Mouvement des Focolari

RenaĆ®tre grĆ¢ce Ć  l’amour envers le prochain

Nous sommes tous appelĆ©s Ć  cette conversion permanente en recommenƧant sans cesse, au cas où nous nous serions arrĆŖtĆ©sĀ ; nous devons tous expĆ©rimenter cette sorte de renaissance, cette plĆ©nitude de vie. Nous devons chercher Ć  transformer le plus possible en charitĆ© envers le prochain toutes les expressions de notre existence. Et voici, devant mes yeux, cette page superbe qui Ć©voque le jugement dernierĀ : JĆ©sus viendra pour nous juger et nous diraĀ : « J’ai eu faim et vous m’avez donnĆ© Ć  manger, j’ai eu soif et vous m’avez donnĆ© Ć  boireĀ Ā» (Mt 25, 35). Ces paroles m’ont frappĆ©e comme si je les lisais pour la premiĆØre fois. Je redĆ©couvrais qu’à l’examen final, JĆ©sus ne me demanderait pas de comptes sur telle ou telle action que je dois pourtant accomplir, mais centrerait tout sur l’amour du prochain. Comme si j’entamais aujourd’hui mon ascension vers Dieu, je me suis mise alors Ć  aimer tous ceux que je rencontrais durant la journĆ©e. Et vraiment, je me suis sentie renaĆ®tre. J’ai compris que mon Ć¢me avait surtout soif d’amour, soif d’aimerĀ ; et qu’elle trouvait sa respiration, sa nourriture et sa vie dans l’amour envers tous. Il est vrai qu’auparavant aussi j’essayais d’accomplir de nombreux actes d’amour. Mais, je m’en rends compte aujourd’hui, ils n’étaient parfois que l’expression d’une spiritualitĆ© trop individuelle, entretenue par des pĆ©nitences plus ou moins grandesĀ ; et pour nous, qui sommes appelĆ©s Ć  l’amour, ce peut ĆŖtre, malgrĆ© notre bonne volontĆ©, l’occasion d’un certain repliement sur nous-mĆŖmes. Dans ce nouvel effort pour aimer tout le monde, je peux faire encore de nombreux actes d’amour, mais ils sont tous dirigĆ©s vers le frĆØre, en qui je peux voir et aimer JĆ©sus. C’est lĆ  que se trouve la plĆ©nitude de la joie. Nous sommes tous appelĆ©s Ć  cette conversion permanenteĀ ; nous devons tous expĆ©rimenter cette sorte de renaissance, cette plĆ©nitude de vie. Nous devons chercher Ć  transformer le plus possible en charitĆ© envers le prochain toutes les expressions de notre existence. Si nous avons Ć  vaquer aux soins de la maison, ne le faisons pas seulement pour des raisons humaines, mais parce que JĆ©sus nous demande de l’aimer, de le vĆŖtir, de le nourrir, de le servir dans nos frĆØres. Avons-nous quelque travail Ć  faireĀ ? C’est un moyen d’apporter notre contribution Ć  JĆ©sus, dans les personnes et dans la communautĆ©. Avons-nous Ć  prierĀ ? Faisons-le toujours pour nous et pour les autres, en utilisant ce « nousĀ Ā» que JĆ©sus a enseignĆ© dans le « Notre PĆØreĀ Ā». Sommes-nous appelĆ©s Ć  souffrirĀ ? Offrons notre souffrance pour nos frĆØres. Avons-nous quelqu’un Ć  rencontrerĀ ? Que ce soit toujours avec l’intention d’écouter Dieu en lui, de le conseiller, de l’instruire, de le consoler… en un mot, de l’aimer. Devons-nous nous reposer, manger, nous dĆ©tendreĀ ? Faisons-le avec l’intention de reprendre des forces pour mieux servir le frĆØre. Faisons tout, en somme, en vue du prochain. […] C’est pourquoi, pour que se produise une telle reconversion en nous, gardons Ć  l’esprit dans les jours qui viennent […] l’engagementĀ  Ć  « RenaĆ®tre par l’amourĀ Ā».

ChiaraĀ Lubich

Ā  (d’une liaison tĆ©lĆ©phonique, Rocca di Papa, 20Ā mars 1986) Extrait deĀ : ChiaraĀ Lubich, Sur les pas du RessuscitĆ©, Ed. Nouvelle CitĆ©, 1992, p.73-74. Ā   

L’Ɖvangile vĆ©cu: accueillir tout le monde

JĆ©sus connaĆ®t bien les besoins fondamentaux des personnes: ĆŖtre comprises au plus profond d’elles-mĆŖmes et avoir, en plus du soutien Ć  leurs efforts, des indications claires sur le chemin Ć  suivre. Ne manquons pas l’occasion de nous comporter envers ceux que nous rencontrons avec l’amour qu’ il suggĆØre dans l’Ɖvangile.

Avec patience et tĆ©nacitĆ© Mon oncle, qui Ć©tait considĆ©rĆ© comme « un homme d’honneurĀ Ā», avait vĆ©cu pendant des annĆ©es dans le Supramonte, une rĆ©gion montagneuse de Sardaigne. Il descendait au village de temps en temps, et quand les carabiniers venaient pour l’arrĆŖter, il Ć©tait dĆ©jĆ  loin. Mon pĆØre avait essayĆ© de nous tenir Ć  l’Ć©cart des problĆØmes avec la justice et avec la famille de mon oncle, dont nous Ć©tions sĆ©parĆ©s pour des questions d’ hĆ©ritage. En tant que chrĆ©tienne, cependant, j’attendais la bonne occasion pour faire la paix avec eux. La premiĆØre est venue avec l’arrivĆ©e d’une cousine au village. Sans tenir compte des gens qui nous regardaient, je suis allĆ©e la saluer. Lorsqu’elle et son mari ont rĆ©pondu Ć  mes salutations, j’ai poussĆ© un soupir de soulagement : le premier pas avait Ć©tĆ© fait. Plus tard, quand j’ai appris que mon oncle Ć©tait Ć  l’hĆ“pital, j’ai voulu aller le voir. Ma mĆØre me l’a dĆ©conseillĆ©, en disant que je n’avais pas d’oncles. Mais il Ć©tait comme un frĆØre pour moi. J’y suis allĆ©e et il m’a accueillie avec Ć©motion. Avec le temps, je me suis rapprochĆ©e de tous les autres membres de la famille. La derniĆØre Ć©tait ma tante, celle qui nous avait fait le plus souffrir : j’Ć©tais loin d’elle depuis 18 ans, et il avait fallu tant d’annĆ©es pour que la paix revienne dans nos familles avec un amour patient et tenace.

(Gavina – Italie)

Les besoins des autres Alors que je sors en voiture, je remarque que mon voisin essaie de nettoyer le pare-brise et de dĆ©geler les autres vitres de sa voiture. Je vais l’aider, en mettant de cĆ“tĆ© ma hĆ¢te. Avec un sourire, il demande : « Qui vous fait faire Ƨa ?Ā Ā» Je n’ai pas de rĆ©ponse immĆ©diate, mais Ć  l’intĆ©rieur, je remercie Dieu d’avoir fait passer les besoins de l’autre avant mes propres besoins. Quelques heures plus tard, le mĆŖme voisin me tĆ©lĆ©phone : « J’Ć©tais tellement heureux de ton geste que je me suis dit : moi aussi je dois vivre en remarquant les besoins des autres. Et cela n’a pas pris longtemps : au travail, en effet, j’ai trouvĆ© une situation difficile, qui s’est ensuite rĆ©solue assez facilement en me mettant Ć  la place de l’autre. Merci !Ā Ā».

(F.A. – SlovĆ©nie)

 

Adopter un petit frĆØre Nous sommes Ć©tudiants dans un Institut technique. Depuis que notre enseignante nous a apportĆ© CittĆ  Nuova (Nouvelle CitĆ©) Ć  lire en classe, au dĆ©but , certaines choses nous semblaient un peu pleines d’illusions… Mais l’idĆ©e de contribuer Ć  construire ensemble un monde plus solidaire nous semblait au fond, une bonne idĆ©e. Aussi parce que, au fur et Ć  mesure de la lecture, nous avons rĆ©alisĆ© que ce n’Ć©tait pas des mots. Le journal rapportait des informations que nous ne pouvions pas trouver dans d’autres revues, une maniĆØre diffĆ©rente de regarder les Ć©vĆ©nements. En fin de compte, qu’ aurions-nous manquĆ© en essayant nous aussi ? Et nous avons essayĆ©. Chaque matin, avec l’enseignante, nous nous donnions une petite Ā« maxime Ā» Ć  suivre. Par exemple : Ā« Aimez tout le monde Ā» … qui avait dĆ©jĆ  pensĆ© Ć  cela ? Puis nous avons lu par hasard un article sur les adoptions Ć  distance. Et puis l’idĆ©e nous est venue d’en faire une, tous ensemble. Ce petit geste qui consiste Ć  verser une petite somme chaque mois nous fait grandir en tant que personnes. A prĆ©sent, Nader, mĆŖme s’il vit loin (c’est un petit Libanais), est devenu trĆØs important : nous parlons de lui, de ses besoins, comme de notre petit frĆØre.

(Les garƧons de IIIB – Italie)

ƩditƩ par Lorenzo Russo

Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā 

(extrait de ā€˜ā€™Il Vangelo del Giorno’’, CittĆ  Nuova, annĆ©e VII, n.3, mai-juin 2021)

Ɖvangile vĆ©cu: demeurer dans l’amour

JĆ©sus nous invite Ć  reconnaĆ®tre la prĆ©sence aimante de Dieu et nous indique comment agir en consĆ©quence : dĆ©couvrir dans la volontĆ© du PĆØre le moyen d’atteindre la pleine communion avec Lui. Ouragan Les images Ć  la tĆ©lĆ©vision montraient les endroits frappĆ©s par l’ouragan et laissĆ©s isolĆ©sĀ ; comme nos familles vivaient lĆ , on peut imaginer notre anxiĆ©tĆ©, nous les sĆ©minaristes. Nous venions de recevoir la Parole de Vie du mois qui nous exhortait Ć  avoir la foi. Unis, nous avons priĆ© pour nos proches et obtenu de nos formateurs la permission de les rejoindre dĆØs le lendemain. Mais cette mĆŖme nuit, la capitale a Ć©galement Ć©tĆ© durement touchĆ©e : routes inondĆ©es, ponts effondrĆ©s, Ć©lectricitĆ© coupĆ©e …. Cependant, notre sĆ©minaire Ć©tait toujours debout. Nous nous sommes quand mĆŖme mis en route : au cours de ce voyage Ć  pied ou par des moyens de fortune, sur des radeaux ou attachĆ©s Ć  des cordes pour vaincre la rĆ©sistance des torrents, nous avons Ć©tĆ© contraints de dĆ©vier d’innombrables fois. Finalement, nous sommes arrivĆ©s dans notre village mĆ©connaissable ! LĆ  où avant il y avait la campagne, il y avait maintenant un lac. AprĆØs avoir embrassĆ© nos proches (ils avaient tout perdu mais ils Ć©taient saufs !), nous nous sommes mis Ć  la disposition du curĆ© pour les premiers soins. La nouvelle Parole proposĆ©e pour ce mois semblait s’adresser prĆ©cisĆ©ment Ć  nous, pour nous donner du courage et en insuffler aux autres : « Heureux les affligĆ©s…Ā Ā».

(Melvin – Honduras)

 

Le parapluie Sachant que derriĆØre les pauvres et les marginaux, le Christ demande Ć  ĆŖtre aimĆ©, j’essaie de ne pas manquer les occasions de le faire. Par exemple, dans le bar prĆØs de chez moi, j’ai remarquĆ© un pauvre, surnommĆ© PennaĀ ; il Ć©tait trempĆ© parce qu’il pleuvait ce jour-lĆ . Sachant qu’il avait eu la tuberculose et surmontant une certaine rĆ©sistance Ć  ĆŖtre vu en sa compagnie, je l’ai invitĆ© chez moi pour prendre quelque chose de sec. Mes parents Ć©taient stupĆ©faits et incrĆ©dules. « Papa, on aurait besoin de vĆŖtements…Ā Ā». Mon pĆØre n’Ć©tait pas trĆØs enthousiaste au dĆ©but mais il lui a donnĆ© un pantalon et moi une veste. La pluie ne semblait pas vouloir s’arrĆŖter… Et je suis revenu Ć  la charge : « Papa, si on lui donnait aussi un parapluie ?Ā Ā». On le lui a donnĆ©. Le pauvre homme Ć©tait heureux, mais j’Ć©tais encore plus heureux car nous avions agi ensemble pour l’aider. Mais l’expĆ©rience ne s’est pas arrĆŖtĆ©e lĆ . Quelques jours plus tard, Penna est revenu pour rendre le parapluie. En fait, ce n’Ć©tait pas celui qu’on lui avait donnĆ©, il Ć©tait encore plus joli. Ce qui s’Ć©tait passĆ©, c’est que le nĆ“tre avait Ć©tĆ© volĆ© et quelqu’un lui en avait donnĆ© un autre. Il voulait ainsi donner en retour.

(Francesco – Italie)

  L’amour ne s’explique pas en paroles Une lĆ©sion cĆ©rĆ©brale a Ć©tĆ© diagnostiquĆ©e chez Mariana, peu aprĆØs sa naissance. Elle n’aurait pas pu parler ni marcher. Mais Dieu nous demandait de l’aimer ainsi et nous nous sommes jetĆ©s dans les bras du PĆØre. Mariana n’a vĆ©cu avec nous que quatre ans ; nous n’avons jamais entendu les mots « papa et mamanĀ Ā» de sa bouche mais ses yeux parlaient dans son silence, d’une lumiĆØre brillante. Nous n’avons pas pu lui enseigner Ć  faire ses premiers pas mais elle nous a appris Ć  faire les premiers pas dans l’amour, dans le renoncement de nous-mĆŖmes pour aimer. Mariana a Ć©tĆ© pour toute la famille un cadeau de Dieu que nous pourrions rĆ©sumer en une phrase : l’amour ne s’explique pas en paroles.

(Alba – BrĆ©sil)

Ā Aux soins de Lorenzo Russo

  (Extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, annĆ©e VII, n.3, mai-juin 2021)

En Inde, aux cƓtƩs de femmes seules et de leurs enfants

Le programme Balashanti est un projet crƩƩ pour aider les femmes cĆ©libataires, pour les aider Ć  garantir Ć  leurs enfants les soins nĆ©cessaires, la scolaritĆ© et une condition de bien-ĆŖtre, de santĆ© et de dignitĆ©. Nous sommes Ć  Coimbatore, une rĆ©gion situĆ©e dans le sud de l’Inde. Le Programme Balashanti a vu le jour en 1991, un projet qui aide et accueille les enfants les plus vulnĆ©rables et nĆ©cessiteux, Ć¢gĆ©s de 3 Ć  5 ans, et leurs mĆØres, souvent seules. Le programme fait partie de Shanti Ashram, un centre international de dĆ©veloppement culturel, social et sanitaire rĆ©pondant aux besoins de la communautĆ© de la rĆ©gion, inspirĆ© par les idĆ©aux et les enseignements du Mahatma Gandhi. « Ma grand-mĆØre devait vivre tout le temps seule, ce qui a obligĆ© ma mĆØre Ć  arrĆŖter ses Ć©tudes quand elle Ć©tait au collĆØge et Ć  se marier Ć  l’âge de 16 ans. Cela s’est passĆ© en 1978, mais aujourd’hui, aprĆØs plus de 40 ans, j’entends encore des histoires semblables ou identiques Ć  celle-ci.Ā Ā» Ce sont les mots de Deepa, responsable du programme Balashanti. Elle explique en effet qu’aujourd’hui encore, les enfants de mĆØres cĆ©libataires connaissent trois types de trĆØs grande difficultĆ© : la pauvretĆ©, l’abandon de l’Ć©cole et le mariage prĆ©coce. Le programme Balashanti vise donc Ć  aider ces femmes Ć  Ć©lever leurs enfants dans des conditions de bien-ĆŖtre, de santĆ© et de dignitĆ©. Selon les rapports 2019-2020 des Nations Unies, environ 4,5 % des familles en Inde sont Ć  la charge de mĆØres cĆ©libataires et on estime que, parmi elles, 38 % vivent dans la pauvretĆ©. « En Inde, une femme en situation de vulnĆ©rabilitĆ© n’espĆØre guĆØre vivre seule : ce n’est pas un choix personnel – explique Deepa – beaucoup d’entre elles sont dĆ©laissĆ©es, exploitĆ©es et vivent dans l’insĆ©curitĆ©.Ā Ā» L’objectif final du programme Balashanti est donc de lutter contre la pauvretĆ©, la malnutrition et les maladies qui se dĆ©veloppent dans ces contextes de grande prĆ©caritĆ©, en construisant une sociĆ©tĆ© de paix. Pour ce faire, en plus de l’aide Ć©conomique, les enfants et leurs mĆØres sont formĆ©s sur des sujets tels que l’Ć©ducation, la paix, une alimentation Ć©quilibrĆ©e, les normes d’hygiĆØne et le leadership. Il existe aujourd’hui 9 centres Balashanti Kendra destinĆ©s au dĆ©veloppement de la petite enfance – qui accueillent plus de 200 enfants par an. Depuis 1991 jusqu’Ć  nos jours, plus de 10 000 enfants ont terminĆ© leurs Ć©tudes et pendant l’annĆ©e de la pandĆ©mie de Covid-19, Ā 15 000 personnes ont bĆ©nĆ©ficiĆ© d’une aide, dont des enfants et des familles. Depuis 1998, le projet collabore avec AFN Onlus, l’organisation Ć  but non lucratif liĆ©e au mouvement des Focolari qui, par le biais d’un soutien Ć  distance, contribue Ć  fournir aux enfants des bourses d’Ć©tudes pour suivre le Programme Balashanti. De nombreuses personnes peuvent tĆ©moigner de l’importance du Programme Balashanti dans leur propre vie, comme Fathima, 45 ans. Il y a quelques annĆ©es encore, c’ Ć©tait une mĆØre cĆ©libataire en difficultĆ© financiĆØre et elle ne savait pas comment Ć©lever et Ć©duquer son fils, le petit Aarish. Depuis que le programme Balashanti a commencĆ© Ć  l’aider, sa vie a changĆ©. Son fils Aarish a suivi des cours de formation, bĆ©nĆ©ficiant d’une bourse d’apprentissage Ć  distance. « On m’a aussi aidĆ©e en me fournissant de la nourriture, explique-t-elle, on m’a mise en contact avec des mĆ©decins compĆ©tents et on m’a invitĆ©e Ć  des spectacles et Ć  des danses grĆ¢ce auxquels je pouvais me distraire et penser Ć  quelque chose de beau. C’Ć©tait trĆØs important pour moi.Ā Ā» Maintenant, Aarish a grandi, il a 15 ans et il est bĆ©nĆ©vole Ć  Shanti Ashram depuis trois ans. GrĆ¢ce Ć  son aide, le programme Balashanti offrira Ć©galement de plus en plus de soutien aux femmes cĆ©libataires et Ć  leurs enfants. AinsiĀ  on peut espĆ©rer que ce rĆ©seau de soutien devienne de plus en plus solide et contagieux.

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Des œuvres parfaites par amour pour JĆ©sus abandonnĆ©

Chaque jour, face chaque action, nous pouvons dĆ©couvrir quel visage de JĆ©sus abandonnĆ© aimer Ć  travers elle. C’est la proposition de ChiaraĀ Lubich pour accomplir bien, parfaitement, tout ce que nous devons faire. Aimer JĆ©sus abandonnĆ©. Ce nom touche de nombreux aspects de notre vie, personnelle et communautaire, dont j’aimerais parler aujourd’hui. Mais je voudrais surtout m’arrĆŖter sur une faƧon particuliĆØre d’aimer JĆ©sus abandonnĆ©, qui est la porte, le chemin menant Ć  la saintetĆ©. […] Où que nous nous trouvions, nous avons la merveilleuse possibilitĆ© de l’aimer, de le soulager, de le consoler, en portant remĆØde Ć  des maux concrets, où nous le reconnaissons. C’est pour nous une grĆ¢ce importanteĀ ; en travaillant ainsi nous sommes toujours en contact avec JĆ©sus abandonnĆ©, et en l’aimant nous pouvons Ć©difier notre saintetĆ©. Mais il y a faƧon et faƧon de l’aimer. On peut l’aimer beaucoup, on peut l’aimer un peu, c’est-Ć -dire que l’on peut, par cet amour, construire en nous une saintetĆ© plus ou moins grande. […] Les saints ont cherchĆ©, et cherchent encore, pour la gloire de Dieu, l’amour qui porte le plus de fruits. Si nous sommes amenĆ©s Ć  Ć©crire notre histoire ou Ć  raconter notre expĆ©rience, faisons-le du mieux possible, en Ć©tant attentifs Ć  la voix de Dieu qui parle en nous et projette sa lumiĆØre sur notre passĆ© et notre prĆ©sentĀ ; c’est cette lumiĆØre qui attirera ceux qui nous Ć©couteront. PrĆŖtons attention aux suggestions et aux corrections que nous indique cette voix. Prenons chaque chose Ć  cœur, et n’arrĆŖtons de perfectionner notre travail que lorsque cette voix n’aura plus rien Ć  nous dire. Ne nĆ©gligeons jamais l’Œuvre de Dieu, n’accomplissons pas d’actions imparfaites. Faisons tout bien, du mieux possible. […] Face Ć  chaque action que nous entreprenons, cherchons toujours Ć  dĆ©couvrir quel visage de JĆ©sus abandonnĆ© nous pouvons aimer Ć  travers cette derniĆØre et mettons-nous Ć  la faire Ć  la perfection. Des œuvres parfaites donc, par amour pour JĆ©sus abandonnĆ© et, ainsi, construire notre saintetĆ©, une grande saintetĆ©.

ChiaraĀ Lubich

(d’une liaison tĆ©lĆ©phonique, Loppiano 20 fĆ©vrier 1986) Extrait deĀ : ChiaraĀ Lubich, Sur les pas du RessuscitĆ©, Ed. Nouvelle CitĆ©, 1992, p.Ā 72-73. Ā  Ā   

Bolivie : dans les rues de notre ville

Bolivie : dans les rues de notre ville

Le tĆ©moignage des volontaires de la « Casa de los NiƱosĀ Ā» Ć  Cochabamba (Bolivie), une œuvre inspirĆ©e par la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, engagĆ©e Ć  prendre soin sans relĆ¢che des personnes infectĆ©es par la COVID-19 et Ć  apporter de la consolation aux mourants.

Nous sommes retournĆ©s dans les rues de notre ville avec un peu d’insouciance et beaucoup de naĆÆvetĆ©. Ce virus effraie tout le monde. Il nous encourage Ć  nous isoler les uns des autres. Mais nous sommes conscients de l’importance et de la nĆ©cessitĆ© de ce qui nous est demandĆ© avec grande urgence. C’est pourquoi nous ne reculons jamais. MĆŖme si nous prenons les prĆ©cautions nĆ©cessaires. Les tests que nous effectuons ponctuellement chaque semaine continuent Ć  nous donner des rĆ©sultats nĆ©gatifs. Peut-ĆŖtre que quelqu’un tend une main misĆ©ricordieuse Ć  notre naĆÆvetĆ©. Ici, la saison froide a commencĆ© et la contamination Ć  la Covid-19 a augmentĆ© de faƧon exponentielle. Nous en sommes Ć  des chiffres sans prĆ©cĆ©dent. Les hĆ“pitaux publics se sont complĆØtement saturĆ©s. Des gens meurent dans leur voiture, en attendant que des lits se libĆØrent… MĆŖme dans les cliniques privĆ©es coĆ»teuses, les admissions ont Ć©tĆ© suspendues. L’oxygĆØne n’est plus disponible, et il y a de longues files d’attente pour les recharges dans les deux seuls endroits qui offrent ce service payant. Une bonbonne de 6 m3 dure moins de 5 heures ! Les mĆ©dicaments spĆ©cialisĆ©s ne sont disponibles qu’au marchĆ© noir : chaque flacon coĆ»te environ 1300 euros ! Cette annĆ©e, les personnes touchĆ©es par le virus sont beaucoup plus jeunes. Nous allons apporter de l’oxygĆØne et des mĆ©dicaments partout où nous sommes appelĆ©s. Nous avons des autorisations pour pouvoir circuler tous les jours et Ć  toutes les heures. Notre minibus trĆØs spacieux a Ć©tĆ© transformĆ© gratuitement en ambulance et, souvent et malheureusement, en corbillard. Le temps passe vite pour ceux qui sont dans le besoin et qui ont du mal Ć  respirer, alors nous aussi nous sommes pressĆ©s et n’avons plus le temps de penser Ć  nous-mĆŖmes. Nous apportons de l’oxygĆØne et des mĆ©dicaments, mais, Ć  vrai dire, nous nous efforƧons surtout d’apporter des semences d’espĆ©rance. Il arrive que, pour la premiĆØre fois nous fassions connaissance avec ceux que nous visitons, mais aussitĆ“t s’Ć©tablit une sorte de complicitĆ© mutuelle qui donne de l’espoir. Et, petit Ć  petit, la peur s’estompe et nous voyons les gens sourire sereinement. Nous prenons aussi le chapelet avec nous. Ce n’est pas une amulette magique. Non. C’est la couronne composĆ©e par nous tous qui voulons confier les grandes afflictions et douleurs de ce temps, de tant de frĆØres et sœurs, au cœur de notre MĆØre du ciel. Il fait partie de la thĆ©rapie par l’oxygĆØne : il donne de l’air au cœur de ceux qui souffrent ! Nous nous retrouvons, chaque soir, pour la priĆØre communautaire de notre centre, sur la pelouse ouverte, devant la belle chapelle, qui accueille les histoires de tant de nos enfants qui se sont dĆ©jĆ  envolĆ©s vers le ciel. Nous prions devant la statue de la « Virgen de UrcupiƱaĀ Ā», patronne de Cochabamba, qui porte son Fils dans ses bras. La nĆ“tre est une priĆØre qui va directement au ciel et qui veut fixer les noms de tant de personnes que nous avons visitĆ©es pendant la journĆ©e. Nous demandons pour chacun une lumiĆØre du ciel, nĆ©cessaire pour Ć©clairer la nuit de leur douleur.

Les volontaires de la “Casa de los NiƱos” – Cochabamba (Bolivie)

Margaret Karram: alternance et style synodal

Interview de la PrĆ©sidente des Focolari, publiĆ©e par la revue italienne CittĆ Ā Nuova, Ć  propos du DĆ©cret du DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie sur le renouvellement Ć  la tĆŖte des associations laĆÆques. Favoriser l’alternance. ApprouvĆ© par le Pape FranƧois le 3Ā juin dernier, un DĆ©cret rĆ©gissant la durĆ©e des mandats de gouvernance des associations internationales a Ć©tĆ© promulguĆ© par le DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie. DurĆ©e maximumĀ de cinq ans pour un mandat simple, avec une pĆ©riode maximale de dix annĆ©es consĆ©cutivesĀ : c’est la norme qui est indiquĆ©e (avec les relatifs approfondissements spĆ©cifiques, parmi lesquels de possibles dispenses pour les fondateurs), tandis qu’une note explicative dĆ©taillĆ©e aide Ć  comprendre l’esprit de cette mesureĀ : favoriser une plus grande communion ecclĆ©siale, une plus ample synodalitĆ©, un esprit de service authentique, Ć©viter personnalisation et abus de pouvoir, dĆ©velopper l’élan missionnaire et un vĆ©ritable style Ć©vangĆ©lique. Nous en avons parlĆ© avec la PrĆ©sidente des Focolari, Margaret Karram. Ā Avez-vous Ć©tĆ© surprise par le DĆ©cret du DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie relatif au renouvellement Ć  la tĆŖte des associations ecclĆ©sialesĀ ? Nous n’attendions pas un dĆ©cret de cette nature Ć  ce moment de l’annĆ©e, mais le contenu ne nous a pas surpris. Depuis des annĆ©es, nous avons amorcĆ© dans le Mouvement des Focolari un processus qui tient compte de l’alternance dans les organes de gouvernement, au centre international et dans les pays où nous sommes prĆ©sents, en Ć©tablissant des limites pour les mandats. Le DĆ©cret nous a montrĆ© une fois de plus que l’Église est une mĆØre. En prenant soin des associations comme la nĆ“tre, elle accompagne et aide chaque rĆ©alitĆ© Ć  trouver des formes d’organisation qui lui permettent de rester fidĆØle Ć  son charisme et Ć  sa mission, en cohĆ©rence avec le cheminement de l’Église dans le monde d’aujourd’hui. C’est pourquoi nous accueillons pleinement l’esprit et les dĆ©cisions du DĆ©cret, qui rejoint en outre la rĆ©flexion ouverte dans le Mouvement, dĆ©jĆ  partagĆ©e avec le DicastĆØre, sur la reprĆ©sentativitĆ© dans les organes de gouvernement. En ouverture, le DĆ©cret stipule que « les associations internationales de fidĆØles et l’exercice du gouvernement en leur sein sont l’objet d’une rĆ©flexion particuliĆØre et d’un discernement consĆ©quent de la part du DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie, du fait de ses compĆ©tences spĆ©cifiquesĀ Ā». Ɖprouvez-vous quelques prĆ©occupations pour les Mouvements en gĆ©nĆ©ralĀ ? Et pour le Mouvement des FocolariĀ ? Je dirais que le dicastĆØre porte sans aucun doute une attention particuliĆØre aux Mouvements, et nous en sommes tĆ©moins, en tenant compte du fait que cela s’inscrit dans ses compĆ©tences particuliĆØres. Ensuite, s’agissant d’une rĆ©alitĆ© si variĆ©e, le dicastĆØre a certainement aussi quelques prĆ©occupations. Le DĆ©cret souligne aussi le « grand essorĀ Ā» de ces associations et reconnaĆ®t le fait qu’elles ont apportĆ© « à l’Église et au monde de notre temps beaucoup de grĆ¢ces et des fruits apostoliquesĀ Ā». L’Église n’a pas l’intention de freiner l’élan charismatique des Mouvements, leur force d’innovation et leur impact missionnaire. Elle veut les aider Ć  rĆ©aliser leurs propres finalitĆ©s qui sont toujours orientĆ©es vers le bien de la personne, de l’Église et de la sociĆ©tĆ©. Le dĆ©cret offre des Ć©lĆ©ments structurels qui peuvent aider Ć  diminuer quelques-uns de ces risques, en limitant le temps pendant lequel une personne peut occuper des fonctions de gouvernement. Je ne vois cependant pas dans ces interventions une particuliĆØre focalisation sur le Mouvement des Focolari, d’autant plus que l’alternance dans les charges de gouvernement est dĆ©jĆ  une pratique inscrite dans nos Statuts. Le Pape FranƧois, dans son discours aux participants au IIIe CongrĆØs mondial des Mouvements ecclĆ©siaux et des communautĆ©s nouvelles, en novembreĀ 2014, indiquait une mĆ©thode pour atteindre la maturitĆ© ecclĆ©siale souhaitĆ©e Ć©galement par ses deux prĆ©dĆ©cesseursĀ : « N’oubliez pas que, pour atteindre cet objectif, la conversion doit ĆŖtre missionnaireĀ : la force de surmonter les tentations et les carences vient de la joie profonde de l’annonce de l’Évangile, qui est Ć  la base de tous vos charismes.Ā Ā» Qu’est-ce que vous en pensezĀ ? Je suis tout Ć  fait d’accordĀ ! Le souhait du Pape nous appelle Ć  un double engagementĀ : il est nĆ©cessaire de toujours revenir Ć  l’Évangile, Ć  la Parole de Dieu et ĆŖtre conscients que le charisme de son fondateur n’est qu’une lecture nouvelle et actuelle des paroles de JĆ©sus, Ć©clairĆ©es par un don de l’Esprit Saint qui les fait vivre sous un angle particulier. Nous devons donc tenir compte du fait que la spiritualitĆ©, qui naĆ®t d’un charisme, est une maniĆØre d’annoncer l’Évangile et donc d’œuvrer pour le bien de l’Église et de l’humanitĆ©. Suffit-il d’un sain renouvellement des gĆ©nĆ©rations, d’une alternance des personnes dans les postes de direction, pour assurer un gouvernement synodal, exercĆ© dans un esprit de service et capable de ne pas rĆ©pĆ©ter les erreurs du passĆ©, de la personnalisation d’une charge jusqu’aux abus de pouvoirĀ ? Ā Je dirais que cela ne peut suffire si l’on veut rĆ©aliser un vĆ©ritable changement culturel, durable et fructueux. Je crois que nous devrions nous demander avant tout quel est le but du gouvernement d’une association comme la nĆ“tre. Ce n’est pas, mĆŖme si c’est important, le passage de gĆ©nĆ©ration, ni mĆŖme Ć©viter les erreurs passĆ©es. Le but principal de notre gouvernement – comme, Ć  mon avis, celui de tout Mouvement ecclĆ©sial – est de garantir que le Mouvement aille de l’avant et se dĆ©veloppe dans l’esprit authentique de son charisme, en suivant le dessein qui en dĆ©coule et en rĆ©alisant les buts pour lesquelles l’Esprit Saint l’a fait naĆ®tre. Le mĆŖme dĆ©cret souligne que le gouvernement « doit ĆŖtre exercĆ© en cohĆ©rence avec la mission ecclĆ©siale de ces mĆŖmes associations, en tant que service ordonnĆ© Ć  la rĆ©alisation des finalitĆ©s qui leur sont propres et pour le bien de leurs membresĀ Ā». C’est un travail d’actualisation continue, d’amĆ©lioration et de renouvellement, qui demande surtout une conversion des cœurs Ć  l’Évangile et Ć  leurs propres charismes. Le changement gĆ©nĆ©rationnel dans les organes de direction, Ć  travers une rotation frĆ©quente dans les charges de gouvernement, peut favoriser l’actualisation d’une association, peut aider Ć  Ć©viter – comme le dit une note explicative du DicastĆØre – « des formes d’appropriation du charisme, de personnalisation, de centralisation des fonctions ainsi que des expressions d’autorĆ©fĆ©rentialitĆ©, qui provoquent facilement de graves violations de la dignitĆ© et de la libertĆ© de la personne et, mĆŖme, de vĆ©ritables abusĀ Ā». Mais l’alternance dans les charges ne garantit pas Ć  elle seule une juste gestion du pouvoir. Il faut d’autres Ć©lĆ©ments, que nous mettons en œuvre depuis plusieurs annĆ©es et que nous amĆ©liorons continuellement, comme par exemple un parcours de formation spirituelle et humaine Ć  un leadership cohĆ©rent avec un style Ć©vangĆ©lique et avec son charisme, donc un style de gouvernement qui met en lumiĆØre le discernement communautaire, avec de nouvelles formes d’accompagnement et des modalitĆ©s synodales pour le choix des candidats aux postes de gouvernement. ConcrĆØtement, d’ici trois ans, plusieurs des personnes Ć©lues lors de l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale de fĆ©vrier dernier devront ĆŖtre remplacĆ©es. Avez-vous dĆ©jĆ  une idĆ©e de la maniĆØre de procĆ©der pour modifier les Statuts actuels qui prĆ©voient six ans pour la durĆ©e des charges et la possibilitĆ© d’un second mandatĀ ? Sur certains points, nous sommes dĆ©jĆ  en ligne avec le nouveau DĆ©cret, surtout en ce qui concerne la limite maximale de deux mandats consĆ©cutifs pour les charges de gouvernement, ce qu’il faut changer maintenant c’est la durĆ©eĀ : de 6 Ć  5 ans. Nous avions dĆ©jĆ  mis en route la constitution d’une commission pour la nĆ©cessaire rĆ©vision de nos Statuts sur plusieurs points, auxquels s’ajoute Ć  prĆ©sent le travail prioritaire pour l’adaptation au DĆ©cret. C’est un travail que nous voulons faire avec calme et avec soin, parce que nous ne voudrions pas seulement accueillir cette nouvelle rĆ©glementation « au pied de la lettreĀ Ā», mais aussi et surtout son esprit et bien Ć©tudier comment le rĆ©aliser, non seulement pour les organes centraux et internationaux, mais Ć  grande Ć©chelle, y compris dans le gouvernement local des centres territoriaux. Quoi qu’il en soit, nous voudrions tout faire en dialogue avec le DicastĆØre, en approfondissant quelques aspects ponctuels et quelques doutes. Ils nous ont dit expressĆ©ment qu’ils Ć©taient prĆŖts Ć  nous Ć©couter sur d’éventuelles questions. Le Pape FranƧois, en rencontrant les participants Ć  l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale, avait mis en Ć©vidence certains thĆØmes auxquels accorder une attention particuliĆØreĀ : l’autorĆ©fĆ©rentialitĆ©, l’importance des crises et de savoir bien les gĆ©rer, la cohĆ©rence et le rĆ©alisme pour vivre la spiritualitĆ©, la synodalitĆ©. Qu’est-ce qui a Ć©tĆ© fait ou que comptez-vous faire pour donner suite Ć  ces indicationsĀ ? Nous considĆ©rons le discours du Pape FranƧois aux participants de l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale comme un document programmatique, de mĆŖme que le document final de l’AssemblĆ©e elle-mĆŖme. C’est avec une grande joie que nous voyons que l’approfondissement et la recherche de voies d’application de ces deux documents portent du fruit dans les diffĆ©rentes zones gĆ©ographiques où notre Mouvement est prĆ©sent. Deux points centraux sont en train d’émergerĀ : l’écoute attentive du cri de souffrance de l’humanitĆ© qui nous entoure, dans lequel nous redĆ©couvrons le visage de JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©, et un nouvel esprit de famille dans notre Mouvement, au-delĆ  de toute subdivision. En cela s’exprime le noyau de notre spiritualité : offrir au monde un modĆØle de vie sur le style de celui d’une familleĀ ; c’est-Ć -dire des frĆØres et des sœurs au niveau universel, liĆ©s entre eux par l’amour fraternel pour chaque homme et chaque femme, et l’amour prĆ©fĆ©rentiel pour ceux qui souffrent le plus, pour les plus dĆ©munis. Dans quel style et sous quelles modalitĆ©s le nouveau gouvernement du Mouvement des Focolari a-t-il commencé ? Margaret Karram a-t-elle des nouveautĆ©s Ć  ce sujetĀ ? J’ai particuliĆØrement Ć  cœur de vivre dans le gouvernement du Mouvement une expĆ©rience de “synodalitĆ©“, ce qui signifie mener tout dans un esprit d’écoute et vivre dans les relations interpersonnelles cet amour fraternel Ć©vangĆ©lique, de vĆ©ritĆ© et de charitĆ©, qui Ć©claire aussi la place qui revient Ć  chacun, c’est-Ć -dire la place centrale. En tant que Conseil gĆ©nĆ©ral, par exemple, nous venons de faire la trĆØs belle expĆ©rience de nous mettre Ć  l’écoute des responsables territoriaux du monde entier. Ce sont eux qui ont les « mains dans la pĆ¢teĀ Ā», qui connaissent les potentialitĆ©s, les besoins et les caractĆ©ristiques culturelles et anthropologiques de nos communautĆ©s. En les Ć©coutant, on a pu voir toute la vivacitĆ© et la crĆ©ativitĆ© du « peuple de ChiaraĀ Ā», qui veut porter remĆØde aux diverses formes de manque d’unitĆ© et soigner les blessures de l’humanitĆ© qui l’entoure. Peut-ĆŖtre n’est-il pas non plus nĆ©cessaire que ce soit toujours le Centre international qui donne des directives ou oriente le parcours du Mouvement. Ce qui est important, c’est que le Centre garantisse toujours l’unitĆ© de toute l’Œuvre et qu’il puisse mettre en lumiĆØre ce que l’Esprit Saint nous indique au fur et Ć  mesure pour tous.

Aurora Nicosia

Fonte: CittĆ  Nuova

L’avenir de l’Economie de Communion : connaĆ®tre pour renforcer l’action

L’avenir de l’Economie de Communion : connaĆ®tre pour renforcer l’action

Stefano Zamagni, Ć©conomiste, PrĆ©sident de l’AthĆ©nĆ©e Pontifical des Sciences Sociales, est rĆ©cemment intervenu Ć  Loppiano (Italie) lors de la manifestation pour le Ā«30e anniversaire de l’Economie de CommunionĀ». Nous rapportons un extrait de son exposĆ© dans lequel il a soulignĆ© la contribution de l’Ɖconomie de communion Ć  l’Ć©volution de la pensĆ©e Ć©conomique. Je dois avouer que lorsque j’ai Ć©coutĆ©, il y a exactement 30 ans, le discours de Chiara Lubich au BrĆ©sil, lorsqu’elle a lancĆ© le projet Ɖconomie de communion, j’ai Ć©tĆ© trĆØs impressionnĆ©, presque choquĆ©. Parce que l’Ć©conomie en tant que science possĆØde de nombreuses paroles: richesse, revenu, efficacitĆ©, productivitĆ©, Ć©quitĆ©, mais elle n’a pas le mot communion. Et je me suis demandĆ©: Ā«Comment est-il possible qu’une personne comme Chiara, dont la matrice culturelle ne comprenait pas de formation en Ć©conomie, ait pu lancer un dĆ©fi intellectuel de ce genre ?Ā». Il devait y avoir un charisme spĆ©cial et nous savons aujourd’hui qu’il en est ainsi. Cela m’a positivement perturbĆ©. J’ai commencĆ© Ć  rĆ©flĆ©chir et je me suis demandĆ©: Ā«Mais comment est-il possible que dans la longue histoire de la pensĆ©e Ć©conomique, jamais, au cours des siĆØcles passĆ©s, un concept comme celui-ci n’ait Ć©tĆ© abordĆ© ?Ā». Quelques annĆ©es plus tard, je suis tombĆ© sur les travaux d’Antonio Genovesi, le fondateur de l’Ć©conomie civile, et j’ai compris toute une sĆ©rie de connexions entre l’Ć©conomie de communion et l’Ć©conomie civile. Ɖvidemment, au dĆ©but, il y avait beaucoup de difficultĆ©s pour l’Ɖconomie de communion. Je me souviens qu’en 1994, Ć  Ostuni (Pouilles-Italie), le Meic (Mouvement EcclĆ©sial d’engagement culturel) organisait des sĆ©minaires culturels pendant l’Ć©tĆ©. Dans une prĆ©sentation prĆ©sidĆ©e par un cĆ©lĆØbre Ć©conomiste italien, deux focolarines fraĆ®chement diplĆ“mĆ©es ont eu l’audace de prĆ©senter le projet de l’Économie de communion. Ce professeur a commencĆ© par dire: Ā«C’est une absurditĆ© car cela ne rĆ©pond pas au critĆØre de rationalité ». J’étais prĆ©sent et je lui ai demandĆ©: Ā«Mais selon toi, le geste du bon Samaritain satisfaisait-il au critĆØre de rationalitĆ© ?Ā». C’était un homme intelligent et il a compris. Tu vois, continuai-je, tu es esclave d’un paradigme, d’une faƧon de penser qui dĆ©coule de tes Ć©tudes et tu ne te poses pas le problĆØme, car la rationalitĆ© Ć  laquelle tu penses est une rationalitĆ© instrumentale, mais il y a aussi une rationalitĆ© expressive. Qui a dit que la rationalitĆ© instrumentale Ć©tait supĆ©rieure Ć  la rationalitĆ© expressive? Ne sais-tu pas que l’Ɖconomie de communion s’inscrit dans le modĆØle de la rationalitĆ© expressive? Où expressif signifie qu’un charisme s’exprime, car les charismes doivent ĆŖtre exprimĆ©s et traduits dans la rĆ©alitĆ© historiqueĀ». L’Ɖconomie de communion a permis de rĆ©cupĆ©rer cette tradition de pensĆ©e de l’Ć©conomie civile qui est nĆ©e Ć  Naples en 1753. Nous pensons aujourd’hui Ć  l’Ć©conomie et Ć  l’Ć©cole d’Ć©conomie civile qui est prĆ©cĆ©dĆ©e par Luigino Bruni. Mais pensons au dernier grand Ć©vĆ©nement, Ā«l’Économie de FranƧoisĀ», qui n’est rien d’autre qu’un mĆ©lange entre l’Ć©conomie civile – qui est un paradigme, c’est-Ć -dire un regard sur la rĆ©alitĆ© qui s’incarne ensuite dans des modĆØles, dans des projets, dans diffĆ©rentes thĆ©ories – et l’Ć©conomie de communion. Ɖvidemment, l’Ć©vĆ©nement est encore rĆ©cent mais je suis certain qu’il connaĆ®tra bientĆ“t une nouvelle saison. Pour terminer, je voudrais utiliser un mot qui a malheureusement disparu de l’usage depuis au moins un siĆØcle: la conation. C’est un mot inventĆ© par Aristote il y a 2400 ans. Elle dĆ©coule de la crase entre la connaissance et l’action et signifie que la connaissance doit ĆŖtre mise au service de l’action, et que l’action ne peut s’exercer et porter des fruits que si elle est fondĆ©e sur la connaissance. Je dis cela parce que le dĆ©fi des 30 prochaines annĆ©es et mĆŖme plus de l’Ɖconomie de communion est de renforcer la composante cognitive. Jusqu’Ć  prĆ©sent, la prioritĆ© a Ć©tĆ© donnĆ©e, Ć  juste titre, Ć  l’action, aux rĆ©alisations. Mais nous devons ĆŖtre conscients que si l’action n’est pas continuellement nourrie par la connaissance, elle risque d’imploser. Chiara Lubich avait une capacitĆ© d’intuition, de comprĆ©hension et donc de prĆ©voyance, mĆŖme dans des domaines dont elle n’Ć©tait pas spĆ©cialiste. En effet, la contribution de l’Ć©conomie de communion Ć  l’Ć©volution de la pensĆ©e Ć©conomique en tant que science a Ć©tĆ© notable. Et aujourd’hui, nous pouvons en parler dans nos universitĆ©s: le professeur Luigino Bruni dirige un programme de doctorat Ć  Lumsa (Libera UniversitĆ  Maria Assunta) Ć  Rome (Italie) sur l’Ć©conomie civile et l’Ć©conomie de communion; ici Ć  Loppiano, il y a l’Institut Universitaire Sophia et dans d’autres sites universitaires, il n’est plus interdit de parler d’Ć©conomie de communion. De mon point de vue, c’est un grand, un trĆØs grand rĆ©sultat. (…)Ā Ā»   Pour revoir la retransmission en direct de Loppiano pour le 30e anniversaire de l’Ɖconomie de communion, cliquer ici

Lorenzo Russo

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Ciseler la figure du Christ en nous

Vivre la charitĆ©, source de toute vertu, fait ressortir en nous la figure du Christ, car en aimant on devient un autre Lui. MalgrĆ© notre amour pour nos frĆØres, nous traĆ®nons avec nous quelques dĆ©fauts qui enlĆØvent quelque chose Ć  la beautĆ© du Christ en nous. […] Vous savez que pour acquĆ©rir les vertus et lutter contre les vices qui leur sont opposĆ©s, nous, qui sommes appelĆ©s par Dieu Ć  voir dans le frĆØre notre « chanceĀ Ā», c’est justement dans l’amour pour Lui que nous trouvons le renoncement Ć  nous-mĆŖmes. PlutĆ“t que de nous attaquer Ć  nos dĆ©fauts les uns aprĆØs les autres pour nous amĆ©liorer, notre maniĆØre de vivre nous incite Ć  contourner les obstacles, Ć  « changer de piĆØceĀ Ā» comme nous disons, « en vivant l’autreĀ Ā» et en nous plongeant ainsi dans la charitĆ©, source de toute vertu. […] D’ailleurs JĆ©sus abandonnĆ©, Ć  qui nous avons donnĆ© notre vie, est pour nous le modĆØle de toutes les vertus. C’est pourquoi nous lui rĆ©pĆ©tons sans cesse que nous voulons l’aimer non seulement lorsque la souffrance se prĆ©sente, mais aussi en vivant les vertus. La charitĆ©, en effet, modĆØle en nous la figure du Christ car, en aimant, on devient un autre lui. Et lorsqu’on aime JĆ©sus abandonnĆ© en mettant en pratique les vertus, on a l’impression de ciseler en nous cette figure du Christ, de la parfaire. Nous voyons bien que notre amour pour nos frĆØres ne nous empĆŖche pas de traĆ®ner avec nous depuis des annĆ©es de petits ou plus gros dĆ©fauts qui, sans ĆŖtre graves, enlĆØvent quelque chose Ć  la beautĆ© du Christ en nous. […] Quels sont ces dĆ©fautsĀ ? Chacun a les siens. Nous gĆ¢chons quelquefois ce que nous faisons parce que nous sommes trop pressĆ©sĀ ; nous accomplissons de faƧon imparfaite la volontĆ© de DieuĀ ; nous sommes distraits dans les priĆØresĀ ; nous perdons notre temps Ć  des bagatelles qui plaisent au mondeĀ ; nous ne savons pas mettre de frein Ć  notre gourmandiseĀ ; nous nous laissons souvent dominer par la curiositĆ© ou la vanité ; nous parlons Ć  tort et Ć  travers, ou sans raisonĀ ; nous nous attachons Ć  des objets futiles, nous sommes esclaves de la tĆ©lĆ©visionĀ ; nous nous faisons servir par nos frĆØres, nous manquons de constance, etc. Que faireĀ ? JĆ©sus nous invite Ć  agir avec dĆ©cision, lui qui a affirmé : « Si ton œil droit entraĆ®ne ta chute, arrache-leĀ Ā» (cf. Mt 5,Ā 29). Par amour pour JĆ©sus abandonnĆ© nous devons donc, nous aussi, ne pas hĆ©siter et, tout en persĆ©vĆ©rant sur la voie de l’amour et en restant ce que nous sommes, arracher nos dĆ©fauts un par un. […] Je suis convaincue que, sur la voie que nous avons prise, nous pouvons y parvenir, car l’amour, qui est renoncement Ć  soi, nous vient en aide et brĆ»le toute imperfection. Toutefois, il ne sera pas mal de viser quelques dĆ©faut et de prendre l’habitude contraire. […] Alors, courage et Ć  l’œuvreĀ !

ChiaraĀ Lubich

Ā  (d’une liaison tĆ©lĆ©phonique, Rocca di Papa, Rocca di Papa 21Ā juin 1984) Extrait deĀ : ChiaraĀ Lubich, Sur les pas du RessuscitĆ©, Ed. Nouvelle CitĆ©, 1992, p.Ā 15-16.

Albanie : une expƩrience sous le signe de la rƩciprocitƩ

Albanie : une expƩrience sous le signe de la rƩciprocitƩ

PrĆØs de deux ans aprĆØs le violent sĆ©isme, la communautĆ© des Focolari remercie tous les donateurs qui ont soutenu leur pays dans un moment de grande difficultĆ©. Mais cette communion des biens ne s’arrĆŖte pas lĆ  : le surplus des aides a Ć©tĆ© envoyĆ© Ć  ceux qui ont dĆ» faire face Ć  de nouvelles urgences. Le 26 novembre 2019, Ć  3h54, un violent sĆ©isme a frappĆ© la RĆ©publique d’Albanie, au centre de la rĆ©gion septentrionale. 52 victimes et plus de 2 000 blessĆ©s, avec de nombreux effondrements et dommages. Plus de 4 000 personnes doivent quitter leur domicile. L’Ć©quipe de Coordination des urgences du mouvement des Focolari s’est immĆ©diatement mobilisĆ©e pour rĆ©pondre aux besoins du Pays. Au cours des travaux prĆ©liminaires, six familles dans le besoin ont Ć©tĆ© identifiĆ©es, dont les maisons avaient subi suffisamment de dĆ©gĆ¢ts pour ĆŖtre incluses dans le projet de reconstruction. En raison de la pandĆ©mie, le travail a Ć©tĆ© considĆ©rablement ralenti, mais toutes les familles ont pu affronter l’hiver dans une structure adaptĆ©e. ƀ ce jour, Ā cinq maisons ont Ć©tĆ© rebĆ¢ties. Seule une famille attend encore les autorisations nĆ©cessaires de la mairie pour engager les travaux. AprĆØs la nouvelle du tremblement de terre, dans le monde entier de nombreux membres des Focolari se sont mobilisĆ©s pour rĆ©pondre aux besoins de la communautĆ© albanaise. Une grande communion de biens a Ć©tĆ© organisĆ©e avec l’AMU (Action pour un Monde Uni) et AFN (Action pour lesĀ  Familles Nouvelles), recueillant des dons en provenance de nombreux pays dont l’Italie, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Australie. Francesco Tortorella, de l’AMU, prĆ©cise : « Les effets sont multipliĆ©s lorsque nous agissons ensembleĀ : non pas en tant qu’organisations individuelles ou expressions individuelles du mouvement des Focolari, mais comme une seule rĆ©alitĆ©.Ā Ā» Au total, 53 000 euros ont Ć©tĆ© collectĆ©s, dont 14 000 ont Ć©tĆ© utilisĆ©s – et le seront – pour des projets de reconstruction en Albanie, notamment les travaux de la derniĆØre maison, qui seront rĆ©alisĆ©s dĆØs l’obtention des autorisations. Le surplus a Ć©tĆ© donnĆ© aux populations indigĆØnes du Honduras, aprĆØs la destruction des champs et des maisons sur pilotis des agriculteurs, provoquĆ©e en 2020 par deux typhons. « La dynamique de rĆ©ciprocitĆ© a donc impliquĆ© l’ensemble du projet – explique encore Francesco Tortorella – ils ont tous acceptĆ© d’utiliser l’argent supplĆ©mentaire pour cette nouvelle urgence.Ā Ā» Une partie des fonds a Ć©tĆ© investie dans la crĆ©ation d’un cours sur la gestion des Ć©motions destinĆ© aux jeunes : aprĆØs le tremblement de terre et la pandĆ©mie, il y avait un besoin, chez les jeunes, de bĆ©nĆ©ficier une aide pour gĆ©rer le stress et l’anxiĆ©tĆ©. Vingt-cinq d’entre eux, Ć¢gĆ©s de 14 Ć  24 ans, y participent actuellement. Elsa Cara, membre des Focolari et comptable Ć  Tirana, la capitale albanaise, nous confie : « J’ai perdu sept cousins Ć  cause du tremblement de terre. GrĆ¢ce aux dons des Focolari, je me suis rendue Ć  Thumane, l’un des endroits les plus touchĆ©s. Comme c’est une rĆ©gion majoritairement musulmane, la communautĆ© catholique est trĆØs petite : j’ai dĆ©cidĆ© d’y aller chaque semaine, pour ĆŖtre prĆØs des enfants, en donnant un cours de catĆ©chĆØse. Au dĆ©but, tout le monde Ć©tait sous le choc. Maintenant, c’est un groupe uni et heureux de vivre cette expĆ©rience et beaucoup d’entre eux ont dĆ©jĆ  Ć©tĆ© baptisĆ©s. Tout cela grĆ¢ce Ć  la collaboration entre les Focolari, l’Ɖglise locale et Caritas.Ā Ā» Alfred Matoshi, avocat Ć  Tirana et engagĆ© dans le projet de reconstruction, remercie les donateurs au nom de toute la communautĆ© des Focolari en Albanie: Ā« Merci parce que ce sont eux qui nous ont permis d’aider des familles en difficultĆ©, des enfants dans la rue et privĆ©s d’un toit, des personnes qui pleuraient de peur. Merci, ne cessez pas de donner partout où il y a des besoins.Ā Ā»

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Laura Salerno