
Colombie : des gens capables de paix

Cristina Montoya,
Cristina Montoya,
Avec la chute du mur de Berlin tout semblait résolu. Personne n’imaginait que les murs de la méfiance, de la haine, du préjugé continuaient à s’ériger dans l’ex-Yougoslavie, faisant ainsi obstacle à ce que les communautés des Focolari présentes depuis tant d’années avaient essayé de construire : l’unité entre tous, malgré la variété des ethnies, des langues, des religions. Diversités que tous sont arrivés à percevoir comme autant de richesses. L’annonce du conflit a été un choc, mais aussi un élan pour continuer à croire que même dans l’absurdité d’une guerre fratricide, l’immense amour de Dieu ne manquait pas. “ C’était en août 1991 – raconte au nom de la communauté de Zagreb Minka Fabjan, experte en administration et engagée dans le domaine de l’Economie de Communion – après des centaines de complications, un groupe d’entre nous est allé à Katowice (Pologne) parce que nous avions appris que nous aurions pu rencontrer Chiara Lubich. Là, elle nous a invités à témoigner de l’évangile par tous les moyens possibles, à ‘le crier sur les toits’. En Croatie déjà les premiers symptômes de guerre : fermeture des écoles, blocage des les autoroutes… Au milieu de ces bouffées de guerre, il était impressionnant d’entendre répéter à la télé et à la radio les messages de paix que nous avions envoyés aux différents émetteurs. Malgré cela les hostilités s’intensifiaient de plus en plus. Chiara nous téléphonait souvent pour savoir comment nous allions et pour nous encourager : « Démontrez par votre vie que l’amour est vainqueur de tout ». C’est elle qui nous a suggéré de récolter des signatures pour la paix : dans les écoles, aux parvis des églises, sur les places, en Slovénie, en Servie, partout. En Croatie, mettant à profit les alarmes, nous les récoltions dans les abris. En quelques jours nous avions envoyé 65.000 signatures aux différents chefs d’Etat ». “Entre temps nos maisons se remplissaient de réfugiés : c’étaient nos parents, des amis, et même des personnes inconnues. Chiara alors a invité le mouvement dans le monde à se mobiliser pour envoyer de l’aide. En automne est arrivé le premier camion de vivres et de produits alimentaires de première nécessité, une action qui durera des années. Des caves, des maisons en construction, des sièges de la Croix Rouge, des salles de conférence se sont transformés en magasins pour stocker ce qui arrivait et le partager avec les voisins et les réfugiés, qu’ils soient serbes, musulmans ou chrétiens. Nous faisions jusqu’à 300 paquets par jour. Avec ces aides humanitaires nous avons réussi à aider régulièrement 7000 personnes ». “Nous étions déjà fatigués, lorsqu’en 1993 le pape Jean Paul II nous a demandé d’ouvrir nos cœurs et nos maisons aux femmes bosniaques qui arrivaient de Zagreb après les incroyables cruautés subies dans les camps de concentration. Nous sentions Chiara à nos côtés, alors nous nous sommes tous mobilisés. Au Familyfest de 1993 nous avons lancé en mondovision une collecte de fonds qui a permis de donner un toit à 50 familles réfugiées et d’aider plus de 150 femmes. A travers le soutien à distance, des milliers d’enfants ont été secourus. Certaines de ces femmes, victimes de viol, ont trouvé la force héroïque de porter à terme leur grossesse. En Serbie 700 hommes, dont un bon nombre du mouvement, ont été mobilisés pour être enrôlés dans l’armée fédérale. Lorsque Chiara l’a su, elle nous a tous invités à prier pour eux, afin qu’ils aient la force de s’opposer à la violence et de ne pas tirer. Et les prières ont été exaucées : ‘ceux du mouvement’ ont été envoyés au service civil ». La guerre avait aussi entraîné derrière elle le Kosovo et Belgrade ; malgré cela Chiara a voulu se rendre dans la Croatie voisine. A la question d’un journaliste (Ottone Novosel pour Večernji list, le quotidien le plus répandu) lui demandant si elle avait une pensée pour ces populations, Chiara n’a pas hésité : « Prouver que le miracle de l’unité est possible même entre manières différentes de penser, entre peuples différents, entre religions différentes. C’est Dieu qui dirige l’histoire. Cette guerre, par réaction, pourrait susciter un grand courant d’amour qui pourrait devenir un exemple pour tant et tant de peuples » (12.4.1999). Ce message de Chiara Lubich est vraiment d’une actualité impressionnante, il vaut aussi pour les nombreux conflits qui continuent encore aujourd’hui de ravager la planète et de déshonorer notre humanité.
La spiritualité de l’unité née de Chiara Lubich valorise fortement la paix: c’est le message tonifiant qui ressort de la soirée vécue à Castel Gandolfo (Rome) le 12 mars dernier où 1000 personnes se sont réunies pour relire à la lumière d’aujourd’hui l’héritage que nous laisse Chiara Lubich pour construire la paix. Etaient présents des ambassadeurs et représentants du corps diplomatique de 20 Pays auprès du Saint Siège et de l’Etat italien : du Maroc, de la Libye, du Bénin, du Gabon, de la Turquie et de Taiwan, de l’Argentine, du Venezuela, de Cuba, de l’Uruguay, du Paraguay, des USA et du Guatemala, ainsi que de diverses nations européennes, come l’Ukraine, la Lituanie, l’Albanie, la Slovénie, le Portugal et Malte.
Mais l’actualité qui s’impose à nos yeux offre les images “d’une paix violée, souvent tournée en dérision”, qui va jusqu’à faire penser “que vivre en paix n’appartiendrait plus aux générations du troisième millénaire », comme l’a dit Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, en adressant ses salutations. Comment recoudre la toile des relations entre les personnes, les peuples, les Etats ? « Au siège de l’UNESCO Chiara Lubich offrait une méthode d’éducation à la paix », rappelle Maria Voce : la spiritualité de l’unité, qui jette les bases d’une culture du dialogue. En témoignent les quatre expériences qui ont suivi, à commencer par la simplicité de celle du « dé de la paix », qui est à la base du développement de living Peace, un projet des écoles du Caire adopté aujourd’hui par 300 écoles réparties dans 110 Pays et qui mobilise plus de 100000 enfants et adolescents… en passant par le dialogue entre musulmans et chrétiens qui se vit en Italie sur le fond des tensions qui traversent le continent, sans oublier l’histoire « miraculeuse » de Fontem, au Cameroun, où Chiara voyait un exemple d’unité pour l’avenir des peuples, symbolisée par le pacte scellé entre les deux chefs de tribu ; enfin son grand rêve d’agir sur la société la société, à travers la pensée et la culture, en faisant naître l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano, Florence).
Le Gen Verde a pris aussi la parole sur la scène du Centre Mariapoli de Castel Gandolfo: les chansons de son nouveau spectacle On the Other Side – récemment donné lors d’une tournée à Hong Kong et Taiwan – convergent toutes dans cette direction. Le sacrifice des moines de Thibérine, la berceuses pour la petite enfant inconnue morte noyée lors d’un des nombreux voyages de l’espérance, les paroles de vérité d’Oscar Romero, l’évêque du Salvador tué par une main criminelle, aujourd’hui reconnu « bienheureux », le cri de la forêt amazonienne qui dépérit: par son travail le Gen Verde entend mettre de solides bases à la construction de la paix en intéressant des milliers de jeunes à ses workshops. Eux aussi sont mobilisés pour être, là où ils sont « les germes d’un peuple nouveau, d’un monde plus solidaire, surtout envers les plus petits et les plus pauvres », pour reprendre les propos de Chiara Lubich à l’Unesco, « les germes d’un monde plus uni », sans cacher le secret pour y parvenir, le courage de savoir souffrir, d’accepter la peine et la souffrance que cela implique. « Si davantage d’hommes acceptaient la souffrance par amour, la souffrance que demande l’amour – avait alors affirmé Chiara – celle-ci pourrait devenir l’arme la plus puissante pour donner à l’humanité sa plus haute dignité : celle de se sentir non seulement un ensemble de peuples qui se juxtaposent, souvent en train de se battre, mais un seul peuple ».
Alep, 8 mars 2016 – Je me suis réveillé à quatre heures du matin à cause du bruit des bombardements et je n’ai plus réussi à dormir. Je cherchais à n’en pas croire mes oreilles. Non, ce n’est pas vrai Seigneur! Encore à nouveau des bombardements! Juste au moment où l’on espérait que la situation allait s’améliorer, alors que l’électricité venait d’être rétablie après cinq mois et l’eau après 45 jours! Pourquoi ? Cette trêve devait durer et devenir définitive! C’est la supplication qui montait du plus profond de mon cœur vers le Seigneur de l’Histoire, en lui demandant son aide pour que se consolide le cessez-le-feu proclamé il y a à peine une semaine dans toute la Syrie. . Mais le bruit des combats sur la ligne de front qui divise la ville d’Alep en deux s’intensifiait avec de fortes explosions qu’on entend très bien de nuit. En attendant l’aube et le retour du calme, tandis que je cherchais à prier, je pensais : certes nous voulons tous la Paix, mais y croyons-nous vraiment ou pensons-nous peut-être qu’on la gagne à bon prix ? Il y a des gens convaincus que la guerre est le chemin à parcourir ! Ils sont prêts à sacrifier non seulement leur propre vie mais aussi celle des autres parce qu’ils y croient, et il y a des puissants qui tirent profit de tout ce qui arrive : ils ne veulent pas que la guerre s’arrête, bien plus ils mettent de l’huile sur le feu.
Et nous qui croyons en de grands idéaux, à la paix civile fondée sur le respect des cultures entre elles et sur la solidarité, y croyons-nous vraiment? Et quel prix sommes-nous disposés à payer ? La guerre en Syrie n’est vraiment pas anodine. Qui est-ce qui a la force de détruire un Pays qui, il y a six ans, se développait, plein de vie et d’espérances, où musulmans et chrétiens de diverses confessions, ainsi que beaucoup d’autres minorités, vivaient ensemble, dans la paix et le respect mutuel ? Ce ne sont certainement pas de simples individus. M’est alors revenue à l’esprit une réponse que Chiara Lubich avait faite en 2002 à l’un de nos amis musulmans qui lui demandait si l’on peut espérer que l’amour et la paix l’emportent un jour sur la guerre. Elle lui répondit – en rappelant les attentats du 11 septembre 2001 – que « le terrorisme est le fruit des forces du Mal avec un grand M , contre lequel les forces humaines ne suffisent pas (…) Il faut les forces du Bien, avec un grand B (…) celles de ceux qui aiment Dieu. Et alors que faut-il faire ? La prière ! Nous devons nous mettre ensemble, nous tous qui vivons pour la fraternité universelle, être unis dans la prière pour que le terrorisme soit vraiment vaincu. Nous pourrions le faire, Jésus dit que là ou deux ou trois sont unis en son nom, dans son amour, quelle que soit la chose demandée, ils l’obtiendront. Et nous sommes beaucoup plus que deux ou trois (…), partir d’ici avec une idée : nous unir tous ensemble dans la prière. Mais cela ne suffit pas. La cause principale du terrorisme est cette indifférence en face d’un monde dont une moitié est riche et l’autre pauvre. Ils voudraient – et ils n’ont pas tort – qu’il y ait un peu plus de communion des biens (…), un peu plus de solidarité. Nous devons changer les cœurs. C’est seulement si nous mettons en œuvre la fraternité universelle que nous réussirons à nous convaincre et à convaincre qu’il faut mettre aussi les biens en commun, en commencer d’abord par la base, en tant que citoyens, ensuite les idées font leur chemin, remontent vers le haut, jusqu’aux chefs d’Etat. Avoir cette certitude : qu’avec Dieu les choses impossibles sont possibles, qu’avec Dieu – en commençant à vivre la fraternité entre nous – nous parviendrons aussi à cet objectif sublime : faire que toute l’humanité soit vraiment une seule famille (…) C’est cela notre objectif ». .
Ne nous faisons pas d’illusions: la Paix dépend de nous. Nous ne pouvons pas attendre que les autres fassent quelque chose. Nous aussi nous sommes responsables ! Si nous croyons que Dieu peut vaincre le Mal et qu’Il nous écoute, nous devons prier incessamment le Père avec foi pour qu’Il nous vienne en aide, sans quoi nous péchons par omission. Tous nous nous rappelons, il y a deux ans, les bombardements qui se sont arrêtés en Syrie grâce au jeûne et à la prière du pape et de nombreuses autres personnalités. Et Dieu nous a exaucés ! Il peut le faire encore. Alors continuons toujours en ce sens, afin qu’arrive le règne de la Paix, non seulement en Syrie, mais sur toute la Terre. CRF : Chiara Lubich, Castel Gandolfo, 3 novembre 2002, réponses aux amis musulmans des Focolari.
« Une femme d’une foi intrépide, humble messagère d’espérance et de paix », comme le pape Benoit XVI brossait Chiara Lubich dans un message envoyé à l’occasion de ses funérailles, il y a huit ans. Et le pape François, à l’ouverture de sa cause de béatification en janvier 2015, exhortait à « faire connaître au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, après avoir accueilli l’invitation du Seigneur, offrit à l’Eglise une nouvelle lumière sur le chemin vers l’unité ». Des centaines d’événements dans le monde pour signifier que la paix n’est pas une utopie. Plus de 200 événements ont été organisés par les communautés des Focolari en Europe. A Minsk, Biélorussie, une journée intitulée Vivons pour l’unité. En Suède des rencontres familiales dans les sept villes où des communautés du mouvement sont présentes. A Munich, en Allemagne, le premier « Chiaratag ». A Lisbonne, Portugal, une table ronde Chiara et la paix avec des journalistes et des membres qualifiés de la commission Justice et Paix. A Séville, Espagne, tout sera centré sur Chiara Lubich, éducatrice à la paix, avec la participation active de l’Imam Allal Baschar de la mosquée du roi Abdul Aziz al Saud de Marbella et de d. Manuel Palma Ramírez, sous-directeur du centre d’Etudes Théologiques de Séville. A Sarajevo, en Bosnie et Herzégovine, la communauté des Focolari composée de catholiques, orthodoxes, musulmans et personnes de convictions non religieuses regroupera au cours d’une rencontre, Le message de dialogue et de paix, résultat de plusieurs années d’engagement au coude à coude. Elle sera ouverte à toute la ville. L’archevêque cardinal Vinko Puljić sera présent. Une conviction : le dialogue en acte, y compris dans les autres pays des Balkans, passe par la reconnaissance des traditions et des nationalités. Le programme éducatif Perle de Skopje en Macédoine en témoigne : une maternelle, en partenariat avec l’université, qui accueille des enfants de différentes ethnies, fait participer les familles et fonde son projet éducatif sur des idéaux de fraternité promus par Chiara. Une initiative du professeur Aziz Shehu, musulman, actuellement professeur et vice-recteur de la faculté de pédagogie. Une preuve que c’est un processus irréversible : le témoignage de 110 jeunes : des croates, des serbes, ruthènes, hongrois, albanais et macédoniens, d’autres de Bulgarie et de Roumanie, se sont retrouvés ensemble pour la première fois début mars sous le titre : Balkans : nous sommes un. De nombreuses rencontres se sont déroulées sur tout le continent américain, ainsi que des symposiums, des conférences et des concerts à caractère spirituel, sous forme de prières ou interreligieux ou bien encore en faveur de l’environnement : à New York et San Francisco, aux USA, Santiago du Chili, La Havane, à Cuba, Neva, dans l’Etat mexicain de Netzahualcóyotl, Caracas, au Venezuela, Rio de Janeiro, au Brésil, Mendoza, en Argentine. A Medellin, en Colombie, on ne peut trouver de famille qui n’ait pas perdu en 50 ans de conflit au moins un de ses membres. Les membres de la communauté des Focolari sont aussi touchés : trois générations avec des histoires comme celle de Rosa : après la mort de son fils, assassiné par un ami, elle ne se laisse pas entraîner dans la vengeance, mais de toutes ses forces prend avec la décision courageuse de pardonner, en travaillant dans le centre social du quartier pour partager réconciliation, soins et culture. Des projets de formation en différentes villes de la Colombie, Equateur, Venezuela et Mexique voient s’alterner des générations d’enfants qui, une fois devenus travailleurs, enseignants, se chargent de former à leur tour de nouveaux citoyens à la culture de la fraternité et de la paix. Dans le Pacifique, les rencontres à Honolulu, dans les îles Hawaii, et à Nouméa, en Nouvelle Calédonie ont été fort appréciées. En Australie pleins feux sur la paix et l’accueil, avec des rendez-vous à Canberra, Melbourne, Sydney et Perth où les jeunes se sont particulièrement impliqués : l’événement s’est tenu à l’extérieur sur la Northbridge Piazza. En Nouvelle Zélande rencontres à Wellington et Christchurch sur Politics for Unity : faire un monde avec nos différences. En Corée du Sud, des rendez-vous animés par trente-et-une communautés dans les différentes régions pour approfondir la pensée de Chiara Lubich sur la paix. Aux Philippines, à l’université De La Salle de Manille, le symposium Charisme de l’unité, un héritage hors du temps. retracera les chemins parcourus en 50 ans de vie du mouvement des Focolari dans le continent asiatique. Au Vietnam, à Vung Tau, 300 personnes venant de tout le pays se retrouveront pendant plusieurs jours sous le signe du partage et de la spiritualité de l’unité. Au Pakistan des rencontres sur la spiritualité et des messes pour la paix sont prévues dans sept villes. Rendez-vous aussi au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, Nigeria, Kenya, Uganda pour ne citer que ces pays. Au Burundi, on se recueille autour du thème Miséricordieux come notre Père céleste, nous sommes des bâtisseurs de paix. En République Démocratique du Congo une connexion téléphonique va rejoindre les grandes villes du pays: Lubumbashi, Goma, Kikwit et Kinshasa. Ici 1500 personnes, en présence d’ambassadeurs, membres de l’UNESCO, des représentants des différentes confessions chrétiennes, des autorités musulmanes, vont réfléchir sur la façon de vivre la paix dans la famille. En Italie, la présence de nombreuses communautés des Focolari suscite beaucoup d’initiatives locales. A Rome, des jeunes se donnent rendez-vous au Parlement avec la présidente de la chambre Laura Boldrini, le ministre des Affaires étrangères, Gentiloni et d’autres parlementaires. Pasquale Ferrara, diplomate, Michele Zanzucchi, directeur de Città Nuova, Shahrzad Houshmand, théologienne musulmane, échangeront sur le contenu d’un manifeste avec des propositions concrètes pour la paix, le désarmement et la reconversion industrielle. A l’université de Pise, un cours d’Antonio M. Baggio dans le cursus de Jurisprudence : L’amour des amours. Inspiration religieuse et laïcité de la politique chez Chiara Lubich. Au palais Ducal de Gènes un approfondissement de l’encyclique Laudato si’ durant l’intervention sur Les religions dialoguent pour la paix et l’environnement, avec Husein Salah, président de la communauté musulmane, Giuseppe Momigliano, grand rabbin, Gnanathilaka Mahauswewe, moine bouddhiste, Andrea Ponta, ingénieur environnemental, Roberto Catalano, du centre du dialogue interreligieux des Focolari. Moi en passant par toi est le titre d’un événement itinérant dans la ville de Milan, une sorte « d’étreinte » de la ville avec des interactions entre différents groupes. Et encore dialogue, intégration, pardon au cours des rendez-vous sur Mon univers est comme le tien ? … des pas pour se re-connaître. A l’auditorium du centre Mariapoli de Castelgandolfo (Rome) se retrouveront des membres accrédités du Corps diplomatique, près l’Italie et le Saint Siège, et des représentants du monde de la culture, accueillis par la présidente des Focolari Maria Voce, afin d’évoquer Chiara Lubich sous l’aspect de La culture du dialogue comme facteur de Paix. Au Moyen-Orient, alors que les conflits armés continuent à semer la destruction et à tuer l’espérance, les communautés des Focolari en Syrie affirment que « nous sommes responsables de la paix nous aussi. Nous croyons que Dieu, le Seigneur de l’Histoire, peut vaincre le Mal et nous écoute. Nous péchons par omission si nous ne le prions pas incessamment, Lui qui peut tout et nous soutient afin d’arriver à ce but sublime : faire de toute l’humanité une seule famille. Voilà pourquoi il faut prier tout en changeant nos cœurs et en faisant circuler nos biens ». La signification du 14 mars 2016 réside justement en cela : faire converger, depuis de nombreux points de la terre, l’engagement et la prière du plus grand nombre pour que le monde soit plus uni. En parallèle, la cause de Béatification de Chiara Lubich, qui a débuté le 27 janvier 2015, suit le cours prévu par les normes canoniques. Beaucoup de personnes de différentes Eglises et de convictions non religieuses ont déjà pu offrir leur témoignage. Une mosaïque qui met en évidence sa vie exemplaire, toute focalisée sur les personnes que Dieu mettait sur son chemin en vue de « se sanctifier ensemble ». Communiqué de presse
Si depuis la capitale de l’Argentine, on prend l’autoroute en direction du sud, au bout d’une demi-heure de voyage, on arrive à Plátanos, barrio de périphérie d’environ 20.000 habitants: ges gens travailleurs qui ont construit leurs propres habitations au prix de beaucoup d’efforts et avec peu d’argent. La paroisse, dédiée à Sainte Élisabeth de Hongrie, est très dynamique. Il y a presque trente ans, Don Francesco Ballarini, italien, y a apporté l’esprit des Focolari. Aujourd’hui, ce sont les laïcs qui continuent à vivre cet esprit d’unité avec d’autres paroisses du diocèse. ”Au début de cette année – racontent-ils – nous avons organisé une fête pour les enfants du quartier le plus périphérique de Plátanos, dont les habitants ne fréquentent pas beaucoup la paroisse. Chacun était invité à mettre en commun ses propres talents : qui en enseignant à pétrir le pain, qui à travers la peinture ou un atelier de céramique… sans oublier les tours de magie d’un papa catéchiste, ni les dames du quartier préparant le mate (l’infusion typique qui se boit en Argentine)”. A cette occasion, ils font connaissance avec une fille de quinze ans arrivée au terme de sa grossesse. ”Elle avait besoin de tout. Une course à la solidarité a débuté pour répondre à ses besoins et ceux de l’enfant qui est né quelques jours après. En arrivant chez elle, nous avons été impressionnés par la précarité du lieu : petit, sol en terre battue, pas de fenêtres, porte endommagée. En plus d’elle et de son bébé, six petits frères et les parents. Une fois informée de cette situation, la communauté a fait arriver beaucoup d’aides. Nous sommes déjà presque en mesure de placer les fenêtres, une porte, un poêle et d’autres personnes se sont offerts pour lamain d’œuvre. Quelques femmes ont enseigné à M. à s’occuper le mieux possible du bébé. Elle, que nous avions connue triste et irascible, a commencé à sourire! C’est la charité vécue ensemble qui fait ces petits miracles”.
”Une autre initiative que nous portons de l’avant ensemble – poursuivent-ils – c’est le projet Sachetera : il s’agit de fabriquer des sacs de couchage avec des sachets de lait, pour les sans-abris. En tant que paroisse, nous voulons continuer à soutenir cette action et, même si nous pourrions travailler chacun chez soi, nous préférons la réaliser ensemble, juniors, jeunes et adultes. Lors d’une journée de forte pluie, nous doutions de réussir à nous réunir, mais la seule pensée des sans – abris nous a poussés à travailler encore davantage”. ”Nous nous sommes ensuite rencontrés à Bernal (autre barrio) avec des personnes d’autres paroisses et avec les jeunes des Focolari qui portent de l’avant des projets d’aide aux plus nécessiteux. Pour nous, c’est important de partager nos expériences avec les autres paroisses pour ne pas vivre repliés seulement sur ”notre” périphérie mais, au contraire, apprendre des autres”. Lorsqu’ en septembre, un incendie est srvenu dans la maison d’une famille d’un quartier proche – détruisant tout – ”nous nous sommes mis en route pour aider, en donnant des choses qui nous étaient nécessaires. Grâce à une communion des biens de tous, nous avons contribué à la construction des cloisons. Aussi ont-ils pu reconstruire leur maisonnette avec enthousiasme. C’est seulement plus tard que nous avons appris que la famille appartient à l’Eglise pentecôtiste et que le mari en est le Pasteur. Nous étions émus, car l’Amour ne regarde, une fois encore, ni la confession religieuse, ni d’autres différences”. Les jours suivants, le Pasteur, maçon de profession, s’est proposé pour cimenter le mur de l’église, destiné à la construction d’un autel à l’image de la Vierge de Luján. ”Je vous remercie pour l’amour que vous avez donné sans rien demander – a dit le Pasteur à la communauté catholique réunie pour la messe dominicale à laquelle sa famille a voulu participer – vous m’avez aidé à dépasser les préjugés que beaucoup parmi nous (pentecôtistes) ont, vis-à-vis des catholiques ; vous aussi, vous êtes mes frères”.
« Nous ne pouvons pas parler d’évangélisation à Fontem sans le mouvement des Focolari », déclare Mgr. Nkea devant les caméras de télévisions en conclusion de sa visite au Centre International de Rocca di Papa le 8 mars dernier. « Chiara Lubich est venue à Fontem il y a 50 ans et a porté l’idéal (de l’unité). Voilà pourquoi nous sommes venus ici : pour remercier Chiara et le mouvement pour tout ce qu’ils ont fait pour nous durant ces 50 années. C’est un pèlerinage de remerciement ». Le diocèse de Mamfe n’existait pas il y a 50 ans. Et Fontem était un village perdu dans la forêt camerounaise, difficile d’accès. On ne peut pas comprendre les paroles de l’évêque si l’on ne se réfère quelque peu à l’histoire de cette région, qui fut décrite comme un « miracle dans la forêt ». Fontem est la première cité-pilote africaine : en 1966 quelques focolarini médecins s’y rendirent pour aider le peuple bangwa, décimé par les maladies qui entraînaient une mortalité infantile de 98%. Quelques mois plus tard Chiara Lubich elle-même faisait le voyage : « Cette grande masse de personnes réunie sur une esplanade face au palais de leur roi, le Fon – racontera-t-elle en 1995 – m’est apparue tellement unie et tellement impatiente de progresser, qu’elle m’a semblé être un peuple préparé depuis longtemps par Marie pour le christianisme dans sa forme la plus intégrale et la plus authentique ». « Les focolarini ont été acceptés et crus parce qu’ils ont fait à Jésus ce qu’ils ont fait aux Bangwa, en portant surtout le témoignage de l’amour entre eux puis envers tout le peuple ».
Aujourd’hui à Fontem s’élève un hôpital, Mary Health of Africa, pour une grande partie de la région, et un collège, Mary seat of Wisdom, où les jeunes sont formés dans l’école secondaire. Des paroisses ont été créées à Menji, Fotabong, Fonjumetaw, avec au début l’aide de prêtres focolarini. « Nous avons surtout appris l’amour réciproque et l’unité, déclare encore Mgr. Nkea. Moi aussi je suis bangwa et donc je parle au nom de mon peuple ». « Nous avons appris le dialogue interreligieux : ce qui importe maintenant est de nous aimer les uns les autres, chrétiens ou non, vivre l’unité entre nous ».
La délégation qui rendait hommage à Chiara Lubich était composée d’évêques, Mgr. Nkea et l’évêque émérite Mgr. Lysinge, qui fêtait le 50ème anniversaire de son ordination sacerdotale, des prêtres, des sœurs et beaucoup de laïcs témoignant de cette communion en acte dans le diocèse, souhaitée par que les deux évêques. Au Centre mariapoli international des Focolari, la présidente Maria Voce les a accueillis – elle qui a fait son premier voyage, en tant que nouvelle présidente des Focolari, précisément à Fontem en janvier 2009 – ainsi que le coprésident Jesús Morán, qui ira visiter la cité-pilote du Cameroun pour la première fois en décembre prochain. La visite de la délégation a donné le départ des célébrations du 50ème anniversaire de l’arrivée de la spiritualité de l’unité à Fontem (1966-2016), célébrations qui dureront toute l’année. Un moment particulièrement touchant a été la visite de la maison où Chiara Lubich a vécu ses dernières décennies. En conclusion, une messe recueillie et solennelle dans la chapelle où repose son corps. “Votre “pèlerinage” ici montre aujourd’hui les fruits de cette première visite de Chiara, lorsqu’elle a déclenché une aventure divine que personne n’imaginait, affirme Maria Voce en souhaitant la bienvenue à la délégation. Vous êtes le fruit de la vie de ces 50 ans. Pour nous c’est une grande joie : cela nous montre la grande vitalité de l’Afrique. 50 ans se sont passés, le souhait maintenant est de commencer une nouvelle période, espérons qu’elle soit longue, pour offrir à Dieu des arbres pleins de fleurs et de fruits mûrs ». « Avec l’Afrique – commente Jesús Morán – nous vivons un échange de dons : le charisme de l’unité, un don pour l’Afrique, l’Afrique, un don pour tout le mouvement”. https://www.focolare.org/news/2013/02/11/50-dei-focolari-in-africa/ Le témoignage du Fon de Fontem Lucas Njifua https://vimeo.com/91699633 https://vimeo.com/91699633
“Il y a cinq ans, avant que le conflit en Syrie explose, nous avions projeté, en famille, de faire tous ensemble une expérience à plein temps à la cité-pilote internationale des Focolari à Loppiano (Florence). Violet et moi allions fréquenter l’École Loreto, avec d’autres couples de différentes parties du monde, pour approfondir les différentes thématiques familiales à la lumière de la spiritualité de l’unité, alors que nos quatre enfants allaient intégrer les écoles de la région. Après des années de travail – je suis médecin – nous voulions prendre une année de notre vie pour la consacrer à Dieu. Nous nous sommes préparés au départ avec soin et responsabilité, ignorant ce qui allait se passer peu après: le début des conflits dans notre pays. Avant le départ, j’ai pu me rendre utile de mille façons, prêtant secours aux blessés, faisant aussi, non sans risques, de longs trajets en voiture pour les rejoindre. Le départ pour l’Italie a été plutôt aventureux en raison des troubles qui, malheureusement, continuaient.
Mois après mois, nous suivions avec inquiétude les nouvelles toujours plus tragiques qui arrivaient et, à la fin du cours, nos proches nous ont conjurés de repousser notre retour. Je vous laisse imaginer l’angoisse avec laquelle nous avons pris cette décision et le désespoir de ne rien pouvoir faire pour nos compatriotes. Nous nous sentions comme une voiture, moteur vrombissant, qu’on empêche d’avancer. Mais rester en Italie n’est pas chose simple. Devant nous, nous ne voyions pas de futur. Même si nous nous trouvions dans un environnement hospitalier, en raison de la non-reconnaissance des diplômes, je ne pouvais pas exercer ma profession. Je me suis adapté pour faire d’autres petits travaux, comme menuisier ou autre, en attendant une lueur.
Mais, finalement, l’occasion de faire quelque chose pour mes compatriotes se présente. En effet, j’apprends qu’un projet d’accueil pour réfugiés en Slovénie, mis en œuvre par Médecins Sans Frontières, a besoin d’un médecin qui parle arabe. Je suis donc immédiatement parti, sans savoir exactement ce qui m’attendait. Dès mon arrivée, je me suis mis au service de ceux qui atteignaient le Centre d’accueil par la mer ou après un long parcours à pied. Beaucoup proviennent d’Iran, d’Irak, d’Afghanistan… et aussi beaucoup de Syrie! Les voir arriver et pouvoir les accueillir en parlant notre langue, c’était pour moi une forte émotion. Les larmes coulaient sur mon visage. À partir de cet instant, je ne me suis plus préoccupé des heures de sommeil, des repas… Je voulais être tout le temps avec eux, soulager leurs souffrances, prendre soin d’eux, les faire se sentir ‘chez eux’. J’ai encore dans le cœur et dans les yeux la première fillette que j’ai aidée: elle pleurait sans arrêt, nous ne réussissions pas à la calmer. En lui rendant visite, j’ai compris qu’elle avait seulement mal au ventre. J’ai commencé à la soigner et à lui parler en arabe… La fillette s’est calmée peu à peu et endormie dans mes bras. Lorsque les autres s’approchaient pour la prendre, elle s’agitait et ne voulait pas quitter mes bras… C’était pour moi une expérience très forte. Ici, l’afflux est continu. Trois trains, transportant environ 2500 personnes, arrivent chaque jour. En seulement quatre jours, nous avons dû nous occuper d’autant de personnes qu’en un mois. Dans notre équipe, nous sommes six: les autres sont tous de la région. Eux aussi, ils ont immédiatement remarqué combien c’était touchant pour moi de voir arriver mes compatriotes dans ces conditions. Lorsque je les accueille, en disant mon nom (Issa=Jésus), je vois leurs yeux briller. Pour chacun d’eux, je voudrais être un autre Jésus qui est là pour les accueillir, qui prend soin d’eux à travers moi. Cette possibilité qui m’a été donnée est pour moi comme une réponse de Dieu.”
”On pourrait dire que l’heure de la femme a sonné : non parce que la une des revues et des magazines fait étalage de divorces, de commérages, de modes, de stars et ce, à n’en plus finir, mais parce qu’aujourd’hui, plus que jamais, on sent que la vie en société, où la qualité de la relation homme-femme est déterminante, a besoin de la présence de celle qui est ou sera mère, naturellement ou spirituellement. Le corps social souffre comme jamais du manque de féminité réalisée, saine, normale, comme s’il volait avec une aile trop agitée, l’autre étant amorphe : d’où une avancée en désordre. Le peuple a conscience que c’est l’heure de la femme ; mais d’une femme vraiment femme, non d’une femme qui imite l’homme ou rivalise avec lui, ni d’une sorte d’homme au féminin. L’histoire des derniers siècles, au cours desquels l’homme s’est construit autour d’un stéréotype – celui du sexe fort – qui tient en mépris la féminité, a souffert d’une masculinité excessive, que la féminité ne pouvait équilibrer. C’est un défaut égal à son opposé : celui d’une féminité non assumée et dépendante du modèle masculin. Aujourd’hui les femmes ont le droit de vote, elles trouvent un emploi dans les bureaux, envahissent la vie publique. Mais leur influence a peu de poids: c’est comme, voire pire qu’avant, car en entrant dans l’arène publique elles s’alignent sur les hommes, assimilent leurs ambitions et se plient à leurs méthodes. Elles deviennent pratiquement des hommes et les talonnent de près. Elles ajoutent leurs votes aux leurs, sans se démarquer nettement, si bien que le jeu des hommes continue comme avant, sans correction possible, sans l’apport ni l’éclairage de cette « altérité » qui est un facteur indispensable. Et l’on continue de voler d’une seule aile… quand ce n’est pas la chute libre. Pensons à ce qu’a été et à ce qu’est l’attrait qu’on a pour la Vierge Marie. Son seul nom renvoie à l’accomplissement de la femme : elle est le point d’immersion du divin dans l’humain et, comme porte du Ciel (ianua Coeli), elle fait remonter l’humain vers le divin. Aujourd’hui notre monde a besoin de la présence de la femme afin qu’elle lui apporte tout ce qui est lié à la maternité, autrement dit à la vie : la nourriture matérielle et morale, l’éducation, l’amour dans la paix, l’entente au travail, l’atmosphère d’une famille saine. Ce qui revient à condamner les complots et les guerres parce que la femme, de par sa nature, est faite pour engendrer la vie et non la mort, pour le bien des enfants. Demain ceux-ci seront notre Pays et notre Église, ils sont l’humanité de toujours” (Igino Giordani, «Fides», 1961)
”Nous avons connu une famille Burundaise qui, comme beaucoup d’autres familles, – à cause de la terrible actualité, souvent méconnue, de ce pays, – s’est réfugiée ici à Kampala où nous habitons”, écrivez-nous de de l’Ouganda. Le père est retourné au Burundi pour garder son poste de travail, car cela permet de pays le loyer de la maison en Ouganda, qui n’est pas vraiment bon marché, ainsi que la nourriture pour leurs enfants encore en bas âge et pour la petite dernière, née il y a à peine trois semaines. La mère n’a pas pu rester là quand les tirs ont commencé en ville: le souvenir de ce qu’elle avait vécu en personne dans les années ’90, lorsqu’ une autre crise avait éclaté au Burundi, était trop fort. Elle avait échappé miraculeusement à la mort, après deux jours de tractations où le directeur de l’école qu’elle fréquentait à l’époque, avait réussi à renvoyer les soldats venus la chercher, ainsi que d’autres filles, contre un peu d’argent. Dès les signes avant-coureurs des horreurs, elle a décidé de fuir avec toute la famille, en laissant tout ce qu’ils avaient à Bujumbura. Avec eux habitent d’autres personnes : ils sont 8 en tout. Nous avons cependant appris que le loyer de la maison ne comprenait pas les meubles : la salle de séjour, il y avait seulement quatre chaises: comment faire ? On s’est dit que nous avions des chaises pliables que nous utilisons à l’occasion lorsque nous sommes nombreux à la maison : celles-ci pouvaient assurément être mieux mises à profit dans cette maison, chacun pouvant alors avoir au moins une chaise pour s’asseoir et manger plus confortablement. En partant, nous avons aussi pris deux courges du jardin : semées presque par hasard quelque temps auparavant, elles avaient bien repris après la dernière saison sèche et s’étaient révélées plusieurs fois utiles au cours de ces derniers mois ! La veille nous venions juste de recevoir en cadeau certaines provisions : la Providence n’a jamais manqué ces mois-ci et c’est justement en partageant à notre tour que cette promesse de l’Evangile – ”Donnez et il vous sera donné” – se réalise encore et se propage. Nous sommes donc allés leur rendre visite en ajoutant deux kg de sucre, deux de riz, un de sel et un litre d’huile. Leur maison est neuve et propre, le grenier est équipé d’un bel abat-jour et présente quelques finitions originales, mais dans les chambres il n’y a pas de lit, juste quelques matelas. Dans le salon, une petite table ronde en plastique et quatre chaises, une petite télévision dans le coin, posée par terre, avec le câble de l’antenne qui se balade en l’air au-dessus des têtes des visiteurs. Nous ne voyons ni jouets, ni d’autres meubles. Nous entrons avec nos chaises et passons deux heures très agréables en faisant connaissance plus en profondeur les uns avec les autres, en évoquant le passé et les espérances pour le futur. Les enfants ont pour le moment interrompu leurs études : les aînés voudraient aller à l’université, mais en Ouganda, les frais sont beaucoup plus élevés qu’au Burundi. Ici c’est impossible pour eux, du moins pour l’instant. Par ailleurs il est difficile de trouver du travail à cause d’un taux de chômage élevé et pour un étranger, à moins de connaître quelqu’un, c’est pratiquement impossible. De plus, ils ne parlent pas l’ougandais, la langue locale, et l’anglais n’est pas leur langue maternelle. Mais, me disent-ils : ”…Nous mettons notre confiance en Dieu !”. Il est désormais 7.30 de l’après-midi, nous devons rentrer. On se salue. Ils sont très heureux de cette visite, mais à peine leur propose-t-on de garder les chaises pliantes, (qu’ils pourront rendre lorsqu’ils quitteront la maison), que leurs visages s’illuminent : ils reviennent encore nous saluer et nous remercier! Avant de remonter dans la voiture, ils veulent nous donner encore leur bénédiction ! Tout en retournant à la maison, je me dis qu’offrant quatre simples chaises et deux courges on peut contribuer à remplir de joie le cœur de celui qui reçoit et de celui qui donne…”. (S.M. Ouganda)
« Ce qui n’aurait jamais dû arriver, est arrivé ! Une guerre terrifiante a éclaté et le monde entier vit dans l’angoisse et la crainte qu’elle ne s’étende et n’entraîne d’autres peuples ». Nous sommes quelques semaines après l’invasion de l’Irak par les États-Unis (17 janvier 1991), en réponse à l’invasion des troupes irakiennes au Koweït (2 août 1990). Sur les pages de Città Nuova, Chiara Lubich revient parler de la paix. Il s’agit ici de ce qu’elle a écrit pour l’éditorial de février 1991. « Malgré les nombreuses prières, Dieu a “permis” la guerre. Pourquoi ? Parce que la volonté de quelques responsables n’a pas coïncidé avec la sienne, qui était exprimée par la voix unanime de ceux qui avaient davantage raison et que le Saint-Père, la plus grande autorité spirituelle et morale du monde, résume et concentre dans ses appels constants en faveur de la paix, soulignant l’inutilité de la guerre pour résoudre les problèmes et la nécessité d’éviter ainsi ses immanquables conséquences catastrophiques. Nous espérons seulement que Dieu, selon ses plans mystérieux et dans son amour infini, sache et veuille et puisse tirer quelque chose de positif de ce mal incommensurable, comme il l’a fait pour la dernière guerre mondiale au moins en ce qui concerne notre Mouvement. On ne le méritait pas, mais nous connaissons l’immensité de sa miséricorde. Dans ce but et surtout pour que la paix revienne, n’arrêtons pas de prier, bien au contraire ! À présent, notre “time-out” de chaque jour à midi pour, unis, demander la paix, devra être encore plus intense. De plus, en ce moment, nous devons tous nous sentir appelés à suivre avec décision une façon de vie qui corrige, au moins en nous – et grâce à la communion des saints, en de nombreuses personnes – l’erreur qui a été commise. Les hommes n’ont pas fait la volonté de Dieu, du Dieu de la paix, ils ont fait la leur. Nous devons prendre la décision radicale – comme jamais nous ne l’avons fait – d’accomplir parfaitement sa volonté. “Que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se réalise”. Cette phrase de Jésus doit revêtir pour nous avoir pour nous aujourd’hui, une importance toute particulière. Par rapport à elle tout le reste doit devenir secondaire. Dans notre vie, par exemple, être en bonne santé ou malade, étudier ou servir, dormir ou prier, vivre ou mourir ne doit pas avoir une importance primordiale. L’important est de faire nôtre sa volonté, d’être sa volonté vivante. C’est ainsi que nous vivions aux premiers temps de notre Mouvement lorsque, justement sur la toile de fond d’une autre guerre, l’Esprit Saint venait de nous faire découvrir la valeur des choses. Face à l’écroulement provoqué par la haine Dieu s’est révélé comme l’unique idéal qui ne meurt pas, qu’aucune bombe ne pouvait anéantir. Dieu Amour. Cette grande découverte a été une bombe spirituelle d’une telle portée qu’elle nous faisait littéralement oublier toutes celles qui tombaient autour de nous à cause de la guerre. Nous découvrions qu’au-delà de tout et de tous, il y a Dieu qui est amour, avec sa providence qui fait concourir toute chose au bien pour ceux qui l’aiment. Nous reconnaissions le signe de son amour en toutes circonstances, même sous les coups de la souffrance. Dieu nous aimait immensément. Alors, comment l’aimer en retour ? « Ce n’est pas celui qui dit “Seigneur, Seigneur, qui m’aime, mais celui qui fait ma volonté”. Nous pouvions donc l’aimer en faisant sa volonté. En vivant ainsi, nous nous sommes habitués à écouter avec une attention toujours plus grande, la « voix intérieure », la voix de la conscience qui nous soulignait la volonté de Dieu exprimée de mille façons : à travers sa Parole, nos devoirs d’état, les circonstances, nos inspirations. Nous avions la certitude que Dieu entraînerait notre vie dans une aventure divine. Une aventure que nous ignorions au départ mais dans laquelle, spectateurs et acteurs en même temps de son dessein d’amour, nous apportions, à chaque instant, la contribution de notre volonté libre. Peu après il nous faisait entrevoir les développements de notre futur, en nous permettant de saisir avec certitude, le but pour lequel le Mouvement des Focolari était en train de naître : réaliser la prière du testament de Jésus : « Père, que tous soient un », collaborer à la réalisation d’un monde plus uni. Et nous pouvons vivre de cette façon aujourd’hui encore. Avons-nous subi un bouleversement brutal et douloureux dans notre vie ? Devons-nous courir souvent dans les abris, exactement comme en ces temps lointains ? Éprouvons-nous des moments de peur, d’angoisse de doute et même la crainte de perdre la vie ? Ou bien menons-nous la vie habituelle avec ses obligations quotidiennes, pour le moment loin du danger ? Que pour nous tous ne comptent que ce qui a le plus de valeur : non pas une chose ou une autre mais la volonté de Dieu : être à l’écoute, lui donner la première place dans notre cœur, notre mémoire, notre esprit : avant toute chose, mettre toutes nos forces à son service. Ainsi nous rectifierons, Tout au moins en nous, l’erreur qui a été commise. Alors la Christ demeurera en nous et nous serons toujours plus soudés, plus unis, plus “un”, partageant tout, priant avec efficacité les uns pour les autres et pour que la paix revienne ». Chiara Lubich : Attualità leggere il proprio tempo, [Actualité lire son époque], Città Nuova Ed., pag.85-87. À l’origine, publié sur Città Nuova n. 4/1991
« Un jour je te dirai que j’ai renoncé à mon bonheur pour toi ». Ce sont les premières paroles de la chanson de Stadio qui a gagné le prix du dernier festival de Sanremo (festival de la chanson italienne ndr). Une bonne occasion pour réfléchir sur notre bonheur et celui des autres. Notre civilisation a placé la recherche du bonheur individuel au centre de son propre humanisme, reléguant toujours plus dans les bas-fonds les autres valeurs et le bonheur des autres, sauf si ce sont des moyens pour augmenter notre bonheur. Ainsi nous n’avons plus les catégories nécessaires pour pouvoir comprendre les choix (qui existent encore) de celui qui renonce, consciemment, à son propre bonheur pour celui d’une autre personne. (…) Le bonheur a une très longue histoire. L’humanisme chrétien avait quelque chose de nouveau par rapport à la culture grecque et romaine, il proposait dès le début une vision du « bonheur limité », où la recherche de notre bonheur n’était pas considérée comme but ultime de la vie, parce qu’elle était subordonnée à d’autres valeurs comme le bonheur de la communauté, de la famille ou le paradis. Durant des siècles nous avons pensé que l’unique bonheur digne d’être atteint était celui des autres et de tout le monde. (…)
A l’époque moderne, cette idée ancienne et enracinée de bonheur est entrée dans une crise profonde, et à sa place une autre idée a fait son chemin, qui était caractéristique du monde d’avant le christianisme, à savoir que notre bonheur était le bien ultime et absolu (…). L’économie contemporaine, de matrice culturelle anglo-saxonne, a parfaitement épousé l’idéal de bonheur individuel. (…) Pour l’économie, le monde n’est habité que de gens qui veulent satisfaire au maximum leur propre bonheur. (…) Cette description des choix de l’homme réussit à expliquer beaucoup de choses, mais devient inutile ou trompeuse lorsque nous devons expliquer ces choix peu nombreux mais décisifs dont dépend toute la qualité morale et spirituelle de notre vie. Quand Abraham décida de s’acheminer avec Isaac vers le Mont Moria, il ne pensait sûrement pas à son propre bonheur (…) mais il suivait avec décision une voix, douloureuse, qui l’appelait. Et, comme lui, bon nombre de gens continuent à monter les Monts Moria de leur vie. Au cours de notre existence, les instants, les actes et les choix ne sont pas tous égaux. (…) Beaucoup de bonnes choses dans notre vie ne sont pas mesurées à l’aune de notre bonheur, et quelques-unes même pas à l’aune du bonheur des autres. Les choix les plus importants sont presque toujours des choix tragiques : nous ne choisissons pas entre un bien et un mal, mais entre deux ou plusieurs biens. Nous prenons aussi des décisions qui sortent du registre du calcul. A d’autres moments nous ne réussissons même pas à choisir, mais peut-être à ne prononcer qu’un docile « oui ». La terre est habitée par de nombreuses femmes et hommes qui à certains moments décisifs ne cherchent pas leur propre bonheur. (…)
Bonheur, vérité, justice, fidélité, sont tous des biens primaires, d’origine, qui ne peuvent se réduire à un seul, ne serait-ce même que le bonheur. Nous pouvons avoir une idée claire du choix qui nous rendra plus heureux, nous pouvons inclure dans ce bonheur toutes les belles choses de la vie, même les plus hautes, cependant malgré tout cela nous pouvons décider librement de ne pas choisir notre bonheur s’il existe d’autres valeurs en jeu qui nous appellent. Et peut-être à la fin découvrir une nouvelle expression : la joie, qui à la différence du bonheur ne peut être poursuivie, mais uniquement accueillie comme don. Qui a laissé une empreinte positive sur la terre, n’a pas vécu sa vie en poursuivant son propre bonheur. Il l’a considéré trop petit. Il l’a vu quelquefois, mais il ne s’est pas arrêté pour le cueillir ; il a préféré continuer son chemin pour suivre un appel. A la fin de la course il ne restera pas le bonheur que nous avons accumulé, mais s’il reste quelque chose ce seront des éléments beaucoup plus vrais et sérieux. Nous sommes infiniment plus grands que notre bonheur. (…) Luigino Bruni La voix des jours/1 – lire le texte complet en italien (Source : Avvenire)
Khaled Bentounes, algérien né en 1949, guide spirituel de la Voie Soufie Alâwiyya, est un homme de paix. Ayant vécu en France dès les années soixante, il est à l’origine de nombreuses initiatives originales et de grande envergure : la fondation des scouts musulmans de France, l’Association Terres d’Europe, des colloques internationaux pour un islam de paix, le lancement – à travers l’Association Internationale Soufie Alaouite, fondée par lui – d’une campagne de mobilisation internationale afin que l’ONU institue la journée mondiale du Vivre ensemble. Le 26 février dernier il s’est rendu en visite au Centre International des Focolari et il s’est entretenu avec la présidente Maria Voce et le coprésident Jesús Morán. Au cours de cette visite il a été possible de lui poser quelques questions. La première, qui s’inscrit à la suite de ses nombreuses initiatives de ces dernières années, concerne le présent. « Pour répondre rapidement à cette question » – à quoi suis-je entrain de travailler en ce moment ? – affirme Bentounes, « je travaille à me convertir encore davantage, à me convertir à la vision d’un monde plus fraternel, plus en harmonie, un monde plus juste ; je travaille à l’avènement de ce cercle de fraternité, que je puisse le voir avant de quitter cette terre, que je puisse voir se réaliser ce rêve partagé par une grande partie de l’humanité. Je ne sais pas si je le verrai, mais j’ai au moins la conviction que j’aurai donné ma contribution ». Quant aux raisons d’espérer, en une période où la fraternité entre les peuples ne semble plus de mise, Khaled Bentounes les trouve “avant tout dans la richesse de l’héritage spirituel reçu de mes ancêtres, où la fraternité est incontournable. Quand je considère d’où je viens, je vois un unique fil conducteur, sans interruption aucune. « Il m’arrive de rencontrer des personnes engagées dans la politique ou dans l’économie – ajoute-t-il – qui décrivent un monde qui va vers des problèmes insolubles et je leur dis ce que nous ont dit nos maîtres : « Si l’on vous disait que la fin du monde est pour demain, que feriez-vous ? Continuez à planter et à semer ! Ne vous préoccupez pas trop ! » Il faut donc faire ce que nous devons faire! Plantons et semons l’amour, l’espérance et la fraternité, quoi qu’il arrive ! Même si la fin du monde est pour demain. Tant que nous disposons d’une minute, il faut l’utiliser. Il se peut que demain soit un jour différent, un mode différent. Et puis : persévérer ! ». Khaled Bentounes, qui en 1986 avait participé à la rencontre d’Assise pour la paix avec Jean-Paul II et les responsables religieux du monde entier, connaît aussi les focolari depuis sa rencontre avec Chiara Lubich au cours des années quatre-vingt. Une relation qui s’est ensuite poursuivie en France, jusqu’à sa récente collaboration en 2015, lors de la remise du prix Chiara Lubich pour la Fraternité à l’association Vivre ensemble à Cannes, dont il est l’un des promoteurs.
Quelle relation aujourd’hui avec les Focolari ? Quelles convergences spirituelles? « Je pense que le temps – affirme le cheik – a fait mûrir cette relation et que la rencontre d’aujourd’hui est aussi le fruit du passé. Cette amitié est restée constante. Ma présence aujourd’hui au Centre International et ma rencontre avec la présidente Maria Voce et le coprésident confirment cette continuité. Nous avons parlé de confiance réciproque, du projet de porter une vision plus fraternelle au monde qui nous entoure, de la façon dont les mouvements spirituels de tradition chrétienne et de tradition musulmane peuvent agir pour donner leur témoignage à ceux qui désirent les écouter. Nous ne prétendons pas changer le monde seuls, mais c’est un fait : il y a certainement entre les diverses traditions religieuses des liens à consolider, pour cheminer ensemble vers un avenir commun qui se construit l’un avec l’autre et non pas l’un contre l’autre ». L’interview se termine par le partage d’un rêve : « Il existe des académies des sciences, des mathématiques, de musique, de philosophie, des armées – nous confie Khaled Bentounes – mais il n’y a pas d’académies de la paix. Pourquoi ? L’engagement spirituel ne suffit pas. Nous avons besoin de l’enseigner. La paix n’est pas quelque chose qui descend du ciel, c’est une réalité autour de laquelle on « travaille ». C’est un état existentiel, une vision du monde, une façon d’être. Il y a la paix économique, la paix sociale, la paix politique. La paix concerne tous les domaines. L’écologie est une forme de paix avec la nature. ». « Il faut apprendre comment faire la paix – continue-t-il – C’est un projet qui me tient à cœur ! Comment lier la paix et l’art, la paix et l’architecture ? La paix peut-elle être transmise à travers l’art aux futures générations ? Comment peut-on, à travers une économie solidaire, créer le partage des savoirs, de la richesse, de manière juste, au-delà les Pays ? Il s’agit là d’un chantier sacrosaint ! Cette académie n’est pas un mot, c’est un travail concret qui doit accompagner nos actions dans tous les domaines ».« C’est cela, je pense, – conclut-il – notre spiritualité, qui nourrit la conscience pour aller plus loin et faire participer tout le monde ». Lire l’interview intégrale
06.03.2016 – Olomouc (République Tchèque) Dans la salle de l’archevêché se déroulera un programme culturel dédié à Chiara Lubich artisan de paix. Il se terminera par une célébration eucharistique à la cathédrale présidée par l’archevêque Mgr Jan Graubner. .11-12.03.2016 – Fontem (Cameroun) Workshop à thèmes (musique, dessin, poésie, expression théâtrale) sur « Chiara et la paix » prévus pour les élèves des 20 écoles qui ont adhéré au projet « Education à la Paix ». Remise de prix aux meilleures réalisations et aux gestes de paix les plus significatifs de ces mêmes étudiants, en présence des autorités civiles, traditionnelles et religieuses. 11.03.2016 – Rosario (Argentine) Le Congrès qui aura lieu à l’Université Catholique Argentine (UCA) réfléchira à ce que le charisme de l’unité apporte à l’Education. Parmi les intervenants la professeure Nieves Tapia, coordinatrice du Centre LatinoAméricain pour la formation au Service Solidaire (CLAYSS) 12.03.2016 – Garden Grove (Californie) Célébration Eucharistique en la Cathédrale du Christ présidée par Mgr Kevin William du diocèse d’Orange. Dans l’après-midi, à l’Academy Gym, se tiendra une rencontre qui traitera de la multiculturalité où interviendront des représentants des diverses ethnies et religions. 12.03.2016 – Caracas (Venezuela) Présentation de Chiara Lubich dont l’action en faveur du dialogue et de la paix a été récompensée par le Prix Unesco pour la Paix en 1996. L’événement a lieu à l’Institut de Théologie pour l’Education Religieuse (ITER), en présence de personnes de différentes Eglises. 12.03.2016 – Brasilia (Brésil) A l’auditorium de l’UNIP (Université Pauliste), à 15h30, présentation de Chiara Lubich, prix Unesco pour la Paix en 1996, suivie de trois temps de réflexion : construire la paix dans les relations entre personnes, dans le dialogue entre Eglises et Religions, et, en collaboration avec l’Institut des Migrations et des Droits Humains (IMDH), avec les migrants et les réfugiés. Comme billet d’entrée on demande 1 kg de nourriture pour les immigrés de Haiti. 12.03.2016 – Sarajevo (Bosnie Herzégovine) La faculté de théologie organise une Journée ouverte sur Chiara Lubich, intitulée: « Le message de dialogue et de paix ». Avec aussi la présence de personnes d’autres confessions chrétiennes, d’autres religions et de convictions non religieuses. Le cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo, présidera l’Eucharistie. 12.03.2016 – Solingen (Allemagne) Au Centre Mariapoli “Zentrum Frieden”: “Vivre ensemble dans la diversité”, le Mouvement politique pour l’unité allemand invite à une table ronde avec des élus et des membres du personnel administratif de la ville. Elle sera suivie d’un échange avec les habitants sur la question de l’intégration des réfugiés. 12.03.2016 – Castel Gandolfo (Rome, Italie) A 17h30, au Centre Mariapoli (Via De La Salle), en présence de représentants de l’Eglise et de la société civile, on abordera la question : « La culture du dialogue comme facteur de Paix » Après de nombreux témoignages, la présidente des Focolari, Maria Voce, prendra aussi la parole. A 18h30 le groupe international Gen Verde donnera une heure de concert. 12.03.2016 – Manfredonia (Italie) 7ème édition du “Prix Chiara Lubich Manfredonia”, avec la présence de Vera Baboun, maire de Bethléem et de Pasquale Ferrara (diplomate et Secrétaire général de l’Institut Universitaire européen de Florence). Info 12.03.2016 – Milan (Italie) “Moi à travers toi”. Un titre qui souligne comment la recherche de la paix nous rapproche de l’autre, tout en nous rapprochant aussi de notre être profond. L’événement se décline en trois moments distincts d’une demi-heure chacun, qui auront lieu sur trois sites à des heures différentes, pour permettre de participer à chacun des trois : Basilique St Ambroise, Institut des Filles de Marie auxiliatrice, Institut Gonzague. Info 13.3.2016 – Bujumbura (Burundi) Au lycée Scheppen de Nyakabiga, dialogue autour du thème: “ Miséricordieux comme le Père céleste, artisans de paix”. Parmi les intervenants l’archevêque de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye 13.03.2016 – Vung Tau (Vietnam) Au cours du rassemblement annuel des focolari (la Mariapolis), en présence de l’évêque, Mgr Joseph Tran Văn Toan, qui présidera la célébration eucharistique, présentation du documentaire sur Chiara Lubich: Histoire, charisme, culture. 13.03.2016 – Kinshasa (République Démocratique du Congo) Dans la Grande Salle de l’Université Catholique, en présence de personnalités religieuses, de représentants d’autres Eglises et Religions, du monde universitaire et diplomatique, on parlera de Chiara comme femme de Paix. Intervention du représentant de l’UNESCO en République Démocratique du Congo. 13.03.2016 – Kikwit (République Démocratique du Congo) Le maire de la ville ouvrira l’événement à l’Ecole des Jésuites où, en présence d’autorités civiles et religieuses, on approfondira le thème de la Paix à la lumière du charisme de l’unité.Une rencontre du même type aura lieu le m^me jour à Goma, Lubumbashi et dans 16 autres villes de la République Démocratique du Congo. 13.03.2016 – San Salvador (Salvador) De 9h à 12h, table ronde à l’Université F. Gavidia (Auditorium bât. E) sur “La paix qui naît du dialogue”. 13.03.2016 – Lisbonne (Portugal) Au Centre Culturel Franciscain, table ronde sur “Chiara et la paix” avec des membres de la commission nationale Justice et Paix (le professeur Pedro Vaz Patto, président; la professeure Graça Franco et Antonio Marujo, journalistes). 13.03.2016 – Melbourne (Australie) “Construire la paix dans son propre milieu”, c’est le fil conducteur de l’événement qui se tiendra au Centre Mariapoli, avec des témoignages sur l’accueil des réfugiés. Présentation du documentaire de Mark Ruse : “Politics for unity: making a world of difference”, en présence du vicaire général de l’archidiocèse Mgr Greg Bennet et de responsables de Mouvements ecclésiaux en Australie. 14.03.2016 – Trente (Italie) A la Fondation Demarchi, présentation du livre de I. Pedrini « L’altro novecento : nella testimonianza di Duccia Calderari ». La biographie de Duccia, l’un des premiers témoins, aux côtés de Chiara Lubich, de la naissance des Focolari. Les différents intervenants : Monica Ronchini, chercheur, Giuseppe Ferrandi, Directeur du Musée historique de Trente, Lucia Fronza Crépaz, ex parlementaire, souligneront à cette occasion l’action de Chiara en faveur de la paix. 14.03.2016 – La Havane (Cuba) Au Centre Culturel Fray Bartolomé de las Casas, présentation de Chiara Lubich et de son action en faveur de la paix, en présence du nonce apostolique Mgr Giorgio Lingua, suivie d’un concert du groupe de Musique Ancienne “Ars Longa”. 14.03.2016 – Vérone (Italie) Au palais Gran Guardia remise du « Prix Fraternité Chiara Lubich pour une culture de paix », avec la présence de Shahrzad Houshmand (théologienne musulmane), Giuseppe Milan (professeur à l’Université de Padoue), Aurore Nicosia (journaliste). 14.03.2016 – Houston, Texas (USA) « Unité dans la diversité ». C’est le titre de la conférence interreligieuse qui se tiendra à 19h à l’Université St Thomas, précédée d’une célébration eucharistique dans la chapelle de St Basile, présidée par l’archevêque de Galveston-Houston, Mgr Joseph Anthony Fiorenza. Parmi les intervenants, en plus de l’archevêque, l’imam Qasim Ahmed (Institut Islamique), le rabbin Steve Morgen (Congrégation Beth Yeshurun), Thérèse Lee (Focolari). Info 14.03.2016 – Manille (Philippines) Dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’arrivée des Focolari en Asie, à l’Université De La Salle, symposium intitulé : « Le charisme de l’unité un héritage hors du temps ». De nombreuses personnalités religieuses et civiles participeront à la réflexion sur l’apport de Chiara Lubich à l’unité entre les Eglises, entre les religions et dans le domaine social, ainsi que sur la réciprocité évangélique, un style de vie caractéristique qui crée des parcelles de fraternité. 14.03.2016 – Rome – Sanctuaire du Divin Amour A 18h30, célébration eucharistique présidée par le cardinal João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour la vie consacrée. Info 16.03.2016 – Rome – Chambre des députés Présentation d’un manifeste de propositions concrètes pour la paix, le désarmement et la reconversion des industries. Les Jeunes pour un Monde Uni qui, en collaboration avec le Mouvement Politique pour l’Unité et les Ecoles de participation sont à l’origine de cette initiative, seront reçus, en plus de divers parlementaires, par Mme Boldrini, présidente de la Chambre, et par M. Gentiloni, ministre des Affaires Etrangères.Info 16.03.2016 – Séville (Espagne) Au Séminaire Métropolitain, le professeur Manuel Palma, vice-directeur du Centre d’Etudes Théologiques de Séville, parlera de Jésus comme principe de la paix dans la spiritualité de Chiara Lubich. Il sera suivi de l’Imam Allah Bashar de la mosquée du roi Abdul Aziz Al Saud di Marbella, Malaga)’un exposé sur la paix dans l’Islam 18-20.03.2016 –Milan – Fieramilanocity A l’intérieur de la foire internationale, exposition du projet Economie de Communion où sera présenté, de façon diversifiée, le message de paix que Chiara Lubich offre encore aujourd’hui au monde. Info 19.03.2016 – Perth (Australie) Sur la Place de Northbridge, projection sur grand écran d’un vidéoclip sur la Paix réalisé par des jeunes qui recueilleront des signatures pour l’appel #Signup4peace. Programmes d’animation aussi pour les plus petits. L’évêque auxiliaire de Perth, Mgr Donald George Sproxton, sera présent.
A Bangui, capitale de la République Centrafricaine qu’en novembre dernier le pape François a définie ”capitale spirituelle du monde’‘, ”plus rien n’est comme avant”. C’est Fidelia qui est là pour le confirmer. Focolarine congolaise, à Bangui depuis sept ans, elle a vu de ses propres yeux, depuis 2012 et jusqu’au mois de septembre dernier, se succéder les combats armés qui à différentes reprises ont dévasté villes et villages, semant terreur et mort. Maintenant les choses ont changé d’une façon décisive, et, de l’avis général, ce changement radical est survenu après la visite du pape. ”Partout – continue Fidelia – , y compris dans les provinces, on parle ”d’un avant et d’un après”. Par exemple, dimanche dernier, il y a eu le second tour de l’élection du nouveau président et tout s’est déroulé au mieux. Cela s’est également passé ainsi durant toute la campagne électorale. Et pourtant aussi bien l’une que l’autre, auraient pu engendrer des violences. C’est le contraire s’est passé. Personne ici ne veut céder à la violence. Ils disent que, le Pape étant venu, c’est comme si Dieu lui-même était venu et que donc, on ne peut plus retourner en arrière. Ils sentent que le pape nous a fait passer sur ”l’autre rive” et que nous devons aller de l’avant, jusqu’à la paix véritable et durable. Nous sommes tous convaincus que pour arriver à une cohésion sociale, nous devons vivre le pardon, la miséricorde, la réconciliation. On perçoit que derrière ces mots, il y a un réel changement de mentalité, de comportement. La façon de parler les uns des autres (les chrétiens des musulmans et vice-versa) a aussi changé !”. Ce sont des expressions, celles de Fidelia, vraiment porteuses de grandes espérances, non seulement pour la République Centrafricaine, mais pour tous ces points de la terre, où il est plus que jamais urgent de faire taire les armes pour rechercher les solutions du dialogue.
Fidelia nous aide à connaître d’autres facettes de la réalité Centrafricaine. Elle nous raconte, par exemple, que lors d’une récente fin de semaine, elle a parcouru 400 km avec trois autres personnes de Bangui pour rejoindre la petite ville de Bambio, où il y a une vingtaine d’années, autour d’un missionnaire capucin, une communauté animée par l’esprit des Focolari s’était formée. ”Nous avons trouvé là plusieurs familles, beaucoup de jeunes, tous encore très motivés – raconte Fidelia – . Et même si le Père Umberto avait dû rentrer en Italie, ils ont continué à se réunir pour s’encourager mutuellement à vivre l’Evangile, pendant toutes ces années, en s’aidant d’un livre de Chiara Lubich qu’il leur avait laissé”. Connaître cette communauté, qui pendant vingt ans, a su maintenir la flamme de l’Évangile allumée, les a remplis de stupeur et de joie. Mais ils n’imaginaient pas, au cours de ce voyage, qu’ une autre surprise les attendait. Dans les alentours de Bambio, il y a quelques villages habités par les Pygmées. C’est un peuple caractérisé par sa petite taille, qui vit surtout dans les bois et qui suit des lois et des coutumes qui lui sont propres. ”Beaucoup de gens pensent qu’il n’est pas facile de trouver un rapport avec eux – explique encore Fidelia – mais en traversant leurs lieux de vie, nous nous sommes spontanément arrêtés pour les saluer et expliquer pourquoi nous nous trouvions là. Encouragés par leur ouverture et leur disponibilité, nous nous sommes connus, nous avons dialogué en échangeant sur les valeurs auxquelles nous croyons. Quelques-uns parmi eux, nous ont montré leur grande sensibilité par rapport à ce que nous avions dit à propos de la spiritualité de l’unité. Nous nous sommes mis d’accord qu’à Pâques, nous allions revenir pour continuer à nous connaître et à poursuivre nos échanges”.
La paix comme exigence avant tout autre action en faveur de la Syrie : c’est ce que pense Mgr. Samir Nassar, archevêque maronite de Damas, présent au congrès des évêques amis des Focolari du 23 au 26 février à Castelgandolfo, la veille du cessez-le-feu dans le pays. C’est la seconde fois que Mgr. Nassar se retrouve sur les collines romaines pour ce rendez-vous : et « la première m’avait tellement apporté que j’ai décidé d’y revenir, a-t-il raconté. Je viens de Damas, tourmenté par la violence et la guerre : et ce séjour-ci me permet, avec mes frères évêques ainsi que l’attention des Focolari, de voir plus loin, d’avoir une vision plus globale sur l’avenir du monde, de l’Eglise, des chrétiens au Moyen Orient. Donc c’est un soutien fraternel que ce séjour m’apporte pour la vie de mon diocèse. ». Face à la situation de guerre que vit son pays, Mgr. Nassar réaffirme avec force que « l’Eglise de Syrie refuse de mourir et s’accroche à l’espérance, faite de signes concrets. En 2015 par exemple nous avons commencé à construire trois chapelles justement au moment où les gens s’en allaient, pour donner confiance aux fidèles dans les quartiers périphériques où les gens ne viennent plus à la cathédrale pour question de sécurité. Nous gardons l’espérance aussi grâce aux vocations : de nombreux jeunes prêtres et séminaristes arrivent, ceci aussi est un signe de vitalité et d’espoir pour l’avenir ».
L’archevêque a eu des mots de remerciements pour le travail du mouvement des Focolari, qui continue à être présent en Syrie malgré le conflit : « Vraiment le mouvement, en particulier pour ce que je vois à Damas, fait un travail excellent avec les jeunes, les familles et les enfants, a-t-il affirmé. Il encourage les gens à voir le futur avec foi et espérance : c’est un soutien pour toutes les communautés, un signe de l’Esprit qui nous aide à tenir la route ». A ce propos, l’arrivée d’une nouvelle focolarine à Damas « est un autre signe qu’en Syrie il existe une Eglise qui se tourne vers le futur et n’a pas peur de mourir. Votre présence est un signe d’espérance et de renouveau et je vous en remercie énormément ». Un signe d’une importance d’autant plus grande qu’en ce pays « les gens sont fatigués, immergés dans la guerre, la souffrance, l’indigence, et les nouvelles qui ne sont pas encourageantes. Notre mission en tant qu’Eglise et que Focolari est de donner courage ». A propos de la communauté internationale, enfin, Mgr. Nassar constate avec amertume combien « le monde dit s’intéresser beaucoup à la Syrie, mais chacun le fait à sa manière : si bien qu’à la fin personne ne sert vraiment les intérêts du pays ». Il lance un appel : « Arrêtez la guerre. Si la guerre ne s’arrête pas, tout ce que nous faisons est inutile. Ramenons la paix puis reconstruisons tout le pays, chrétiens et non chrétiens : tous les citoyens ont perdu et ont beaucoup souffert, ils méritent la charité et l’amour de l’Eglise. Comme le pape François lui-même le dit : le pauvre n’a pas de religion, l’homme seul importe. Nous attendons avant tout des pas vers la paix, le reste est secondaire ».
« Lorsque le secrétariat nous a communiqué qu’il s’agissait du diplôme n° 100, j’ai pensé que cela ne pouvait aller que dans ce sens. Tout diplôme a marqué un moment important de notre parcours, mais le fait que la centième thèse tombe justement sur celle de Akie Otomo, nous a beaucoup frappés ! ». C’est Judith Povilus, vice-présidente de l’Institut Universitaire Sophia (IUS), qui a accompagné le parcours de Akie Otomo et de Yukie Ohi, deux étudiantes du mouvement bouddhiste Rissho Kosei-kai qui ont mené à bien jusqu’au bout le cours universitaire : Fondements et Perspectives d’une Culture de l’Unité. Yukie Ohie s’est diplômée durant la session d’été, alors que le 11 février dernier c’était le tour de Akie Otomo. Le succès de sa recherche a été salué par des applaudissements des plus chaleureux, afin de souligner l’appréciation de la communauté académique pour l’issue de la recherche. Le sujet de la thèse, une comparaison entre “La Hoza dans la Rissho Kosei-kai et la vie d’unité dans la spiritualité du mouvement des Focolari”, a mûri dans un climat d’écoute et d’accueil réciproques avec la participation active des deux professeurs qui ont suivi la candidate en qualité de directrice et sous directrice de maîtrise, Anna Pelli, docteur en philosophie, et Antonella Deponte, docteur en Psychologie. « Le point central était d’un grand intérêt : il s’agissait de chercher à savoir comment à l’intérieur de réalités agrégatives différentes, comme les proposent la Rissho Kosei-kai et le mouvement des Focolari, souffle un rythme de vie analogue : la communion. Et cela en mettant en pratique un de leurs aspects particuliers : d’une part la Hoza, caractéristique “cercle de compassion”, constitué d’un groupe de personnes qui se rencontrent pour partager leurs problèmes personnels et trouver une aide réciproque à la lumière des enseignements de Bouddha ; et de l’autre, la « communion spirituelle » guidée par la Parole de l’évangile qui rend possible le partage des expériences vécues, afin de cheminer ensemble vers Dieu ». Au fur et à mesure qu’il progressait, il devenait de plus en plus clair que le travail ne pouvait se comprendre que dans la sphère de cette expérience prophétique de dialogue qui a surgi de la rencontre entre Nikkyo Niwano et Chiara Lubich, figures de premier plan du XXème siècle. Le premier, leader bouddhiste, fondateur de la Rissho Kosei-kai, unique observateur non chrétien au Concile Vatican II ; et la seconde, personnalité du monde catholique qui est à l’origine d’un mouvement mondial de renouveau spirituel et qui a su parler à des hommes et des femmes de foi et de culture différentes. Au fur et à mesure des années, de nombreux points communs les ont menés à collaborer concrètement en faveur de la paix et de la compassion réciproque entre les hommes et les peuples, au point de se faire le don de leur propre expérience particulière de foi. Entre autres, la thèse relate la correspondance épistolaire qu’ils s’échangeaient en mentionnant quelques passages qui ont permis à l’étudiante japonaise de se concentrer de manière surprenante sur certains fondements de la culture de l’unité, qui, à son avis, ouvrent de profonds espaces de dialogue et de partage.
« C’est sur cette base – commente la prof. Pelli – que l’intuition qui a guidé Akie dans sa recherche a pris forme. Le long du parcours, chacun a découvert la rencontre du vrai qui habite en lui avec le vrai qui habite en l’autre : nous avons découvert qu’une telle rencontre était en quelque sorte ce qui nous appartenait déjà et qu’en même temps elle s’ouvrait sur des perspectives plus vastes. Je suis convaincue qu’une telle expérience n’a été rendue possible que grâce au lieu privilégié qu’est Sophia, où le quotidien tend à ce que vie et pensée, recherche intellectuelle et approche existentielle convergent substantiellement vers le bien, à travers le don réciproque de notre diversité ». “ Je suis très reconnaissante pour le temps que j’ai vécu à Sophia. C’est par ces paroles que Akie a conclu sa présentation. Non seulement j’ai eu la possibilité de plus me rapprocher de la pensée de Chiara Lubich que j’apprécie beaucoup, mais aussi de connaître plus en profondeur la vie et le message de Nikkyo Niwano. Je développerai cette recherche. Je voudrais m’engager toujours plus dans la vie quotidienne afin que nous puissions apporter aumonde harmonie, unité et paix par la contribution de toutes les religions ». Source : IUS online
”Reinhard, un autrichien de 55 ans, nous raconte son expérience : ”Il y a quelques années – pendant une tournée du travail à la poste – je suis frappé de coups de couteau par un jeune souffrant de problèmes psychiques : il me blesse avec 27 coups de couteau. Le jeune a arrêté seulement lorsqu’en le regardant dans les yeux, certain désormais que j’allais mourir, je lui ai dit :”Je te pardonne”. Seulement à ce moment – là, le jeune a laissé tomber le couteau qu’il avait entre les mains. Les psychologues affirment que je n’ai subi aucun traumatisme. Ils ont dû m’opérer, j’ai perdu un poumon et je marche grâce aux béquilles, mais je suis miraculeusement vivant. Beaucoup de gens m’invitent maintenant à raconter ce qui s’est passé et la raison pour laquelle j’ai pardonné : des enseignants, des prêtres, des jeunes, des chrétiens, des musulmans et des athées. J’ai jusqu’à présent rencontré environ 2000 personnes. Et chaque fois, je ne peux pas ne pas parler de l’art d’Aimer, car depuis des années, y compris ce jour fatidique, je lance le dé de l’amour. Beaucoup de jeunes, après les rencontres, me demandent d’approfondir cette manière de vivre. Chaque fois qu’ils m’invitent, c’est une merveilleuse occasion de diffuser l’idéal de la fraternité, la Règle d’or, dans la région du Vorarlberg où je vis. Un jeune athée, m’a dit il y a quelques temps, :”Tu sais, la religion, moi, ça ne m’intéresse pas. Mais ta façon de vivre, elle, m’intéresse énormément !”. (Feldkirch, Autriche) Un soir, nous avons entendu Lina au téléphone, une de nos amies qui habite à Damas (Syrie). Elle nous racontait la difficulté de vivre dans un contexte de guerre : les risques causés par les fréquents tirs de mortier; les difficultés dues au manque de nourriture, d’eau et de vêtements ; le continuel manque de gaz, électricité, chauffage…mais elle ne nous demandait rien. En écoutant ses paroles, nous sentions dans le cœur que ce cri de douleur ne pouvait pas en rester là…même s’ils étaient fort éloignés de nous, nous devions faire quelque chose! Nous avons tout de suite partagé cette idée avec d’autres amis…Très rapidement, on a été surpris par la quantité de contributions apportées….chacun contribuait comme il le pouvait ! Familles, jeunes couples, adolescents, enfants, communautés, paroisses, autres associations…Sans s’en rendre compte, une compétition d’amour avait été engagée. Par exemple, une dame a vendu quelques bijoux en or et a partagé l’équivalent en argent ; un jeune garçon a fêté son anniversaire et à la place des cadeaux, il a demandé une contribution pour ses frères syriens ; une famille a partagé l’épargne d’une vie en disant qu’elle la gardait pour ”une occasion spéciale ! Aider quelqu’un, en voilà une !”…En somme, en peu de temps, nous avons récolté 20.000€ ! Grâce à ce montant, nous avons pu aider plusieurs familles syriennes en difficulté, en leur apportant de la nourriture, des vêtements, des biens de première nécessité…mais surtout, nous leur avons apporté de la tendresse grande comme le monde, en leur faisant sentir qu’ils n’étaient pas abandonnés à eux-mêmes, mais qu’ils font partie d’une grande famille !”. (Rossana et Emanuele, Italie) Source : United World Project
Après avoir décrit à grands traits quelques-uns des défis du monde actuel – menace pour la paix et recherche de l’affirmation de sa propre identité – Maria Voce offre quelques réflexions à partir de l’expérience charismatique de dialogue proposée par Chiara Lubich. Nous sommes le 26 janvier, à l’« India International Centre » de New Delhi. « Si nous nous efforçons de saisir quelles sont les caractéristiques spécifiques proposées par le dialogue du Mouvement, la première nous apparaît être son fondement. Chiara [Lubich] nous a toujours enseigné à considérer Dieu comme le Père de tous et, par conséquent, à considérer tout homme et toute femme que nous rencontrons comme fils ou fille de Dieu et donc comme notre frère ou notre sœur. Elle révéla elle-même à ses compagnes en 1947 : « Nous devons, avant tout, fixer notre regard sur l’unique Père de tant de fils. Puis regarder toutes les créatures comme des enfants de cet unique Père. Dépasser sans cesse par la pensée et par le cœur toutes les limites imposées par la vie humaine et prendre l’habitude de tendre constamment à la fraternité universelle en un seul Père, qui est Dieu. Jésus, notre modèle, nous enseigne deux choses, qui n’en font qu’une : être fils d’un seul Père et être frères les uns des autres »[i]. Je me rappelle la joie de Chiara lorsqu’elle nous a fait part du commentaire de notre chère sœur, la prof. Kala Acharya après leur rencontre en Inde en 2001 : « Chacun de nous a grandi enfermé dans ses propres murs en admirant son propre jardin, sans savoir que de l’autre côté de ces murs très hauts, il existe de très beaux jardins à contempler ». Si c’est cela le fondement, la méthode du dialogue que Chiara nous enseigne ne peut être que l’amour ! C’est un dialogue entre frères, par conséquent un dialogue entre des personnes et non entre des idéologies ou de systèmes de pensée. C’est un dialogue qui doit nécessairement être soutenu et alimenté par la miséricorde, la compassion, la charité tel qu’il est résumé dans la Règle d’Or [Fais aux autres tout ce que tu voudrais que les autres fassent pour toi]. L’amour et la miséricorde, mise à la base du dialogue, nous permettent non seulement de voir ceux qui sont proches de nous dans une lumière nouvelle mais ils nous font découvrir la diversité, quel qu’elle soit, comme un don. « Ceux qui sont près de moi ont été créés – disait Chiara – comme un don pour moi, et moi comme un don pour eux. Sur terre, tout est en relation d’amour : tout avec tout. Cependant il faut vivre l’Amour pour déceler le fil d’or qui relie les êtres »[ii]. Actuellement, en vertu des possibilités considérables que nous offrent les moyens de communication, les contacts se multiplient mais deviennent brefs, éphémères, privés de sens alors que se brisent ou diminuent les relations [entre les personnes]. Ce n’est que lorsque l’on insère dans le rapport « moi-toi » un amour qui dépasse la dimension purement naturelle, que les contacts peuvent se transformer en relations ; c’est là que nous pouvons construire des réseaux de véritable fraternité. En cela, la religion est appelée à être mise en cause pour donner un sens, une âme, des réponses vraies et satisfaisantes à l’humanité d’aujourd’hui, confuse, traumatisée et égarée. Nous avons constaté ces dernières années, le rôle irremplaçable des religions pour porter leurs disciples à se reconnaître réciproquement, à se respecter, à collaborer et à devenir acteurs dans la construction d’un monde de paix où règnent la justice et le respect de la personne. Chiara Lubich elle aussi, fondatrice du mouvement des Focolari, a vécu et contaminé tous ceux qui s’inspirent d’elle dans cette aventure extraordinaire, dans laquelle un amour quelconque ne suffit pas. Il est nécessaire d’apprendre un art, qu’elle-même a défini : « l’art d’aimer ». (…) Si nous vivons tous cet « art », nous réaliserons quelques-uns des principes indispensables dans le dialogue entre les religions. J’en cite quelques-uns : Unité dans la diversité. Il est nécessaire que chaque religion soit accueillie en respectant pleinement ce qu’elle considère sacré, selon sa tradition. Le prosélytisme et le syncrétisme sont incompatibles avec la paix. (…) Réciprocité dans les rapports. Dans le partage de la spiritualité vécue, chacun est enrichi non seulement sans risquer de compromettre sa propre foi mais avec la possibilité de l’approfondir. (…) Égalité de la dignité de tout homme. C’est la clé pour tout rapport harmonieux de collaboration pour construire des sociétés démocratiques fondées sur la paix. Nombreux sont ceux qui savent que le charisme de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, peut être résumé en un mot : unité. C’est la vocation spécifique du Mouvement tout entier qui s’engage à la vivre cette année, dans le monde entier de façon particulièrement intense : travailler, s’engager sur tous les fronts pour contribuer à construire un monde uni, à porter la paix et la réciprocité dans tous les milieux. La fidélité à notre charisme l’exige, à cette première intuition que Chiara exprimait de cette façon dès 1946 : « Pour nous une chose est claire : l’unité est ce que Dieu veut de nous. Nous vivons pour être unis à lui et à tous les hommes. Cette vocation splendide nous relie au ciel et nous plonge dans la fraternité universelle. Il n’y a rien de plus grand. À nos yeux aucun idéal ne surpasse celui-là »[iii]. New Delhi, 20 janvier 2016 [i] C. LUBICH, L’arte di amare, Città Nuova, Roma 2005, p. 29, traduit en français in Un nouvel art d’aimer, Nouvelle Cité Paris 2005, p. 8 [ii] C. LUBICH, Scritti Spirituali 1, “L’attrattiva del tempo moderno”, Città Nuova, Roma 1978, 140. Traduit en français in Comme un diamant, Nouvelle Cité Paris 1996, p. 115 [iii] C. Lubich, L’unità e Gesù Abbandonato, Città Nuova, Roma 1984, p. 28. Traduit en français in Jésus abandonné, Nouvelle Cité Paris 1985, p 13
“Avec ce cessez-le-feu, une nuit de calme enveloppe toute la ville d’Alep”, écrit Pascal Bedros, du focolare d’Alep. “Jusqu’au dernier moment personne ne s’attendait à ce que la chose aboutisse. C’est une première pierre pour construire la Paix en dialoguant. Merci à Dieu et aux hommes de bonne volonté pour ce don. En particulier pour tous les enfants qui ont pu passer une nuit tranquille dans les bras de leurs parents. Ce week-end nous nous réunirons à Alep, cela fait pas mal de temps que cela n’est pas arrivé, pour une rencontre d’approfondissement de la spiritualité de l’unité proposée par les Focolari. Celle-ci nous a permis de rester debout au cours de ces longues années et elle a aussi éclairé notre engagement social ». Ce cessez-le-feu en Syrie, le premier depuis le début du conflit en 2011, négocié entre la Russie et les Etats Unis, est entré en vigueur à partir de minuit, dans la nuit du 26 au 27 février. Les pourparlers de paix pourraient reprendre le 7 mars, si la trêve tient, comme cela a été annoncé par l’envoyé spécial des Nations Unies, Staffan Mistura. Témoignage de la communauté des Focolari en Syrie (mai 2015) https://vimeo.com/126935819
En 1996, Chiara Lubich reçoit le doctorat honoris causa en Sciences Sociales pour avoir offert une nette impulsion à la compréhension du dialogue comme facteur-clé de la construction et du maintien de la paix et de l’unité de la famille humaine. Aujourd’hui, à la lumière de cette expérience, la théorie et la pratique du dialogue – une caractéristique du ”charisme de l’unité” de Chiara Lubich – sont au coeur de la vie de nombreuses personnes de cultures et de religions différentes. Dans un monde où les différences ethniques et religieuses conduisent souvent à des conflits violents, la diffusion du charisme de Chiara Lubich a contribué au dialogue constructif entre personnes, générations, classes sociales et nations. De là l’idée d’un congrès portant sur l’analyse des significations du dialogue, organisé par l’Université Catholique de Lublin, l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, en collaboration avec le Centre pour le dialogue avec la culture du Mouvement des Focolari, . Il se déroulera les 3 et 4 juin prochains à Lublin, à partir du call for papers diffusé ces jours-ci et auquel il est demandé de répondre pour le 30 mars. Les organisateurs invitent toutes les personnes intéressées à proposer des contributions originales qui explorent, à partir de différentes perspectives et pratiques, les parcours concernant le respect, la gestion des différences, la compréhension réciproque, la résolution des conflits et la construction de la paix. Cinq centres d’intérêt ont été identifiés. Une préférence sera donnée aux contributions qui offrent une approche multidisciplinaire, provenant de la psychologie, de la pédagogie, de la politologie, de la sociologie, et des sciences de la communication. Les propositions d’intervention devront avoir pour caractéristique de combler le décalage entre théorie et pratique. Seront sélectionnés seulement les papers inédits, qui apportent une valeur ajoutée à la compréhension théorique et pratique du conflit et du dialogue. Pour s’enregistrer et pour proposer un paper, écrire à : congresslublin2016@gmail.com Thématiques :
Il est possible d’intervenir au congrès avec une contribution propre, en répondant au call for papers suivant d’ici le 30 mars. Parmi les intervenants principaux au congrès : + Adam Biela, prof. de psychologie et sociologie (Université Catholique de Lublin Jean-Paul II, Pologne)
“Décembre 1948. Ce soir-là, dans le bureau de mon père, se retrouve la fine fleur des catholiques de Rovereto : les responsables des jeunes de l’Action Catholique, de la Conférence St Vincent de Paul, des Filles de Marie, du Tiers Ordre franciscain, et bien sûr notre curé. J’y suis aussi, âgée de 18 ans, responsable de la Jeunesse étudiante. Celle qui est venue nous parler s’appelle Valéria Ronchetti. Quelque chose en elle me surprend : elle parle de Dieu, mais pas comme j’en ai entendu parler jusqu’ici ; pour elle Dieu n’est pas une réalité extérieure, ni le fruit d’un raisonnement : Valéria est habitée par Lui. Elle exprime une réalité jaillie du cœur, qui émane de toute sa personne … J’en suis toute retournée. C’est un récit sur fond de guerre, avec des expériences sur ce qu’elle a trouvé dans l’Evangile avec ses compagnes, sur la façon dont elles ont découvert Dieu qui est Amour; c’est un torrent d’eau vive qui me submerge. A la lumière d’une bougie, car une coupure de courant est survenue, un monsieur d’un certain âge et très sérieux lui demande de façon un peu ironique : « Mais vous n’avez pas peur, mademoiselle, en enflammant ainsi la jeunesse ? Et si tout cela n’était qu’un feu de paille ? ».
Valéria est du genre très enthousiaste, elle s’exprime avec passion, y compris quand elle répond. Elle se lève et dit avec la même ardeur : « Mais comment donc? On n’a pas peur d’enthousiasmer les jeunes pour le sport, la musique, la peinture, la montagne, toutes choses très belles, mais qui passent ; et l’on a peur de les enthousiasmer pour Dieu qui est l’unique bien qui demeure ? » Grand silence dans la pièce. Je suis littéralement prise. La montagne, la musique, la peinture…n’avais-je pas jusqu’ici goûté à tout cela ? J’avais touché à tout ce qu’on peut avoir de beau et de sain, cela m’avait même occupée pendant des années, mais rien ne m’avait jamais vraiment comblée. Dans ma recherche, j’étais toujours restée insatisfaite. Mais alors… c’est là le cœur du problème, de ce que je cherche : c’est Dieu qui est la réponse à cette dernière période d’insatisfaction, de solitude, de relations confuses, d’activisme, d’ennui. . Tout le monde quitte le bureau, visiblement content, et salue Valéria avec le sourire. Mais il ne me semble pas qu’ils aient vraiment compris quelque chose de tout ce qu’elle a dit. Je me demande alors: si elle peut posséder ce dont elle a à peine parlé – et cela saute aux yeux – pourquoi n’en serait-il pas de même pour moi ? Et me revient alors à l’esprit cette phrase de St Augustin : « Si ceux-ci et ceux-là, pourquoi pas moi aussi ? » Je tends la main à Valéria: “ Je veux vivre comme toi, aide-moi!”. Nous nous saluons et nous nous donnons rendez-vous pour le lendemain. C’est alors que commence l’aventure ”. Source: Città Nuova online
« Je suis employé et j’habite à Catanzaro. Au cours d’une rencontre d’amis engagés dans le social à laquelle j’ai participé, j’ai appris que quelques jeunes étrangers qui vivent dans un centre d’accueil pour réfugiés, avaient besoin de vélos pour se rendre au travail. Je me suis rappelé que dans le garage, j’avais deux vélos tout-terrain en bon état auxquels je tenais beaucoup, en souvenir de longues et belles randonnées en montagne avec mon fils. Sans hésiter j’ai levé la main pour les offrir. Il fallait cependant les faire arriver à destination, chose difficile. Peu de temps après on m’apprend que ces amis organisent pour la fin janvier, un congrès de trois jours dans un village touristique proche des maisons des réfugiés, et je suis invité à y participer. Vous ne pouvez pas imaginer combien ma joie a été grande à la suite de cette nouvelle, je pouvais leur apporter moi-même les vélos – temps et coût zéro – et en plus je pouvais les donner en main propre aux intéressés et faire connaissance avec eux. Mais une autre difficulté surgissait : les vélos étaient trop encombrants et n’entraient pas dans le coffre de ma voiture. Ne voyant pas d’issue, j’ai demandé à mon voisin, qui vend des objets d’occasion, s’il pouvait m’aider à trouver une solution. Mais lorsqu’il a su que je voulais donner les vélos à des réfugiés il a commencé à dire que ce serait mieux de les lui donner pour qu’il en obtienne un bon prix et il lui semblait que « ce n’était pas le cas d’aider ces personnes inconnues qui viennent chez nous prendre le peu de travail qu’il y a et créer tellement de problèmes et de tensions sociales ». Mais il s’est rendu compte que je restais ferme dans ma décision, alors il m’a dit qu’un de nos amis communs avait un porte-bagages pour deux vélos qui irait très bien pour mon cas. Je suis allé voir cet ami qui s’est montré tout de suite disponible et bien content de donner ses porte-bagages. Tout allait pour le mieux. Le jour fixé, quatre jeunes réfugiés sont venus retirer les vélos là où se déroulait notre congrès. A peine les ont-ils vus attachés sur le toit de la voiture que leurs yeux brillaient. Sans doute s’attendaient-ils à trouver de vieux vélos rouillés, alors qu’ils étaient beaux, comme neufs et en bon état. Ils étaient vraiment contents et tout heureux ; puis timidement et avec beaucoup de dignité ils ont remercié en disant qu’ils étaient pauvres et n’avaient rien pour nous rendre la pareille mais le soir même ils seraient revenus pour chanter leurs chants au son du tambour, pendant la célébration eucharistique. Je suis convaincu que le rapport d’amitié qui est né restera… » (Dominique, Italie)
Ce qu’attendaient les Juifs, Jésus le leur annonce, dès qu’il se met à parcourir villes et villages : « Le Règne de Dieu est arrivé » (Luc 10,9), et encore : « Le Règne de Dieu est parmi vous » (Luc 17,21). En Jésus, Dieu même vient au milieu de son peuple, pour conduire l’histoire à son but. Ses miracles en sont le signe. Dans le passage de l’Évangile, d’où est tirée cette parole de vie, Jésus vient de libérer un muet du démon qui le retenait prisonnier, prouvant ainsi qu’il est venu vaincre le mal, pour instaurer enfin le règne de Dieu. Cette expression – le règne de Dieu – signifiait, pour le peuple juif, Dieu qui agit en faveur d’Israël, qui le libère de toute forme d’esclavage et de tout mal, le guide vers la justice et la paix, le comble de joie et de bien. Jésus révèle Dieu comme « Père » miséricordieux, aimant, plein de tendresse et de compassion, attentif aux besoins et aux souffrances de ses enfants. Écoutons, nous aussi, l’annonce de Jésus : « Le Règne de Dieu vient de vous atteindre. » Le monde nous semble souvent dominé par le mal, emporté par les violents et les corrompus. Parfois il nous semble à la merci de forces adverses, d’événements menaçants qui nous dépassent. Face aux guerres et aux calamités naturelles, aux épidémies, aux changements climatiques, aux cortèges de migrants, aux crises économiques et financières, nous nous sentons impuissants. C’est ici qu’intervient Jésus, nous invitant à croire que, dès maintenant, il triomphe déjà du mal et instaure un monde nouveau. Il y a vingt-cinq ans, Chiara Lubich parlait à des milliers de jeunes et leur confiait son rêve : « Faire de notre monde un monde meilleur, presque une seule famille, un seul pays, un monde solidaire, c’est-à-dire un monde uni. » Aujourd’hui, comme alors, cela paraît une utopie. Pour que le rêve devienne réalité, elle les invitait à vivre l’amour réciproque, certaine que, en agissant ainsi, ils auraient parmi eux « le Christ lui-même, le tout-puissant », dont « vous pourrez tout espérer ». Oui, c’est lui-même le règne de Dieu. Et nous, quelle tâche avons-nous ? Vivre et aimer pour que sa présence soit continuelle parmi nous. Alors, continuait Chiara, « c’est lui-même qui agira avec vous dans chaque pays car, d’une certaine façon, il reviendra dans le monde, dans tous les lieux où vous vous trouvez, rendu présent par votre amour réciproque, par votre unité. Il vous donnera sa lumière et vous montrera ce qu’il vous faut faire. Il vous soutiendra, il sera votre force, et votre joie. Par lui le monde autour de vous se convertira à la concorde, les plaies se refermeront […]. L’amour donc ! L’amour entre vous, l’amour semé sur tous les points de la terre, entre les personnes, les groupes et les pays, par tous les moyens, pour que l’invasion d’amour dont nous parlons de temps à autre devienne réalité. Pour que prenne consistance, grâce à vous aussi, la civilisation de l’amour que nous souhaitons tous. C’est à cela que vous êtes appelés. Et vous verrez de grandes choses [1] ». Fabio Ciardi [1] Chiara Lubich au IVeme festival international des « Jeunes pour un monde uni » (Genfest), Rome (Palaeur), 31 mars 1990, d’après « Città Nuova », n° 34 (1990), 7, pp. 34-39.
«60 évêques amis des Focolari, provenant de 31 pays[1], sont réunis du 22 au 26 février à Castelgandolfo. Au centre de ce congrès, ils ont participé à l’Audience générale du Pape François, place Saint-Pierre, qui, dans ses salutations, les a exhortés « à faire toujours vivre dans leur ministère apostolique le charisme de l’unité, en communion avec le successeur de Pierre ». « Une Église synodale est une Église de l’écoute, consciente qu’”écouter est davantage que simplement entendre”. C’est une écoute réciproque, où chacun a quelque chose à apprendre ». Cette vision de l’Église présentée par le Pape François lors de la célébration du 50e anniversaire de la création du Synode des Évêques sert d’orientation au congrès actuel. Le titre choisi, « Une Église qui engendre l’unité », est né de la conviction que dans une période caractérisée par de nombreuses tensions et une désagrégation croissante, le peuple de Dieu est appelé à contribuer à raviver les relations à tous les niveaux et dans tous les milieux. C’est une vraie nouveauté, qui doit se produire avant tout dans la vie même de l’Église et qui prend sa source au cœur du Dieu miséricordieux. Ce thème est centré sur la compréhension de l’unité, demandée par Jésus à son Père (Jn 17), comme « don, engagement et objectif ». Des perspectives illustrées à la lumière du charisme de Chiara Lubich par Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, et par Jesús Morán, coprésident.
Après cinq années de guerre, l’annonce d’un possible accord de “cessez le feu” en Syrie, ne suscite guère d’espérances dans la population qui continue, de jour en jour, à voir la situation se dégrader. Les voitures piégées continuent à faire des morts parmi les civils, les raids aériens visent toujours plus les sites humanitaires; tandis que sur les champs de bataille on continue à mourir.Sans parler des pertes d’emploi, de la destruction des maisons et des continuelles et désormais insupportables coupures d’eau et d’énergie, tandis que la vie, par la force des choses, doit en quelque manière continuer à aller de l’avant. Dans une culture où la famille est au coeur de tout, un motif de souffrance c’est aussi de voir partir ses proches à l’étranger pour d’improbables destinations, sans espoir de pouvoir les revoir un jour. Et pour ceux qui restent il y a l’angoissant dilemme de savoir s’ils font bien de rester sur une terre où on risque de mourir d’un jour à l’autre e où il n’y a pas de perspectives d’avenir. Et c’est pourtant là que Maria Grazia Brusadelli, focolarine italienne, se prépare à aller. Qu’est-ce qui te pousse – lui demandons-nous – à laisser les paisibles rivages de l’Italie pour prendre le large vers un tel inconnu? “C’est une urgence que je sens intérieurement depuis des mois, que je vis comme un second appel de Dieu, à me donner à ceux qui souffrent le plus, qui sont le plus en danger. Et qui veut être ma réponse personnelle à la question qu’au sein du Mouvement nous nous sommes posée sur la façon de donner suite à l’appel du pape François à “sortir” vers les périphéries du monde. Aussi ai-je dit à Jésus: “Envoie-moi”. Il m’a semblé accueillir ma disponibilité. Nous en avons parlé entre nous et on m’a proposé d’aller renforcer le focolare de Damas”.
En ce moment il n’y a pas de “périphérie” plus extrême. Maria Grazia est en train de faire les démarches pour s’expatrier. Entre temps elle est allée voir ses parents pour leur faire part de son choix et elle est aussi en train de transmettre les consignes à celle qui va la remplacer Il serait encore temps de changer d’idée, vu la poursuite des hostilités. On a su il y a quelques jours qu’on avait fait exploser une bombe dans la structure hospitalière de Médecins sans Frontires de Marat al Numan. Elle a fait huit victimes et laisse une population de 40000 personnes sans services sanitaires au coeur d’une zone en plein conflit. Sans parler du meurtre, à Alep, d’un jeune bénévole de la Caritas (Secours Catholique). Maria Grazia, quel effet te font ces nouvelles, as-tu quelque hésitation? “Absolument pas. C’est vrai, chaque nouvelle tragique qui arrive me va droit au coeur. Mais je n’ai pas peur. Même si je suis consciente des risques, je ne crains pas pour ma personne. Je pense à tous ceux qui sont là-bas et je voudrais être déjà avec eux pour partager ces déchirements, leur apporter, par ma seule résence, – hélas je ne parle pas l’arabe – un peu d’espérance. Je voudrais être déjà arrivée pour leur faire sentir la solidarité et la proximité des focolari qui dans le monde entier prient chaque jour pour que la paix revienne en Syrie. Les syriens avec lesquels nous sommes en contact sont très reconnaissants pour cette communion provenant du monde entier et pour tout ce qui est fait sur place pour alléger leur sort. Je voudrais aussi être déjà là-bas pour leur porter l’affection et l’espérance de l’Eglise. Avant de partir j’aurai la grâce de rencontrer le Saint Père et ainsi je pourrai transmettre son message. Trois autres focolarine m’attendent à Damas et aussi les focolarini à Alep. Dans ces deux villes ils vivent en communion étroite avec les personnes qui, en Syrie, partagent la spiritualité de l’unité. Ils vivent aussi intensément le dialogue oecuménique et interreligieux avec les personnes du lieu. Parce que le Focolare, dans chaque région du monde, c’est l’esprit de famille, entre nous et avec tous”.
22 janvier 1920 – 14 mars 2008: ces deux dates délimitent la vie terrestre de Chiara Lubich, Silvia Lubich selon l’Etat Civil. Le jour de sa mort des milliers de personnes ont emprunté les routes de Rocca di Papa (où se trouve le siège du Centre International du Mouvement des Focolari et aussi la maison de Chiara) pour rendre hommage à sa dépouille et un nombre encore plus important a pris part à ses obsèques, en la Basilique de Saint Paul Hors les Murs, le 18 mars. Au cours des dernières années ce jour anniversaire a été l’occasion d’approfondir sa pensée, sa vie, son témoignage sous divers aspects: le dialogue oecuménique (Chiara Lubich: un charisme, une vie pour l’unité des chrétiens à Trente en 2011), le charisme de l’unité et les jeunes (2012), la culture (Charisme Histoire Culture, à Rome en 2013), le dialogue interreligieux (Chiara et les religions 2014), la politique pour l’unité, avec des événements dans le monde entier, en 2015. En cette même année, le 27 janvier a eu lieu l’ouverture de sa cause de canonisation. En 2016 l’accent est mis sur la paix. Tout au long de sa vie Chiara Lubich a oeuvré en faveur de la paix en ouvrant des chemins de dialogue à divers niveaux, ce qui lui a valu des reconnaissances internationales, dont le Prix UNESCO pour l’éducation à la Paix en 1996. Sa spiritualité, qui se décline en vivant la fraternité au quotidien, inspire des centaines d’initiatives qui, sous toutes les latitudes, visent à contribuer à enrichir la planète (actions humanitaires, solidarité, protection de l’environnement), et qui sont recueillies sur la plateforme de United World Project (UWP). https://www.youtube.com/watch?v=bGWZw_UymaI En septembre 2015 la présidente des Focolari, Maria Voce, pour répondre à l’appel du pape François, relance un nouvel engagement et une mobilisation pour la paix. “Il faut faire davantage –avait-elle affirmé – pour faire bouger les hautes sphères de la politique, les circuits du commerce des armes, ceux qui décident les choix stratégiques, lesquels – comme on commence à le vérifier – peuvent partir de la base avec la mobilisation de la société civile. Maria Voce a en outre appelé les membres du Mouvement à s’engager et à s’unir de façon plus large pour promouvoir , avec tous ceux qui vont en ce sens, des actions destinées à démasquer les causes des guerres et des tragédies qui sévissent en de nombreux points de la planète, avec l’objectif d’y porter remède, “en mobilisant nos forces, nos moyens et nos disponibilités”. Le 12 mars à Castel Gandolfo (Roma) – à l’occasion du 20ème anniversaire de la remise du Prix UNESCO pour l’éducation à la paix à Chiara Lubich, et du 8ème anniversaire de sa mort – se déroulera l’événement “La Culture du Dialogue comme facteur de Paix” avec la presence du groupe international Gen Verde. L’invitation s’adresse aux Ambassadeurs près le Saint Siège, aux autorités civiles et ecclésiales. Maria Voce, la présidente des Focolari interviendra, et quelques témoignages seront ensuite donnés sur le dialogue comme facteur de paix.. Le 14 mars, au Sanctuaire du Divin Amour (Rome), une célébration eucharistique aura lieu à 18h30, présidée par le cardinal João Braz De Aviz. Ce même jour, dans le monde entier, des événements divers feront mémoire de Chiara Lubich.
https://vimeo.com/155689883
La ville de Kolhapur, dans le sud du Maharashtra, à mi-chemin entre Bombay et Bengalore, accueille un rassemblement d’environ cinquante mille disciples et sympathisants du mouvement Swadhyaya, fondé par le réformateur hindou Pandurang Shastri Athawale et actuellement conduit par sa fille Didi. C’est précisément de l’amitié entre cette dernière et Chiara Lubich qu’est née une convergence de vues et d’aspirations qui s’est développée au cours des années et s’est poursuivie avec l’élection de Maria Voce à la présidence du Mouvement des Focolari. Après la rencontre entre ces deux femmes qui ont succédé à leurs fondateurs respectifs, Maria Voce, Jesús Morán et la délégation venue de Rome ont été invités à participer à la cérémonie de clôture d’un pèlerinage d’environ dix mille couples du mouvement « Swadhyay Parivar » (la famille de la connaissance de soi). Ces couples, engagés depuis des années dans le mouvement du renouveau de l’hindouisme, avaient passé une semaine au contact d’autres familles de la région de Kolhapur pour partager les aspirations et la dimension spirituelle de leur mouvement, en visitant aussi un temple important de cette région.
Au cours de la cérémonie de clôture qui s’est déroulée sur une grande place au centre de la ville, Didi Talwalkar a fait part à tous les participants de son amitié avec Chiara Lubich, en la présentant comme leader catholique et fondatrice du mouvement des Focolari. Après un diaporama qui mettait en valeur la relation profonde vécue par ces deux femmes, Maria Voce a adressé à tous les participants, comme cela lui avait été demandé, ses salutations et la bénédiction de Chiara, expression de cet esprit de dialogue et de la dimension commune à l’unique famille humaine que soulignent aussi les livres sacrés hindous comme vasudhaiva kutumbakan. Un moment de grande intensité et d’émotion spirituelle qui a renforcé le lien entre les responsables des deux mouvements. A la fin du voyage il apparaît que le chemin accompli au cours de ces années constitue une expérience nouvelle de dialogue entre les fidèles des religions de l’Inde et les chrétiens, éclairée par la rencontre avec la spiritualité de l’unité. Il y a la conscience que depuis des années se vit une expérience de fraternité profonde, mais aussi de réflexion, avec des expériences précieuses de collaboration sur le plan social. Elle continue à ouvrir les voies du dialogue, chacun approfondissant sa propre foi, à la lumière du charisme de Chiara, considérée comme une femme qui a su interpréter les signes des temps et offrir au monde un esprit qui peut rapprocher toute la famille humaine dans un pèlerinage vers la Vérité. Le dialogue engagé avec Maria Voce et Jesús Morán à leur retour de voyage, au cours de la téléconférence du 13 février, finit par une question : quelle impression gardez-vous de ce grand monde de l’hindouisme où les chrétiens sont à peine les 2% d’une population qui dépasse largement le milliard d’habitants ? « Celle d’une église petite mais vivante, très vivante », répond la présidente. « L’Inde nous apporte beaucoup – ajoute le coprésident – . Ce Pays affectionne le pluralisme et le vit de façon inclusive. Chacun a un lieu pour manifester explicitement sa propre foi. C’est un apport pour l’Occident qui, au contraire, vit un pluralisme tendant presque à exclure. Autre chose : le silence, le silence qui est fondamental pour tout type de dialogue ». « Et ce silence – conclut Maria Voce – exprime aussi l’âme religieuse de ce peuple. Un don qu’ils peuvent partager avec le monde occidental – comme je leur ai dit – c’est de nous faire redécouvrir le sens de Dieu, d’en faire l’expérience ». A lire aussi: En inde: cœurs et esprits en dialogue
”Les lignes conductrices de l’Évangile de Jean, et pas seulement de celui-ci, convergent ensemble dans la phrase qui pour moi a une signification profonde et infinie déjà depuis longtemps :” L’Unité de l’Église :”Que tous soient une seule chose, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin que le monde croie” (cf Jn 17,21). C’est ainsi que nous devons vivre. […] L’Unité de l’Église, l’unité avec ceux qui se trouvent en-dehors des frontières de notre Église catholique et romaine, l’unité entre tous ceux qui se reconnaissent dans la foi de l’unique Dieu, le Vivant, et donc avec les juifs et les musulmans. Cette unité entre l’Église et la société où l’une ne se trouve pas à côté de l’autre d’une façon parallèle ou ne s’oppose pas à l’autre: Église et société entrent dans un rapport réciproque et soulignent ainsi que l’unité que Dieu donne est le levain pour la société, est le levain qui rend l’homme libre. C’est l’unité qui rend l’homme pleinement homme, car il ne peut être homme dans le sens plein de la parole que là où Dieu a le droit d’être Dieu dans le sens plein de la parole, et qu’ il peut donc nous donner tout ce qu’il veut nous donner. Et Lui ne veut nous donner rien de moins que Son immense mystère intime : l’unité trinitaire. Mais cela n’est pas un simple programme, car avec les programmes, on ne va pas fort de l’avant. Cela doit plutôt devenir vie […]. Moi aussi je dois commencer à vivre cette unité. Et c’est pour cette raison que je fais confiance dans le fait que vous tous, chers frères et sœurs, vous puissiez m’aider et que nous puissions le faire ensemble dans la réciprocité”. Mgr. Klaus Hemmerle Source :W.Hagemann, Klaus Hemmerle innamorato della parola di Dio (Klaus Hemmerle amoureux de la Parole de Dieu) Città Nuova, Rome 2013, p.337-338
El Espinal est un village dans la province de Salta, au nord de l’Argentine. 35 jeunes argentins et paraguayens, entre 18 et 30 ans, se sont donné rendez-vous du 3 au 11 janvier, pour passer ensemble des « vacances low-cost, mais à un très haut niveau d’unité », comme ils ont voulu l’appeler. Ils ont adhéré, de fait, à la proposition de la Pastorale du Tourisme – Programme de Développement du Tourisme Solidaire, soutenu par la région. Il s’agissait tout d’abord de vivre avec la communauté et avec les jeunes du coin, en partageant le travail des champs de tabac, avec les apiculteurs et les fileuses, mais aussi les difficultés de la vie quotidienne, caractéristiques d’une zone rurale : l’eau froide, pas de gaz, la boue qui te colle à la peau… Premier point : mettre de côté les commodités et les préjugés. La Règle d’or : “Fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi”, une concentration en peu de mots de la proposition que les jeunes des Focolari voulaient porter à la communauté du lieu. Mais comment la transmettre ? Avant tout par une infinité de gestes d’amour concrets, puis par une rencontre, un ciné forum, une sortie ensemble, un moment de détente, ensuite manger, danser, chanter ensemble… Le message est passé aussi par une pièce de théâtre qui montrait comment serait El Espinal si tous vivaient cette simple règle.
Et on ne sait ni pourquoi ni comment – peut-être grâce au ‘donnez et vous recevrez’ qui se réalise toujours ? – c’était la course à qui aimait le plus, où tout le monde donnait le meilleur de lui-même. Maga raconte : « Comment oublier Pilar, la fileuse qui a apporté son meilleur service d’assiettes et de couverts qu’elle avait pour nous offrir une bonne soupe ? Et ces dames qui ont laissé de côté toutes leurs occupations pour venir faire le pain avec nous ? Ou bien l’enthousiasme des enfants qui ont voulu frire pour nous des beignets jusque tard le soir ? Et les personnes qui nous ont hébergés chez elles, en nous donnant tout ce qu’elles pouvaient pour nous faire sentir chez nous ? Combien de nouveaux visages : en tous c’était Jésus qui à chaque fois venait à notre rencontre ». Mais ces vacances d’un autre genre avaient un autre but, un projet pour développer la Pastorale du Tourisme, qui consiste à aider la population à connaître le patrimoine touristique qu’elle possède. C’est pour cette raison qu’ont été organisées des activités susceptibles de se transformer par la suite en propositions pour les futurs visiteurs : randonnées le long du fleuve, escalades, tournées en tracteur, visites des lieux les plus pittoresques et cachés de El Espinal. Parmi les paysages à vous couper le souffle, les changements brusques de climat, la pluie, le soleil, les animaux et les insectes – pas toujours appréciés – de tout genre, tout le monde a réellement pu « sentir la présence vivante de Dieu et l’étreinte chaleureuse de sa création » et le rapport entre les jeunes a été très enrichissant. En peu de mots, ils ont fait des vacances différentes dans la belle province de Salta, en répondant à l’invitation du pape François à vivre l’évangile dans les périphéries. Avant de rentrer dans leur ville, ils ont échangé quelques impressions : « J’ai appris beaucoup de choses : à être heureuse avec les peu de choses que nous avions, à ne pas me plaindre, à vivre la règle d’or. Je me suis sentie aimée et accueillie. Tout m’a profondément marquée ». « C’était la meilleure manière de démarrer l’année. Merci, je me suis rapprochée de Dieu ». « Nous repartons le cœur plein d’histoires, d’expériences, de leurs valeurs, leur vie, leur lumière, leur joie. J’ai découvert que si nous vivons ensemble pour les autres, tout le reste vient par surcroit ». Les jeunes du lieu ont voulu eux aussi exprimer par des mots ce qu’ils avaient expérimenté : « Vous avez été les meilleurs amis que Jésus m’a donnés » ; « Vous nous avez remplis de sourires, de joie et de paix ». Dominga a écrit une prière qu’elle a voulu partager avec nous : « Merci Jésus parce que tu es ici et tu m’as offert le cadeau de tant de frères. Je t’ai découvert en chacun d’eux. Jésus, enseigne-moi à rêver de grandes choses, de belles choses qui nous dilatent le cœur ».
Il y a cinquante ans, le 22 février 1966, cinq focolarini débarquaient à Manille envoyés par Chiara Lubich en réponse à la requête de l’archevêque de Manille d’alors, le cardinal Rufino Santos. Guido Mirti, Giovanna Vernuccio, Silvio Daneo, Ednara Tabosa et Magdalena Brandao, sont les pionniers de l’aventure des Focolari en Asie. A partir de Manille les voyages se succèdent vers le Japon, la Corée, Hong Kong, Taiwan, l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande, le Cambodge, le Vietnam … jusqu’à l’Australie. Le mouvement des Focolari s’est ainsi répandu dans le continent asiatique, apportant à ceux qu’ils rencontraient l’esprit de l’unité qui le caractérise, malgré l’énorme diversité de cultures, de religions et de langues. “En 2016, pour remercier Dieu de ces cinquante années de grâces abondantes, fruit de la rencontre entre le charisme de l’unité et nos peuples d’Asie, une série de manifestations a été programmée », écrivent Ding Dalisa et Carlo Maria Gentile, des Philippines. « A la mariapoli Pace de Tagaytay (Philippines), les 20 et 21 février, toute la famille de Chiara présente dans cette partie du monde s’y réunira. Le premier jour se caractérisera par un « retour à la maison », en famille ; alors que le second se déroulera autour d’une fête de remerciement avec des représentations artistiques et culturelles, en revisitant l’histoire de ces 50 années, pour nous pousser à continuer, dans un nouvel élan, à faire notre part dans la construction de l’unité de la famille humaine. Pour l’occasion seront présentés les centres qui embellissent la cité-pilote « mariapoli Pace » au service du mouvement tout entier dans toute l’Asie : l’Ecole des grandes religions (SOR), le Centre mariapoli, les écoles pour les jeunes, le centre pour les prêtres, la maison des séminaristes, les centres des religieux et religieuses, et les centres sociaux Bukas Palad et Pag-asa. Des délégations de la Corée, du Japon, de Chine, Indonésie, Thaïlande, Vietnam, Myanmar, Inde, Pakistan et Australie sont prévues. Participeront même quelques-uns des premiers membres du mouvement dans les Philippines qui vivent aujourd’hui aux USA, enrichissant la communauté de ce pays. Les protagonistes des premiers temps des Focolari en Asie, qui maintenant résident en Italie, au Guatemala et à Malte, seront les hôtes d’honneur ». “ Le 14 mars, anniversaire du départ de Chiara Lubich (22 janvier 1920 – 14 mars 2008), – continuent Ding et Carlo Maria – se tiendra un symposium sur le thème : « Le charisme de l’unité, un héritage hors du temps ». Rendez-vous tourné vers des personnalités ecclésiastiques et civiles afin de réfléchir ensemble sur l’apport du charisme de Chiara Lubich dans la vie personnelle, dans les communautés, dans l’Eglise et dans la société ». « Durant les Mariapoli qui se dérouleront au cours de l’année aux Philippines (à Davao, Cebu et Manille), une journée aura pour but de faire connaître au plus grand nombre de personnes possible la vitalité que la spiritualité de l’unité a apportée pendant ses 50 ans de présence en Asie». « L’Asie est aussi la maison des grandes religions : Bouddhisme, Indouisme, Islam… dans cette démarche, en Thaïlande – concluent-ils – le 50ième anniversaire des Focolari sera témoin d’un événement à caractère interreligieux : une invitation pour tous ceux qui le désirent à s’unir dans ce chemin vers l’unité de la famille humaine ».
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Accompagnement des adolescents dans leur projet de vie, profil de l’éducateur, éducation à la difficulté, la communauté qui éduque, autant de sujets abordés par les 400 formateurs convaincus de leur vocation et qui accompagnent les enfants et les jeunes dans le cadre du Mouvement des Focolari, sous toutes les latitudes. Vinca et Make viennent de Melbourne. « Je suis originaire de Futuna : un pas de plus et tu tombes en dehors de la planète ! – dit en plaisantant Make – . Quand je me suis rendue dans la petite communauté de l’île de Kiribati, les enfants ont tout de suite été intrigués par la présence d’une étrangère puis surpris du fait que je joue avec eux. J’ai couru avec eux pendant deux heures, même si ce n’est plus de mon âge et même si nous n’avions aucune langue en commun. Une relation spéciale s’était établie entre nous ». .
Mais quel est le modèle éducatif de référence? Il s’agit de la personne-en-relation, capable d’aimer et d’être à son tour aimée, un modèle qui prend racine dans la pensée de Chiara Lubich. Les éclairages qu’elle apporte en matière d’éducation ont été développés par un groupe de chercheurs en pédagogie et par les travaux de l’Ecole Abba et de l’Institut Universitaire Sophia qui a envoyé quelques uns de ses professeurs pour intervenir et animer forums et workshops. Les propositions très diversifiées et correspondant à toutes les tranches d’âge : parcours pour éduquer à la mondialisation, profil de l’animateur et dynamique de groupe, gestion des conflits, réflexion sur foi et raison, et aussi des sujets plus spécifiques comme les styles de vie et leur impact sur l’environnement, la théorie du genre, les addictions, les mass media. Les activités pratiques n’ont pas manqué : danse et émotions, théâtre, lancé de ballons, marionnettes, art et travaux manuels, montages vidéo, exploitation des photos et des images.
Une possibilité concrète de « mettre en mouvement le cœur, la tête et les mains », en faire l’expérience pour pouvoir ensuite le vivre avec les enfants et les adolescents. C’est l’une démarche particulièrement recommandée par le Pape François, (cf. le récent congrès mondial de l’Education, Rome, novembre 2015) et à laquelle Mgr Vincenzo Zani, secrétaire de la Congrégation pour l’Education Catholique, a invité tous les formateurs présents à Castel Gandolfo du10 au 15 février, en présentant la pensée de François sur l’éducation.
Guetteur avisé, chercheur audacieux, fin observateur, humble tisseur de relations : autant de qualités requises pour l’éducateur d’aujourd’hui qui n’agit pas seul mais au sein de la communauté. Il expérimente l’échec mais ne s’y résigne pas, pour à son tour aider les autres à ne pas se décourager. Surtout il essaie d’être une personne authentique, un témoin digne de confiance. Souvent il a à faire à des enfants à problèmes, « bambini nei guai », pour reprendre le titre d’un ouvrage qui a été présenté au cours de ces journées : ils souffrent en raison de la fragilité de leur propre famille, subissent des violences… mais quelqu’un est venu insuffler dans leur histoire des germes d’espérance. Il est toujours possible de recommencer, en les aidant à réactiver ce que dans le jargon technique on appelle la résilience : tirer le meilleur de ses propres ressources pour affronter les situations difficiles, s’adapter et les dépasser.
“Il est nécessaire d’acquérir des compétences – explique Arturo Clariá, psychologue clinicien argentin – y compris dans le domaine sociologique, psychologique, en proposant des méthodes pour travailler en groupe, pour être plus responsable dans l’accompagnement, toujours en regardant vers le haut, vers ce qui nous transcende. Cette confrontation entre éducateurs du monde entier a fait émerger des problématiques actuelles et communes aux diverses cultures, au sein d’un monde globalisé : le manque d’estime de soi, le vide existentiel et la difficulté à bâtir son propre projet de vie. Et parfois on ne sait pas quoi faire. Comment faire face à cette société liquide ? L’éducateur n’est pas celui qui détient le savoir, mais le chef d’un orchestre où chacun est appelé à jouer de son instrument et c’est à lui de trouver l’harmonie de chacun ». Une éducation qui sort des cercles fermés et qui prend en compte la dimension émotionnelle, sociale et éthique : « C’est cela –conclut-il – travailler pour construire une culture de paix et de fraternité ». Foto: https://goo.gl/photos/BjmCh1FPnXaxyBQh8 Facebook: In Cammino Educarsi per Educare
Des milliers d’étudiants universitaires ont dénoncé le système dominant de corruption au sein de la plupart des universités de l’État du pays, l’Université Nationale d’Asunción (UNA). Un long printemps austral qui s’est conclu avec les démissions à la chaîne des autorités académiques et en négociant la réforme d’un état conçu au temps de la dictature. Les jeunes universitaires ont surpris tout le monde avec leur sérieux et leur organisation. Durant environ un mois au cours duquel le campus a été occupé, ils ont créé un véritable ”État alternatif ”. Tours de garde aux portes, contrôles des sacs et des bagages afin qu’aucun alcool n’y soit introduit, commissions efficaces pour l’alimentation et les services essentiels, l’organisation d’un calendrier de leçons supplémentaires, avec l’aide de professeurs et d’étudiants des dernières années ; et maintenant, avec un calendrier d’examens afin que personne ne perde le semestre. Ils ont en outre démontré l’intelligence de ne se faire instrumentaliser par personne. Présenté par beaucoup de personnes comme étant une figure inspiratrice, le Pape François, qui avait rencontré des milliers de jeunes lors de sa visite au Paraguay. Son appel à ”faire confusion et puis à l’organiser”, a été fortement écouté. Parmi les animateurs du tournant pacifique #UNAnotecalles (”UNA ne pas se taire”), les jeunes des Focolari. La parole à Alejandra et Cecilia, respectivement étudiantes en Médecine et Ingénieur : ”Tout a commencé avec un sit-in face au Rectorat, pour montrer notre indignation par rapport aux récentes dénonciations de corruption. Chaque jour, une manifestation pacifique se déroulait avec microphone ouvert aux étudiants, professeurs et fonctionnaires. Ensuite, une veillée permanente s’est ajoutée autour de l’édifice, avec grève estudiantine et exigence des démissions du recteur et de ses collaborateurs. Le soutien de la population aussi à travers l’envoi de denrées et autre, nous a donné la force de ne pas céder dans la lutte, nous faisant comprendre qu’il s’agissait d’une bataille pour tous. Après 40 jours, nous avons obtenu les démissions du recteur, de 5 autres fonctionnaires et l’imputation de 38 autres et ensuite, les démissions de tous les doyens de la faculté. Pour nous, ce fut fondamental : vivre avec les gen (jeunes pour un Monde Uni) qui étudient à l’UNA et aussi avec les autres, qui nous faisaient sentir leur soutien d’une façon ou d’une autre. Certains de la promesse de Jésus que si nous nous unissons en son nom, il est au milieu de nous, nous avons tout fait pour que cela soit ainsi. Il a été pour nous lumière, pour défendre les valeurs évangéliques d’amour, vérité et justice, et pour surmonter les moments difficiles qui n’ont pas manqué. Il arrivait parfois qu’il n ‘était pas facile de contenir la foule qui semblait se laisser emporter par les émotions. Pendant ces moments-là, quand on ne voyait plus clair à propos d’une marche à suivre qui soit juste, nous cherchions à comprendre ensemble comment se comporter et quel choix promouvoir.
Leticia, étudiante en Travail Social, raconte :” Au début, j’étais un peu confuse. Je n’avais jamais vécu personnellement une telle expérience, avec beaucoup de jeunes, criant des slogans, réclamant des droits et occupant l’université. Je me demandais pourquoi toutes ces injustices et ce que je pouvais faire en tant que chrétienne. J’ai compris que je devais être avec les étudiants, à leur service, essayant de comprendre les raisons de chacun, également celles des jeunes pleins de ressentiments ; travailler avec tous et donner du courage dans les moments de découragement”. Une de ses interventions dans lesquelles elle invitait les étudiants à ”ne pas avoir peur” d’éventuelles répressions, ou de perdre l’année ”car ici, on joue le tout pour le tout”, a été diffusée sur les réseaux sociaux. Pour José, étudiant en Physique, ”aller à contre-courant était une chose de chaque jour. Mais on voyait un grand amour concret entre tous les jeunes présents sur le campus. Je crois que la rébellion qui se vivait et se vit est synonyme de jeunesse et, pour un chrétien, cela signifie imiter un des ”rebelles” les plus grands de l’ Histoire : Jésus de Nazareth. C’était et c’est le moment de l’imiter, non seulement sur le campus, mais aussi dans les autres milieux de vie, pour être une génération fidèle à Ses idéaux”.
12 février 2016. L’aéroport de La Havane (Cuba) est le lieu qui accueille le première rencontre de l’histoire entre l’Evêque de Rome et le Patriarche de Moscou. Une rencontre fraternelle, « entre évêques », qui adonné « l’occasion d’écouter et de comprendre nos positions respectives », comme l’a dit le Patriarche Kirill au terme de cette rencontre. Parmi les préoccupations communes, l’aspiration à la paix et la défense des chrétiens persécutés dans le monde. « J’ai éprouvé la consolation de l’Esprit-Saint dans ce dialogue », affirme le pape François, avec la perspective d’une « série d’initiatives » à réaliser ensemble. “Nous ne sommes pas des concurrents mais des frères, et c’est ce qui doit guider toutes nos actions réciproques envers le monde extérieur”, peut-on lire au centre de la déclaration conjointement signée par le Pape et le Patriarche. Celle-ci souhaite la nécessité d’un travail commun entre catholiques et orthodoxes ainsi que le dépassement des divergences héritées de l’histoire, en répondant ensemble aux défis du monde actuel. Il s’agit des chrétiens victimes de persécutions, de la violence en Syrie, en Irak et dans d’autres pays du Moyen-Orient, de la lutte contre le terrorisme, du dialogue interreligieux, du processus d’intégration européenne dans le respect des identités religieuses. Mais il est aussi question de problèmes sociaux et éthiques, avec des enjeux pastoraux comme l’a souligné le Pape François en parlant aux journalistes dans son vol entre Cuba et le Mexique : pauvreté, crise de la famille, droit à la vie (avortement, euthanasie et procréation assistée), les jeunes et la paix en Ukraine. « De notre capacité à donner ensemble un témoignage de l’Esprit de Vérité en ces temps difficiles – lit-on aussi dans la déclaration – dépend en grande partie le futur de l’humanité ».
“A Moscou aussi on sent que ce fut une rencontre historique – écrit Anna Gloria (italienne) du focolare de Moscou – Les moyens de communication en parlent beaucoup. Le soir de la veille de la rencontre, dans la cathédrale catholique de l’Immaculée Conception, Mgr Paolo Pezzi nous a tous invités à prier pour l’unité. Ce fut un moment très beau. Etaient présents des catholiques et des orthodoxes de divers mouvements et communautés. On sent qu’un pas important s’est fait dans l’unité ». L’Eglise orthodoxe russe – malgré les tensions récentes entre Moscou et Rome – a une longue tradition de recherche de réconciliation entre les Eglises chrétiennes divisées. C’est ce qu’a précisé dans une interview à Radio Vatican le Père Hyacinthe Destivelle, présent à la rencontre de Cuba et chargé des relations avec les Eglises orthodoxes slaves auprès du Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens. Le Père Destivelle explique en outre que ‘l’Eglise Orthodoxe Russe est la cinquième, selon l’ordre traditionnel d’autorité, parmi les 14 Eglises orthodoxes autocéphales. A la première place, comme primauté d’honneur, il y a le Patriarcat Œcuménique de Constantinople qui a un lien spécial avec le Saint Siège ». « Le sens de la rencontre entre le Pape François et le Patriarche Kirill peut aussi être vu à la lumière de l’histoire des relations avec l’Eglise Orthodoxe Russe », où celle-ci « peut faire un pont entre l’Est et l’Ouest ». Le Père Destivelle a en outre cité d’autres exemples sur la façon dont l’Eglise Orthodoxe Russe a été activement pionnière dans les relations œcuméniques, ce fut par exemple la première Eglise à envoyer des observateurs au Concile Vatican II. Parmi les sujets traités au cours des deux heures d’entretien privé entre François et Kirill, il y a aussi le Synode Panorthodoxe : prévu pour juin 2016 (pour la première fois depuis 787), en Crète, il réunira toutes les Eglises orthodoxes. « Pour l’Orthodoxie – avait récemment expliqué le professeur Dimitrios Keramidas dans le cadre d’une session œcuménique organisée par les Focolari, – le Synode n’est pas un événement extérieur à la vie ecclésiale, mais plutôt la manifestation officielle de l’Eglise en tant que communion, du cheminement continu et ininterrompu du Peuple de Dieu ». Un chemin vers l’unité.
‘‘Quittant la maison le 3 mai il y a de cela 21 ans, pour rejoindre la banque où je travaillais, je ne pensais certainement pas que le soir, je n’y retournerais pas. Un mal de tête agressif avait obligé mes collègues à m’emmener d’urgence à l’hôpital. J’avais 49 ans, une vie professionnelle bien engagée, une promotion imminente, une belle famille avec trois filles de 18 à 14 ans. A l’improviste, je me suis retrouvé dans un fauteuil roulant que je ne savais même pas manipuler car, en plus de l’usage de ma jambe, j’avais aussi perdu celui de mon bras. J’étais réduit à rien : je devais être aidé pour manger, pour me laver, m’habiller…je dépendais complètement des autres. Je sentais à l’intérieur de moi le désespoir et l’angoisse, sentiments que j’essayais de chasser, parce que je savais qu’ils n’étaient pas la solution. Depuis que j’avais embrassé la spiritualité des Focolari, j’avais appris à me rendre disponible à la volonté de Dieu pour moi, pour nous. Nos filles également se sont lancées dans ce choix et dès les premiers jours, je me suis retrouvé avec une force et une patience que je ne n’aurais jamais imaginé avoir. En quelques mois, j’ai récupéré l’usage de la jambe et bien qu ‘avec beaucoup de difficultés et avec le soutien d’un collègue qui m’accompagnait, j’ai pu retourner au travail pendant 7 ans. Ensuite, je n’y suis plus arrivé. D
éjà à ce moment-là, mon handicap ne me permettait pas de marcher sinon pour de brefs trajets, je ne pouvais plus conduire la voiture, prendre seul la douche, boutonner mes vêtements, couper la nourriture dans l’assiette, visser une cafetière, embrasser ma femme et mes filles. Je ne pouvais plus faire tous ces gestes avec lesquels l’usage des deux mains est nécessaire. Parfois, la peur était encore plus amère. Peur de ne plus pouvoir aller de l’avant comme couple, peur de la solitude, de ma fragilité face aux diverses situations, du doute de savoir encore assumer mon rôle de père et ainsi de suite. Ensuite d’autres incertitudes au niveau santé se sont manifestées : hospitalisations, une tumeur arrêtée à temps, chutes avec fractures etc…Aujourd’hui, je continue avec ténacité la kinésithérapie, même si je sais qu’il n’y a pas de perspectives de guérison. Mais ces séances ralentissent au moins le processus d’invalidité. Plus fort que tout cela, je ressens cependant intérieurement la grâce de la proximité de Dieu à chaque moment. Au cours de ces 21 années, la fidélité raffinée de Dieu m’a toujours accompagné, avec la délicatesse et la tendresse que Lui seul sait donner. Avec Pina, nous avons appris à nous laisser porter par Lui, à nous laisser surprendre par son amour. Et quand tout semblait s’écrouler, ou devenait précaire ou confus, au fond de notre cœur, nous percevions que ce fait de participer – dans une certaine mesure – au mystère de Jésus sur la croix, était pour nous un privilège. Comme Lui, moi aussi, nous aussi, nous tentons de surmonter la souffrance en aimant tous ceux qui sont autour de nous, expérimentant ainsi dans ce que nous pourrions appeler l’ ‘alchimie divine’, que la douleur est comme un talent à transformer en amour.
Dieu m’/nous a pris par la main et, nous dévoilant peu à peu son projet sur nous, il nous a fait le don d’entrer en profonde intimité avec Lui et entre nous, en nous faisant comprendre – dans la lumière – aussi la mystérieuse signification de la souffrance. Et ce qui pouvait sembler être une limite, s’est transformé en richesse, ce qui pouvait nous arrêter s’est transformé en course. Même une maladie qui rend invalide ne peut enlever la possibilité d’être des instruments dans les mains de Dieu, pour le prochain”. Giulio Ciarrocchi
“De quelle manière fêterons-nous la S. Valentin? Nous ne le savons pas encore. Toutes les occasions sont bonnes pour surprendre l’autre par quelque chose de beau, en nous cachant les cadeaux jusqu’à la dernière minute ». Celle qui parle c’est Iris, brésilienne de 26 ans, en Italie pour un projet de coopération internationale. Fiancée avec Antonello, elle est diplômée en économie. En attente d’un emploi plus adapté à sa formation, elle travaille à tour de rôle dans un centre d’appels. Quand ils se sont connus, Iris était un peu réticente à débuter une nouvelle relation à cause d’une déception précédente. Mais Antonello avait réussi à obtenir le numéro de son portable et par ses SMS fantastiques, il avait pu la convaincre de faire un nouvel essai. « En nous fréquentant, j’ai découvert que j’étais amoureuse de lui – admet Iris – et tout de suite nous avons commencé à faire des projets ». “Quel genre ?”, lui demandons-nous timidement. « En premier – intervient Antonello – j’ai voulu la présenter à mes parents. Puis nous avons fait un voyage au Brésil pour connaître sa famille. Entre temps nous sommes en train de nous découvrir dans la diversité de nos cultures et de nos convictions religieuses. De fait Iris est profondément chrétienne. Moi, au contraire, je viens d’une vision plus humaine de la vie. Cependant même si nos parcours sont différents, nous sommes tous les deux convaincus de la beauté du mariage comme acte profondément humain et sacré en même temps ». “Dans cet échange – raconte Iris – qui n’était pas facile, étant habituée à des certitudes trop évidentes, nous nous sommes rendus compte de la force de notre amour. Cet amour nous a fait grandir en humanité : je suis devenue plus femme et Antonello plus homme. Cela nous a menés à décider qu’une fois autonomes sur le plan économique, nous nous marierons ». Cette certitude, qui est la leur, est désarmante. Parce qu’ils sont entourés de couples qui se noient, de grandes amours qui s’anéantissent.
Durant l’enchantement de la parenthèse rose où l’on tombe amoureux, où tout n’est que flammes, il semble que tout soit assez facile. Mais comme toutes les saisons de la vie, celle-ci aussi rencontre tôt ou tard son crépuscule. Les experts disent qu’elle dure une année mais pas beaucoup plus, et puis inexorablement on revient au ras des pâquerettes. Et alors ? « Nous savons que ce ne sera pas toujours aussi passionnant – intervient Antonello – que des moments d’obscurité arriveront. De fait nous nous sommes inscrits à un cours pour fiancés justement pour partager notre aventure avec d’autres couples. Je sais qu’on y parlera aussi des difficultés, de la crise de couple. Ils nous ont déjà avertis qu’ils expliqueront comment faire pour les surmonter : apprendre à se voir chaque jour nouveaux et toujours recommencer ». Cette astuce qui consiste à ‘recommencer’ est une des nombreuses chances dont l’amour conjugal a vraiment besoin, comme par exemple une bonne communication qui maintienne le dialogue toujours à vif, penser que le bonheur est un don à faire et non un droit pour soi, le juste détachement des familles d’origine, le partage avec d’autres couples, la capacité de se pardonner, la gratuité, la tendresse… Ce sont les sujets, et pas les seuls, y compris la sexualité et la procréation, dont on parle généralement durant ces temps de formation pour fiancés. Ce sera pareil pour la rencontre qui sera organisée par les Familles Nouvelles des Focolari du 8 au 10 avril 2016 dans la cité-pilote de Loppiano (près de Florence). Entre autres, pour ceux qui veulent se marier dans l’Eglise catholique, la participation à l’une de ces sessions est obligatoire. Il faut donc en profiter. Pour en savoir plus.
L’évangile n’est pas une collection de paroles. C’est aussi une série de faits. C’est une vie. Jésus, en plus de sa prédication, soigna des malades, réconforta des affligés, ressuscita des morts, donna à manger aux affamés : il accomplit des œuvres de miséricorde parce qu’il aimait. « J’ai pitié de cette foule », s’exclama-t-il un jour en voyant la multitude qui avait faim ; alors il multiplia les pains pour les rassasier. Et dans le Rédemption le pain prend une valeur sacrée. Jésus déposa dans le pain le plus grand mystère ; il fit alors du banquet eucharistique le centre de la vie de la communauté de l’Eglise, en reliant toujours les deux aspects : corps et esprit : de même qu’il avait uni en lui le divin et l’humain. On aime donc Dieu, le Père, en donnant aussi à manger au frère qui a faim. Celui qui peut nourrir les sous-alimentés, les mal nourris, les affamés et ne le fait pas, est, selon le dire d’un père de l’Eglise, un homicide, et même un déicide. Il fait mourir le Christ. Celui qui a condamné durant les années de guerre, des prisonniers à mourir de faim, a remis au jour la crucifixion du point de vue de l’évangile. Ce fut un assassin – pour ainsi dire – de Dieu. Les masses de déportés, dans la neige et sous le soleil torride, à l’intérieur des wagons blindés ou des cellules isolées, dont la monotonie n’était interrompue que par l’effondrement des affamés, marquent la ligne de l’athéisme pratique, même s’il est perpétré au nom de Dieu. S. Vincent de Paul est monté dans les galères des rois super chrétiens pour ce même motif, là où les galériens tombaient exténués. L’œuvre de miséricorde, qui remet à niveau la justice, se présente non pas comme une simple distribution de nourriture ou d’argent pour l’acheter. « Les œuvres de miséricorde ne servent à rien sans l’amour », dit St. Augustin. « Et même si je raclais tout ce que je possède en faveur des pauvres, et je donnais mon corps aux flammes, si je n’avais pas l’amour, cela ne me servirait à rien » (1 Co 13,3), dit St. Paul à ces chrétiens qui se partageaient le pain des anges mais pas celui des hommes. La femme froide et dédaigneuse qui fait son cadeau de Noël aux pauvres et ne leur ouvre pas son âme, n’accomplit qu’un geste purement bureaucratique : le Christ n’en est pas content. Les œuvres d’assistance sociale n’apportent pas ou peu d’effet à la vie religieuse si celui ou celle qui les accomplit n’y apporte pas cet aliment divin, cette ardeur d’Esprit Saint, qu’est la charité. P
ersonne n’éprouve d’émotion ou de reconnaissance pour le robinet qui donne de l’eau ou le lampadaire qui nous donne la lumière, remarquait Ozanam à son époque. « L’homme ne vit pas seulement de pain », qui est une âme avant d’être estomac. L’œuvre de miséricorde est un devoir moral et matériel : en nourrissant qui souffre, je me nourris moi-même ; car sa faim est la mienne ainsi que de tout le corps social dont chacun est un organe. On n’a pas le droit de jeter le blé à la mer lorsque, de l’autre côté du monde, quelqu’un a faim. « Même nombreux, nous sommes un seul organisme » : et l’on ne peut pas léser un organe pour en avantager un autre. Sinon, on paie par des révolutions et des désordres et des épidémies ici et l’enfer de l(autre côté. Certains disent : la terre meurt, les ressources de la planète diminuent et les guerres augmentent justement à cause de la faim. Par ce moyen et le contrôle des naissances, des gens voudraient résoudre ce problème, en tuant la vie. Mais les ressources ne manquent pas : c’est l’amour qui manque – et l’intelligence – qui les fasse circuler. La circulation c’est la vie ; la stagnation en les accumulant est source de haine, de révolutions et de guerre : c’est la mort. « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en faisant ainsi tu accumules des charbons ardents sur sa tête » (Rm 12,20). Les œuvres de miséricorde font le miracle de mettre en circulation l’amour en faisant circuler le pain : le miracle qui fait du don d’un pain une sorte de sacrement social, avec lequel on transmet Dieu, par l’amour, et on nourrit l’âme avec le corps. (tiré de Igino Giordani, Il fratello (le frère), Città Nuova, Roma, 2011, pp 63-67)
Du 1er au 3 avril 2016 aura lieu, au Centre des Congrès de Castel Gandolfo (Rome), “OnCity: réseaux de lumières pour habiter la planète”, une rencontre internationale pour le bien commun. Envrion 800 personnes sont attendues, en provenance des cinq continents. Ce Congrès est organisé par le Mouvement Humanité Nouvelle, par le Mouvement Jeunes pour un Monde Uni et par l’Ong AMU (Action pour un Monde Uni): trois instances du Mouvement des Focolari engagées dans la construction d’un monde uni et plus fraternel sur le plan social, entre jeunes et entre générations, entre personnes, communautés et peuples. L’actualité du moment nous interpelle: attentats, terrorisme, nouvelles discriminations, pauvreté, “guerres fragmentées”: nos villes vivent des problèmes et des contradictions qui sautent aux yeux de tous, mais il ne manque pas d’expériences positives, désormais bien confirmées, qui montrent la possbilité de travailler, de croire et d’espérer en des villes plus solidaires et plus fraternelles, plus vivables pour tous. C’est sur cette base que prendra forme cet événement prévu sur trois journées, une occasion d’approfondir des sujets comme la solidarité, la fraternité, d’identifier les changements des villes où nous vivons, pour apprendre à faire du dialogue un style de vie, une manière de se rapporter au monde et à la réalité: dans notre monde globalisé, mais en même temps si éclaté, ce style de vie mérite d’être cultivé et diffusé. Renseignements et réservations: oncity2016.net info@oncity2016.net 06/94792170 Pour télécharger le flyer: pdf ONCITY2016- reti di luci per abitare il pianeta (14.05 MB)
“J’étais encore petit – raconte Alphonse, classe 1945 – lorsque mon père fut emprisonné injustement. Ma mère et moi nous allions lui rendre visite à la prison et même si j’étais jeune j’ai pu me rendre compte de la profonde désolation des détenus : des gens sans espoir, sans futur. Et sans dignité. Alors je me suis promis qu’un jour j’aurais fait quelque chose pour eux ». Alphonse doit attendre un peu avant de réaliser son rêve. Il s’inscrit pour suivre la formation de visiteur bénévoles et obtient ainsi la permission de rendre visite au pénitencier de Rebibbia (Rome) qui accueille aujourd’hui environ 1.700 détenus. Ils purgent des peines les plus diverses : trafic de stupéfiants, abus sexuels, crimes mafieux, détournements de biens, homicides… Alphonse sait qu’il doit composer avec la méfiance de celui qui est convaincu d’avoir brûlé toute chance de rachat. De fait beaucoup refusent son approche, mais il n’en démord pas, convaincu qu’en chacun d’eux se trouve l’image de ce Dieu qu’il avait choisi comme le tout de sa vie lorsqu’étant jeune il était devenu focolarino. A la fin, l’un d’entre eux, Giorgio, emprisonné pour avoir participé à un vol qui avait tourné en tragédie, lui demande d’aller voir sa mère pour l’embrasser de sa part et lui demander pardon. Alphonse va chez elle et découvre qu’elle est en fin de vie. Ce geste, aussi inattendu mais si attendu, la réconcilie avec son fils et son passé. Quelques jours plus tard, elle meurt en paix. Alphonse continue à rester proche de ce fils jusqu’à sa sortie de prison et l’aide à se réinsérer dans la société. Maintenant Giorgio a un travail, même s’il est intermittent, qui lui permet de maintenir sa famille avec dignité.
Au cours de ses visites aux détenus, Alphonse se rend compte de la nécessité pressante de maintenir vivant le fil qui les relie au monde. Il s’efforce alors de faire en sorte que la relation avec la famille, et spécialement avec le conjoint, ne s’interrompe pas, et aussi de donner un coup de main aux familles qui sont à l’étroit à cause de l’emprisonnement. Pour arriver à ce but il faut des énergies, des personnes, des fonds. Il ne se donne pas de répit et lance un projet appelé « Sempre persona » (Toujours la Personne), pour indiquer que même en réclusion la dignité ne fait pas défaut, justement parce que l’amour de Dieu pour chaque homme ne fait jamais défaut. Avec 30 autres volontaires – parents, professionnels, mais aussi des anciens prisonniers – il suit les familles de 160 détenus, leur apportant soutien moral, aides alimentaires et économiques. Un nombre qui augmente de jour en jour. L’esprit qui anime leur action est caractéristique du focolare : « Etre une famille » pour chacun des prisonniers, dans la proximité et le soutien, sans juger leur passé. Les paroles, faites d’écoute, de confiance, de fraternité, en prison revêtent réellement leur signification. Surtout la miséricorde, l’attitude qui – comme l’attestent ces visiteurs bénévoles – « agit sur les personnes comme un ressort qui les aide à se redresser chaque fois qu’elles sont tentées de se laisser aller ». Comme c’est arrivé à Robert, qui après avoir fini ses 8 ans de réclusion, ne trouvant ni accueil ni travail est devenu clochard. Grâce au projet « Sempre Persona » il a été reçu dans une petite structure d’accueil où il peut exercer son métier de cuisinier, retrouvant ainsi sa propre dignité. Ou comme François, chauffeur de camion, à qui personne ne donnait ni travail ni confiance après quatre ans de détention. Il fait maintenant partie de l’équipe des bénévoles qui préparent et apportent les paquets aux familles des détenus. Des histoires comme celles-ci, il y en aurait tellement qu’on pourrait en écrire un livre. Et même deux : « J’étais en prison… » et « Prison et alentours », écrits par Alphonse Di Nicola, tous les deux édités par Città Nuova.
”La ville de Mexico, aujourd’hui, semble différente. Il y a un courant d’espoir, de vie nouvelle, de joie. Dans la rue, dans les cabines téléphoniques, dans le métro, sur les panneaux publicitaires des grandes avenues des villes, on annonce l’arrivée du Pèlerin qui vient de Rome, et qui veut, ”comme n’importe quel fils , se rapprocher de la Mère”. La très aimée ”Virgen de Guadalupe”, mère de tous les mexicains et Patronne du continent américain, et pour beaucoup d’historiens, véritable artisan de l’unité de la nation aztèque. ”Je vais au Mexique comme un pèlerin de miséricorde et de paix, je vais rechercher auprès du peuple mexicain quelque chose qu’il puisse me donner….je vais à la recherche de la foi que vous avez, je vais essayer de me laisser contaminer par cette richesse de foi…”, ce sont là quelques expressions du Pape François dans le message vidéo envoyé au peuple mexicain. Et le Mexique ne se prépare pas seulement à l’accueil matériel mais surtout avec le désir de recevoir avec le cœur, le message de l’ ”évêque de Rome”. Un message d’espérance, de miséricorde, de réconciliation, de paix, de fraternité. On perçoit une nouvelle attitude vis-à-vis de cette visite pastorale. Oui, la joie, l’émotion, la fête, mais aussi le désir de faire silence, d’écouter, de la vivre en profondeur. Le Pape nous rend visite à un moment particulièrement difficile pour notre pays, touché par la violence, la pauvreté, la corruption, mais François, dans les messages qu’il a déjà adressés au peuple mexicain, a laissé entrevoir qu’il vient comme ”n’importe qui” et qu’il interpellera chaque mexicain pour qu’il réussisse à aller chercher le meilleur de lui-même. En lisant entre les lignes, nous pourrions presque dire que sa présence parmi nous, si nous la vivons bien et que nous savons bien l’interpréter, pourra devenir un canalisateur des multiples capacités que possède notre peuple et ainsi, donner un coup de barre radical vers un Mexique plus fraternel. Les étapes du voyage ne laisseront personne indifférent : Villes du Mexique, Ecatepec, Chiapas, Morelia, Ciudad Juárez. Le pape parcourra des milliers de kilomètres du nord au sud du pays, un parcours qui touchera les points névralgiques de conflits, de souffrances, parfois jusqu’à des tragédies pour lesquelles le Mexique est en train de souffrir. De la grande ville avec son anonymat et ses injustices sociales, au monde indigène marginalisé, au trafic de stupéfiants avec toute sa violence, au problème migratoire à la frontière du nord du pays. Le parcours choisi et les activités qu’il fera lancent un message clair : le Pape vient en tant que missionnaire de miséricorde et de paix, en particulier pour ceux qui en ont le plus besoin et il veut s’approcher des plaies présentes dans la nation. Avec toutes les personnes du Mouvement des Focolari du pays, nous nous sommes préparés en approfondissant l’enseignement de François, en particulier les thèmes qu’il affrontera lors de sa visite : les jeunes, les familles, l’immigration, le travail, la civilisation aborigène. Nous désirons accueillir son message, le rencontrer et l’écouter là où il ira, aussi dans la rue, lors des multiples parcours qu’il effectuera dans sa papamobile ouverte. De plus, nous avons été convoqués par la Conférence Épiscopale mexicaine afin de collaborer, ensemble avec d’autres mouvements ecclésiaux, à la partie logistique de la visite , spécialement pour la ville de Mexico. Sois le bienvenu, pape François au Mexique, avec toi, nous voulons être missionnaires de miséricorde et de paix !”. De la part de nos correspondants Anabel et Raffaele Massolin Message vidéo au peuple mexicain : http://youtu.be/o8Y9VMFmOx0 Lire aussi : http://www.news.va/es/news/el-papa-a-los-mexicanos-voy-a-buscar-a-la-riquez-2 Site officiel : http://papafranciscoenmexico.org/
« Nous arrivons à l’école en bus, à quelques minutes de la mer, Andy nous accueille le sourire aux lèvres. Comme tous les enseignants, elle connaît chaque étudiant par son nom et elle le suit durant tout son séjour à Malte, ainsi que sa famille d’accueil. Plusieurs personnes travaillent avec elle : Vivienne, qui a suivi l’école depuis sa naissance, Maria, qui pendant des années a travaillé à la direction du ministère de l’Education et offre maintenant son expérience comme responsable de l’école et Marilyn, qui a rejoint l’équipe il y a deux ans comme directrice d’études. “The Voice” naît en 1992 où quelques jeunes décident de répondre au défi lancé par Chiara Lubich de faire naître une économie de communion : après plus de 20 ans, ces jeunes continuent à collaborer en tant que familles d’accueil pour les étudiants. Vivienne, responsable de l’école durant plusieurs années, raconte : « J’avais déjà créé une entreprise, mais face à beaucoup de difficultés j’avais abandonné l’initiative et je m’étais promis de ne plus recommencer. Avec The Voice, cependant, c’était différent : j’ai tout fait pour que l’institution ne meure pas. C’était un projet pour lequel cela valait la peine de lutter ». Ceux qui gèrent les autres écoles d’anglais à Malte (il y en a aujourd’hui 47 dans l’ile) n’arrivent pas à comprendre comment The Voice puisse encore « vivre » : économiquement cela semble impossible. « Les autres écoles ont de grands groupes alors que nous tenons à garder des groupes de 5 à 8 étudiants par classe, ce qui implique un plus grand nombre de professeurs », explique Marilyn.
Le rapport personnel devient une méthode pédagogique, clé pour un bon apprentissage linguistique, tellement lié à la confiance, surtout lorsqu’il s’agit de développer des capacités en communication orale. Avec la même disponibilité et délicatesse, les familles d’accueil continuent le soir le dialogue avec les étudiants, mettant à profit tous les instants pour les aider à progresser. Cette priorité donnée à la relation est définie par Vivienne comme le signe distinctif de l’école, son identité. Le climat de famille est palpable et cela ressort de toutes les impressions des étudiants. « Ici j’ai rencontré des amis et des professeurs très sympathiques qui m’aiment bien », affirme Karina. Raffaella ajoute : « le fait d’avoir une enseignante plus jeune que moi m’a donné du courage pour chercher du travail quand je rentrerai chez moi, et pouvoir donner moi aussi le meilleur de moi-même, comme elle ».
L’école a fait un choix, conforme à ses valeurs et à son engagement dans l’Economie de Communion, celui d’insérer régulièrement de nouveaux enseignants qui soient jeunes. C’est le cas de Claire, qui est maintenant animatrice et guide touristique pour les activités de l’après-midi. Les sorties, comme les heures d’étude, sont autant d’occasions pour grandir ensemble. Et Malte est un joyau au niveau culturel et historique : entre une visite aux temples préhistoriques et les splendides grottes bleues, on fait un petit plongeon dans les eaux cristallines. Le jour suivant, l’île de Comino et son Blue Lagoon, puis l’île de Gozo avec sa Citadelle, ou la visite de la capitale Valletta. Et de manière inattendue, sur la plage, un dialogue profond permet de donner un aperçu sur le projet de l’Economie de Communion qui se trouve à l’origine de l’école. Dernièrement The Voice a donné la possibilité à de nouveaux membres de participer à son groupe dirigeant, qui adhèrent aussi au projet de l’EdC. Parmi eux John, consultant en ressources humaines et management avec son expérience particulière et son intérêt dans le domaine touristique. Je souhaite de nouveaux développements ! ». De Anouk Grevin Source : http://www.edc-online.org/it/imprese/best-practices/11392-malta-la-sfida-vinta-di-the-voice.html Brochure
« J’ai été accusée injustement devant tout le conseil paroissial. Ma réponse : silence, larmes. Deux jours après un coup de fil de cette personne, la voix cassée par l’émotion : « Tu peux me pardonner ? ». « Je t’ai déjà pardonnée !!! » Puis une pensée : il ne suffit pas de pardonner, je peux faire plus. Alors je l’invite à dîner et naît une amitié qui n’aura plus d’ombres ». C’est le récit de Bérénice, mère de trois enfants, catéchiste depuis plus de vingt ans puis ministre de la Parole dans les 5 communautés que forme la paroisse Immaculata Conceção, dans l’un des quartiers périphériques de la grande San Paolo. C’est un flash parmi les nombreuses expériences qui se sont alternées durant les deux « Ecoles de Communion » du Mouvement Paroissial – branche du mouvement des Focolari dans l’Eglise locale – qui s’est déroulé du 22 au 24 janvier dans la Mariapoli Ginetta, à Vargem Grande Paulista (SP) et du 30 au 31 janvier dans la Mariapoli Santa Maria (Igarassu-Recife). Au centre de ces rencontres : l’Unité, charisme spécifique des Focolari, avec un approfondissement tout particulier sur la Miséricorde en cette année sainte. Plus de 300 personnes y ont participé, jeunes et adultes laïcs, religieux, séminaristes, diacres et prêtres, de 116 paroisses, dans 27 diocèses de 16 états brésiliens. Tous ensemble ils ont témoigné de la force du pardon, de la miséricorde, de l’amour évangélique qui, vécu avec d’autres mouvements, associations et activités pastorales, fait de la paroisse une « communauté de communautés ».
Nombreux sont les fruits de la Parole de Dieu vécue : dans des quartiers de la périphérie où les laïcs prennent en charge les locaux pour accueillir un nombre toujours croissant de fidèles et d’enfants, ils s’engagent dans les diverses activités pastorales ; les prisons ou les œuvres sociales paroissiales où l’on découvre la priorité de l’écoute et de l’attention à la personne par rapport à l’organisation et les aides matérielles. Ou bien l’initiative de faire naître de petites rencontres dans les maisons, y apportant la Parole de vie dans les familles, souvent loin de l’Eglise, comme par exemple chez Maria Hélia appartenant à une communauté de Marechal Deodoro. Bernadette habite à João Pessoa ; elle est catéchiste dans la paroisse de l’Enfant Jésus et membre de l’équipe de catéchistes de l’archidiocèse. Elle essaie de communiquer ce qu’elle vit, dans une grande ouverture au dialogue, en commençant par sa famille, avec des parents évangéliques et pentecôtistes. Le jour de Noël elle a réussi à faire participer tout le monde – même son mari qui ne fréquente pas l’Eglise – à une représentation de la naissance de Jésus. « Il s’est créé un climat de dialogue, d’unité entre tous. Nous avons vécu un véritable Noël ! ». Au cours de la mise en commun de conclusion, l’engagement pris par les participants exprimait le désir de devenir des bâtisseurs d’unité à l’intérieur de la communauté en construisant partout des relations où, grâce à l’amour réciproque, vive le Ressuscité qui attire et transforme, en répandant paix et joie. Le but : viser à réaliser le « rêve de Jésus » qu’il a demandé au Père ‘Que tous soient un’ le cœur ouvert à tout le monde.
(…) « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ». (Jn 8,7) Jésus l’a dit à ceux qui voulaient lapider la femme adultère. Le point central des commandements de Jésus est vraiment toujours l’amour. Pour cela, Il ne veut pas que nous chrétiens, nous condamnions. « Ne jugez pas » a-t-il dit en effet et Il a proclamé : « Bienheureux les miséricordieux… » Jésus veut la miséricorde. Il semblerait cependant, qu’on puisse déduire de ses paroles que quelqu’un pourrait lancer la première pierre : celui qui est sans péché. Il ne s’agit certainement pas de nous, de chacun de nous qui sommes tous pêcheurs. Mais il y a une créature qui est sans péché. Nous le savons : c’est la Mère de Dieu. Marie pourrait-elle donc jeter la pierre à celui qui s’est trompé ? L’a-t-elle fait durant sa vie ? Nous connaissons notre Maman. Nous savons ce qu’affirme l’Écriture, ce que transmet la tradition, nous connaissons la pensée du peuple de Dieu à son sujet : Marie est amour envers tous les hommes ; Marie est miséricorde, elle est l’avocate des plus misérables. C’est à elle que d’innombrables chrétiens ont recours et ont toujours eu recours, quand ils ont eu l’impression que la justice de Dieu les menaçait. Marie ne jette pas de pierre – au contraire -. Après Jésus, personne ne diffuse autant d’amour qu’elle. Pourquoi ? Parce qu’elle est une mère. Une mère ne sait rien faire d’autre qu’aimer. Et l’amour de la mère est typique. Elle aime ses enfants comme elle-même parce qu’il y a vraiment quelque chose d’elle dans ses enfants. (…) Nous aussi, nous pouvons trouver quelque chose de nous-mêmes dans les autres. Nous devons en fait voir Jésus, aussi bien en nous que dans nos frères. Comment nous comporterons-nous alors ? Devant chaque prochain, à la maison, au travail, au dehors, avec celui dont nous sommes en train ce parler, ceux avec qui nous nous entretenons au téléphone, ceux pour lesquels nous travaillons, devant chacun, durant ces quinze jours nous devons simplement penser ceci : je dois me comporter comme si j’étais sa mère et agir en conséquence. Une mère excuse, elle excuse toujours ; une mère espère, une mère espère toujours. « Comme si j’étais sa mère ». Voilà la pensée qui doit dominer ces prochains jours. C’est notre engagement pour être sûrs de ne pas jeter de pierres et de pouvoir être pour tous, la présence de Marie sur la terre. Chiara Lubich – Rocca di Papa, 3 mars 1983 Sur le site Web: Chiara Lubich Centre