Sep 16, 2021 | Non classifiƩ(e)
La parole du Pape FranƧois aux membres des diffĆ©rentes associations de fidĆØles, mouvements ecclĆ©siaux et communautĆ©s nouvelles. Nous avons demandĆ© Ć Margaret Karram et JesĆŗs MorĆ”n leurs premiĆØres impressions. Le regard tournĆ© vers l’avenir tout en gardant les pieds fermement ancrĆ©s dans le prĆ©sent. Cela semble ĆŖtre le dĆ©but d’un parcours de discernement suggĆ©rĆ© aujourd’hui, en Audience, par le Pape FranƧois aux membres des diffĆ©rentes associations de fidĆØles, mouvements ecclĆ©siaux et nouvelles communautĆ©s.
Ce matin, le Saint-PĆØre a fait une apparition surprise Ć la rencontre des modĆ©rateurs dāassociations de fidĆØles, des mouvements ecclĆ©siaux et des nouvelles communautĆ©s, organisĆ©e par le DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie. La PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram, et le CoprĆ©sident, JesĆŗs MorĆ”n Cepedano Ć©taient prĆ©sents Ć ce moment de grande rĆ©flexion sur le thĆØmeĀ : « La responsabilitĆ© de gouvernance dans les associations de laĆÆcsĀ : un service ecclĆ©sial.Ā Ā» « Cela a Ć©tĆ© une grande surprise – a dĆ©clarĆ© Margaret Karram – de voir le Saint-PĆØre arriver dĆØs le dĆ©but de la rencontre. Il nous a fait un trĆØs beau discours, trĆØs dense et Ć©clairantĀ ; il nous a donnĆ© la juste interprĆ©tation du dĆ©cret gĆ©nĆ©ral promulguĆ© par le DicastĆØre en juin dernier sur le renouvellement des charges de gouvernement dans les mouvements ecclĆ©siaux et les communautĆ©s nouvelles.Ā Ā» En renouvelant son estime et sa reconnaissance Ć toutes les personnes prĆ©sentes, en particulier pour la maniĆØre dont chacun vit et tĆ©moigne de l’Ćvangile, le Saint-PĆØre identifie comme Ć©tape originelle du mandat ardu dāĆ©vangĆ©lisation et dāapostolat de tous, prĆ©cisĆ©ment le BaptĆŖmeĀ ; le moyen qui « nous fait ensemble prĆŖtres, dans le sacerdoce du ChristĀ : le peuple sacerdotalĀ Ā». Le pape FranƧois dĆ©crit les multiples rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales comme un peuple qui marche, en croissance constante, qui reconnaĆ®t aussi ses fragilitĆ©sĀ ; un peuple qui ne s’arrĆŖte pas et qui cherche toujours Ć se convertirĀ : « Rappelez-vous toujours que construire l’avenir ne signifie pas sortir de l’aujourd’hui que nous vivonsĀ ! Au contraire, l’avenir doit ĆŖtre prĆ©parĆ© ici et maintenant, āādans la cuisineāā, en apprenant Ć Ć©couter et Ć discerner le temps prĆ©sent avec honnĆŖtetĆ© et courage, et disponibles Ć une rencontre constante avec le Seigneur, Ć une constante conversion personnelle. Sinon, vous courez le risque de vivre dans un āāmonde parallĆØleāā, confinĆ©, loin des vrais dĆ©fis de la sociĆ©tĆ©, de la culture et de toutes les personnes qui vivent prĆØs de vous et attendent votre tĆ©moignage chrĆ©tien. Le cheminement Ć©vangĆ©lique n’est pas un voyage touristique. C’est un dĆ©fiĀ : chaque pas est un dĆ©fi et chaque pas est un appel de Dieu”Ā Ā»

JesĆŗs MorĆ”n, Margaret Karram et Giovanni Ramonda (modĆ©rateur de l’Association du Pape Jean XXIII)
Un vĆ©ritable encouragement paternel qui rĆ©vĆØle comment la docilitĆ© et l’humilitĆ© sont la recommandation Ć suivre, ce qui est nĆ©cessaire pour pouvoir approfondir sans cesse le charisme auquel on appartient et rĆ©flĆ©chir Ć la meilleure faƧon de l’incarner dans la vie de tous les jours. Le dĆ©cret lui-mĆŖme, promulguĆ© le 11 juin de cette annĆ©e, « Les associations internationales de fidĆØlesĀ Ā», nous porte dans cette directionĀ : accepter quelques changements et prĆ©parer l’avenir Ć partir du prĆ©sent. En outre, la responsabilitĆ© de gouvernement dans les associations de Ā laĆÆcs, sur laquelle le Pape rĆ©flĆ©chit aujourd’hui, inverse sa pyramide ou, pourrions-nous dire, recompose l’ordre correct en plaƧant le service Ć son sommetĀ : « Gouverner, c’est servir. (…) Apprenons Ć dire āānous sommes des serviteurs inutiles” (Lc 17,Ā 10). Gardons Ć l’esprit cette expression qui fait beaucoup de bien Ć lāĆglise et qui rappelle lāattitude juste pour Åuvrer en son seinĀ : l’humble service, dont JĆ©sus nous a donnĆ© l’exemple, en lavant les pieds des disciples.Ā Ā»
« AprĆØs le discours du Pape ā affirme JesĆŗs MorĆ”n -, on ne peut pas se contenter de lire le DĆ©cret, il faut le rĆ©aliser, en ajoutant aussi les paroles qu’il a prononcĆ©es ce matin. C’est comme un petit traitĆ© sur la maniĆØre dāexercer la gouvernance Ć la lumiĆØre de lāĆvangile.Ā Ā» « Nous sommes en train de vivre un Ć©vĆ©nement profondĆ©ment ecclĆ©sial, dans une grande communion, ajoute MargaretĀ Karram, avec des interventions profondes. Dans les mois Ć venir, je pense que nous devrons approfondir ce sujet important Ć©galement afin de mieux vivre notre charisme.Ā Ā» « Il nous faut reconnaĆ®tre et exprimer le grand amour et l’attention du DicastĆØre envers les mouvements – a conclu JesùsĀ MorĆ”n –Ā ; leur intention est de sauver les charismes et cela, le Pape lāa dĆ©montrĆ© en renouvelant plusieurs fois ses remerciements aux diffĆ©rentes rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales prĆ©sentes, surtout pour leur engagement en ce moment de souffrance pour toute l’humanitĆ©.Ā Ā» Pour accĆ©der Ć la transcription intĆ©grale du discours du Pape FranƧoisĀ : https://www.vatican.va/content/francesco/en/speeches/2021/september/documents/20210917-nuova-evangelizzazione.html
Sep 13, 2021 | Non classifiƩ(e)
Au-delĆ de la barriĆØre de la libertĆ© et de l’Ć©galitĆ©. Vingt ans aprĆØs la chute des Tours Jumelles, les paroles de ChiaraĀ Lubich sur l’attentat qui a changĆ© le destin du monde rĆ©sonnent, plus que jamais actuelles, et nous rappellent quelle est la seule voie possible vers la paix. Au lendemain du 11Ā septembre, nous avons Ć©tĆ© nombreux Ć ressentir le besoin de rĆ©flĆ©chir aux causes profondes de ces attentats, mais aussi dāoffrir une alternative authentique, responsable, rĆ©solue, Ć la terreur et Ć la guerre. [ā¦] Nous sommes nombreux aujourdāhui Ć nous demander ā Ć New York comme Ć Bogota, Ć Rome comme Ć Nairobi, Ć Londres comme Ć Bagdad ā sāil est possible de vivre dans un monde de peuples libres, Ć©gaux, unis qui, non seulement prĆ“nent le respect de lāidentitĆ© de lāautre, mais sont attentifs aussi de leurs nĆ©cessitĆ©s. [ā¦] De nombreux points de la terre montent aujourdāhui le cri dāabandon de millions de rĆ©fugiĆ©s, de millions dāaffamĆ©s, de millions dāexploitĆ©s, de millions de chĆ“meurs qui sont exclus et comme āācoupĆ©sāā du corps politique. Cāest cette sĆ©paration, plus encore que les privations et les difficultĆ©s Ć©conomiques, qui est leur vraie pauvretĆ© et qui augmente, si cāĆ©tait possible, leur dĆ©sespoir. [ā¦] La libertĆ© et lāĆ©galitĆ©, face aux dĆ©fis du prĆ©sent et de lāavenir de lāhumanitĆ©, ne suffisent pas. Notre expĆ©rience nous enseigne quāun troisiĆØme Ć©lĆ©ment est nĆ©cessaire, longtemps ignorĆ© de la pensĆ©e et de la pratique politiqueĀ : la fraternitĆ©. [ā¦] Cāest la fraternitĆ© qui peut susciter des projets et des actions dans lāenchevĆŖtrement complexe de la politique, de lāĆ©conomie, de la culture et du social de notre monde. Cāest la fraternitĆ© qui fait sortir les peuples de lāisolement et leur ouvre la porte du dĆ©veloppement. Cāest la fraternitĆ© qui indique comment rĆ©soudre de faƧon pacifique les dissensions et qui relĆØgue la guerre dans les livres dāhistoire. Cāest par la fraternitĆ© vĆ©cue que lāon peut rĆŖver et mĆŖme espĆ©rer une certaine communion des biens entre les pays riches et les pays pauvres, Ć©tant donnĆ© que le dĆ©sĆ©quilibre scandaleux qui existe aujourdāhui dans le monde est lāune des causes principales du terrorisme. Le profond besoin de paix exprimĆ© par lāhumanitĆ© aujourdāhui prouve que la fraternitĆ© nāest pas seulement une valeur, une mĆ©thode, mais un paradigme global du dĆ©veloppement politique. VoilĆ pourquoi un monde qui est toujours davantage interdĆ©pendant a besoin de personnalitĆ©s politiques, dāentrepreneurs, dāintellectuels et dāartistes qui mettent la fraternitĆ© ā instrument dāunitĆ© ā au centre de leur action et de leurs pensĆ©es. [ā¦]
ChiaraĀ Lubich
(ChiaraĀ Lubich, Message Ć la premiĆØre JournĆ©e Mondiale de lāInterdĆ©pendance, USA, 12Ā sept.2003 in Discorsi in ambito civile ed ecclesiale, par di Vera Araujo, CittĆ Nuova, Roma, 2020, pp. 111-113).
Sep 11, 2021 | Non classifiƩ(e)
La solidaritĆ© vĆ©cue Ć Indianapolis (USA) Ć lāoccasion du 11 septembre par des catholiques et des musulmans, se poursuit. Dans les jours qui ont suivi les attaques terroristes du 11 septembre 2001, de nombreux musulmans amĆ©ricains ont subi une rĆ©action agressive et parfois violente de la part de leurs concitoyens parce que les hommes qui ont dĆ©tournĆ© des avions de ligne ce jour-lĆ Ć©taient des extrĆ©mistes musulmans. Le Centre Islamique Nur-Allah d’Indianapolis a Ć©tĆ© la cible de multiples alertes Ć la bombe dans les jours qui ont suivi le 11 septembre. Ainsi, lorsque les musulmans de ce Centre se sont rĆ©unis pour prier le vendredi suivant les attentats, ils savaient qu’ils pouvaient eux-mĆŖmes ĆŖtre victimes d’une attaque. Mais ils n’Ć©taient pas seuls.
Ils ont Ć©tĆ© rejoints ce jour-lĆ par certains de leurs amis catholiques, membres des Focolari, un mouvement ecclĆ©sial laĆÆc international qui, entre autres, promeut une plus grande unitĆ© dans la grande famille humaine. « Ce fut une expĆ©rience trĆØs Ć©mouvanteĀ Ā», a dĆ©clarĆ© David Shaheed, membre de Nur-Allah, qui est Ć©galement juge dans le comtĆ© de Marion depuis 1996. « Ils se sentaient liĆ©s Ć nous. Ils ont senti que nous Ć©tions des amis et des voisins. Ils ont mis leur vie en jeu pour ĆŖtre avec nous en ce moment de lāhistoire trĆØs tumultueux et effrayant.Ā Ā» John Ā Mundell, alors membre de la paroisse St Pie X, faisait partie du groupe des Focolari qui est venu Ć Nur-Allah le 14 septembre 2001. « Cette expĆ©rience a probablement Ć©tĆ© l’un des moments les plus sacrĆ©s de ma vieĀ Ā», a-t-il dĆ©clarĆ©. « Lorsque nous sommes arrivĆ©s en groupe et qu’ils nous ont vus, on pouvait lire sur leurs visages qu’ils avaient compris que notre dĆ©marche Ć©tait authentique. Il n’y avait rien de faux ni de superficiel.Ā Ā»
Les membres des Focolari savaient qu’en choisissant de rester avec leurs amis de Nur-Allah aprĆØs les menaces dāune bombe contre leur Centre, ils risquaient de mettre leur vie en danger. Mais le lien de rĆ©ciprocitĆ© engagĆ© avec eux Ā Ć©tait suffisamment important pour qu’ils acceptent ce risque. « Notre foi catholique nous appelait Ć ĆŖtre Ć leurs cĆ“tĆ©sĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Mundell, aujourd’hui membre de la paroisse Notre Dame de Lourdes Ć Indianapolis. « C’est Ć ce moment-lĆ que les choses ont commencĆ© Ć prendre une belle tournure. Ć l’intĆ©rieur de soi, on sait ce qu’il convient de faire, mais on doit ensuite dire : “Oui, nous le faisons”.Ā Ā» Ā« Heureusement, il n’y a pas eu d’attaques ce jour-lĆ . Mais certains membres de Nur-Allah ont tellement apprĆ©ciĆ© la solidaritĆ© dont ont fait preuve leurs amis catholiques qu’ils se sont joints Ć eux pour la messe deux jours plus tard Ć l’Ć©glise St Pie X.Ā Ā» « C’Ć©tait un amour rĆ©ciproque ā nous a confiĆ© Mundell. Vous tendiez la main avec amour et vous receviez en retour une sorte de vague [d’amour]. C’Ć©tait un sentiment sacrĆ©. D’une certaine maniĆØre, il y avait la prĆ©sence de Dieu dans la relation que nous avions Ć©tablie.Ā Ā» Cette amitiĆ© avait dĆ©butĆ© en 1997 et suivait l’exemple de Chiara Lubich, la fondatrice italienne du mouvement des Focolari, qui avait tendu la main Ć W.D. Muhammed, le leader d’une branche de l’Islam aux Ćtats-Unis, composĆ©e principalement de Noirs amĆ©ricains. Au cours des annĆ©es qui ont suivi le dĆ©but de leur relation Ć Indianapolis, les membres des Focolari et de Nur-Allah ont organisĆ© des rencontres entre catholiques et musulmans qui ont attirĆ© des personnes de tout le Midwest. L’une dāelles avait eu lieu Ć Indianapolis moins de deux mois avant le 11 septembre. Mais les Ć©vĆ©nements de cette journĆ©e ont rapidement fait grandir leur relation d’une maniĆØre que personne n’aurait pu imaginer. « Il y a des moments où Dieu nous appelle Ć l’unitĆ© Ć travers la douleurĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Michael Saahir, l’imam attachĆ© Ć Nur-Allah. Il s’agit lĆ , pour lui, d’une leƧon durable du 11 septembre, dont il craint qu’elle ne soit oubliĆ©e au fil des ans. Ā« Trop souvent, lorsque la douleur s’estompe, nous oublionsĀ Ā», a-t-il dit. « Nous avons tendance Ć oublier trop facilement. Ou nous ne prenons mĆŖme pas le temps de tirer les leƧons qui l’accompagnent. L’unitĆ© de la famille humaine est la principale.Ā Ā» Ces derniĆØres annĆ©es, les membres des Focolari de l’Indianapolis ont pris conscience de la douleur ressentie par leurs amis musulmans noirs en raison de leur race. « En tant qu’AmĆ©ricains et Ā en tant que catholiques, nous ne sommes pas parfaits au point dāembrasser cette idĆ©e de fraternitĆ© et de sororitĆ© universellesĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Mundell. « Nous avons un long chemin Ć parcourir. Pour ce qui est du racisme nous devons continuer Ć travailler et ĆŖtre Ć lāĆ©coute.Ā Ā» Les membres des Focolari et de Nur-Allah s’efforcent de faire en sorte que les leƧons du 11 septembre et d’autres Ć©vĆ©nements ne soient pas oubliĆ©es. Au cours des mois et des annĆ©es qui ont suivi cette journĆ©e, des personnes des deux communautĆ©s religieuses ont Ć©tĆ© invitĆ©es dans des paroisses de l’archidiocĆØse et au-delĆ , ainsi que dans des universitĆ©s, pour parler de leur expĆ©rience et de leurs relations interconfessionnelles. Au fur et Ć mesure de ces invitations, Mundell a commencĆ© Ć dĆ©couvrir un sens aux simples relations personnelles qui avaient Ć©tĆ© Ć©tablies avec ses amis musulmans en 1997. « Cela nous a fait prendre conscience du caractĆØre unique de cette relation et du fait qu’elle ne pouvait rester seulement entre nousĀ Ā», a-t-il dĆ©clarĆ©. « Elle Ć©tait destinĆ©e Ć ĆŖtre partagĆ©e avec tout le monde.Ā Ā» « Les gens ont besoin de voir un modĆØle ou un exempleĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Saahir. “Je me rĆ©jouis de voir que notre relation avec les Focolari puisse ĆŖtre un modĆØle, pas seulement pour les musulmans et les catholiques, mais pour tous ceux qui peuvent constater la rĆ©alitĆ© de cette expĆ©rience qui sāinscrit dĆ©sormais dans le temps.” Mundell et Saahir espĆØrent que les liens entre leurs deux communautĆ©s sāĆ©tendront Ć la prochaine gĆ©nĆ©ration. « C’est comme transmettre sa foiĀ Ā», a dĆ©clarĆ© Mundell. « La prochaine gĆ©nĆ©ration doit se l’approprier. Les jeunes doivent en faire leur propre expĆ©rience. C’est ce Ć quoi nous allons travailler pour le temps quāil nous reste. Les relations doivent ĆŖtre continuellement renouvelĆ©es et reconstruites.Ā Ā»
Par Sean Gallagher pour “The Criterion”, 3 septembre 2021,
au service de l’Ćglise du centre et du sud d’Indianapolis (USA) depuis 1960.
Sep 10, 2021 | Non classifiƩ(e)
MalgrĆ© la fragilitĆ© et les craintes des disciples, JĆ©sus a confiance en eux et les appelle Ć le suivre, Ć partager sa mission : servir tout le monde. Servir, non pas tant comme un esclave contraint de travailler, mais comme une personne libre qui offre gĆ©nĆ©reusement ses compĆ©tences et ses forces. SolidaritĆ© avec les Roms La pandĆ©mie a exacerbĆ© les problĆØmes sociaux dans notre rĆ©gion. Et l’un des plus graves est le logement : de nombreuses personnes ne savent pas comment le rĆ©soudre et vivent dans des situations de dĆ©tresse, voire de grave dĆ©gradation. Lorsque, en tant que paroisse, nous avons aidĆ© une famille rom Ć passer d’une cabane humide et dĆ©labrĆ©e Ć une maison plus digne, ce geste a permis de dĆ©passer certains prĆ©jugĆ©s, comme pour dire que si le PĆØre Peppino et les autres paroissiens accueillent des Ć©trangers roms, cela signifie que ces personnes sont comme nous, que nous pouvons et devons aider. Pour eux, il y a eu un vĆ©ritable concours de solidaritĆ© : certains ont donnĆ© des meubles, d’autres les ont transportĆ©s et montĆ©s, d’autres se sont occupĆ©s du contrat et d’autres des services publics. M., une maman rom de deux beaux enfants, dĆØs son retour de l’hĆ“pital où elle avait Ć©tĆ© admise pour Covid-19, m’a dit : « Je suis touchĆ©e et je voulais vous remercier, parce que je ne me suis jamais sentie autant aimĆ©e que par vous et toute la communautĆ©”. (Don Peppino – Italie) Faites aux autres… Ć l’Ć©cole, j’avais un camarade de classe qui Ć©tait apathique et trĆØs mauvais en maths. Je l’avais incitĆ© Ć plusieurs reprises Ć faire plus d’efforts, mais en vain. Il a ratĆ© son examen du premier semestre et a Ć©tĆ© humiliĆ© devant tout le monde et sāest mis Ć pleurer. Bien qu’il n’ait pas Ć©coutĆ© mes conseils et se soit montrĆ© peu responsable, le conseil « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassentĀ Ā» m’est venu Ć l’esprit et j’ai pensĆ© l’aider. Je lui ai proposĆ© de lui donner des cours particuliers de mathĆ©matiques. Surpris et ravi, il a immĆ©diatement acceptĆ©. Il n’a pas Ć©tĆ© facile pour lui dāatteindre un niveau acceptable, mais un petit miracle s’est produit : il a largement obtenu la moyenne au second semestreĀ ! (Radu – Roumanie) ProximitĆ© Il y a environ dix ans, alors que la vie en Syrie Ć©tait devenue difficile pour nous comme chrĆ©tiens, nous nous sommes demandĆ© si nous devions rester. De nombreux proches et amis avaient choisi de partir, et d’aprĆØs les nouvelles que nous recevions, ils semblaient avoir trouvĆ© un environnement paisible, sans le bruit des armes, la terreur ni le danger. Pourtant, mĆŖme si nous faisons peu, il nous semble que notre prĆ©sence ici, jour aprĆØs jour, correspond Ć une vĆ©ritable mission. Il ne s’agit pas tant de tĆ©moigner de la foi ou de la fidĆ©litĆ© Ć notre patrie, mais de vivre cette proximitĆ© dont parle le pape FranƧois. Nous sommes certains que pour nos enfants aussi, cette situation, mĆŖme si elle ne reste pas facile, se rĆ©vĆ©lera ĆŖtre une grande leƧon de vie. (V.M. – Syrie)
Ā Propos recueillis par Maria Grazia Berretta
 (extrait de Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VII, n°4, septembre-octobre 2021)
Sep 6, 2021 | Non classifiƩ(e)
Le mouvement des Focolari est engagĆ© dans diffĆ©rents pays du monde dans l’accueil des rĆ©fugiĆ©s afghans. En Italie, Ć ce jour, environ 400 personnes ont proposĆ© d’ouvrir leurs portes aux rĆ©fugiĆ©s. La rĆ©ponse a Ć©tĆ© immĆ©diate de la part d’individus, de familles et de communautĆ©s entiĆØres, de Milan Ć Ragusa. En Italie le mouvement des Focolari a lancĆ© un appel pour que l’accueil des rĆ©fugiĆ©s afghans devienne une rĆ©alitĆ© aprĆØs les premiers ponts aĆ©riens qui les ont amenĆ©s dans notre pays. Le 26 aoĆ»t, une invitation a Ć©tĆ© envoyĆ©e aux communautĆ©s locales des Focolari et aux nombreuses personnes impliquĆ©es Ć diffĆ©rents niveaux dans les rĆ©seaux locaux ou nationaux pour l’accueil et l’accompagnement des immigrĆ©s. L’appel invite les personnes Ć envisager la possibilitĆ© d’ouvrir les centres du mouvement, les instituts religieux, les Ć©difices paroissiaux, mais aussi leurs propres maisons ; Ć inviter ceux qui sont disposĆ©s Ć collaborer Ć cette urgence en venant aux cĆ“tĆ©s des rĆ©fugiĆ©s qui arrivent ; Ć commencer Ć travailler avec les organismes et les organisations locales. Ce chantier, qui doit allier l’initiative privĆ©e aux dispositifs d’accueil mis en place par le MinistĆØre de l’IntĆ©rieur, connaĆ®t dĆ©jĆ ses premiĆØres concrĆ©tisations, conformĆ©ment aux vÅux du pape FranƧois dans son AngĆ©lus du dimanche 5 septembre, afin que tous les Afghans « tant chez eux qu’en transit, et dans les pays d’accueilĀ Ā», puissent « vivre dans la dignitĆ©, dans la paix et la fraternitĆ© avec leurs voisinsĀ Ā». Les rĆ©ponses ne se sont pas fait attendre : des personnes ont proposĆ© leur expĆ©rience professionnelle, leur maison ou des habitations disponibles. Une infirmiĆØre de Bergame a Ć©tĆ© l’une des premiĆØres Ć rĆ©pondre Ć l’appel : « Entre une garde et une autre, je suis disponible pour tout besoinĀ Ā». D’autres ont offert leur expertise juridique, sanitaire ou Ć©ducative. Une famille de Lombardie, avec cinq jeunes enfants, s’est dite prĆŖte Ć accueillir un enfant. Ce ne sont pas seulement des familles, mais des communautĆ©s entiĆØres qui rĆ©pondent Ć l’invitation du pape Ć ouvrir des presbytĆØres et des Ć©glises. Le monde religieux se demande comment se rendre disponible : c’est le cas d’un groupe de religieux des villes vĆ©suviennes. Il existe Ć©galement des communautĆ©s focolarines entiĆØres – comme Ć Pesaro, Milan et Cosenza – qui se sont regroupĆ©es pour unir leurs forces et trouver un lieu Ć mettre Ć disposition pour accueillir des immigrants. Les contacts se poursuivent Ć©galement avec certains organismes et coopĆ©ratives partageant les mĆŖmes idĆ©aux, qui peuvent soutenir et accompagner cet accueil familial avec des instruments adaptĆ©s, comme la coopĆ©rative Fo.Co. (Chiaramonte Gulfi, RG) et l’association Nuove Vie per un Mondo Unito (Rome). Toujours dans le Latium, Ć Marino, l’organisation coopĆ©rative et sans but lucratif Una cittĆ non basta (Une ville ne suffit pas) a dĆ©jĆ commencĆ© Ć accueillir les immigrants. Au centre Mariapolis de Castel Gandolfo, quelques familles afghanes ont Ć©tĆ© accueillies dĆØs les premiers jours de l’urgence. Le 28 aoĆ»t, plusieurs villes d’Italie ont participĆ© Ć l’initiative promue par l’Ćconomie de FranƧois pour les droits et la libertĆ© des femmes afghanes. ParallĆØlement, une campagne de collecte de fonds, de petites et grandes sommes d’argent, est en cours. Des personnes qui ne peuvent pas ouvrir leur maison ont fait Ć©valuer leurs bijoux familiaux. Les sommes rĆ©coltĆ©es sont destinĆ©es Ć des associations qui pourront les utiliser au niveau local pour des besoins spĆ©cifiques qui ne peuvent ĆŖtre couverts par les contributions de l’Ćtat. Le compte de rĆ©fĆ©rence est celui dĆ©jĆ utilisĆ© pour l’urgence covid. Les contributions peuvent ĆŖtre versĆ©es avec lāindicationĀ : ACCUEIL AFGHANISTAN.
Maria Chiara De Lorenzo
Sep 6, 2021 | Non classifiƩ(e)
Des mots comme perfection et saintetĆ© peuvent sembler des objectifs inatteignables, mais Chiara Lubich, Ć partir d’une dĆ©claration de saint Bonaventure, rĆ©flĆ©chit Ć la maniĆØre dont il est possible de s’en rapprocher, en partant des gestes les plus simples de la vie quotidienne. Jāai trouvĆ© une phrase sur la saintetĆ©, attribuĆ©e Ć saintĀ Bonaventure, que beaucoup dāentre nous connaissent certainement, mais que nous nāavons peut-ĆŖtre pas encore fait passer dans notre vie. (ā¦) Cāest lāaffirmation dāun saint qui est aussi expert en chemins pour aller Ć Dieu. Il affirme avec assurance que lāon progresse davantage spirituellement en quarante jours, si lāon ne sāattarde pas dans la vallĆ©e des imperfections et des pĆ©chĆ©s vĆ©niels, quāen quarante ans, si lāon sāy arrĆŖte. Formidable, nonĀ ? Bien entendu, je me suis alors posĆ© une questionĀ : « En quoi consistent ces imperfections et ces pĆ©chĆ©s vĆ©nielsĀ ?Ā Ā» On pourrait en dresser une longue liste. Ils sont le contraire de la perfection. Et en quoi consiste la perfectionĀ ? Ć mettre en pratique la charité : « RevĆŖtez l’amourĀ : c’est le lien parfaitĀ Ā», dit Saint Paul[1]Ā ; « Qu’ils soient parfaits dans la charité », prie JĆ©sus dans la derniĆØre CĆØne, comme le rappelle lāĆvangile de Jean. Cāest la charitĆ© qui, vĆ©cue par plusieurs ā comme cāest notre cas ā devient rĆ©ciproqueĀ : « Je vous donne un commandement nouveau, dit JĆ©susĀ : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimĆ©s, aimez-vous les uns les autres.Ā Ā» VoilĆ donc comment il nous faut vivre pour Ć©viter de nous attarder dans la vallĆ©e des imperfections et des pĆ©chĆ©s vĆ©niels. Et si nous lāoublions ou manquons Ć notre engagement, il nous faut recommencer. Par où convient-il de commencerĀ ? Chez nous [ā¦] Oui, Ć la maison, dĆØs le matin, car de cette maniĆØre la journĆ©e commence bien. Ć la maison, car souvent nous faisons lāeffort de bien vivre lāamour rĆ©ciproque avec ceux qui vivent au dehors, pendant les rencontres, les congrĆØs, et puis, rentrĆ©s Ć la maison, peut-ĆŖtre Ć cause de la fatigue, nous perdons la patience avec les frĆØres, nous ne nous contrĆ“lons pas et⦠adieu amour rĆ©ciproqueĀ ! Gardons-le Ć lāesprit. Et, si nous le vivons, dans quarante jours,nous aurons sĆ»rement progressĆ© spirituellement et beaucoup contribuĆ© Ć notre saintetĆ© personnelle et Ć la « saintetĆ© de peupleĀ Ā».
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Conversazioni in Collegamento telefonico, Roma 2019, p. 561-562 [1] Col 3,Ā 14.
Sep 1, 2021 | Non classifiƩ(e)
Entretien avec Stefania Papa, nouvelle responsable d’EcoOne, l’action culturelle du mouvement des Focolari en faveur de l’environnementĀ : lāengagement de ses membres dans le “Temps de la CrĆ©ation” et ses diffĆ©rentes initiatives pour protĆ©ger notre planĆØte. Chaque annĆ©e, du 1er septembre au 4 octobre, se dĆ©roule dans le monde entier le “Temps de la CrĆ©ation”, une initiative de priĆØre et d’actions concrĆØtes pour sauvegarder et protĆ©ger notre maison commune. Stefania Papa est la nouvelle responsable d’EcoOne, l’action culturelle du mouvement des Focolari, qui soutient un rĆ©seau d’enseignants, d’universitaires, de chercheurs et de professionnels travaillant dans le domaine des sciences environnementales. Nous l’avons interrogĆ©e sur l’engagement des Focolari en faveur du “Temps pour la CrĆ©ation” et sur les diffĆ©rentes initiatives environnementales. Qu’est-ce que le “Temps de la CrĆ©ation” ? Il s’agit d’une pĆ©riode spĆ©cifique qui va du 1er septembre, journĆ©e mondiale de priĆØre pour la sauvegarde de la crĆ©ation, au 4 octobre, fĆŖte de saint FranƧois d’Assise, le saint patron de l’Ć©cologie. Un temps au cours duquel les diffĆ©rentes Ćglises du monde entier se rĆ©unissent pour prier et promouvoir des actions concrĆØtes pour sauvegarder et protĆ©ger notre maison commune. Cette annĆ©e, le thĆØme est : « Une maison pour tous ? Renouveler l’Oikos de DieuĀ Ā» En grec Oikos signifie maison. Pourquoi est-il important qu’elle devienne de plus en plus un Ć©vĆ©nement portĆ© par les diffĆ©rentes Ćglises ? Pour rĆ©pondre Ć cette question, un ancien proverbe africain me vient Ć l’esprit : « Si tu veux aller vite, cours tout seul. Si vous voulez aller loin, faites-le avec les autresĀ Ā». Le pape FranƧois lui-mĆŖme, dans son encyclique “Laudato sƬ”, dĆ©clare : « Nous avons besoin d’une confrontation qui nous unisse tous, car le dĆ©fi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous.Ā Ā» Nous devons « unir l’ensemble de la famille humaine dans la quĆŖte d’un dĆ©veloppement durable et intĆ©gral.Ā Ā»[1] Nous ne pouvons y parvenir qu’en nous rassemblant, en recherchant une collaboration et une communion toujours plus Ć©troites, y compris entre les diffĆ©rentes Ćglises chrĆ©tiennes du monde. Nous sommes dans la sixiĆØme annĆ©e de la publication de “Laudato si” du pape. Pourtant, il reste encore un long chemin Ć parcourir… De nombreuses autres initiatives ont Ć©tĆ© mises en place et rĆ©alisĆ©es, mais il reste beaucoup Ć faire. La tĆ¢che qui nous attend peut sembler ardue, mais nous pouvons encore inverser certaines tendances nĆ©gatives, nous adapter pour rĆ©duire au minimum les dommages, restaurer des Ć©cosystĆØmes en souffrance et mieux protĆ©ger ce que nous avonsĀ : il sāagit de repenser les solutions de logement et la mobilitĆ© sociale, la collecte diffĆ©renciĆ©e des dĆ©chets et de nombreuses autres questions. Mais lāorientation prise est la bonne, l’encyclique du pape FranƧois marque le point de non-retour. Il y a Ć©galement une pĆ©tition Ć signer : en quoi consiste-t-elle ? C’est une occasion importante pour nous d’appeler les dirigeants mondiaux Ć s’engager de toute urgence dans la lutte contre la crise climatique et la crise de la biodiversitĆ©. En effet, deux Ć©vĆ©nements trĆØs importants auront lieu prochainement : du 11 au 24 octobre 2021, la ConfĆ©rence des Nations unies sur la biodiversitĆ© (COP15), où les dirigeants du monde entier pourront fixer des objectifs importants pour protĆ©ger la crĆ©ation, et du 31 octobre au 12 novembre 2021, la 26e ConfĆ©rence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), où les pays annonceront leurs plans pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Le mouvement des Focolari est un partenaire du mouvement Laudato si. Comment le mouvement des Focolari s’engage-t-il dans le “temps de la CrĆ©ation” ? Le mouvement des Focolari s’est toujours engagĆ© en faveur de l’environnement. Pour le “Temps de la CrĆ©ation”, en particulier, il a participĆ© et participe aux initiatives de l’Ćglise catholique, comme la Laudato siā action platform Ā du DicastĆØre pour le service du DĆ©veloppement Humain IntĆ©gral, Ć travers le mouvement Famiglie Nuove (Familles Nouvelles) et aux Ć©vĆ©nements promus par le Mouvement Laudato si’, (anciennement Global Catholic Climate Movement) auquel il adhĆØre. Lors de la derniĆØre AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Focolari, conclue en fĆ©vrier 2021, la conversion Ć©cologique des membres et des structures a Ć©tĆ© relancĆ©e, avec des activitĆ©s de petite, moyenne et grande envergure (comme les projets internationaux financĆ©s, Ć©galement dans le cadre de la coopĆ©ration au dĆ©veloppement : Azione per Famiglie Nuove, Azione Mondo Unito Ā etc. ) Dans le mĆŖme temps, tous les membres des Focolari s’engagent Ć ne plus faire usage des combustibles fossiles. Par ailleurs, cette annĆ©e, les jeunes du mouvement se sont engagĆ©s dans le parcours intitulĆ© DareToCare. Une campagne qui signifie “oser prendre soin”, c’est-Ć -dire prendre en charge, s’intĆ©resser activement, donner de l’importance aux plus fragiles, Ć la planĆØte, aux institutions, Ć notre ville, Ć nos voisins, aux problĆØmes de notre sociĆ©tĆ©. En mai dernier, l’ ONG New Humanity a Ć©tĆ© accrĆ©ditĆ©e en tant qu’observateur auprĆØs du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’agence des Nations unies qui traite de toutes les questions environnementales mondiales. New Humanity mĆØne ses activitĆ©s de protection de l’environnement, notamment par le biais de l’initiative culturelle EcoOne. En outre, je voudrais mentionner le partenariat Ć©tabli entre le mouvement des Focolari et FaithInvest, une organisation internationale qui travaille pour aider les religions Ć dĆ©velopper des plans stratĆ©giques Ć long terme pour l’environnement. Dans le domaine culturel et Ć©ducatif, il y a plusieurs confĆ©rences prĆ©vues et promues par EcoOne, la participation d’EcoOne Ć ECEN (European Christian Environmental Network) et des projets dans les Ć©coles comme celui reconnu par le MinistĆØre italien de l’Ć©ducation “Donner pour sauvegarder l’environnement”.
Lorenzo Russo
Ā [1] Pape FranƧois, Lettre encyclique Laudato siā, p. 13-14.
Aoƻt 30, 2021 | Non classifiƩ(e)
La pandĆ©mie se poursuit, tandis que les crises Ć©conomiques et sociales qu’elle engendre s’aggraventĀ ; la situation environnementale de la planĆØte apparaĆ®t dramatique et les conflits dans certaines rĆ©gions du monde ne semblent pas vouloir s’apaiser. Que faireĀ ? Pour ChiaraĀ Lubich, il n’y a qu’un seul remĆØdeĀ : la fraternitĆ© universelle. Faire de l’humanitĆ© une seule famille. En partant des petites actions concrĆØtes et quotidiennes de chacun d’entre nous. Face aux innombrables difficultĆ©s qui surgissent entre des mentalitĆ©s si opposĆ©es, des peuples si diffĆ©rents, des cultures si Ć©loignĆ©es les unes des autres, des religions dont certains extrĆ©mistes nous prĆ©sentent un visage dĆ©formĆ©, il nāy a quāun seul remĆØde, celui de la fraternitĆ© universelleĀ : faire de lāhumanitĆ© une grande famille qui a Dieu pour PĆØre et où les hommes sont frĆØres les uns des autres. Quels moyens allons-nous prendreĀ ? Qui est davantage habilitĆ© Ć cela que nousĀ ? Une chose est sĆ»reĀ : si quelquāun a su mourir pour son IdĆ©al et, ensuite, ressusciter pour que nous ressuscitions avec lui, cāest JĆ©sus. Notre objectif doit ĆŖtre de le faire revivre sur la terre, en devenant chacun un autre Christ, en Ć©tant, comme lui, Amour, SaintetĆ©, Perfection. Le moment est venu de nous engager rĆ©solument dans la voie de la perfection. Or en quoi consiste la perfectionĀ ? Une Ć©tude sur la vie intĆ©rieure rapporte, Ć ce propos, de trĆØs intĆ©ressantes citations de PĆØres de lāĆglise et de grands saints. Peut-ĆŖtre les connaissons-nous. Il nāest pas inutile, cependant, de nous les rappeler en ce moment de notre histoire. DāaprĆØs ces auteurs Ć©minents dans lāĆglise, la perfection consiste Ć ne jamais cesser de grandir, car celui qui nāavance pas recule. Et comme notre chemin est celui de lāamour, la perfection consiste Ć ne jamais cesser de grandir dans la charitĆ©. Il faut donc aimer, et le faire toujours mieux. Toujours mieux. CommentĀ ? En ne cessant de regarder notre modĆØleĀ : [ā¦] Dieu Amour. [ā¦] FranƧois de Sales affirmeĀ : « Qui ne gagne, perd [ā¦]Ā ; qui ne monte, descend [ā¦Ā ; qui nāest pas vainqueur, est vaincu en ce combat[1].Ā Ā» Il est impressionnant de constater Ć quel point lāamour est exigeant, mais tout en Dieu est exigeant. [ā¦] Est-ce difficile, est-ce facileĀ ? Essayons et nous verrons bien. Ć chaque instant, essayons de nous livrer Ć la volontĆ© de Dieu, Ć lāautre, au frĆØre que nous devons aimer, Ć notre travail, Ć nos Ć©tudes, Ć la priĆØre, au moment de relax, Ć lāactivitĆ© que nous devons exercer. Et cela toujours mieux, car autrement nous reculons. Une phrase rĆ©pĆ©tĆ©e avant chaque action, mĆŖme la plus banale, pourra nous y aiderĀ : « Cāest la plus belle chose que je puisse faire en ce moment.Ā Ā» [ā¦] Cāest ainsi que nous nous entraĆ®nons pour lāentreprise que nous voulons mener Ć bien et qui nous est spĆ©cifiqueĀ : la fraternitĆ© universelle.
Chiara Lubich
TĆ©lĆ©rĆ©union – Castel Gandolfo, 27Ā septembre 2001. Extrait de « Conversazioni in collegamento telefonicoĀ Ā» Ed. CittaĀ Nuova p.Ā 620. [1] Francesco di Sales, Trattato dellāamor di Dio, III, 1, CittĆ Nuova, Rome 2011, p.Ā 222.
Aoƻt 27, 2021 | Non classifiƩ(e)
Aimer en premier, aimer de maniĆØre dĆ©sintĆ©ressĆ©e, aimer toujours, tout de suite et avec joie. C’est une opportunitĆ© d’incarner l’art d’aimer dans nos vies. C’est de lĆ que naĆ®t, comme par attraction, la communion fraternelle. C’est une nouvelle vie, un monde qui change. PhysiothĆ©rapeute Dans le centre où je travaille, le nombre de demandes a diminuĆ© Ć cause du Covid, de sorte que de nombreuses heures de la journĆ©e Ć©taient vides. J’ai donc eu lāautorisation d’aider dans un service infectĆ©. D’autres collĆØgues ont ensuite suivi mon exemple. Un jour, l’un d’entre eux nous a confiĆ© que son service n’avait jamais Ć©tĆ© aussi humain et engageant : « Ce n’est que maintenant que je me suis rendu compte de ce que signifie un geste de solidaritĆ©, une caresse, mĆŖme si vous portez des gants. Il semble que j’ai dĆ©couvert une dimension plus humaine de mon travail. Je voudrais que mes enfants fassent ce service, car c’est une vĆ©ritable Ć©cole de la vieĀ Ā». (J.H. – RĆ©publique tchĆØque) Notre proximitĆ© Lorsque le pape FranƧois parle de āproximitĆ©ā, il semble annuler toutes les rĆØgles que nous nous sommes fixĆ©es concernant un certain mode de vie. Pour lui, ce qui compte, c’est l’autre et notre capacitĆ© d’accueil. J’en parlais un jour au bureau, contrĆ© par une collĆØgue qui disait que c’est prĆ©cisĆ©ment cette attitude sans rĆØgles qui ruine l’Ćglise. Je l’ai Ć©coutĆ©e, trĆØs surpris et dĆ©couragĆ© par son assurance Ć condamner le pape, alors qu’elle est une femme intelligente et, Ć sa maniĆØre, une catholique pratiquante. Ć partir de ce jour, j’ai Ć©vitĆ© de revenir sur le sujet et chaque fois qu’elle m’attaquait avec un article sur le pape, j’essayais de dĆ©tourner la conversation. Avant-hier, elle m’a dit au tĆ©lĆ©phone qu’elle ne pouvait pas venir travailler Ć cause de problĆØmes avec sa fille anorexique. DĆØs que j’ai pu, je suis allĆ© les voir. En fait, la fille risquait de perdre sa vie. Ma femme est psychologue et, grĆ¢ce Ć diverses astuces, nous avons rĆ©ussi Ć nous frĆ©quenter. Maintenant que la fille va mieux, elle est souvent chez nous. La collĆØgue m’a Ć©crit un message : « Maintenant je comprends ce que le Pape entend par le mot proximité ». (F.C. – France) Je vais y aller moi. Mon instituteur nous a parlĆ© d’un soldat, peut-ĆŖtre un soldat alpin, qui Ć©tait un peu spĆ©cial : il faisait n’importe quel travail, mĆŖme le plus ingrat, en disant Ć ses supĆ©rieurs : āāVago miāā (je vais y aller moi). Jusqu’Ć ce que āāVago miāā (comme il Ć©tait maintenant surnommĆ©) ne revienne plus jamais, tuĆ© dans une action de guerre. Cette mort, le sceau d’une vie vĆ©cue dans l’altruisme, avait touchĆ© une corde sensible dans mon imagination d’enfant. Je voulais ĆŖtre comme lui. En bref, āāVago miāā Ć©tait devenu mon modĆØle de celui qui donne de sa personne pour les autres. Et c’Ć©tait bien des annĆ©es avant que je ne rencontre Celui qui a donnĆ© sa vie pour nous et un sens Ć la mienne. (Joseph – Italie)
Lorenzo Russo
(extrait de āIl Vangelo del Giornoā , CittĆ Nuova, annĆ©e VII, n.4, juillet-aoĆ»t 2021)
Aoƻt 24, 2021 | Non classifiƩ(e)
Le professeur Sureshchandra Upadhyaya, enseignant et Ć©rudit indien possĆ©dant une connaissance approfondie de la culture hindoue, est rĆ©cemment dĆ©cĆ©dĆ©. Il avait rencontrĆ© Chiara Lubich en 2001. Une barbe blanche descendant jusqu’Ć la ceinture ornait son visage. C’Ć©tait un homme de petite taille dont les pensĆ©es Ć©manaient de maniĆØre claire et essentielle. Le professeur Sureshchandra Upadhyaya Ć©tait une personne de grande culture et de profonde spiritualitĆ©. Il connaissait trĆØs bien le sanskrit et la culture hindoue qu’il a contribuĆ© Ć approfondir et Ć diffuser par ses activitĆ©s d’enseignement. Sa rencontre avec Chiara Lubich et son charisme en 2001 a marquĆ© le dĆ©but d’une profonde amitiĆ© spirituelle et intellectuelle qui a Ć©galement impliquĆ© d’autres universitaires indiens. Le professeur Upadhyaya Ć©tait un membre Ć©minent du « Bharatiya Vidya BhavanĀ Ā» Ć Mumbai, l’Institut de Culture Indienne, qui est prĆ©sent dans toute l’Inde. Il a rejoint l’Institut en 1960, Ć l’Ć¢ge de 28 ans, en tant que professeur de sanskrit. Il a Ć©tĆ© promu directeur acadĆ©mique en 1972 et a poursuivi sa carriĆØre avec beaucoup de passion, guidant de nombreux Ć©tudiants dans leurs Ć©tudes de doctorat. Il a Ć©galement reƧu de nombreux prix, dont le « Eminent Vedic ScholarĀ Ā» (prix de l’Ćminent Ćrudit VĆ©dique) de l’universitĆ© de Mumbai (Inde), le « Certificate of HonourĀ Ā» (certificat d’honneur) du prĆ©sident de l’Inde, le « Eminent Sanskrit ScholarĀ Ā» (prix de l’Ćminent Ćrudit Sanskrit) du gouvernement indien et le « Best Teacher AwardĀ Ā» (prix du Meilleur Enseignant) du gouvernement de l’Ćtat indien du Maharashtra. Le 5 janvier 2001, Ć Coimbatore (Inde), dans la salle du Nani Kalai Arangam College, a eu lieu la cĆ©rĆ©monie de remise du prestigieux “Defender of Peace Award” (Prix du dĆ©fenseur de la paix) Ć Chiara Lubich. 500 personnes Ć©taient prĆ©sentes, principalement des hindous, un public qualifiĆ©, dont le professeur Upadhyaya. « Tant qu’il y aura des personnes comme elle, Dieu est avec nousĀ Ā», a-t-il dit aprĆØs l’avoir Ć©coutĆ©eĀ ; « un jour, la terre deviendra le ciel. Toutes les croyances recherchent la vĆ©ritĆ©, et la vĆ©ritĆ© n’est rien d’autre que l’amour et la paix, comme nous le dit ChiaraĀ Ā». Il a poursuivi en expliquant : « Chiara Lubich me rĆ©vĆØle de maniĆØre tangible que l’on peut faire l’expĆ©rience de Dieu Ć travers un amour profond et inconditionnel.Ā DĆØs que tu aimes Dieu, tu tāaimes toi et les autres comme Dieu aime toute la crĆ©ation. Lorsque tu rĆ©pands ton amour, ton expĆ©rience de Dieu s’approfondit en toi et dĆ©borde hors de toi. Aimer devient alors ta nature mĆŖme, comme les fleurs qui Ć©manent leur parfum autour dāelles. PortĆ© par l’amour et la compassion, tu coules sans effort, oublieux de toi-mĆŖme, comme les vagues dansant dans l’ocĆ©an divin. Inspirons-nous du message de Chiara pour vivre en chacun et en tout le monde, pour faire l’expĆ©rience de la prĆ©sence de Dieu en nous et en dehors de nous, et pour nous sentir heureux au-delĆ de toute mesureĀ Ā». Le 12 aoĆ»t 2021, le professeur Upadhyaya a atteint pour toujours la fĆ©licitĆ© « AnandaĀ Ā» (l’Ć©tat pur de la joie et du bonheur), dont il parlait souvent.
A.M.A
https://vimeo.com/155689894 Voici le souvenir du Prof. Upadhyaya Ć©crit par Roberto Catalano, professeur de thĆ©ologie et de praxis du dialogue interreligieux Ć l’Institut universitaire Sophia de Loppiano (Italie) http://whydontwedialogue.blogspot.com/2021/08/uppadhyaya-ji.html