØres annĆ©es, sur des terres non cultivĆ©es et abandonnĆ©es en raison de l’Ć©migration de tant d’agriculteurs dans l’aprĆØs-guerre, la coopĆ©rative Loppiano Prima est devenue la protagoniste d’une expĆ©rience particuliĆØre d’agriculture Ć©cologique avant la lettre, qui a mis au centre l’humanitĆ©, la nature et leur relation. Un sujet actif opĆ©rant Ć  l’intĆ©rieur de Loppiano, mais prĆ©sent dans le territoire et pour le territoire, fruit de la gĆ©nĆ©rositĆ©, de la tĆ©nacitĆ© et de la passion de tant de Volontaires de Dieu du mouvement des Focolari qui, il y a 50 ans, ont senti l’appel Ć  rĆ©pondre Ć  la prophĆ©tie de Chiara Lubich : donner Dieu par le travail ; fruit surtout de la foi de ceux qui ont cru et voulu prendre soin de ce rĆŖve que nous recevons aujourd’hui en hĆ©ritage : aimer la crĆ©ation, en faisant de leur vie un vĆ©ritable tĆ©moignage de l’Ɖvangile. Nous partageons l’histoire de Maria Ghislandi et Giuseppe Marvelli, deux des premiers membres fondateurs de Loppiano Prima.

Maria Grazia Berretta

https://youtu.be/IQzEiEkzwAQ

Guatemala : une chapelle œcumĆ©nique au Centre Ɖducatif Fiore

Guatemala : une chapelle œcumĆ©nique au Centre Ɖducatif Fiore

Une chapelle œcumĆ©nique a rĆ©cemment Ć©tĆ© inaugurĆ©e au Centre Ɖducatif Fiore (CEF), situĆ© Ć  Mixco (Guatemala). Les directeurs Maresa RamĆ­rez et Luis Martinez nous expliquent comment l’idĆ©e est nĆ©e et coĆÆncide avec la PentecĆ“teĀ : dans l’hĆ©misphĆØre sud, la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens est associĆ©e Ć  cette fĆŖte. « Nous ne nous concentrons pas sur une seule dĆ©nomination chrĆ©tienne, mais nous cherchons ce qui nous unit au sein de la chrĆ©tientĆ©. C’est pourquoi notre chapelle est œcumĆ©nique, nous voulons que personne ne se sente en dehors de la famille de notre Centre Ɖducatif Fiore où nous voulons vivre une inclusion rĆ©ciproqueĀ Ā» C’est par ces mots que Maresa RamĆ­rez explique l’objectif de la nouvelle chapelle œcumĆ©nique construite dans le Centre Ɖducatif Fiore (CEF), situĆ© Ć  Mixco (Guatemala), dont elle est la Directrice gĆ©nĆ©rale avec Luis Martinez, le directeur administratif. Depuis 10 ans, le Centre accueille des enfants de diffĆ©rentes confessions chrĆ©tiennes et, suite Ć  la pandĆ©mie, leur nombre a progressivement augmentĆ©. La chapelle fait partie du projet Ć©ducatif de l’Ć©cole, qui repose sur un parcours pĆ©dagogique, physique, Ć©motionnel et spirituel. La chapelle comporte plusieurs Ć©lĆ©ments qui visent Ć  crĆ©er une relation avec Dieu, en tenant compte de l’Ć¢ge des enfants qui frĆ©quentent l’Ć©cole. Luis Martinez raconte : « La conception de la chapelle inclut des processus ludiques, utilisant des jeux pour rapprocher les enfants de Dieu et Ć©tablir une relation avec Lui. Par exemple, nous avons placĆ© des tubes qui partent de l’entrĆ©e de la chapelle vers la Croix, pour que l’enfant, s’il en ressent le besoin, puisse envoyer un message secret Ć  JĆ©sus. Ensuite, les nuages servent Ć  crĆ©er l’atmosphĆØre du ciel, car nous associons Dieu au ciel. Les enfants sont les premiers concernĆ©s et lorsqu’ils entrent dans ce lieu, une relation Ć  la fois ludique et sĆ©rieuse se crĆ©e immĆ©diatement.Ā Ā» L’Ć©cole offre aux enfants cet espace dans lequel ils peuvent entrer lorsqu’ils ressentent le besoin de passer un moment avec Dieu. Dans le cadre de l’Ć©ducation Ć  la foi et aux valeurs, les enfants s’exercent Ć  faire des origamis afin d’Ć©crire et d’y dĆ©poser leurs actes d’amour en les offrant Ć  JĆ©sus, « selon le conseil de Chiara Lubich aux enfants : aprĆØs avoir fait un acte d’amour, en faire un petit paquet et l’envoyer au Ciel.Ā Ā» La collaboration a Ć©tĆ© essentielle pour l’inauguration, car le dialogue entre le mouvement des Focolari au Guatemala et le Conseil œcumĆ©nique chrĆ©tien de ce Pays est trĆØs dynamique. « Nous avons Ć©tabli une relation avec chacun de ses membres, en particulier avec l’Ć©vĆŖque catholique, Monseigneur Valenzuela. En parlant avec lui, nous nous sommes rendu compte de l’importance de la prĆ©sence de cette chapelle, car au Guatemala le dialogue œcumĆ©nique est quelque chose de nĆ©cessaireĀ Ā», explique Luis Martinez. Ces contacts fondĆ©s sur la fraternitĆ© ont Ć©tĆ© partagĆ©s par des fidĆØles de sept Ć©glises chrĆ©tiennes, et environ 25 personnes ont assistĆ© Ć  l’inauguration de la chapelle. Le programme de l’inauguration a Ć©tĆ© organisĆ© entre le Centre Ɖducatif Fiore et Monseigneur ValenzuelaĀ : il comprenait des psaumes, la lecture de la Parole et diverses priĆØres de bĆ©nĆ©diction et de louange. Les Ć©lĆØves ont participĆ© en rĆ©citant une priĆØre pour la paix. « Les personnes qui ont pris la parole nous ont dit que les enfants sont placĆ©s au centre de notre parcours Ć©ducatif et que nous sommes la premiĆØre Ć©cole du pays Ć  disposer d’une chapelle œcumĆ©niqueĀ Ā», a conclu la Directrice, Mme RamĆ­rez.

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Diego Santizo

IndonƩsie, le dialogue comme style de vie

IndonƩsie, le dialogue comme style de vie

Le voyage en Asie et en OcĆ©anie de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, est arrivĆ© Ć  la fin. Voici quelques nouvelles de ce qu’ils ont vĆ©cu lors de la derniĆØre Ć©tape en IndonĆ©sie. Panongan (IndonĆ©sie), 17Ā mai 2023 – Il est 8Ā heures du matin dans la paroisse catholique de Sainte-OdĆ©lie, Ć  environ deux heures de Jakarta. MgrĀ Ignatius Suharyo, Cardinal de la capitale indonĆ©sienne, a invitĆ© des reprĆ©sentants du gouvernement et des forces de police, de la municipalitĆ©, des villages, ainsi que les chefs religieux musulmans, bouddhistes et hindous Ć  prĆ©senter Ć  la PrĆ©sidente et au CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari un projet social pilote pour la ville de Tangerang/Banten, rĆ©alisĆ© en large synergie entre toutes les forces de la sociĆ©tĆ© civile citĆ©es plus haut. Avec plus de deux millions d’habitants, il s’agit de la troisiĆØme rĆ©gion la plus peuplĆ©e Ć  l’ouest de Jakarta, la capitale de l’IndonĆ©sie, qui, avec toutes ses villes-satellites, atteint presque 30Ā millions d’habitants. Il s’agit d’une zone en grand dĆ©veloppement, mais marquĆ©e aussi par des inĆ©galitĆ©s Ć©conomiques. La population des villages est pauvre, elle travaille dans les riziĆØres, vit des produits de la terre et de petits Ć©levages de poulets, de chĆØvres et de quelques vaches. La rĆ©gion, Ć  forte majoritĆ© musulmane, fait partie de la paroisse. Le pĆØre Felix Supranto – « Romo FelixĀ Ā» pour tout le monde (« romoĀ Ā» signifie « pĆØreĀ Ā» en bahasa, la langue officielle du pays) – est le dynamique curĆ© de la paroisse de Sainte-OdĆ©lieĀ ; il a le don de rassembler les personnes. C’est lui qui nous accueille, avec les nombreux paroissiens qu’il a impliquĆ©s dans divers projets sociaux au fil des ans. « Le dialogue que nous avons ici avec des frĆØres de diffĆ©rentes religions est concretĀ Ā», explique le Cardinal, « il prend en compte les besoins des personnes. Il faut construire des maisons, dĆ©velopper des possibilitĆ©s de travail, apporter l’eau dans les villages. “Ensemble” nous travaillons pour cela et il est important que la PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari soient venus ici pour voir ce qui pourrait ĆŖtre un modĆØle de dialogue Ć©galement en dehors de l’IndonĆ©sie. La devise de notre pays est “l’unitĆ© dans la diversitĆ©” et elle exprime trĆØs bien qui nous sommes et comment nous relevons les dĆ©fis.Ā Ā» « Nous sommes honorĆ©s de vous avoir parmi nousĀ Ā», dĆ©clare le pĆØre Felix Ć  Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, « pour partager le chemin que nous parcourons. Jusqu’Ć  prĆ©sent, nous avons construit 12Ā maisons pour aider les pauvres et c’est ce travail en commun qui fait de nous des frĆØres, malgrĆ© nos diffĆ©rences.Ā Ā» La journĆ©e se poursuit par la visite d’une Ć©cole accueillant des enfants de 6 Ć  15 ans, de plusieurs villages où, grĆ¢ce aux fonds rĆ©coltĆ©s, il a Ć©tĆ© possible d’apporter l’eau, de dĆ©marrer un Ć©levage de vaches, de chĆØvres et de poissons-chats, où la valeur ajoutĆ©e est l’implication totale de tousĀ : institutions et habitants. La visite de la Madrasa – une Ć©cole coranique – est le dernier rendez-vous de cette premiĆØre journĆ©e « sur le terrainĀ Ā» qui nous montre le caractĆØre communautaire et solidaire, vĆ©ritable force de ce pays. Bhinneka Tunggal Ika – nous sommes diffĆ©rents, mais nous sommes un Bhinneka Tunggal Ika, « Nous sommes diffĆ©rents, mais nous sommes unĀ Ā» est en effet la devise de l’IndonĆ©sie, inscrite sur les armoiries nationales qui reprĆ©sentent une ancienne divinitĆ©, l’aigle javanais. Le pays des records Avec ses 17Ā 000 Ć®les et plus de 300 groupes ethniques, chacun ayant une tradition culturelle vivante, l’IndonĆ©sie est un pays aux multiples facettes. Aujourd’hui, la population est fiĆØre de se prĆ©senter au monde comme un exemple de tolĆ©rance et de coexistence entre les diffĆ©rentes cultures et religions. Un exemple parmi d’autresĀ : la mosquĆ©e Istiqlal (de l’IndĆ©pendance) Ć  Jakarta est la plus grande d’Asie du Sud-Est. Elle est situĆ©e juste en face de la cathĆ©drale catholique et, lors des grandes fĆŖtes chrĆ©tiennes comme NoĆ«l, la mosquĆ©e apporte son soutien en mettant des places de parking Ć  la disposition des fidĆØles chrĆ©tiens, et vice versa pour les fĆŖtes musulmanes. L’IndonĆ©sie possĆØde la plus grande biodiversitĆ© de la planĆØte, mais la dĆ©forestation et l’exploitation des ressources menacent gravement la prĆ©servation de ces environnements naturels. La richesse Ć©conomique est inĆ©galement rĆ©partie et on estime que 27Ā 000 familles millionnaires (0,1Ā % de la population) possĆØdent plus de la moitiĆ© de la richesse du pays. Bien qu’il ne soit pas facile d’obtenir des statistiques prĆ©cises, la population actuelle est estimĆ©e Ć  273Ā millions d’habitants, ce qui en fait le quatriĆØme pays le plus peuplĆ© du monde. C’est le pays qui compte la plus forte population musulmane au monde (86,1Ā %)Ā ; les chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises reprĆ©sentent 10,53Ā % et l’appartenance religieuse est inscrite sur la carte d’identitĆ©. Les focolarini en Asie du Sud-Est et au Pakistan Jakarta, 19Ā mai 2023 – En regardant les focolarini d’Asie du Sud-Est et du Pakistan qui sont venus Ć  Jakarta pour rencontrer Margaret Karram et JesĆŗsĀ MorĆ”n, c’est tout le potentiel du continent asiatique qui apparaĆ®t, Ć  savoir la rencontre possible entre des peuples et des cultures trĆØs diffĆ©rentsĀ : de la ThaĆÆlande au Myanmar, du Vietnam Ć  l’IndonĆ©sie, Ć  Singapour, Ć  la Malaisie. Beaucoup sont connectĆ©s via le web, comme les focolarini du Pakistan, mais la distance n’empĆŖche pas une profonde communion où Ć©mergent Ć  la fois les dĆ©fis de l’inculturation dans les diffĆ©rents pays et la force de l’unitĆ©, capable d’atteindre les domaines les plus divers. La sĆ©ance de questions-rĆ©ponses avec Margaret Karram, JesĆŗs MorĆ”n, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni (responsables du dialogue interreligieux des Focolari) suscite une grande attention. Les focolarines de Ho Chi Minh (Vietnam) se demandent comment diffuser la spiritualitĆ© de l’unitĆ© en ces temps où il est difficile d’intĆ©resser personnes, les jeunes en particulier. « Lors de ce voyage en Asie et en OcĆ©anie, explique Margaret, j’ai compris que la maniĆØre dont nous avons proposĆ© jusqu’Ć  prĆ©sent la spiritualitĆ© de l’unitĆ© doit changer, parce que la sociĆ©tĆ© a changĆ©. Nous vivons tous tellement “connectĆ©s” les uns aux autres que nous devons trouver un moyen de prĆ©senter les diffĆ©rentes vocations, non pas chacune sĆ©parĆ©ment, mais les unes Ć  cĆ“tĆ© des autres, peut-ĆŖtre lorsque nous nous rencontrons en tant que communautĆ© du Mouvement au niveau local, puis ce sera Dieu qui parlera au cœur de chacun, qui appellera dans les diffĆ©rentes voies. Je constate que ce qui touche le cœur des gens, c’est l’attention personnelle, la construction de relations vraies, faites d’amour dĆ©sintĆ©ressĆ©. Les personnes doivent trouver en chacun de nous un frĆØre, une sœur, un(e) ami(e). Ce n’est qu’une fois la relation construite que nous pouvons les inviter Ć  connaĆ®tre la spiritualitĆ© du Focolare.Ā Ā» « Parfois, il nous semble que nous n’avons pas les moyens adĆ©quats pour intĆ©resser les personnes Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, poursuit JesĆŗs, mais attention Ć  ne pas cĆ©der Ć  la tentation de s’adapter au courant du monde pour ĆŖtre acceptĆ©s Ć  tout prix. Nous devons ĆŖtre dans le monde, parce qu’il est beau, Dieu l’a crƩƩ. Mais le contraste avec le monde, nous devons le sentirĀ ; il est chrĆ©tien de le vivre, parce que nous appartenons Ć  une vĆ©ritĆ©, celle du Christ, qui dĆ©passe le monde.Ā Ā» Le dialogue comme style de vie Jakarta, 20Ā mai – Yogyakarta, 21Ā mai 2023 – « Depuis fĆ©vrierĀ 2021, notre vie au Myanmar a complĆØtement changĆ©. Ma rĆ©gion est celle où le conflit est le plus grave. Personne ne devrait entendre les explosions d’artillerie et les bombardements aĆ©riens, ce n’est pas humain. EnracinĆ©s en Dieu et concentrĆ©s sur la vie dans le prĆ©sent – parce que nous ne savons pas si nous serons lĆ  demainĀ – nous continuons Ć  apporter Ć  notre peuple de l’amour et une nouvelle espĆ©rance. Chaque jour, je comprends davantage l’invitation de JĆ©susĀ : “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis” (Jn 15, 13)Ā Ā». C’est Gennie, Birmane, qui parle. Elle travaille pour une agence humanitaire qui s’occupe des personnes dĆ©placĆ©es, qui sont plus d’un million depuis le coup d’Ɖtat. Son tĆ©moignage est l’un de ceux qui ont racontĆ© la vie et les dĆ©fis des communautĆ©s des Focolari en Asie du Sud-Est lors du forum « Le dialogue comme style de vieĀ Ā», organisĆ© en partenariat avec l’UniversitĆ© catholique de Jakarta « Atma JayaĀ Ā». Quelque 290 personnes venues de diffĆ©rentes rĆ©gions d’IndonĆ©sie et de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est y ont participĆ©. 300 autres y ont participĆ© en ligne, du Pakistan et d’ailleurs. Au cœur des tĆ©moignages, la culture du dialogue, vĆ©cue au quotidien dans ces pays, et qui devient un style de vie, voire une activitĆ© Ć©conomique, comme le raconte Lawrence Chong, de Singapour. Depuis 2004, il dirige une sociĆ©tĆ© de conseil en gestion avec deux autres partenaires, un mĆ©thodiste et un musulman, selon les principes de l’Ɖconomie de communion. « Aujourd’hui, nous sommes prĆ©sents dans 23 pays et notre travail consiste Ć  apporter un changement, Ć  influer sur le systĆØme Ć©conomique et Ć  l’amĆ©liorer, sur la base des principes de l’interdĆ©pendance et de l’amour rĆ©ciproque.Ā Ā» AprĆØs la fĆŖte, au cours de laquelle les diffĆ©rents peuples prĆ©sents ont ouvert leurs portes Ć  la grande richesse culturelle et Ć  la variĆ©tĆ© des traditions, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rĆ©pondu Ć  quelques questions et ont partagĆ© leurs premiĆØres impressions de ce voyage. « L’Asie est le continent où le soleil se lĆØve, alors que nous venons d’Europe, où le soleil se coucheĀ Ā», a expliquĆ© JesĆŗs. « En Asie et en OcĆ©anie, nous avons trouvĆ© une Ɖglise trĆØs vivante, ainsi que la prĆ©sence des diffĆ©rentes religions, et nous avons Ć©tĆ© immergĆ©s dans cette lumiĆØre que nous avons trouvĆ©e dans l’humanitĆ© profonde des personnes. Nous avons reƧu une grande espĆ©rance pour l’Ɖglise, pour l’Œuvre de Marie. Cette espĆ©rance ne sera pas dƩƧue si ces peuples restent fidĆØles Ć  eux-mĆŖmes. Bien sĆ»r, nous avons aussi vu les problĆØmesĀ : la pauvretĆ©, les conflits, les guerres. Il est donc vrai que le soleil se lĆØve sur ces terres, mais nous avons Ć©galement un grand dĆ©fi devant nousĀ : que l’Ɖvangile soit aussi porteur d’un message de libĆ©ration pour ces peuplesĀ Ā». Le Nonce apostolique, MgrĀ Piero Pioppo, venu cĆ©lĆ©brer la Sainte Messe, a souhaitĆ© que la parole d’unitĆ© et de communion puisse fleurir et se rĆ©pandre dans ce monde qui en a tant besoin. Les racines du Mouvement en IndonĆ©sie ƀ Yogyakarta aussi, Margaret et JesĆŗs ont Ć©tĆ© accueillis par la communautĆ© des Focolari, avec la danse traditionnelle de bienvenue. La rencontre a Ć©tĆ© un voyage dans la trĆØs riche culture et les traditions javanaises, et une occasion de dĆ©couvrir les racines et le dĆ©veloppement du Mouvement en IndonĆ©sie où, aprĆØs plusieurs voyages depuis les Philippines Ć  partir des annĆ©es 80, le focolare est arrivĆ© Ć  Medan en 2004. Mais personne n’oubliera jamais 2006, l’annĆ©e du terrible tremblement de terre qui a fait des milliers de victimes et dont l’Ć©picentre se trouvait sur l’Ć®le de Java, dans la rĆ©gion de Yogyakarta, où se trouve aujourd’hui le focolare. BapakĀ Totok, l’un des animateurs de la communautĆ© locale, raconte comment le Mouvement des Focolari et les personnes du lieu se sont retroussĆ© les manches pour aider Ć  la construction de 22 “Pendopo” (centres communautaires, dans autant de villages) et d’un projet social. Ces centres ont Ć©tĆ© un signe de paix et d’unitĆ©, aussi entre personnes de confessions religieuses diffĆ©rentes. UniversitĆ© islamique Sunan KalijagaĀ : en dialogue pour promouvoir la fraternitĆ© Yogyakarta, 22Ā mai 2023 – Avec ses 20Ā 000 Ć©tudiants, l’universitĆ© “Sunan Kalijaga” est un important centre acadĆ©mique national d’études islamiquesĀ ; depuis 2005, elle compte Ć©galement un Centre culturel pour le dialogue interreligieux. En prĆ©sence de 160 Ć©tudiants, enseignants et membres de la communautĆ© locale des Focolari, Margaret Karram, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, ont participĆ© au SĆ©minaire « En dialogue pour promouvoir la fraternité ». Un thĆØme qui trouve une rĆ©sonance toute particuliĆØre ici, où le dialogue “sort” des enceintes universitaires ou des forums d’Ć©tude, parce qu’il est Ć  la fois le dĆ©fi et le fondement de la sociĆ©tĆ© indonĆ©sienne. « La prĆ©sence des responsables du Mouvement des Focolari est importante, explique le professeur Inayah Rohmaniyah, car elle nous permet de faire un pas de plusĀ : ne pas regarder seulement l’IndonĆ©sie, mais devenir ensemble les bĆ¢tisseurs d’un monde renouvelĆ© par les valeurs de fraternitĆ© que nous vivons, ici, aujourd’hui.Ā Ā» Les questions des Ć©tudiants se concentrent sur la stratĆ©gie de dialogue pour concilier diversitĆ©s culturelles et religieuses, mĆŖme dans des situations de conflit social. « Parfois, nous parlons beaucoup des difficultĆ©s et peu des richesses que ces diversitĆ©s portent en ellesĀ Ā», rĆ©pond Antonio Salimbeni. « Nous sommes tout d’abord des ĆŖtres humains, des frĆØres et des sœurs, c’est pourquoi il est important d’ĆŖtre ouverts, de comprendre la religion de l’autre Ć  partir de son point de vueĀ ; d’essayer de penser comme pense un musulman, comme pense un hindou, de voir le monde comme l’autre le voit.Ā Ā» Le voyage se conclut, mais un monde s’ouvre 45 jours de voyage, 5 pays visitĆ©s, plusieurs milliers de personnes rencontrĆ©es – 1 500 rien qu’à la derniĆØre Ć©tape indonĆ©sienne. AprĆØs avoir dĆ©couvert des peuples et des cultures trĆØs diffĆ©rents, avoir constatĆ© les dĆ©fis mais aussi la vitalitĆ© de l’Ɖglise dans des pays où le christianisme est minoritaire, avoir vu le dialogue entre personnes de religions diffĆ©rentes –Ā vĆ©cu au quotidien et capable d’apporter des rĆ©ponses concrĆØtes aux problĆØmes sociaux et Ć©conomiques des peuplesĀ -, avoir partagĆ© la vie des communautĆ©s des Focolari dans cette partie du monde, le premier voyage officiel en Asie et en OcĆ©anie de MargaretĀ Karram et JesĆŗsĀ MorĆ”n touche Ć  sa fin. Il n’est pas facile de faire le point Ć  chaud, mais la question arrive Ć  point nommĆ©. Margaret partage quelques impressions lors des derniers rendez-vous publicsĀ : « Je sens fortement que Dieu demande au Mouvement, en Asie en particulier, mais aussi dans le monde entier, de faire un pas important. Le dialogue doit devenir notre style de vie, notre faƧon d’agir Ć  tout moment. Nous ne pouvons pas continuer comme avant, en regardant seulement notre Mouvement et en faisant nos activitĆ©s. Le moment est venu de sortir, de travailler avec d’autres organisations, avec des personnes de diffĆ©rentes religions, comme cela se fait dĆ©jĆ  ici. Alors dĆ©pĆŖchons-nous, il n’y a pas de temps Ć  perdreĀ ! Ce voyage m’a confirmĆ© une fois de plus que l’unitĆ© et la paix dans le monde sont possibles. Parfois, en regardant le monde d’aujourd’hui, avec ses guerres et ses injustices, j’ai doutĆ©. Mais dans tous les pays que nous avons visitĆ©s, j’ai rencontrĆ© de nombreuses personnes engagĆ©es pour construire une sociĆ©tĆ© diffĆ©rente, pour jeter des ponts, mĆŖme au prix de grands sacrifices. Ce sont elles qui m’ont donnĆ© la certitude qu’ensemble, nous pourrons faire la diffĆ©rence et apporter notre contribution.Ā Ā»

StefaniaĀ Tanesini