Mouvement des Focolari

Chiara Lubich : au service des frĆØres

Saint Paul, dans le verset choisi comme « Parole de VieĀ Ā» de septembreĀ 2022, affirme qu’il s’est fait le serviteur de tous. Dans le commentaire de la Parole de Vie de 1972, Chiara Lubich encourage ceux qui veulent ĆŖtre porteurs d’unitĆ© Ć  servir humblement leurs frĆØres et sœurs. Toute personne qui veut rĆ©aliser l’unitĆ© doit vivre ce que dit PaulĀ : « Libre Ć  l’Ć©gard de tous, je me suis fait l’esclave de tous, pour en gagner le plus grand nombre[1][1].Ā Ā» Dans le Nouveau Testament, le verbe ā€˜ā€™servir’’ revĆŖt deux nuances diffĆ©rentesĀ : parfois il signifieĀ : « servir par amourĀ Ā», et d’autres foisĀ : « servir comme un esclave.Ā Ā» On sait que les esclaves n’avaient alors aucun droit. Ils n’existaient que pour leur maĆ®tre. Ainsi, les chrĆ©tiens devaient considĆ©rer tout ce qu’ils possĆ©daient – leur travail, leurs charismes, leurs priĆØres – au service de leurs frĆØres et sœurs. En ce qui concerne, par exemple, le charisme de chacun, Pierre Ć©critĀ : « Mettez-le au service les uns des autres[2].Ā Ā». Concernant le travailĀ : « Ceux qui ont volĆ© qu’ils ne volent plus, qu’ils se donnent plutĆ“t de la peine… pour avoir quelque chose Ć  donner Ć  ceux qui sont dans le besoin[3].Ā» EnĀ ce qui concerne la priĆØreĀ : « Epaphras votre compatriote, serviteur de JĆ©sus-Christ vous salue. Il est assidu Ć  la priĆØre pour vous[4].Ā» La priĆØre Ć©tait aussi au service des autres. Et nous chrĆ©tiens que pouvons-nous faire (…) dans notre vie chaque jourĀ ? Tout d’abord, raviver en nous l’humilitĆ©, en mettant en pratique ce que dit LucĀ : « Que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert[5].Ā Ā» S’il en est ainsi, certaines attitudes de supĆ©rioritĆ© dans le commandement, si odieuses et anachroniques, disparaĆ®tront complĆØtement. Et dans un christianisme renouvelĆ©, on ne connaĆ®tra plus la servilitĆ©. Au contraire, la fraternitĆ© chrĆ©tienne resplendira, dans sa beautĆ© caractĆ©ristique qui nous fait nous exclamerĀ : « OhĀ ! qu’il est agrĆ©able, qu’il est doux pour des frĆØres de demeurer ensemble[6].Ā Ā» Puis nous devrons recommencer chaque jour Ć  servir nos proches, Ć  chaque occasion qui se prĆ©sente, en suivant l’exemple de JĆ©sus, en travaillant pour les autres, en mettant nos talents et nos dons Ć  leur service, en priant pour eux, comme pour nous-mĆŖmes. Si tous les hommes ou du moins un petit groupe d’entre eux se faisaient de vrais serviteurs de Dieu dans leur prochain, bientĆ“t le monde appartiendrait au Christ.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parola di Vita, CittĆ  Nuova, 2017, p.101)

[1] Cf. 1 Co 9,19 [2] Cf. 1 Pierre 4,10 [3] Cf Eph 4,28 [4] Col 4, 12 [5] Cf. Lc 22, 26 [6] Ps 133,1
Le Pape François au Kazakhstan : être des « artisans de la communion »

Le Pape François au Kazakhstan : être des « artisans de la communion »

Un pont entre l’Europe et l’Asie. Le Kazakhstan Ć©tait le pays de destination du 38ĆØme Voyage Apostolique du Pape FranƧois, un voyage qui s’est dĆ©roulĆ© du 13 au 15 septembre 2022.Ā L’occasion de cette visite Ć©tait le VIIe CongrĆØs des Responsables des religions mondiales et traditionnelles.

Hier, 14 septembre 2022, s’est ouvert au Palais de l’IndĆ©pendance de Nur-Sultan, la capitale du Kazakhstan, le VIIe CongrĆØs des Chefs des religions mondiales et traditionnelles, un Ć©vĆ©nement qui a rĆ©uni une centaine de dĆ©lĆ©gations de 50 pays du monde et qui, parmi ses principales prioritĆ©s, a placĆ© l’affirmation de la paix, de l’harmonie et de la tolĆ©rance comme principes inĆ©branlables de l’existence humaine. Ce n’est donc pas un hasard si la devise de ce 38ĆØme voyage papal Ć©tait prĆ©cisĆ©ment « Messagers de paix et d’unité » et si le logo conƧu pour l’occasion reprĆ©sente une colombe avec un rameau d’olivier. Un rappel fort Ć  la fraternitĆ©, comme l’a rappelĆ© le Souverain Pontife au dĆ©but de son intervention, « qui nous unit tous, comme fils et filles du mĆŖme CielĀ Ā».

Dans une Ć©poque rongĆ©e par les conflits et Ć©crasĆ©e par le poids des inĆ©galitĆ©s, FranƧois a dĆ©clarĆ© : «  les religions nous rappellent que nous sommes des crĆ©atures (…). Ce fait que nous partageons, d’être crĆ©atures, Ć©tablit ainsi une communion, une vĆ©ritable fraternitĆ© Ā». Citant un poĆØte kazakh, Abai, le pape a soulignĆ© l’importance de garder « l’Ć¢me Ć©veillĆ©e et l’esprit clairĀ Ā».Ā  C’est ce dont le monde a besoin, une « religiositĆ© authentiqueĀ Ā», dĆ©pourvue de toute forme de fondamentalisme, toxique pour toute croyance. « Nous avons donc besoin de la religion pour rĆ©pondre Ć  la soif de paix du monde et Ć  la soif d’infini qui habite le cœur de chaque hommeĀ Ā», a-t-il poursuivi. En regardant les problĆØmes d’aujourd’hui, en particulier ceux liĆ©s Ć  la vulnĆ©rabilitĆ© causĆ©e par la pandĆ©mie, Ā« les croyants sont appelĆ©s Ć  prodiguer le soin aux autres Ā», a dĆ©clarĆ© le Saint-PĆØre, c’est-Ć -dire Ć  Ā« prendre soin de l’humanitĆ© dans toutes ses dimensions, en devenant des artisans de la communion Ā». Une exhortation forte qui reprĆ©sente l’un des nombreux dĆ©fis planĆ©taires Ć  relever Ć  cĆ“tĆ© de l’indiffĆ©rence aux misĆØres des autres, de la prĆ©servation de la crĆ©ation et de l’Ć©norme difficultĆ© Ć  crĆ©er un chemin de paix sur un terrain minĆ© par les guerres.

Ā« AvanƧons ensemble, pour que le chemin des religions soit toujours plus amical Ā», a conclu Bergoglio, ajoutant des remerciements particuliers au Kazakhstan pour Ā« l’effort de toujours chercher Ć  unir, Ć  provoquer le dialogue, Ć  faire des amis Ā».

Dans l’aprĆØs-midi et Ć  la fin de la deuxiĆØme journĆ©e du voyage apostolique, le Pape FranƧois a Ć©galement cĆ©lĆ©brĆ© la Sainte Messe sur la place de l’Expo, rencontrant des catholiques du pays et de diverses autres rĆ©gions d’Asie. Certains membres de la petite communautĆ© du Mouvement des Focolari prĆ©sente dans la rĆ©gion lui ont Ć©galement emboĆ®tĆ© le pas. « La visite du pape FranƧois au Kazakhstan a Ć©tĆ© une grande joie pour les catholiques qui vivent ici et au-delĆ Ā Ā», a dĆ©clarĆ© Nikolay, un tout jeune pĆØre de famille originaire d’Amalty. « Notre communautĆ© a organisĆ© un pĆØlerinage pour se rendre Ć  Nur-Sultan. Il Ć©tait important d’ĆŖtre lĆ  et de prier ensemble avec le PapeĀ Ā», a-t-il poursuivi. Une priĆØre communautaire qui semble exprimer un dĆ©sir gravĆ© dans le cœur de chacun, celui d’atteindre la joie d’un monde uni en semant le bien. Pour Nikolay, ĆŖtre des Ā« messagers de la paix Ā» signifie ceci : Ā« Le Kazakhstan est un pays multinational où vivent diffĆ©rentes nations et où chaque habitant respecte les diffĆ©rentes traditions religieuses des autres. Les musulmans fĆ©licitent les chrĆ©tiens pour PĆ¢ques et NoĆ«l et les chrĆ©tiens, Ć  leur tour, fĆ©licitent les musulmans pour leurs fĆŖtes. Dans diverses situations difficiles, chacun essaie d’aider son voisin, qu’il soit kazakh, russe ou kirghize, mais c’est un chemin qui doit ĆŖtre constamment renouvelĆ© Ā». C’est ce que le pape FranƧois a Ć©galement confirmĆ©, en citant dans son homĆ©lie une partie du discours que saint Jean-Paul II a prononcĆ© lors de son voyage au Kazakhstan en septembre 2001 et qui laisse Ć  chacun une parole Ć  suivre : « la paix n’est jamais acquise une fois pour toutes, elle doit ĆŖtre conquise chaque jour, tout comme la coexistence entre les diffĆ©rentes ethnies et traditions religieuses, le dĆ©veloppement intĆ©gral, la justice socialeĀ . Et pour que le Kazakhstan grandisse encore plus ā€˜dans la fraternitĆ©, le dialogue et la comprĆ©hension […] pour construire des ponts de solidaritĆ© et de coopĆ©ration avec d’autres peuples, nations et cultures’1 , l’engagement de tous est nĆ©cessaireĀ Ā».

Maria Grazia Berretta

1 S.Jean Paul II, Discours durant la cƩrƩmonie de bienvenue, 22 septembre 2001

Inondations au Pakistan : actions concrĆØtes en ligne

Une sĆ©rie exceptionnelle de pluies de mousson, cinq fois supĆ©rieures Ć  la moyenne, a provoquĆ© au Pakistan l’une des inondations les plus dĆ©sastreuses de ces derniĆØres dĆ©cennies. Une vĆ©ritable catastrophe qui, malgrĆ© les Ć©normes difficultĆ©s, n’a pas entamĆ© le souci de nombreuses personnes sur place d’agir concrĆØtement pour leur prochain. Une campagne de collecte de fonds a Ć©galement Ć©tĆ© lancĆ©e par la Coordination d’urgence du mouvement des Focolari. Ce que le Pakistan vit aujourd’hui est une vĆ©ritable urgence humanitaire et sanitaire. Les pluies de mousson causĆ©es Ć©galement par le changement climatique, qui ont commencĆ© Ć  se manifester dĆØs la mi-juin 2022, ont mis Ć  genoux un tiers du pays.Ā  Quelque 33 millions de personnes, soit 15 % de la population, ont Ć©tĆ© dĆ©placĆ©es, plus de 1 500 personnes sont mortes et plus de 700 000 maisons ont Ć©tĆ© dĆ©truites. Le danger de maladies telles que la typhoĆÆde, le cholĆ©ra et la dengue augmente de jour en jour et les besoins deviennent de plus en plus urgents. La mĆ©gapole de Karachi, l’un des lieux où le mouvement des Focolari est prĆ©sent depuis un certain temps, n’a pas Ć©tĆ© touchĆ©e aussi durement que d’autres centres, dĆ©jĆ  difficiles Ć  atteindre dans des conditions normales, comme les provinces du Sindh, du sud du Pendjab et du Balucistan. Cependant, « les personnes dĆ©placĆ©es arrivent aussi ici et nous nous efforƧons d’organiser l’aide dans les camps d’accueilĀ Ā» disent des membres des Focolari. En outre, de nombreux membres des Focolari, d’Ć¢ges et de vocations variĆ©s, font tout ce qu’ils peuvent pour rĆ©pondre en tant que communautĆ© aux besoins les plus pressants, certains ouvrant mĆŖme les portes de leur maison si nĆ©cessaire, comme ce fut le cas d’Abid, un jeune pĆØre de famille qui a accueilli seize musulmans qui avaient tout perdu, au premier Ć©tage de sa maison. La plus grande ville touchĆ©e par cette inondation est Hyderabad. Matthew, un Gen, l’un des jeunes du mouvement local des Focolari, Ć©crit : « Maintenant, la situation dans le centre-ville est sĆ©curisĆ©e mais les quartiers proches de la riviĆØre Indus sont toujours en danger et certaines zones ont Ć©tĆ© Ć©vacuĆ©es. Les deux prochaines semaines seront trĆØs difficiles.Ā Ā» Ces jours-ci, la peur se mĆŖle Ć  une conscience lucide, gĆ©nĆ©rant une force intĆ©rieure, instinctive, qui regarde l’autre et, avec un courage renouvelĆ©, se mobilise et se met en rĆ©seau. En tant que « Jeunes pour un monde uniĀ Ā», nous avons crƩƩ il y a quelques mois un groupe appelĆ© « The spirit of giving (L’esprit du don) » ; nous sommes catholiques et de l’Ɖglise anglicane du PakistanĀ Ā», poursuit Hanan, le frĆØre de MathewĀ ; « nous nous sommes rĆ©unis pour Ć©tablir un plan, pour comprendre ce que nous pouvions faire et comment nous pouvions aider. On pourrait penser que nous ne pouvons pas faire grand-chose ou que c’est trop peu, mais nous nous sommes dit que chacun peut donner quelque chose, que nous devons ” toucher les cœurs “.Ā Ā» Et c’est ainsi que ces jeunes, frappant Ć  toutes les portes de leur quartier et entrant dans les magasins, ont collectĆ© environ 5000 roupies, tandis que 2000 autres roupies sont arrivĆ©es providentiellement en rĆ©ponse Ć  un flyer partagĆ© sur les rĆ©seaux sociaux. Un souhait de dons qui, partant d’une expĆ©rience de dialogue, s’est transformĆ© en service et en action. Parmi les nombreuses personnes dans le besoin, il ne faut pas oublier que l’un des groupes les plus menacĆ©s dans ces rĆ©gions sont les communautĆ©s nomades hindoues : « Les tentes de nos familles se trouvaient dans une plaine. Avec les inondations, les gens se sont rĆ©fugiĆ©s sur une partie surĆ©levĆ©e du terrain qui est maintenant entourĆ©e d’eau, c’est comme s’ils Ć©taient sur une Ć®le dont ils ne peuvent plus sortirĀ Ā», disent certains jeunes appartenant Ć  ces communautĆ©s. Se rassembler autour des personnes touchĆ©es et lancer des initiatives de secours et de soutien ciblĆ©es, surtout lĆ  où les ressources pour le faire sont rares, n’est pas seulement un souhait, mais semble ĆŖtre une vĆ©ritable prioritĆ© pour tous. En rĆ©ponse Ć  tout ce dĆ©sarroi Ć  Karachi, dans un quartier plutĆ“t pauvre de la pĆ©riphĆ©rie de la ville, un petit groupe de Gen s’est immĆ©diatement mobilisĆ© : « Nous avons installĆ© un point de collecte d’où passaient beaucoup de monde : certains apportaient de la nourriture, de l’eau ou des vĆŖtements, d’autres laissaient de l’argent dans une boĆ®te placĆ©e Ć  l’entrĆ©eĀ Ā», raconte Rizwan. « J’ai vu qu’il n’y avait pas beaucoup de vĆŖtements pour les enfantsĀ Ā», raconte Soiana, « alors j’ai commencĆ© Ć  coudre pour eux, en utilisant le tissu qui me restait de mon travail.Ā Ā» Pour contribuer Ć  la rĆ©colte de fonds de la coordination d’urgence du mouvement des Focolari pour le Pakistan, vous pouvez faire un don Ć  :

Action pour un monde uni ONLUS (AMU) Action des Familles Nouvelles ONLUS (AFN)
IBAN:Ā IT58S 05018 03200 000011204344 AuprĆØs de la Banca Popolare Etica IBAN: IT92J 05018 03200 000016978561 AuprĆØs de la Banca Popolare Etica
Code SWIFT/BIC:Ā ETICIT22XXX Code SWIFT/BIC: ETICIT22XXX
MOTIF: Urgence Pakistan
Les contributions versĆ©es Ć  ce titre sur les deux comptes courants seront gĆ©rĆ©es conjointement par AMU et l’AFN. Des avantages fiscaux sont accordĆ©s pour ces dons dans de nombreux pays de l’UE et dans d’autres pays, selon les diffĆ©rentes rĆ©glementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des dĆ©ductions de leurs revenus, conformĆ©ment Ć  la rĆ©glementation relative aux organisations Ć  but non lucratif, jusqu’Ć  10 % de leurs revenus et dans la limite de 70 000,00 € par an, Ć  l’exclusion des dons effectuĆ©s en espĆØces

Maria Grazia Berretta

Chiara Lubich : Marie, artisan de fraternité

Tout comme elle a pris soin de son fils JĆ©sus et l’a aimĆ©, Marie veut le bien de chaque personne. Elle, crĆ©ature humaine, est le modĆØle de tout chrĆ©tien, et en nous reflĆ©tant dans les Ć©tapes de sa vie, nous pouvons apporter notre contribution Ć  un monde nouveau. Notre planĆØte est traversĆ©e par de multiples tensions. Mais la Vierge pousse les hommes, de diffĆ©rentes maniĆØres, Ć  l’unitĆ© qu’elle veut voir s’instaurer partout. Elle veut des familles unies, dans l’unitĆ© des diffĆ©rentes gĆ©nĆ©rations. Elle demande l’unitĆ© entre les ethnies, les races, entre les peuples, entre les chrĆ©tiens. Elle veut la voir se rĆ©aliser, dans les limites du possible, avec les fidĆØles des autres religions et avec tous les hommes qui, sans avoir de rĆ©fĆ©rences religieuses prĆ©cises, cherchent le bien de l’homme. Marie aime toute l’humanitĆ©. Elle veut la fraternitĆ© universelle. (…) Marie a fait de Dieu l’idĆ©al de sa vie. Puisse-t-elle faire en sorte qu’il en soit ainsi pour nous aussi. Marie a fait sienne la volontĆ© de Dieu dans l’incarnation et tout au long de sa vie. Qu’elle nous aide Ć  l’accomplir Ć  la perfection. Elle a aimĆ© son prochain, comme nous le voyons lors de sa visite Ć  Ɖlisabeth ou aux noces de Cana. Qu’elle mette dans nos cœurs cette charitĆ©. Marie a vĆ©cu l’amour rĆ©ciproque dans toute sa plĆ©nitude, au sein de la famille de Nazareth. Qu’elle nous donne de la pratiquer, Ć  notre tour. Marie a su offrir toute sa souffrance au pied de la croix. Qu’elle fortifie nos cœurs, quand la douleur nous submergera. Que Marie, mĆØre de tous les hommes, Ć©largisse notre cœur Ć  la dimension de l’humanitĆ© entiĆØre.

Chiara Lubich

(Discours dans la basilique Sainte-Marie Majeure, Rome, 30-11-1987, in Marie Transparence de Dieu, Nouvelle Cité 2003, p. 96)

La rencontre des responsables des Focolari s’ouvre avec le message du Pape FranƧois

La rencontre des responsables des Focolari s’ouvre avec le message du Pape FranƧois

ƀ la joie de se retrouver en prĆ©sence aprĆØs la pandĆ©mie, s’ajoute le salut inattendu et affectueux du Pape FranƧois aux responsables du Mouvement des Focolari dans le monde, rĆ©unis du 10 au 23Ā septembre. « Merci beaucoup pour toutes ces belles nouvelles. Je suis proche de vous et de tous. Je prie pour vous, s’il vous plaĆ®t faites-le aussi pour moi.Ā Ā» C’est par ces mots, que le Pape a rĆ©pondu Ć  Margaret Karram, PrĆ©sidente des Focolari, qui a voulu ouvrir ainsi les journĆ©es de rencontre des responsables des Focolari dans le monde avec le Conseil gĆ©nĆ©ral du Mouvement. La PrĆ©sidente a racontĆ© aux 104Ā participants qu’elle avait ressenti ces derniers jours le dĆ©sir d’écrire au Pape FranƧois, pour le remercier de sa proximitĆ© constante et avec l’espoir de lui procurer de la joie. Dans sa lettre au Saint-PĆØre du 6Ā septembre dernier, elle Ć©crivait en autreĀ : « Un an et sept mois se sont Ć©coulĆ©s depuis mon Ć©lection comme PrĆ©sidente et je ne vous cacherai pas que cette pĆ©riode a Ć©tĆ© exigeante avec de nombreux dĆ©fis Ć  relever et des dĆ©cisions Ć  prendre. J’ai compris toujours mieux votre allusion aux ‘’élagages‘’ nĆ©cessaires Ć  la croissance et, en renouvelant mon choix d’étreindre en eux JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©, j’ai rĆ©alisĆ© que l’humilitĆ© devenait plus profonde, que l’espĆ©rance augmentait et ainsi je percevais encore plus fortement l’unitĆ© avec vous, SaintetĆ©, ainsi que la certitude que Dieu est Ć  l’œuvre. En mĆŖme temps, j’ai assistĆ© Ć  la maturation de nombreux fruits, de pas spirituels individuels et communautaires, d’attention envers les plus dĆ©munis, d’actions concrĆØtes en faveur de ceux qui souffrent le plus.Ā Ā» Et elle concluait en assurant au Pape les priĆØres des membres du Mouvement. Grande fut sa surprise lorsque le lendemain elle a reƧu cette rĆ©ponse du Pape, Ć©crite de sa main.

7.9.22

MmeĀ Margaret Karram ChĆØre sœur, je vous remercie beaucoup pour votre lettre d’hier. Merci beaucoup pour toutes ces belles nouvelles. Je suis proche de vous et de tous. Je prie pour vous, s’il vous plaĆ®t faites-le aussi pour moi. Que le Seigneur vous bĆ©nisse et que la Vierge vous protĆØge. Fraternellement, FranƧois

Argentine : construire un foyer, une famille, un avenir

En « donnantĀ Ā» on dĆ©clenche un souffle qui ouvre de nombreuses de portes. Voici l’expĆ©rience de quelques Juniors pour un Monde Uni qui ont aidĆ© une famille dans le besoin dans la banlieue du grand Buenos Aires, en ArgentineĀ : cette amitiĆ© les a amenĆ©s Ć  partager des moments et des expĆ©riences vraiment inattendus. L’action lancĆ©e il y a quelques mois par les Juniors pour un Monde Uni des villes de RodrĆ­guez et LujĆ”n, (province de Buenos Aires), en partenariat avec les Jeunes pour un Monde Uni et des membres de la communautĆ©, a franchi des Ć©tapes aussi inattendues que providentielles. Tout a commencĆ© Ć  NoĆ«l 2021, lorsque certains Juniors pour un Monde Uni, sensibles au fait que de nombreuses familles ne pouvaient pas vivre cette fĆŖte sans avoir une table bien garnie, ont dĆ©cidĆ© d’agir concrĆØtement. Leur premier geste a Ć©tĆ© de contacter la famille de Tiziano, un petit garƧon de cinq ans vivant avec ses parents dans des conditions trĆØs modestes, et de leur prĆ©parer un paquet cadeau rempli de bonnes choses Ć  savourer en ce jour si particulier : un poulet, une salade, du bon vin, du cidre, un panettone, du pudding et quelques boissons gazeuses. Ils ont Ć©galement pensĆ© Ć  quelques cadeaux. Mais la joie de leur travail ne s’arrĆŖte pas lĆ . Lorsque les Juniors pour un Monde Uni ont apportĆ© le cadeau de NoĆ«l Ć  la famille, ils ont pu voir de prĆØs la rĆ©alitĆ© dans laquelle elle vivait. Avoir un logement dĆ©cent, ne serait-ce que pour Ć©viter de rester exposĆ© au froid pendant l’hiver, semblait utopique. “C’Ć©tait choquant”, se souviennent les responsables de l’antenne Juniors pour un Monde Uni, « mais, en mĆŖme temps, un moment de joie profonde.Ā Ā» Par ailleurs, en Ć©changeant avec les parents de Tiziano, ils ont perƧu l’enthousiasme de l’enfant qui allait rentrer en premiĆØre annĆ©e d’Ć©cole primaire et leur rĆ©ponse concrĆØte a Ć©tĆ© unanime : « Soutenons-le !Ā Ā» « Nous avons dĆ©cidĆ© de lui acheter tout ce dont il avait besoin pour l’Ć©cole. Des chaussures, des chaussettes, des t-shirts, des pantalons, un tablier, un sac Ć  dos, un cahier d’exercices, des crayonsĀ Ā», expliquent les Juniors pour un Monde Uni qui ont Ć©galement reƧu une aide financiĆØre d’autres jeunes, d’amis de Mendoza (une autre ville d’Argentine) et du Guatemala. Ils se souviennent encore du premier jour de Tiziano Ć  l’Ć©cole : « Sa maman nous a envoyĆ© des photos de son enfant avec ses nouvelles affaires, un vrai bonheur de le voir ainsiĀ !Ā» Mais l’histoire n’est pas finie. Quelque temps plus tard, certaines volontaires de Dieu, les membres et sympathisantes du groupe de femmes au foyer engagĆ©es dans le Mouvement HumanitĆ© Nouvelle, ont fait savoir qu’elles avaient providentiellement obtenu de l’argent pour acheter de quoi construire une maison pour cette famille. Ricardo, le pĆØre, connaissait bien le travail de maƧon et avait aussi du sable et quelques pierres. C’est ainsi que l’aide financiĆØre s’est transformĆ©e en briques et en ciment et en 20 jours, la maison a vu le jour. L’hiver approchait et il Ć©tait trĆØs important pour eux de se protĆ©ger du froid. Un message vocal de Tiziano sur WhatsApp l’a confirmĆ© : « Merci d’avoir offert les briques de ma chambre.Ā Ā»

(extrait de la revue Ciudad Nueva Cono Sud)

Chiara LubichĀ : communiquer

Le 2Ā juin 2000, lors de la premiĆØre rencontre sur le thĆØme « Communication et unité », Chiara Lubich proposait aux participants le modĆØle du « grand communicateur » : JĆ©sus au moment de l’abandon, mĆ©diateur entre l’humanitĆ© et Dieu. Elle Ć©numĆ©rait ensuite les principes directeurs d’une communication inspirĆ©e du charisme de l’unitĆ©. Il est impensable, qu’une nouvelle communication puisse venir des grands organismes internationaux. Elle verra le jour Ć  partir du vĆ©cu des acteurs de la communication qui font de Dieu-Amour le modĆØle du communicant et le paradigme des relations professionnelles. C’est bien en Dieu que s’efforcent de puiser ceux qui, parmi nous, s’occupent de communication. Ils ont tirĆ© de leur expĆ©rience historique une faƧon originale de communiquer. Nous allons l’exposer ici, en vous l’offrant comme modeste contribution Ć  la recherche que nous avons entreprise ensemble au cours de ces journĆ©es. PremiĆØre considĆ©rationĀ : pour eux, il est essentiel de communiquer. L’effort de vivre l’Évangile au quotidien, par exemple, et l’expĆ©rience mĆŖme de la Parole de vie, ont toujours Ć©tĆ© indissolublement liĆ©s Ć  la communication. Les Ć©tapes et les fruits de cette vie de la parole sont communiquĆ©s, car la norme de la vie est d’aimer l’autre comme soi-mĆŖme. Ce qui n’est pas communiquĆ© est perdu. Ainsi, du vĆ©cu jaillit une lumiĆØre, qui Ć©claire aussi bien celui qui raconte que celui qui Ć©coute, et l’expĆ©rience revĆŖt une dimension d’éternitĆ©. Il s’agit, pourrait-on dire, d’une vocation Ć  communiquer. DeuxiĆØme considĆ©rationĀ : pour communiquer, nous estimons important de nous « faire unĀ Ā» – comme nous disons – avec celui qui Ć©coute. […] TroisiĆØme considĆ©rationĀ : souligner le positif. Notre style a toujours consistĆ© Ć  mettre en lumiĆØre ce qui est bon, car nous sommes convaincus qu’il est infiniment plus constructif de souligner le bien, d’insister sur les perspectives positives plutĆ“t que de retenir le nĆ©gatif, sans pour autant manquer au devoir de dĆ©noncer de faƧon opportune, pour ceux ont des responsabilitĆ©s, les erreurs, les limites et les fautes, EnfinĀ : c’est l’homme qui compte, non pas le mĆ©dia, qui n’est qu’un instrument. Pour apporter l’unitĆ©, il n’est rien de tel que ce moyen incontournable qu’est l’homme, un homme nouveau, pour reprendre l’expression de l’apĆ“tre Paul. Cela veut dire un homme qui a accueilli l’injonction du Christ Ć  ĆŖtre levain, sel et lumiĆØre du monde.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 381)

Bolivie : rencontre entre cultures

Bolivie : rencontre entre cultures

Dans le cadre du programme d’activitĆ©s de la Semaine Monde Uni 2022, l’Ć©quipe de prĆ©paration de Cochabamba (Bolivie), en coordination avec la « Casa de los NiƱosĀ Ā» de la mĆŖme ville, a organisĆ© une visite Ć  la communautĆ© rurale de Carpani. Carpani est une petite ville de 250 habitants, situĆ©e dans les hauts plateaux boliviens (3 900 mĆØtres au-dessus du niveau de la mer), entre les dĆ©partements de Cochabamba et d’Oruro. L’invitation Ć  visiter ce village avait Ć©tĆ© particuliĆØrement adressĆ©e aux jeunes, mais aussi Ć  tous ceux qui souhaitaient participer. Pour nous rendre Ć  la petite ville de Carpani (135 km de Cochabamba), nous avons voyagĆ© pendant trois heures par la route, principalement asphaltĆ©e, en suivant un sentier de montagne vers les hauteurs, puis en continuant sur un chemin de terre pendant environ 15 km, et enfin en suivant une dĆ©viation secondaire, sur une petite route, pour atteindre le village aux maisons d’adobe et de briques, nichĆ© dans les montagnes. « La phase prĆ©paratoire du voyage a consistĆ© Ć  collecter divers biens, tels que de la nourriture et du matĆ©riel scolaire pour la petite Ć©cole qui ne compte qu’une seule classe multi-niveauxĀ Ā», explique Aristide, responsable de la « Casa de los NiƱosĀ Ā» (www.lacasadelosninos.it). Malheureusement, elleĀ  est nĆ©gligĆ©e par les autoritĆ©s locales et nationales qui ont mĆŖme supprimĆ© le salaire d’un enseignant. Mais, depuis de nombreuses annĆ©es, elle reƧoit le soutien de la « Casa de los NiƱosĀ Ā» – Ć©galement inspirĆ©e par le charisme de l’UnitĆ© – qui tente de rĆ©pondre Ć  certains des nombreux besoins de la petite population, soutenue par la maigre production de pommes de terre et le pĆ¢turage de ses petits troupeaux de moutonsĀ Ā». GrĆ¢ce au soutien de la communautĆ© du mouvement des Focolari Ć  Cochabamba, il a Ć©tĆ© possible de rĆ©pondre Ć  une bonne partie des besoins que le responsable de la communautĆ© de Carpani avait indiquĆ©s Ć  l’avance. « Le programme prĆ©parĆ© pour le jour de la visite, poursuit Silvana VerdĆŗn, Ć©tait trĆØs simple : laĀ  priĆØre communautaire dans la petite chapelle, dans la langue maternelle du lieu (le quechua, bien que tout le monde comprenne et parle aussi l’espagnol), suivie d’un moment de dialogue avec les villageois, rĆ©partis en groupes d’hommes, de femmes et d’enfantsĀ Ā». « Ce fut une expĆ©rience de grand don mutuel, et nous nous sommes tous sentis comme des frĆØres qui s’Ć©coutent et se soutiennent mutuellement, dans la mĆŖme simplicitĆ© et chaleur humaine qui caractĆ©rise ces personnes, au cœur aussi pur que le ciel et aussi intĆØgre que les montagnes qui les entourentĀ Ā», dit Franc Moura. La touche finale de la rencontre communautaire ne pouvait ĆŖtre manquĆ©e, Ć  savoir le moment de partager un repas en plein air. Nous avons prĆ©parĆ© une table commune avec tous les plats que chaque participant avait apportĆ©s et ils nous ont offert le produit de leur travail : des « pommes de terre Ć  la wathiaĀ Ā». Il s’agit d’une technique de cuisson typique des communautĆ©s rurales, qui consiste Ć  creuser un trou dans le sol, dont la profondeur dĆ©pend de la quantitĆ© d’aliments Ć  cuire ; la cavitĆ© et les mottes extraites sont chauffĆ©es avec des braises de bois de chauffage et de charbon de bois. Une fois la bonne tempĆ©rature atteinte, la nourriture est placĆ©e Ć  l’intĆ©rieur du trou et recouverte par les mottes chaudes pendant un certain temps. Ce furent de beaux moments qui sont gravĆ©s dans nos cœurs. Une famille de Cochabamba, lors de son premier voyage Ć  Carpani, a Ć©crit : « Nous avons vĆ©cu une expĆ©rience inoubliable en famille. De retour Ć  la maison, nous nous sommes assis pour en parler et la conclusion que nous avons tirĆ©e Ć©tait un bonheur absolu. Nous avons Ć©tĆ© trĆØs heureux de rencontrer tous les volontaires et la communautĆ© de Carpani. Ce fut une vĆ©ritable bĆ©nĆ©diction et nous aimerions continuer Ć  participer Ć  d’autres activitĆ©s. Merci pour cette opportunité ». Le ā€˜ā€™monde uniĀ ā€˜ā€™ avance aussi dans le petit Carpani !

Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Par Orlando JosĆ© Zurita Vilte – Bolivie (de Ciudad Nueva Interamericana) Foto: Ā© Franc Moura

Chiara Lubich : pardonner comme le fait une mĆØre

« De JĆ©sus, nous n’entendons pas des paroles de mĆ©pris, de condamnation, mais seulement des paroles d’amour, de misĆ©ricordeĀ Ā», a dĆ©clarĆ© le pape FranƧois lors de son premier AngĆ©lus, le 17Ā mars 2013. En effet, la misĆ©ricorde, le pardon, sont des vertus caractĆ©ristiques du chrĆ©tien que nous pouvons exercer avec chaque frĆØre et sœur que nous rencontrons au cours de notre journĆ©e. […] Qu’est-ce qui rend la misĆ©ricorde aussi puissante et lui donne toujours le dessus sur la justiceĀ ? Et pourquoi JĆ©sus met-il cette vertu autant en relief, au point d’en faire une condition pour notre Salut personnelĀ ? […] Comme l’explique Jean-Paul II, la misĆ©ricorde est « la dimension indispensable de l’amour, elle est comme son deuxiĆØme nomĀ Ā»[1]. […] Dans la priĆØre du Notre PĆØre, on retrouve la mĆŖme idĆ©e exprimĆ©e en d’autres termesĀ : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi Ć  ceux qui nous ont offensĆ©s.Ā Ā» Au ciel, s’applique la loi selon laquelle nos fautes nous sont remises dans la mesure où nous remettons celles de nos frĆØres et sœurs. Le thĆØme de la misĆ©ricorde et du pardon est une constante de tout l’Évangile. Dans la nuit qui prĆ©cĆØde sa Passion, en prononƧant son ultime priĆØre au PĆØre, JĆ©sus nous fait connaĆ®tre l’objectif qu’il a toujours eu devant LuiĀ : l’unitĆ© de tous, hommes et femmes, en une grande famille qui se modĆØle sur laĀ TrinitĆ©. Tout son enseignement est tendu Ć  nous communiquer son amour d’une part et, d’autre part, Ć  nous donner l’instrument pour rĆ©aliser la communion entre nous et avec Dieu. Et la misĆ©ricorde est justement l’ultime expression de l’amour, de la charitĆ©, car elle l’accomplit et la rend parfaite. Cherchons donc Ć  vivre, dans toutes nos relations avec les autres, cet amour empreint de misĆ©ricordeĀ ! La misĆ©ricorde est un amour qui sait accueillir chaque prochain, en particulier le plus pauvre et le plus dans le besoin. Un amour sans mesure, abondant, universel, concret. Un amour qui tend Ć  susciter la rĆ©ciprocitĆ©, fin ultime de la misĆ©ricorde, sans laquelle n’existerait que la justice qui est en mesure de susciter l’égalitĆ© mais pas la fraternitĆ©. De nos jours, on entend souvent parler de pardon refusĆ© Ć  de grands criminels. On rĆ©clame vengeance plutĆ“t que justice. Il faut, au contraire, aprĆØs avoir fait tout le possible pour que les dommages soient rĆ©parĆ©s, laisser place en nous au pardon, seul capable de guĆ©rir les traumatismes personnels et sociaux engendrĆ©s par le mal. « Pardonnez et vous serez pardonnĆ©s[2].Ā Ā» Alors, si nous avons subi une offense, une injustice, pardonnons et nous serons pardonnĆ©s. Soyons les premiers Ć  faire preuve de misĆ©ricorde, Ć  exprimer notre compassionĀ ! MĆŖme si cela nous semble difficile et ardu, demandons-nous, face Ć  chaque prochainĀ : comment sa mĆØre se comporterait-elle avec luiĀ ? Cette pensĆ©e nous aidera Ć  comprendre et Ć  vivre selon le cœur de Dieu.

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, in Parole di Vita, CittĆ  Nuova, 2017, p.Ā 632) [1] Dives in Misericordia, 7 [2] Lc 6, 37.

Le dialogue comme mode de vie

Le dialogue comme mode de vie

Du 31 aoĆ»t au 8 septembre 2022, la 11e AssemblĆ©e du Conseil œcumĆ©nique des Ɖglises (COE) se tiendra Ć  Karlsruhe, en Allemagne. La contribution du mouvement des Focolari, liĆ© Ć  la COE par une longue histoire d’amitiĆ© et de collaboration. Dans un monde dĆ©chirĆ© par les conflits, traversĆ© par une pandĆ©mie qui a accentuĆ© les inĆ©galitĆ©s, par une crise climatique sans prĆ©cĆ©dent, caractĆ©risĆ© par des avancĆ©es scientifiques et technologiques qui crĆ©ent souvent de nouvelles inĆ©galitĆ©s entre les personnes et les rĆ©gions du monde, est-ce encore le cas de parler d’unitĆ© ? Et quelle est la contribution des chrĆ©tiens Ć  sa rĆ©alisation ? Cette rĆ©flexion sera au centre des travaux de la 11e AssemblĆ©e du Conseil œcumĆ©nique des Ɖglises (COE) qui se tiendra du 31 aoĆ»t au 8 septembre 2022 Ć  Karlsruhe, en Allemagne. L’AssemblĆ©e, qui en est Ć  sa onziĆØme annĆ©e, constitue le gouvernement du Conseil œcumĆ©nique des Ɖglises (COE), se rĆ©unit normalement tous les huit ans. Aujourd’hui, 350 Ɖglises dans 110 pays du monde entier sont membres de la COE, reprĆ©sentant environ 500 millions de chrĆ©tiens. Cette annĆ©e, quelque 4000 personnes venues du monde entier participeront Ć  cette session L’unitĆ© est, pour les chrĆ©tiens, la rĆ©alisation de la priĆØre de JĆ©sus “Que tous soient un” (Jn 17,21). Une invocation qui donne la certitude que “l’amour du Christ pousse le monde Ć  la rĆ©conciliation et Ć  l’unitĆ©”, comme l’exprime le titre de l’Ć©vĆ©nement. Les travaux de l’AssemblĆ©e partiront prĆ©cisĆ©ment de rĆ©flexions sur les grands dĆ©fis de la planĆØte qui ont rĆ©vĆ©lĆ© des vulnĆ©rabilitĆ©s, des clivages et des injustices ethniques, Ć©conomiques et sociales. Mais qui ont Ć©galement mis en Ć©vidence l’interdĆ©pendance entre les individus et les peuples, la responsabilitĆ© que nous avons les uns envers les autres dans un monde où personne ne peut se sauver seul. Les Ɖglises chrĆ©tiennes se rĆ©unissent donc ensemble pour un temps de priĆØre et de cĆ©lĆ©bration, mais aussi de rĆ©flexion et d’action. Une occasion d’approfondir leur engagement en faveur du dialogue, de l’unitĆ© visible et du tĆ©moignage commun. Le programme destinĆ© aux dĆ©lĆ©guĆ©s officiels des diffĆ©rentes Ɖglises est complĆ©tĆ© par une centaine d’ateliers et de stands proposĆ©s au public par les Ɖglises, CommunautĆ©s et Institutions. Parmi celles-ci figure Ć©galement la contribution du mouvement des Focolari, qui s’appuie sur son expĆ©rience du dialogue(Cf all’esperienza di dialogo) . L’Ć©quipe du Centre “Uno”, le secrĆ©tariat international pour l’œcumĆ©nisme du Mouvement des Focolari, avec des reprĆ©sentants du Mouvement d’Allemagne, de Suisse, d’Irlande et de Roumanie, sera prĆ©sente avec un stand pendant toute l’AssemblĆ©e. Le 5 septembre 2022 Ć  17h, elle proposera un atelier intitulĆ© “Le dialogue comme mode de vie : mĆ©thodologie et pratique” dans lequel elle proposera aux participants une expĆ©rience de dialogue entre chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises et entre chrĆ©tiens et musulmans. Un dialogue dans le plus grand respect de l’identitĆ© de chacun, qui privilĆ©gie la rencontre entre la thĆ©orie et la vie. La COE a Ć©tĆ© fondĆ©e le 23 aoĆ»t 1948 Ć  Amsterdam, 147 Ɖglises Ć©taient prĆ©sentes. Le dialogue comme chemin et comme caractĆ©ristique d’une vie chrĆ©tienne authentique est l’objectif principal. Le mouvement des Focolari est liĆ© Ć  la CEC par une longue histoire d’amitiĆ© et de collaboration, depuis la premiĆØre visite de Chiara Lubich en 1967, invitĆ©e par le thĆ©ologien rĆ©formĆ© Lukas Vischer. Lors de sa troisiĆØme visite en 2002, Mme Lubich a Ć©galement visitĆ© l’Institut œcumĆ©nique de la COE Ć  Bossey. Le directeur Ć©tait le RĆ©vĆ©rend Dr Ioan Sauca, qui a rappelĆ© Ć  plusieurs reprises l’importance de la rencontre avec Chiara Lubich pour l’Institut et comment elle avait permis de clarifier le problĆØme du rapport entre identitĆ© et unitĆ©.

Anna Lisa Innocenti