Mouvement des Focolari
Chiara Badano : se laisser surprendre par l’amour de Dieu

Chiara Badano : se laisser surprendre par l’amour de Dieu

ƀ l’occasion de la FĆŖte Liturgique de la Bienheureuse Chiara ā€˜Luce’ Badano, le 29 octobre 2022, Sassello, sa ville natale, ouvre ses portes et se rĆ©unit pour vivre ensemble un moment de commĆ©moration en mĆ©moire de cette jeune fille qui encore aujourd’hui, continue Ć  inspirer par son tĆ©moignage. Elle aurait eu 51 ans en ce 29 octobre 2022, la Bienheureuse Chiara Badano. Une jeune fille amoureuse de Dieu qui, Ć  l’Ć¢ge de 17 ans, a dĆ©couvert qu’elle avait un cancer des os et qui, mĆŖme dans sa maladie, n’a jamais cessĆ© de se nourrir de son amour pour Dieu, plus fort que tout. Dans sa ville natale, Sassello, une commune italienne de la province de Savona (Italie) entourĆ©e de forĆŖts et de belles collines, il y avait ce jour-lĆ  de nombreux jeunes, enfants et adultes venus la saluer Ć  l’occasion de son anniversaire, qui coĆÆncide avec sa FĆŖte Liturgique. Trente-deux ans aprĆØs sa mort, son tĆ©moignage continue de toucher de nombreuses personnes et les fruits d’une vie vĆ©cue dans la lumiĆØre inspirent ces nombreuses personnes Ć  surmonter les obstacles, Ć  dĆ©couvrir une caresse de l’Amour de Dieu mĆŖme dans les difficultĆ©s et la douleur ; Ć  donner leur vie pour les plus dĆ©munis. Une journĆ©e qui a dĆ©butĆ© Ć  midi au cimetiĆØre, dans la chapelle de la famille Badano, où beaucoup de gens de diffĆ©rents pays se sont rassemblĆ©s autour de la tombe de Chiara pour le «  Time-OutĀ Ā», une minute de recueillement pour demander la paix dans le monde. Ce fut un moment simple mais profond de rĆ©flexion et de priĆØre, auquel ont participĆ© la mĆØre de Chiara, Maria Teresa, le maire de Sassello, Daniele Buschiazzo, l’Ć©vĆŖque du diocĆØse d’Acqui, Monseigneur Luigi Testore, et des membres de la Fondation Chiara Badano. « Le 29 octobre est gĆ©nĆ©ralement un moment qui enrichit toute la communautĆ©. – a dĆ©clarĆ© le maire – Et le fait que ce soit surtout les jeunes qui reconnaissent dans la figure de Chiara une rĆ©fĆ©rence importante, nous rend encore plus fiers. Le fait que ce soit un moment de rencontre où des thĆØmes importants sont abordĆ©s chaque annĆ©e, comme prĆ©cisĆ©ment cette annĆ©e sur la paix, est aussi un Ć©lĆ©ment de vitalitĆ© pour notre municipalitĆ© et notre communauté ». L’aprĆØs-midi, Ć  la paroisse de la Sainte TrinitĆ©, dans le centre de Sassello, de nombreuses personnes ont assistĆ© Ć  l’Eucharistie, cĆ©lĆ©brĆ©e par Mgr Testore, en prĆ©sence du curĆ© de Sassello, le PĆØre Enrico Ravera. « Chiara nous montre prĆ©cisĆ©ment ce que signifie accueillir l’Amour de Dieu et le dĆ©couvrir constamment Ā» a dĆ©clarĆ© l’Ć©vĆŖque. Elle a donc su vivre sa courte vie avant tout dans cette perspective, nous laissant une empreinte trĆØs forte que chacun d’entre nous peut reprendre : dĆ©couvrir l’Amour de Dieu et se laisser guider par cet Amour pour construire sa propre vie Ā». 5e Ć©dition du ā€˜ā€™Prix Art 2022’’ ImmĆ©diatement aprĆØs l’Eucharistie, la Fondation Chiara Badano a annoncĆ© les noms des laurĆ©ats du ā€˜ā€™Prix Art 2022’’, qui donne aux jeunes l’occasion de tĆ©moigner avec leurs talents combien l’histoire de Chiara Badano, son idĆ©al et son mode de vie les ont fascinĆ©s, impliquĆ©s et inspirĆ©s. Les laurĆ©ats de cette annĆ©e sont Manuel Arduini de Cattolica (Italie), dans la catĆ©gorie ā€˜ā€™juniors’’ (10-16 ans), avec un dessin inspirĆ© par Chiara, intitulé : ’’Le chemin vers la lumiĆØre’’. « Ce qui m’a inspirĆ© ce dessin, c’est la foi de Chiara ā€˜Luce’ en l’Ɖglise et en DieuĀ Ā», a expliquĆ© le laurĆ©at. Le prix dans la catĆ©gorie des jeunes (17-35 ans) a Ć©tĆ© dĆ©cernĆ© Ć  Guilaine, Darlene, Ashura, Evasta et Erica du Burundi. Les 5 jeunes filles de Bujumbura au Burundi, du Centre Chiara Luce du Mouvement des Focolari, ont Ć©crit les paroles d’une chanson (basĆ©e sur une musique traditionnelle) et prĆ©parĆ© une chorĆ©graphie exprimant la joie d’avoir connu la vie de Chiara ā€˜Luce’ et l’aide que son exemple reprĆ©sente pour leur vie. Une mention spĆ©ciale du jury a Ć©tĆ© attribuĆ©e Ć  la chanson prĆ©sentĆ©e par un groupe d’enfants de Bujumbura pour la catĆ©gorie juniors. Le prix et le parchemin ont Ć©tĆ© rĆ©cupĆ©rĆ©s par Chiara Cuneo, conseillĆØre au Centre international du Mouvement des Focolari, qui a apportĆ© les salutations de la prĆ©sidente Margareth Karram et du coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n. Avant de conclure la cĆ©rĆ©monie de remise des prix, Pasquale Capasso et Martina Bolino d’Arzano (Italie), laurĆ©ats de la catĆ©gorie jeunes pour l’annĆ©e 2020, ont prĆ©sentĆ© la chanson avec laquelle ils ont remportĆ© cette Ć©dition-lĆ , « Ici pour l’éternité », dont la remise en prĆ©sence en raison de la pandĆ©mie n’avait pas Ć©tĆ© possible. « ArrivĆ© Ć  la derniĆØre page du livre de Franz Coriasco sur Chiara « Des toits jusqu’en basĀ», explique Pasquale Capasso, il m’a semblĆ© que cette histoire devait continuer. Cela m’a rappelĆ© tant de jeunes, comme moi, comme nous, qui essaient de passer leur vie Ć  mettre leurs talents au service des autres. Et donc, l’expĆ©rience de cette chanson devait certainement ĆŖtre une expĆ©rience commune, Ć©galement avec les autres juniors et amis… et cette chanson qui en est sortie, est un stimulant pour aller de l’avant avec en main, le tĆ©moin que Chiara nous a laissĆ©, parce que c’est un engagement que nous sentons tous et que nous voulons prendre Ć  cœurĀ Ā». « C’est nĆ© un peu comme un jeu…Ā Ā» a ajoutĆ© Martina Bolino, « nous avons acceptĆ© ce jeu et il en est sorti un partage de joie folle qui nous contamine, donc nous remercions ceux qui nous ont invitĆ©sĀ Ā». Prix ā€˜ā€™SolidaritĆ© Chiara Luce Badano’’ ƀ la fin de la cĆ©rĆ©monie de remise des prix aux laurĆ©ats d’ ā€˜Art 2022’, il y a Ć©galement eu la prĆ©sentation et le lancement du nouveau Prix ā€˜SolidaritĆ© 2022’ : une initiative annuelle visant Ć  promouvoir des projets de solidaritĆ© dans le monde entier, qui rejoindra le prix artistique. « DĆØs son plus jeune Ć¢ge, Chiara a manifestĆ© une vĆ©ritable passion pour les plus dĆ©munis, les plus faibles, les plus marginalisĆ©s de la sociĆ©tĆ©, les personnes Ć¢gĆ©es et les enfants en particulier, a expliquĆ© Cristina Cuneo, membre de la Fondation Chiara Badano, et pour cette raison, et sur l’inspiration et la sollicitation de Ruggero Badano (le pĆØre de Chiara) et de Delfina Giribaldi, la Fondation a dĆ©cidĆ© de crĆ©er le ā€˜Prix de la SolidaritĆ© Chiara Luce Badano’, conformĆ©ment Ć  son mandat statutaire de soutien et d’encouragement de projets visant Ć  promouvoir des actions positives en faveur des couches les plus faibles de la populationĀ Ā». La date limite de prĆ©sentation des projets, selon les modalitĆ©s indiquĆ©es dans l’annonce sur le site officiel de Chiara, est fixĆ©e au 20 janvier 2023 Ć  12 heures CET. Pour plus d’informations sur la Bienheureuse Chiara ā€˜Luce’ Badano et son histoire : www.chiarabadano.org

Anita Martinez

Ɖvangile vĆ©cu : l’arme de la gentillesse

Aller Ć  la rencontre du prochain, l’aimer pleinement, c’est souvent revenir sur nos pas, mĆŖme si nous pensons que nos raisons mĆ©ritent d’ĆŖtre entendues. Cela signifie dĆ©poser nos armes et accomplir des actes de gentillesse. Le retour de papa Pour des raisons professionnelles, mon mari avait Ć©tĆ© absent pendant toute une semaine, et je me suis donc retrouvĆ©e seule Ć  gĆ©rer les quatre enfants Ć  la maison suite Ć  la fermeture des Ć©coles en raison du Covid-19. MĆ©contente, je ruminais : « Était-il raisonnable qu’il assume tant de tĆ¢ches ?Ā Ā» Et au fond de moi, j’avais hĆ¢te de me dĆ©fouler quand il reviendrait. ƀ un certain moment cependant, je me suis rendu compte que la benjamine prĆ©parait soigneusement un dessin Ć  offrir Ć  son pĆØre Ć  son retour. Ce geste attentionnĆ© m’a fait rĆ©flĆ©chir, c’Ć©tait un vĆ©ritable examen de conscience pour moi. « Et moi ? Quelle rĆ©ception vais-je lui faire ? Vais-je l’assaillir de mes rĆ©criminations, en Ć©numĆ©rant les charges que j’ai dĆ» supporter ?Ā Ā» me suis-je dit. Ce dessin a Ć©tĆ© l’occasion de changer de direction et de dĆ©cider – cette fois avec les enfants, qui Ć©taient enthousiastes Ć  l’idĆ©e – d’accueillir papa par une fĆŖte, en prĆ©parant un excellent repas et en dĆ©corant les chambres. Quand mon mari est arrivĆ©, il a Ć©tĆ© pris par surprise. FatiguĆ©, mais heureux d’ĆŖtre Ć  la maison, il a dĆ©clarĆ© : « Vous ne savez pas ce que cela signifie pour moi d’avoir une telle famille !Ā Ā» (M.S. – Hongrie) Renouer les relations Ma relation avec le voisin s’Ć©tait rompue depuis des annĆ©es. Mes efforts pour me rĆ©concilier avec lui avaient Ć©tĆ© vains. RĆ©cemment, en voyant le nom de son saint sur le calendrier, une idĆ©e m’est venue. D’abord, comme il avait dĆ©mĆ©nagĆ©, j’ai dĆ» faire quelques recherches pour le retrouver. Le matin de sa fĆŖte, je me suis prĆ©sentĆ©e chez lui avec un certain frĆ©missement et un panier de cadeaux. Sa femme m’a ouvert la porte et m’a saluĆ© cordialement : « Oh qui voilĆ  ? Excusez-moi, mais je ne vous avais pas reconnueĀ Ā» ; elle annonce l’arrivĆ©e de son mari. Je me demandais comment il allait rĆ©agir. Mais je n’aurais jamais imaginĆ© la chaleureuse accolade avec laquelle il m’a accueillie, en rĆ©pĆ©tant : « Quel beau cadeau vous m’avez fait en venant me voir ! J’ai Ć©tĆ© dĆ©sagrĆ©able, mais vous savez, beaucoup de choses dĆ©pendent de mon sal caractĆØre !Ā Ā». Dans le salon, nous avons engagĆ© une conversation cordiale pendant environ deux heures. Et quand nous nous sommes dit au revoir, il a voulu m’offrir quelques produits de son jardin. J’ai remerciĆ© Dieu pour cette rencontre qui nous a apportĆ© de la joie Ć  tous les deux. Lui seul pouvait me donner le courage d’oser et de croire davantage au Bien qui se cache au fond du cœur de chaque homme. (E.B. – Italie)

Sous la direction de Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, septembre-octobre 2022)

ā€œLa lettreā€ : un film qui invite Ć  l’action

“La lettre” : un film qui invite Ć  l’action

Le 4 octobre 2022, le documentaire “La lettre”, une initiative du Mouvement Laudato Si’, a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ© au Vatican. C’est une invitation Ć  agir pour le bien de notre “maison commune”. Il est dĆ©sormais disponible gratuitement sur Youtube Originals en 12 langues. Arouna KandĆ© est un jeune Ć©tudiant sĆ©nĆ©galais nĆ© dans un petit village. Il travaillait dans une ferme, au milieu des chĆØvres et les poulets, mais la destruction progressive de l’environnement a poussĆ© ce jeune musulman Ć  quitter son village. Le jeune homme dit, Ć  propos de la ville cĆ“tiĆØre de Saint-Louis, que la montĆ©e des eaux a dĆ©jĆ  forcĆ© des milliers de personnes Ć  quitter leur maison. « Ma famille au SĆ©nĆ©gal – dit-il– n’a rien fait pour provoquer la sĆ©cheresse dans notre village, ni les inondations dans la ville. Nous sommes affectĆ©s par les choix faits par d’autres personnes. Mais l’avenir arrive, il est Ć  moi et je vais en faire bon usage.Ā Ā» Dans le film documentaire “La lettre”, prĆ©sentĆ© par le Mouvement Laudato Si’, dont le mouvement des Focolari est partenaire, l’histoire d’Arouna KandĆ© s’entrecroise avec les mĆ©saventures du chef indigĆØne brĆ©silien Cacique Odair DadĆ” Borari, de la jeune militante indienne Ridhima Pandey, Ć¢gĆ©e de 14 ans, des Ć©poux amĆ©ricains Asner, biologistes marins, et de l’Irlandaise Lorna Gold, tous trĆØs actifs dans la protection de l’environnement. Avec une lettre qui part du Vatican et parvient Ć  chacun d’entre eux, on voyage Ć  travers leur vie jusqu’Ć  leur retour au Vatican où le pape FranƧois engage un dialogue avec eux dans une atmosphĆØre de confiance intime et d’Ć©coute profonde. Enfin, l’action se dĆ©place Ć  Assise, sur les lieux de Saint-FranƧois. Le cardinal Raniero Cantalamessa y offre une perspective unique pour comprendre les racines franciscaines du message de l’encyclique Laudato Si’, consacrĆ©e par le pape FranƧois au soin de notre maison commune. Le film a Ć©tĆ© prĆ©sentĆ© au Vatican le 4 octobre, fĆŖte du saint d’Assise, en prĆ©sence des protagonistes, du rĆ©alisateur Nicolas Brown et de son Ć©quipe ainsi que des producteurs. Dans la salle du Synode, Arouna KandĆ© a expliquĆ© l’importance de sensibiliser l’opinion sur ces questions. Il a parlĆ© d’Ć©coles emportĆ©es par les eaux et de centaines d’enfants qui n’avaient pas d’endroit sec pour se reposer, obligĆ©s de dormir debout pendant des jours. Le garƧon a racontĆ© son dĆ©mĆ©nagement dans une ville cĆ“tiĆØre, où le niveau de la mer augmente. Il n’a pas baissĆ© les bras : il est aujourd’hui Ć©tudiant Ć  l’universitĆ© et conƧoit une nouvelle ONG pour mener Ć  bien la prochaine ĆØre de dĆ©veloppement durable dans son pays. Arouna est ainsi le tĆ©moin des milliers de personnes qui ont une expĆ©rience directe de la crise climatique et qui ont les connaissances nĆ©cessaires pour la rĆ©soudre. Ridhima Pandey, une lycĆ©enne indienne de 14 ans, a Ć©galement participĆ© Ć  des manifestations visant Ć  demander aux gouvernements de rendre compte de leurs actions en matiĆØre de climat. Elle a fondĆ© une ONG pour aider les jeunes femmes Ć  devenir des militantes du climat et a mis ses examens scolaires en suspens afin d’ĆŖtre prĆ©sente (prĆ©sente où ? Ć  Rome pour la prĆ©sentation ?). Ridhima a dĆ©clarĆ© que les gĆ©nĆ©rations futures seront celles qui souffriront de l’abus et de la nĆ©gligence des terres au niveau mondial. Notre gĆ©nĆ©ration – les jeunes – est et sera la plus vulnĆ©rable. “La Lettre” est un film Ć  voir en famille, dans les communautĆ©s et les Ć©coles, car le message que reƧoit chacun des protagonistes s’adresse Ć  chaque habitant de la planĆØte et nous permet de prendre conscience que nous pouvons tous faire notre petite ou grande part pour prendre soin, comme le dit le pape FranƧois dans Laudato Si’, de “notre maison commune”.

Le film sera disponible sur Youtube Originals le 2 novembre 2022, doublé en 12 langues.                                                                                                                                                      Carlos Mana

Activer les sous-titres franƧais https://www.youtube.com/watch?v=Rps9bs85BII

Ɖconomie de FranƧois : des jeunes pour une nouvelle Ć©conomie

Plus de 1000 jeunes du monde entier Ć  Assise (Italie). Objectif : redessiner ensemble l’économie en lui donnant une Ć¢me, en la rendant plus durable, inclusive et attentive aux plus dĆ©munis. Le Pape FranƧois les a rencontrĆ©s et, avec enthousiasme, il a signĆ© avec eux un “pacte”, les invitant Ć  transformer leurs idĆ©aux en actions concrĆØtes.   Copyright 2022 Ā© CSC Audiovisivi – Tous droits rĆ©servĆ©s. (2661M)

60 ans aprĆØs Vatican II : RĆŖver Ć  nouveau

Le 11 octobre 1962, les travaux du Concile Vatican II s’ouvrent. 60 ans aprĆØs, une rĆ©flexion et un retour sur cet anniversaire historique et exceptionnel dans la vie de l’Église. Ā« Le Concile qui commence se lĆØve dans l’Ɖglise comme un jour brillant de la plus splendide lumiĆØre. C’est Ć  peine l’aube : mais comme il est doux que les premiers rayons du soleil printanier touchent dĆ©jĆ  nos Ć¢mes ! Ā». C’est par ces mots que le pape Jean XXIII a conclu la cĆ©lĆ©bration solennelle dans la basilique Saint-Pierre le 11 octobre 1962, ouvrant une nouvelle ĆØre. Soixante ans se sont Ć©coulĆ©s depuis l’ouverture du Concile Vatican II, un Concile œcumĆ©nique, c’est-Ć -dire universel, et un moment de grande communion pour affronter, Ć  la lumiĆØre de l’Ɖvangile, les nouvelles questions posĆ©es par l’histoire et rĆ©pondre aux besoins du monde. Les travaux, menĆ©s par la suite par Paul VI, durĆØrent jusqu’en dĆ©cembre 1965 et, un mois avant la fin de l’Ć©vĆ©nement conciliaire, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, Ć©crivit : Ā« Ɣ Esprit Saint, fais-nous devenir, Ć  travers ce que tu as dĆ©jĆ  suggĆ©rĆ© au Concile, une Ɖglise vivante : c’est notre unique aspiration et tout le reste sert Ć  cette fin Ā»1 . Ces paroles Ć©taient le fruit de la ferveur croissante qui animait dĆ©jĆ  les mouvements et les nouvelles communautĆ©s ecclĆ©siales prĆ©conciliaires ; un signe indĆ©lĆ©bile de cette « circularitĆ© hermĆ©neutique qui, en vertu de l’action de l’Esprit Saint dans la mission de l’Ɖglise, s’Ć©tablit entre le magistĆØre d’un Concile comme Vatican II et l’inspiration d’un charisme comme celui de l’unité » 2 . Mais avec quels yeux, aujourd’hui, devons-nous regarder cet anniversaire ? Vincenzo Di Pilato, professeur de ThĆ©ologie Fondamentale Ć  la facultĆ© de ThĆ©ologie des Pouilles (Italie), nous en parle. Professeur Di Pilato, quels rĆŖves ont animĆ© le dĆ©sir de donner vie Ć  ce Conseil ? En partant de la dĆ©cision rĆ©solue de convoquer un Concile universel, le 25 janvier 1959, dernier jour de la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens, le Pape Jean XXIII a tentĆ© d’expliquer ses intentions en utilisant des termes devenus trĆØs significatifs aujourd’hui, tels que : mise au courant, signes des temps, rĆ©forme, misĆ©ricorde, unitĆ©. Dans les mois qui ont prĆ©cĆ©dĆ© l’ouverture du Concile, le pape s’attendait Ć  ce que celui-ci soit une Ć©piphanie du Seigneur (cf. Ex. ap. Sacrae Laudis, 6 janvier 1962), qui conduirait Rome Ć  devenir un nouveau BethlĆ©em. Les Ć©vĆŖques du monde entier, comme les Mages autrefois, viendraient adorer JĆ©sus au milieu de son Ɖglise. Roncalli rĆŖvait d’une Ɖglise synodale, d’une Ɖglise sortant « de l’enceinte fermĆ©e de ses cĆ©naclesĀ Ā» (10 juin 1962) ; d’une « Église de tous, particuliĆØrement des pauvresĀ Ā» (11 septembre 1962) parce que le ā€˜but’ du Concile coĆÆncidait avec celui de l’Incarnation et de la RĆ©demption, c’est-Ć -dire « l’union du ciel avec la terre… dans toutes les formes de la vie socialeĀ Ā» (4 octobre 1962). Pourquoi faire une pause pour rĆ©flĆ©chir Ć  cet anniversaire aujourd’hui ? Ce n’est pas un anniversaire comme les autres, mais une occasion indispensable pour une prise de conscience renouvelĆ©e d’un temps de grĆ¢ces particuliĆØres. L’Ɖglise – peut-ĆŖtre un peu alourdie par ses deux mille ans – est encouragĆ©e Ć  se remettre Ć  ā€˜rĆŖver’, c’est-Ć -dire Ć  revivre aujourd’hui encore cet Ć©vĆ©nement dans l’esprit du RessuscitĆ©, avec la certitude qu’Il est lĆ  et qu’Il le sera « jusqu’Ć  la fin du mondeĀ Ā» (Mt 28,20). Que pourrait signifier le processus synodal engagĆ© par le Pape FranƧois sinon celui de perpĆ©tuer la PentecĆ“te en tout temps et en tout lieu ? En outre, dans la pĆ©riode qui a prĆ©cĆ©dĆ© et, surtout, qui a suivi le Concile, la vitalitĆ© croissante de nouveaux mouvements, tels que le Mouvement des Focolari et d’autres agrĆ©gations de fidĆØles et de communautĆ©s ecclĆ©siales, a favorisĆ© une meilleure comprĆ©hension du principe de co-essentialitĆ© entre les dimensions institutionnelle et charismatique de l’Ɖglise. Il est important de se rappeler cette synergie de l’Esprit qui fait que l’Ɖglise n’est jamais laissĆ©e seule face aux immenses dĆ©fis qui surgissent de temps Ć  autre sur le chemin de l’histoire. En un mot : l’Ɖglise est le lieu de fraternitĆ© où commence le Royaume de Dieu, dont les frontiĆØres vont bien au-delĆ  des frontiĆØres visibles de l’Ɖglise elle-mĆŖme. La ā€˜coresponsabilité’ des laĆÆcs dans l’Ɖglise, un mot qui remonte au Concile, est une voie qui reste ouverte… Oui, c’est certainement un discours en devenir et cela revient Ć  reconnaĆ®tre l’Ć©galitĆ© fondamentale de tous les baptisĆ©s ; Ć  revoir la relation presbytĆØre-laĆÆcitĆ© ; Ć  apprĆ©cier la circularitĆ© des vocations ; Ć  mettre en œuvre toutes les structures de communion et les formes de synodalitĆ© dĆ©jĆ  possibles ; se concentrer sur la collĆ©gialitĆ© Ć©piscopale et dans le presbytĆØre lui-mĆŖme (parmi le clergĆ© et avec l’Ć©vĆŖque) ; dĆ©couvrir la co-essentialitĆ© des ministĆØres et des charismes ; promouvoir la pleine rĆ©ciprocitĆ© homme-femme dans l’Ɖglise ; s’engager dans le dialogue œcumĆ©nique et interreligieux ; s’ouvrir dans une relation authentiquement dialogique avec le monde environnant, la (les) culture(s),Ā  en valorisant la capacitĆ© et la volontĆ© d’Ć©coute, que la familiaritĆ© avec le Christ nous donne et nous aiguise ; promouvoir de nouvelles tentatives pour donner vie Ć  des communautĆ©s locales petites et vivantes. En un mot : faire Ć©merger le Christ non seulement dans ce que nous disons, mais dans les relations que nous construisons avec chaque prochain et Ć  tous les niveaux.

Maria Grazia Berretta

1. C. Lubich, Una nuova Pentecoste, extrait du journal intime, 11 novembre 1965, dans La Chiesa, Ć©ditĆ© par B. Leahy et H. Blaumeiser, CittĆ  Nuova, Rome 2018, p. 69. 2. Piero Coda, Ć  l’occasion du Convengo Ā« Il Concilio Vaticano II e il carisma dell’UnitĆ  di Chiara Lubich Ā», Florence, 11-12 mars 2022.

Ɖvangile vĆ©cu : « Car Dieu ne nous a pas donnĆ© un esprit de timiditĆ©, mais un esprit de force, de charitĆ© et de maĆ®trise de soi.Ā Ā» (2 TimothĆ©e 1, 7)

Être des tĆ©moins authentiques sans jamais se rĆ©signer. Vivre l’Ɖvangile au quotidien exige ceci de nous : mettre de cĆ“tĆ© nos peurs et aller au-delĆ  de nos limites ou de nos convictions ; faire confiance aux dons que Dieu nous a donnĆ©s, car c’est lĆ  que rĆ©side notre force. Sans rancune La messe Ć©tait terminĆ©e. Pendant que le pĆØre Carlo, notre curĆ©, donnait une bĆ©nĆ©diction spĆ©ciale Ć  l’un des paroissiens qui avait fĆŖtĆ© son 90e anniversaire ce jour-lĆ , j’Ć©tais occupĆ©e Ć  prendre quelques photos de la scĆØne. Sa sœur, venue de Suisse romande pour l’occasion, Ć©tait Ć©galement prĆ©sente Ć  la cĆ©rĆ©monie. En sortant de l’Ć©glise, je me suis approchĆ©e d’elle et lui ai demandĆ© son numĆ©ro de tĆ©lĆ©phone portable pour pouvoir lui envoyer l’ensemble des photos. Elle me l’a donnĆ© avec plaisir, en me remerciant. Plus tard, elle a tĆ©lĆ©phonĆ© chez moi, alors que je n’Ć©tais pas lĆ  ; mon mari lui a rĆ©pondu, et Ć  mon retour, il m’a dit : « Mais tu parles Ć  cette personne, malgrĆ© tout ce qu’elle nous a fait ?”. Il faisait rĆ©fĆ©rence Ć  de vieux dĆ©saccords entre cette dame et nous. « Bien sĆ»r – lui ai-je spontanĆ©ment rĆ©pondu – je ne veux pas quitter ce monde en en voulant Ć  qui que ce soit ! La vĆ©ritĆ© est que nous sommes tous frĆØres, mĆŖme si nous l’oublions parfois.Ā Ā» Mon mari n’a pas rĆ©pondu, mais je l’ai vu plutĆ“t pensif pendant un moment. (Loredana – Suisse) L’examen Je vis Ć  Florence avec quatre autres amis, Ć©galement Ć©tudiants Ć  l’universitĆ©, qui, comme moi, souhaitent conformer leur vie sur l’exemple donnĆ© par JĆ©sus. L’appartement où nous vivons est trĆØs humide et nous utilisons le poĆŖle Ć  bois pour nous chauffer. Ce n’est pas la seule difficultĆ©, mais elle devient une incitation Ć  nous aimer vraiment. Par exemple, avec le collĆØgue avec lequel je prĆ©pare un examen, nous avons des rythmes et des mĆ©thodes de travail diffĆ©rents. Je voudrais abandonner et lui proposer d’Ć©tudier sĆ©parĆ©ment. Mais quand j’en parle Ć  mes autres colocataires, ils me conseillent d’insister, d’essayer de mieux comprendre mon compagnon d’Ć©tudes. Je me rends compte que je dois continuer Ć  l’aimer. Il y a des moments de tension et de dĆ©couragement, mais il me dit qu’il aime venir Ć©tudier avec nous parce qu’il respire une atmosphĆØre diffĆ©rente. Finalement, l’examen se passe bien et il veut fĆŖter Ƨa Ć  la pizzeria, pas seulement avec moi, mais avec nous tous, et il dit : « L’examen rĆ©ussi est le fruit de notre amour rĆ©ciproque, mais aussi de la comprĆ©hension de tes amis.Ā Ā» (Gioacchino – Italie)

Aux bons soins de Maria Grazia Berretta

(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VIII, n°2, septembre-octobre 2022)

S’Ć©difier en priĆØre

La rencontre personnelle et profonde avec Dieu dans la priĆØre redĆ©finit toute notre existence. Le reconnaĆ®tre comme l’auteur de la grĆ¢ce nous donne la possibilitĆ© d’aimer comme des fils, de nous perdre dans son regard, jusqu’Ć  devenir une priĆØre vivante. […] Comme vous le savez, notre spiritualitĆ© est Ć  la fois personnelle et communautaire. Elle nous porte Ć  faire grandir notre amour dans sa dimension verticale, comme on dit aujourd’hui, c’est-Ć -dire pour Dieu, et dans sa dimension horizontale, c’est-Ć -dire pour le prochain. La saintetĆ©, qui en dĆ©coule, est le fruit de la prĆ©sence Ć©quilibrĆ©e de ces deux amours.Ā  Cependant il est facile pour certains, comme le montre parfois la tendance Ć  l’activisme, de dĆ©velopper de faƧon particuliĆØre la dimension horizontale de l’amour, et peut-ĆŖtre pas autant sa dimension verticale.Ā  Il est vrai que, tout ce que nous faisons, nous l’adressons en gĆ©nĆ©ral Ć  Dieu : c’est pour lui que nous aimons, que nous agissons, que nous souffrons, que nous prions…  Pourtant si, en nous faisant sans cesse un avec les frĆØres, nous sommes souvent arrivĆ©s Ć  les aimer avec notre cœur, sommes-nous certains d’aimer Dieu aussi avec notre cœur, et pas seulement avec notre volonté ?Ā  ƀ la fin de notre vie, nous ne nous prĆ©senterons pas Ć  Dieu avec les autres, avec la communautĆ©. Nous devrons le faire seuls.Ā  Sommes-nous sĆ»rs que tout l’amour que nous aurons recueilli dans notre cœur, durant l’existence, se manifestera spontanĆ©ment Ć  ce moment-lĆ  – comme cela devrait ĆŖtre le cas – envers celui que nous aurions dĆ» toujours aimer, que nous rencontrerons et qui nous jugera ? […]Ā  Ce moment viendra sans nul doute pour nous aussi. Tenons compte de cette rĆ©alitĆ© et, d’ores et dĆ©jĆ , essayons d’approfondir notre rapport avec Dieu, autant que possible.Ā  […]Ā  On peut, en effet, aimer en Ć©tant serviteur et accomplir tout ce que le patron demande sans mĆŖme lui adresser la parole. On peut aussi aimer comme des enfants, avec le cœur, que l’Esprit Saint a rempli d’amour et de confiance en leur PĆØre. C’est cette confiance qui nous pousse Ć  parler souvent avec Dieu, Ć  lui dire tout ce qui nous touche, nos rĆ©solutions et nos projets. C’est cette confiance, ce dĆ©sir divin qui fait que nous avons hĆ¢te que vienne l’heure exclusivement consacrĆ©e Ć  lui, pour nous mettre en rapport profond avec lui.Ā  C’est la priĆØre, la priĆØre authentique! Et c’est Ć  cela que nous devons tendre, jusqu’à arriver Ć  ĆŖtre priĆØre vivante.Ā  Le thĆ©ologien Evdokimov a cette belle phrase, Ć  propos de la priĆØre : « Il ne suffit pas -dit-il – d’avoir la priĆØre, il faut devenir priĆØre, ĆŖtre priĆØre, s’édifier en priĆØre… »¹.Ā  S’édifier en priĆØre, ĆŖtre priĆØre, comme le dĆ©sire JĆ©sus, qui a dit : « Restez Ć©veillĆ©s dans une priĆØre de tous les instants »².Ā  Je pense qu’il existe, dans le cœur d’un grand nombre d’entre nous, un vĆ©ritable patrimoine d’amour surnaturel, qui peut transformer notre vie en une priĆØre authentique, (qui peut) nous Ć©difier en priĆØre. Il s’agit de le recueillir aux moments opportuns.Ā  Ces prochains jours, efforƧons-nous alors de parler souvent avec Dieu, mĆŖme au milieu des activitĆ©s. Essayons de nous perfectionner prĆ©cisĆ©ment en cela.Ā  Le seul fait de dire : « Pour toi », avant chaque action, la transforme en une priĆØre.Ā  Pourtant cela ne suffit pas. {…] cherchons Ć  avoir un entretien soutenu avec lui, chaque fois que cela nous est possible. Seulement ainsi pourront naĆ®tre sur nos lĆØvres, Ć  la fin de notre vie, des expressions d’amour pour Dieu semblables Ć  celles des saints. […]Ā 

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Conversazioni, CittĆ” Nuova 2919, pag. 551-553)
1. P. Evdokimov, Ortodossia, in Aforismi e citazioni cristiane, cit. p. 153. 2. Cf. Lc 21, 36.

https://youtu.be/5pb-aF9i8jA

Seed Funding Program: la possibilitĆ© d’agir au niveau local

Seed Funding Program: la possibilitĆ© d’agir au niveau local

15 projets sĆ©lectionnĆ©s pour le Seed Funding Program, un programme de micro-financement qui soutient et encourage les initiatives d’Ć©cologie intĆ©grale significatives et encourageantes dans diffĆ©rentes parties du monde. Le mouvement des Focolari, FaithInvest et MundellEarth soutiennent cette initiative. Aujourd’hui le monde fait face Ć  une crise complexe, sociale et environnementale, et ce qui anime la plupart des gens semble ĆŖtre le dĆ©sir de trouver des solutions pour rĆ©pondre concrĆØtement Ć  ce problĆØme. Agir pour le bien de notre “maison commune”, comme le pape FranƧois aime appeler la terre, en Ć©coutant “le cri des pauvres, de la planĆØte et des nouvelles gĆ©nĆ©rations”. Le Mouvement des Focolari a lui aussi dĆ©cidĆ© de jouer son rĆ“le et a compris d’avoir la responsabilitĆ© d’Ć©tudier en profondeur les problĆØmes qui affligent le monde et de s’engager dans des actions concrĆØtes. C’est avec cette volontĆ© de trouver des stratĆ©gies Ć  partir d’une approche intĆ©grĆ©e qu’est nĆ© le Seed Funding Program (SFP), en partenariat avec FaithInvest et MundellEarth. Le SFP est un programme de microfinancement qui vise Ć  soutenir et Ć  encourager des initiatives significatives et prometteuses dans diffĆ©rentes parties du monde, en vue de la rĆ©alisation de plans Ć©cologiques locaux au sein des communautĆ©s des Focolari, pour cheminer ensemble vers une Ć©cologie intĆ©grale. Des Philippines Ć  l’Argentine, sur les 33 projets qui ont rĆ©pondu Ć  l’appel, 15 ont Ć©tĆ© sĆ©lectionnĆ©s pour recevoir un financement et dĆ©velopper leur travail sur les aspects environnementaux et sociaux dans leurs communautĆ©s. Les projets sont menĆ©s par des jeunes, avec des efforts intergĆ©nĆ©rationnels, placĆ©s dans leurs communautĆ©s locales, orientĆ©s vers l’Ć©cologie intĆ©grale et motivĆ©s par des valeurs spirituelles. Lors de la rĆ©union de lancement du PFU qui a eu lieu le 3 septembre, tous les participants ont pu s’inspirer des projets de chacun – des coopĆ©ratives de menuiserie recyclable Ć  la formation intĆ©grale des jeunes. Catherine Devitt (responsable du programme Faith Plans de FaithInvest) John Mundell (prĆ©sident de MundellEarth) et Etienne Kenfack (conseiller du mouvement des Focolari pour le volet “Vie physique et nature”)Ā  ontĀ  participĆ© Ć  ce moment de partage.

Ana Clara Giovani et Bianca Carvalho

Voici les 15 projets sĆ©lectionnĆ©s Pour en savoir plus sur le projet, cliquez ici: https://www.new-humanity.org/es/project/seed-funding-program/ Ā  Ā   

PƩrou : suspense et confiance

Voici la forte expĆ©rience de Jenny López, responsable du Centre Chiara Lubich pour personnes Ć¢gĆ©es, Ć  LĆ”mud (Amazonie pĆ©ruvienne). C’est l’histoire de sa rencontre avec L.Ā  Un matin, dans mon bureau Ć  la MunicipalitĆ©, j’ai reƧu un dossier demandant de l’aide pour admettre une femme Ć¢gĆ©e dans notre Centre. Le dossier ne portait que le nom de la personne, L., et le numĆ©ro du document. J’ai donc demandĆ© un rapport plus complet et un diagnostic actualisĆ© de son Ć©tat de santĆ©. La municipalitĆ© d’origine de cette dame Ć¢gĆ©e m’a expliquĆ© qu’elle avait Ć©tĆ© victime de violences de la part de sa propre famille. L. Ć©tait une personne vulnĆ©rable, elle avait les bras meurtris, elle Ć©tait incapable de bouger et elle Ć©tait dans un Ć©tat d’abandon total. Il Ć©tait prudent de l’éloigner de sa famille et de son village. En tant que responsable de la « Casa Hogar Chiara LubichĀ Ā», j’ai demandĆ© aux autoritĆ©s locales d’accĆ©lĆ©rer les formalitĆ©s administratives pour ce cas qui me semblait urgent. Le Tribunal devait prendre une dĆ©cision afin que la dame Ć¢gĆ©e puisse quitter son domicile, mais le juge Ć©tait en vacances. J’ai donc dĆ©cidĆ© d’offrir notre volontĆ© de l’accueillir immĆ©diatement, en assumant toute responsabilitĆ©.Il nous a fallu sept heures pour la rejoindre sur des routes cahoteuses. Nous l’avons trouvĆ©e, seule dans sa petite maison, endormie, presque mourante. Je me suis approchĆ© d’elle en l’appelant par son nom mais elle n’a pas rĆ©pondu. J’ai immĆ©diatement signĆ© le rapport pour pouvoir la transfĆ©rer et nous avons passĆ© la nuit dans une auberge. Je n’arrivais pas Ć  dormir, mon esprit et mon Ć¢me Ć©taient concentrĆ©s sur ce qui pouvait arriver. Je me suis levĆ©e tĆ“t et j’ai offert toutes mes peurs dans la priĆØre.Ā Le lendemain, j’ai demandĆ© le soutien d’une assistante sociale pour pouvoir enfin rentrer chez moi auprĆØs de mon mari, de mes enfants et de mes parents Ć¢gĆ©s, mais aucune n’était disponible en ce moment-lĆ .Il Ć©tait difficile de dĆ©cider mais je sentais au fond de moi que je ne pouvais pas abandonner. La vie de L., suspendue Ć  un fil, ne dĆ©pendait que de notre petit effort. Et ainsi, un autre jour s’est Ć©coulĆ©.J’ai chuchotĆ© Ć  L. : « Tu souffres comme JĆ©sus sur la Croix mais je suis lĆ  avec toi. Si tu dois aller au Ciel, tu ne seras pas seule, je t’accompagneraiĀ Ā». J’ai passĆ© la nuit avec elle, puis, le lendemain matin, les mĆ©decins sont arrivĆ©s et l’ont soignĆ©e, hydratĆ©e. Seulement alors, nous avons pu la transfĆ©rer au Hogar où elle a Ć©tĆ© reƧue avec beaucoup d’affection. Cependant, 23 flacons d’un mĆ©dicament trĆØs fort Ć©taient nĆ©cessaires. J’ai fait le tour de nombreuses pharmacies et, finalement, une semblait en avoir, mais la prĆ©posĆ©e doutait qu’elle en ait 23. En ouvrant la boĆ®te, je constate qu’il y en a effectivement 23. Son visage est surpris : « C’est comme Ƨa quand tu marches avec DieuĀ Ā», lui ai-je dit joyeusement. AprĆØs ce long voyage, L. a pu se reposer. Il y a quelques jours, Dieu l’a appelĆ©e Ć  lui, entourĆ©e de l’amour et des priĆØres de nous tous et avec l’Onction des malades. MĆŖme si chacun Ć©tait dans la peine, nous avions la joie d’avoir aimĆ© cette chĆØre dame Ć¢gĆ©e qui a tant souffert mais qui laisse une trainĆ©e d’amour et de priĆØres pour elle de la part de personnes du monde entier. Sa brĆØve prĆ©sence a Ć©tĆ© un cadeau qui nous a tous laissĆ©s sur la pointe des pieds mais avec une confiance renouvelĆ©e en Dieu. Jenny López ArĆ©valo (LĆ”mud, Amazonas, PĆ©rou)

TƩmoignage recueilli par Gustavo E. ClariƔ