Mai 27, 2023 | Non classifiƩ(e)
Le voyage en Asie et en OcĆ©anie de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, est arrivĆ© Ć la fin. Voici quelques nouvelles de ce qu’ils ont vĆ©cu lors de la derniĆØre Ć©tape en IndonĆ©sie. Panongan (IndonĆ©sie), 17Ā mai 2023 – Il est 8Ā heures du matin dans la paroisse catholique de Sainte-OdĆ©lie, Ć environ deux heures de Jakarta. MgrĀ Ignatius Suharyo, Cardinal de la capitale indonĆ©sienne, a invitĆ© des reprĆ©sentants du gouvernement et des forces de police, de la municipalitĆ©, des villages, ainsi que les chefs religieux musulmans, bouddhistes et hindous Ć prĆ©senter Ć la PrĆ©sidente et au CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari un projet social pilote pour la ville de Tangerang/Banten, rĆ©alisĆ© en large synergie entre toutes les forces de la sociĆ©tĆ© civile citĆ©es plus haut. Avec plus de deux millions d’habitants, il s’agit de la troisiĆØme rĆ©gion la plus peuplĆ©e Ć l’ouest de Jakarta, la capitale de l’IndonĆ©sie, qui, avec toutes ses villes-satellites, atteint presque 30Ā millions d’habitants. Il s’agit d’une zone en grand dĆ©veloppement, mais marquĆ©e aussi par des inĆ©galitĆ©s Ć©conomiques. La population des villages est pauvre, elle travaille dans les riziĆØres, vit des produits de la terre et de petits Ć©levages de poulets, de chĆØvres et de quelques vaches. La rĆ©gion, Ć forte majoritĆ© musulmane, fait partie de la paroisse. Le pĆØre Felix Supranto ā « Romo FelixĀ Ā» pour tout le monde (« romoĀ Ā» signifie « pĆØreĀ Ā» en bahasa, la langue officielle du pays) – est le dynamique curĆ© de la paroisse de Sainte-OdĆ©lieĀ ; il a le don de rassembler les personnes. Cāest lui qui nous accueille, avec les nombreux paroissiens qu’il a impliquĆ©s dans divers projets sociaux au fil des ans.
« Le dialogue que nous avons ici avec des frĆØres de diffĆ©rentes religions est concretĀ Ā», explique le Cardinal, « il prend en compte les besoins des personnes. Il faut construire des maisons, dĆ©velopper des possibilitĆ©s de travail, apporter l’eau dans les villages. “Ensemble” nous travaillons pour cela et il est important que la PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari soient venus ici pour voir ce qui pourrait ĆŖtre un modĆØle de dialogue Ć©galement en dehors de l’IndonĆ©sie. La devise de notre pays est “l’unitĆ© dans la diversitĆ©” et elle exprime trĆØs bien qui nous sommes et comment nous relevons les dĆ©fis.Ā Ā» « Nous sommes honorĆ©s de vous avoir parmi nousĀ Ā», dĆ©clare le pĆØre Felix Ć Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, « pour partager le chemin que nous parcourons. Jusqu’Ć prĆ©sent, nous avons construit 12Ā maisons pour aider les pauvres et c’est ce travail en commun qui fait de nous des frĆØres, malgrĆ© nos diffĆ©rences.Ā Ā» La journĆ©e se poursuit par la visite d’une Ć©cole accueillant des enfants de 6 Ć 15 ans, de plusieurs villages où, grĆ¢ce aux fonds rĆ©coltĆ©s, il a Ć©tĆ© possible d’apporter l’eau, de dĆ©marrer un Ć©levage de vaches, de chĆØvres et de poissons-chats, où la valeur ajoutĆ©e est l’implication totale de tousĀ : institutions et habitants. La visite de la Madrasa – une Ć©cole coranique – est le dernier rendez-vous de cette premiĆØre journĆ©e « sur le terrainĀ Ā» qui nous montre le caractĆØre communautaire et solidaire, vĆ©ritable force de ce pays. Bhinneka Tunggal Ika – nous sommes diffĆ©rents, mais nous sommes un Bhinneka Tunggal Ika, « Nous sommes diffĆ©rents, mais nous sommes unĀ Ā» est en effet la devise de l’IndonĆ©sie, inscrite sur les armoiries nationales qui reprĆ©sentent une ancienne divinitĆ©, l’aigle javanais.
Le pays des records Avec ses 17Ā 000 Ć®les et plus de 300 groupes ethniques, chacun ayant une tradition culturelle vivante, l’IndonĆ©sie est un pays aux multiples facettes. Aujourd’hui, la population est fiĆØre de se prĆ©senter au monde comme un exemple de tolĆ©rance et de coexistence entre les diffĆ©rentes cultures et religions. Un exemple parmi d’autresĀ : la mosquĆ©e Istiqlal (de l’IndĆ©pendance) Ć Jakarta est la plus grande d’Asie du Sud-Est. Elle est situĆ©e juste en face de la cathĆ©drale catholique et, lors des grandes fĆŖtes chrĆ©tiennes comme NoĆ«l, la mosquĆ©e apporte son soutien en mettant des places de parking Ć la disposition des fidĆØles chrĆ©tiens, et vice versa pour les fĆŖtes musulmanes. L’IndonĆ©sie possĆØde la plus grande biodiversitĆ© de la planĆØte, mais la dĆ©forestation et l’exploitation des ressources menacent gravement la prĆ©servation de ces environnements naturels. La richesse Ć©conomique est inĆ©galement rĆ©partie et on estime que 27Ā 000 familles millionnaires (0,1Ā % de la population) possĆØdent plus de la moitiĆ© de la richesse du pays. Bien qu’il ne soit pas facile d’obtenir des statistiques prĆ©cises, la population actuelle est estimĆ©e Ć 273Ā millions d’habitants, ce qui en fait le quatriĆØme pays le plus peuplĆ© du monde. C’est le pays qui compte la plus forte population musulmane au monde (86,1Ā %)Ā ; les chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ćglises reprĆ©sentent 10,53Ā % et l’appartenance religieuse est inscrite sur la carte dāidentitĆ©. Les focolarini en Asie du Sud-Est et au Pakistan Jakarta, 19Ā mai 2023 – En regardant les focolarini d’Asie du Sud-Est et du Pakistan qui sont venus Ć Jakarta pour rencontrer Margaret Karram et JesĆŗsĀ MorĆ”n, c’est tout le potentiel du continent asiatique qui apparaĆ®t, Ć savoir la rencontre possible entre des peuples et des cultures trĆØs diffĆ©rentsĀ : de la ThaĆÆlande au Myanmar, du Vietnam Ć l’IndonĆ©sie, Ć Singapour, Ć la Malaisie. Beaucoup sont connectĆ©s via le web, comme les focolarini du Pakistan, mais la distance n’empĆŖche pas une profonde communion où Ć©mergent Ć la fois les dĆ©fis de l’inculturation dans les diffĆ©rents pays et la force de l’unitĆ©, capable d’atteindre les domaines les plus divers.
La sĆ©ance de questions-rĆ©ponses avec Margaret Karram, JesĆŗs MorĆ”n, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni (responsables du dialogue interreligieux des Focolari) suscite une grande attention. Les focolarines de Ho Chi Minh (Vietnam) se demandent comment diffuser la spiritualitĆ© de l’unitĆ© en ces temps où il est difficile d’intĆ©resser personnes, les jeunes en particulier. « Lors de ce voyage en Asie et en OcĆ©anie, explique Margaret, j’ai compris que la maniĆØre dont nous avons proposĆ© jusqu’Ć prĆ©sent la spiritualitĆ© de l’unitĆ© doit changer, parce que la sociĆ©tĆ© a changĆ©. Nous vivons tous tellement “connectĆ©s” les uns aux autres que nous devons trouver un moyen de prĆ©senter les diffĆ©rentes vocations, non pas chacune sĆ©parĆ©ment, mais les unes Ć cĆ“tĆ© des autres, peut-ĆŖtre lorsque nous nous rencontrons en tant que communautĆ© du Mouvement au niveau local, puis ce sera Dieu qui parlera au cÅur de chacun, qui appellera dans les diffĆ©rentes voies. Je constate que ce qui touche le cÅur des gens, c’est l’attention personnelle, la construction de relations vraies, faites d’amour dĆ©sintĆ©ressĆ©. Les personnes doivent trouver en chacun de nous un frĆØre, une sÅur, un(e) ami(e). Ce n’est qu’une fois la relation construite que nous pouvons les inviter Ć connaĆ®tre la spiritualitĆ© du Focolare.Ā Ā» « Parfois, il nous semble que nous n’avons pas les moyens adĆ©quats pour intĆ©resser les personnes Ć la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, poursuit JesĆŗs, mais attention Ć ne pas cĆ©der Ć la tentation de s’adapter au courant du monde pour ĆŖtre acceptĆ©s Ć tout prix. Nous devons ĆŖtre dans le monde, parce qu’il est beau, Dieu l’a crƩƩ. Mais le contraste avec le monde, nous devons le sentirĀ ; il est chrĆ©tien de le vivre, parce que nous appartenons Ć une vĆ©ritĆ©, celle du Christ, qui dĆ©passe le monde.Ā Ā» Le dialogue comme style de vie Jakarta, 20Ā mai – Yogyakarta, 21Ā mai 2023 ā « Depuis fĆ©vrierĀ 2021, notre vie au Myanmar a complĆØtement changĆ©. Ma rĆ©gion est celle où le conflit est le plus grave. Personne ne devrait entendre les explosions d’artillerie et les bombardements aĆ©riens, ce n’est pas humain. EnracinĆ©s en Dieu et concentrĆ©s sur la vie dans le prĆ©sent – parce que nous ne savons pas si nous serons lĆ demainĀ – nous continuons Ć apporter Ć notre peuple de l’amour et une nouvelle espĆ©rance. Chaque jour, je comprends davantage l’invitation de JĆ©susĀ : “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis” (Jn 15, 13)Ā Ā». C’est Gennie, Birmane, qui parle. Elle travaille pour une agence humanitaire qui s’occupe des personnes dĆ©placĆ©es, qui sont plus d’un million depuis le coup d’Ćtat. Son tĆ©moignage est l’un de ceux qui ont racontĆ© la vie et les dĆ©fis des communautĆ©s des Focolari en Asie du Sud-Est lors du forum « Le dialogue comme style de vieĀ Ā», organisĆ© en partenariat avec l’UniversitĆ© catholique de Jakarta « Atma JayaĀ Ā». Quelque 290 personnes venues de diffĆ©rentes rĆ©gions d’IndonĆ©sie et de plusieurs pays d’Asie du Sud-Est y ont participĆ©. 300 autres y ont participĆ© en ligne, du Pakistan et d’ailleurs. Au cÅur des tĆ©moignages, la culture du dialogue, vĆ©cue au quotidien dans ces pays, et qui devient un style de vie, voire une activitĆ© Ć©conomique, comme le raconte Lawrence Chong, de Singapour. Depuis 2004, il dirige une sociĆ©tĆ© de conseil en gestion avec deux autres partenaires, un mĆ©thodiste et un musulman, selon les principes de l’Ćconomie de communion. « Aujourd’hui, nous sommes prĆ©sents dans 23 pays et notre travail consiste Ć apporter un changement, Ć influer sur le systĆØme Ć©conomique et Ć l’amĆ©liorer, sur la base des principes de l’interdĆ©pendance et de l’amour rĆ©ciproque.Ā Ā»
AprĆØs la fĆŖte, au cours de laquelle les diffĆ©rents peuples prĆ©sents ont ouvert leurs portes Ć la grande richesse culturelle et Ć la variĆ©tĆ© des traditions, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rĆ©pondu Ć quelques questions et ont partagĆ© leurs premiĆØres impressions de ce voyage. « L’Asie est le continent où le soleil se lĆØve, alors que nous venons d’Europe, où le soleil se coucheĀ Ā», a expliquĆ© JesĆŗs. « En Asie et en OcĆ©anie, nous avons trouvĆ© une Ćglise trĆØs vivante, ainsi que la prĆ©sence des diffĆ©rentes religions, et nous avons Ć©tĆ© immergĆ©s dans cette lumiĆØre que nous avons trouvĆ©e dans l’humanitĆ© profonde des personnes. Nous avons reƧu une grande espĆ©rance pour l’Ćglise, pour l’Åuvre de Marie. Cette espĆ©rance ne sera pas dƩƧue si ces peuples restent fidĆØles Ć eux-mĆŖmes. Bien sĆ»r, nous avons aussi vu les problĆØmesĀ : la pauvretĆ©, les conflits, les guerres. Il est donc vrai que le soleil se lĆØve sur ces terres, mais nous avons Ć©galement un grand dĆ©fi devant nousĀ : que l’Ćvangile soit aussi porteur d’un message de libĆ©ration pour ces peuplesĀ Ā».
Le Nonce apostolique, MgrĀ Piero Pioppo, venu cĆ©lĆ©brer la Sainte Messe, a souhaitĆ© que la parole d’unitĆ© et de communion puisse fleurir et se rĆ©pandre dans ce monde qui en a tant besoin. Les racines du Mouvement en IndonĆ©sie Ć Yogyakarta aussi, Margaret et JesĆŗs ont Ć©tĆ© accueillis par la communautĆ© des Focolari, avec la danse traditionnelle de bienvenue. La rencontre a Ć©tĆ© un voyage dans la trĆØs riche culture et les traditions javanaises, et une occasion de dĆ©couvrir les racines et le dĆ©veloppement du Mouvement en IndonĆ©sie où, aprĆØs plusieurs voyages depuis les Philippines Ć partir des annĆ©es 80, le focolare est arrivĆ© Ć Medan en 2004. Mais personne n’oubliera jamais 2006, l’annĆ©e du terrible tremblement de terre qui a fait des milliers de victimes et dont l’Ć©picentre se trouvait sur l’Ć®le de Java, dans la rĆ©gion de Yogyakarta, où se trouve aujourd’hui le focolare. BapakĀ Totok, l’un des animateurs de la communautĆ© locale, raconte comment le Mouvement des Focolari et les personnes du lieu se sont retroussĆ© les manches pour aider Ć la construction de 22 “Pendopo” (centres communautaires, dans autant de villages) et d’un projet social. Ces centres ont Ć©tĆ© un signe de paix et d’unitĆ©, aussi entre personnes de confessions religieuses diffĆ©rentes. UniversitĆ© islamique Sunan KalijagaĀ : en dialogue pour promouvoir la fraternitĆ© Yogyakarta, 22Ā mai 2023 ā Avec ses 20Ā 000 Ć©tudiants, l’universitĆ© “Sunan Kalijaga” est un important centre acadĆ©mique national dāĆ©tudes islamiquesĀ ; depuis 2005, elle compte Ć©galement un Centre culturel pour le dialogue interreligieux. En prĆ©sence de 160 Ć©tudiants, enseignants et membres de la communautĆ© locale des Focolari, Margaret Karram, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, ont participĆ© au SĆ©minaire « En dialogue pour promouvoir la fraternité ». Un thĆØme qui trouve une rĆ©sonance toute particuliĆØre ici, où le dialogue “sort” des enceintes universitaires ou des forums d’Ć©tude, parce qu’il est Ć la fois le dĆ©fi et le fondement de la sociĆ©tĆ© indonĆ©sienne. « La prĆ©sence des responsables du Mouvement des Focolari est importante, explique le professeur Inayah Rohmaniyah, car elle nous permet de faire un pas de plusĀ : ne pas regarder seulement l’IndonĆ©sie, mais devenir ensemble les bĆ¢tisseurs d’un monde renouvelĆ© par les valeurs de fraternitĆ© que nous vivons, ici, aujourd’hui.Ā Ā» Les questions des Ć©tudiants se concentrent sur la stratĆ©gie de dialogue pour concilier diversitĆ©s culturelles et religieuses, mĆŖme dans des situations de conflit social. « Parfois, nous parlons beaucoup des difficultĆ©s et peu des richesses que ces diversitĆ©s portent en ellesĀ Ā», rĆ©pond Antonio Salimbeni. « Nous sommes tout dāabord des ĆŖtres humains, des frĆØres et des sÅurs, c’est pourquoi il est important d’ĆŖtre ouverts, de comprendre la religion de l’autre Ć partir de son point de vueĀ ; d’essayer de penser comme pense un musulman, comme pense un hindou, de voir le monde comme l’autre le voit.Ā Ā» Le voyage se conclut, mais un monde sāouvre 45 jours de voyage, 5 pays visitĆ©s, plusieurs milliers de personnes rencontrĆ©es ā 1 500 rien quāĆ la derniĆØre Ć©tape indonĆ©sienne. AprĆØs avoir dĆ©couvert des peuples et des cultures trĆØs diffĆ©rents, avoir constatĆ© les dĆ©fis mais aussi la vitalitĆ© de l’Ćglise dans des pays où le christianisme est minoritaire, avoir vu le dialogue entre personnes de religions diffĆ©rentes –Ā vĆ©cu au quotidien et capable d’apporter des rĆ©ponses concrĆØtes aux problĆØmes sociaux et Ć©conomiques des peuplesĀ -, avoir partagĆ© la vie des communautĆ©s des Focolari dans cette partie du monde, le premier voyage officiel en Asie et en OcĆ©anie de MargaretĀ Karram et JesĆŗsĀ MorĆ”n touche Ć sa fin. Il n’est pas facile de faire le point Ć chaud, mais la question arrive Ć point nommĆ©. Margaret partage quelques impressions lors des derniers rendez-vous publicsĀ : « Je sens fortement que Dieu demande au Mouvement, en Asie en particulier, mais aussi dans le monde entier, de faire un pas important. Le dialogue doit devenir notre style de vie, notre faƧon d’agir Ć tout moment. Nous ne pouvons pas continuer comme avant, en regardant seulement notre Mouvement et en faisant nos activitĆ©s. Le moment est venu de sortir, de travailler avec d’autres organisations, avec des personnes de diffĆ©rentes religions, comme cela se fait dĆ©jĆ ici. Alors dĆ©pĆŖchons-nous, il n’y a pas de temps Ć perdreĀ ! Ce voyage m’a confirmĆ© une fois de plus que l’unitĆ© et la paix dans le monde sont possibles. Parfois, en regardant le monde d’aujourd’hui, avec ses guerres et ses injustices, jāai doutĆ©. Mais dans tous les pays que nous avons visitĆ©s, j’ai rencontrĆ© de nombreuses personnes engagĆ©es pour construire une sociĆ©tĆ© diffĆ©rente, pour jeter des ponts, mĆŖme au prix de grands sacrifices. Ce sont elles qui m’ont donnĆ© la certitude qu’ensemble, nous pourrons faire la diffĆ©rence et apporter notre contribution.Ā Ā»
StefaniaĀ Tanesini
Mai 26, 2023 | Non classifiƩ(e)
Une occasion unique de se connaĆ®tre, de partager et de redĆ©couvrir la beautĆ© d’ĆŖtre, ensemble, tĆ©moins de la RĆ©surrection. C’est ce que les mouvements ecclĆ©siaux et les nouvelles communautĆ©s prĆ©sentes en Terre Sainte ont pu expĆ©rimenter lors du voyage parcouru ensemble Ć partir de la PentecĆ“te, il y a un an. Communion, participation et mission : ce sont les trois mots clĆ©s liĆ©s au chemin synodal lancĆ© en octobre 2021. Le Pape FranƧois, en inaugurant ce chemin, a invitĆ© l’Ćglise universelle Ć ĆŖtre une Ćglise de l’Ć©coute, de la proximitĆ©, et c’est prĆ©cisĆ©ment dans ce contexte, spĆ©cifiquement dans la phase locale du Synode, que les Mouvements ecclĆ©siaux et les nouvelles CommunautĆ©s prĆ©sentes en Terre sainte, Ć l’invitation du patriarche des Latins de JĆ©rusalem, Pierbattista Pizzaballa, ont trouvĆ© le moyen de s’Ć©couter, de se rencontrer et de travailler en communion pour la rĆ©alisation de la VeillĆ©e de la PentecĆ“te 2022. Une occasion spĆ©ciale au cours de laquelle chacun a Ć©prouvĆ© la joie de se sentir comme un seul corps dans l’Ćglise, animĆ© et revigorĆ© par le souffle de l’Esprit Saint. Dans le contexte sociopolitique et culturel de la Terre sainte, la possibilitĆ© de gĆ©nĆ©rer de “l’unitĆ©”, en apprenant du charisme de chacun et en mettant le sien au service de tous. « Je crois que la premiĆØre chose Ć faire pour se sentir un seul corps, a dĆ©clarĆ© Monseigneur Pierbattista Pizzaballa, c’est de parler, de communiquer, d’Ć©couter surtout. Ćcouter ne signifie pas seulement entendre, cela signifie essayer de se mettre, en attente de l’autre, où l’autre devient le sujet, non pas moi le sujet, mais l’autreĀ Ā». La PentecĆ“te inaugure le temps de l’Ćglise qui, dans son pĆØlerinage Ć la rencontre du Seigneur, reƧoit constamment de Lui l’Esprit, ce mĆŖme Esprit qui la rassemble dans la foi et la charitĆ©, la sanctifie et l’envoie en mission. Ć l’occasion de la PentecĆ“te 2023, nous partageons l’histoire de cette expĆ©rience de communion.
Maria Grazia Berretta
Voir la vidƩo (activer les sous-titres en franƧais) https://youtu.be/I8aQgmAPBOg
Mai 25, 2023 | Non classifiƩ(e)
PrĆØs d’un mois et demi aprĆØs les inondations qui ont frappĆ© les rĆ©gions des Marches et de l’Ćmilie-Romagne (Italie), voici le rĆ©cit de l’expĆ©rience personnelle de Maria Chiara Campodoni, focolarine mariĆ©e, enseignante et ancienne conseillĆØre municipale de la commune de Faenza, fortement touchĆ©e par cette catastrophe. Les inondations qui ont frappĆ© les Marches et l’Ćmilie-Romagne (Italie) il y a environ un mois et demi ont causĆ© la perte de 15 vies, le dĆ©placement de milliers de personnes et le dĆ©bordement de pas moins de 23 riviĆØres. Ć ce jour une centaine de municipalitĆ©s ont Ć©tĆ© inondĆ©es. De nombreux glissements de terrain ont affectĆ© les petits producteurs, des dizaines de kilomĆØtres carrĆ©s de terres agricoles et d’Ć©levages ont Ć©tĆ© dĆ©truits par la puissance de l’eau, ainsi que des ponts et des routes. Les aides collectĆ©es par la Coordination d’urgence du mouvement des Focolari, AMU et AFN s’Ć©lĆØvent actuellement Ć 182 000 euros. En collaboration avec l’APS Emilia-Romagna, un ComitĆ© local d’urgence a Ć©tĆ© mis en place et a identifiĆ© certaines zones d’intervention : Cesena ; Sarsina ; Faenza ; Castel Bolognese ; Ravenne. Les besoins de la population touchĆ©e sont en train d’ĆŖtre recueillis, principalement par le biais de relations personnelles et en remplissant des formulaires dans lesquels chaque personne dĆ©clare les dommages subis et sa demande.
Parmi les nombreuses personnes touchĆ©es, Maria Chiara Campodoni, focolarine mariĆ©e, enseignante, conseillĆØre aux sports de 2010 Ć 2015 et prĆ©sidente du conseil municipal de Faenza de 2015 Ć 2020, nous raconte le drame qui a Ć©tĆ© vĆ©cu, mais aussi l’espoir nĆ©cessaire pour pouvoir aller de l’avant. Maria Chiara, comment avez-vous vĆ©cu ce moment ? Il y a eu deux inondations Ć Faenza. Chez nous, l’eau est entrĆ©e pour la premiĆØre fois le 2 mai Ć hauteur de 30 cm. C’Ć©tait l’aprĆØs-midi, il faisait jour, et jāĆ©tais Ć la maison avec un de nos enfants. Nous avons d’abord vĆ©cu cela presque comme une “aventure”, mais ce soir-lĆ , j’ai prĆ©fĆ©rĆ© que mon mari, qui Ć©tait sorti pour rĆ©cupĆ©rer nos deux autres enfants aprĆØs des activitĆ©s sportives, ne rentre pas, parce qu’il y avait beaucoup plus d’eau Ć l’extĆ©rieur qu’Ć l’intĆ©rieur et que nous n’avons que des portes-fenĆŖtres au rez-de-chaussĆ©e. Leur ouvrir aurait signifiĆ© laisser entrer beaucoup plus d’eau. Ils sont donc allĆ©s dormir chez leurs grands-parents et nous avons essayĆ© de monter quelques affaires Ć l’Ć©tage, nous avons dĆ®nĆ© dans les chambres et nous sommes allĆ©s nous coucher. Les pompiers qui Ć©taient passĆ©s nous ont Ć©galement rassurĆ©s en nous disant que la situation ne s’aggraverait pas. Le lendemain, le niveau d’eau entre l’intĆ©rieur et l’extĆ©rieur Ć©tait le mĆŖme et, en accord avec mon mari, nous avons dĆ©cidĆ© de quitter les lieux. Lorsque, 15 jours plus tard, on a commencĆ© Ć conseiller aux gens d’Ć©vacuer les rez-de-chaussĆ©e parce que lāinondation allait se reproduire, toute la ville s’est mise en alerte et a compris qu’elle devait se mobiliser parce qu’il s’agissait d’un Ć©vĆ©nement d’une plus grande ampleur. Et que s’est-il passĆ© la deuxiĆØme fois ? Cette deuxiĆØme inondation, qui nous a obligĆ©s Ć partir, s’est produite dans la soirĆ©e. Vers 20 h 30, la digue s’est rompue juste au-dessus de notre maison. Jusque-lĆ , Ć©quipĆ©s d’une pompe Ć l’intĆ©rieur de la maison, nous n’Ć©tions pas sortis convaincus que nous pouvions contrĆ“ler le dĆ©bit des pompes, maintenir l’eau Ć un niveau bas, avec en plus l’aide de sacs de sable. Au lieu de cela, en l’espace de 20 minutes, l’eau a atteint le premier Ć©tage, atteignant 3m en un rien de temps, et c’est lĆ que nous nous sommes retrouvĆ©s piĆ©gĆ©s. Nous avons appelĆ© les secours, qui ont immĆ©diatement rĆ©pondu en disant qu’ils allaient arriver, mais entre-temps, dans l’aprĆØs-midi, la riviĆØre Savio avait dĆ©jĆ dĆ©bordĆ© Ć Cesena, de sorte que la protection civile et les pompiers, qui, encore la veille se trouvaient tous Ć Faenza, Ć©taient dĆ©jĆ un peu plus dispersĆ©s dans les diffĆ©rents secteurs. De plus, dans ma rue, le courant Ć©tait si fort que les vĆ©hicules Ć moteur n’ont pu entrer qu’Ć quatre heures du matin et nous n’aurions pas pu tenir jusque-lĆ . Les pompiers nous ont dit d’aller sur les toits, mais nous n’avons pas de lucarne, donc il fallait passer par l’extĆ©rieur, Ć la nage. La situation Ć©tait vraiment dangereuse. Ć un moment donnĆ©, un cousin de mon mari, ayant appris par les rĆ©seaux sociaux que la riviĆØre Ć©tait sortie de son lit juste Ć cĆ“tĆ© de notre maison, l’a appelĆ© pour lui demander si nous Ć©tions dĆ©jĆ sortis. Il a compris au ton de sa voix que nous Ć©tions en danger et comme c’est un athlĆØte, (il faisait du surf depuis tout jeune), il a enfilĆ© sa combinaison, a attrapĆ© sa planche et a sautĆ© dans le courant. Il a nagĆ© jusqu’Ć notre maison en poussant son surf, nous a chargĆ©s un Ć un et transportĆ©s sains et saufs jusqu’aux remparts de la ville, Ć 500 mĆØtres de chez nous. Qu’avez-vous vu une fois dehors ? Une fois dans le courant, le cadre changeait complĆØtement. L’eau dĆ©passait dĆ©jĆ les panneaux de signalisation, de sorte que l’on ne savait plus si on se trouvait dans la rue ou dans le jardin d’une maison. Nous avons franchi des portails, des garages, et nous Ć©tions si haut qu’Ć un moment donnĆ©, notre cousin m’a demandĆ© de m’agripper Ć ce qui ressemblait Ć un buisson, mais qui Ć©tait en fait, maintenant que je le vois, un arbre. J’ai Ć©tĆ© la derniĆØre Ć ĆŖtre sauvĆ©e. TrempĆ©s, nous avons Ć©tĆ© accueillis dans la maison dāune dame qui nous connaissait. Elle nous a fait changer dāhabits dans sa salle de bain, nous a donnĆ© des vĆŖtements propres car le froid Ć©tait terrible cette nuit-lĆ et il pleuvait. Nous nous sommes rĆ©chauffĆ©s et avons fait 6 km jusqu’Ć la ville où vit ma belle-mĆØre. Nous avons eu beaucoup de chance car nous avons Ć©tĆ© parmi les premiers Ć sortir. Surtout, nous n’avons pas vĆ©cu ce que beaucoup de gens nous ont racontĆ© plus tard, une vĆ©ritable nuit de terreur dans la ville. Les enfants ont-ils pris conscience du danger ? Oui. J’ai trois enfants de 10, 8 et 6 ans. Ć un moment donnĆ©, le plus jeune n’arrĆŖtait pas de courir dans les escaliers parce qu’on voyait l’eau monter petit Ć petit et il m’a dit : « Il manque cinq marches, quatre marches. Allons sur la terrasse, il faut qu’on s’Ć©chappeĀ Ā» et nous avons dit : « Restons Ć la fenĆŖtre, parce qu’il pleut dehors. Les secours vont arriver.Ā Ā» Bref, ils ont compris et ont dĆ» lentement mĆ©taboliser, surtout lāaĆ®nĆ©. Au bout d’une heure, nous avons craint de ne pas y arriver. Une fois chez leur grand-mĆØre, ils Ć©taient plus calmes, mĆŖme si en arrivant ils ont commencĆ© Ć se rendre compte que nous avions tout perdu. Ils m’ont dit : « Maman, mais on n’a plus nos cartables, nos livres, et maintenant ?Ā Ā» Je leur ai expliquĆ© que beaucoup de personnes nous aideraient. Et c’est ce qui est arrivĆ©. Comment se sont passĆ©s les premiers jours ? Où avez-vous trouvĆ© refuge ? Nous sommes restĆ©s chez ma belle-mĆØre pendant quelques jours, car nous ne pouvions pas nous dĆ©placer dans la ville. Puis, plus tard, nous avons Ć©tĆ© accueillis par la tante d’un ami de mon fils qui vit Ć l’Ć©tranger et qui nous a prĆŖtĆ© sa petite maison au centre de la ville pendant un mois, Ć 10 minutes Ć pied de notre domicile, pour que nous puissions commencer Ć dĆ©blayer Ć la pelle. Nous Ć©tions Ć lāĆ©troit, mais c’Ć©tait vraiment un grand cadeau et jāen ai encore eu plus conscience par la suite, lorsque j’ai commencĆ© Ć entendre les histoires des autres. Ensuite, des bĆ©nĆ©voles ont commencĆ© Ć arriver dans toute la ville. Je dois dire que chez nous, en partie grĆ¢ce au mouvement des Focolari et en partie grĆ¢ce aux nombreuses relations de mon mari, des amis sont toujours venusĀ : de Parme, de Plaisance, de VĆ©nĆ©tie⦠et aussi dāEmilie, car ceux qui ont souffert du tremblement de terre dans cette rĆ©gion il y a quelques annĆ©es ont ressenti un vĆ©ritable appel Ć nous venir en aide. Il y avait une atmosphĆØre merveilleuse, un rĆ©el soutien et c’est dans ce climat que j’ai lentement commencĆ© Ć tout jeter, mais j’Ć©tais vraiment sereine. DĆ©blayer la boue, cāest Ć©puisantĀ : au dĆ©but on essaie de faire de son mieux, on se fatigue, mais au fur et Ć mesure on se rend compte que ce ne sont pas les choses, ni les objets qui font notre vie, mais tout le reste. Votre mari a Ć©galement un restaurant… Oui. Il avait vu sur les camĆ©ras qu’il n’y avait heureusement pas d’eau, mais il fallait qu’il aille voir par lui-mĆŖme. Un jour, il est parti Ć six heures du matin en pensant prendre l’autoroute, mais celle-ci aussi Ć©tait fermĆ©e. Nous avons eu une idĆ©e : « Appelons le maire adjoint et disons-lui que s’il t’emmĆØne avec la protection civile au restaurant, tu feras la cuisine pour tous ceux qui en ont besoin.Ā Ā» Il a acceptĆ© avec plaisir que nous nous mettions Ć son service, parce qu’il y avait beaucoup dāhabitants Ć©vacuĆ©s. Heureusement toutes les personnes handicapĆ©es ou Ć¢gĆ©es avaient Ć©tĆ© emmenĆ©es plus tĆ“t et logĆ©es dans un hĆ“tel trĆØs proche du restaurant de mon mari, mais dont les cuisines nāĆ©taient pas en Ć©tat de marche. Mon mari et deux employĆ©s ont donc passĆ© une journĆ©e entiĆØre au restaurant, ils ont servi 700 repas entre le dĆ©jeuner et le dĆ®nerĀ : pour cent personnes Ć©vacuĆ©es, pour les pompiers, la protection civile. Comme le restaurant se trouve sur la Via Emilia, un point de passage, beaucoup de personnes restĆ©es bloquĆ©es sur la route avaient dormi dans leur voiture sans manger et sont venues au restaurant pour demander de l’aide. Toute la rĆ©gion de Cesena et de ForlƬ Ć©tait paralysĆ©e. Comment allez-vous vous organiser maintenant ? Pour l’instant, nous avons quittĆ© la petite maison qui nous hĆ©bergeait. Nous allons dĆ©mĆ©nager dans une maison que nous avons au bord de la mer pendant un certain temps, puis nous louerons un appartement pendant 18 mois en attendant de remettre notre maison en Ć©tat. Lāobjectif est dāy rentrer en septembre 2024. Il y a ensuite beaucoup de points d’interrogation : y aura-t-il des entreprises en mesure de rĆ©nover toutes ces maisons car nous sommes trĆØs nombreuxĀ : 12 000 personnes ont perdu leur maison. 6 000 familles rien que dans notre ville, et certaines maisons, les plus anciennes, ont Ć©tĆ© dĆ©clarĆ©es inhabitables. Les habitations doivent maintenant ĆŖtre assĆ©chĆ©es. Nous avons dĆ©jĆ tout dĆ©montĆ©. Nous avions du parquet et nous l’avons enlevĆ©, les faux plafonds du rez-de-chaussĆ©e se sont effondrĆ©s d’eux-mĆŖmes lorsque l’eau est descendue et, avec l’aide de nombreuses personnes, nous avons au moins rĆ©ussi Ć enlever les installations sanitaires. Maintenant, tous les matins nous allons ouvrir les fenĆŖtres et le soir nous les fermons pour mettre en route le dĆ©shumidificateur. Heureusement, c’est l’Ć©tĆ©. Si c’Ć©tait arrivĆ© en automne, cela aurait Ć©tĆ© plus gĆŖnant. La solidaritĆ© continue-t-elle ? Absolument, et sous diffĆ©rentes formes. Par exemple, au dĆ©but, nous pensions aller Ć la recherche dāune maison dĆ©jĆ meublĆ©e pour ne pas avoir Ć dĆ©mĆ©nager deux fois, mais nous nous sommes rendu compte que les gens commenƧaient Ć donner beaucoup de choses : armoires, matelas, chambres, canapĆ©s. Nous avons choisi de prendre une maison vide pour commencer Ć lāamĆ©nager avec tout ce mobilier offert. Dans dix-huit mois nous ramĆØnerons tout dans notre maison, sachant qu’Ć ce moment-lĆ , il y aura certainement beaucoup d’autres prioritĆ©s. Les gens sont vraiment heureux d’aider et je dois dire que cela a Ć©tĆ© une leƧon pour moi. Je me souviens d’un jour, aprĆØs la premiĆØre inondationĀ : ma maison Ć©tait sens dessus dessous et ma machine Ć laver Ć©tait en panne. Je me suis dit : « Je vais faire trois sacs, un avec du linge blanc, un avec du linge de couleur, un avec du linge sombre, et je vais au travail.Ā Ā» Ć la premiĆØre collĆØgue qui me demande « comment puis-je tāaider ?Ā Ā», je rĆ©ponds « si tu es prĆŖte Ć tout, voici du linge Ć laver.Ā Ā» Le temps que jāarrive Ć l’Ć©cole, tout Ć©tait dĆ©jĆ distribuĆ©. Dans ce genre de situation, un lien plus fort se crĆ©e avec les personnes et surtout, je n’avais pas honte de demander de l’aide. Nous avons acceptĆ© ce qu’on nous donnait et je pense que c’est aussi une faƧon de faire de mes besoins en toute simplicitĆ© et de dire c’est bien ainsi, on s’aime comme on est. Un lien agrĆ©able s’est Ć©galement crƩƩ avec les voisins. Nous habitons le quartier depuis quatre ans et demi, mais je n’Ć©tais jamais entrĆ©e dans autant de jardins de notre rue, parce que la vie est quand mĆŖme trĆ©pidante, on court partout. DĆ©sormais les gens entrent, se saluent, s’entraident. Quelle phase s’ouvre maintenant ? La deuxiĆØme phase a dĆ©butĆ©, celle de la crĆ©ation de comitĆ©s de citoyens pour commencer Ć communiquer avec l’administration municipale. Je me serais retirĆ© tout de suite pour diverses raisons, notamment parce que j’ai occupĆ© certains rĆ“les dans le passĆ©, mais maintenant je suis au milieu du processus. Nous avons choisi de prendre une maison vide que nous pourrions commencer Ć redĆ©corer avec cette providence et ensuite, dans 18 mois, tout ramener dans notre maison, aussi parce qu’alors il y aura certainement d’autres prioritĆ©s. Les gens sont vraiment heureux d’aider et je dois dire que cela a Ć©tĆ© une leƧon pour moi. Je me souviens d’un jour, aprĆØs la premiĆØre inondation, ma maison Ć©tait sens dessus dessous et ma machine Ć laver Ć©tait en panne. Je me suis dit : “Je vais faire trois sacs, un avec du linge blanc, un avec du linge de couleur, un avec du linge noir, et je vais au travail”. La premiĆØre collĆØgue qui me demande “comment puis-je vous aider ?”, je lui dis “si vous ĆŖtes prĆŖte Ć tout, voici les gants de toilette””. Je ne suis mĆŖme pas arrivĆ©e Ć temps Ć l’Ć©cole que je les avais dĆ©jĆ distribuĆ©s. Dans ces cas-lĆ , un lien plus fort se crĆ©e avec les gens et surtout, je n’avais pas honte de demander de l’aide. Nous avons acceptĆ© ce qu’on nous donnait et je pense que c’est aussi une faƧon de mettre Ć nu mes besoins et de dire c’est bon, on s’aime comme on est. Un lien fort sympathique s’est Ć©galement crƩƩ avec les voisins. Nous habitons lĆ depuis quatre ans et demi, mais je n’Ć©tais jamais entrĆ©e dans autant de jardins voisins, parce que la vie est quand mĆŖme trĆ©pidante, on court partout. Mais dĆ©sormais les gens entrent, se saluent, s’entraident. Quelle phase s’ouvre maintenant ? La deuxiĆØme phase a commencĆ©, celle de la crĆ©ation de comitĆ©s de citoyens pour commencer Ć communiquer avec l’administration municipale. J’aurais voulu me retirer immĆ©diatement pour diverses raisons, notamment pour avoir tenu certains rĆ“les dans le passĆ©, mais je me suis rendu compte que sans trop m’exposer, en Ć©coutant, en restant dans les rĆ©seaux, en aidant les responsables de ces comitĆ©s, je pouvais apporter ma pierre Ć l’Ć©difice. Je le dois Ć mes enfants qui me demandent encore : « Mais est-ce qu’il faut retourner vivre lĆ -bas ? Est-ce qu’on va construire un escalier extĆ©rieur qui nous emmĆØne sur le toit la prochaine fois ?Ā Ā» Il faut une citoyennetĆ© active pour garder un Åil sur la situation. J’ai senti que je devais aussi mettre mon expĆ©rience Ć disposition, sous les formes adĆ©quates, en crĆ©ant des liens autant que possible, parce qu’aujourd’hui, comme toujours lorsqu’il y a une reconstruction, la plus grande peur est de rester seul. Avez-vous de l’espoir ? Oui, tout Ć fait. L’autre jour, nous devions faire un petit cadeau Ć la dame qui nous a accueillis dans sa maison durant le premier mois, et comme Faenza est une ville connue pour ses cĆ©ramiques, je lui ai offert un carreau Ć accrocher au mur avec la phrase « Les belles choses de la vie dĆ©coiffentĀ Ā». Je me suis dit qu’il s’agissait d’une Ć©norme Ć©preuve. Il nous faudra peut-ĆŖtre du temps pour nous en remettre et nous nous en sortirons, mais j’ai le sentiment que je n’aurais pas pu vivre certaines expĆ©riences sans passer par cette pĆ©riode difficile. J’ai vraiment l’impression d’avoir atteint le stade où l’on regarde l’essentiel, ce qui compte. C’Ć©tait terrible, mais je ne peux pas me contenter de penser Ć la catastrophe, au fait que l’eau a tout emportĆ© et que tout finit lĆ . Il y a beaucoup, beaucoup plus.
Maria Grazia Berretta Interview par Carlos Mana
Mai 24, 2023 | Non classifiƩ(e)
Le mouvement des Focolari met en pratique les appels Ć la formation intĆ©grale et continue des responsables des jeunes exprimĆ©s dans l’exhortation apostolique post-synodale “Christus Vivit” et dans le document final de l’AssemblĆ©e des Jeunes des Focolari. FormaT est un projet nĆ© en 2019 Ć la demande des jeunes du mouvement des Focolari pour la formation continue des animateurs en charge des nouvelles gĆ©nĆ©rations. Cette annĆ©e-lĆ , une reprĆ©sentation internationale de jeunes s’est rĆ©unie Ć Rome pour une assemblĆ©e de travail. Parmi les diverses indications qui se sont dĆ©gagĆ©es, deux points mĆ©ritaient une attention particuliĆØre : fournir aux formateurs les outils pour accompagner les jeunes de maniĆØre intĆ©grale et/ou s’ouvrir Ć des experts, en fonction des besoins ou des moments particuliers de la vie des jeunes, et apprendre aux formateurs Ć utiliser des mĆ©thodes et des langages innovants et attrayants pour la communication de la vie et la transmission du charisme de l’unitĆ©, en impliquant les jeunes dans leur contribution et leur retour d’information. Les jeunes ont donc demandĆ© que les formateurs soient mieux formĆ©s, afin de les accompagner pleinement, avec des outils adaptĆ©s Ć l’Ć©poque actuelle et en utilisant des mĆ©thodes et des langages accessibles, actualisĆ©s et efficaces. Ces objectifs rejoignent pleinement les demandes Ć©galement exprimĆ©es lors du Synode des Jeunes, recueillies dans l’Exhortation Apostolique post-synodale “Christus Vivit”, ainsi que le Pacte Educatif Global promu par le Pape FranƧois. C’est ainsi que le programme FormaT est nĆ© pour offrir une rĆ©ponse concrĆØte aux besoins des jeunes de diffĆ©rents pays et de l’Ćglise. « Sagesse, passion, priĆØre, crĆ©ativitĆ©, ouverture, disponibilitĆ©, Ć©coute et accompagnement par amourā¦autant de mots incisifs, essentiels, profonds ! Ils suffiraient Ć bouleverser notre maniĆØre de former et d’accompagner !Ā Ā» – a dĆ©clarĆ© Margaret Karram, PrĆ©sidente du mouvement des Focolari, lors de la prĆ©sentation de FormaT en mars 2023. « Accompagner et former sont deux aspects d’une mĆŖme rĆ©alitĆ©, celle qui consiste Ć “marcher” ensemble. Ćtre aux cĆ“tĆ©s des jeunes est avant tout une grande Ć©cole de rĆ©ciprocitĆ©, qui se fonde sur le don de soi par amour, qui ouvre les bras et le cÅur Ć l’autre, dans une dynamique relationnelle qui favorise sa croissance sur le plan personnel et dans la relation avec les autres. Si nous consacrons du temps et de l’attention aux personnes, quelles qu’elles soient, nous rĆ©aliserons leur soif d’amour, de comprĆ©hension, de vĆ©ritĆ© et de tĆ©moignage dans la vie de tous les jours.Ā Ā» Et JĆ©sus MorĆ”n, CoprĆ©sident du mouvement des Focolari, de souligner Ć cette occasion : « J’ai une longue expĆ©rience avec les jeunes, garƧons et filles : comme professeur de philosophie et de religion, comme assistant, comme formateur en pastorale universitaire. Mais avant cela, j’ai Ć©tĆ© un jeune du Mouvement – dans mon cas un Gen – qui a reƧu une formation. Et je me souviens bien du temps que mes assistants ont “perdu” avec moi. Des heures et des heures d’entretiens. (…) Un formateur doit ĆŖtre une personne trĆØs bien prĆ©parĆ©e, mais il ne doit pas compter sur sa prĆ©paration, mais sur sa vie. (…) Vous dites qu’un formateur a besoin de beaucoup d’union avec Dieu. Je personnaliserais un peu plus : il a besoin de l’humanitĆ© de JĆ©sus, de son cÅur, de son esprit, de ses mains. Parfois, je me dis qu’un bon formateur n’a besoin que de l’eucharistie quotidienne. Et ensuite, il s’en remet Ć Lui.Ā Ā» Le modĆØle FormaT FormaT est un modĆØle de formation qui repose sur trois piliers exprimĆ©s par 3 ‘T’ : ‘T’ = Trinitaire : une formation qui a l’empreinte et le style des relations rĆ©ciproques inspirĆ©es par la vie d’un Dieu trinitaire. C’est une formation qui vise l’Ć©coute, l’accueil, l’expĆ©rience performative et qui a pour rĆØgle de base l’amour concret et dĆ©sintĆ©ressĆ© (qui gĆ©nĆØre la rĆ©ciprocitĆ©) ; ‘T’ = une formation intĆ©grale : formation humaine, spirituelle, culturelle, ouverte et inclusive, qui vise Ć fournir les outils pour aborder les questions brĆ»lantes d’aujourd’hui et pour grandir de maniĆØre intĆ©grale ; ‘T’ = une formation qui n’est pas seulement thĆ©orique mais efficace et active, gĆ©nĆ©rant un impact positif et un changement chez ceux qui la reƧoivent et dans l’environnement qui les entoure. La mĆ©thodologie de FormaT s’inspire principalement de la richesse de vie et de pensĆ©e prĆ©sente dans la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et de l’expĆ©rience vĆ©cue avec les jeunes depuis la crĆ©ation du Mouvement en 1943, en s’enrichissant Ć©galement des expĆ©riences de chacun, de maniĆØre Ć faire ressortir les talents cachĆ©s chez les responsables de la formation et Ć ne pas gaspiller les dons prĆ©sents chez ceux qui “ne sont pas habituellement sollicitĆ©s”. Il s’agit d’une mĆ©thodologie inclusive, expĆ©rimentale, rĆ©gĆ©nĆ©ratrice et innovante.
Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Lorenzo Russo
Mai 23, 2023 | Non classifiƩ(e)
Le 23 mai 2023 arrive le premier Ć©pisode de Ā« BĆ©nis soient les doutesĀ», le nouveau podcast crƩƩ par les jeunes du mouvement des Focolari. DĆ©couvrons avec les crĆ©ateurs, Tommaso Bertolasi et Laura Salerno, comment les doutes peuvent vraiment ĆŖtre une āābĆ©nĆ©dictionāā pour mieux nous connaĆ®tre nous-mĆŖmes et mieux connaĆ®tre les autres. Ć quoi sommes-nous appelĆ©s ? Quel est le meilleur chemin Ć suivre face Ć l’un des nombreux carrefours que la vie nous propose ? Nous connaissons-nous nous-mĆŖmes et, surtout, où se cache l’antidote contre les peurs ? Telles sont les questions qui submergent notre quotidien, selon les protagonistes de Ā« BĆ©nis soient les doutes Ā», le nouveau podcast conƧu pour les jeunes et par les jeunes, qui sortira le 23 mai en italien. Pour en savoir plus, nous avons dĆ©cidĆ© d’interviewer les crĆ©ateurs de ce projet, amis de longue date, Tommaso Bertolasi, chercheur en philosophie Ć l’Institut universitaire Sophia (Loppiano – Florence), et Laura Salerno, jeune membre du mouvement des Focolari, Ć©tudiante en littĆ©rature et auteure. Laura, comment ce parcours a-t-il commencĆ© ?
Tout a commencĆ© en 2018. Tommaso et moi Ć©tions en Argentine et nous nous sommes rencontrĆ©s lors d’une confĆ©rence pour les jeunes du mouvement des Focolari. Lui, en tant que philosophe, avait Ć©tĆ© appelĆ© comme orateur pour parler de la libertĆ©. Je l’ai Ć©coutĆ© et je l’ai beaucoup apprĆ©ciĆ©. Au fil des annĆ©es, il a continuĆ© Ć dialoguer avec et pour les jeunes, Ć tel point qu’il a dĆ©cidĆ© d’en rassembler certains contenus dans un livre, intitulĆ© Ā« La derniĆØre heure de la nuit Ā», qui sera publiĆ© par CittĆ Nuova en aoĆ»t 2023. Et c’est lĆ qu’est nĆ©e l’idĆ©e : Ā« Mais si un livre sort, pourquoi ne pas faire aussi un podcast qui traite du mĆŖme contenu ? Ā» C’est ainsi qu’il y a quelques mois, j’ai reƧu un appel tĆ©lĆ©phonique me proposant de l’aider Ć donner vie Ć ce projet. Tommaso, pourquoi un podcast ? Les idĆ©es sont parfois comme un cocktail : elles naissent de l’union de plusieurs choses. C’est ce qui s’est passĆ© avec « BĆ©nis soient les doutes Ā». Ć un moment donnĆ©, j’ai trouvĆ© entre mes mains du matĆ©riel que j’avais prĆ©parĆ©, souvent avec des jeunes, pour des rĆ©unions, des ateliers et des dialogues. D’où l’idĆ©e de ne pas limiter Ć l’espace d’une rĆ©union des thĆØmes importants comme la libertĆ©, les choix, la fragilitĆ©, la vocation, mais de pouvoir les offrir Ć tous. Il m’a semblĆ© cependant que d’autres langages et d’autres lieux pouvaient ĆŖtre explorĆ©s, d’où le podcast. J’ai eu envie de crĆ©er un format plus adaptĆ© aux jeunes, qui ont dĆ©sormais du mal Ć lire. Ou du moins, ils lisent aprĆØs que vous les ayez convaincus que cela en vaut la peine.Ā Dans tout ce travail, un Ć©lĆ©ment supplĆ©mentaire a Ć©tĆ© donnĆ© par les JMJ, qui ont un peu dictĆ© le timing de cette opĆ©ration. J’ai pensĆ© qu’il serait bon que le mouvement des Focolari fasse une proposition Ć ceux qui se prĆ©parent Ć aller Ć Lisbonne. Elle sera diffusĆ©e sur les principales plateformes de podcast (Spotify, Apple Podcast, Google Podcast) Ć raison d’un Ć©pisode par semaine pendant 6 semaines. Laura, Ć quelle tranche d’Ć¢ge s’adresse-t-il ? Plus prĆ©cisĆ©ment, nous avons pensĆ© au public cible des 18-30 ans, et c’est pourquoi les thĆØmes principaux sont les questions, la fragilitĆ©, la libertĆ©, les relations, et la recherche de sa place dans le monde. Tout en essayant de voir le doute comme une chose positive, comme un tremplin pour vivre plus profondĆ©ment et avec plus de conscience ce qui nous arrive.
Tommaso, comment avez-vous choisi les thĆØmes de chaque Ć©pisode ? Mon idĆ©e initiale Ć©tait de reproduire le contenu du livre, en en faisant une sorte de paraphrase. Cependant, en travaillant avec Laura, je me suis rendu compte que ses questions entraĆ®naient la conversation sur un autre terrain, que les jeunes auxquels elle pensait Ć©taient aussi ses camarades d’universitĆ© qui ne s’identifiaient pas nĆ©cessairement Ć une croyance religieuse particuliĆØre. J’ai compris que Laura se posait des questions profondes qui Ć©taient en partie les siennes, en partie le reflet de son monde relationnel : c’est de ces questions qu’il fallait partir pour tisser un discours que l’on peut faire passer Ć de jeunes adultes. Quel a Ć©tĆ©, pour vous, Laura, l’Ć©pisode le plus compliquĆ© ? Je pense que l’Ć©pisode le plus compliquĆ© a Ć©tĆ© le premier. Nous Ć©tions tous les deux un peu Ć©motionnĆ©s, puis nous avons dĆ» prĆ©senter le podcast, expliquer clairement pourquoi nous pensons qu’il est si important de poser des questions, mais pas de vivre dans l’anxiĆ©tĆ© et d’ĆŖtre submergĆ©s par la paranoĆÆa. Ce qui est amusant, c’est que lorsque nous avons enregistrĆ© les premiers Ć©pisodes, j’avais trĆØs froid et j’avais eu de la fiĆØvre quelques jours auparavant. Tout arrive toujours au bon moment ! Mais nous avons rĆ©ussi, notamment grĆ¢ce Ć la super Ć©quipe qui nous a soutenus pendant l’enregistrement. Tommaso, quelle contribution votre expĆ©rience personnelle a-t-elle apportĆ©e Ć la rĆ©alisation de ce projet ? J’ai beaucoup appris de toutes les personnes qui ont travaillĆ© sur ce projet avec des compĆ©tences diffĆ©rentes. La rĆ©alisation de Ā«BĆ©nis soient les doutes Ā» a vraiment Ć©tĆ© une opĆ©ration collective. Pour ĆŖtre tenus au courant des autres projets que nous sommes en train de prĆ©parer, restez Ć l’Ć©coute des canaux du mouvement des Focolari.Ā Nous attendons Ć©galement vos rĆ©actions aprĆØs l’Ć©coute, dans les box de Spotify, sur nos rĆ©seaux sociaux (@Y4UW et Movimento_dei_focolari) ou par courriel (ufficio.comunicazione@focolare.org).
Maria Grazia Berretta
Mai 19, 2023 | Non classifiƩ(e)
La Coordination Urgences du Mouvement des Focolari a lancĆ© une campagne extraordinaire de collecte de fonds pour soutenir la population d’Ćmilie-Romagne et des Marches, deux rĆ©gions du Centre-Nord de l’Italie touchĆ©es par de graves inondations, par l’intermĆ©diaire des ONG Action Monde Uni (AMU) et Action Familles Nouvelles (AFN). Les contributions versĆ©es seront gĆ©rĆ©es conjointement par AMU et AFN afin de dĆ©marrer des actions de reconstruction (de nombreuses personnes ont subi des dĆ©gĆ¢ts Ć leurs maisons, meubles, voitures – essentielles pour le transport et les activitĆ©s professionnelles -, ainsi que des dommages considĆ©rables aux Ć©levages et aux cultures…). Vous pouvez faire un don aux adresses suivantesĀ : AMU:Ā www.amu-it.eu/dona-online-3/ AFN:Ā www.afnonlus.org/dona/ ou par virement bancaire sur les comptes suivantsĀ : Action Monde UniĀ ONLUS (AMU) IBANĀ : IT 58 S 05018 03200 000011204344Ā Ć Banca Popolare Etica Code SWIFT/BICĀ : ETICIT22XXX Action Familles NouvellesĀ ONLUS (AFN) IBANĀ : IT 92 J 05018 03200 000016978561Ā avec Banca Popolare Etica Code SWIFT/BICĀ : ETICIT22XXX Motif de paiementĀ : Urgence Ćmilie-Romagne et Marches Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux pays de lāUnion EuropĆ©enne et dans dāautres pays, selon les diffĆ©rentes rĆ©glementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des dĆ©ductions et des exemptions sur leurs revenus, conformĆ©ment Ć la rĆ©glementation relative aux organisations sans but lucratif.
Mai 19, 2023 | Non classifiƩ(e)
Nous sommes arrivĆ©s Ć l’Ć©tape australienne du voyage de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, un continent aux richesses culturelles extraordinaires et une famille des Focolari diversifiĆ©e et multiculturelle.
Depuis Suva jusquāĆ Sydney
Au cours de ce voyage, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont fait des sauts spectaculairesĀ : il suffit de penser au “saut” entre le Japon et les Ć®les Fidji. Il en a Ć©tĆ© de mĆŖme avec le vol du 9Ā mai vers l’Australie, où les villages de pĆŖcheurs de la cĆ“te sud des Ć®les Fidji ont soudainement cĆ©dĆ© la place au joyau scintillant qu’est la ville de Sydney. Les lumiĆØres de son port emblĆ©matique brillaient tandis que notre avion survolait la ville, qui affichait fiĆØrement sa beautĆ©.
Dans cette mĆ©tropole multiculturelle, la communautĆ© locale des Focolari (elle aussi) trĆØs diversifiĆ©e, nous a accueillis dans de nombreuses langues. Ils viennent de CorĆ©e du Sud, des Philippines, de Chine, de Hong Kong, du Liban, du Soudan, d’Irak, de Syrie, du Bangladesh, du BrĆ©sil et, bien sĆ»r, d’Australie. Ils sont catholiques, melkites, chaldĆ©ens, anglicansĀ ; les Focolari de Sydney suivent Ć©galement les villes de Brisbane, Canberra, la capitale australienne, et les rĆ©gions environnantes.
Rencontre avec lāarchevĆŖque de Canberra
Ć chaque Ć©tape, le contact avec l’Ćglise locale est toujours une prioritĆ©. Au cours d’une rencontre profonde et pleine d’humour, MgrĀ Christopher Prowse, actuel archevĆŖque de Canberra, a Ć©voquĆ© la vie de Mary MacKillop, la premiĆØre sainte d’Australie. « Si Mary Mackillop vivait aujourd’hui, elle se sentirait trĆØs Ć lāaise avec les FocolariĀ Ā», a dĆ©clarĆ© l’archevĆŖque, soulignant ses efforts en faveur du dialogue entre les religions. Il nous a conduits sur sa tombe et a priĆ© pour que, comme elle, le charisme de l’unitĆ© fleurisse comme une rose et diffuse son parfum dans toute lāAustralie.
Lāart, porte ouverte sur la culture aborigĆØne
L’art ouvre toujours une fenĆŖtre importante sur une culture indigĆØne, mais pour comprendre ce que l’on regarde, la prĆ©sence d’un guide est essentielle. AlexandraĀ Gaffikin, une volontaire anglaise qui vit Ć Sydney et possĆØde une grande expĆ©rience des musĆ©es et du patrimoine, nous a accompagnĆ© Ć une exposition d’art aborigĆØne contemporain Ć la galerie dāart de New South Wales (Nouvelle-Galles du Sud).
Les peintures sur Ć©corce sont bien plus quāune peinture, par exemple, elles reprĆ©sentent des histoires, mais aussi des cartes, des titres de propriĆ©tĆ© et mĆŖme des rĆØglements. Elles peuvent ĆŖtre tridimensionnelles, avec en dessous des strates Ā qui peuvent mĆŖme rĆ©vĆ©ler des sources d’eau souterraines. Dans la culture aborigĆØne, ces Åuvres d’art, peintes Ć l’origine sur le corps humain, sont des collections vivantes qui se transmettent depuis des millĆ©naires.
Une visite Ć Sydney
MalgrĆ© leur emploi du temps chargĆ©, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rĆ©ussi Ć trouver le temps de visiter Sydney, en embarquant Ć bord de l’un des nombreux ferries Ć destination de Circular Quay et de l’emblĆ©matique OpĆ©ra. La vue est spectaculaireĀ !
Des cultures diffƩrentes, la nouveautƩ de cheminer ensemble
Cette visite a Ć©tĆ© l’occasion pour les focolarini de toute la Zone ā y compris de Perth, de Wellington en Nouvelle-ZĆ©lande et des Ć®les Fiji – de se rĆ©unir pour quelques sessions significatives. C’est une pĆ©riode de rĆ©organisation pour le Mouvement et, par voie de consĆ©quence, des cultures trĆØs diffĆ©rentes (pensez Ć la CorĆ©e, au Japon et Ć la zone de langue chinoise, par exemple) se retrouvent Ć travailler directement ensemble.
« Je pense que jusqu’Ć prĆ©sent, nous n’avons pas compris les aspects positifs de tout cela, mĆŖme si ce processus n’a pas Ć©tĆ© facile. Je pense que nous en verrons les consĆ©quences dans quelques annĆ©es, car cela nous aide Ć faire tomber vraiment toutes les barriĆØres… avant tout dans nos cÅurs, et les barriĆØres entre les nations…Ā Ā»
« Si nous voulons la paix, nous devons d’abord la vivre entre nous, focolarini, et entre les communautĆ©s. Nous devons regarder les autres pays comme s’ils Ć©taient les nĆ“tres et dĆ©couvrir que nous pouvons ĆŖtre cette ‘āfamille interconnectĆ©eā’ (…).Ā Ā»
« Nous ne devons pas donner aux autres notre richesse, mais les aider à découvrir la leur. »
Margaret Karram
Une prƩsence spƩciale, malgrƩ les dƩfis de santƩ
Un moment particulièrement significatif a été celui où trois focolarines mariées, gravement malades, ont pu à distance saluer tout le monde
« Je veux tout simplement vous assurer de mon unité , a dit l’une d’elles. Je māĆ©tais inscrite et j’Ć©tais prĆŖte Ć venir, mais j’ai dĆ» changer mes plans, parce que Dieu māavait rĆ©servĆ© quelque chose de diffĆ©rent.Ā Ā»
« Je sens que je suis lĆ où Dieu veut que je sois, mĆŖme si ce n’est pas lĆ où je voudrais ĆŖtreĀ Ā», a dĆ©clarĆ© une autre.
« Physiquement, je ne peux pas courir, a dĆ©clarĆ© la troisiĆØme, mais j’ai en moi un grand dĆ©sir de le faire, je suis tellement Ć©mue. L’enthousiasme n’a pas d’Ć¢ge.Ā Ā»
Ā
La bienvenue en Australie
La culture aborigĆØne en Australie est la plus ancienne au monde, sans interruptionĀ ; elle remonte Ć au moins 60Ā 000 ans. Le protocole appropriĆ© pour tout Ć©vĆ©nement ou rassemblement en Australie prĆ©voit de commencer par un « Bienvenue dans le paysĀ Ā» de la part dāun āāancienāā, un aborigĆØne, ce qui constitue une reconnaissance formelle des gardiens traditionnels de cette terre.
Lorsque la communautĆ© des Focolari s’est rĆ©unie de toute l’Australie, nous avons eu le privilĆØge de compter parmi nous AliĀ Golding, connue sous le nom de “Tante Ali“, qui a donnĆ© la bienvenue Ć tous. Cāest une āāancienneāā du peuple Biripi, qui a grandi dans une mission aborigĆØne. Pendant plus de 20 ans, elle a ensuite vĆ©cu dans une banlieue de Sydney et, dans les annĆ©es 1980, Ali a Ć©tĆ© l’une des premiĆØres assistantes d’Ć©ducation aborigĆØne. En 2004, elle a obtenu un diplĆ“me en thĆ©ologie.
Elle a participĆ© Ć diffĆ©rents forums locaux, nationaux et internationaux, dont le New South WalesReconciliation Council et Australians for Native Title and Reconciliation. Une grande contribution pour la comprĆ©hension et l’approfondissement de la culture et de l’histoire indigĆØnes.
La prĆ©sence d’Ali Ć notre Ć©vĆ©nement a certainement renforcĆ© lāapprĆ©ciation de ce “trĆ©sor national” et du riche patrimoine aborigĆØne. « C’est l’un des accueils les plus chaleureux qu’il m’ait Ć©tĆ© donnĆ© de vivreĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Ali Golding, « Ici, j’ai ressenti l’esprit du CrĆ©ateur.Ā Ā»
La meilleure rencontre de tout le voyage (jusquāĆ prĆ©sent)
Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont eu une rencontre dynamique et profonde avec une trentaine de 30 jeunes. Lorsquāon leur a demandĆ© de parler des dĆ©fis quāils ont Ć relever, ils n’ont pas hĆ©sitĆ© Ć parler ouvertement de l’indiffĆ©rence Ć laquelle ils sont confrontĆ©s chaque jour avec les jeunes de leur Ć¢ge. Ils ne sont pas nombreux et les distances sont Ć©normes.
Margaret Karram a racontĆ© ses premiĆØres annĆ©es de vie Gen Ć HaĆÆfa avec sa sÅur et comment ils ont commencĆ© Ć quelques-uns, recevant le āājournal Gen’ā par la poste. Elle Ć©tait fiĆØre de leurs dĆ©buts et a dĆ©clarĆ© qu’elle Ć©tait tout aussi fiĆØre dāeux qui Ć©taient lĆ et avaient persĆ©vĆ©rĆ© dans leur vie Gen.
JesĆŗs MorĆ”n a Ć©galement encouragĆ© les jeunes, les rassurant sur le fait qu’il est positif de partager ses difficultĆ©s. « Cette rencontre a Ć©tĆ© la meilleure de tout le voyage – a-t-il dĆ©clarĆ© Ć la fin -, je l’ai beaucoup apprĆ©ciĆ©e.Ā Ā»
Une riche expƩrience
InterrogĆ©s sur la maniĆØre dont ils vivent le dialogue et la fraternitĆ© dans des situations de conflit, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, Conseillers au Centre International pour l’Asie et l’OcĆ©anie, se sont appuyĆ©s sur leur expĆ©rience personnelle.
« Dans mon expĆ©rience de dialogue avec des personnes d’autres religions, a racontĆ© Antonio, j’ai compris que nous allons ensemble vers Dieu.Ā Ā» Et RitaĀ : « Le dialogue est une rencontre. Ce qui est vraiment important, c’est de rencontrer l’autre et de dĆ©couvrir que l’amour chasse la crainte.Ā Ā»
Apprendre le ābodysurfā (spirituel)
Le surf est l’un des sports nationaux en Australie et il est trĆØs pratiquĆ© aussi sur la cĆ“te de Sydney, où jeunes et moins jeunes enfilent des combinaisons, prennent leur planche et s’Ć©lancent Ć l’assaut des vagues. Le “bodysurfing” est Ć©galement trĆØs populaireĀ : les personnes surfent sur les vagues de l’ocĆ©an, mais sans planche. Un spectacle extraordinaireĀ !
Mais pour arriver lĆ où se trouvent les meilleures vagues, il faut d’abord affronter les vagues puissantes qui se dressent contre nousĀ : celles que nous voudrions Ć©viter, celles pour lesquelles nous ne sommes pas prĆŖts.
« Quelqu’un m’a expliquĆ© la dynamique de ce sport et cela m’a tout de suite rappelĆ© notre amour pour JĆ©sus abandonné », a dĆ©clarĆ© Margaret.
Ceux qui pratiquent le bodysurf plongent en profondeur sous les vagues dĆ©ferlantes qu’ils ne veulent pas chevaucher, si profond quāils arrivent Ć toucher le sable sur le fond. Ils Ć©vitent ainsi d’ĆŖtre emportĆ©s par la puissance de l’ocĆ©an. Une fois la vague passĆ©e, ils remontent Ć la surface pour trouver une autre vague sur laquelle sāĆ©lancer.
« De mĆŖme qu’ils ne luttent pas contre les vagues, de la mĆŖme maniĆØre on ne “combat pas les Ć©preuves”, mais on va au fond de son cÅur, reconnaissant JĆ©sus dans chaque souffranceĀ ; et, continuant Ć L’aimer, on remonte, trouvant Ć travers lāamour, la lumiĆØre.Ā Ā»
T. M. Hartmann
Mai 19, 2023 | Non classifiƩ(e)
Dans ces paroles de saint Paul, la fraternitĆ© est un appel au bien, Ć vivre la grĆ¢ce de notre baptĆŖme, et cet ADN dāamour divin nous permet de regarder l’existence de l’autre comme un don prĆ©cieux pour nous. La bonne note J’Ć©tais en troisiĆØme annĆ©e de lycĆ©e et une interrogation importante māattendait en cours de physique. J’ai commencĆ© Ć rĆ©viser avec acharnement, certaine d’ĆŖtre interrogĆ©e le lendemain (j’Ć©tais la seule de toute la classe Ć ne pas avoir de note en fin de trimestre). Peu aprĆØs, ma petite sÅur est venue me demander de l’aide pour ses leƧons. J’ai d’abord rĆ©sistĆ©, mais peu de temps aprĆØs, je me suis souvenue de ce que saint Paul recommande : rĆ©jouissez-vous avec ceux qui se rĆ©jouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. J’ai donc commencĆ© Ć Ć©tudier avec elle. Il lui a fallu tout l’aprĆØs-midi pour se sentir prĆŖte, et j’ai Ć peine pu ouvrir mon livre de physique. Le lendemain, je suis allĆ©e Ć l’Ć©cole avec apprĆ©hension, mais convaincue que Dieu interviendrait d’une maniĆØre ou d’une autre. Le professeur entre et commence Ć interroger d’autres camarades de classe. Ć la fin du cours, je lui demande pourquoi il ne m’a pas appelĆ©e. Il regarde le registre et me dit : « Mais tu as dĆ©jĆ ta note et c’est une bonne note.Ā Ā» Je savais trĆØs bien que je n’avais jamais Ć©tĆ© interrogĆ©e, il l’avait donc peut-ĆŖtre inscrite lors dāune intervention que j’avais faite. (S.T. – Italie) Comment aborder la journĆ©e Un homme en fauteuil roulant mendiait devant les chariots du supermarchĆ©. En sortant, je me suis approchĆ©e de lui et, aprĆØs avoir Ć©changĆ© quelques mots avec lui, je l’ai invitĆ© Ć choisir parmi mes achats ce dont il avait besoin. Heureux, il a pris quelque chose et s’est immĆ©diatement mis Ć manger. En le saluant, j’ai ressenti en moi une joie qui m’a aidĆ©e Ć relever les dĆ©fis d’une journĆ©e qui avait pĆ©niblement commencĆ©. Ć partir de ce simple fait, j’ai compris que dĆ©buter la journĆ©e par un acte dāamour concret est une bonne chose. Je māy suis engagĆ©e en surmontant de nombreuses habitudes et en surprenant non seulement mon mari, mais surtout nos enfants qui ne tiennent pas compte de ce qu’ils reƧoivent parce qu’ils pensent que tout leur est dĆ». Un soir, grand silence dans la famille aprĆØs avoir appris quāun oncle Ć©tait atteint dāune grave maladie. Notre fils aĆ®nĆ©, qui Ć©tudie Ć l’universitĆ©, demande ce que nous pourrions faire pour lui. Et notre petite derniĆØre de lui rĆ©pondre : « Il faut faire comme maman qui met de l’amour dans tout ce qu’elle fait. C’est ainsi que nous dĆ©couvrirons ce dont il a besoin.Ā Ā» (L. D. F. – Hongrie) AdĆØle BipolaritĆ©… Je n’aurais jamais imaginĆ© qu’AdĆØle, ma chĆØre camarade de classe, Ć©tait atteinte d’une maladie aussi grave. C’est sa mĆØre qui me l’avait expliquĆ©. AprĆØs un sĆ©jour Ć l’hĆ“pital, certains jours où son Ć©quilibre semblait instable, elle ne comprenait pas elle-mĆŖme ce qui lui arrivait. Les mĆ©dicaments devaient trouver leur juste dosage et cela prenait du temps. Mais mon affection et mon estime pour elle sont restĆ©es les mĆŖmes. J’ai Ć©tĆ© surprise le jour où elle m’a demandĆ© de prier le chapelet. Il semblait quāen priant elle Ć©tait parfaitement concentrĆ©e. Ć partir de ce jour, nous avons commencĆ© Ć lire des livres de spiritualitĆ© ou des histoires au contenu positif. J’avais l’impression que mon amie comprenait tout plus profondĆ©ment que moi. Lorsque nous abordions certains sujets, je voyais en elle un altruisme sans limite. Ensemble, nous avons rejoint un groupe de bĆ©nĆ©voles au service des pauvres. AdĆØle aĀ retrouvĆ© sa forme, son Ć©quilibre, son courage. Plus que quiconque, elle savait ĆŖtre proche de ceux qui Ć©taient dans le besoin. L’expĆ©rience vĆ©cue avec elle m’a clairement montrĆ© que le vĆ©ritable Ć©panouissement de la personne se rĆ©alise dans la fraternitĆ© en acte. (P.A.M. – Italie)
Propos recueillis par Maria Grazia Berretta
(Extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ Nuova, annĆ©e IX – n° 1 mai-juin 2023)
Mai 15, 2023 | Non classifiƩ(e)
Le 12 mai, au théâtre Cuminetti de Trente (Italie), a eu lieu la cĆ©rĆ©monie de remise des prix de la troisiĆØme Ć©dition du concours scolaire « Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du mondeĀ Ā», pour lequel 136 candidatures ont Ć©tĆ© dĆ©posĆ©es. Nous vous partageons l’interview de Cinzia Malizia, enseignante de la classe 1A de l’I.C. Camerano – Giovanni Paolo II – Sirolo (Ancona-Italie), qui a remportĆ© le premier prix dans la section des Ć©coles primaires.
« Trame d’amourĀ Ā» est le titre de l’Åuvre graphique-multimĆ©dia gagnante de la section primaire de la troisiĆØme Ć©dition du concours national pour les Ć©coles 2022-2023. « Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du mondeĀ Ā», promu par le Centre Chiara Lubich en collaboration avec le MinistĆØre de l’Ćducation et du MĆ©rite, la Fondation du MusĆ©e historique du Trentin et HumanitĆ© Nouvelle du mouvement des Focolari. Cette vidĆ©o a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©e par les enfants de la classe de 1ĆØre A de l’I.C. Camerano – Giovanni Paolo II – Sirolo di Camerano (AncĆ“ne-Italie), sous la direction de leur enseignante, Cinzia Malizia. Professeur Cinzia, comment avez-vous dĆ©couvert ce concours ? Comme vous pouvez le voir sur la vidĆ©o que nous avons rĆ©alisĆ©e, ma classe est trĆØs vivante, parfois mĆŖme complexe et difficile Ć gĆ©rer. MalgrĆ© le fait qu’ils aient 7 ans, ils me donnent beaucoup Ć faire et, Ć©tant aussi un peu des enfants du Covid, j’ai remarquĆ© une certaine difficultĆ© Ć entrer dans leurs sentiments, Ć faire ressortir les « bonnesĀ Ā» choses, les bons gestes et les bonnes paroles. Je me suis demandĆ©e : « comment entrer dans le cÅur de ces enfants ?Ā Ā» J’ai commencĆ© Ć chercher des projets, des concours parmi ceux du Miur qui pourraient ĆŖtre utiles, surtout des figures qui pourraient servir d’exemple. C’est ainsi qu’est arrivĆ©e Chiara Lubich, une figure dont j’avais entendu parler mais que je connaissais peu. J’ai commencĆ© Ć lire son histoire et, petit Ć petit, avec les enfants, nous avons construit un parcours dans le but de leur faire redĆ©couvrir, avant tout, cette curiositĆ©, cette crainte, cet Ć©merveillement qui semblent malheureusement s’ĆŖtre perdus dans la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui.
Sur quoi avez-vous travaillĆ© en particulier ? Avec eux, j’ai voulu travailler beaucoup sur les Ć©motions, comprendre ce qu’ils avaient en eux. Nous avons affrontĆ© la peur, travaillĆ© sur la colĆØre, sur la joie, et beaucoup d’expĆ©riences sont ressorties. Ils ont commencĆ© Ć parler, Ć s’exprimer Ć leur maniĆØre, et ce qui Ć©tait le point faible de ma classe s’est transformĆ© en une vĆ©ritable force. Ils ont Ć©tĆ© les premiers Ć comprendre Ć quel point cela fait du bien au cÅur de « demander pardonĀ Ā», de dire « merciĀ Ā» ou « bonjourĀ Ā». J’ai donc l’impression que la distance initiale commence Ć se rĆ©duire. Ce n’est pas que les enfants aient radicalement changĆ©, ils sont toujours ceux qui ne tiennent pas en place, qui crient, qui ne respectent pas les rĆØgles, mais il commence Ć y avoir des gestes qui sont petits mais en mĆŖme temps grands parce qu’ils font partie d’un cheminement fait ensemble. Chiara Lubich a Ć©tĆ© un guide, une figure rassurante, presque une « grand-mĆØreĀ Ā», qui, par ses messages d’amour, d’espoir et d’exemple, a vraiment ÅuvrĆ© Ć la crĆ©ation d’un monde meilleur. Le simple fait de regarder l’autre avec amour, toujours, indĆ©pendamment du milieu social, de la religion, de la couleur de peau ou de la culture, les a beaucoup impressionnĆ©s. Ils en ont fait l’expĆ©rience en classe avec leur camarade musulman et c’est ce que signifie cultiver de bons sentiments, espĆ©rer une sociĆ©tĆ© diffĆ©rente. Nous, enseignants, ne pouvons pas baisser les bras. Ces enfants ont tant Ć donner.
Comment les enfants ont-ils rĆ©agi lorsqu’ils ont appris qu’ils avaient remportĆ© le premier prix ? Ils Ć©taient aux anges et vraiment heureux. Nous avons travaillĆ© pendant des mois et des mois et je pense vraiment qu’ils le mĆ©ritent. Malheureusement, nous n’avons pas pu trouver les moyens de faire venir tout le monde Ć Trente pour la cĆ©rĆ©monie de remise des prix. Nous avons pris contact avec certains d’entre eux, mais six enfants Ć©taient prĆ©sents, accompagnĆ©s de leurs familles qui, avec une grande joie, ont mis leurs propres moyens Ć disposition pour le voyage. Eux aussi ont Ć©tĆ© trĆØs heureux de ce projet, nous avons tellement travaillĆ© ensemble qu’Ć la fin de l’annĆ©e nous ferons une piĆØce de théâtre sur les Ć©motions. Les parents eux-mĆŖmes ont collaborĆ© en fabriquant une grande partie des masques que les enfants porteront, et nous avons mĆŖme apportĆ© certains d’entre eux Ć la cĆ©rĆ©monie de remise des prix. Notre voyage ne s’arrĆŖte donc pas lĆ . La directrice de l’Ć©cole, le Dr Flavia Maria Teresa Valentina Cannizzaro, m’a dit au dĆ©but : « Professeur, ils sont si jeunes, comprennent-ils ce que vous dites ?Ā Ā» J’espĆØre que ouiĀ ! Au moins ils ont entendu et entendre de bonnes choses ne fait jamais de mal. Je pense qu’il est important que les enfants comprennent qu’avant d’ĆŖtre capable, ce qui compte c’est d’ĆŖtre bon, d’avoir une bontĆ© d’Ć¢me qui nous permet de changer les choses pour le mieux. Je pense que l’expĆ©rience de Chiara Lubich les a vraiment aidĆ©s.
Maria Grazia Berretta
Mai 12, 2023 | Non classifiƩ(e)
Les Ć®les Fidji ont Ć©tĆ© la troisiĆØme Ć©tape du voyage en Asie et en OcĆ©anie de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident des Focolari. Dans cette rĆ©gion du Pacifique, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© s’est diffusĆ©e Ć partir de la fin desĀ annĆ©esĀ 1960.
Bien quāils soient arrivĆ©s aux Ć®les Fidji le 3Ā mai 2023 nous devons dire que lāĆ©tape en OcĆ©anie du voyage de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n nāa officiellement commencĆ© que deux jours plus tard, avec la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu“, qui a rassemblĆ© plus de 200 personnes, y compris les reprĆ©sentants de lāĆglise locale. Cette cĆ©rĆ©monie a marquĆ© leur entrĆ©e et celle de la dĆ©lĆ©gation du Centre qui les accompagne, dans la communautĆ© ecclĆ©siale et sociale fidjienne.
“Sevusevu”Ā : le don de l’accueil
Avec la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu” – qui signifie “don” – celui qui arrive dans lāarchipel est accueilli et, Ć partir de ce moment, il nāest plus visiteur mais fait partie de la communautĆ© et en est membre, il peut alors fouler le sol fidjien avec tous les droits et privilĆØges. La PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari ont reƧu de prĆ©cieuses guirlandes et la racine de Kava, un dĆ©rivĆ© de la plante du poivre, Ć la signification ancestrale. Les deux “candidats” ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©s Ć la communautĆ© par les “hĆ©rauts“, qui ont parlĆ© en leur nom. Ils ont ensuite bu dāun seul trait la coupe de Kava et reƧu le “Tabua”, une dent de cachalot ayant une signification sacrĆ©eĀ : cāest lāobjet le plus prĆ©cieux de la culture fidjienne, qui leur a Ć©tĆ© offert en signe de la plus haute estime et honneur.
Les traditions dans le PacifiqueĀ : racines du prĆ©sent et de lāavenir des peuples
DāemblĆ©e, on perƧoit que les traditions dans le Pacifique sont des rĆ©alitĆ©s vitales et actuellesĀ ; elles ne sont pas relĆ©guĆ©es Ć un passĆ© qui nāa rien Ć voir avec la vie quotidienne des personnes, mais elles constituent le fondement de leur style de vie. Respect, accueil, rĆ©ciprocitĆ©, solidaritĆ© sociale, un lien trĆØs profond et millĆ©naire avec la nature, sont les valeurs que les traditions perpĆ©tuent.
Ā« Margaret Karram, JesĆŗs MorĆ”n et la dĆ©lĆ©gation des Focolari sont arrivĆ©s Ć un moment particulier de la vie des Ć®les Fidji ā explique Peter Emberson, fidjien, consultant et analyste politique pour le gouvernement des Ć®les Fidji et les Nations Unies, qui a grandi au sein du Mouvement depuis son plus jeune Ć¢ge. Le gouvernement actuel est plus ouvert et plus dĆ©mocratique et je vois la visite de Margaret et JesĆŗs dans le cadre de ce processus de renouveau social et politique. Il y a deux questions quāici, dans le Pacifique, nous posons toujours Ć une dĆ©lĆ©gation officielle qui dĆ©barque sur les cĆ“tes de nos Ć®lesĀ : “Dāoù viens-tuĀ ?” et “Pourquoi es-tu venuĀ ?” Au “Sevusevu”, Margaret Karram a pris la parole devant le peuple fidjien et a offert son engagement et celui du Mouvement des Focolari pour construire, ici aussi, lāunitĆ©. Cāest une rĆ©ponse identitaire, qui en dit long sur la contribution que le Mouvement peut apporter Ć notre pays. Et cela construit la confiance.Ā Ā»
Une rƩgion encore trop peu connue
LāOcĆ©anie est un continent peu connu et, bien qu’il soit le plus grand du globe d’un point de vue territorial, c’est le plus petit en termes de masse terrestre. Outre lāAustralie et la Nouvelle-ZĆ©lande, elle comprend la rĆ©gion du Pacifique, composĆ©e de 26 Ćtats nationaux et territoires. Les principaux groupes ethniques sont les MĆ©lanĆ©siens, les MicronĆ©siens et les PolynĆ©siens. Au total, la rĆ©gion du Pacifique compte 16Ā millions dāhabitants et, ces 100 derniĆØres annĆ©es, les Ć®les Fidji (prĆØs dāun million dāhabitants) sont devenues le cÅur politique et Ć©conomique de la rĆ©gion, avec un contexte religieux diversifiĆ©. Le christianisme est la religion la plus reprĆ©sentĆ©e, suivi par lāhindouisme et lāislam. Le catholicisme est arrivĆ© au XIXe siĆØcle et on compte aujourdāhui un peu plus de 82 000 fidĆØles.
Le PĆØre Soane Fotutata, SecrĆ©taire de la ConfĆ©rence Ćpiscopale du Pacifique (CEPAC), lors dāun dĆ®ner au focolare, a clarifiĆ© les dĆ©fis sociaux mais aussi ecclĆ©siaux de ce vaste territoire où lāĆglise catholique est prĆ©sente avec 14 diocĆØses. Il a expliquĆ© que la crise Ć©cologique est une menace existentielle pour les personnes et les communautĆ©s. Elle se manifeste par lāĆ©lĆ©vation du niveau de la mer, lāacidification des ocĆ©ans, la sĆ©cheresse, les inondations et les phĆ©nomĆØnes mĆ©tĆ©orologiques extrĆŖmes devenus plus frĆ©quents. Il y a Ć©galement des flĆ©aux sociaux tels que lāĆ©migration Ć©conomique et climatique, qui est en train de dĆ©peupler de nombreuses Ć®lesĀ ; la prostitution, lāalcoolisme, la pauvretĆ©, auxquels lāĆglise locale tente elle aussi de rĆ©pondre.
2022Ā : l’arrivĆ©e des focolares Ć Suva
C’est dans ce contexte ecclĆ©sial quāil y a un an ont Ć©tĆ© ouverts Ć Suva, la capitale des Ć®les Fidji, les focolares fĆ©minin et masculin. Leur prĆ©sence, en effet, est aussi liĆ©e Ć un projet soutenu par Missio Ćcosse et MissioAustralie, pour collaborer Ć la pastorale diocĆ©saine des jeunes confirmands et post-confirmands avec un programme visant Ć soutenir la transmission des richesses culturelles entre les gĆ©nĆ©rations. « à notre arrivĆ©e, racontent Lourdes Rank, du BrĆ©sil, et Stephen Hall, de Nouvelle-ZĆ©lande, l’archevĆŖque nous a demandĆ© d’ĆŖtre avant tout au service de l’Ćglise et de nous insĆ©rer dans ses activitĆ©s et ses projets. Nous nous sommes lancĆ©s dans la catĆ©chĆØse, auprĆØs des jeunes et dans la vie de nos paroisses. Une approche qui a Ć©tĆ© trĆØs positiveĀ : nous faisons Ć prĆ©sent vraiment partie de la vie de l’Ćglise et nous avons commencĆ© Ć nouer des relations avec diffĆ©rents prĆŖtres, religieux et laĆÆcs.Ā Ā»
Ć cet Ć©gard, le vicaire gĆ©nĆ©ral de l’ArchidiocĆØse de Suva, Mgr Sulio Turagakacivi, a exprimĆ© sa gratitude pour le service que les focolares rendent Ć l’Ćglise locale. En le remerciant, Margaret Karram a dĆ©claré : « Nous pouvons apprendre de l’Ćglise d’ici comment vivre le processus synodal et comment maintenir la fraĆ®cheur de la rencontre de l’Ćvangile avec la culture et la sociĆ©tĆ© locales.Ā Ā»
Ć Futuna, la premiĆØre semence de la spiritualitĆ© de lāunitĆ©
Mais la premiĆØre semence de la spiritualitĆ© de lāunitĆ© dans le Pacifique a Ć©tĆ© plantĆ©e Ć la fin des annĆ©es 60 par sÅur Anna Scarpone, missionnaire mariste, sur lāĆ®le de Futuna. Le premier focolare du Pacifique sāest ensuite ouvert Ć NoumĆ©a (Nouvelle-CalĆ©donie) de 1992 Ć 2008, accompagnant la naissance et la croissance dāune communautĆ© locale dynamique. Aujourdāhui, les focolares des Ć®les Fidji sont “la maison” pour toutes les communautĆ©s du Mouvement de la rĆ©gion Pacifique, prĆ©sentes – en plus de la Nouvelle-CalĆ©donie et des Ć®les Fidji – Ć Kiribati et Wallis et Futuna, avec quelques personnes qui connaissent la spiritualitĆ© aussi en Papouasie-Nouvelle-GuinĆ©e, Ć Samoa et Ć Vanuatu.
Pour la premiĆØre fois ensemble
Ć lāoccasion de la visite de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, les communautĆ©s se sont rencontrĆ©es Ć Suva pendant quelques joursĀ ; cela a Ć©tĆ© leur premiĆØre rencontre dans lāun des pays du Pacifique et de nombreux gestes, comme lāaccueil et le fait de se mettre en valeur rĆ©ciproquement, ont montrĆ© que tous Ć©taient conscients du caractĆØre prĆ©cieux de ces journĆ©es. Pour ces peuples, se retrouver comme famille des Focolari ne signifie pas seulement vivre une communion spirituelle, mais Ć©galement contribuer Ć la vie quotidienne – qui inclut la cuisine, la prĆ©paration de la liturgie de la Messe, les chants et les danses – en offrant chacun son propre “don” humain et culturel, qui rencontre celui de lāautre.
Ici aussi, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rencontrĆ© les focolarini et les focolarines durant une matinĆ©e de communion profonde et ont pu vivre diffĆ©rents moments avec la communautĆ©, comme les repas, la Messe et de nombreux moments de dialogue en toute simplicitĆ©. Le partage des expĆ©riences leur a permis ensuite de connaĆ®tre les dĆ©fis et lāengagement du Mouvement dans le Pacifique. En Nouvelle-CalĆ©donie, la communautĆ© est engagĆ©e au service de lāĆglise et, au niveau social, Ć crĆ©er des espaces dāunitĆ© entre les diffĆ©rentes entitĆ©s ethniques dont le peuple est composĆ©. Ć Futuna et Kiribati, la Parole de Vie est centrale, gĆ©nĆ©rant des expĆ©riences de pardon et de rĆ©conciliation dans les familles et des projets sociaux au service des femmes et des plus dĆ©munis. Ć Fidji, la communautĆ© se dĆ©veloppe et partage avec les focolarini lāengagement au service de lāĆglise.
Run4Unity aux îles Fidji : cheminer ensemble
Le 6 mai Ć©tait la journĆ©e du Run4Unity et Margaret Karram a donnĆ© le coup d’envoi du relais mondial depuis le Pacifique, le premier lieu du monde Ć voir le soleil se lever. Avec les Juniors pour un Monde Uni prĆ©sents, elle a plantĆ© avec JesĆŗs deux arbres caractĆ©ristiques des Ć®les FidjiĀ : « l’arbre Ć bois de santal et l’arbre Ć agrumes, qui ont besoin l’un de l’autre pour grandirĀ Ā», a-t-elle expliquĆ©.
« Le bois de santal possĆØde le parfum et le citrus, qui est un agrume, lui fournit tous les nutriments dont il a besoin. C’est un merveilleux exemple de soin rĆ©ciproque qui existe dans la nature. C’est ce que les habitants des Ć®les du Pacifique veulent nous dire Ć tousĀ : la seule faƧon d’offrir notre prĆ©cieux don, l’unitĆ©, est de cheminer ensemble, en prenant soin les uns des autres. C’est ainsi que nous pourrons transformer notre monde.Ā Ā»
Un message qui rappelle ce qui est peut-ĆŖtre la principale caractĆ©ristique de ces Ć®lesĀ : la vie communautaire, telle quāelle est apparue lors de la rencontre de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n avec la communautĆ© du Mouvement des Focolari, l’aprĆØs-midi et la soirĆ©e du 7 mai. « Je suis venue ici pour ĆŖtre proche de vous et partager votre vie, au moins pour quelques joursĀ Ā», a confiĆ© Ć tous Margaret. « Ce que j’ai trouvĆ© ici est trĆØs proche de mon cÅur et de la culture dont je suis issue, qui encourage le respect des personnes, de leur langue et le sens de la famille. Vous aussi, vous ĆŖtes peu nombreux, mais ne vous inquiĆ©tez pasĀ : ce qui compte, c’est de vivre l’Ćvangile et d’apporter l’unitĆ© Ć ceux que nous rencontrons. Ce que vous avez partagĆ© ces jours-ci m’a beaucoup touchĆ©eĀ : vous nous avez donnĆ© JĆ©sus par votre amour, votre hospitalitĆ© et votre accueil. Mais, en vous Ć©coutant, jāai compris que la perle la plus prĆ©cieuse que nous possĆ©dons est JĆ©sus abandonnĆ©, pour qui nous avons tout quittĆ© et qui est le secret pour aimer tout le monde.Ā Ā»
« Les expĆ©riences de pardon que vous avez racontĆ©es m’ont profondĆ©ment touché », a poursuivi JesĆŗs, « et elles tĆ©moignent du fait que vous vivez l’Ćvangile, car le pardon est la plus grande nouveautĆ© quāil contient. Le pardon n’est pas humain, seul JĆ©sus en nous peut pardonner, et vous l’avez racontĆ© avec une puretĆ© unique.Ā Ā»
Ć la question de savoir ce qu’elle espĆØre pour l’avenir du Mouvement en OcĆ©anie, Margaret a rĆ©pondu en disant ce qu’elle souhaite pour le Mouvement dans le monde entierĀ : qu’il devienne toujours plus une famille non pas repliĆ©e sur elle-mĆŖme, mais ouverte, qui dialogue pour rĆ©aliser la priĆØre de JĆ©sus au PĆØre, comme l’a rĆŖvĆ© Chiara Lubich.
Reprenant la parole, elle a ajouté : « Je voudrais encore dire que pour contribuer Ć rĆ©aliser l’unitĆ©, chaque pays, culture ou continent ne doit pas perdre son identitĆ© propre. Nous devons rester nous-mĆŖmes. Cela pourrait ĆŖtre un grand don pour tout le Mouvement et aussi pour le mondeĀ : ĆŖtre nous-mĆŖmes, avec nos richesses et nos contradictions, et vivre le charisme de l’unitĆ© sans Ć©liminer ce que nous sommes.Ā Ā» Les applaudissements qui ont suivi ont exprimĆ© la gratitude des participants pour s’ĆŖtre sentis compris.
CommencĆ©e par la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu“, cette visite ne pouvait que se conclure avec la mĆŖme solennitĆ©. La cĆ©rĆ©monie d’adieu, “I-Tatau”, semblait donc boucler la boucleĀ : en fidjien, les “hĆ©rauts” parlant au nom de Margaret et JesĆŗs ont remerciĆ© la communautĆ© et ont demandĆ©, en leur nom, lāautorisation de prendre congé ; tandis que l’orateur parlant au nom de la communautĆ© fidjienne le leur accordait et leur souhaitait un bon voyage avec l’espoir de se revoir encore.
La soirĆ©e-concert prĆ©parĆ©e par les communautĆ©s du Pacifique a Ć©tĆ© une extraordinaire “expo” Ā des expressions artistiques des peuples prĆ©sents, où les danses et les chants disent leur lien profond avec la terre et la nature, la fiertĆ© de leurs traditions et leur dĆ©sir de les partager.
Mais ce qui restera gravĆ© dans les mĆ©moires, nous le croyons, c’est les salutations que les communautĆ©s de Nouvelle-CalĆ©donie et des Ć®les Fidji se sont Ć©changĆ©esĀ : assis les uns en face des autres, ils ont entonnĆ© chacun leur chant d’adieu, ils se sont saluĆ©s de la main, en se regardant dans les yeux, comme on quitte un frĆØre de sang.
« Nous t’assurons que nous serons une seule famille – ont-ils dit Ć Margaret Karram -, et malgrĆ© nos faiblesses, nous ferons tout pour garder JĆ©sus au milieu de nous en OcĆ©anie.Ā Ā»
Stefania Tanesini