Mouvement des Focolari

Ɖvangile vĆ©cu : donnez et il vous sera donnĆ©

Aider notre prochain sans rien attendre en retour mais le faire avec foi. Cela nous permet aussi d’apporter le salut, en « caressantĀ Ā» avec tendresse ceux qui sont Ć  leur tour dans la souffrance, dans le besoin, dans l’obscuritĆ©, dans l’Ć©garement. « Donnez… » Ma grand-mĆØre avait Ć©tĆ© particuliĆØrement gĆ©nĆ©reuse en me donnant une somme importante pour mes dĆ©penses. J’avais dĆ©jĆ  fait mes calculs sur l’utilisation de cet argent, quand un ami m’a parlĆ© des problĆØmes de sa famille : le pĆØre Ć©tait au chĆ“mage, ils en Ć©taient rĆ©duits Ć  ne prendre qu’un seul repas par jour. Plus tard, lorsque je l’ai quittĆ©, emportant sa douleur sur le chemin du retour, des expĆ©riences me sont revenues Ć  l’esprit que j’avais lues dans un livre qui traĆ®nait Ć  la maison. Certaines paroles de l’Ɖvangile auxquelles je n’avais jamais prĆŖtĆ© attention, ou plutĆ“t, que je n’avais jamais prises au sĆ©rieux : « Donnez et on vous donneraĀ Ā» (Lc 6,38). Quels mots Ć©tranges, m’étais-je ditĀ ! La personne qui les a prononcĆ©s ne pouvait ĆŖtre qu’un fou… ou un Dieu ! Ce mot « donnerĀ Ā» me martelait. Le lendemain soir, je suis allĆ© voir mon ami et je lui ai laissĆ© tout ce que j’avais dans mon portefeuille. Il Ć©tait surpris et heureux, je ressentais une joie irrĆ©pressible. Et cela ne s’est pas arrĆŖtĆ© lĆ . Quelques jours plus tard, j’ai reƧu un appel tĆ©lĆ©phonique inattendu d’une importante revue : ils avaient acceptĆ© de publier certains de mes Ć©crits pour lesquels ils parlaient d’une juste compensation. (Vincenzo – Italie) ƀ l’hĆ“pital Une patiente trĆØs Ć¢gĆ©e divaguait et tenait des discours absurdes. Compte tenu de son Ć¢ge et de son Ć©tat de santĆ©, entre collĆØgues nous avons convenu de lui faire sentir davantage notre prĆ©senceĀ ; un matin j’ai dĆ©posĆ© un bonjour sur sa table de nuit en notre nom. Quand je suis allĆ© la voir pour un contrĆ“le de routine, je l’ai trouvĆ©e sereine. Elle m’a dit : « Mon enfant, j’ai senti cette nuit que la mort Ć©tait proche et j’ai pensĆ© que j’emporterais toute ma mĆ©chancetĆ© avec moi » ; elle prend ma mainĀ : « je te le demande Ć  toi et Ć  vous tous de me pardonner parce que vous ne m’avez jamais jugĆ©eĀ Ā». C’était une autre personneĀ ! Cette dame Ć¢gĆ©e nous a aidĆ©s Ć  mieux vivre notre service. (K.V. – Hongrie) Projet « BaluchonĀ Ā» Alors que la pandĆ©mie faisait rage, des travailleurs saisonniers d’un grand centre agricole perdaient leur emploi. Lorsque nous avons appris cette nouvelle, nous avons lancĆ©, avec quelques amis de Californie du Sud (USA), un projet appelĆ© « BaluchonĀ Ā» qui consistait Ć  collecter des vĆŖtements, des livres, des jeux de sociĆ©tĆ©, des petits appareils Ć©lectromĆ©nagers et d’autres objets utiles qui, une fois redistribuĆ©s aux familles pĆ©nalisĆ©es, permettraient d’allĆ©ger certaines dĆ©penses et d’attĆ©nuer les difficultĆ©s imposĆ©es par les circonstances. Cette initiative de partage vĆ©cue avec beaucoup d’enthousiasme a non seulement impliquĆ© notre communautĆ©, mais aussi des collĆØgues de travail et d’autres personnes qui nous connaissent. En trois jours, nous avons pu remplir une camionnette d’objets collectĆ©s et les livrer aux communautĆ©s de Californie centrale. En retour, nous avons reƧu une boĆ®te de cerises que nous avons Ć  nouveau distribuĆ©e Ć  nos amis et voisins. L’expĆ©rience que nous avons vĆ©cue nous a galvanisĆ©s et nous a rendus heureux. Nous avons vu se rĆ©aliser « donnez et on vous donneraĀ Ā» de l’Ɖvangile. (G.S. – USA)

Recueilli par Lorenzo Russo

  (tirĆ© de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, anno VII, n.4, luglio-agosto 2021)

DĆ©lĆ©gation de l’Église luthĆ©rienne en visite au Centre des Focolari

DĆ©lĆ©gation de l’Ɖglise luthĆ©rienne en visite au Centre des Focolari

La rencontre avec la PrĆ©sidente Margaret Karram et le CoprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n a Ć©tĆ© l’occasion de faire connaissance et de partager l’engagement commun en faveur de l’unitĆ©. Samedi 26 juin, une dĆ©lĆ©gation de l’Ɖglise luthĆ©rienne allemande a visitĆ© le Centre international des Focolari Ć  Rocca di Papa, en Italie. Accueillis par la PrĆ©sidente des Focolari, Margaret Karram, et le CoprĆ©sident, JesĆŗs MorĆ”n, les membres de la dĆ©lĆ©gation ont Ć©galement rencontrĆ© le Centre « UnĀ Ā» pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens et quelques membres du Conseil gĆ©nĆ©ral du Mouvement. La dĆ©lĆ©gation comprenait l’ÉvĆŖque Frank-Otfried July, PrĆ©sident de la section allemande de la FĆ©dĆ©ration LuthĆ©rienne Mondiale (DKN/FLM), les ƉvĆŖques Ralf Meister et Karl-Hinrich Manzke, respectivement PrĆ©sident et responsable des relations avec l’Ɖglise catholique de l’Union des Ɖglises luthĆ©riennes allemandes (VELKD). C’Ć©tait une occasion de connaissance mutuelle et de communion profonde. L’Ć©coute rĆ©ciproque a permis Ć  tous de se sentir frĆØres et sœurs dĆ©jĆ  unis dans le Christ. La rencontre avec la PrĆ©sidente Karram et le coprĆ©sident MorĆ”n, en particulier, a Ć©tĆ© un moment d’Ć©change sur la maniĆØre de relever les dĆ©fis du monde actuel. Ce qui est ressorti du dialogue, c’est une harmonie dans la Ā« passion pour l’unitĆ© dans le Christ Ā» qui, cependant, doit ĆŖtre Ć©tendue Ć  toute l’humanitĆ© : l’amour Ć©vangĆ©lique nous pousse Ć  chercher la sœur et le frĆØre Ć  cĆ“tĆ© de nous. Le partage d’exemples concrets de la vie Ć©vangĆ©lique, de la rĆ©conciliation mĆŖme dans les plus petits dĆ©tails, du choix de Dieu dans la vie quotidienne, a offert aux participants l’espoir dans le chemin de l’unitĆ© qui se poursuit Ć©galement au niveau thĆ©ologique et institutionnel. Ā« Changer de perspective Ā», a dĆ©clarĆ© l’un des Ć©vĆŖques, Ā« signifie rendre plus concret ce que signifie suivre le Messie Ā». Commencer par soi-mĆŖme, ne pas se demander qu’est-ce que je veux recevoir ?Ā  Mais bien plutĆ“t qu’est-ce que je veux donner, qu’est-ce que je peux donner ? Celui qui vit ainsi est inspirĆ© par l’Esprit, et celui qui est inspirĆ© par l’Esprit est espĆ©rance pour le monde Ā». La dĆ©lĆ©gation Ć©tait Ć  Rome Ć  l’occasion de la commĆ©moration du 500e anniversaire de l’excommunication de Martin Luther par le Pape LĆ©on X qui a marquĆ©, quatre ans aprĆØs le dĆ©but de la RĆ©forme (1517), la rupture dĆ©finitive au sein de l’Ɖglise occidentale. Un anniversaire cĆ©lĆ©brĆ© aujourd’hui, cependant, non pas pour consacrer le clivage, mais bien pour mettre en lumiĆØre, approfondir et dĆ©velopper les plus de Ā« cinquante ans de dialogue œcumĆ©nique constant et fructueux entre catholiques et luthĆ©riens Ā» qui, comme l’indique le document rĆ©digĆ© pour la CommĆ©moration Conjointe catholique-luthĆ©rienne de la RĆ©forme de 2016, Ā« nous ont aidĆ©s Ć  surmonter de nombreuses diffĆ©rences et ont approfondi la comprĆ©hension et la confiance entre nousĀ Ā»1.Ā  La veille de la visite aux Focolari, le Pape FranƧois, rencontrant des reprĆ©sentants de la FĆ©dĆ©ration luthĆ©rienne mondiale Ć  l’occasion de l’anniversaire de la Confessio augustana (25 juin 1530), avait notamment dĆ©clarĆ© : « Chers frĆØres et sœurs, sur le chemin qui mĆØne du conflit Ć  la communion, le jour de la commĆ©moration de la Confessio Augustana, vous ĆŖtes venus Ć  Rome pour que l’unitĆ© grandisse entre nous. (…) J’ai dit « sur le chemin du conflit Ć  la communionĀ Ā», et ce chemin ne se fait que dans la crise : la crise qui nous aide Ć  mĆ»rir dans ce que nous cherchons. Du conflit que nous avons vĆ©cu pendant des siĆØcles et des siĆØcles, Ć  la communion que nous voulons, et pour cela nous nous mettons en crise. Une crise qui est une bĆ©nĆ©diction du SeigneurĀ Ā»2. Pendant son sĆ©jour Ć  Rome, la dĆ©lĆ©gation de l’Ɖglise luthĆ©rienne allemande a eu plusieurs rencontres au Vatican, comme celle avec le cardinal Kurt Koch, PrĆ©sident du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens, au cours desquelles elle a Ć©galement abordĆ© des questions brĆ»lantes de nature pastorale comme, par exemple, pour les mariages mixtes, l’admission Ć  l’Eucharistie du partenaire non catholique. Parmi les rencontres prĆ©vues, outre celle avec le Mouvement des Focolari, il y a aussi celle avec la CommunautĆ© de Saint Ɖgide.

Heike Vesper

  1. DĆ©claration Commune Ć  l’occasion de la CommĆ©moration Conjointe catholique-luthĆ©rienne de la RĆ©forme, Lund (SuĆØde), 31 octobre 2016 sur: https://www.vatican.va/content/francesco/it/events/event.dir.html/content/vaticanevents/it/2016/10/31/dichiarazione-congiunta.html
  2. Discours du Pape FranƧois aux reprƩsentants de la FƩdƩration luthƩrienne Mondiale, Rome (Italie), 25 juin 2021 sur: https://www.vatican.va/content/francesco/it/speeches/2021/june/documents/20210625-federazione-luterana.html

 

L’unitĆ© entre nous coĆ»te que coĆ»te

Chiara Lubich souligne que si nous voulons ĆŖtre fidĆØles au charisme de l’unitĆ©, nous devons ouvrir grand les portes de notre cœur Ć  JĆ©sus abandonnĆ©. Grandir dans l’unitĆ© sur tous les fronts. UnitĆ©: mot-clĆ© pour nous tous, parole synthĆØse de toute notre spiritualitĆ©, “conditio sine qua non” pour maintenir la vie qui existe et la dĆ©velopper. […] En effet, nous ne pouvons concevoir l’unitĆ© sans la souffrance, sans la mort de notre moi. Car l’unitĆ© est un don, mais elle est aussi le fruit de notre comportement chrĆ©tien authentique et il n’y a pas de vĆ©ritable expression de vie chrĆ©tienne sans la croix. Nous devons nous le rappeler sans cesse. […] Nous devons nous rappeler constamment que nous avons donnĆ© notre vie Ć  une seule personne: Ć  JĆ©sus abandonnĆ©. Nous ne devons et nous ne pouvons donc jamais troquer notre amour pour lui ni le trahir. Il nous enseigne l’immense valeur de la souffrance justement en vue de l’unitĆ©: c’est vraiment par sa croix et par son abandon qu’il a rĆ©uni les hommes Ć  Dieu et entre eux. Il nous montre donc que l’unitĆ© coĆ»te, mĆŖme si avec Lui, en faisant comme Lui, nous parvenons Ć  la rĆ©aliser. Alors, si nous voulons ĆŖtre fidĆØles au charisme de l’unitĆ© que l’Esprit nous a donnĆ©, encore une fois ouvrons grand les portes de notre cœur Ć  JĆ©sus abandonnĆ© et donnons-lui la meilleure place. […] Pour souligner un aspect concret de cet amour, aimons-le dans les difficultĆ©s que comporte justement l’unitĆ© entre nous […] Et cela signifie ĆŖtre toujours prĆŖts Ć  nous voir nouveaux, cela veut dire avoir patience, supporter, savoir passer au-dessusĀ ; cela signifie faire confiance, espĆ©rer toujours, croire toujours, surtout ne pas juger. Le jugement simplement humain envers les autres, surtout envers les responsables, est terrible. C’est le passage Ć  travers lequel le dĆ©mon de la “dĆ©sunitĆ©” pĆ©nĆØtre ; avec lui toutes nos richesses spirituelles disparaissent lentement, notre vocation elle-mĆŖme peut vaciller. Veillons donc Ć  cet amour pour les autres plein de nuances douloureuses: celles-ci sont l’aspect concret de notre rĆ©solution d’ĆŖtre prĆŖts Ć  mourir l’un pour l’autre et sont aussi les petits ou grands obstacles Ć  surmonter en aimant JĆ©sus abandonnĆ© pour que l’unitĆ© soit toujours pleine.

Chiara Lubich

(d’une confĆ©rence tĆ©lĆ©phonique,Ā Rocca di Papa 25 octobre 1990) Extrait deĀ : Chiara Lubich,Ā Conversazioni in collegamento telefonico, CittĆ  Nuova Ed., 2019, p. 412.      

La ville de Cortona rend hommage Ć  Spartaco Lucarini

La ville de Cortona rend hommage Ć  Spartaco Lucarini

Homme politique, Ć©crivain et journaliste, Spartaco Lucarini Ć©tait l’un des premiers focolarini mariĆ©s. Le 3 juillet 2021, sa ville natale donnera son nom Ć  un escalator dans le centre de la ville et se souviendra de son engagement civil et politique lors d’une rĆ©union au théâtre de la ville.Ā  Une Ć¢me ouverte sur le monde et profondĆ©ment attachĆ©e Ć  sa patrie pour laquelle il s’est engagĆ© Ć  promouvoir constamment et courageusement le dĆ©veloppement social et culturel. Spartaco Ć©tait un journaliste et un Ć©crivain, un homme politique et un homme de culture. Il Ć©tait l’un des premiers focolarini mariĆ©s et a dirigĆ© pendant plusieurs annĆ©es la revue CittĆ  Nuova dei Focolari, collaborant avec le centre international du Mouvement prĆØs de Rome. Il a quittĆ© sa ville natale de Cortona, en Toscane, où il est nĆ© le 6 mai 1924, pour s’installer Ć  Rome avec sa famille. A Cortona, joyau d’art, de nombreuses personnes se souviennent de lui encore aujourd’hui, notamment pour son engagement dans le domaine social, politique et civil. Spartaco avait fondĆ©, entre autres choses, l’Office du tourisme, faisant connaĆ®tre sa ville non seulement en Italie – par le biais d’un prix journalistique et de diverses manifestations – mais aussi Ć  l’Ć©tranger. Depuis sa jeunesse, il se prĆ©occupait des problĆØmes du territoire, parmi lesquels principalement le chĆ“mage et les conditions de travail prĆ©caires. « MalgrĆ© ses engagements professionnels, il suivait toujours les Ć©vĆ©nements de Cortona avec beaucoup de participation et d’affection – confirme Walter Checcarelli, prĆ©sident de l’association Cortona Cristiana au journal local “L’Etruria.it” – Au dĆ©but des annĆ©es soixante, il ressentait le grand potentiel des antiquitĆ©s et a fondĆ© l’exposition de meubles anciens qui, au fil du temps, est devenue l’une des plus importantes au niveau national. Il a apportĆ© sa contribution en tant que Conseiller municipal, devenant chef de groupe des dĆ©mocrates chrĆ©tiens avec un style d’ouverture et de dialogue, inhabituel pour ces annĆ©es de forte opposition idĆ©ologique. Personnellement, je me souviens de ses vacances avec sa grande famille pendant la pĆ©riode de PĆ¢quesĀ ; sa prĆ©sence et sa priĆØre le Vendredi saint sont restĆ©es indĆ©lĆ©biles dans mon esprit et dans mon cœurĀ Ā». En guise de remerciement pour son engagement politique en tant que Conseiller municipal, mais aussi en reconnaissance de sa contribution en tant que bĆ¢tisseur de la culture sociale du territoire, le 2 mars 2021, le Conseil Municipal de Cortona a dĆ©cidĆ© Ć  l’unanimitĆ© de donner son nom Ć  l’escalator qui mĆØne du parking Spirito Santo Ć  la Piazza Garibaldi. La cĆ©rĆ©monie de dĆ©dicace aura lieu le 3 juillet 2021 pendant le Festival de musique sacrĆ©e Ć  10h30 (heure italienne). Ensuite, une rencontre au Teatro Signorelli de Cortona commĆ©morera cette figure aux multiples facettes et sa contribution au panorama politique et culturel du XXe siĆØcle. L’idĆ©e de rendre hommage Ć  Spartaco est nĆ©e l’annĆ©e derniĆØre et devait s’insĆ©rer dans les manifestations du centenaire de la naissance de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari (1920-2020). La situation sanitaire mondiale a ensuite contraint Ć  reporter l’Ć©vĆ©nement. C’est prĆ©cisĆ©ment Chiara Lubich qui a demandĆ© Ć  Spartaco, Ć  sa femme Iolanda Castellani (connue de tous sous le nom de Lalla) et aux cinq enfants de quitter Cortona pour Rome afin de travailler au siĆØge international des Focolari. Spartaco a Ć©galement contribuĆ© au dĆ©veloppement des mouvements « Familles nouvellesĀ Ā» et « HumanitĆ© nouvelleĀ Ā» des Focolari. Il est toujours restĆ© attachĆ© Ć  la ToscaneĀ ; en plus d’avoir contribuĆ© Ć  la naissance de la communautĆ© locale du Mouvement, il a Ć©galement offert une importante contribution au dĆ©veloppement de la petite ville de Loppiano (Incisa et Figline dans le Valdarno-Italie), en particulier pour la naissance de la coopĆ©rative agricole et de l’Ć©cole internationale pour les familles qui sont encore basĆ©es aujourd’hui Ć  Loppiano. En avril 1974, une grave maladie l’a entraĆ®nĆ© vers la mort Ć  l’Ć¢ge de 51 ans seulement. MĆŖme dans ses derniers jours, Spartaco, bien que malade, est revenu Ć  Cortona. « Il semblait toujours serein – se rappelait Lalla -, mais il n’Ć©tait plus ce qu’il Ć©tait avant[1].Ā Ā». « Je me suis retrouvĆ© complĆØtement changé », Ć©crivait Spartaco. « Je suis un type trĆØs actif, j’ai un tempĆ©rament trĆØs dynamique et j’ai toujours essayĆ© de me donner Ć  fond ; j’ai compris maintenant que ce n’est pas si important ce que tu fais mais aussi de ne rien faire. J’ai dĆ©couvert la valeur de « vivre Ć  l’intĆ©rieurĀ Ā» plus qu’Ć  l’extĆ©rieur, car en vivant Ć  l’intĆ©rieur dans une relation Ć©troite avec Dieu, tu peux atteindre les personnes les plus Ć©loignĆ©es, tout le monde, alors qu’en vivant projetĆ© Ć  l’extĆ©rieur, tu ne peux atteindre que les plus proches, ceux qui t’entourent. Je crois que j’ai vu l’essentiel. En ce siĆØcle, Marie crĆ©e une Œuvre pour aider l’Ɖglise et elle veut le faire rapidementĀ ; elle veut rĆ©aliser l’unitĆ© non seulement entre nous, catholiques, non seulement entre les Ɖglises, mais aussi entre tous les hommes. Un programme au-delĆ  de tout programme humainĀ Ā»[2].

Lorenzo Russo

[1]Ā  Alfredo Zirondoli, Coraggio! Inchiesta su Spartaco Lucarini, Citta Nuova, 2000, p. 102. [2]Ā  Alfredo Zirondoli, Coraggio! Inchiesta su Spartaco Lucarini, Citta Nuova, 2000, p. 96-97.  

Et nous, que pouvons-nous faire ?

Les expĆ©riences sur le fait de Ā« prendre soin Ā» de la part des enfants des Focolari, les Gen4, sont nombreuses. En plus de s’impliquer pour aider les personnes dans le besoin, ils demandent aux adultes de s’occuper de tous les enfants en difficultĆ© dans le monde. Les expĆ©riences concrĆØtes des Gen4, les enfants du Mouvement des Focolari, proviennent du monde entier : sur tous les continents, ils rivalisent pour aimer leur prochain, en prenant soin des plus dĆ©munis. Nous prĆ©sentons ici quelques-uns de leurs tĆ©moignages, en commenƧant par l’Inde. Ici, quelques Gen4 ont dĆ©cidĆ© de s’occuper des pauvres qui vivent dans les rues, en prĆ©parant un plat chaud pour le dĆ®ner. L’un d’entre eux raconte : « Ma mĆØre et moi avions l’habitude de mettre dans des bols, des nouilles chaudes, une nouille typique de certains pays asiatiques; mon frĆØre et mon pĆØre les distribuaient aux pauvres. Ils sont trĆØs nombreux, les enfants pauvres qui vivent dans les rues ! Maintenant, chaque vendredi, nous rĆ©pĆ©tons cette action.Ā Ā» En GrĆØce, en revanche, les enfants des Focolari ont dĆ©cidĆ© de tenir compagnie aux personnes Ć¢gĆ©es qui Ć©taient isolĆ©es dans la maison de retraite Ć  cause de la Covid-19. Ils ont Ć©galement fait participer leurs amis, en collectant des dessins avec lesquels ils ont rĆ©alisĆ© une affiche trĆØs apprĆ©ciĆ©e de tous. Passons Ć  la CorĆ©e, où une Gen4 a dĆ©cidĆ© de faire don de ses cheveux Ć  des enfants atteints de cancer. AprĆØs avoir impliquĆ© une de ses amies, elles ont commencĆ© Ć  faire pousser leurs cheveux pour en faire don, heureuses d’aider ceux qui vivent avec une maladie. Du Burundi, ensuite, vient la nouvelle que de nombreux gen4 ont collectĆ© de la nourriture et l’ont apportĆ©e Ć  un orphelinat. Ces enfants, qui ne possĆØdent pas grand-chose non plus, Ć©taient tous heureux d’apporter des cadeaux Ć  leurs camarades ! En Australie, quelques adultes ont distribuĆ© de la nourriture aux sans-abri et aux Ć©tudiants en difficultĆ© financiĆØre. Les Gen4 ont voulu donner leur contribution en prĆ©parant des cartes postales pour accompagner les paquets qui ont Ć©tĆ© distribuĆ©s. En AmĆ©rique du Sud, au BrĆ©sil, depuis environ deux ans, les Gen4 de la Mariapolis Ginetta rĆ©coltent des boites de lait et de jus de fruits, en collaboration avec une ONG qui a un projet appelĆ© « BrĆ©sil sans fissuresĀ Ā». GrĆ¢ce Ć  ces contenants, les fissures des murs des maisons sont recouvertes, ce qui les isole et empĆŖche l’entrĆ©e des insectes, et des couvertures thermiques sont fabriquĆ©es pour les sans-abri. Une autre nouvelle, en provenance d’Irlande : les gen4 filles et garƧons ont participĆ©, en impliquant la communautĆ© locale, Ć  une initiative lancĆ©e par la Poste irlandaise : ils ont envoyĆ© des cartes postales et des petits paquets comme cadeaux pour des personnes Ć¢gĆ©es qui sont seules. Enfin, nous allons au Portugal : JoĆ£o, 7 ans, aprĆØs avoir vu un journal tĆ©lĆ©visĆ© montrant des images de guerre, s’est demandĆ© : « Nous gen4, que pouvons-nous faire ?Ā Ā». Il a voulu tĆ©lĆ©phoner Ć  l’animatrice du groupe Gen4. L’idĆ©e de sensibiliser le monde politique n’a pas tardĆ© Ć  germer : JoĆ£o et sa sœur ont rĆ©digĆ© ensemble une dĆ©claration des enfants Ć  l’intention des politiciens, des enseignants et de toutes les autoritĆ©s civiles et religieuses. On peut lire dans la dĆ©claration : « Nos lois parlent des droits de l’enfant, mais elles devraient ĆŖtre plus explicites en imposant le devoir de prendre soin des autres. (…) Nous savons que ce n’est pas facile (…), mais si vous pouviez changer la vie d’un seul enfant grĆ¢ce Ć  cette dĆ©claration, cela vaudrait la peine de vous l’envoyer! Si vous prenez soin de nous, nous prendrons soin du monde !Ā Ā» Une dĆ©lĆ©gation de gen4 a apportĆ© la dĆ©claration prĆØs du lieu du Sommet Social de la Commission europĆ©enne Ć  Porto. Le soir mĆŖme, la nouvelle a Ć©tĆ© diffusĆ©e dans un journal tĆ©lĆ©visĆ©. La dĆ©claration des gen4, traduite en plusieurs langues, se rĆ©pand dans diffĆ©rents pays du monde.

Laura Salerno

Ɖvangile vĆ©cu : tout est un cadeau

La volontĆ© de Dieu est la voix de Dieu qui nous parle et nous invite continuellement ; c’est la maniĆØre dont Dieu nous exprime son amour, un amour qui demande une rĆ©ponse afin qu’il puisse accomplir ses merveilles dans nos vies. La vĆ©ritĆ© qui ne passe pas AprĆØs 4 ans en Inde et 25 ans de vie sans relĆ¢che au service des autres, mes Ā« batteries Ā» Ć©taient complĆØtement dĆ©chargĆ©es et je suis retournĆ© en Italie pour tenter de recouvrer une santĆ© que je craignais irrĆ©mĆ©diablement compromise. Au cours des longs mois d’inactivitĆ© et de solitude (bien qu’entourĆ© de l’amour de mes compagnons de communautĆ©), en dehors de la vie si dynamique et riche en relations que mon tempĆ©rament extraverti a toujours insufflĆ©, quelque chose de trĆØs important et difficile Ć  exprimer par des mots s’est produit au niveau intĆ©rieur, existentiel : un retour Ć  mon choix originel, la comprĆ©hension d’une vĆ©ritĆ© fondamentale. Je constate que tout est don ; je dois remercier Dieu pour tout, mais je dois ĆŖtre prĆŖt aussi Ć  perdre, parce que ce n’est pas la vĆ©ritĆ© ; la vĆ©ritĆ© qui ne passe pas est une autre et c’est la relation avec Lui, le seul idĆ©al de tous les temps : Dieu et rien d’autre. Contrairement Ć  ce que je craignais, j’ai ensuite retrouvĆ© la santĆ©. J’ai ainsi commencĆ© une nouvelle pĆ©riode, dans la joie retrouvĆ©e de travailler Ć  Son service. Cependant, j’ai gardĆ© au fond de mon cœur la nouvelle union avec Dieu nĆ©e de cette Ć©preuve. (Silvio – Italie)

J’avais Ć©tĆ© infirmiĆØre Je suis frappĆ©e par le fait que beaucoup de mĆ©decins et d’infirmiers risquent et donnent mĆŖme leur vie ; pendant 30 ans, j’ai Ć©tĆ© infirmiĆØre mais j’ai ensuite changĆ© de mĆ©tier ; j’ai dĆ©cidĆ© de m’inscrire dans un hĆ“pital comme infirmiĆØre de rĆ©serve. RĆ©cemment, on m’a demandĆ© d’aider dans l’unitĆ© de soins intensifs une fois par semaine. C’Ć©tait un Ć©norme dĆ©fi pour moi car beaucoup de choses ont changĆ© depuis 30 ans en matiĆØre d’Ć©quipement et de soins hospitaliers, mais j’étais heureuse d’ĆŖtre encore utile. Ma plus belle rĆ©compense a Ć©tĆ© lorsque mes enfants, que j’essaie de ne pas nĆ©gliger, m’ont dit qu’ils Ć©taient fiers de moi.

(Martina – RĆ©publique tchĆØque)

Nouvelle essentialitĆ© Dans l’institution pour personnes Ć¢gĆ©es où je travaille comme animatrice, ma relation avec les pensionnaires Ć©tait devenue affective. Savoir deviner comment aider les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies dĆ©gĆ©nĆ©ratives avait transformĆ© mon service en un vĆ©ritable rĆ©seau de relations intenses et vivantes. Puis le Covid est arrivĆ© et un par un, ils sont tous tombĆ©s malades. C’Ć©tait dĆ©chirant pour moi de sentir que j’Ć©tais le lien entre le patient et le parent sans pouvoir faire quoi que ce soit pour combler ce vide. Peut-ĆŖtre qu’en aidant une femme Ć¢gĆ©e trĆØs malade Ć  parler Ć  sa famille Ć  travers son tĆ©lĆ©phone portable, j’ai moi aussi contractĆ© le virus. Dans ma solitude, j’ai encore mieux compris celle de mes aĆ®nĆ©s et j’ai redĆ©couvert la valeur de la priĆØre. ƀ chaque nouvelle de la mort de quelqu’un, ma douleur augmentait ainsi que le sentiment d’impuissance, mais j’intensifiais ma priĆØre, souvent avec ceux qui restaient. La pandĆ©mie nous a fait accĆ©der Ć  une nouvelle essentialitĆ©, au-delĆ  de celle causĆ©e par la maladie et la vieillesse. (G.K. – Slovaquie)

ƉditĆ© par Lorenzo Russo

  (tirĆ© de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, anno VII, n.3, mai-juin 2021)

RenaĆ®tre grĆ¢ce Ć  l’amour envers le prochain

Nous sommes tous appelĆ©s Ć  cette conversion permanente en recommenƧant sans cesse, au cas où nous nous serions arrĆŖtĆ©sĀ ; nous devons tous expĆ©rimenter cette sorte de renaissance, cette plĆ©nitude de vie. Nous devons chercher Ć  transformer le plus possible en charitĆ© envers le prochain toutes les expressions de notre existence. Et voici, devant mes yeux, cette page superbe qui Ć©voque le jugement dernierĀ : JĆ©sus viendra pour nous juger et nous diraĀ : « J’ai eu faim et vous m’avez donnĆ© Ć  manger, j’ai eu soif et vous m’avez donnĆ© Ć  boireĀ Ā» (Mt 25, 35). Ces paroles m’ont frappĆ©e comme si je les lisais pour la premiĆØre fois. Je redĆ©couvrais qu’à l’examen final, JĆ©sus ne me demanderait pas de comptes sur telle ou telle action que je dois pourtant accomplir, mais centrerait tout sur l’amour du prochain. Comme si j’entamais aujourd’hui mon ascension vers Dieu, je me suis mise alors Ć  aimer tous ceux que je rencontrais durant la journĆ©e. Et vraiment, je me suis sentie renaĆ®tre. J’ai compris que mon Ć¢me avait surtout soif d’amour, soif d’aimerĀ ; et qu’elle trouvait sa respiration, sa nourriture et sa vie dans l’amour envers tous. Il est vrai qu’auparavant aussi j’essayais d’accomplir de nombreux actes d’amour. Mais, je m’en rends compte aujourd’hui, ils n’étaient parfois que l’expression d’une spiritualitĆ© trop individuelle, entretenue par des pĆ©nitences plus ou moins grandesĀ ; et pour nous, qui sommes appelĆ©s Ć  l’amour, ce peut ĆŖtre, malgrĆ© notre bonne volontĆ©, l’occasion d’un certain repliement sur nous-mĆŖmes. Dans ce nouvel effort pour aimer tout le monde, je peux faire encore de nombreux actes d’amour, mais ils sont tous dirigĆ©s vers le frĆØre, en qui je peux voir et aimer JĆ©sus. C’est lĆ  que se trouve la plĆ©nitude de la joie. Nous sommes tous appelĆ©s Ć  cette conversion permanenteĀ ; nous devons tous expĆ©rimenter cette sorte de renaissance, cette plĆ©nitude de vie. Nous devons chercher Ć  transformer le plus possible en charitĆ© envers le prochain toutes les expressions de notre existence. Si nous avons Ć  vaquer aux soins de la maison, ne le faisons pas seulement pour des raisons humaines, mais parce que JĆ©sus nous demande de l’aimer, de le vĆŖtir, de le nourrir, de le servir dans nos frĆØres. Avons-nous quelque travail Ć  faireĀ ? C’est un moyen d’apporter notre contribution Ć  JĆ©sus, dans les personnes et dans la communautĆ©. Avons-nous Ć  prierĀ ? Faisons-le toujours pour nous et pour les autres, en utilisant ce « nousĀ Ā» que JĆ©sus a enseignĆ© dans le « Notre PĆØreĀ Ā». Sommes-nous appelĆ©s Ć  souffrirĀ ? Offrons notre souffrance pour nos frĆØres. Avons-nous quelqu’un Ć  rencontrerĀ ? Que ce soit toujours avec l’intention d’écouter Dieu en lui, de le conseiller, de l’instruire, de le consoler… en un mot, de l’aimer. Devons-nous nous reposer, manger, nous dĆ©tendreĀ ? Faisons-le avec l’intention de reprendre des forces pour mieux servir le frĆØre. Faisons tout, en somme, en vue du prochain. […] C’est pourquoi, pour que se produise une telle reconversion en nous, gardons Ć  l’esprit dans les jours qui viennent […] l’engagementĀ  Ć  « RenaĆ®tre par l’amourĀ Ā».

ChiaraĀ Lubich

Ā  (d’une liaison tĆ©lĆ©phonique, Rocca di Papa, 20Ā mars 1986) Extrait deĀ : ChiaraĀ Lubich, Sur les pas du RessuscitĆ©, Ed. Nouvelle CitĆ©, 1992, p.73-74. Ā   

L’Ɖvangile vĆ©cu: accueillir tout le monde

JĆ©sus connaĆ®t bien les besoins fondamentaux des personnes: ĆŖtre comprises au plus profond d’elles-mĆŖmes et avoir, en plus du soutien Ć  leurs efforts, des indications claires sur le chemin Ć  suivre. Ne manquons pas l’occasion de nous comporter envers ceux que nous rencontrons avec l’amour qu’ il suggĆØre dans l’Ɖvangile.

Avec patience et tĆ©nacitĆ© Mon oncle, qui Ć©tait considĆ©rĆ© comme « un homme d’honneurĀ Ā», avait vĆ©cu pendant des annĆ©es dans le Supramonte, une rĆ©gion montagneuse de Sardaigne. Il descendait au village de temps en temps, et quand les carabiniers venaient pour l’arrĆŖter, il Ć©tait dĆ©jĆ  loin. Mon pĆØre avait essayĆ© de nous tenir Ć  l’Ć©cart des problĆØmes avec la justice et avec la famille de mon oncle, dont nous Ć©tions sĆ©parĆ©s pour des questions d’ hĆ©ritage. En tant que chrĆ©tienne, cependant, j’attendais la bonne occasion pour faire la paix avec eux. La premiĆØre est venue avec l’arrivĆ©e d’une cousine au village. Sans tenir compte des gens qui nous regardaient, je suis allĆ©e la saluer. Lorsqu’elle et son mari ont rĆ©pondu Ć  mes salutations, j’ai poussĆ© un soupir de soulagement : le premier pas avait Ć©tĆ© fait. Plus tard, quand j’ai appris que mon oncle Ć©tait Ć  l’hĆ“pital, j’ai voulu aller le voir. Ma mĆØre me l’a dĆ©conseillĆ©, en disant que je n’avais pas d’oncles. Mais il Ć©tait comme un frĆØre pour moi. J’y suis allĆ©e et il m’a accueillie avec Ć©motion. Avec le temps, je me suis rapprochĆ©e de tous les autres membres de la famille. La derniĆØre Ć©tait ma tante, celle qui nous avait fait le plus souffrir : j’Ć©tais loin d’elle depuis 18 ans, et il avait fallu tant d’annĆ©es pour que la paix revienne dans nos familles avec un amour patient et tenace.

(Gavina – Italie)

Les besoins des autres Alors que je sors en voiture, je remarque que mon voisin essaie de nettoyer le pare-brise et de dĆ©geler les autres vitres de sa voiture. Je vais l’aider, en mettant de cĆ“tĆ© ma hĆ¢te. Avec un sourire, il demande : « Qui vous fait faire Ƨa ?Ā Ā» Je n’ai pas de rĆ©ponse immĆ©diate, mais Ć  l’intĆ©rieur, je remercie Dieu d’avoir fait passer les besoins de l’autre avant mes propres besoins. Quelques heures plus tard, le mĆŖme voisin me tĆ©lĆ©phone : « J’Ć©tais tellement heureux de ton geste que je me suis dit : moi aussi je dois vivre en remarquant les besoins des autres. Et cela n’a pas pris longtemps : au travail, en effet, j’ai trouvĆ© une situation difficile, qui s’est ensuite rĆ©solue assez facilement en me mettant Ć  la place de l’autre. Merci !Ā Ā».

(F.A. – SlovĆ©nie)

 

Adopter un petit frĆØre Nous sommes Ć©tudiants dans un Institut technique. Depuis que notre enseignante nous a apportĆ© CittĆ  Nuova (Nouvelle CitĆ©) Ć  lire en classe, au dĆ©but , certaines choses nous semblaient un peu pleines d’illusions… Mais l’idĆ©e de contribuer Ć  construire ensemble un monde plus solidaire nous semblait au fond, une bonne idĆ©e. Aussi parce que, au fur et Ć  mesure de la lecture, nous avons rĆ©alisĆ© que ce n’Ć©tait pas des mots. Le journal rapportait des informations que nous ne pouvions pas trouver dans d’autres revues, une maniĆØre diffĆ©rente de regarder les Ć©vĆ©nements. En fin de compte, qu’ aurions-nous manquĆ© en essayant nous aussi ? Et nous avons essayĆ©. Chaque matin, avec l’enseignante, nous nous donnions une petite Ā« maxime Ā» Ć  suivre. Par exemple : Ā« Aimez tout le monde Ā» … qui avait dĆ©jĆ  pensĆ© Ć  cela ? Puis nous avons lu par hasard un article sur les adoptions Ć  distance. Et puis l’idĆ©e nous est venue d’en faire une, tous ensemble. Ce petit geste qui consiste Ć  verser une petite somme chaque mois nous fait grandir en tant que personnes. A prĆ©sent, Nader, mĆŖme s’il vit loin (c’est un petit Libanais), est devenu trĆØs important : nous parlons de lui, de ses besoins, comme de notre petit frĆØre.

(Les garƧons de IIIB – Italie)

ƩditƩ par Lorenzo Russo

Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā 

(extrait de ā€˜ā€™Il Vangelo del Giorno’’, CittĆ  Nuova, annĆ©e VII, n.3, mai-juin 2021)

Ɖvangile vĆ©cu: demeurer dans l’amour

JĆ©sus nous invite Ć  reconnaĆ®tre la prĆ©sence aimante de Dieu et nous indique comment agir en consĆ©quence : dĆ©couvrir dans la volontĆ© du PĆØre le moyen d’atteindre la pleine communion avec Lui. Ouragan Les images Ć  la tĆ©lĆ©vision montraient les endroits frappĆ©s par l’ouragan et laissĆ©s isolĆ©sĀ ; comme nos familles vivaient lĆ , on peut imaginer notre anxiĆ©tĆ©, nous les sĆ©minaristes. Nous venions de recevoir la Parole de Vie du mois qui nous exhortait Ć  avoir la foi. Unis, nous avons priĆ© pour nos proches et obtenu de nos formateurs la permission de les rejoindre dĆØs le lendemain. Mais cette mĆŖme nuit, la capitale a Ć©galement Ć©tĆ© durement touchĆ©e : routes inondĆ©es, ponts effondrĆ©s, Ć©lectricitĆ© coupĆ©e …. Cependant, notre sĆ©minaire Ć©tait toujours debout. Nous nous sommes quand mĆŖme mis en route : au cours de ce voyage Ć  pied ou par des moyens de fortune, sur des radeaux ou attachĆ©s Ć  des cordes pour vaincre la rĆ©sistance des torrents, nous avons Ć©tĆ© contraints de dĆ©vier d’innombrables fois. Finalement, nous sommes arrivĆ©s dans notre village mĆ©connaissable ! LĆ  où avant il y avait la campagne, il y avait maintenant un lac. AprĆØs avoir embrassĆ© nos proches (ils avaient tout perdu mais ils Ć©taient saufs !), nous nous sommes mis Ć  la disposition du curĆ© pour les premiers soins. La nouvelle Parole proposĆ©e pour ce mois semblait s’adresser prĆ©cisĆ©ment Ć  nous, pour nous donner du courage et en insuffler aux autres : « Heureux les affligĆ©s…Ā Ā».

(Melvin – Honduras)

 

Le parapluie Sachant que derriĆØre les pauvres et les marginaux, le Christ demande Ć  ĆŖtre aimĆ©, j’essaie de ne pas manquer les occasions de le faire. Par exemple, dans le bar prĆØs de chez moi, j’ai remarquĆ© un pauvre, surnommĆ© PennaĀ ; il Ć©tait trempĆ© parce qu’il pleuvait ce jour-lĆ . Sachant qu’il avait eu la tuberculose et surmontant une certaine rĆ©sistance Ć  ĆŖtre vu en sa compagnie, je l’ai invitĆ© chez moi pour prendre quelque chose de sec. Mes parents Ć©taient stupĆ©faits et incrĆ©dules. « Papa, on aurait besoin de vĆŖtements…Ā Ā». Mon pĆØre n’Ć©tait pas trĆØs enthousiaste au dĆ©but mais il lui a donnĆ© un pantalon et moi une veste. La pluie ne semblait pas vouloir s’arrĆŖter… Et je suis revenu Ć  la charge : « Papa, si on lui donnait aussi un parapluie ?Ā Ā». On le lui a donnĆ©. Le pauvre homme Ć©tait heureux, mais j’Ć©tais encore plus heureux car nous avions agi ensemble pour l’aider. Mais l’expĆ©rience ne s’est pas arrĆŖtĆ©e lĆ . Quelques jours plus tard, Penna est revenu pour rendre le parapluie. En fait, ce n’Ć©tait pas celui qu’on lui avait donnĆ©, il Ć©tait encore plus joli. Ce qui s’Ć©tait passĆ©, c’est que le nĆ“tre avait Ć©tĆ© volĆ© et quelqu’un lui en avait donnĆ© un autre. Il voulait ainsi donner en retour.

(Francesco – Italie)

  L’amour ne s’explique pas en paroles Une lĆ©sion cĆ©rĆ©brale a Ć©tĆ© diagnostiquĆ©e chez Mariana, peu aprĆØs sa naissance. Elle n’aurait pas pu parler ni marcher. Mais Dieu nous demandait de l’aimer ainsi et nous nous sommes jetĆ©s dans les bras du PĆØre. Mariana n’a vĆ©cu avec nous que quatre ans ; nous n’avons jamais entendu les mots « papa et mamanĀ Ā» de sa bouche mais ses yeux parlaient dans son silence, d’une lumiĆØre brillante. Nous n’avons pas pu lui enseigner Ć  faire ses premiers pas mais elle nous a appris Ć  faire les premiers pas dans l’amour, dans le renoncement de nous-mĆŖmes pour aimer. Mariana a Ć©tĆ© pour toute la famille un cadeau de Dieu que nous pourrions rĆ©sumer en une phrase : l’amour ne s’explique pas en paroles.

(Alba – BrĆ©sil)

Ā Aux soins de Lorenzo Russo

  (Extrait de Il Vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, annĆ©e VII, n.3, mai-juin 2021)