«Noël est le mystère sublime de l’amour d’un Dieu qui a tellement aimé les hommes qu’il s’est fait homme. Comme il était écrit, le mystère de l’Incarnation est le document de l’excessive charité de Dieu. Pour étreindre en elle tous les hommes, Lui, en naissant dans une grotte, parmi les animaux, il s’est placé en dessous de tous : les plus pauvres des pauvres le contemplèrent au dessous de leur misère même. Célébrer Noël veut dire raviver la conscience de l’amour que Jésus apporta sur la terre, et qu’il a distribué par sa vie et sa parole. Aujourd’hui on a un besoin spécial de raviver – et re-nettoyer – le concept de l’amour, parce que la vie des hommes en société risque de devenir de plus en plus triste par un défaut d’amour. L’amour place l’homme au niveau du Christ, de fait le bien (ou le mal) fait au prochain a la même valeur, selon le jugement suprême, que s’il était fait au Christ. Le Seigneur est né pour que nous, nous renaissions. Il est la vie, et nous étions, nous sommes, dans les ténèbres. Nous passons des ténèbres à la vie si nous aimons les frères. L’engagement chrétien exige héroïsme, une secousse contre la médiocrité, une victoire sur le compromis. Il demande la vie dans la liberté, qui est liberté du mal, peu importe d’où il vienne : prostration des forces physiques, faillite financière, déceptions dans les rapports humains, désolation au milieu de ce monde… L’important est de ne pas tomber, peut-être personne ne te dira « bravo » ! Les médailles s’accrochent sur d’autres poitrines. Il se peut que certaines gens nous traitent de fanatiques ou de naïfs. Tu devras faire jaillir de toute la désolation qui t’assaillit, une plus ardente faim de Dieu, et déjà de là tu en tires un encouragement. Il existe des phrases simples et profondes, de la profondeur du divin, qui expriment cette tâche. Des phrases de Jésus : « Vous êtes le sel de la terre… ». « Vous êtes la lumière du monde… ». Le sel donne goût aux aliments en se fondant en eux. La lumière illumine, comme le silence qui en pénétrant clarifie. La conduite du chrétien doit être telle qu’elle donne goût (un sel) à la vie (sinon on ne sait pas à quoi sert la vie) et elle lui donne un sens. On ne peut pas ne pas penser aux misères du monde, dues en grande partie au manque d’amour… L’amour est vie pour l’homme. En Jésus ce fut l’Amour qui, en s’incarnant en Marie, assuma notre humanité, en y insérant la vie de Dieu». Igino Giordani dans : Città Nuova, 25.12.1967 – n.23/24
Prendre sur soi le fardeau de l’autre
Prendre sur soi le fardeau de l’autre
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