Avr 16, 2023 | Non classifiƩ(e)
Ć l’occasion de la JournĆ©e dĆ©diĆ©e aux bonnes actions, nous partageons le message de paix et d’espoir contenu dans la “RĆØgle d’or”, lancĆ©e par Chiara Lubich aux nombreux jeunes rĆ©unis au ColisĆ©e (Rome) Ć l’occasion du SupercongrĆØs des jeunes pour l’unitĆ©, le 26 mai 2002. https://youtu.be/S108AMu2Qv4
Avr 15, 2023 | Non classifié(e), Parole di vie, Spiritualità , Vite vissute
Pour un chrĆ©tien, la rĆ©surrection est un fait concret, quelque chose qui se produit, une rencontre qui change toute perspective humaine ; c’est l’Ć©vĆ©nement qui nous rappelle que notre citoyennetĆ© est au ciel et que c’est lĆ que notre vie doit tendre, vers le haut, en tĆ©moignant lĆ où nous sommes des valeurs que JĆ©sus a apportĆ©es pour la premiĆØre fois sur la terre. L’autre comme quelqu’un Ć aimer J’Ć©tudie la mĆ©decine et je suis en quatriĆØme annĆ©e. Dans le milieu hospitalier, le malade est presque toujours utilisĆ© comme objet d’Ć©tude. Tout le monde est un “cas”, reprĆ©sente une maladie. En gĆ©nĆ©ral, pendant les cours pratiques, chaque patient est examinĆ© par une trentaine d’Ć©tudiants. Quant Ć moi, j’ai vite compris que pour le patient, une telle faƧon de procĆ©der pouvait ĆŖtre inconfortable et souvent douloureuse, alors quand c’Ć©tait mon tour de participer Ć ce cours pratique, je rĆ©pondais : « Non, je n’irai pas, la personne malade a dĆ©jĆ beaucoup souffert. Je n’aimerais pas ĆŖtre traitĆ© de la sorte. Lorsque le prochain patient arrivera, je serai le premier Ć l’examiner.Ā Ā» Mes camarades ont rĆ©torquĆ© qu’en faisant cela, je n’apprendrais jamais et que je ne deviendrais jamais un bon mĆ©decin, mais plus tard, sans que je le sache, ils ont proposĆ© eux-mĆŖmes au professeur que chaque patient ne soit examinĆ© que par cinq Ć©tudiants au maximum. Toute la classe a voulu signer la demande et le professeur a acceptĆ©. La conclusion est qu’avec cette mĆ©thode, ils apprennent mieux et les patients se sentent respectĆ©s. (Regina – BrĆ©sil) Ouvrir une fenĆŖtre Parfois, une chute avec fracture de l’Ć©paule change brutalement la vie : les vacances, la garde des petits-enfants, les courses… Tout repose maintenant sur ma femme qui n’utilise plus la voiture depuis qu’elle est Ć la retraite. Un jour, ma petite-fille, avec qui nous avons souvent jouĆ© Ć chercher le positif dans le nĆ©gatif, me demande où est le positif dans cette immobilitĆ© non dĆ©sirĆ©e. Je lui rĆ©ponds que ma nouvelle condition me fait dĆ©couvrir que j’avais l’habitude de faire beaucoup de choses ⦠comme traĆ®nĆ© comme une planche de bois dans une riviĆØre. Il y a toujours une autre possibilitĆ© que celle prĆ©vue, comme une nouvelle fenĆŖtre qui s’ouvre dans votre chambre et vous montre un paysage que vous ne voyiez pas auparavant. La petite-fille reste silencieuse et pensive. Puis, comme rĆ©veillĆ©e par une dĆ©couverte, elle reprend : « Grand-pĆØre, j’ai une camarade de classe qui a mauvais caractĆØre. Non seulement elle dit des gros mots, mais elle est toujours en colĆØre contre tout le monde. Nous Ć©vitons tous de lui parler et il s’est crƩƩ avec elle une sorte de mur qui l’isole. Peut-ĆŖtre que je dois aussi lui ouvrir une fenĆŖtre.Ā Ā» Je n’aurais pas pu entendre de plus belles paroles. Ā» (H.N. – Slovaquie)
Propos recueillis par Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ Nuova, annĆ©e IX ā n .1 – mars-avril 2023)
Avr 14, 2023 | Centro internazionale, Non classifiƩ(e), Social, Tutela minori
Nous vous proposons l’entretien rĆ©alisĆ© par Adriana Masotti de Vatican News avec Joachim Schwind, focolarino et membre du Conseil gĆ©nĆ©ral du Centre international des Focolari. Ces jours-ci a Ć©tĆ© publiĆ© sur le site international du mouvement, le premier rapport sur les cas d’abus de mineurs et d’adultes vulnĆ©rables, ceux de type spirituel et ceux d’autoritĆ©, survenus en son sein. Ce rapport prĆ©sente non seulement des donnĆ©es sur les signalements dāabus, mais aussi des mesures de rĆ©paration, de nouvelles procĆ©dures d’enquĆŖte et des activitĆ©s de formation pour la protection intĆ©grale de la personne. Dans l’interview, Joachim Schwind, focolarino prĆŖtre et membre du Conseil gĆ©nĆ©ral, explique le chemin entrepris. « Nous vous Ć©crivons pour rendre compte publiquement des donnĆ©es recueillies relatives aux signalements dāabus et des mesures que nous avons prises en tant que Mouvement des Focolari, en raison du flĆ©au des abus sexuels sur des mineurs et des personnes vulnĆ©rables et des abus de conscience, spirituels et d’autoritĆ© sur des adultes, qui a Ć©galement touchĆ© notre mouvementĀ Ā». CāestĀ ainsi que dans une lettre ouverte publiĆ©e sur le site du mouvement, la prĆ©sidente Margaret Karram et le coprĆ©sident JĆ©sus MorĆ”n prĆ©sentent le premier rapport sur la gestion des cas d’abus survenus au sein du mouvement. Ce document, qui sera publiĆ© chaque annĆ©e, intervient un an aprĆØs que leĀ GCPS Consulting a Ć©tĆ© chargĆ©, en 2020, d’enquĆŖter sur les graves cas d’abus sexuels commis par un ex focolarino franƧais, J.M.M., un cas qui a dĆ©clenchĆ© une prise de conscience du problĆØme et donc la dĆ©cision d’entamer un parcours, sur plusieurs fronts, pour assurer la prĆ©vention et la protection intĆ©grale de la personne dans tous les domaines et milieux où se dĆ©roulent les activitĆ©s des Focolari et pour lutter contre ce crime. Les victimes au centre : la demande de pardon Dans la lettre, la prĆ©sidente et le coprĆ©sident demandent tout d’abord pardon Ć chacune des victimesĀ au nom du mouvement tout entier. Ils expriment leur profonde gratitude aux victimes et aux survivants, ainsi qu’aux familles et aux communautĆ©s concernĆ©es, non seulement en France, mais dans tous les pays où des cas d’abus ont Ć©tĆ© rĆ©vĆ©lĆ©s, car grĆ¢ce Ć leur collaboration et surtout Ć leur courage pour affronter et mettre en lumiĆØre ces crimes, le mouvement met aujourd’hui en Åuvre de nouveaux engagements et de nouvelles procĆ©dures en matiĆØre de protection des personnes avec une plus grande conscience. Les personnes victimes d’abus occupent une place centrale et prioritaire dans ce processus. L’Ć©coute, la demande de pardon, l’offre d’aide et le chemin de la rĆ©paration sont le point de dĆ©part. La nouvelle Commission centrale indĆ©pendante Le rapport se compose de plusieurs parties et prĆ©sente les donnĆ©es sur les abus reƧues par la Commission pour le bien-ĆŖtre et la protection de la personne (CO.BE.TU.) depuis 2014, annĆ©e de sa crĆ©ation et donc de la collecte systĆ©matique des signalements dāabus, jusqu’en dĆ©cembre 2022. Une autre partie est consacrĆ©e aux mesures mises en Åuvre ou en cours de mise en Åuvre, en rĆ©ponse aux recommandations de l’enquĆŖte indĆ©pendante menĆ©e par le GCPS Consulting. Le texte annonce qu’Ć partir du 1er mai 2023, la Commission centrale indĆ©pendante prendra en charge le traitement des rapports et que la mission de la CO.BE.TU prendra fin. Le rapport prĆ©sente Ć©galement le « Protocole pour le traitement des cas d’abus dans le mouvement des FocolariĀ Ā» et les « Lignes de soutien et de rĆ©paration financiĆØre en cas d’abus sexuels sur des mineurs/adultes vulnĆ©rablesĀ Ā». Enfin, il existe un conseil de Vigilance nommĆ© par la prĆ©sidente et composĆ© d’au moins cinq membres extĆ©rieurs au mouvement. Quelques donnĆ©es prĆ©sentĆ©es dans le rapport Selon les donnĆ©es du texte publiĆ©, le nombre total de signalements d’abus s’Ć©lĆØve Ć 61. En ce qui concerne les victimes, 17 rapports font rĆ©fĆ©rence Ć des adultes vulnĆ©rables, 28 Ć des jeunes Ć¢gĆ©s de 14 Ć 18 ans, 13 Ć des jeunes de moins de 14 ans, 2 rapports concernent la possession de matĆ©riel pĆ©dopornographique. Le nombre total d’agresseurs s’Ć©lĆØve Ć 66, dont 63 hommes et 3 femmes. 20 des abuseurs avĆ©rĆ©s ont Ć©tĆ© exclus du mouvement, 9 ont fait l’objet de sanctions, d’autres cas sont encore en cours. Enfin, 39 cas se sont produits en Europe, 15 dans les AmĆ©riques, 3 en Asie/OcĆ©anie et 4 en Afrique. Pour le chapitre sur les abus sexuels, de conscience, spirituels et d’autoritĆ© Ć l’Ć©gard dā adultes, il y a eu 22 signalements, 31 auteurs plus certains non encore identifiĆ©s, 12 Ć©taient des hommes et 19 des femmes. La rĆ©partition des signalements par zone gĆ©ographique est la suivante : 16 cas en Europe, 3 dans les AmĆ©riques, 2 en Afrique et 1 entre l’Asie et l’OcĆ©anie. Un rĆ©seau d’accueil et d’Ć©coute des victimes Au sein du mouvement des Focolari, les commissions locales pour le bien-ĆŖtre et la protection des mineurs et des personnes vulnĆ©rables seront renforcĆ©es ou crƩƩes, avec la prĆ©sence de professionnels dans les domaines de l’aide psychologique, juridique, pĆ©dagogique et Ć©ducative, chargĆ©s de recevoir les plaintes, les tĆ©moignages et d’entamer des procĆ©dures d’enquĆŖte. Les commissions locales pourront Ć©galement offrir un point d’Ć©coute Ć toute personne souhaitant partager son expĆ©rience d’abus, de violence, de malaise de toutes sortes, et bĆ©nĆ©ficier – si elle le souhaite – d’un accompagnement pour un parcours ultĆ©rieur. Dans certains pays, comme la France, l’Allemagne et d’autres, ces points d’Ć©coute sont dĆ©jĆ actifs. En outre, une commission disciplinaire centrale, composĆ©e en majoritĆ© de professionnels externes, sera mise en place pour Ć©valuer la responsabilitĆ© des responsables du mouvement des Focolari face aux abus de toutes sortes. Schwind : une honte qui exige de grands changements Joachim Schwind est un prĆŖtre du mouvement des Focolari, thĆ©ologien et journaliste d’origine allemande. Il est membre du Conseil gĆ©nĆ©ral du Mouvement et coresponsable de la Commission chargĆ©e des recommandations du rapport prĆ©parĆ© par le GCPS Consulting. A nos micros, il retrace ce qui a Ć©tĆ© fait sur la question des abus, en commenƧant par cette enquĆŖte et dĆ©crit comment les responsables et les communautĆ©s du mouvement ont vĆ©cu ce qui a Ć©mergĆ© : Quel a Ć©tĆ© le point de dĆ©part de ce nouveau parcours pour la protection de la personne ? De quoi ĆŖtes-vous partis ? Je ne sais pas s’il faut parler de point de dĆ©part, mais plutĆ“t de point dĆ©cisif. Et c’est sans doute, il y a un an, la publication du rapport de la sociĆ©tĆ© britannique GCPS qui a enquĆŖtĆ© sur ce cas de maltraitance en France. Ce n’Ć©tait pas le point de dĆ©part car des mesures Ć©taient dĆ©jĆ en place depuis 2011, mais elles Ć©taient absolument insuffisantes, insatisfaisantes. Au contraire, ce rapport a provoquĆ© un grand choc et une grande honte dans tout le Mouvement, pour l’ampleur, pour la durĆ©e de cette affaire, pour le nombre de victimes, mais aussi pour l’Ć©chec de notre gestion de cette situation, de la coordination de nos structures organisationnelles et gouvernementales. Et la dĆ©cision de publier ce rapport « sans si…ni sans mais…Ā Ā» Ć©tait importante, mĆŖme si certains auraient voulu en discuter certaines parties, mais pour nous, cela signifiait accepter l’humiliation que ce rapport contenait, accepter que nous ne sommes pas meilleurs que d’autres. Mais il faut dire que ce n’est pas notre choix qui est Ć l’origine de cette dĆ©cision, mais le courage des victimes qui ont dĆ©noncĆ© et rapportĆ© ce qui s’Ć©tait passĆ©. Cela a dĆ» ĆŖtre trĆØs douloureux d’apprendre les cas d’abus sexuels perpĆ©trĆ©s au sein du mouvement. Quelles ont Ć©tĆ© les premiĆØres rĆ©actions ? Quelles ont Ć©tĆ© en particulier les rĆ©actions des responsables centraux du mouvement ? Bien sĆ»r, comme je l’ai dit, c’Ć©tait profondĆ©ment douloureux, choquant et honteux. Les premiĆØres rĆ©actions ont Ć©tĆ© de reconnaĆ®tre les faits, de demander pardon. Cela avait dĆ©jĆ Ć©tĆ© fait par la prĆ©sidente de l’Ć©poque, Maria Voce, en 2019 et l’a Ć©tĆ© Ć nouveau par la prĆ©sidente actuelle, Margaret Karam et notre coprĆ©sident JĆ©sus MorĆ”n. Il n’est pas facile de dire quelles ont Ć©tĆ© les rĆ©actions d’un mouvement mondial, car nous sommes rĆ©partis dans le monde entier, dans tous les contextes culturels, et nous avons donc connu toute la gamme de rĆ©actions : le choc, l’incrĆ©dulitĆ©, la honte, mais aussi la recherche d’une justification. Il y a eu ceux qui ont essayĆ© d’expliquer la situation comme un cas particulier, en disant que les auteurs Ć©taient malades, que ces choses ne nous touchent pas, ou qu’elles ne concernaient pas leur propre pays, etc. Il y a eu de la colĆØre, la colĆØre de parents qui avaient confiĆ© leurs fils, leurs filles, au mouvement. Il y a eu quelques personnes qui ont quittĆ© le mouvement, d’autres qui ont voulu faire la lumiĆØre sur ces situations, il y a eu ceux qui ont senti qu’ils devaient faire quelque chose et ensuite « tourner la pageĀ Ā». Et dans ce contexte, ce que notre coprĆ©sident nous a dit lors d’une rĆ©union est trĆØs rĆ©vĆ©lateur : « il faut lire cette page jusqu’au bout avant de la tournerĀ Ā». Face Ć cette rĆ©alitĆ©, quelles dĆ©cisions ont Ć©tĆ© prises, tout d’abord en ce qui concerne les plaintes qui avaient Ć©tĆ© dĆ©posĆ©es ? La premiĆØre chose que nous avons faite au niveau des responsables a Ć©tĆ© un pĆØlerinage rĆ©alisé ensemble, avec une liturgie de demande de pardon, de rĆ©conciliation devant Dieu. Nous avons mis en place une Commission, dont je suis membre, qui avait pour mission de prĆ©ciser les Ć©tapes Ć suivre. Beaucoup d’entre nous, Ć commencer par la prĆ©sidente et le coprĆ©sident, ont cherchĆ© Ć entrer en contact avec les victimes et je dois dire personnellement que les contacts avec les victimes ont Ć©tĆ© les choses les plus prĆ©cieuses de tout ce parcours. La dĆ©cision la plus importante a peut-ĆŖtre Ć©tĆ© la rĆ©forme de la Commission indĆ©pendante chargĆ©e d’enquĆŖter sur les cas d’abus. La partie la plus Ć©vidente et la plus importante de cette rĆ©forme est que, dĆ©sormais, tout abus sexuel sera signalĆ© aux autoritĆ©s judiciaires. Dans les pays où il existe une obligation de signalement, le signalement est fait immĆ©diatement dĆØs qu’il nous parvient et, lorsque la loi ne le prĆ©voit pas, une sorte d’enquĆŖte et de vĆ©rification de la vraisemblance est effectuĆ©e ; une fois que cela est fait, le signalement est transmis aux autoritĆ©s judiciaires. Ensuite, avec la rĆ©forme de cette Commission, nous avons essayĆ© d’accĆ©lĆ©rer les procĆ©dures, toujours en pensant aux victimes, qui ne doivent pas attendre trop longtemps lorsqu’elles ont eu le courage de porter plainte. Nous avons Ć©galement essayĆ© de libĆ©rer cette Commission d’autres tĆ¢ches, notamment celle de la formation, afin que toutes les procĆ©dures se dĆ©roulent plus rapidement, tandis que la formation est confiĆ©e Ć une Commission spĆ©ciale. Ensuite, nous avons mis en place des points d’Ć©coute dans diffĆ©rents pays pour faciliter les dĆ©nonciations, car il n’est souvent pas facile de trouver le courage de le faire. L’autre front d’engagement a Ć©tĆ© la prĆ©vention des abus et la formation Ć la protection intĆ©grale de la personne, de tous les membres du mouvement. Il y a eu une mobilisation importante Ć ce sujet…. Bien sĆ»r, la prĆ©vention est peut-ĆŖtre le point le plus important, et dans ce contexte, nous avons Ć©galement Ć©tĆ© aidĆ©s par des experts extĆ©rieurs, car aprĆØs la publication du rapport de la GCPS, nousĀ Ā Ć©tĆ© tentĆ©s de tout mettre en Åuvre, mais il y avait aussi le risque de nous perdre un peu dans la mer de mesures que nous voulions prendre. Il nous a Ć©tĆ© conseillĆ© de nous concentrer avant tout sur la crĆ©ation de lieux sĆ»rs au sein du mouvement, c’est-Ć -dire de faire en sorte que les espaces, les rĆ©unions et les lieux du mouvement soient des espaces sĆ»rs. Bien sĆ»r, la sĆ©curitĆ© Ć 100 % n’existe jamais, mais nous devons Ć tout prix accroĆ®tre l’attention et la sensibilisation de chacun, ce qui nĆ©cessite formation, formation, formation. Notre choix a Ć©tĆ© non seulement de poursuivre la formation des formateurs, des Ć©ducateurs et des animateurs, qui Ć©tait dĆ©jĆ en place, mais aussi de crĆ©er des parcours de formation pour tous les membres du mouvement, et nous avons lancĆ© le dĆ©fi trĆØs ambitieux que, dans un dĆ©lai de deux ans, tous les membres du mouvement des Focolari doivent avoir suivi au moins un cours de base pour la prĆ©vention et la protection des mineurs contre les abus sexuels. Non seulement les abus sexuels Ć l’encontre de personnes vulnĆ©rables, mais aussi les abus spirituels et d’autoritĆ©. Cela est Ć©galement mentionnĆ© dans le rapport publiĆ©. Et lĆ , nous entrons dans un domaine peut-ĆŖtre plus subtil, plus difficile Ć dĆ©crypter. Que pouvez-vous nous dire Ć ce sujet ? Comment se prĆ©sentent-ils et y a-t-il eu des plaintes Ć ce sujet ? Il est trĆØs important de parler d’abus spirituels, d’autoritĆ©, de pouvoir, de la conscience. Important parce que les abus sexuels sont presque toujours des abus de pouvoir. Le problĆØme sous-jacent n’est donc pas la question de la sexualitĆ©, mais prĆ©cisĆ©ment l’abus de la conscience, l’abus spirituel, l’abus de dĆ©pendances liĆ©es au pouvoir. Et il est vrai, comme vous le dites, qu’il est trĆØs difficile de dĆ©chiffrer ce qu’est l’abus spirituel. DĆ©jĆ , le terme n’est pas encore clair et bien dĆ©fini et je pense que cela se reflĆØte aussi dans le nombre relativement faible de ces cas que nous avons publiĆ© dans notre rapport. Il y a un chemin Ć parcourir, qui a commencĆ©, et les points d’Ć©coute que j’ai dĆ©jĆ mentionnĆ©s nous y aideront. Il y a aussi les personnes qui ont Ć©tĆ© victimes d’un abus de pouvoir et qui ne veulent pas faire un rapport Ć une commission, mais qui demandent Ć parler Ć ceux qui leur ont fait du mal. Elles demandent une mĆ©diation, un entretien, peut-ĆŖtre mĆŖme un chemin vers la rĆ©conciliation. Et puis il y a les autres qui n’ont pas encore trouvĆ© le courage de dĆ©noncer. Dans tout cela, je pense qu’un changement de culture est trĆØs important, et pour nous, il y a eu un moment trĆØs significatif lorsque, en septembre dernier, les dirigeants du Mouvement de toutes les rĆ©gions du monde se sont rĆ©unis dans notre Centre international avec le Conseil gĆ©nĆ©ral, et pendant plusieurs jours nous avons parlĆ© de nos expĆ©riences, nous avons pris le courage d’Ć©couter, le courage de parler, et nous avons essayĆ© de crĆ©er une nouvelle culture d’ouverture, d’Ć©coute, de narration. LĆ aussi, nous avons besoin de formation, d’une distinction entre le for interne et externe, comme le pape le conseille Ć l’Ćglise, d’une formation Ć la conscience, d’une formation Ć la prĆ©valence absolue de la dignitĆ© humaine. Nous savons que le pouvoir comporte toujours un risque, c’est pourquoi notre chemin est entamĆ© et nous sommes encore en train de l’affiner. Il faut revoir les procĆ©dures de choix des dirigeants et maintenant il y a beaucoup plus d’implication de la base dans le choix des candidats, et puis il faut aussi qu’il y ait une alternance dans les fonctions de gouvernement.
Qu’est-ce que cela signifie pour le mouvement des Focolari de rendre publique la question des abus ? Il aurait pu aussi choisir de ne pas le faire… Quel message veut-on envoyer ? Je ne dirais pas que nous voulons envoyer un message avec ce rapport, car cela pourrait donner l’impression que nous voulons soigner notre image. Je pense que nous devons d’abord demander pardon Ć chaque personne qui a souffert de l’inadĆ©quation de nos formes de gouvernement, de contrĆ“le, de responsabilitĆ©. Ensuite, nous devons remercier ceux qui ont trouvĆ© le courage de dĆ©noncer et de nous faire ressentir leur colĆØre. C’est surtout Ć eux que nous voulons dire, avec la publication de ce rapport, qu’ils ne l’ont pas fait en vain et que le chemin de notre conversion et de notre rĆ©paration n’a fait que commencer, mais qu’il va durer. Et je pense que l’un des signaux les plus forts de ce rapport est le simple fait qu’il s’agit du dĆ©but d’une sĆ©rie, car nous nous sommes engagĆ©s Ć publier un tel rapport chaque annĆ©e Ć partir de maintenant. Cela permet aux victimes et Ć lāopinion publique de suivre et de contrĆ“ler notre parcours, y compris au sein de notre mouvement, et cela nous forcera Ć ne jamais abandonner.
Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Adriana Masotti – CitĆ© du Vatican Source : Vatican News
Avr 10, 2023 | Senza categoria
- Date de mort: 11/04/2023
- Branche: volontaire
- Nation: Italie
Avr 9, 2023 | Non classifiƩ(e)
JĆ©sus est ressuscitĆ©. Joyeuses PĆ¢quesĀ ! Ć partir du rĆ©cit de l’Ćvangile, Igino Giordani nous rĆ©vĆØle la dimension fraternelle de la rĆ©surrection. JĆ©sus, ressuscitĆ© d’entre les morts, apparut aux femmes qui s’Ć©taient rendues au tombeau. Il leur ditĀ : « Soyez sans crainte, allez annoncer Ć mes frĆØres…Ā Ā» Cāest ainsi, au dernier moment, quāil donna aux disciples leur nom dĆ©finitifĀ : frĆØres. Sorti de la mort, dans la gloire, il dĆ©finit ainsi sa relation avec les hommes. Comme il se prĆ©senta alors, il se prĆ©sente encore aujourd’hui, comme un frĆØreĀ : le premier-nĆ©. En ressuscitant, il avait vaincu la mort et restaurĆ© la fraternitĆ©. Il Ć©tait venu sur terre pour rĆ©tablir la paternitĆ© du PĆØreĀ ; il Ć©tait descendu aux enfers pour vaincre l’ennemi des hommesĀ ; il dĆ©clarait Ć prĆ©sent la fraternitĆ© retrouvĆ©e des fils, dans la famille de Dieu. Nous sommes tous dans la rĆ©demption et par consĆ©quent, nous sommes tous frĆØres. Si nous ne nous reconnaissons pas comme frĆØres, nous sommes hors de la rĆ©demption.
Igino Giordani
Igino Giordani, Il fratello, (I edizione CittĆ Nuova 2011 ā III edizione, Figlie della Chiesa 1954).
Avr 6, 2023 | Non classifiƩ(e)
Au cÅur de la Semaine Sainte, nous publions cette rĆ©flexion de Chiara Lubich tirĆ©e dāune confĆ©rence tĆ©lĆ©phonique du JeudiĀ Saint 1989. Aujourdāhui, nous sommes le Jeudi Saint, un jour trĆØs particulier pour nous. Il nous rappelle diverses rĆ©alitĆ©s divines qui sont au cÅur de notre spiritualitĆ©. Ć tel point que chaque annĆ©e, Ć cette date, nous percevons tout lāattrait de ce jour. Et il nāest pas rare quāun parfum de Paradis envahisse notre Ć¢me. Comment, en effet, ne pas sentir notre cÅur se dilater quand le Jeudi Saint souligne autant le Commandement Nouveau de JĆ©sus, lāUnitĆ©, son testament, lāEucharistieĀ : son don extraordinaire et le sacerdoce qui la rend possibleĀ ? ArrĆŖtons-nous lĆ donc, encore aujourdāhui, avec une immense gratitude, sur ces mystĆØres extraordinaires, fondamentaux pour chaque chrĆ©tien et pour nous en particulier. Demain, ce sera Vendredi Saint. Ce jour-lĆ aussi nous porte au cÅur du christianisme et de notre spiritualité : JĆ©sus meurt, Il meurt abandonnĆ©. Ne pensez-vous pas que cāest le moment dāaborder un thĆØme quāaujourdāhui, dans le monde tel quāil est, pris par lāesprit de consommation et dāautres maux, personne ou trĆØs peu de personnes sont disposĆ©es Ć traiterĀ ? Ce thĆØme, cāest la mort. Nous devons le faire en Ć©tant cohĆ©rents avec notre IdĆ©al qui nous apprend Ć affronter chaque instant de la vie et donc aussi le passage Ć lāautre vie, la vie Ć©ternelle. Nous lāaborderons en le traitant sous lāangle de la priĆØre, qui est notre sujet de prĆ©dilection de ces derniĆØres semaines. Il existe une priĆØre trĆØs brĆØve, elle aussi, Ć©tonnante. LāEsprit lāa mise sur les lĆØvres de lāĆpouse, lāĆglise. Elle est adressĆ©e Ć lāĆpoux, JĆ©sus. Elle conclut lāApocalypse, le dernier de nos Livres sacrĆ©s et ditĀ : « Viens, Seigneur JĆ©susĀ !Ā Ā» (ApĀ 22,Ā 20). « Viens, Seigneur JĆ©susĀ !Ā Ā» Cette priĆØre pourrait ĆŖtre la nĆ“tre en pensant Ć la mort, en lāattendant, en nous y prĆ©parant. Oui, car nous avons, ou nous devons avoir une conception qui nous est propre et une conception juste de la mort. La rencontre avec JĆ©sus nāest pas la fin mais le dĆ©but. De plus, elle nāest pas facultative, elle est dans le programme de chacun. Un jour elle touchera chacun de nous. Cāest la VolontĆ© de Dieu pour tous. Oui, cāest la volontĆ© de Dieu pour moi, pour nous, pour chacun. Il faut savoir lāaccueillir en tant que telle, comme VolontĆ© de Dieu. En gĆ©nĆ©ral comment acceptons-nous la VolontĆ© de DieuĀ ? Nous avons compris que la volontĆ© de Dieu, quelle quāelle soit, est lāexpression de lāAmour de Dieu pour nous. Il nāest donc ni logique ni juste de lāaccepter seulement avec rĆ©signation mais il nous faut voir en elle ce qui peut nous arriver de meilleur. Nous nous efforƧons de vivre de telle faƧon que la VolontĆ© de Dieu soit la nĆ“tre. Et nous nous engageons Ć la vivre, non seulement avec tout lāamour mais avec enthousiasme, parce que nous savons quāĆ travers elle, nous sommes en chemin dans une aventure divine dont nous connaissons une partie et dont lāautre est Ć dĆ©couvrir. Nous accomplissons ainsi le dessein de Dieu sur nous. Cāest Ć cette faƧon dāaborder la volontĆ© de Dieu, en effet, que lāon reconnaĆ®t un focolarino. Cāest sur ce point que sāest produit notre conversion, celle qui a changĆ© le cours de notre vie. [ā¦] « Viens, Seigneur JĆ©susĀ !Ā Ā» [ā¦] Mais cette priĆØre est aussi valable en dāautres occasions. On peut direĀ : « Viens, Seigneur JĆ©susĀ !Ā Ā» dans lāattente de recevoir lāEucharistie. On peut le dire avant une rencontre avec une ou plusieurs personnes en qui nous voulons lāaimer, Lui, absolument. On peut le dire avant dāaccomplir chacune de ses volontĆ©s. « Viens, Seigneur JĆ©susĀ !Ā Ā» En te regardant, toi qui es Amour, notre vocation sera exempte de crainte. Dans lāattente de ta venue, nous construirons bien cette vie et, Ć peine lāautre vie se prĆ©sentera-t-elle, nous nous plongerons dans lāaventure sans fin. Tu as vaincu la mort et grĆ¢ce Ć cette priĆØre nous comprenons que toi, dĆØs Ć prĆ©sent, tu lāas vaincue aussi en nous, dans notre cÅur. Alors, « Viens, Seigneur JĆ©susĀ !Ā Ā», toujours, en chacun de nous. [ā¦]
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, 23 mars 1989, publié in Conversazioni, Città Nuova, 2019, p. 357/9).
Mar 31, 2023 | Centro internazionale, Non classifiƩ(e), Tutela minori
Le Mouvement des Focolari publie le premier compte rendu sur les cas dāabus et violences sexuelles sur mineurs et adultes vulnĆ©rablesĀ ; sur les abus spirituels et d’autoritĆ© survenus Ć lāintĆ©rieur du Mouvement, ainsi que sur les mesures de rĆ©paration, les nouvelles procĆ©dures d’enquĆŖte et les activitĆ©s de formation Ć la protection de la personne. « Nous vous Ć©crivons pour vous donner un compte rendu public des donnĆ©es concernant les signalements, et des mesures que nous avons prises en tant que Mouvement des Focolari en raison du flĆ©au des abus et violences sexuelles sur mineurs et personnes vulnĆ©rables et des abus de conscience, spirituels et d’autoritĆ© sur des adultes, qui ne nous a pas Ć©pargnĆ©s.Ā» Dans une lettre ouverte, la PrĆ©sidente des Focolari Margaret Karram et le CoprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n prĆ©sentent le premier compte rendu sur la gestion des cas dāabus survenus Ć lāintĆ©rieur du Mouvement. Le document, qui sera publiĆ© annuellement, paraĆ®t le 31Ā mars 2023, un an aprĆØs lāenquĆŖte de GCPS Consulting sur les graves cas dāabus sexuels commis par un ancien focolarino franƧais, J.M.M. Le Mouvement a travaillĆ© pour prendre les mesures nĆ©cessaires afin dāassurer la prĆ©vention et la protection intĆ©grale de la personne dans tous les domaines et milieux dans lesquels se dĆ©roulent ses activitĆ©s. Le document publiĆ© aujourdāhui – expliquent la PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident des Focolari ā est un premier compte rendu sur les mesures de prĆ©vention, d’enquĆŖte, de transparence, de formation et de changement prises par le Mouvement, pour lutter contre ce crime.
La PrĆ©sidente et le CoprĆ©sident demandent avant tout sincĆØrement pardon Ć chaque victime au nom du Mouvement des Focolari. Et ils expriment leur profonde gratitude aux victimes, de mĆŖme quāaux familles et aux communautĆ©s touchĆ©es, non seulement en France mais dans tous les pays où des cas dāabus ont Ć©tĆ© relevĆ©sĀ ; en effet, cāest grĆ¢ce Ć leur collaboration et surtout au courage dont ils ont fait preuve pour affronter et faire connaĆ®tre ces crimes, que le Mouvement prend aujourdāhui avec une conscience accrue de nouveaux engagements et poursuit les procĆ©dures concernant la protection des personnes. Le rapport est composĆ© de plusieurs parties et prĆ©sente les donnĆ©es relatives aux abus parvenues Ć la Commission pour le Bien-Ćtre et la Protection de la Personne (CO.BE.TU.) depuis 2014, annĆ©e de sa constitution, et de la collecte systĆ©matique des signalements, jusquāen dĆ©cembreĀ 2022. Y sont Ć©galement prĆ©sentĆ©es les donnĆ©es relatives aux « cours de base en matiĆØre de protectionĀ Ā» rĆ©alisĆ©s dans les diffĆ©rents pays où le Mouvement des Focolari est prĆ©sent. Une autre section est consacrĆ©e aux mesures prioritaires mises en place ou en cours de mise en Åuvre, en rĆ©ponse aux recommandations de lāenquĆŖte indĆ©pendante de GCPS ConsultingĀ ; les cours et les outils de formation sur la protection de la personne sont Ć la disposition de tous les membres du Mouvement, en particulier des formateurs et des accompagnateurs de mineurs. Des formations ont dĆ©jĆ Ć©tĆ© lancĆ©es pour les responsables du Mouvement Ć diffĆ©rents niveauxĀ : du leadership central jusquāaux responsables territoriaux dans les diffĆ©rentes aires gĆ©ographiques. Nouveauté : la Commission IndĆ©pendante Centrale et les procĆ©dures de signalement, de dĆ©nonciation et dāenquĆŖte Ć partir du 1erĀ mai 2023, la Commission IndĆ©pendante Centrale entrera en fonction et prendra fin la tĆ¢che de la CO.BE.TU. Le nouvel organisme se chargera exclusivement de la gestion des signalements, tandis que la formation sera coordonnĆ©e au niveau central et local par une autre Ć©quipe dāexperts et de consultants. Le rapport prĆ©sente Ć©galement le « Protocole pour la gestion des cas dāabus et violences sexuelles dans le Mouvement des FocolariĀ Ā», les « CompĆ©tences de la Commission IndĆ©pendante CentraleĀ Ā» et les « Lignes de soutien et de rĆ©paration financiĆØre en cas dāabus et violences sexuelles sur des mineurs et adultes vulnĆ©rablesĀ Ā». En ce qui concerne les procĆ©dures de signalement, de dĆ©nonciation et dāenquĆŖte dans les pays soumis Ć lāobligation de dĆ©nonciation, le signalement est immĆ©diatement transmis aux autoritĆ©s judiciaires. Si la lĆ©gislation nationale ne prĆ©voit pas lāobligation de dĆ©nonciation mais que les faits constituent nĆ©anmoins un dĆ©lit, la Commission effectuera la dĆ©nonciation auprĆØs des autoritĆ©s judiciaires immĆ©diatement aprĆØs avoir vĆ©rifiĆ© la vraisemblance des faits, sauf si la victime ou ses parents sāy opposent. ConformĆ©ment aux normes lĆ©gislatives internationales, le signalement dāun abus sera effectuĆ© mĆŖme si le dĆ©lit est dĆ©jĆ prescrit.
Stefania Tanesini
Telecharger PD Compte rendu sur la gestion des cas dāabus survenus Ć lāintĆ©rieur du Mouvement des Focolari
Mar 30, 2023 | Non classifiƩ(e)
En union avec l’Ćglise universelle, l’Ćglise en Afrique a cĆ©lĆ©brĆ© l’AssemblĆ©e synodale continentale qui s’est rĆ©unie Ć Addis-Abeba, en Ćthiopie, du 1er au 6 mars 2023. Quelques impressions de ceux qui ont participĆ© Ć ce moment trĆØs important pour la famille du peuple de Dieu. « Comprendre le processus synodal signifie ouvrir nos cÅurs Ć l’Esprit Saint qui nous parle, signifie nous Ć©couter rĆ©ciproquement pour mieux accomplir la mission de l’ĆgliseĀ Ā». C’est par ces mots que Mgr Lucio Muandula, vice-prĆ©sident du SECAM (Symposium des confĆ©rences Ć©piscopales d’Afrique et de Madagascar), a ouvert les travaux de l’AssemblĆ©e continentale qui a dĆ©butĆ© Ć Addis-Abeba (Ćthiopie) au dĆ©but du mois de mars 2023. Plus de deux cents dĆ©lĆ©guĆ©s, parmi lesquels des cardinaux, des archevĆŖques, des Ć©vĆŖques, des personnes consacrĆ©es, des laĆÆcs, des sĆ©minaristes, des novices, ainsi que des reprĆ©sentants d’autres religions, se sont rĆ©unis pour rĆ©flĆ©chir sur le document de la phase continentale du Synode sur la synodalitĆ©, en expĆ©rimentant la joie de l’Ć©coute et la beautĆ© de se sentir partie prenante de la grande « famille de DieuĀ Ā». « Nous avons dĆ©battu de divers thĆØmes et identifiĆ© les appels de notre voyage synodal pour prĆ©parer un document final qui reprĆ©sente la voix authentique de l’AfriqueĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Mgr Markos Gebremedhin, vicaire apostolique de Jimma-Bonga (Ćthiopie) et ami du mouvement des Focolari, « ce fut une expĆ©rience de vĆ©ritable synodalitĆ©, un moment de dialogue profond, d’Ć©coute mutuelle et de discernement, entre les Ćglises locales et avec l’Ćglise universelleĀ Ā». Un continent, l’Afrique, bĆ©ni par de riches principes et valeurs, fruit de nombreuses cultures et traditions, et enracinĆ© dans le sens de l’esprit communautaire, de la famille, de la solidaritĆ©, de l’inclusion, de la convivialitĆ©. « Ces principes et ces valeurs, a poursuivi Mgr Gebremedhin, sont une bonne et saine semence pour la naissance et la croissance d’une Ćglise vĆ©ritablement synodale en Afrique, où toutes les vocations doivent ĆŖtre valorisĆ©es. L’assemblĆ©e a ressenti avec une grande charitĆ© la douleur et la souffrance de nos sÅurs et frĆØres d’Afrique, et cette famille marche avec ceux qui sont les plus touchĆ©s, en particulier par la guerre, les conflits ethniques, l’intolĆ©rance religieuse, le terrorisme et toutes les formes de conflit, de tension et de dĆ©tresseĀ Ā». Parmi les thĆØmes abordĆ©s, des rĆ©flexions sur le rĆ“le fondamental des jeunes, source d’Ć©nergie, de passion et de crĆ©ativitĆ© pour l’Ćglise, et sur les femmes africaines, colonne vertĆ©brale des communautĆ©s, afin de reconnaĆ®tre leurs talents, leur charisme et la grande contribution qu’elles peuvent apporter. Prendre la parole, faire de la place Ć l’autre et construire ensemble, telles sont les trois phases de la mĆ©thode de travail de la « conversation spirituelleĀ Ā» indiquĆ©e aux participants par le pĆØre Giacomo Costa, consultant auprĆØs du SecrĆ©tariat gĆ©nĆ©ral du Synode. « J’ai participĆ© Ć l’AssemblĆ©e en tant qu’adulte catholique dĆ©signĆ© par la ConfĆ©rence Ć©piscopale du BĆ©ninĀ Ā», nous a confiĆ© Guy Constant, volontaire de Dieu de la communautĆ© des Focolari. « Nous nous sommes rĆ©unis en petits groupes pour Ć©changer sur notre expĆ©rience personnelle du cheminement de la synodalitĆ© au cours de la premiĆØre annĆ©e du synode. Les rapports de chaque groupe ont ensuite Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©s en plĆ©niĆØre, suivis de la prĆ©sentation et de la rĆ©flexion sur le document de synthĆØse prĆ©parĆ© pour la phase continentaleĀ Ā». « Invoquer l’Esprit Saint pour le laisser guider le processus et l’intervention de chacun, poursuit Guy Constant, a Ć©tĆ© le plus beau fruit rĆ©coltĆ©. Cela a permis d’accepter rapidement et facilement les propositions des autres, au lieu de vouloir nĆ©cessairement imposer les siennes. Le deuxiĆØme fruit a Ć©tĆ© de vivre un climat de travail de vĆ©ritable unitĆ© entre nous, les prĆŖtres, les Ć©vĆŖques et les cardinaux ne faisant aucune distinction. Il y avait beaucoup d’humilitĆ© Ć accepter les interventions de chacunĀ Ā». Ce parcours de la synodalitĆ© semble avoir rĆ©veillĆ© la soif d’une Ćglise qui veut prendre en compte les pensĆ©es et les sentiments de chaque membre, qui ne marche pas seule, mais qui apprend des autres. Une Ćglise vitale qui se concentre sur le ‘nous’. « J’ai participĆ© Ć l’AssemblĆ©e continentale du synode en Afrique en tant qu’accompagnatrice des jeunesĀ Ā», raconte Fidely Tshibidi Musuya, focolarine au Congo, « et c’Ć©tait vraiment une expĆ©rience unique de sentir que moi aussi j’ai une voix qui peut ĆŖtre entendue. Pour la premiĆØre fois, je me suis vraiment sentie comme une fille de l’Ćglise. Je suis nĆ©e dans une famille chrĆ©tienne catholique et beaucoup de choses me semblaient Ć©videntes. Au contraire, cette expĆ©rience m’a fait prendre conscience de mon appartenance Ć l’Ćglise, qui n’est pas seulement celle des Ć©vĆŖques, des prĆŖtres, des religieux et des religieuses, mais qui est vraiment l’Ćglise de tousĀ Ā».
Maria Grazia Berretta
Mar 29, 2023 | Non classifiƩ(e)
Domus est nĆ©e du dĆ©sir de quelques familles argentines de voir se rĆ©aliser, comme beaucoup, le droit de possĆ©der leur propre maison ; un rĆŖve rendu possible grĆ¢ce au projet d’auto-construction participative de logements, lancĆ© en 2019 dans la municipalitĆ© de Lincoln (Argentine). Des personnes de tous Ć¢ges, avec l’aide de professionnels, ont uni leurs forces et se sont formĆ©es Ć l’art de la construction, gĆ©nĆ©rant rĆ©ciprocitĆ©, citoyennetĆ© et une communautĆ© fraternelle. https://www.youtube.com/watch?v=K4pW8ywtZOc&list=RDCMUCgObNLrbHTnFoc42UOhE-Nw&index=3 Copyright 2023 Ā© CSC Audiovisuel – Tous droits rĆ©servĆ©s.
Mar 27, 2023 | Non classifiƩ(e)
Aimer son prochain n’exige pas toujours de grands gestes. Il suffit parfois de regarder attentivement l’autre pour dĆ©couvrir que rĆ©pondre Ć son besoin avec joie ne coĆ»te rien. Soudain, de cette semence d’amour, nous rĆ©coltons tous de beaux fruits.Ā Ć l’arrĆŖt de bus Je rencontre Karim Ć l’arrĆŖt de bus. Je le connais Ć peine, je ne sais mĆŖme pas quel est son pays d’origine, mĆŖme si je pense quāil vient dāAfrique du Nord et pendant que nous attendons, nous discutons. Je remonte en ville, lui va Ć la mer, et certainement pas pour se baigner (on le voit au maigre assortiment d’articles de plage Ć vendre qu’il transporte avec lui). Je remarque cependant qu’il n’a pas de chapeau pour se protĆ©ger du soleil, accessoire indispensable en cet Ć©tĆ© caniculaire pour ceux qui, comme lui, vont passer quelques heures en plein soleil sur la plage. « Je l’ai oubliĆ© Ć la maisonĀ Ā», rĆ©pond-il. Je lui offre spontanĆ©ment le mien. Je l’ai achetĆ© rĆ©cemment, mais peu importe : « Prends-le, j’en ai deux autres. Où que j’aille, je peux trouver de l’ombre, alors que toi…Ā Ā». DĆ©concertĆ©, Karim me regarde presque incrĆ©dule. Il insiste plusieurs fois pour ne pas lāaccepter, puis finit par cĆ©der en voyant que je le fais de bon cÅur. Pendant ce temps, mon bus arrive. Nous nous disons au revoir. « Bon travail, Karim !Ā Ā» « Merci encore pour le chapeau !Ā Ā» Ce n’est que maintenant que je me rends compte que j’ai offert ce cadeau Ć JĆ©sus en lui. Le fait est que l’Ć©pisode du chapeau illumine toute ma matinĆ©e. (Saverio – Italie) Le parapluie L’Ćvangile m’avait appris que derriĆØre les pauvres et les marginaux, c’est le Christ qui demande Ć ĆŖtre aimĆ©. Je me souviens d’un Ć©pisode simple. Dans le bar prĆØs de chez moi, j’avais remarquĆ© un pauvre, surnommĆ© Penna, tout trempĆ© parce qu’il pleuvait ce jour-lĆ . Sachant qu’il avait eu la tuberculose, et surmontant une certaine crainte dāĆŖtre vu en sa compagnie, je l’ai invitĆ© chez moi, pour lui trouver quelques vĆŖtements secs. A la maison on est surpris. « Il y a besoin de vĆŖtements…Ā Ā» Au dĆ©but, mon fils n’a pas semblĆ© trĆØs enthousiaste, puis il s’est procurĆ© un pantalon, tandis que j’ai pris une veste. Mais la pluie ne semblait pas vouloir s’arrĆŖter… Et moi, revenant Ć la charge : « Et si on lui donnait aussi un parapluie ?Ā Ā» Le parapluie est Ć©galement arrivĆ©. Le pauvre homme Ć©tait heureux, mais moi plus encore, parce que nous nous Ć©tions mobilisĆ©s ensemble pour l’aider. Mais cela ne s’est pas arrĆŖtĆ© lĆ . Quelques jours plus tard, Penna est revenu pour rendre le parapluie. Mais voilĆ , ce n’Ć©tait pas celui que nous lui avions donnĆ© : il sāĆ©tait fait voler le nĆ“tre et quelqu’un lui en avait donnĆ© un autre. Il avait voulu rendre la pareilleĀ ! (Francesco – Italie)
Propos recueillis par Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ Nuova, annĆ©e IX – n° 1 – mars-avril 2023)