Point d’orgue d’une année de célébrations, cette soirée avait donc l’ambition de passer 60 années au filtre de l’analyse d’experts à la fois « maison » et externes, en répondant à un certain nombre de questions du grand public : « Qui sont les Focolari ? » « Quelle est leur implication dans le monde d’aujourd’hui ? » « Il y a bien des Mouvements qui n’ont pas atteint soixante ans d’existence ou alors avec une santé plus délabrée », déclarait Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions, à l’issue de l’avant-dernière intervention de la soirée.

Frère François-Marie Léthel
Le colloque avait commencé par un éloge appuyé de
Frère François-Marie Léthel, Carme, professeur de théologie au Teresianum la fondatrice du Mouvement, se livrant à des allers-retours entre Sainte Thérèse d’Avila et son célèbre « château intérieur », (l’oraison, le centre de l’âme) et
Chiara Lubich et son « château extérieur » (l’amour du prochain). N’hésitant pas à désigner cette personnalité comme « une des plus grandes mystiques de tous les temps ».
Laurent Villemin, professeur de théologie à l’Institut catholique de Paris, évoqua, lui, la passionnée du dialogue entre chrétiens, « très tôt engagée dans l’œcuménisme pratique » et qui « jusqu’à la fin de sa vie ne renonça pas à cette Unité visible de l’Église ». Apportant l’exemple concret de la dynamique «
Ensemble pour l’Europe » , Gérard Testard, membre du Comité international, alla jusqu’à déclarer : « Les Focolari ont une influence et un apport décisif pour la communion entre les Mouvements (…). »
Mgr Teissier, archevêque émérite d’Alger, a évoqué ce qui se vit dans ce pays où les musulmans et, en particulier les jeunes, « ont trouvé dans ce Mouvement une réponse à leur attente intérieure », tout en restant « fidèles à leur identité de musulmans ».
Jérôme Vignon, président des
Semaines Sociales de France, souligna le caractère « précurseur et fécond de l’Économie de communion », en même temps qu’il qualifiait de « vue révolutionnaire » la contribution des Focolari à l’évangélisation : non pas de « faire chrétiens nos frères », mais de leur faire goûter à la joie de l’amour réciproque, du souci du prochain… ». Toutes choses dont les Focolari peuvent enrichir le christianisme social à la française, à condition de ne pas les mettre sous le boisseau ! « N’ayez pas peur de mettre en avant cette recherche d’une vraie spiritualité pour de vrais laïcs », les interpella Laurent Villemin.
Chantal Joly
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