Mouvement des Focolari

Ɖvangile vĆ©cu : JĆ©sus abandonnĆ© et la joie

Lorsque nous reconnaissons dans la douleur le visage de JĆ©sus abandonnĆ© sur la Croix par son PĆØre et que nous l’acceptons avec toutes nos limites, alors cette douleur se transforme en joie. La vie prend un autre aspect, elle s’amĆ©liore parce qu’elle est vĆ©cue avec amour. La perte du pĆØre J’Ć©tais dĆ©jĆ  adulte lorsque mon pĆØre a quittĆ© la maison pour fonder une autre famille mais la perte d’un pĆØre laisse toujours un vide que rien ne peut combler. Des souvenirs et ses paroles me reviennent constamment. Le plus triste, c’est quand tu ne sais pas avec qui partager une joie, un succĆØs. Je suis mariĆ© maintenant, nous avons un enfant en route, mais ce sentiment d’orphelin demeure. Ma femme, par contre, Ć©prouve du ressentiment envers son pĆØre qui a quittĆ© la famille lorsqu’elle et sa petite sœur Ć©taient petites. C’est pourquoi parler entre nous de la figure paternelle fait ressortir notre grande diversitĆ©. Mais prĆ©cisĆ©ment parce que nous savons ce que signifie l’amour et le manque d’amour, nous nous sommes engagĆ©s Ć  ĆŖtre des sources d’amour vĆ©ritable pour nos futurs enfants. Le sujet, parmi d’autres, est mis en avant dans la communautĆ© paroissiale dans laquelle nous nous insĆ©rons : la nature du vĆ©ritable amour, celui qui surmonte l’Ć©gocentrisme, nous est expliquĆ© par JĆ©sus qui nous en a donnĆ© la mesure par sa vie et sa mort. (P.I. – Suisse) L’ami humoriste L’humour, Ć  mon avis, est la nouvelle vision, venant de Dieu, de la vie, par rapport Ć  l’aspect limitĆ©, dĆ©ficient, parfois tragique que l’homme rencontre chez ses semblables ainsi qu’en lui-mĆŖme. Pendant des annĆ©es, j’ai travaillĆ© comme caricaturiste avec Nino, un ami trĆØs cher, sur certaines de ses publications amusantes. Tout le monde, absolument tout le monde, trĆ©buche en marchant. Quant Ć  Nino, chaque fois qu’il trĆ©buche, il s’arrĆŖte un instant, y rĆ©flĆ©chit et repart en riant. Puis il nous en parle et tout le monde sourit. Si on y fait attention, c’est un peu le schĆ©ma de son humour. Un humour de plus en plus raffinĆ© au fil des ans, sans le grain de la satire, et pourtant pĆ©nĆ©trant ; une moquerie affectueuse non pas de l’homme, mais du « vieil hommeĀ Ā» qui se cache toujours en chacun. Nino lui-mĆŖme a Ć©crit Ć  ce sujet il y a quelques annĆ©es : « À mon avis, l’humour est une dimension imprĆ©vue qui, en plus des quatre mesures traditionnelles d’une personne – taille, longueur, largeur et profondeur – parvient Ć©galement Ć  dĆ©couvrir ses quatre anti-mesures. La briĆØvetĆ©, la bassesse, l’Ć©troitesse et la superficialité ». (Vittorio – Italie) Irina et l’œcumĆ©nisme Je suis orthodoxe, je suis nĆ©e en Russie et j’ai Ć©pousĆ© un prĆŖtre anglican. Il n’y a jamais eu de difficultĆ©s thĆ©ologiques entre mon mari et moi ; il aimait beaucoup l’Ɖglise orthodoxe. Plus tard, nous avons dĆ©couvert combien nous avions aussi d’élĆ©ments en commun avec l’Ɖglise catholique. A Rome, mon mari a dirigĆ© un centre œcumĆ©nique pour lequel il a mis toute son Ć©nergie. AprĆØs sa mort, j’ai enseignĆ© la langue russe Ć  la GrĆ©gorienne pendant cinq ans. Puis de retour en Angleterre, comme prĆ©sidente d’un centre œcumĆ©nique Ć  Oxford. Dans un livre intitulĆ© Le chemin de l’unitĆ©, je parle de mon mari, des contacts que nous avons eus avec des personnalitĆ©s importantes de diffĆ©rentes Ɖglises qui ont apprĆ©ciĆ© notre travail œcumĆ©nique. Bien sĆ»r, il y a encore beaucoup Ć  faire pour parvenir Ć  l’unitĆ©, mais les esprits prophĆ©tiques qui travaillent dans ce sens ne manquent pas. Ils sont minoritaires, c’est vrai, mais ils sont lĆ  et ils sont la grande force de l’Ɖglise. MĆŖme si cela nous attriste de voir qu’il y a encore beaucoup de prĆ©jugĆ©s Ć  surmonter, nous devons travailler et espĆ©rer, car le commandement du Christ est « que tous soient unĀ Ā». Pour moi, l’Église est dĆ©jĆ  une.

Aux soins de Lorenzo Russo

  (tirĆ© de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, anno VII, n.4, juillet-aoĆ»t 2021)

Chiara Lubich: L’enfant de l’Évangile

Chiara Lubich nous rappelle que le royaume de Dieu appartient Ć  qui ressemble Ć  un enfant. Car l’enfant s’abandonne, confiant, Ć  son pĆØre et Ć  sa mĆØreĀ : il croit Ć  leur amour. Ainsi en est-il du chrĆ©tien authentique. Il croit Ć  l’amour de Dieu, se jette dans les bras du PĆØre des cieux. Les actes comme les paroles de JĆ©sus dĆ©concertent toujours. Entre autre, Ć  propos des enfants. Son Ć©poque les considĆ©rait comme socialement insignifiants du point de vue social. Les apĆ“tres n’en voulaient donc pas autour de JĆ©sus, dans le monde des « adultesĀ Ā». Ils dĆ©rangeaientĀ ! MĆŖme attitude chez les grands prĆŖtres et les scribes. « Voyant les enfants qui criaient dans le templeĀ : “Hosanna au Fils de David“, ils s’en indignĆØrentĀ Ā» et demandĆØrent Ć  JĆ©sus de remettre de l’ordre. JĆ©sus a, lui, une tout autre attitude devant les enfants. Il les appelle, il les attire Ć  lui, Ć©tend la main sur eux pour les bĆ©nir. Il les prĆ©sente mĆŖme comme des modĆØles Ć  ses disciplesĀ : « Le Royaume de Dieu est Ć  ceux qui sont comme eux.Ā Ā» Dans un autre passage de l’Évangile, JĆ©sus dit que si nous ne changeons pas et si nous ne devenons pas comme des enfants, nous n’entrerons pas dans le royaume des cieux. Pourquoi le royaume de Dieu appartient-il Ć  qui ressemble Ć  un enfantĀ ? Parce que l’enfant s’abandonne avec confiance Ć  son pĆØre et Ć  sa mĆØreĀ : il croit Ć  leur amour. Quand il est dans leurs bras, il se sent en sĆ©curitĆ©, il n’a peur de rien. MĆŖme s’il prend conscience d’un danger autour de lui, il lui suffit de se serrer encore plus fort contre son papa ou sa maman pour se sentir tout de suite protĆ©gĆ©. Quelquefois c’est le papa lui-mĆŖme qui le place dans une situation difficile, pour lui faire faire un saut, par exemple. MĆŖme dans ce cas-lĆ  l’enfant s’élance avec confiance. C’est ainsi que JĆ©sus voit le disciple du royaume des cieux, le chrĆ©tien authentique. Comme l’enfant, il croit Ć  l’amour de Dieu, il se jette dans ses bras en toute confiance. Il ignore la peur car il ne se sent jamais seul. Il croit que tout ce qui lui arrive est pour son bien. A-t-il une prĆ©occupationĀ ? Il la confie au PĆØre, sĆ»r que tout se rĆ©soudra. Comme un enfant, il s’abandonne totalement Ć  lui, sans rĆ©flĆ©chir. Les enfants dĆ©pendent complĆØtement de leurs parents. Ceux-ci leur donnent nourriture, vĆŖtements, soins, Ć©ducation. Nous aussi, « enfants de l’ÉvangileĀ Ā», nous dĆ©pendons en tout du PĆØre. Il nous nourrit comme il nourrit les oiseaux du ciel, nous habille comme les lys des champs. Il sait ce dont nous avons besoin, avant mĆŖme que nous le lui demandions et nous le donne. Le royaume de Dieu mĆŖme, nous n’avons pas Ć  le conquĆ©rir. Nous le recevons comme un don des mains du PĆØre. Tant que l’enfant ne connaĆ®t pas le mal, il ne le commet pas. […] L’Ā«enfant de l’ÉvangileĀ Ā» confie tout Ć  la misĆ©ricorde de Dieu. Oubliant le passĆ©, il commence chaque jour une vie nouvelle, ouvert aux suggestions de l’Esprit, toujours crĆ©atif. Seul, l’enfant ne peut apprendre Ć  parler. Il a besoin qu’on le lui enseigne. De mĆŖme, le disciple de JĆ©sus ne suit pas son propre raisonnement. Il apprend tout de la Parole de Dieu, y compris parler et vivre selon l’Évangile. L’enfant a tendance Ć  imiter son propre pĆØre. Si on lui demande ce qu’il fera plus tard, il dit souvent qu’il aura le mĆ©tier de son pĆØre. Ainsi l’« enfant de l’ÉvangileĀ Ā» imite le PĆØre cĆ©leste, qui est Amour, et il aime comme LuiĀ : il aime tout le monde, car le PĆØre « fait lever son soleil sur les mĆ©chants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » ; il est le premier Ć  aimer, car le Christ nous a aimĆ©s alors que nous Ć©tions encore pĆ©cheursĀ ; il aime gratuitement, de faƧon dĆ©sintĆ©ressĆ©e, comme notre PĆØre du ciel… C’est pour cela que JĆ©sus aime s’entourer de petits enfants et les dĆ©signe comme modĆØles. […]

Chiara Lubich

Parole de vie octobre 2003 In Parole di Vita, préparé par Fabio Ciardi, Opere di Chiara Lubich, Città Nuova, 2017, p. 702.

Ɖvangile vĆ©cu: sĆØme l’amour

Saint Augustin ditĀ : « VoilĆ  une fois pour toutes le court prĆ©cepte qu’on te dicte : Aime et fais ce que tu veux. Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu corriges, corriges par amour. Qu’au-dedans de toi se trouve la racine de l’amour et tout ce que tu fais ne peut ĆŖtre que bonĀ Ā». Mets l’amour… Je n’avais jamais imaginĆ© que j’avais Ć©pousĆ© un Ć©tranger. Mon mari rĆ©vĆ©lait un Ć©gocentrisme qui l’Ć©loignait des autres. En rĆ©alitĆ©, il cachait un Ć©norme sentiment d’infĆ©rioritĆ©. Je m’en Ć©tais rendu compte lorsque et pour ne pas le blesser, je ne pouvais mĆŖme pas me rĆ©jouir des succĆØs de nos deux enfants. Et dire qu’à un moment je me sentais soutenue par lui ! Cet appui avait maintenant disparu et j’étais en crise. C’est Ć  ce moment-lĆ  que le message d’une ancienne camarade de classe entrĆ©e au couvent m’annonce sa dĆ©cision de quitter la voie prise. Je suis allĆ©e la voir et pendant qu’elle me parlait de solitude, d’idĆ©aux effondrĆ©s, d’envies et de jalousies dans sa communautĆ©, qui avait des objectifs humanitaires Ć©levĆ©s, il m’a semblĆ© me voir reflĆ©tĆ©e dans un miroir. Nous nous sommes rencontrĆ©es Ć  plusieurs reprises. Elle m’a citĆ© une phrase de Jean de la Croix qui est devenue une lumiĆØre pour ce que je devais faire pour tenter de sauver ma famille : « LĆ  où il n’y a pas d’amour, mets l’amour et tu trouveras l’amourĀ Ā». Je me suis efforcĆ©e. Ce n’Ć©tait pas facile, mais aujourd’hui les choses ont changĆ©, tant pour moi que pour elle. (M.d.A. – Albanie) Rester en Syrie Il y a environ dix ans, alors que la vie Ć©tait devenue difficile pour nous, chrĆ©tiens, nous nous sommes demandĆ© si nous devions rester dans notre pays. De nombreuses personnes avaient choisi de partir ; elles semblaient avoir trouvĆ© un environnement serein, sans le bruit des armes et sans peur. Pourtant, mĆŖme si nous faisons peu ici, nous sentons que notre prĆ©sence est une vĆ©ritable mission. Ce n’est pas tant une question de tĆ©moignage et de fidĆ©litĆ© Ć  la terre et Ć  la foi, mais de proximitĆ©, celle dont parle le Pape FranƧois. Nous sommes certains qu’aussi pour nos enfants, cette situation, mĆŖme si elle n’est pas facile, rĆ©sultera un grand apprentissage de la vie. (V.M. – Syrie) Nous apprenons des petits Kanna est nĆ©e dans une famille chrĆ©tienne et va Ć  l’Ć©cole maternelle. Ses nombreuses camarades de classe et l’enseignante sont d’autres religions. A la fin de l’annĆ©e, l’institutrice a saluĆ© tous les enfants un par un. En arrivant Ć  Kanna, elle lui a dit : « Je te remercie parce que tu nous as fait connaĆ®tre JĆ©sus. Quand tu en parlais, nous sentions qu’il Ć©tait proche de toi. Tu nous as enseignĆ© les priĆØres que tu as apprises Ć  la maison : elles sont belles. Ce matin, je t’ai vu remettre Ć  ta compagne le prix que tu avais reƧu : ce geste m’a Ć©mu ! Je suis sur le point de me marier mais je veux d’abord recevoir le baptĆŖme et je me prĆ©pare car, comme toi, je veux croire en JĆ©susĀ Ā». (Z.J. – Japon)

Lorenzo Russo

(tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno VII, n.4, luglio-agosto 2021)

Sœur Antonia Moioli –  « Heureux ceux qui suivent mes voiesĀ Ā».

Sœur Antonia Moioli –Ā  « Heureux ceux qui suivent mes voiesĀ Ā».

Le 30 juillet 2021, Sœur Antonia Moioli nous a quittĆ©s, accompagnĆ©e de l’affection et des priĆØres de beaucoup. Elle Ć©tait sereine et avait un splendide sourire. NĆ©e Ć  Alzano Lombardo (Bergame, Italie) le 13 juin 1949 dans une famille profondĆ©ment chrĆ©tienne, Antonia Moioli a rencontrĆ© le Mouvement des Focolari Ć  l’Ć¢ge de 19 ans : la dĆ©couverteĀ  du Dieu Amour lui a fait aimer tout le monde, de la famille Ć  l’Ć©cole maternelle. « Je me suis demandĆ©e ce que Dieu voulait de moi. Un prĆŖtre m’ a suggĆ©rĆ© de ne pas m’ inquiĆ©ter, de continuer Ć  vivre l’idĆ©al et de faire confiance Ć  JĆ©sus qui a dit : « A celui qui m’aime, je me manifesteraiĀ Ā». J’ai fait confiance et je me suis abandonnĆ©e Ć  cette confiance. Entre-temps, je me suis rendu compte que j’avais pour collĆØgues des femmes religieuses trĆØs vivantes et libres. Elles me donnĆØrent un livre de leur Fondateur, et quand je l’ai lu, j’ai ressenti de la joie pour l’harmonie qu’il y avait avec l’IdĆ©alĀ Ā». En 1971, elle entre dans l’Institut des Sœurs de l’Enfant-JĆ©sus, prononce ses premiers vœux en 1974 et ses vœux perpĆ©tuels en 1980. Elle vit l’expĆ©rience Ć©ducative avec enthousiasme ; tout le monde se souvient d’elle pour sa vitalitĆ©, son amour et sa passion pour les enfants et les jeunes. En 1977, elle se rend Ć  Rome, Ć  l’Ć©cole de Santa Maria degli Angeli où elle enseigne et devient directrice de l’Institut. Elle est une figure de rĆ©fĆ©rence pour de nombreux Ć©tudiants. Ses fonctions institutionnelles ne l’ont pas Ć©loignĆ©e des jeunes, elles lui ont permis de leur montrer la beautĆ© de suivre JĆ©sus. En 1993, elle est la seule religieuse Ć  travailler au sein du conseil de la pastorale des jeunes pour le DiocĆØse et la PrĆ©fecture. Une ancienne Ć©lĆØve tĆ©moigne : «  Sœur Antonia Ć©tait une femme vraie, capable de montrer Ć  l’Ɖglise la plus haute vocation de la femme : savoir ĆŖtre une mĆØre, en gĆ©nĆ©rant constamment ses enfants Ć  la foi, Ć  la rencontre avec JĆ©sus. … en tant que mĆØre qui connaĆ®t le potentiel de ses enfants, elle ne s’est pas arrĆŖtĆ©e devant nos larmoiements . …Une femme forte, capable de montrer son humanitĆ©. Pendant l’accueil des jeunes pĆØlerins qui Ć©taient venus Ć  Rome pour la JournĆ©e Mondiale de la Jeunesse (en 2000), Sr Antonia …s’est approchĆ©e de moi et m’a dit : « tu laveras les toilettes du gymnaseĀ Ā». J’aurais prĆ©fĆ©rĆ© me consacrer Ć  d’autres activitĆ©s. Avant de commencer, Sœur Antonia m’a dit que pour vraiment servir les gens, il faut se salir les mains. Et lĆ , j’ai remarquĆ© la plus belle chose qui m’a fait reconnaĆ®tre en elle une vĆ©ritable Ć©ducatrice : elle a commencĆ© Ć  nettoyer les toilettes avec moi. … Je regardais une femme forte, heureuse d’ĆŖtre une religieuse et une Ć©ducatrice, une femme entiĆØre et rĆ©alisĆ©eĀ Ā». Elle souhaitait que chacun puisse faire l’expĆ©rience qu’aimer, c’est donner sa vie, instant aprĆØs instant. Une autre de ses caractĆ©ristiques, typique du charisme de sa congrĆ©gation, Ć©tait son amour pour les pauvres et sa sensibilitĆ© envers ceux qui luttaient, les personnes les plus simples. Elle avait Ć©galement un grand amour pour les sœurs plus Ć¢gĆ©es qu’elle. En 1996, elle est responsable de l’Italie et anime les communautĆ©s avec son enthousiasme habituel. ƀ la fin de son mandat, elle s’est consacrĆ©e pendant deux ans au service du Centre International pour les religieuses du Mouvement des Focolari et a continuĆ© par la suite, tout en occupant d’autres fonctions. CĆ©lĆ©brant ses 25 ans de consĆ©cration, elle Ć©crit : « Au cours de ces 25 annĆ©es, j’ai fait l’expĆ©rience de Sa fidĆ©litĆ© plus forte que mes infidĆ©litĆ©s. L’immense amour de Dieu guĆ©rit, encourage, soutient, c’est le ParadisĀ Ā». Et encore : « En recommenƧant, chaque fois que j’ai luttĆ© ou Ć©chouĆ©, je me suis toujours sentie enveloppĆ©e d’un immense amour, Marie et le charisme de l’UnitĆ© ont Ć©tĆ© essentiels pour faire de moi une vraie fille de mon fondateur, avec un cœur Ć©tendu Ć  toutes les expressions ecclĆ©siales et Ć  l’humanité ». Ces derniĆØres annĆ©es, elle a rencontrĆ© la faiblesse et la maladie ; rien ne lui est Ć©pargnĆ©, on lui demande de tout remettre dans les mains des autres ! En elle, se rĆ©alisent les paroles du fondateur Nicola BarrĆ© : « Cette nuit est un jour splendideĀ Ā», et comme l’a Ć©crit la prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram : « Sœur Antonia laisse derriĆØre elle l’exemple d’une vraie disciple de JĆ©sus, fidĆØle Ć  vivre la Parole et Le suivant constamment, qui a travaillĆ© sans relĆ¢che et aux niveaux les plus divers pour la rĆ©alisation duĀ : que tous soient unĀ Ā».

Sœur Tiziana Longhitano

Chiara Lubich: Le Miroir

Chiara Lubich nous invite Ć  regarder JĆ©sus comme Ć  un miroir, tout comme sainte Claire dans ses lettres, l’a proposĆ© Ć  quelques-unes de ses sœurs. Un miroir qui, dans son humanitĆ©, reflĆØte la divinitĆ©. Aujourd’hui nous pouvons nous demanderĀ : sommes-nous de quelque maniĆØre, un miroir de JĆ©susĀ ? Le sommes-nous pour les autresĀ ? Dans les lettres Ć  AgnĆØs de Prague*, qui font partie des diffĆ©rents Ć©crits où elle exprime son exigence de fidĆ©litĆ© radicale Ć  l’Évangile, (sainte) Claire invite ses sœurs (lesĀ clarisses) Ć  regarder JĆ©sus comme Ć  un miroirĀ : JĆ©sus est, dans son humanitĆ©, le miroir qui reflĆØte la divinitĆ©. Elle Ć©critĀ : « Pose ton regard sur le miroir de l’éternitĆ©, (JĆ©sus) […] et sois entiĆØrement transformĆ©e […] en l’image de Sa divinitĆ©.Ā Ā» (FF 2888) […]Ā Sainte Claire presse donc AgnĆØs de fixer son regard sur son Ɖpoux, mais aussi de l’imiter en refaisant les mĆŖmes choix que Lui, les mĆŖmes actes, les mĆŖmes gestes. […] Mais aujourd’hui, nous pouvons nous demanderĀ : sommes-nous de quelque maniĆØre, un miroir de JĆ©susĀ ? Le sommes-nous pour les autresĀ ? ƀ ce propos je voudrais rappeler un rĆŖve que nous avions les premiers temps. Nous disionsĀ : « Si par une hypothĆØse absurde, tous les Ɖvangiles de la terre Ć©taient dĆ©truits, nous voudrions vivre de telle maniĆØre que les hommes, en considĆ©rant notre conduite, en voyant, d’une certaine faƧon, en nous JĆ©sus, puissent rƩƩcrire l’ÉvangileĀ : ā€˜ā€™Aime ton prochain comme toi-mĆŖme’’ ( Mt 19,Ā 19), ā€˜ā€™Donnez et on vous donnera’’ (Lc 6,Ā 38), ā€˜ā€™Ne jugez pas…’’ (MtĀ 7,Ā 1), ā€˜ā€™Aimez vos ennemis…’’ (Mt 5, 44), ā€˜ā€™Aimez-vous les uns les autres’’ (cf. Jn 15,Ā 12), ā€˜ā€™LĆ  où deux ou trois sont unis en mon nom, je suis au milieu d’eux’’ (Mt 18, 20)Ā Ā».

Chiara Lubich

Le miroir, FĆŖte de Ste Claire – Berne, 11 aoĆ»t 2002 * Religieuse de l’ordre de Sainte Claire  

L’Ɖvangile vĆ©cu : comme l’enfant Ć©vangĆ©lique

JĆ©sus nous demande de nous faire petits, comme un enfant qui s’abandonne avec confiance Ć  son pĆØre et Ć  sa mĆØre et qui croit en leur amour. Ā« Nous aussi, ā€˜les enfants Ć©vangĆ©liques’, nous dĆ©pendons du PĆØre en tout – affirme Chiara Lubich – il sait ce dont nous avons besoin, avant mĆŖme que nous le lui demandions, et il nous le donne Ā». Adoption Ć  distance En janvier 2017, j’ai adoptĆ© une petite fille originaire du Kenya. Pendant environ un an, cependant, ma vie a pris un tournant inattendu et je n’avais pas de revenu fixe, si bien que je me suis demandĆ©e Ć  deux ou trois reprises si je serais en mesure de continuer Ć  subvenir aux besoins de l’enfant. « Ce que vous aurez fait Ć  l’un de ces petits, c’est Ć  moi que vous l’aurez faitĀ Ā», voilĆ  ce qui m’a incitĆ© Ć  continuer Ć  m’occuper d’elle. En fait, aprĆØs chaque moment d’hĆ©sitation, un nouveau projet de travail se prĆ©sentait pour confirmer ma dĆ©cision. Je remercie Dieu qui m’aime immensĆ©ment et me donne des preuves continuelles. (Anny – Roumanie) Un modĆØle innovant DerniĆØre annĆ©e de dentisterie, la plus difficile. Je n’aurais dĆ» penser Ć  rien d’autre pour obtenir rapidement mon diplĆ“me, mais j’ai acceptĆ© de donner des cours particuliers Ć  Fabio, qui ne travaille pas bien Ć  l’Ć©cole, pour aider sa mĆØre, une dame que j’ai rencontrĆ©e par hasard. Gratuitement, car ses finances ne sont pas bonnes. Un jour, alors que je donne des cours de sciences Ć  ce garƧon, je dois lui expliquer – comme par hasard – ce que sont les dents. Afin de l’aider Ć  mieux comprendre le chef-d’œuvre qu’est notre appareil masticatoire, sans m’en rendre compte, j’ai inventĆ© un modĆØle avec un dispositif technique simple mais trĆØs pratique pour l’enseignement. J’ai communiquĆ© cette dĆ©couverte Ć  mon professeur de thĆØse. Il en a Ć©tĆ© mĆŖme enthousiaste. Non seulement cela, mais il me propose de l’illustrer lors d’une confĆ©rence qu’il donnera Ć  l’universitĆ© de Caserta, en prĆ©cisant non seulement l’aspect technique mais aussi la circonstance qui m’a poussĆ© Ć  le rĆ©aliser. Dans les mois qui ont suivi, j’ai Ć©galement eu l’occasion d’en parler Ć  70 Ć©tudiants. La derniĆØre nouvelle que j’ai reƧue du professeur est qu’un livre sera Ć©galement publiĆ© sur ma dĆ©couverte. Et tout Ƨa parce que j’ai Ć©coutĆ© la demande d’une mĆØre. (Tonino – Italie) Tentation MariĆ© et pĆØre de trois filles, je travaille dans une menuiserie. J’ai un petit compte en banque, mais notre situation Ć©conomique n’est pas florissante. Un jour, lorsque je suis allĆ© faire un dĆ©pĆ“t, j’ai trouvĆ© 235 bolivares enregistrĆ©s en ma faveur : juste la somme dont nous avions besoin ! J’ai fait comme si de rien n’Ć©tait et j’ai dĆ©cidĆ©, avec ma femme, d’attendre une semaine. Pendant que j’attendais, j’imaginais diffĆ©rents scĆ©narios sur l’argent ; peut-ĆŖtre que quelqu’un souffrait ou pouvait perdre son emploi Ć  cause de moi. Il y a quelques annĆ©es, l’amour du prochain ne faisait pas partie de mes projets. Mais maintenant… Je suis retournĆ© Ć  la banque et j’ai expliquĆ© Ć  la personne en charge. « Vous ĆŖtes la personne la plus honnĆŖte que j’aie jamais rencontrĆ©eĀ Ā». Comme j’avais besoin de faire des recherches pour savoir ce qui s’Ć©tait passĆ©, il m’a donnĆ© un rendez-vous trois jours plus tard. Lorsque je suis retournĆ© Ć  la banque, ils avaient dĆ©jĆ  trouvĆ© l’erreur. J’ai Ć©tĆ© soulagĆ© d’apprendre que l’argent appartenait Ć  quelqu’un qui participe aux rĆ©unions de la Parole de Vie dans ma propre paroisse. Heureusement, je n’avais pas succombĆ© Ć  ce moment de tentation. (Jose – Venezuela)

Lorenzo Russo

(extrait de Il Vangelo del Giorno, CittƠ Nuova, annƩe VII, n.4, juillet-aoƻt 2021)

La joie parfaite

Chiara Lubich cite saint FranƧois et sa « joie parfaiteĀ Ā» et nous invite Ć  faire l’expĆ©rience, devant une douleur de renoncement, un dĆ©tachement, une Ć©preuve ou une maladie, la plĆ©nitude de la significationĀ : « C’est toi, Seigneur, mon unique bien.Ā Ā» Saint FranƧois aimait passionnĆ©ment son Seigneur. Un jour, il Ć©tait en chemin vers Assise. C’était l’hiver et le froid trĆØs vif le faisait beaucoup souffrir. En chemin, il expliquait Ć  frĆØre LĆ©on ce qu’était la « joie parfaite, l’allĆ©gresse parfaite » : Elle ne consistait pas Ć  faire des miracles ou Ć  ressusciter les mortsĀ ; ce n’était pas non plus prophĆ©tiser ou parler en languesĀ ; c’était ĆŖtre prĆŖt Ć  recevoir les injures des frĆØres du couvent vers lequel ils se dirigeaient, dans un bon esprit de charitĆ©, « car au-dessus de toutes les grĆ¢ces et les dons de l’Esprit Saint, il y a celui de se vaincre soi-mĆŖme et de supporter volontiers, pour l’amour du Christ, les peines, les injures et les incommoditĆ©sĀ Ā». C’était lĆ , selon lui, « la joie parfaiteĀ Ā». Essayons, nous aussi. Quand nous nous apercevons que la souffrance approche (due Ć  un renoncement, un dĆ©tachement, une Ć©preuve, une maladie), rĆ©pĆ©tons avec saint FranƧoisĀ : « LĆ  est la joie parfaite.Ā Ā» Cela revient Ć  dire, en donnant aux mots leur pleine significationĀ : « C’est toi, Seigneur, mon unique bien.Ā Ā» VoilĆ  une rĆ©flexion exigeante et sans Ć©chappatoire, n’est-ce pasĀ ? Pourtant, c’est en posant de tels actes que l’on peut progresser dans la vie, et mĆŖme volerĀ ; on peut ainsi laisser derriĆØre soi un sillage de lumiĆØre et entraĆ®ner un grand nombre de personnes.

Chiara Lubich

  La joie parfaite, TĆ©lĆ©rĆ©union – Castel Gandolfo, 17Ā dĆ©cembre 1998.

Alain Christnacht nommĆ© superviseur indĆ©pendant pour le cas d’abus d’un Ā Ā Ā Ā ex-membre consacrĆ© du Mouvement des Focolari

ƀ propos du cas de violence sur mineurs de la partĀ Ā  deĀ Ā  J.M.M.,Ā Ā  ex-membre consacrĆ©, le Mouvement des Focolari a instituĆ© le 26 juillet 2021 un organe de surveillance, ayant fonction de superviseur indĆ©pendant (FSI) sur les enquĆŖtes en cours menĆ©es par la sociĆ©tĆ© GCPS Consulting, commission indĆ©pendante mandatĆ©e par le MouvementĀ Ā  des Focolari en dĆ©cembre 2020. La prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram et le co-prĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n ont nommĆ© Alain Christnacht Ć  la fonction de superviseur indĆ©pendant. Cet organe a Ć©tĆ© instituĆ© tout d’abord pour garantir les victimes ainsi que le dĆ©roulement correct des enquĆŖtes de la sociĆ©tĆ© GCPS Consulting, Ć  laquelle le Mouvement des Focolari renouvelle sa totale confiance et qui demeure le seul organe autorisĆ© Ć  mener l’enquĆŖte. Les personnes qui dĆ©sireraient prendre contact avec le superviseur indĆ©pendant pour ce qui concerne l’enquĆŖte, peuvent le faire en Ć©crivant Ć  l’adresse courriel: superviseurac@gmail.com. D’ici dĆ©cembre 2021, GCPS Consulting rĆ©digera un rapport public qui exposera en dĆ©tail les conclusions et les recommandations de la commission d’enquĆŖte. ƀ cet Ć©gard, la surveillance du superviseur indĆ©pendant, extĆ©rieur au Mouvement des Focolari, reprĆ©sente une garantie supplĆ©mentaire pour les victimes et un soutien complĆ©mentaire Ć  la recherche de la vĆ©ritĆ©. Qui est Alain Christnacht ? Alain Christnacht, FranƧais, est un haut fonctionnaire de l’État ; il a rempli des fonctions au niveau national telles que prĆ©fet et conseiller d’État. Aujourd’hui, il est prĆ©sident du Samusocial de Paris, un groupement d’intĆ©rĆŖt public qui vient en aide aux personnes sans domicile fixe. Il a Ć©tĆ© prĆ©sident ou administrateur d’organisations de la jeunesse ; depuis 2016 il prĆ©side une commission nationale indĆ©pendante d’expertise sur la pĆ©dophilie, composĆ©e de magistrats et de mĆ©decins, qui conseille la ConfĆ©rence des Ć©vĆŖques de France.

Stefania TanesiniĀ Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā 

Overshoot day : la Terre demande de l’aide

Overshoot day : la Terre demande de l’aide

Ce 29 juillet 2021 est le dernier jour de l’annĆ©e en cours pour ce qui est de la disponibilitĆ© des ressources de la Terre Ć  disposition des humains. Comment pouvons-nous lutter contre ce gaspillage ? Les jeunes du mouvement des Focolari ont lancĆ© deux projets pour aider Ć  la conversion Ć©cologique. Overshoot day (le Jour du DĆ©passement) est la date symbolique qui indique le moment où l’homme a consommĆ© toutes les ressources que la Terre permet de rĆ©gĆ©nĆ©rer en un an. Pour donner un exemple simple, imaginez que 100 nouveaux arbres poussent sur la terre en un an, mais que nous, les humains, abattons plus de 100 arbres chaque annĆ©e. Le jour du dĆ©passement signifie le jour où l’homme coupe l’arbre numĆ©ro 101. Cette annĆ©e, Overshoot day (le Jour du DĆ©passement) tombe le 29 juillet. C’est vrai, d’ici la fin de l’annĆ©e, nous allons consommer plus de ressources que nous pouvons nous le permettre. Et pourtant, je parie qu’aujourd’hui ne semble pas si diffĆ©rent d’hier. En lisant ces lignes, tu n’es pas inquiet, pas plus que les personnes que tu as rencontrĆ©es jusqu’Ć  prĆ©sent aujourd’hui n’ont semblĆ© l’être, ni celles que tu rencontreras avant l’heure du coucher. Je veux que tu saches une seule chose : ce n’est pas de ta faute. Tu n’es pas une personne insensible ni indiffĆ©rente Ć  l’environnement ou Ć  la planĆØte. Tu n’es pas inquiet, car, comme moi, tu es habituĆ© Ć  ce genre de nouvelles concernant la crise climatique. Et quand on s’habitue Ć  une chose, on cesse de la percevoir comme une urgence. Les informations sur la crise climatique font dĆ©sormais partie de notre routine, de notre quotidien. Et il y a un risque que l’habitude d’en entendre parler nous fasse perdre la volontĆ© de travailler pour changer les choses. Cela m’arrive aussi, Ć  moi qui t’écris ces lignes. J’en suis navrĆ©. Cependant, j’ai de bonnes nouvelles. Tout le monde n’est pas dĆ©semparĆ© face Ć  cette actualitĆ© dĆ©courageante. Certains essaient d’agir pour changer les choses. Je parle, par exemple, des Jeunes du mouvement des Focolari, qui se mobilisent pour apporter leur contribution avec deux projets qui abordent la question de l’utilisation des ressources et de l’Ć©cologie. PATHWAYSLes hommes, la planĆØte et notre conversion Ć©cologique Le premier projet, PATHWAYS – Les hommes, la planĆØte et notre conversion Ć©cologique, est une campagne de sensibilisation et d’action programmĆ©e sur 6 ans, qui fait partie du projet Pathways for a United World. Au cours de l’annĆ©e 2021-2022, les Juniors pour un Monde Uni, les Jeunes pour un Monde Uni et New Humanity, promoteurs de cette initiative, s’engageront dans des actions au niveau local et mondial, articulĆ©es autour des trois axes suivants: 1) Learn -Apprendre – Ć©tudier et s’informer, afin de fonder leurs actions. 2) Act – agir. 3) Share – partager leurs initiatives sur les rĆ©seaux sociaux avec le hashtag #daretocare. FAIM ZƉRO Le deuxiĆØme projet concerne les ressources alimentaires de notre planĆØte. Depuis quelques annĆ©es, les jeunes du mouvement des Focolari aident la FAO dans son engagement pour ā€œZero Hungerā€ (“Faim ZĆ©ro”), qui vise Ć  rĆ©duire la faim dans le monde. Actuellement, une Ć©quipe internationale travaille Ć  la coordination des activitĆ©s au niveau mondial, mais sans oublier l’aspect local du problĆØme, grĆ¢ce Ć  des activitĆ©s et Ć  des initiatives dans les divers territoires.

Luigi Muraca – Redazione Teens (Adolescents Editorial Staff)

 

Lima (Pérou) : à la rencontre des migrants

Lima (Pérou) : à la rencontre des migrants

De nombreux migrants vĆ©nĆ©zuĆ©liens tentent chaque jour de rejoindre le Chili en passant par le PĆ©rou. La solidaritĆ© de la communautĆ© des Focolari de LimaĀ : des gestes concrets grĆ¢ce Ć  la Providence qui ne se fait pas attendre. « Quelques gestes suffisent Ć  sauver le mondeĀ Ā», affirme l’Ć©crivain et poĆØte Edith Bruck. Et c’est ce que nous essayons de faire chaque jour, pour aider ceux qui sont dans le besoin, notamment les migrants vĆ©nĆ©zuĆ©liens qui passent par le centre Juan Carlos Duque, en lien avec la communautĆ© des Focolari de Lima, au PĆ©rou. En route pour le Chili C’est une collaboratrice du Centre Juan Carlos Duque. Il y a quelques jours, elle a pu retrouver sa sœur : elles ne s’Ć©taient pas vues depuis quatre ans ! Elle est en route pour le Chili avec son mari et son enfant, espĆ©rant traverser la frontiĆØre Ć  travers le dĆ©sert trĆØs froid. Nous avons pu leur donner une valise de vĆŖtements chauds que nous avions reƧus. De nombreux VĆ©nĆ©zuĆ©liens tentent, non sans risque, d’entrer au Chili pour rejoindre leurs proches. La solidaritĆ© entre ces personnes est remarquable, malgrĆ© les souffrances qu’elles vivent. C’est ainsi que nous pouvons vĆŖtir JĆ©sus Une autre collaboratrice du Centre Juan Carlos Duque nous a parlĆ© d’un couple vĆ©nĆ©zuĆ©lien qui vit au PĆ©rou depuis quatre ans et qui se trouve Ć  Lima depuis presque trois mois. Ils n’ont qu’un matelas pour dormir, un couvre-lit qui n’est pas suffisant en raison du froid de l’hiver, et une petite cuisine qu’on leur a prĆŖtĆ©e mais qu’ils doivent rendre. Ils ont besoin de draps, de vaisselle, de verres, de vĆŖtements et d’une paire de chaussures numĆ©ro 44 ! ƀ notre grande surprise, nous avons trouvĆ© – parmi tout ce qui nous Ć©tait arrivĆ© – une paire de chaussures de pointure 44 ! Nous avons pu leur donner tout ce dont ils avaient besoin. Nous nous sommes ditĀ : « Ainsi, nous pouvons vĆŖtir JĆ©sus pour qu’il ne souffre pas du froid…Ā Ā» GrĆ¢ce Ć©galement aux dons de l’UNCHR (agence des Nations unies pour les RĆ©fugiĆ©s), nous avons pu aider cette famille. Vous pouvez imaginer sa joie : nous l’avons recontactĆ©e Ć  peine 40 minutes aprĆØs leur demande pour leur donner tout ce dont ils avaient besoin. DĆ©cĆØs de Barbara, membre de notre Ć©quipe Coup de fil d’Arequipa : Ā« Nous vivons un moment trĆØs difficile. Notre locataire et grande amie du Venezuela, Barbara, est dĆ©cĆ©dĆ©e subitement. Elle allait bientĆ“t avoir 29 ans. Nous sommes sous le choc. Ma mĆØre, mon frĆØre et moi avons immĆ©diatement dit notre OUI Ć  la volontĆ© de Dieu, en cette circonstance trĆØs dure où il n’est pas facile de comprendre les plans de Dieu. Mais il s’agit compatir et de pouvoir transmettre la MisĆ©ricorde et l’Amour du PĆØre Ć  son frĆØre et Ć  ses cousins. Barbara Ć©tait passĆ©e Ć  notre bureau d’Arequipa quelques jours auparavant pour rĆ©cupĆ©rer une couverture Ć©paisse et un kit de cuisine, en provenance de l’UNCHR, et nous avions ajoutĆ© autre chose. Elle Ć©tait trĆØs heureuse ! Nous sommes sĆ»rs que dĆ©sormais elle va continuer Ć  nous aider de lĆ -haut et ne pas nous laisser tomber. Et voilĆ  que soudain retentit une fois de plus la cloche du Centre Juan Carlos Duque : c’est le HCR qui nous apporte beaucoup plus que ce que nous avions demandĆ© pour nos migrants : 100 masques en tissu lavable ; 216 savonnettes ; 5 gros colis contenant 72 couvertures… le centuple !

Silvano Roggero