Mouvement des Focolari

URGENCE inondations en Ɖmilie-Romagne et dans les Marches (Italie)

La Coordination Urgences du Mouvement des Focolari a lancĆ© une campagne extraordinaire de collecte de fonds pour soutenir la population d’Ɖmilie-Romagne et des Marches, deux rĆ©gions du Centre-Nord de l’Italie touchĆ©es par de graves inondations, par l’intermĆ©diaire des ONG Action Monde Uni (AMU) et Action Familles Nouvelles (AFN). Les contributions versĆ©es seront gĆ©rĆ©es conjointement par AMU et AFN afin de dĆ©marrer des actions de reconstruction (de nombreuses personnes ont subi des dĆ©gĆ¢ts Ć  leurs maisons, meubles, voitures – essentielles pour le transport et les activitĆ©s professionnelles -, ainsi que des dommages considĆ©rables aux Ć©levages et aux cultures…). Vous pouvez faire un don aux adresses suivantesĀ : AMU:Ā www.amu-it.eu/dona-online-3/ AFN:Ā www.afnonlus.org/dona/ ou par virement bancaire sur les comptes suivantsĀ : Action Monde UniĀ ONLUS (AMU) IBANĀ : IT 58 S 05018 03200 000011204344Ā Ć  Banca Popolare Etica Code SWIFT/BICĀ : ETICIT22XXX Action Familles NouvellesĀ ONLUS (AFN) IBANĀ : IT 92 J 05018 03200 000016978561Ā avec Banca Popolare Etica Code SWIFT/BICĀ : ETICIT22XXX Motif de paiementĀ : Urgence Ɖmilie-Romagne et Marches Des avantages fiscaux sont disponibles pour ces dons dans de nombreux pays de l’Union EuropĆ©enne et dans d’autres pays, selon les diffĆ©rentes rĆ©glementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des dĆ©ductions et des exemptions sur leurs revenus, conformĆ©ment Ć  la rĆ©glementation relative aux organisations sans but lucratif.

Avec la famille des Focolari en Australie

Avec la famille des Focolari en Australie

Nous sommes arrivĆ©s Ć  l’Ć©tape australienne du voyage de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, un continent aux richesses culturelles extraordinaires et une famille des Focolari diversifiĆ©e et multiculturelle.

Depuis Suva jusqu’à Sydney

Arrivo a SidneyAu cours de ce voyage, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont fait des sauts spectaculairesĀ : il suffit de penser au “saut” entre le Japon et les Ć®les Fidji. Il en a Ć©tĆ© de mĆŖme avec le vol du 9Ā mai vers l’Australie, où les villages de pĆŖcheurs de la cĆ“te sud des Ć®les Fidji ont soudainement cĆ©dĆ© la place au joyau scintillant qu’est la ville de Sydney. Les lumiĆØres de son port emblĆ©matique brillaient tandis que notre avion survolait la ville, qui affichait fiĆØrement sa beautĆ©.

Dans cette mĆ©tropole multiculturelle, la communautĆ© locale des Focolari (elle aussi) trĆØs diversifiĆ©e, nous a accueillis dans de nombreuses langues. Ils viennent de CorĆ©e du Sud, des Philippines, de Chine, de Hong Kong, du Liban, du Soudan, d’Irak, de Syrie, du Bangladesh, du BrĆ©sil et, bien sĆ»r, d’Australie. Ils sont catholiques, melkites, chaldĆ©ens, anglicansĀ ; les Focolari de Sydney suivent Ć©galement les villes de Brisbane, Canberra, la capitale australienne, et les rĆ©gions environnantes.

Rencontre avec l’archevĆŖque de Canberra

ƀ chaque Ć©tape, le contact avec l’Ɖglise locale est toujours une prioritĆ©. Au cours d’une rencontre profonde et pleine d’humour, MgrĀ Christopher Prowse, actuel archevĆŖque de Canberra, a Ć©voquĆ© la vie de Mary MacKillop, la premiĆØre sainte d’Australie. « Si Mary Mackillop vivait aujourd’hui, elle se sentirait trĆØs Ć  l’aise avec les FocolariĀ Ā», a dĆ©clarĆ© l’archevĆŖque, soulignant ses efforts en faveur du dialogue entre les religions. Il nous a conduits sur sa tombe et a priĆ© pour que, comme elle, le charisme de l’unitĆ© fleurisse comme une rose et diffuse son parfum dans toute l’Australie.

L’art, porte ouverte sur la culture aborigĆØne

Ad una mostra di arte aborigena contemporanea presso la Galleria d’arte del New South Wales

L’art ouvre toujours une fenĆŖtre importante sur une culture indigĆØne, mais pour comprendre ce que l’on regarde, la prĆ©sence d’un guide est essentielle. AlexandraĀ Gaffikin, une volontaire anglaise qui vit Ć  Sydney et possĆØde une grande expĆ©rience des musĆ©es et du patrimoine, nous a accompagnĆ© Ć  une exposition d’art aborigĆØne contemporain Ć  la galerie d’art de New South Wales (Nouvelle-Galles du Sud).

Les peintures sur Ć©corce sont bien plus qu’une peinture, par exemple, elles reprĆ©sentent des histoires, mais aussi des cartes, des titres de propriĆ©tĆ© et mĆŖme des rĆØglements. Elles peuvent ĆŖtre tridimensionnelles, avec en dessous des strates Ā qui peuvent mĆŖme rĆ©vĆ©ler des sources d’eau souterraines. Dans la culture aborigĆØne, ces œuvres d’art, peintes Ć  l’origine sur le corps humain, sont des collections vivantes qui se transmettent depuis des millĆ©naires.

Une visite Ć  Sydney

MalgrĆ© leur emploi du temps chargĆ©, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rĆ©ussi Ć  trouver le temps de visiter Sydney, en embarquant Ć  bord de l’un des nombreux ferries Ć  destination de Circular Quay et de l’emblĆ©matique OpĆ©ra. La vue est spectaculaireĀ !

Des cultures diffƩrentes, la nouveautƩ de cheminer ensemble

Cette visite a Ć©tĆ© l’occasion pour les focolarini de toute la Zone – y compris de Perth, de Wellington en Nouvelle-ZĆ©lande et des Ć®les Fiji – de se rĆ©unir pour quelques sessions significatives. C’est une pĆ©riode de rĆ©organisation pour le Mouvement et, par voie de consĆ©quence, des cultures trĆØs diffĆ©rentes (pensez Ć  la CorĆ©e, au Japon et Ć  la zone de langue chinoise, par exemple) se retrouvent Ć  travailler directement ensemble.

« Je pense que jusqu’Ć  prĆ©sent, nous n’avons pas compris les aspects positifs de tout cela, mĆŖme si ce processus n’a pas Ć©tĆ© facile. Je pense que nous en verrons les consĆ©quences dans quelques annĆ©es, car cela nous aide Ć  faire tomber vraiment toutes les barriĆØres… avant tout dans nos cœurs, et les barriĆØres entre les nations…Ā Ā»

« Si nous voulons la paix, nous devons d’abord la vivre entre nous, focolarini, et entre les communautĆ©s. Nous devons regarder les autres pays comme s’ils Ć©taient les nĆ“tres et dĆ©couvrir que nous pouvons ĆŖtre cette ‘’famille interconnectĆ©e’’ (…).Ā Ā»

« Nous ne devons pas donner aux autres notre richesse, mais les aider à découvrir la leur. »

Margaret Karram

 

Une prƩsence spƩciale, malgrƩ les dƩfis de santƩ

Un moment particulièrement significatif a été celui où trois focolarines mariées, gravement malades, ont pu à distance saluer tout le monde

« Je veux tout simplement vous assurer de mon unité , a dit l’une d’elles. Je m’étais inscrite et j’Ć©tais prĆŖte Ć  venir, mais j’ai dĆ» changer mes plans, parce que Dieu m’avait rĆ©servĆ© quelque chose de diffĆ©rent.Ā Ā»

« Je sens que je suis lĆ  où Dieu veut que je sois, mĆŖme si ce n’est pas lĆ  où je voudrais ĆŖtreĀ Ā», a dĆ©clarĆ© une autre.

« Physiquement, je ne peux pas courir, a dĆ©clarĆ© la troisiĆØme, mais j’ai en moi un grand dĆ©sir de le faire, je suis tellement Ć©mue. L’enthousiasme n’a pas d’Ć¢ge.Ā Ā»

Ā 

La bienvenue en Australie

Ali Golding

La culture aborigĆØne en Australie est la plus ancienne au monde, sans interruptionĀ ; elle remonte Ć  au moins 60Ā 000 ans. Le protocole appropriĆ© pour tout Ć©vĆ©nement ou rassemblement en Australie prĆ©voit de commencer par un « Bienvenue dans le paysĀ Ā» de la part d’un ā€˜ā€™ancien’’, un aborigĆØne, ce qui constitue une reconnaissance formelle des gardiens traditionnels de cette terre.

Lorsque la communautĆ© des Focolari s’est rĆ©unie de toute l’Australie, nous avons eu le privilĆØge de compter parmi nous AliĀ Golding, connue sous le nom de “Tante Ali“, qui a donnĆ© la bienvenue Ć  tous. C’est une ā€˜ā€™ancienne’’ du peuple Biripi, qui a grandi dans une mission aborigĆØne. Pendant plus de 20 ans, elle a ensuite vĆ©cu dans une banlieue de Sydney et, dans les annĆ©es 1980, Ali a Ć©tĆ© l’une des premiĆØres assistantes d’Ć©ducation aborigĆØne. En 2004, elle a obtenu un diplĆ“me en thĆ©ologie.

Elle a participĆ© Ć  diffĆ©rents forums locaux, nationaux et internationaux, dont le New South WalesReconciliation Council et Australians for Native Title and Reconciliation. Une grande contribution pour la comprĆ©hension et l’approfondissement de la culture et de l’histoire indigĆØnes.

La prĆ©sence d’Ali Ć  notre Ć©vĆ©nement a certainement renforcĆ© l’apprĆ©ciation de ce “trĆ©sor national” et du riche patrimoine aborigĆØne. « C’est l’un des accueils les plus chaleureux qu’il m’ait Ć©tĆ© donnĆ© de vivreĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Ali Golding, « Ici, j’ai ressenti l’esprit du CrĆ©ateur.Ā Ā»

La meilleure rencontre de tout le voyage (jusqu’à prĆ©sent)

Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont eu une rencontre dynamique et profonde avec une trentaine de 30 jeunes. Lorsqu’on leur a demandĆ© de parler des dĆ©fis qu’ils ont Ć  relever, ils n’ont pas hĆ©sitĆ© Ć  parler ouvertement de l’indiffĆ©rence Ć  laquelle ils sont confrontĆ©s chaque jour avec les jeunes de leur Ć¢ge. Ils ne sont pas nombreux et les distances sont Ć©normes.

Margaret Karram a racontĆ© ses premiĆØres annĆ©es de vie Gen Ć  HaĆÆfa avec sa sœur et comment ils ont commencĆ© Ć  quelques-uns, recevant le ā€˜ā€™journal Gen’’ par la poste. Elle Ć©tait fiĆØre de leurs dĆ©buts et a dĆ©clarĆ© qu’elle Ć©tait tout aussi fiĆØre d’eux qui Ć©taient lĆ  et avaient persĆ©vĆ©rĆ© dans leur vie Gen.

JesĆŗs MorĆ”n a Ć©galement encouragĆ© les jeunes, les rassurant sur le fait qu’il est positif de partager ses difficultĆ©s. « Cette rencontre a Ć©tĆ© la meilleure de tout le voyage – a-t-il dĆ©clarĆ© Ć  la fin -, je l’ai beaucoup apprĆ©ciĆ©e.Ā Ā»

Une riche expƩrience

Margaret Karram e Jesús MorÔn con i gen 2 e le gen 2

InterrogĆ©s sur la maniĆØre dont ils vivent le dialogue et la fraternitĆ© dans des situations de conflit, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, Conseillers au Centre International pour l’Asie et l’OcĆ©anie, se sont appuyĆ©s sur leur expĆ©rience personnelle.

« Dans mon expĆ©rience de dialogue avec des personnes d’autres religions, a racontĆ© Antonio, j’ai compris que nous allons ensemble vers Dieu.Ā Ā» Et RitaĀ : « Le dialogue est une rencontre. Ce qui est vraiment important, c’est de rencontrer l’autre et de dĆ©couvrir que l’amour chasse la crainte.Ā Ā»

 

Apprendre le ā€œbodysurfā€ (spirituel)

Le surf est l’un des sports nationaux en Australie et il est trĆØs pratiquĆ© aussi sur la cĆ“te de Sydney, où jeunes et moins jeunes enfilent des combinaisons, prennent leur planche et s’Ć©lancent Ć  l’assaut des vagues. Le “bodysurfing” est Ć©galement trĆØs populaireĀ : les personnes surfent sur les vagues de l’ocĆ©an, mais sans planche. Un spectacle extraordinaireĀ !

Incontro con la comunitĆ  dei Focolari

Mais pour arriver lĆ  où se trouvent les meilleures vagues, il faut d’abord affronter les vagues puissantes qui se dressent contre nousĀ : celles que nous voudrions Ć©viter, celles pour lesquelles nous ne sommes pas prĆŖts.

« Quelqu’un m’a expliquĆ© la dynamique de ce sport et cela m’a tout de suite rappelĆ© notre amour pour JĆ©sus abandonné », a dĆ©clarĆ© Margaret.

Ceux qui pratiquent le bodysurf plongent en profondeur sous les vagues dĆ©ferlantes qu’ils ne veulent pas chevaucher, si profond qu’ils arrivent Ć  toucher le sable sur le fond. Ils Ć©vitent ainsi d’ĆŖtre emportĆ©s par la puissance de l’ocĆ©an. Une fois la vague passĆ©e, ils remontent Ć  la surface pour trouver une autre vague sur laquelle s’élancer.

« De mĆŖme qu’ils ne luttent pas contre les vagues, de la mĆŖme maniĆØre on ne “combat pas les Ć©preuves”, mais on va au fond de son cœur, reconnaissant JĆ©sus dans chaque souffranceĀ ; et, continuant Ć  L’aimer, on remonte, trouvant Ć  travers l’amour, la lumiĆØre.Ā Ā»

T. M. Hartmann

Ɖvangile vĆ©cu : « Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres.Ā Ā» (Rm 12,10)

Dans ces paroles de saint Paul, la fraternitĆ© est un appel au bien, Ć  vivre la grĆ¢ce de notre baptĆŖme, et cet ADN d’amour divin nous permet de regarder l’existence de l’autre comme un don prĆ©cieux pour nous. La bonne note J’Ć©tais en troisiĆØme annĆ©e de lycĆ©e et une interrogation importante m’attendait en cours de physique. J’ai commencĆ© Ć  rĆ©viser avec acharnement, certaine d’ĆŖtre interrogĆ©e le lendemain (j’Ć©tais la seule de toute la classe Ć  ne pas avoir de note en fin de trimestre). Peu aprĆØs, ma petite sœur est venue me demander de l’aide pour ses leƧons. J’ai d’abord rĆ©sistĆ©, mais peu de temps aprĆØs, je me suis souvenue de ce que saint Paul recommande : rĆ©jouissez-vous avec ceux qui se rĆ©jouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. J’ai donc commencĆ© Ć  Ć©tudier avec elle. Il lui a fallu tout l’aprĆØs-midi pour se sentir prĆŖte, et j’ai Ć  peine pu ouvrir mon livre de physique. Le lendemain, je suis allĆ©e Ć  l’Ć©cole avec apprĆ©hension, mais convaincue que Dieu interviendrait d’une maniĆØre ou d’une autre. Le professeur entre et commence Ć  interroger d’autres camarades de classe. ƀ la fin du cours, je lui demande pourquoi il ne m’a pas appelĆ©e. Il regarde le registre et me dit : « Mais tu as dĆ©jĆ  ta note et c’est une bonne note.Ā Ā» Je savais trĆØs bien que je n’avais jamais Ć©tĆ© interrogĆ©e, il l’avait donc peut-ĆŖtre inscrite lors d’une intervention que j’avais faite. (S.T. – Italie) Comment aborder la journĆ©e Un homme en fauteuil roulant mendiait devant les chariots du supermarchĆ©. En sortant, je me suis approchĆ©e de lui et, aprĆØs avoir Ć©changĆ© quelques mots avec lui, je l’ai invitĆ© Ć  choisir parmi mes achats ce dont il avait besoin. Heureux, il a pris quelque chose et s’est immĆ©diatement mis Ć  manger. En le saluant, j’ai ressenti en moi une joie qui m’a aidĆ©e Ć  relever les dĆ©fis d’une journĆ©e qui avait pĆ©niblement commencĆ©. ƀ partir de ce simple fait, j’ai compris que dĆ©buter la journĆ©e par un acte d’amour concret est une bonne chose. Je m’y suis engagĆ©e en surmontant de nombreuses habitudes et en surprenant non seulement mon mari, mais surtout nos enfants qui ne tiennent pas compte de ce qu’ils reƧoivent parce qu’ils pensent que tout leur est dĆ». Un soir, grand silence dans la famille aprĆØs avoir appris qu’un oncle Ć©tait atteint d’une grave maladie. Notre fils aĆ®nĆ©, qui Ć©tudie Ć  l’universitĆ©, demande ce que nous pourrions faire pour lui. Et notre petite derniĆØre de lui rĆ©pondre : « Il faut faire comme maman qui met de l’amour dans tout ce qu’elle fait. C’est ainsi que nous dĆ©couvrirons ce dont il a besoin.Ā Ā» (L. D. F. – Hongrie) AdĆØle BipolaritĆ©… Je n’aurais jamais imaginĆ© qu’AdĆØle, ma chĆØre camarade de classe, Ć©tait atteinte d’une maladie aussi grave. C’est sa mĆØre qui me l’avait expliquĆ©. AprĆØs un sĆ©jour Ć  l’hĆ“pital, certains jours où son Ć©quilibre semblait instable, elle ne comprenait pas elle-mĆŖme ce qui lui arrivait. Les mĆ©dicaments devaient trouver leur juste dosage et cela prenait du temps. Mais mon affection et mon estime pour elle sont restĆ©es les mĆŖmes. J’ai Ć©tĆ© surprise le jour où elle m’a demandĆ© de prier le chapelet. Il semblait qu’en priant elle Ć©tait parfaitement concentrĆ©e. ƀ partir de ce jour, nous avons commencĆ© Ć  lire des livres de spiritualitĆ© ou des histoires au contenu positif. J’avais l’impression que mon amie comprenait tout plus profondĆ©ment que moi. Lorsque nous abordions certains sujets, je voyais en elle un altruisme sans limite. Ensemble, nous avons rejoint un groupe de bĆ©nĆ©voles au service des pauvres. AdĆØle aĀ retrouvĆ© sa forme, son Ć©quilibre, son courage. Plus que quiconque, elle savait ĆŖtre proche de ceux qui Ć©taient dans le besoin. L’expĆ©rience vĆ©cue avec elle m’a clairement montrĆ© que le vĆ©ritable Ć©panouissement de la personne se rĆ©alise dans la fraternitĆ© en acte. (P.A.M. – Italie)

Propos recueillis par Maria Grazia Berretta

(Extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, annĆ©e IX – n° 1 mai-juin 2023)

Trame d’amour : un projet pour cultiver les bons sentiments

Trame d’amour : un projet pour cultiver les bons sentiments

Le 12 mai, au théâtre Cuminetti de Trente (Italie), a eu lieu la cĆ©rĆ©monie de remise des prix de la troisiĆØme Ć©dition du concours scolaire « Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du mondeĀ Ā», pour lequel 136 candidatures ont Ć©tĆ© dĆ©posĆ©es. Nous vous partageons l’interview de Cinzia Malizia, enseignante de la classe 1A de l’I.C. Camerano – Giovanni Paolo II – Sirolo (Ancona-Italie), qui a remportĆ© le premier prix dans la section des Ć©coles primaires. « Trame d’amourĀ Ā» est le titre de l’œuvre graphique-multimĆ©dia gagnante de la section primaire de la troisiĆØme Ć©dition du concours national pour les Ć©coles 2022-2023. « Une ville ne suffit pas. Chiara Lubich citoyenne du mondeĀ Ā», promu par le Centre Chiara Lubich en collaboration avec le MinistĆØre de l’Ɖducation et du MĆ©rite, la Fondation du MusĆ©e historique du Trentin et HumanitĆ© Nouvelle du mouvement des Focolari. Cette vidĆ©o a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©e par les enfants de la classe de 1ĆØre A de l’I.C. Camerano – Giovanni Paolo II – Sirolo di Camerano (AncĆ“ne-Italie), sous la direction de leur enseignante, Cinzia Malizia. Professeur Cinzia, comment avez-vous dĆ©couvert ce concours ? Comme vous pouvez le voir sur la vidĆ©o que nous avons rĆ©alisĆ©e, ma classe est trĆØs vivante, parfois mĆŖme complexe et difficile Ć  gĆ©rer. MalgrĆ© le fait qu’ils aient 7 ans, ils me donnent beaucoup Ć  faire et, Ć©tant aussi un peu des enfants du Covid, j’ai remarquĆ© une certaine difficultĆ© Ć  entrer dans leurs sentiments, Ć  faire ressortir les « bonnesĀ Ā» choses, les bons gestes et les bonnes paroles. Je me suis demandĆ©e : « comment entrer dans le cœur de ces enfants ?Ā Ā» J’ai commencĆ© Ć  chercher des projets, des concours parmi ceux du Miur qui pourraient ĆŖtre utiles, surtout des figures qui pourraient servir d’exemple. C’est ainsi qu’est arrivĆ©e Chiara Lubich, une figure dont j’avais entendu parler mais que je connaissais peu. J’ai commencĆ© Ć  lire son histoire et, petit Ć  petit, avec les enfants, nous avons construit un parcours dans le but de leur faire redĆ©couvrir, avant tout, cette curiositĆ©, cette crainte, cet Ć©merveillement qui semblent malheureusement s’ĆŖtre perdus dans la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui. Sur quoi avez-vous travaillĆ© en particulier ? Avec eux, j’ai voulu travailler beaucoup sur les Ć©motions, comprendre ce qu’ils avaient en eux. Nous avons affrontĆ© la peur, travaillĆ© sur la colĆØre, sur la joie, et beaucoup d’expĆ©riences sont ressorties. Ils ont commencĆ© Ć  parler, Ć  s’exprimer Ć  leur maniĆØre, et ce qui Ć©tait le point faible de ma classe s’est transformĆ© en une vĆ©ritable force. Ils ont Ć©tĆ© les premiers Ć  comprendre Ć  quel point cela fait du bien au cœur de « demander pardonĀ Ā», de dire « merciĀ Ā» ou « bonjourĀ Ā». J’ai donc l’impression que la distance initiale commence Ć  se rĆ©duire. Ce n’est pas que les enfants aient radicalement changĆ©, ils sont toujours ceux qui ne tiennent pas en place, qui crient, qui ne respectent pas les rĆØgles, mais il commence Ć  y avoir des gestes qui sont petits mais en mĆŖme temps grands parce qu’ils font partie d’un cheminement fait ensemble. Chiara Lubich a Ć©tĆ© un guide, une figure rassurante, presque une « grand-mĆØreĀ Ā», qui, par ses messages d’amour, d’espoir et d’exemple, a vraiment œuvrĆ© Ć  la crĆ©ation d’un monde meilleur. Le simple fait de regarder l’autre avec amour, toujours, indĆ©pendamment du milieu social, de la religion, de la couleur de peau ou de la culture, les a beaucoup impressionnĆ©s. Ils en ont fait l’expĆ©rience en classe avec leur camarade musulman et c’est ce que signifie cultiver de bons sentiments, espĆ©rer une sociĆ©tĆ© diffĆ©rente. Nous, enseignants, ne pouvons pas baisser les bras. Ces enfants ont tant Ć  donner. Comment les enfants ont-ils rĆ©agi lorsqu’ils ont appris qu’ils avaient remportĆ© le premier prix ? Ils Ć©taient aux anges et vraiment heureux. Nous avons travaillĆ© pendant des mois et des mois et je pense vraiment qu’ils le mĆ©ritent. Malheureusement, nous n’avons pas pu trouver les moyens de faire venir tout le monde Ć  Trente pour la cĆ©rĆ©monie de remise des prix. Nous avons pris contact avec certains d’entre eux, mais six enfants Ć©taient prĆ©sents, accompagnĆ©s de leurs familles qui, avec une grande joie, ont mis leurs propres moyens Ć  disposition pour le voyage. Eux aussi ont Ć©tĆ© trĆØs heureux de ce projet, nous avons tellement travaillĆ© ensemble qu’Ć  la fin de l’annĆ©e nous ferons une piĆØce de théâtre sur les Ć©motions. Les parents eux-mĆŖmes ont collaborĆ© en fabriquant une grande partie des masques que les enfants porteront, et nous avons mĆŖme apportĆ© certains d’entre eux Ć  la cĆ©rĆ©monie de remise des prix. Notre voyage ne s’arrĆŖte donc pas lĆ . La directrice de l’Ć©cole, le Dr Flavia Maria Teresa Valentina Cannizzaro, m’a dit au dĆ©but : « Professeur, ils sont si jeunes, comprennent-ils ce que vous dites ?Ā Ā» J’espĆØre que ouiĀ ! Au moins ils ont entendu et entendre de bonnes choses ne fait jamais de mal. Je pense qu’il est important que les enfants comprennent qu’avant d’ĆŖtre capable, ce qui compte c’est d’ĆŖtre bon, d’avoir une bontĆ© d’Ć¢me qui nous permet de changer les choses pour le mieux. Je pense que l’expĆ©rience de Chiara Lubich les a vraiment aidĆ©s.

Maria Grazia Berretta

Les Focolari dans le Pacifique, une seule famille

Les Focolari dans le Pacifique, une seule famille

Les Ć®les Fidji ont Ć©tĆ© la troisiĆØme Ć©tape du voyage en Asie et en OcĆ©anie de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident des Focolari. Dans cette rĆ©gion du Pacifique, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© s’est diffusĆ©e Ć  partir de la fin desĀ annĆ©esĀ 1960.

Bien qu’ils soient arrivĆ©s aux Ć®les Fidji le 3Ā mai 2023 nous devons dire que l’étape en OcĆ©anie du voyage de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n n’a officiellement commencĆ© que deux jours plus tard, avec la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu“, qui a rassemblĆ© plus de 200 personnes, y compris les reprĆ©sentants de l’Église locale. Cette cĆ©rĆ©monie a marquĆ© leur entrĆ©e et celle de la dĆ©lĆ©gation du Centre qui les accompagne, dans la communautĆ© ecclĆ©siale et sociale fidjienne.

Sevusevu”Ā : le don de l’accueil

Isole Fiji_cerimonia del ā€œSevusevuā€

Avec la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu” – qui signifie “don” – celui qui arrive dans l’archipel est accueilli et, Ć  partir de ce moment, il n’est plus visiteur mais fait partie de la communautĆ© et en est membre, il peut alors fouler le sol fidjien avec tous les droits et privilĆØges. La PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari ont reƧu de prĆ©cieuses guirlandes et la racine de Kava, un dĆ©rivĆ© de la plante du poivre, Ć  la signification ancestrale. Les deux “candidats” ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©s Ć  la communautĆ© par les “hĆ©rauts“, qui ont parlĆ© en leur nom. Ils ont ensuite bu d’un seul trait la coupe de Kava et reƧu le “Tabua”, une dent de cachalot ayant une signification sacrĆ©eĀ : c’est l’objet le plus prĆ©cieux de la culture fidjienne, qui leur a Ć©tĆ© offert en signe de la plus haute estime et honneur.

Les traditions dans le PacifiqueĀ : racines du prĆ©sent et de l’avenir des peuples

D’emblĆ©e, on perƧoit que les traditions dans le Pacifique sont des rĆ©alitĆ©s vitales et actuellesĀ ; elles ne sont pas relĆ©guĆ©es Ć  un passĆ© qui n’a rien Ć  voir avec la vie quotidienne des personnes, mais elles constituent le fondement de leur style de vie. Respect, accueil, rĆ©ciprocitĆ©, solidaritĆ© sociale, un lien trĆØs profond et millĆ©naire avec la nature, sont les valeurs que les traditions perpĆ©tuent.

Ā« Margaret Karram, JesĆŗs MorĆ”n et la dĆ©lĆ©gation des Focolari sont arrivĆ©s Ć  un moment particulier de la vie des Ć®les Fidji – explique Peter Emberson, fidjien, consultant et analyste politique pour le gouvernement des Ć®les Fidji et les Nations Unies, qui a grandi au sein du Mouvement depuis son plus jeune Ć¢ge. Le gouvernement actuel est plus ouvert et plus dĆ©mocratique et je vois la visite de Margaret et JesĆŗs dans le cadre de ce processus de renouveau social et politique. Il y a deux questions qu’ici, dans le Pacifique, nous posons toujours Ć  une dĆ©lĆ©gation officielle qui dĆ©barque sur les cĆ“tes de nos Ć®lesĀ : “D’où viens-tuĀ ?” et “Pourquoi es-tu venuĀ ?” Au “Sevusevu”, Margaret Karram a pris la parole devant le peuple fidjien et a offert son engagement et celui du Mouvement des Focolari pour construire, ici aussi, l’unitĆ©. C’est une rĆ©ponse identitaire, qui en dit long sur la contribution que le Mouvement peut apporter Ć  notre pays. Et cela construit la confiance.Ā Ā»

Une rƩgion encore trop peu connue

Isole Fiji

L’OcĆ©anie est un continent peu connu et, bien qu’il soit le plus grand du globe d’un point de vue territorial, c’est le plus petit en termes de masse terrestre. Outre l’Australie et la Nouvelle-ZĆ©lande, elle comprend la rĆ©gion du Pacifique, composĆ©e de 26 Ɖtats nationaux et territoires. Les principaux groupes ethniques sont les MĆ©lanĆ©siens, les MicronĆ©siens et les PolynĆ©siens. Au total, la rĆ©gion du Pacifique compte 16Ā millions d’habitants et, ces 100 derniĆØres annĆ©es, les Ć®les Fidji (prĆØs d’un million d’habitants) sont devenues le cœur politique et Ć©conomique de la rĆ©gion, avec un contexte religieux diversifiĆ©. Le christianisme est la religion la plus reprĆ©sentĆ©e, suivi par l’hindouisme et l’islam. Le catholicisme est arrivĆ© au XIXe siĆØcle et on compte aujourd’hui un peu plus de 82 000 fidĆØles.

Le PĆØre Soane Fotutata, SecrĆ©taire de la ConfĆ©rence Ɖpiscopale du Pacifique (CEPAC), lors d’un dĆ®ner au focolare, a clarifiĆ© les dĆ©fis sociaux mais aussi ecclĆ©siaux de ce vaste territoire où l’Église catholique est prĆ©sente avec 14 diocĆØses. Il a expliquĆ© que la crise Ć©cologique est une menace existentielle pour les personnes et les communautĆ©s. Elle se manifeste par l’élĆ©vation du niveau de la mer, l’acidification des ocĆ©ans, la sĆ©cheresse, les inondations et les phĆ©nomĆØnes mĆ©tĆ©orologiques extrĆŖmes devenus plus frĆ©quents. Il y a Ć©galement des flĆ©aux sociaux tels que l’émigration Ć©conomique et climatique, qui est en train de dĆ©peupler de nombreuses Ć®lesĀ ; la prostitution, l’alcoolisme, la pauvretĆ©, auxquels l’Église locale tente elle aussi de rĆ©pondre.

2022Ā : l’arrivĆ©e des focolares Ć  Suva

C’est dans ce contexte ecclĆ©sial qu’il y a un an ont Ć©tĆ© ouverts Ć  Suva, la capitale des Ć®les Fidji, les focolares fĆ©minin et masculin. Leur prĆ©sence, en effet, est aussi liĆ©e Ć  un projet soutenu par Missio Ɖcosse et MissioAustralie, pour collaborer Ć  la pastorale diocĆ©saine des jeunes confirmands et post-confirmands avec un programme visant Ć  soutenir la transmission des richesses culturelles entre les gĆ©nĆ©rations. « À notre arrivĆ©e, racontent Lourdes Rank, du BrĆ©sil, et Stephen Hall, de Nouvelle-ZĆ©lande, l’archevĆŖque nous a demandĆ© d’ĆŖtre avant tout au service de l’Ɖglise et de nous insĆ©rer dans ses activitĆ©s et ses projets. Nous nous sommes lancĆ©s dans la catĆ©chĆØse, auprĆØs des jeunes et dans la vie de nos paroisses. Une approche qui a Ć©tĆ© trĆØs positiveĀ : nous faisons Ć  prĆ©sent vraiment partie de la vie de l’Ɖglise et nous avons commencĆ© Ć  nouer des relations avec diffĆ©rents prĆŖtres, religieux et laĆÆcs.Ā Ā»

ƀ cet Ć©gard, le vicaire gĆ©nĆ©ral de l’ArchidiocĆØse de Suva, Mgr Sulio Turagakacivi, a exprimĆ© sa gratitude pour le service que les focolares rendent Ć  l’Ɖglise locale. En le remerciant, Margaret Karram a dĆ©claré : « Nous pouvons apprendre de l’Ɖglise d’ici comment vivre le processus synodal et comment maintenir la fraĆ®cheur de la rencontre de l’Ɖvangile avec la culture et la sociĆ©tĆ© locales.Ā Ā»

ƀ Futuna, la premiĆØre semence de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©

Mais la premiĆØre semence de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans le Pacifique a Ć©tĆ© plantĆ©e Ć  la fin des annĆ©es 60 par sœur Anna Scarpone, missionnaire mariste, sur l’île de Futuna. Le premier focolare du Pacifique s’est ensuite ouvert Ć  NoumĆ©a (Nouvelle-CalĆ©donie) de 1992 Ć  2008, accompagnant la naissance et la croissance d’une communautĆ© locale dynamique. Aujourd’hui, les focolares des Ć®les Fidji sont “la maison” pour toutes les communautĆ©s du Mouvement de la rĆ©gion Pacifique, prĆ©sentes – en plus de la Nouvelle-CalĆ©donie et des Ć®les Fidji – Ć  Kiribati et Wallis et Futuna, avec quelques personnes qui connaissent la spiritualitĆ© aussi en Papouasie-Nouvelle-GuinĆ©e, Ć  Samoa et Ć  Vanuatu.

Pour la premiĆØre fois ensemble

Isole Fiji-Margaret Karram e Jesús MorÔn con alcuni membri della comunità dei Focolari

ƀ l’occasion de la visite de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, les communautĆ©s se sont rencontrĆ©es Ć  Suva pendant quelques joursĀ ; cela a Ć©tĆ© leur premiĆØre rencontre dans l’un des pays du Pacifique et de nombreux gestes, comme l’accueil et le fait de se mettre en valeur rĆ©ciproquement, ont montrĆ© que tous Ć©taient conscients du caractĆØre prĆ©cieux de ces journĆ©es. Pour ces peuples, se retrouver comme famille des Focolari ne signifie pas seulement vivre une communion spirituelle, mais Ć©galement contribuer Ć  la vie quotidienne – qui inclut la cuisine, la prĆ©paration de la liturgie de la Messe, les chants et les danses – en offrant chacun son propre “don” humain et culturel, qui rencontre celui de l’autre.

Ici aussi, Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont rencontrĆ© les focolarini et les focolarines durant une matinĆ©e de communion profonde et ont pu vivre diffĆ©rents moments avec la communautĆ©, comme les repas, la Messe et de nombreux moments de dialogue en toute simplicitĆ©. Le partage des expĆ©riences leur a permis ensuite de connaĆ®tre les dĆ©fis et l’engagement du Mouvement dans le Pacifique. En Nouvelle-CalĆ©donie, la communautĆ© est engagĆ©e au service de l’Église et, au niveau social, Ć  crĆ©er des espaces d’unitĆ© entre les diffĆ©rentes entitĆ©s ethniques dont le peuple est composĆ©. ƀ Futuna et Kiribati, la Parole de Vie est centrale, gĆ©nĆ©rant des expĆ©riences de pardon et de rĆ©conciliation dans les familles et des projets sociaux au service des femmes et des plus dĆ©munis. ƀ Fidji, la communautĆ© se dĆ©veloppe et partage avec les focolarini l’engagement au service de l’Église.

Run4Unity aux îles Fidji : cheminer ensemble

Le 6 mai Ć©tait la journĆ©e du Run4Unity et Margaret Karram a donnĆ© le coup d’envoi du relais mondial depuis le Pacifique, le premier lieu du monde Ć  voir le soleil se lever. Avec les Juniors pour un Monde Uni prĆ©sents, elle a plantĆ© avec JesĆŗs deux arbres caractĆ©ristiques des Ć®les FidjiĀ : « l’arbre Ć  bois de santal et l’arbre Ć  agrumes, qui ont besoin l’un de l’autre pour grandirĀ Ā», a-t-elle expliquĆ©.

« Le bois de santal possĆØde le parfum et le citrus, qui est un agrume, lui fournit tous les nutriments dont il a besoin. C’est un merveilleux exemple de soin rĆ©ciproque qui existe dans la nature. C’est ce que les habitants des Ć®les du Pacifique veulent nous dire Ć  tousĀ : la seule faƧon d’offrir notre prĆ©cieux don, l’unitĆ©, est de cheminer ensemble, en prenant soin les uns des autres. C’est ainsi que nous pourrons transformer notre monde.Ā Ā»

Un message qui rappelle ce qui est peut-ĆŖtre la principale caractĆ©ristique de ces Ć®lesĀ : la vie communautaire, telle qu’elle est apparue lors de la rencontre de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n avec la communautĆ© du Mouvement des Focolari, l’aprĆØs-midi et la soirĆ©e du 7 mai. « Je suis venue ici pour ĆŖtre proche de vous et partager votre vie, au moins pour quelques joursĀ Ā», a confiĆ© Ć  tous Margaret. « Ce que j’ai trouvĆ© ici est trĆØs proche de mon cœur et de la culture dont je suis issue, qui encourage le respect des personnes, de leur langue et le sens de la famille. Vous aussi, vous ĆŖtes peu nombreux, mais ne vous inquiĆ©tez pasĀ : ce qui compte, c’est de vivre l’Ɖvangile et d’apporter l’unitĆ© Ć  ceux que nous rencontrons. Ce que vous avez partagĆ© ces jours-ci m’a beaucoup touchĆ©eĀ : vous nous avez donnĆ© JĆ©sus par votre amour, votre hospitalitĆ© et votre accueil. Mais, en vous Ć©coutant, j’ai compris que la perle la plus prĆ©cieuse que nous possĆ©dons est JĆ©sus abandonnĆ©, pour qui nous avons tout quittĆ© et qui est le secret pour aimer tout le monde.Ā Ā»

« Les expĆ©riences de pardon que vous avez racontĆ©es m’ont profondĆ©ment touché », a poursuivi JesĆŗs, « et elles tĆ©moignent du fait que vous vivez l’Ɖvangile, car le pardon est la plus grande nouveautĆ© qu’il contient. Le pardon n’est pas humain, seul JĆ©sus en nous peut pardonner, et vous l’avez racontĆ© avec une puretĆ© unique.Ā Ā»

ƀ la question de savoir ce qu’elle espĆØre pour l’avenir du Mouvement en OcĆ©anie, Margaret a rĆ©pondu en disant ce qu’elle souhaite pour le Mouvement dans le monde entierĀ : qu’il devienne toujours plus une famille non pas repliĆ©e sur elle-mĆŖme, mais ouverte, qui dialogue pour rĆ©aliser la priĆØre de JĆ©sus au PĆØre, comme l’a rĆŖvĆ© Chiara Lubich.

Reprenant la parole, elle a ajouté : « Je voudrais encore dire que pour contribuer Ć  rĆ©aliser l’unitĆ©, chaque pays, culture ou continent ne doit pas perdre son identitĆ© propre. Nous devons rester nous-mĆŖmes. Cela pourrait ĆŖtre un grand don pour tout le Mouvement et aussi pour le mondeĀ : ĆŖtre nous-mĆŖmes, avec nos richesses et nos contradictions, et vivre le charisme de l’unitĆ© sans Ć©liminer ce que nous sommes.Ā Ā» Les applaudissements qui ont suivi ont exprimĆ© la gratitude des participants pour s’ĆŖtre sentis compris.

CommencĆ©e par la cĆ©rĆ©monie du “Sevusevu“, cette visite ne pouvait que se conclure avec la mĆŖme solennitĆ©. La cĆ©rĆ©monie d’adieu, “I-Tatau”, semblait donc boucler la boucleĀ : en fidjien, les “hĆ©rauts” parlant au nom de Margaret et JesĆŗs ont remerciĆ© la communautĆ© et ont demandĆ©, en leur nom, l’autorisation de prendre congé ; tandis que l’orateur parlant au nom de la communautĆ© fidjienne le leur accordait et leur souhaitait un bon voyage avec l’espoir de se revoir encore.

La soirĆ©e-concert prĆ©parĆ©e par les communautĆ©s du Pacifique a Ć©tĆ© une extraordinaire “expo” Ā des expressions artistiques des peuples prĆ©sents, où les danses et les chants disent leur lien profond avec la terre et la nature, la fiertĆ© de leurs traditions et leur dĆ©sir de les partager.

Mais ce qui restera gravĆ© dans les mĆ©moires, nous le croyons, c’est les salutations que les communautĆ©s de Nouvelle-CalĆ©donie et des Ć®les Fidji se sont Ć©changĆ©esĀ : assis les uns en face des autres, ils ont entonnĆ© chacun leur chant d’adieu, ils se sont saluĆ©s de la main, en se regardant dans les yeux, comme on quitte un frĆØre de sang.

« Nous t’assurons que nous serons une seule famille – ont-ils dit Ć  Margaret Karram -, et malgrĆ© nos faiblesses, nous ferons tout pour garder JĆ©sus au milieu de nous en OcĆ©anie.Ā Ā»

Stefania Tanesini

Festival œcumĆ©nique de la jeunesse

Festival œcumĆ©nique de la jeunesse

Le Festival œcumĆ©nique de la jeunesse naĆ®t du cœur de nombreux jeunes chrĆ©tiens et a pour devise « Marcher tous ensemble dans la lumiĆØre du ChristĀ Ā». L’Ć©vĆ©nement a eu lieu Ć  Timisoara (Roumanie), capitale europĆ©enne de la culture, du 1er au 7 mai 2023. L’Ć©vĆ©nement Un vĆ©ritable festival où les jeunes sont les protagonistes et où chacun est tĆ©moin de la fraternitĆ© gĆ©nĆ©rĆ©e par la rencontre avec le Christ. C’est le cœur du Festival œcumĆ©nique de la jeunesse, le festival œcumĆ©nique qui s’est dĆ©roulĆ© du 1er au 7 mai en Roumanie, Ć  Timisoara. La motivation pour cet Ć©vĆ©nement est venue aprĆØs la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens en 2022, d’un groupe de jeunes de 6 confessions diffĆ©rentes : catholique romaine, catholique grecque, orthodoxe roumaine, servite, luthĆ©rienne et calviniste. L’Ć©vĆŖque catholique romain József-Csaba PĆ”l a dĆ©clarĆ© que les 14 mois de travail en commun ont Ć©tĆ© « une vĆ©ritable Ć©cole de l’unité ». Le programme du festival a Ć©tĆ© riche en rencontres, confĆ©rences, dĆ©bats et ateliers, enrichi par une belle procession œcumĆ©nique et des visites d’Ć©glises et de musĆ©es des diffĆ©rentes confessions Ć  Timisoara. Les activitĆ©s de loisirs n’ont pas manquĆ©, comme celles organisĆ©es dans le parc Carmen Sylva, la soirĆ©e des jeunes Ć  la maison Kolping et la promenade en bateau sur la riviĆØre Bega. Le groupe « Ensemble pour l’EuropeĀ Ā» (together4europe.org)Ā  a organisĆ© un atelier avec la participation de 100 jeunes sur le thĆØme de la participation citoyenne et de la transformation de la ville. Une initiative importante dans le cadre du « Progetto DialogueĀ Ā». Le 6 mai, le groupe Gen Verde a donnĆ© un concert dans la salle du Capitole de la Philharmonie de Banat Ć  Timisoara. Un spectacle qui est le fruit du projet Start Now : cinq jours d’ateliers de danse, de chant, de percussion et de théâtre qui ont impliquĆ© des jeunes Roumains de diffĆ©rentes confessions dans la production du spectacle, auquel ont assistĆ© quelque 850 spectateurs. La ville Timisoara a Ć©tĆ© choisie comme capitale culturelle de l’Europe pour l’annĆ©e 2023. La ville de plus de 300 000 habitants reste fidĆØle Ć  son esprit, accueillant actuellement 21 cultures et 18 religions.Ā  Dans une atmosphĆØre accueillante, ce lieu rassemble diverses communautĆ©s culturelles, notamment des Roumains, des Allemands, des Hongrois, des Serbes, des Croates, des Italiens, des Espagnols et des Bulgares. « Timisoara est le lieu où l’on peut le mieux vivre l’œcumĆ©nismeĀ Ā», explique le jeune orthodoxe Cezara Perian. La ville s’inspire de son passĆ© (elle a accueilli la premiĆØre bibliothĆØque publique avec salle de lecture de l’Empire des Habsbourg ou la premiĆØre sĆ©ance de cinĆ©ma), tout en explorant le pouvoir de transformation de la culture pour faƧonner son avenir. Timisoara est une ville accueillante qui compte plus de 40 000 Ć©tudiants, un secteur crĆ©atif dynamique et une multitude d’institutions culturelles accueillantes. La richesse du tissu urbain, composĆ© de plus de 10 000 bĆ¢timents historiques, d’espaces publics gĆ©nĆ©reux et de quartiers historiques aux identitĆ©s distinctes, associĆ©e au dĆ©veloppement de corridors bleu-vert le long du canal de la Bega, rend la ville attrayante pour les familles, les professionnels dĆ©localisĆ©s du monde entier, ainsi que pour les esprits libres qui parcourent l’Europe avec leur sac Ć  dos. Les jeunes Au cours de ces journĆ©es du festival, les jeunes portant le T-shirt caractĆ©ristique de l’Ć©vĆ©nement Ć©taient nombreux Ć  arpenter les rues de Timisoara. Plusieurs d’entre eux ont participĆ© en tant que bĆ©nĆ©voles Ć  l’organisation de dĆ©jeuners publics, de promenades et d’activitĆ©s dans toute la ville. Le jeudi 4 mai, des garƧons et des filles de diffĆ©rentes confessions, accompagnĆ©s de leurs communautĆ©s et de prĆŖtres, ont organisĆ© une procession qui a traversĆ© quatre Ć©glises. Partant de l’Ć©glise grĆ©co-catholique SfĆ¢nta Maria Regina Păcii, 300 personnes ont occupĆ© les rues de Timisoara en chantant l’hymne du Festival œcumĆ©nique de la jeunesse. La premiĆØre Ć©tape a Ć©tĆ© la Parohia Reformată Timișoara, de l’Ɖglise rĆ©formĆ©e, où les jeunes ont pu marcher dans le silence et la priĆØre, incitĆ©s par des messages sur les murs encourageant la rĆ©flexion. ArrivĆ©s Ć  la Mitropolitană Orthodoxă Cathedrala, les participants Ć  la procession ont priĆ© ensemble et ont eu droit Ć  un chœur d’opĆ©ra orthodoxe. Enfin, Ć  la cathĆ©drale catholique romaine Saint-Georges, tout le monde a dĆ©posĆ© ses bougies, formant un cœur devant l’Ć©glise. Ciobotaru Luca Paul, un jeune catholique romain, a dĆ©clarĆ© : « En cette fĆŖte œcumĆ©nique, renouvelons notre foi, collaborons et ne laissons pas nos croyances nous diviserĀ Ā». Deux femmes de passage en ville ont demandĆ© en quoi consistait l’Ć©vĆ©nement. Elles ont Ć©tĆ© impressionnĆ©es car, en tant que jeunes femmes orthodoxes, elles ont reconnu que les bougies utilisĆ©es provenaient de leur tradition, mĆŖme si elles ne connaissaient pas les chants. Lorsqu’elles ont rĆ©alisĆ© qu’il s’agissait d’une procession œcumĆ©nique, elles se sont demandĆ©es : « Mais comment est-il possible qu’il y ait autant de chrĆ©tiens ensemble ?Ā Ā»

C’est ce message d’unitĆ© dans la diversitĆ© que l’Ć©vĆ©nement a voulu transmettre.

Ana Clara Giovani

AssemblĆ©e continentale d’AmĆ©rique latine : un appel Ć  se faire entendre

AssemblĆ©e continentale d’AmĆ©rique latine : un appel Ć  se faire entendre

Les assemblĆ©es rĆ©gionales de la phase continentale du Synode 2021-2024 se sont conclues par l’AssemblĆ©e du CĆ“ne Sud, qui s’est tenue Ć  Brasilia en mars 2023. Nous vous partageons quelques rĆ©flexions de membres du mouvement des Focolari qui ont participĆ© Ć  ce parcours et aussi Ć  l’AssemblĆ©e de clĆ“ture.Ā Ā  « DĆØs que j’ai appris mon Ć©lection, outre la grande joie de pouvoir participer, j’ai ressenti une grande responsabilitĆ©, celle d’ĆŖtre un vĆ©ritable canal par lequel laisser passer l’Esprit SaintĀ Ā». Tels sont les propos de Mercedes Isola, Volontaire du mouvement des Focolari, Ć©lue comme laĆÆque par les ƉvĆŖques de la rĆ©gion de La Plata (Argentine) pour participer Ć  l’AssemblĆ©e continentale du Synode du CĆ“ne Sud, qui s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Brasilia (BrĆ©sil), au siĆØge de la CNBB (ConfĆ©rence Nationale des ƉvĆŖques du BrĆ©sil). Un espace de grand Ć©change où il a Ć©tĆ© possible de redĆ©couvrir, a poursuivi Marcedes, la « dignitĆ© baptismale qui nous rend tous frĆØres, peuple de Dieu, coresponsables de la mission, quelle que soit la vocation de chacun. Les “communautĆ©s de discernement”, composĆ©es de personnes issues de rĆ©alitĆ©s et de vocations diffĆ©rentes, ont confirmĆ© cette rĆ©alitĆ© : l’Esprit Saint souffle en chacun, sans distinctionĀ Ā». La rencontre, Ć  laquelle ont participĆ© plus de 200 personnes, a commencĆ© par l’entrĆ©e des images de la Vierge Marie, patronne de chaque pays, Ć  qui ont Ć©tĆ© confiĆ©s les travaux de cette AssemblĆ©e qui a rassemblĆ© des BrĆ©siliens, des Chiliens, des Uruguayens, des Argentins et des Paraguayens. Dans la diversitĆ© de chaque peuple, la beautĆ© de l’individu qui devient constructeur d’une vĆ©ritable synodalitĆ© en dialoguant avec l’autre. « S’ouvrir Ć  une Ɖglise avec une plus grande participation des laĆÆcs, inclusive, transparente, cohĆ©rente Ć  la suite de JĆ©sus et concrĆØte dans son service et sa mission, sont quelques-uns des points qui ont Ć©tĆ© abordĆ©s et approfondis au cours de ces journĆ©esĀ Ā», nous dit Eliane de Carli, focolarine brĆ©silienne mariĆ©e. « Cette expĆ©rience, poursuit-elle, faite par une pratique appelĆ©e “conversion spirituelle”, nous a permis de vivre une communion trĆØs profonde dans les groupes de travail. De plus, la richesse de cette internationalitĆ© nous a permis de connaĆ®tre les dĆ©fis de l’Eglise dans chaque pays, parfois trĆØs similairesĀ Ā». Ce fut une semaine de travail intense qui s’est transformĆ©e en expĆ©rience de vie. Marise Braga, Focolarine brĆ©silienne, en tĆ©moigne : « La journĆ©e a commencĆ© par un moment de priĆØre, organisĆ© chaque jour par un pays diffĆ©rent. Pour la rĆ©daction du document final, et sur la base des questionnaires recueillis dans les diffĆ©rents pays au cours de la phase locale, il a fallu que le groupe rĆ©ponde Ć  trois questions : mettre en Ć©vidence les lumiĆØres qui se dĆ©gagent de ces rapports, souligner les ombres, les tensions et les dĆ©fis de certaines questions dans chaque pays, et enfin, reconnaĆ®tre les prioritĆ©s Ć  aborder au cours du SynodeĀ Ā». Le rĆ“le des femmes dans l’Ɖglise a Ć©tĆ© l’un des thĆØmes rĆ©currents de cette AssemblĆ©e continentale du CĆ“ne Sud, une question qui gagne en importance, tout comme les problĆØmes de la jeunesse qui doivent ĆŖtre abordĆ©s. « Avant la messe de clĆ“ture de cette phase synodale, les jeunes ont demandĆ© la paroleĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Mercedes Isola. C’Ć©tait trĆØs fort d’entendre de leur bouche pourquoi leurs amis ne sont plus dans l’Ɖglise. Les jeunes eux-mĆŖmes ont demandĆ© une plus grande ouverture, une Ɖglise qui permette Ć  tout le peuple de Dieu d’ĆŖtre protagoniste, avec des portes ouvertes comme le dit le pape FranƧoisĀ Ā». Un appel qui semble unir tous les continents dans ce processus synodal et qui, comme l’a affirmĆ© le pĆØre Pedro Brassesco, secrĆ©taire adjoint du CELAM (Conseil Ć©piscopal latino-amĆ©ricain et caribĆ©en), nous pousse Ć  « apprendre une nouvelle maniĆØre d’ĆŖtre ƉgliseĀ Ā». « L’Ɖglise nous a appelĆ©s Ć  ĆŖtre Ć©coutĆ©s, a conclu Marise, pas seulement les ƉvĆŖques, mais tout le peuple de Dieu. Il faut souvent inverser la pyramide pour savoir ce qu’il y a en bas, mais il faut de la patience pour voir les fruits de ce travail. Peut-ĆŖtre que nos enfants, petits-enfants et arriĆØre-petits-enfants en profiteront. Nous sommes en train de planter une graine, mais nous devons garder l’espĆ©rance. C’est un premier pas vers une Ɖglise plus proche Ā».

Maria Grazia Berretta

Japon : ouvrez votre cœur Ć  tous !

Japon : ouvrez votre cœur Ć  tous !

Le voyage en Asie et en OcĆ©anie de Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, se poursuit en direction des Ć®les Fidji, aprĆØs avoir achevĆ© la deuxiĆØme Ć©tape sur le sol japonais. Voici quelques nouvelles de leur sĆ©jour au Japon. ć‚ć‚ŠćŒćØć† Ā Ā  ArigatoĀ  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Merci ꀝ恄悄悊 Ā Ā Ā Ā Ā Ā  OmoiyariĀ  Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Attention Ć  l’autre 偄康  Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  KenkoĀ  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  SantĆ© å¹³å’ŒĀ  Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  HeiwaĀ Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Paix ē¾Žć—ć•Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  UtsukushisaĀ Ā Ā Ā  BeautĆ© 正盓  Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Shojikiā€Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  HonnĆŖtetĆ© Ā  Selon une enquĆŖte de la chaĆ®ne de tĆ©lĆ©vision nationale japonaise NHK, ce sont les six mots les plus apprĆ©ciĆ©s des Japonais. Ils dĆ©crivent bien l’Ć¢me de ce peuple et la valeur qu’il accorde Ć  l’harmonie dans la vie sociale et avec la nature. Et c’est dans la trĆØs riche culture du Japon que Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des FocolariĀ  avec la dĆ©lĆ©gation du Centre du Mouvement se sont immergĆ©s, pour la deuxiĆØme Ć©tape de leur voyage en Asie de l’Est, du 25 avril au 2 mai 2023. L’Église au JaponĀ : recrĆ©er la communautĆ© C’est l’archevĆŖque de Tokyo, Mgr Tarcisius IsaoĀ Kikuchi, qui leur ouvre les portes du « Pays du Soleil levantĀ Ā» et dĆ©crit l’Ɖglise catholique locale comme « petite et silencieuseĀ Ā». Le pays compte 536 000 chrĆ©tiens soit 0,4 % d’une population de 130 millions d’habitants, où les religions bouddhiste et shintoĆÆste sont majoritairesĀ ; mais il est difficile de dĆ©terminer laquelle est la plus importante, Ć©tant donnĆ© que de nombreux Japonais pratiquent les deux et qu’il y a donc une tendance Ć  regrouper les Ć©lĆ©ments des diffĆ©rentes religions. Il a expliquĆ© que le mode de vie actuel conduit Ć  une dĆ©sintĆ©gration de la famille, ce qui provoque chez les personnes solitude et aliĆ©nation. Ā« Il est nĆ©cessaire de recrĆ©er la communautĆ©, a-t-il dit, et le Focolare peut ĆŖtre une aide pour l’Ɖglise. Je vous encourage Ć  faire connaĆ®tre votre spiritualitĆ© avant tout aux Ć©vĆŖques (il y en a 16 au Japon), afin qu’Ć  travers eux elle arrive aux communautĆ©s.Ā Ā» Avec la visite Ć  Mgr Leo Boccardi, Nonce apostolique Ć  Tokyo, l’échange s’est poursuiviĀ : en Asie, les chrĆ©tiens ne sont que 2 %. Quel est donc leur rĆ“leĀ ? Le Nonce lui aussi a encouragĆ© les Focolari Ć  diffuser le charisme de la fraternitĆ©. « Au Japon, rĆØgne l’ordre, le respect entre les personnes, a-t-il expliquĆ©, mais aussi beaucoup d’indiffĆ©rence. La pandĆ©mie a laissĆ© une plaie ouverteĀ  : nous devons rĆ©tablir les relationsĀ Ā». « J’ai vu l’Ɖglise naissanteĀ Ā», Ć©crivait dĆ©jĆ  en 1959 Igino Giordani (Foco) – lorsqu’il s’était rendu Ć  Tokyo Ć  l’invitation des sœurs canossiennes -, saisissant le caractĆØre sacrĆ© de l’histoire chrĆ©tienne de ce pays. Ce fut lui qui mit la premiĆØre semence de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans ce pays. Les focolares ne sont arrivĆ©s qu’en 1976 et 1977 et il y en a trois aujourd’hui, Ć  Tokyo et Nagasaki, tandis que la communautĆ© compte un millier de personnes dissĆ©minĆ©es sur les cinq Ć®les principales de l’archipel japonais. Entre modernitĆ©, tradition et soif de spiritualitĆ© Huit jours, c’est bien peu pour connaĆ®tre en profondeur l’Ć¢me d’un peuple, c’est pourquoi chaque rencontre, chaque Ć©change a Ć©tĆ© prĆ©cieux pour Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n, tout comme la visite Ć  Tokyo de lieux, tels que le sanctuaire shintoĆÆste Menji Jingu ou le quartier ultramoderne de Shimbuya. Le Japon montre ainsi son visage aux multiples facettes : c’est l’un des pays les plus avancĆ©s de la planĆØte, tout en Ć©tant solidement ancrĆ© dans la tradition. La sociĆ©tĆ© est trĆØs homogĆØne et privilĆ©gie le bien commun plutĆ“t que l’individu. Le peuple est dotĆ© de sensibilitĆ©, de douceur et d’attention aux autres, d’une grande capacitĆ© de travail et de sens du devoir. Les Japonais sont guidĆ©s par le « sentiment du cœur Ā» qui sait saisirĀ  dans les faits concrets ce qui est essentiel. Et il est significatif que les premiers Ć  rencontrer la PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari aient Ć©tĆ© prĆ©cisĆ©ment les jeunes du Mouvement, les Gen. Avec eux, ils ont trouvĆ© une belle harmonie, se racontant rĆ©ciproquement, dans une atmosphĆØre de simplicitĆ© et de famille. Une profondeur de relation et de communion qu’ils ont Ć©galement expĆ©rimentĆ©e lors de leurs rencontres avec les focolarini et les volontaires. JĆ©suites et Focolari ensemble, signe d’espĆ©rance pour le monde Le 29 avril, l’universitĆ© catholique de Tokyo, Sophia University, accueille le symposium trĆØs attenduĀ : « Can we be a sign of hope for the worldĀ ?Ā Ā» (« Pouvons-nous ĆŖtre un signe d’espĆ©rance pour le mondeĀ ?Ā Ā») auquel Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n ont Ć©tĆ© invitĆ©s en tant qu’intervenants. Le sĆ©minaire propose une rencontre exceptionnelle entre deux charismes, celui “historique” de saint Ignace, qui a apportĆ© le christianisme au Japon au XVIe siĆØcle, et le charisme de Chiara Lubich. Au centre, les thĆØmes du dialogue et de l’unitĆ© dans un contexte social et religieux assoiffĆ© de spiritualitĆ©. Les autres intervenants sont les PĆØresĀ Renzo De Luca, provincial des JĆ©suites du Japon, Augustine Sali et Juan Haidar, enseignants de l’universitĆ©. Des interventions ressort tout le potentiel de cette synergie. Margaret Karram ouvre le symposium, en disant que l’espĆ©rance est ce dont l’humanitĆ© a le plus besoin et qu’elle peut la retrouver si nous mettons en œuvre le dialogue sans jamais nousĀ  lasser, mĆŖme avec ceux qui sont trĆØs diffĆ©rents de nous. Et elle conclut : « Les petits et grands efforts de dialogue que chacun de nous peut faire, de relations sincĆØres et chaleureuses, sont la base solide sur laquelle construire un monde plus fraternel.Ā Ā» Le P. De Luca explique que le dialogue fait partie de l’ADN des chrĆ©tiens japonais depuis les origines. « Pendant les persĆ©cutions, ils n’ont pas rĆ©pondu Ć  la violence qu’ils recevaient par plus de violence, et c’est pourquoi les Papes les ont prĆ©sentĆ©s au monde comme un modĆØle.Ā Ā» Le P. Sali rĆ©flĆ©chit aux dĆ©fis de l’Ɖglise japonaise face Ć  la sĆ©cularisation, qui doit trouver de nouvelles voies de dialogue pour offrir la spiritualitĆ© chrĆ©tienne Ć  la communautĆ© mondiale. Et le Parcours synodal qu’a engagĆ© l’Ɖglise catholique, explique JesĆŗs dans son exposĆ©, peut ĆŖtre une rĆ©ponse, mais il ne l’est que s’il est animĆ© par la communion. « Communion et synodalitĆ© conduisent naturellement Ć  un nouvel Ć©lan dans le dialogue, qui est toujours plus nĆ©cessaire Ć©tant donnĆ©e la polarisation croissante des sociĆ©tĆ©s Ć  tous les niveaux.Ā Ā» Le P.Ā Haidar revient sur le thĆØme de l’espĆ©rance et assure que « nous n’avons aucune raison de la perdre, parce que le bien est plus fort que le mal et que Dieu est toujours du cĆ“tĆ© du bienĀ Ā». L’un des participants au symposium dĆ©finit cette rĆ©flexion commune, JĆ©suites et Focolari, comme une « rĆ©action chimiqueĀ Ā» qui peut produire une nouvelle vie. « J’ai compris que le dialogue exige du courage, de la persĆ©vĆ©rance et de la patienceĀ ; et surtout que c’est moi qui dois commencer.Ā Ā» « Ouvrez votre coeur Ć  tousĀ Ā», est la consigne de Margaret Karram Ć  la communautĆ© des Focolari « Nous sommes ici parce que nous voulons partager ce que nous avons reƧu comme un don de Dieu Ā», disent Natzumi et Masaki Ć  l’ouverture de la rencontre de la communautĆ© des Focolari au Japon, le mĆŖme aprĆØs-midi. Quelle joie et quelle Ć©motion de se retrouver pour la premiĆØre fois en prĆ©sence, trois ans et demi, aprĆØs la pandĆ©mie ! Les tĆ©moignages disent la grande fidĆ©litĆ© Ć  vivre l’Évangile au quotidien dans un contexte social souvent hostile, en raison de l’indiffĆ©rence ou de la distance sociale. Une volontaire touche un point crucial pour tous les chrĆ©tiens au Japon : la difficultĆ© de transmettre la foi, en particulier aux nouvelles gĆ©nĆ©rations. Ā« Si tu vis la Parole – rĆ©pond JesĆŗs MorĆ”n- tu peux ĆŖtre sĆ»re que tu transmets JĆ©sus. Nous voudrions obtenir des rĆ©sultats, mais cela n’intĆ©resse pas JĆ©sus parce qu’Il veut toucher les personnes avec Sa vie. Donnons-Lui tout, et Il recueillera ce qu’Il veut et comme Il le veutĀ Ā». « Avez-vous un message pour la communautĆ© des Focolari au Japon ?Ā Ā» DerniĆØre question surprise pour la PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident: Ā« Le message est le dialogue – rĆ©pond Margaret Karram -. Je vous encourage Ć  une nouvelle ouverture de cœur envers tous. Il est vrai que les chrĆ©tiens sont une minoritĆ© ici, mais notre vocation, en tant que membres des Focolari, est d’aller vers les autres avec courage et d’ouvrir de nouvelles voies pour construire la fraternitĆ© et un monde de paixĀ Ā». « Notre spĆ©cificitĆ© est de vivre l’unitĆ© – continue JesĆŗs MorĆ”n- c’est pourquoi chacun de nous est en pleine vocation. Nous sommes “sacrement de l’amour de Dieu” pour les autres, comme le dit Chiara. Que personne ne se sente seul, mais allez de l’avant ensemble, parce que la foi se vit ensemble.Ā Ā» En visite Ć  la Rissho Kosei-kaiĀ : nous sommes une unique famille Le 1erĀ mai, 42 ans aprĆØs Chiara Lubich, Margaret Karram et la dĆ©lĆ©gation des Focolari qui l’accompagne, entrent dans la grande salle sacrĆ©e du Centre de la Rissho Kosei-kai (RKK). Il est difficile de dĆ©crire la joie et l’émotion, qui se lisent sur tous les visages : joie des retrouvaillesĀ  entre des frĆØres et des sœurs qui, depuis de nombreuses annĆ©es, cheminent ensemble. Une chaleur exprimĆ©e par le PrĆ©sident Nichiko Niwano et sa fille Kosho. La Rissho Kosei-kai est un Mouvement bouddhiste laĆÆc, fondĆ© en 1938 par le rĆ©vĆ©rend Nikkyo Niwano. Il compte environ un million de fidĆØles au Japon, avec des centres dans diffĆ©rents pays. Il est trĆØs actif dans la promotion de la paix et du bien-ĆŖtre, avec des actions humanitaires et de coopĆ©ration. En 1979, Nikkyo Niwano rencontre Chiara pour la premiĆØre fois. « J’ai rencontrĆ© une personne extraordinaire avec qui je peux vivre en communionĀ Ā», dira-t-il de Chiara. Depuis lors, la relation entre les deux Mouvements ne s’est jamais interrompue. « Nous sommes rĆ©unis aujourd’hui comme une unique grande famille – dit Margaret Karram dans le salut qu’elle adresse aux nombreuses personnes prĆ©sentes et Ć  celles qui ont suivi la cĆ©rĆ©monie en ligne -, ce qui tient le plus Ć  cœur Ć  toute l’humanitĆ© est la valeur suprĆŖme de la paix. (…) Ensemble, nous pouvons ĆŖtre un signe d’espĆ©rance dans le mondeĀ ; ensemble, telle une seule famille, nos deux Mouvements peuvent ĆŖtre de petites lumiĆØres qui brillent dans la sociĆ©tĆ©, en vivant la compassion et l’amour, qui sont nos armes les plus puissantes.Ā Ā» « Aujourd’hui est une journĆ©e que nous n’oublierons pas – poursuit Nichiko Niwano – journĆ©e dont il faut ĆŖtre reconnaissants parce que nos Mouvements se rencontrentĀ : ils sont frĆØres et ont beaucoup en commun.Ā Ā» « C’est le dialogue entre nous qui nous rend tels – continue la fille Kosho, future successeur Ć  la PrĆ©sidence de la RKK – je remercie mon grand-pĆØre Nikkyo Niwano qui a fait du dialogue et de la rencontre le fondement de ma vie.Ā Ā» « Nous avons vĆ©cu une matinĆ©e de recueillement et de sacralitĆ© – a conclu Margaret Karram -, et j’emporte avec moi ce que j’ai appris grĆ¢ce Ć  vousĀ : ĆŖtre toujours reconnaissante de ce que je reƧois en don. Je renouvelle l’engagement des Focolari Ć  aller de l’avant ensemble pour rĆ©aliser le rĆŖve d’un monde meilleur.Ā Ā»

Stefania Tanesini

Semaine Monde Uni 2023: #DARETOCARE – Osez prendre soin des personnes et de la planĆØte

Semaine Monde Uni 2023: #DARETOCARE – Osez prendre soin des personnes et de la planĆØte

La « Semaine Monde UniĀ Ā» revient dans sa 28e Ć©dition, du 1er au 7 mai 2023. Elle est le laboratoire et l’expo mondiale d’actions et d’initiatives pour la fraternitĆ©, l’unitĆ© et la paix entre les personnes et les peuplesĀ ; elle est promue par les communautĆ©s du mouvement des Focolari dans le monde entier. Le 1er mai, l’inauguration aura lieu Ć  la Mariapolis internationale des Focolari Ć  Loppiano (Italie), en direct sur Youtube, Le 7 mai, la conclusion se fera par la course relais mondiale « Run4UnityĀ Ā», soutenue et promue par la Plate-forme « Laudato SiĀ Ā» du DicastĆØre pour le Service du DĆ©veloppement Humain IntĆ©gral du Saint-SiĆØge.   Une communautĆ© de Pont-Ć -Mousson, en France, convertira le sport et les kilomĆØtres parcourus en arbres qui seront plantĆ©s dans sa paroisse jumelĆ©e au Burkina-Faso. C’est lĆ , Ć  Bobo Dioulasso, que les Jeunes pour un monde uni du Sahel marcheront dans les rues de la ville en les dĆ©barrassant des dĆ©chets en plastique avec lesquel ils construiront une « montagne de la paixĀ Ā» symbolique. A S. Mauro Pascoli, en Italie, des jeunes et des adultes promeuvent ensemble des sports Ć©cologiques afin de sensibiliser Ć  la protection de l’environnement et collecteront des fonds pour offrir des activitĆ©s sportives Ć  de jeunes cyclistes en Ukraine. ƀ Palawan, aux Philippines, des centaines de personnes nettoieront les plages publiques afin de protĆ©ger la nature et la santĆ© des habitants. Ils expliquent : « Nous pensons qu’aujourd’hui plus que jamais l’unitĆ© et la fraternitĆ© ne peuvent ĆŖtre rĆ©alisĆ©es que si nous prenons soin, que si nous prenons la responsabilitĆ© de prendre soin de la planĆØte ensemble, par des actions concrĆØtes, en commenƧant lĆ  où nous sommesĀ Ā». Du Paraguay Ć  l’Inde, en passant par le Togo, le BĆ©nin, le Liban et l’Australie, il existe des centaines d’initiatives comme celles-ci, petites et grandes, qui ont Ć©tĆ© mises en place avec les mĆŖmes motivations idĆ©ales. C’est ce qui se passe chaque annĆ©e, partout dans le monde, pour cĆ©lĆ©brer la Semaine Monde Uni. Sept jours d’ateliers et d’expositions, promus par les communautĆ©s du mouvement des Focolari dans le monde entier, en synergie avec d’autres mouvements, associations, institutions locales qui partagent leurs valeurs, afin de sensibiliser l’opinion publique Ć  la paix, Ć  la protection de l’environnement, Ć  la conversion Ć©cologique, Ć  la prise en charge intĆ©grale de la personne qui part d’une fraternitĆ© concrĆØte. Le thĆØme principal de la 28e Ć©dition est le soin de l’humanitĆ© et de la planĆØte. Elle s’intitule en effet : « Dare to Care : les personnes, la PlanĆØte et notre conversion Ć©cologiqueĀ Ā». Des thĆØmes rendus d’autant plus urgents par le prĆ©sent que nous vivons, avec les effets catastrophiques de la crise climatique et la prolifĆ©ration de foyers de guerre et de conflits inhumains un peu partout sur la planĆØte. Les initiatives qui sont activĆ©es tout au long de l’annĆ©e dans le monde sur ces thĆØmes, trouvent une vitrine dans cette semaine dans de nombreux rendez-vous, virtuels et en prĆ©sence, diffĆ©rents selon les lieux et les communautĆ©s qui les promeuvent : expo, revue d’Ć©vĆ©nements culturels, ateliers de dialogue et d’idĆ©es, actions solidaires ou Ć©cologiques, Ć©vĆ©nements sportifs. Si localement l’objectif est d’influencer l’opinion publique dans les pays respectifs, l’objectif international est d’illuminer d’espĆ©rance la Maison Commune Ć  partir de l’action persĆ©vĆ©rante et infatigable des personnes qui s’engagent Ć  construire la fraternitĆ©. Le principal partenaire de la Semaine du Monde Uni 2023 est le Mouvement Laudato sƬ. LaĀ Semaine Mondiale Uni est cofinancĆ©e par l’Union europĆ©enne par le projet AFR.E.SHā€.

Les ƩvƩnements internationaux de la Semaine Monde Uni

Le soir du 30 avril, Ć  21 heures (heure italienne), la Semaine du Monde Uni dĆ©butera par le concert « The reason we careĀ Ā» (la raison pour laquelle nous prenons soin) du groupe international Gen Rosso, qui sera diffusĆ© sur leur chaĆ®ne YouTube (https://youtube.com/@GenRossoOfficial). Le concert est le rĆ©sultat des derniĆØres annĆ©es de travail du groupe, qui, par le biais de la musique, a rĆ©alisĆ© des activitĆ©s d’accueil et de formation avec des jeunes rĆ©fugiĆ©s et des migrants en Bosnie-HerzĆ©govine et au Liban. Le 1er mai Ć  midi, un grand spectacle, intitulĆ© « Common Ground, me you and usĀ Ā» retransmis en direct dans le monde entier depuis la scĆØne de l’auditorium de Loppiano (Italie), inaugurera la 28e Ć©dition de la Semaine Monde Uni. La proposition ? RedĆ©couvrir la valeur de l’attention, de l’attention Ć  soi et Ć  l’autre, des relations qui nous lient et de la relation avec la Terre MĆØre. Dans le programme, les tĆ©moignages de jeunes changemakers, italiens et originaires de diffĆ©rents pays du monde engagĆ©s en rĆ©seau et, souvent, courageusement, Ć  contre-courant, dans l’attention aux personnes et Ć  l’environnement pour le bien commun de leurs peuples. Comme Mimmy du Burundi qui, dans le cadre de la lutte contre la pollution plastique, a Ć©tĆ© Ć©lue ambassadrice « zĆ©ro plastiqueĀ Ā» car, avec son association, elle transforme le plastique en feuilles Ć©cologiques et plante des arbres dans le parc national de Rusizi. Ou encore Ivan, qui Ć  Damaguete aux Philippines, avec sa communautĆ©, prend soin de son peuple en s’engageant en faveur de l’environnement marin et en plantant des mangroves, car dit-ilĀ : « Etant un des pays les plus pauvres d’Asie, la pĆŖche est un moyen de subsistance pour beaucoup. Notre peuple a besoin de la mer pour survivre, pour la vie quotidienne. La retransmission en direct sera visible sur www.unitedworldproject.org. Le samedi 6 mai aura lieu Peace Got Talent, un Ć©vĆ©nement artistique promu par le rĆ©seau « Living Peace InternationalĀ Ā» qui, s’inspirant du cĆ©lĆØbre format tĆ©lĆ©visĆ©, donnera la parole Ć  de jeunes talents engagĆ©s dans la promotion de la paix Ć  travers la musique, le chant et la danse. Chaque morceau en compĆ©tition est le fruit et l’expression de projets informels d’Ć©ducation Ć  la paix. Parmi les Ć©coles et les groupes participants figurent Ć©galement ceux d’Ukraine, de Syrie, de Russie, du Myanmar, du Congo : des pays touchĆ©s par la guerre et les conflits armĆ©s, qui n’ont pas voulu renoncer Ć  apporter leurs chants et leurs voix porteuses d’espoir. L’Ć©vĆ©nement sera retransmis en direct sur www.unitedworldproject.org. Le dimanche 7 mai, plus de 200 000 adolescents, jeunes et familles dans de nombreux pays et dans centaines de villes participeront Ć  « Run4UnityĀ Ā», une course de relais mondiale qui unira de faƧon transversale les ethnies, les cultures et les religions pour construire la paix et pour planter des arbres. Soutenue et promue par la Plateforme d’Initiatives Laudato Si’ du DicastĆØre pour le Service du DĆ©veloppement Humain IntĆ©gral du Saint-SiĆØge, Run4Unity 2023 est dirigĆ©e par des jeunes du mouvement des Focolari. Les participants de tous Ć¢ges prendront soin de leur corps en faisant de l’exercice physique et prendront soin de la Terre en Ć©changeant les kilomĆØtres qu’ils auront courus ou les minutes qu’ils auront passĆ©es Ć  faire de l’exercice contre des arbres qui seront plantĆ©s dans le monde entier. Run4Unity partira des Ć®les Fidji, c’est-Ć -dire du premier fuseau horaire en commenƧant une nouvelle journĆ©e par un pays Ć©cologiquement symbolique car dĆ©jĆ  fortement touchĆ© par le changement climatique. De lĆ , les jeunes passeront le « tĆ©moinĀ Ā» virtuel d’un fuseau horaire Ć  l’autre par le biais d’une sĆ©rie de vidĆ©oconfĆ©rences au cours des 24 heures suivantes pour conclure avec les communautĆ©s de Californie. Les participants courront, feront du jogging, marcheront ou participeront Ć  des Ć©vĆ©nements sportifs locaux, dont certains se dĆ©rouleront dans des lieux symboliques de la paix, aux frontiĆØres de pays ou de communautĆ©s en conflit ou dans des sites Ć©cologiques importants, afin de tĆ©moigner de l’unitĆ© et de la paix. Parmi les participants se trouveront quelques-unes des 1 000 Ć©coles Laudato Si’ dans le monde, engagĆ©es dans l’Ć©ducation Ć  l’Ć©cologie Ć  travers la Plate-forme d’initiatives de Laudato Si’, ainsi que des groupes et des Ć©coles qui font partie du Projet Living Peace International. Tous les Ć©vĆ©nements locaux de la Semaine du monde uni 2023 peuvent ĆŖtre consultĆ©s Ć  l’adresse suivante : https://www.unitedworldproject.org/uww2023/.

Tamara Pastorelli (Foto: Pixabay)

Ɖvangile vĆ©cu : l’amitiĆ© vraie

Un lien profond dans lequel se joue non seulement notre propre destin mais aussi le destin de l’autre, son histoire. C’est cela la vĆ©ritable amitiĆ© : un bien gratuit, Ć  fonds perdu ; une relation authentique où chacun, tout en soutenant l’autre, se retrouve Ć  la fin, toujours lui-mĆŖme. L’ami en difficultĆ© Je me rendais au travail en voiture lorsque j’ai aperƧu sur la route un ancien collĆØgue d’universitĆ©. Je l’ai raccompagnĆ© et, en chemin, il m’a racontĆ© ses problĆØmes : Ć  cause de la Covid, il avait perdu son emploi de serveur dans un restaurant ; de plus, le logement où il vivait Ć©tait privĆ© d’eau chaude et d’Ć©lectricitĆ© parce qu’il n’avait pas payĆ© ses factures. SpontanĆ©ment, je l’ai invitĆ© Ć  prendre une douche et Ć  laver ses vĆŖtements chez moi quand il en avait besoin. Il a acceptĆ© avec plaisir. Un jour, il est venu comme d’habitude, il n’allait pas bien, mais il n’a pas eu le courage de me le dire. Au bout de deux jours, j’ai dĆ©couvert que j’avais la Covid. Lorsque son ami l’a appris, il a rĆ©alisĆ© que c’Ć©tait lui qui m’avait infectĆ©, et il n’a donc pas eu envie de retourner se laver avec moi. Mais je l’ai rassurĆ© en lui disant que je n’avais rien contre lui et nous avons recommencĆ© Ć  nous voir. Si j’ai trouvĆ© la force d’aller Ć  la rencontre de ce frĆØre, c’est parce qu’en tant que chrĆ©tien, je me sens appelĆ© Ć  m’arrĆŖter pour voir les besoins et les dĆ©sirs de mon prochain, Ć  l’aider et Ć  l’aimer comme JĆ©sus nous le dit dans l’Ɖvangile. (Steve – Burundi) Mariage en crise Du BrĆ©sil, pays de son ā€˜ā€™grand amour’’, Brigitte m’avait Ć©crit que son mari, devenu alcoolique, l’avait abandonnĆ©e avec ses trois enfants. Avec l’accord de mon mari, j’ai dĆ©cidĆ© de lui rendre visite. Bien que le voyage ait reprĆ©sentĆ© une lourde dĆ©pense pour notre Ć©conomie, le dĆ©sir d’ĆŖtre proche de cette amie de longue date l’a emportĆ©. J’ai retrouvĆ© Brigitte dĆ©vastĆ©e, dƩƧue, dĆ©sorientĆ©e ; elle se demandait pourquoi ce destin : loin de sa patrie et de ses proches, seule, un Ć©chec dans tous les sens du terme. Nous avons Ć©voquĆ© la possibilitĆ© d’un retour en France. Cependant, elle ne voyait pas l’Ć©loignement aussi radical de leur pĆØre comme un Ć©lĆ©ment positif pour les enfants. Je pouvais la comprendre. Pendant mon sĆ©jour, j’ai contactĆ© la maison d’Ć©dition où je travaille, qui lui a confiĆ© des traductions en franƧais. Mais le vrai cadeau pour Brigitte, et aussi pour moi, c’est que, se souvenant de notre jeunesse, repensant aux questions sur la foi et le dĆ©sir de construire un monde plus humain,Ā  on aurait dit que ce rĆŖve reprenait vie. Enfin, elle identifiait elle-mĆŖme la maniĆØre la plus concrĆØte de s’engager pour les autres, une maniĆØre de se reconstruire. Je suis repartie rassurĆ©e. (J.P. – France)

Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, annĆ©e IX – n.1 – mars-avril 2023)