(…) « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire… » (Mt 25, 35). « Quand donc, Seigneur ? », « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! » (Mt 25, 40).
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Comme nous aimions les pauvres et l’amour éclaire toujours, l’Esprit Saint nous fit comprendre que nous devions aimer non seulement les pauvres, mais toutes les personnes : « Aime ton prochain comme toi-même », quel qu’il soit.
C’est alors que nous avons eu une idée splendide et pris la décision de transformer notre vie quotidienne, au contact de toutes sortes de personnes, en une vaste gamme d’œuvres de miséricorde, matérielles et spirituelles, car là aussi s’applique la parole : « C’est à moi que tu l’as fait. »
Dans tous les frères, qui passaient à côté de nous, nous voyions le Christ, qui demandait aide, réconfort, conseil, avertissement, instruction, lumière, pain, logement, vêtements, prières… (…)
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Espérons qu’un jour Jésus répondra à chaque personne (…) qui lui demandera : « Seigneur, quand t’ai-je donc rassasié, désaltéré, consolé ? », « Chaque fois que tu l’as fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que tu l’as fait ! »
L’année 2025, comme tout le monde le sait, a été riche en anniversaires et en événements œcuméniques. La rencontre du Pape Léon XIV et du Patriarche Bartholomée à Nicée avec les responsables des différentes Églises et Organismes œcuméniques, suivie des différentes rencontres à Istanbul, a témoigné de la volonté et de l’engagement des Églises à poursuivre le chemin vers l’unité. Un autre événement œcuménique de grande importance, dont on a célébré le 60e anniversaire, est la levée des excommunications entre Rome et Constantinople, le 7 décembre 1965, par le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras Ier, un événement qui a marqué le début d’une nouvelle ère dans les relations entre catholiques et orthodoxes. Paul VI et le Patriarche Athénagoras, de saints hommes de grande envergure et aimant uniquement la volonté du Christ pour son Église, ont eu la force de briser la spirale de l’hostilité et de l’inimitié en se retrouvant comme des frères à Jérusalem en janvier 1964, préparant ainsi le terrain pour la révocation des excommunications échangées entre les légats du Pape et le Patriarche de Constantinople en 1054. Cet événement a marqué le début d’un dialogue de la charité qui a vu les deux pionniers s’engager de manière continue et croissante pour que les deux Églises, catholique et orthodoxe, se reconnaissent à nouveau comme Églises sœurs.
La Chaire œcuménique Patriarche Athénagoras – Chiara Lubich, de l’Institut universitaire Sophia de Loppiano, a organisé un séminaire pour souligner son importance. Les travaux ont été ouverts par les messages du Patriarche Bartholomée de Constantinople, du Pape Léon XIV, signés par le Cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, et de Margaret Karram, Vice-chancelière de l’Institut universitaire Sophia et Présidente du mouvement des Focolari.
Le Pape Léon XIV a souligné l’importance non seulement de « réfléchir à ce qui s’est passé à l’époque », mais aussi de « suggérer de nouvelles mesures concrètes que nous pouvons prendre ensemble ».
Le Patriarche Bartholomée, rappelant la place centrale de la résurrection du Christ dans la foi chrétienne célébrée à Pâques, déplore le fait que nous célébrions encore rarement cette fête à la même date et observe ce que lui-même et le Pape François ont fait pour résoudre la question de la date commune de Pâques.
Margaret Karram, dans son message vidéo, remercie Dieu pour les miracles accomplis dans le passé ; elle invite à regarder l’avenir et à renouveler notre espérance que l’unité entre les Églises se réalisera dans le temps et selon les voies connues de Dieu, reprenant la pensée du Patriarche Athénagoras : «L’union se réalisera. Ce sera un miracle. Quand ? Nous ne le savons pas. Mais nous devons nous y préparer. Car un miracle est comme Dieu : toujours imminent ».
Les différentes interventions ont illustré les aspects historiques, spirituels, théologiques et canoniques de ce cheminement. Mgr Piero Coda, professeur et secrétaire général de la Commission Théologique Internationale, membre de la Commission mixte pour le dialogue entre l’Église Catholique et l’Église Orthodoxe et de la Commission des théologiens pour le chemin synodal, a souligné que ce geste prophétique de la levée des excommunications nous exhorte à vivre, penser, dialoguer, agir dans cette lumière et dans cet amour où nous pouvons préparer et accueillir, les uns et les autres, les uns avec les autres, le jour béni où le Saint-Esprit nous fera transcender – par un miracle de son amour, sous le regard tendre et fort de Marie, « la pleine de grâce » et la « Theotokos » – tout ce qui nous sépare encore du plein partage entre nous de la communion en Christ..
Sandra Ferreira Ribeiro, théologienne œcuméniste actuellement coresponsable du Centre « Uno » du Mouvement des Focolari, a retracé le contexte historique qui a précédé et préparé la levée des excommunications et les actes qui l’ont concrétisée en 1965, inaugurant un nouveau climat de dialogue.
Declan O’Byrne, professeur et recteur de l’Institut Universitaire Sophia, cotitulaire de la chaire œcuménique de l’Institut Sophia, a souligné l’importance que la profession de foi proclamée à Nicée devienne une réalité vécue à travers la charité entre les chrétiens et l’engagement à rechercher une clarté théologique.
Le métropolite Maximos Vgenopoulos de Selyvria, co-titulaire de la chaire œcuménique et membre de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe, a illustré le thème Primauté et synodalité au deuxième millénaire et aujourd’hui, thème du dernier document de la Commission mixte de dialogue qui s’est réunie à Alexandrie d’Égypte en juin 2023, concluant que tandis que les deux Églises progressent « dans l’amour et la vérité » vers l’unité, le document ouvre des voies et des perspectives positives pour l’avenir en ce qui concerne la compréhension authentique de la primauté et de la synodalité, en particulier dans le contexte des discussions officielles en cours sur la synodalité au sein de l’Église catholique romaine.
Dimitrios Keramidas, professeur d’œcuménisme et de théologie orthodoxe à l’Institut Angelicum de Rome, a rappelé que le partage de la bénédiction commune du Pape et du Patriarche œcuménique au Fanar, la récitation du Notre Père et la prière œcuménique à Nicée ont été des signes supplémentaires de la reconnaissance de l’ecclésialité des deux Églises : un véritable et visible partage spirituel.
Augustinos Bairachtaris, professeur associé d’Études œcuméniques à l’Académie ecclésiastique patriarcale de Crète, a souligné la nécessité d’une théologie de la croix et d’un esprit de conversion (metanoia) qui doivent toujours accompagner le dialogue œcuménique.
Le pianiste don Carlo Seno a célébré l’harmonie que représente l’unité recherchée entre les Églises par un morceau musical d’une rare beauté.
La réalisation du séminaire a mis en évidence le rôle indispensable que peut jouer la Chaire œcuménique Patriarche Athénagoras – Chiara Lubich dans la promotion de l’œcuménisme et dans la connaissance et l’appréciation mutuelles croissantes des chrétiens les uns envers les autres, compte tenu de l’exhortation du Pape Léon XIV et du patriarche Bartholomée dans leur déclaration commune : « Nous exhortons vivement tous les fidèles de nos Églises, et en particulier le clergé et les théologiens, à accueillir avec joie les fruits obtenus jusqu’à présent et à s’engager à les accroître continuellement ».
Sandra Ferreira Ribeiro (Centro « Uno » per l’unità dei cristiani)
(…) Le 7 décembre 1943, je me rends seule à l’église. Une violente tempête fait rage. J’ai vraiment l’impression d’avoir le monde entier contre moi.
(…) J’arrive dans la chapelle, un banc a été préparé pour moi près de l’autel. J’ai un missel en mains, un tout petit missel. Je prononce la formule par laquelle je me donne totalement à Dieu pour toujours. J’étais tellement heureuse de cela que je ne me rendais même pas compte – je crois – de ce que j’étais en train de faire, car j’étais jeune. Mais, lorsque j’ai prononcé la formule, j’ai eu l’impression qu’un pont s’écroulait derrière moi et que je ne pouvais plus revenir en arrière car désormais j’appartenais entièrement à Dieu, je ne pouvais donc plus choisir. À ce moment-là, une larme est tombée sur mon missel.
Cependant mon bonheur était immense ! Et savez-vous pourquoi ? « J’épouse Dieu, je m’attends donc à tout le bien possible. Ce sera fantastique, ce sera une aventure divine, extraordinaire. J’épouse Dieu ! » Nous avons vu qu’ensuite il en a vraiment été ainsi.
Quel conseil vous donner ? Mon conseil, celui que je me donnerais : nous n’avons qu’une seule vie, visons haut, visons haut et risquons le tout pour le tout, cela en vaut la peine, cela en vaut la peine (…) Mais en ce qui vous concerne, vous, faites cet acte de générosité : visez haut, soyez généreux !
Le Seed Funding Program (SFP) est un programme destiné à soutenir et encourager des initiatives significatives et prometteuses dans différentes parties du monde pour la création de plans écologiques locaux et/ou nationaux au sein des communautés du Mouvement des Focolari. L’objectif est de promouvoir une transformation des modes de vie personnels et communautaires, en favorisant des relations durables entre les personnes et la planète à travers des projets écologiques et durables.
Lors de son premier lancement en 2021-2022, le programme avait déjà financé 15 projets dans plusieurs pays sur quatre continents. Pour l’édition 2025-2026, des centaines de jeunes ont répondu avec diverses propositions. Parmi celles-ci, dix projets ont été retenus : cinq seront développés en Afrique, trois en Amérique du Sud, un au Moyen-Orient et un en Asie. Pour plus d’informations sur ces projets, cliquez ici.
Les Focolari et l’environnement
Motivés par l’exemple du pape François et encouragés à poursuivre par le pape Léon et d’autres leaders religieux pour la protection de notre maison commune, les Focolari ont décidé, à travers la Plateforme d’Action Laudato Si’, de développer leur propre EcoPlan, visant à amplifier, relier et étendre les actions environnementales au sein du Mouvement. C’est dans ce contexte, et grâce au soutien de FaithInvest et de Mundell & Associates, qu’est née l’initiative de microfinancement Seed Funding Program, promue par l’ONG New Humanity et réalisée en collaboration avec United World Community et EcoOne, deux réseaux liés aux Focolari engagés à promouvoir la conscientisation et l’action environnementale à travers le dialogue, l’éducation et l’engagement personnel.
Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, croyait que relever les défis locaux nourrissait la responsabilité morale de répondre aux défis globaux. En 1990, dans une lettre adressée au Rév. Nikkyo Niwano, Président de la Rissho Kosei-kai (Tokyo), elle écrivait : « Il est désormais démontré par de nombreuses études scientifiques sérieuses qu’il ne manquerait ni les ressources techniques ni les ressources économiques pour améliorer l’environnement. Ce qui manque en revanche, c’est ce supplément d’âme, cet amour nouveau pour l’être humain, qui nous fait nous sentir tous responsables de tous, dans l’effort commun de gérer les ressources de la terre de façon intelligente, juste et mesurée. N’oublions pas que Dieu créateur a confié la terre à tous les hommes et non à un seul peuple ou à un seul groupe de personnes. » Lorenzo Russo
Du 28 au 30 novembre, le Centre Mariapoli de Castel Gandolfo (Rome, Italie) accueillera l’événement « Restarting the economy », promu par la Fondation The Economy of Francesco (EoF) avec le soutien du Dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral.
Il s’agit du premier rendez-vous mondial de l’EoF qui se déroule loin d’Assise et sans la présence du Pape François. « Une nouveauté qui ne marque pas une distance, mais plutôt une extension », souligne Mgr Domenico Sorrentino, Président de la Fondation. « L’esprit d’Assise se rapproche de Rome et du Pape, pour continuer à inspirer une économie capable de se mettre au service de l’humanité et de la création ».
La rencontre de l’EoF à Assise, septembre 2022
Plus de 600 jeunes provenant de 66 pays, avec une majorité de femmes et la participation d’environ 80 lycéens, ainsi que des économistes, des philosophes, des entrepreneurs, des théologiens, des artistes et des décideurs politiques.
C’est « un signe que la proposition d’engagement des jeunes pour changer l’économie est vivante et porteuse d’avenir », affirme le professeur Luigino Bruni, vice-président de la Fondation et créateur de l’événement depuis sa naissance. Restarting the Economy est la version EoF du Jubilé : un retour au sens biblique originel avec la libération des esclaves d’aujourd’hui (dépendances, usure, misères), la remise des dettes (et donc la grande question de la finance, bonne et mauvaise), la restitution de la terre (l’écologie, la justice, les défis qui traversent l’Amazonie, l’Afrique et nos villes) ».
Au cours de l’événement, le EoF Fraternity Report 2025 sera présenté, fruit du travail de cette année et destiné à devenir un rendez-vous annuel : une mesure de l’état de la fraternité dans le monde, concept cher à Saint François et au Pape François. « Le rapport souligne que la fraternité, pilier moral et social, est également une composante économique décisive mais encore non mesurée », affirme Paolo Santori, Président du comité scientifique de la Fondation.
En développant un indicateur innovant basé sur des données internationales, l’étude analyse le degré de fraternité au sein et entre les économies mondiales (…) et invite à repenser le développement, la coopération et le bien-être collectif.
Le Dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral a accompagné dès le début le parcours de The Economy of Francesco, reconnaissant dans ce mouvement une forte affinité avec sa propre mission. « Des valeurs telles que la centralité de la personne, la justice sociale et écologique, la solidarité, l’inclusion et la coopération constituent un terrain d’entente sur lequel s’est développé un accompagnement respectueux de l’autonomie du mouvement, mais capable de soutenir sa croissance et ses initiatives au cours de ces dernières années », réaffirme le Père Avelino Chicoma Bundo Chico, S.I., Responsable du bureau du Dicastère.
Présentation de l’événement dans la salle de presse du Vatican. De gauche à droite : Luca Iacovone, Luigino Bruni, Mgr Domenico Sorrentino, Rita Sacramento Monteiro, Père Avelino Chicoma Bundo Chico et Cristiane Murray.
Le programme à Castel Gandolfo « s’articulera autour de plénières avec des invités internationaux tels que Sabine Alkire, Jennifer Nedelsky, Paolo Benanti, Massimo Mercati et Stefano Zamagni, d’ateliers thématiques, de moments spirituels et créatifs, et d’une grande exposition de projets et d’expériences nés au sein du mouvement EoF : l’EoF Fair », affirment Rita Sacramento Monteiro et Luca Iacovone, membres de l’équipe organisatrice de l’événement.
Une importance particulière sera accordée à deux sessions spécifiques : Prophetic Voices for a New Economy, au cours de laquelle des jeunes issus de différents contextes raconteront leurs expériences de changement déjà en cours ; et Extraordinary Ideas for the Economy of Francesco, une série de brèves interventions qui donneront la parole à des idées entrepreneuriales, des initiatives sociales et des recherches innovantes sélectionnées dans le cadre d’un appel international.