Nov 18, 2020 | Non classifié(e)
Conçue comme l’un des événements du Centenaire de Chiara Lubich, elle avait été suspendue en raison de la pandémie et les fonds collectés avaient été reversés à des œuvres de charité. Elle arrive maintenant sur les sites sociaux des Focolari au Brésil avec le même contenu et de nouveaux langages. Une exposition prévue pour août 2020, puis reportée à novembre et enfin aboutie sur le web. Un itinéraire laborieux pour cet événement dédié à Chiara Lubich à l’occasion du Centenaire de sa naissance et désormais accessible à travers les profils sociaux de @focolaresbrasil (Facebook, Instagram et Youtube) : photos, vidéos et contenus textuels seront publiés quotidiennement tout au long du mois de novembre 2020. Une exposition différente de celle qui avait été prévue, avec un public plus large grâce au web, enrichie par la contribution d’une équipe intergénérationnelle. Nous en parlons avec Josè Portella, un des responsables de l’exposition.
Comment est née l’idée de remplacer l’exposition en présence par une exposition virtuelle ? Qui a fait partie de l’équipe de réalisation et comment avez-vous travaillé ? Nous sommes une équipe de seize personnes du Mouvement des Focolari, d’âges et de vocations différents : jeunes et adultes, volontaires et focolarini. Dès le début de 2019, nous avons travaillé ensemble pour présenter au Brésil une version réduite de l’exposition organisée aux Galeries de Trente en Italie. Puis, la pandémie est arrivée. En mai 2020, réalisant la gravité de la situation, nous avons compris que nous pouvions « célébrer » le Centenaire en aidant les personnes dans le besoin touchées par la pandémie. En accord avec les personnes qui avaient déjà fait des dons pour l’exposition, nous avons fait don de ce que nous avions reçu à ceux qui en avaient le plus besoin. C’est alors que nous avons appris qu’un parcours en ligne était en préparation pour l’exposition à Trente. Mais la simple traduction n’a pas suffi pour atteindre la réalité brésilienne. Pourquoi ne pas faire quelque chose de virtuellement spécifique pour notre pays ? Avec quelques experts des nouvelles générations qui ont rejoint l’équipe, nous nous sommes divisés en trois groupes pour adapter le matériel d’exposition de Trente, préparer des vidéos et évaluer les besoins financiers. Une expérience d’unité entre les générations. La principale difficulté a été de maintenir le récit de l’exposition de Trente, mais avec une approche brésilienne et un langage adapté aux réseaux sociaux. Quelles sont les caractéristiques du parcours que vous avez réservé aux visiteurs virtuels ? Il y a quatre vidéos promotionnelles et une vidéo pour le lancement de l’Exposition. Ensuite, Chiara Lubich et son charisme sont présentés selon trois thèmes : être avec l’histoire de Lubich ; influer avec le témoignage des personnes qui ont connu et qui vivent la spiritualité de l’unité ; agir avec toutes les réalités qui sont nées de son charisme. Que pensez-vous que Chiara Lubich ait à dire au Brésil d’aujourd’hui, même en cette période particulière de pandémie que nous vivons au niveau planétaire ? Chiara Lubich, lors d’un voyage au Brésil en 1991, face à l’inégalité qu’elle a constatée, a eu l’intuition de l’Économie de communion et a affirmé que le Mouvement au Brésil est appelé à agir sur la communion des biens au niveau mondial. Aujourd’hui, dans le contexte de la pandémie, incarner ce charisme signifie prendre soin des autres, partager non seulement les biens matériels, mais aussi consacrer sa vie au service des autres, ne pas se demander qui est mon prochain, mais de qui suis-je moi, le prochain. Conformément à l’encyclique du pape François « Tous frères », nous sommes appelés en tant que peuple à agir en fraternité, à l’instar du bon samaritain. Ce n’est qu’alors que des hommes nouveaux émergeront pour construire une société plus inclusive et plus fraternelle.
D’après Anna Lisa Innocenti
Nov 16, 2020 | Non classifié(e)
Dans la spiritualité de l’unité, la personne ne cherche pas seulement Dieu au fond de son âme, mais elle découvre sa présence dans l’espace qu’elle ouvre lorsque deux ou plusieurs personnes s’aiment comme l’Évangile l’enseigne. Chiara Lubich, pour décrire cette réalité, utilise une image, celle d’un château : non pas intérieur, mais extérieur. Pour ceux qui empruntent la voie de l’unité, la présence de Jésus au milieu des frères est essentielle. Si on ne veut pas connaître un échec personnel, il faut que sa présence soit toujours vivante. Et cette présence caractérise le charisme de l’unité. De même que la lumière électrique ne s’allume pas tant que ses deux pôles ne sont pas en contact, mais s’allume dès qu’ils le sont, de même deux personnes ne peuvent faire l’expérience de la lumière spécifique de ce charisme tant qu’elles ne s’unissent pas en Christ à travers la charité. Dans cette voie de l’unité, tout – travail, études, prière et recherche de la sainteté, rayonnement de la vie chrétienne – acquiert un sens et une valeur s’il y a la présence de Jésus au milieu des frères, qui est le principe par excellence de cette vie. Dans cette spiritualité, on parvient à la sainteté si on marche vers Dieu en unité. […] Sainte Thérèse d’Avila, docteur de l’Église, parle de la réalité de l’âme habitée par la majesté de Dieu comme d’un « château intérieur », qu’il faut découvrir et éclairer petit à petit au cours de la vie, en surmontant diverses épreuves. C’est là un sommet de sainteté dans une voie avant tout individuelle, même si Thérèse entraînait dans cette expérience beaucoup de jeunes filles. Le moment nous semble venu de découvrir, d’éclairer et de construire non seulement ce « château intérieur », mais aussi un « château extérieur ». […] En réfléchissant au fait que cette nouvelle spiritualité parvient jusqu’aux responsables de la société et de l’Église, on se rend compte que ce charisme[…] tend à le faire (ce château extérieur également) de tout le corps social et ecclésial. Récemment, Jean-Paul II, s’adressant à près de soixante-dix évêques, amis du Mouvement, disait : « Le Seigneur Jésus […] n’a pas appelé les disciples à le suivre de manière individuelle, mais d’une manière indissociablement personnelle et communautaire. Et si cela est vrai pour tous les baptisés – continue le Pape – cela vaut de façon particulière […] pour les apôtres et leurs successeurs, les évêques[1]. » Ainsi cette spiritualité, comme tous les charismes, est faite pour tout le peuple de Dieu, dont la vocation est d’être toujours plus un et plus saint.
Chiara Lubich
Extrait de : Une spiritualité de communion. In : Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 70. [1] Insegnamenti di Giovanni Paolo II, XVIII (1995)1, Città del Vaticano 1997, p. 382.
Nov 14, 2020 | Non classifié(e)
Un webinaire promu par la commission pontificale pour l’Amérique latine ouvert à tous pour réfléchir et analyser l’impact et les conséquences de COVID-19. Les implications sociales, économiques et politiques et la pensée du pape François.
Le séminaire virtuel intitulé Amérique latine : l’Église, le pape François et le tableau de la pandémie (site en espagnol) aura lieu les 19 et 20 novembre et sera ouvert à tous ceux qui s’intéressent à cette partie du monde, également fortement touchée par le virus ; un tableau déjà compliqué dans de nombreux territoires pauvres et marginalisés. Organisée par la Commission pontificale pour l’Amérique latine, l’Académie pontificale des Sciences Sociales et la Conférence Épiscopale Latino-Américaine (CELAM), cette rencontre a pour but de réfléchir et d’analyser la situation de la pandémie sur le continent latino-américain, ses conséquences et, surtout, les lignes d’action et l’aide des gouvernements et de l’Église. Le Pape se rendra présent par un message vidéo et une carte. Plusieurs intervenants sont prévus : le cardinal Marc Ouellet, Président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, Mgr Miguel Cabrejos Vidarte, Président du CELAM, Carlos Afonso Nobre, prix Nobel de la paix en 2007, l’économiste Jeffrey D. Sachs, Directeur du Centre pour le développement durable de l’Université de Columbia et Gustavo Beliz, Secrétaire aux Affaires Stratégiques de la Présidence Argentine. La note introductive au séminaire explique qu’à ce jour, sur le continent latino-américain comme dans le reste du monde, il est impossible d’évaluer les dommages causés par la pandémie : « Dans de nombreux cas, les effets négatifs de la fermeture des frontières et les répercussions sociales et économiques qui en découlent n’ont été que le début d’une spirale de dommages non encore quantifiés, on est encore loin de pouvoir énoncer des recommandations pour une solution à moyen terme. » C’est pourquoi le séminaire sera l’occasion d’une rencontre et d’un dialogue entre l’action missionnaire et pastorale de l’Église catholique et la contribution de divers spécialistes du monde économique et politique, afin de renforcer un réseau culturel et opérationnel et de garantir ainsi un meilleur avenir pour le continent. Le pape François sera également présent avec la présentation de la Task Force contre Covid-19, créée par lui et représentée au séminaire par son responsable qui en exposera les travaux. En ces temps d’incertitude et de manque d’avenir, l’Église se tourne vers le “continent de l’espoir” et cherche à partager des outils communs qui puissent tirer parti de la crise ou du moins trouver des moyens d’en sortir. Programme + inscription à l’événement (site en espagnol)
Stefania Tanesini
Nov 13, 2020 | Non classifié(e)
Le Global Compact on Education, voulu par le pape François, invite toutes les personnes à adhérer à un pacte. Nous en parlons avec Silvia Cataldi, sociologue et professeur à l’université La Sapienza de Rome.
Les protagonistes, ce sont eux, les dépositaires de l’espérance d’un monde plus juste, solidaire, en paix. Le Global Compact on Education, voulu par le pape François, considère les jeunes comme les destinataires des parcours éducatifs et en même temps les agents de ceux-ci. Impliqués avec leurs « familles, les communautés, les écoles et les universités, les institutions, les religions et les dirigeants » dans une « alliance éducative » pour une humanité plus fraternelle et pacifique. On en a parlé lors de la rencontre « Ensemble pour regarder au-delà » qui s’est tenue à l’Université pontificale du Latran (Rome, Italie) le 15 octobre, au cours de laquelle le Saint-Père, dans un message vidéo, a exhorté toutes les personnes de bonne volonté à adhérer au Pacte. Silvia Cataldi, sociologue et professeur à l’université La Sapienza de Rome, a commenté les propos du pape. Ces dernières années, nous avons constaté un fort protagonisme des jeunes sur les grands thèmes de l’actualité. Le modèle éducatif qui les considère comme des sujets passifs semble obsolète... « Souvent, la limite des modèles éducatifs est de confondre la culture avec le notionisme. Le pédagogue Paulo Freire parle d’ « éducation dépositaire », dans laquelle le savoir peut être versé ou déposé comme dans un récipient. Cependant, cette connaissance comporte deux risques : celui de rester abstrait et détaché de la vie, et celui de supposer une vision hiérarchique de la connaissance. A cet égard, le Pacte m’interpelle en tant qu’éducateur, car il nous invite à écouter le cri des jeunes générations, à nous laisser interpeller par leurs questions. Nous devons réaliser que l’éducation est une voie participative, et non unidirectionnelle » . Que signifie donc éduquer ? « Le terme culture vient de colere et signifie cultiver. C’est donc un verbe sédentaire, nous devons être là, nous devons consacrer du temps et de l’espace, en partant des questions et non du fait de fournir des réponses. Mais il a aussi le sens de l’attention, de l’amour. C’est pourquoi je suis très touché par le Pacte, car il dit avec force que « l’éducation est avant tout une question d’amour ». Quand on parle d’amour, on pense au cœur, au sentiment. Mais l’amour a une dimension éminemment pratique, il nécessite des mains. Alors nous, les éducateurs, ne faisons notre travail que si nous savons que l’éducation est un soin. Les soins quotidiens sont un geste révolutionnaire car ils sont un élément de critique et de transformation du monde. Hannah Arendt l’explique bien quand elle dit que « l’éducation est le moment qui décide si nous aimons suffisamment le monde parce qu’elle conduit à la transformation ». Comment faire en sorte que le pacte ne reste pas un simple appel ? L’invitation à la fraternité universelle – le cœur du Pacte – a des implications importantes, mais pour qu’elle ait véritablement un pouvoir de transformation, elle doit promouvoir un changement de perspective qui conduise à accueillir la diversité et à guérir les inégalités. Le sociologue français Alain Caillé dit que « la fraternité est plurielle », ce qui signifie que si dans le passé la fraternité n’existait qu’entre semblables, consanguins, dans une classe ou un groupe, aujourd’hui elle exige la reconnaissance de « la spécificité, la beauté et l’unicité » de chacun. De plus, si nous sommes tous frères, alors notre façon de concevoir la réalité change parce que nous l’envisageons dans une perspective spécifique, qui est celle du dernier, et nous sommes poussés à agir, par exemple, pour protéger les droits fondamentaux des enfants, des femmes, des personnes âgées, des handicapés et des opprimés ».
Claudia Di Lorenzi
Nov 11, 2020 | Non classifié(e)
Les jeunes des Focolari d’Ho Chi Minh au Vietnam s’engagent pour les personnes en difficulté en prenant sur eux leurs nécessités par la distribution de 300 colis de denrées aux familles et 370 petits cadeaux aux enfants.
En juillet 2020, quelques Gen2, des jeunes des Focolari d’Ho Chi Minh au Vietnam, ont voulu faire quelque chose de concret pour l’opération #daretocare – la campagne des jeunes des Focolari pour s’engager pour nos sociétés et la planète – afin d’aider les personnes de la communauté en difficulté. Ils avaient choisi d’aller partager leur amour dans le district de Cu M’gar, dans la province de Dak Lak. On y trouve la plus grande surface de culture du café et les gens viennent d’un autre groupe ethnique. Cet endroit est situé à 8 heures de voiture d’Ho Chi Minh. « Nous avons commencé par emballer et vendre des fruits, des yaourts et des patates douces en ligne. Nous avons collecté des vêtements usagés pour adultes et enfants, nous avons reçu des dons. A un moment donné, les restrictions du COVID19 ont pris fin ; c’est ce qui nous a permis de vendre ces denrées comme “collecte de fonds” à la paroisse. Voir les choses ensemble durant la préparation était un grand défi car les malentendus et les désaccords ne manquaient pas. Mais sachant que 300 familles nous attendaient, nous continuions à avancer avec amour, patience et abnégation.
Les 17 et 18 octobre, avec 30 jeunes gens énergiques et enthousiastes, nous avons fait un voyage important. Nous avons pu distribuer 300 colis de denrées aux familles et 370 petits cadeaux pour les enfants. Pendant le voyage, nous avons réalisé la chance et le bonheur que nous avions par rapport aux situations de ces familles. Nous leur avons partagé ce que nous avions apporté pour démontrer notre amour, mais à la fin nous avons reçu plus d’AMOUR à travers leurs sourires… En fait, chaque fois que nous nous approchions d’eux, il nous semblait que nous nous connaissions depuis longtemps. Certains jeunes avaient emmené leurs amis dans ce voyage. Nous nous sommes retrouvés ensemble, venant de différentes régions du Vietnam. C’était une joie de nous connaître, de rire et de travailler ensemble comme des frères et sœurs sans distinction. Merci pour ce projet #daretocare, c’était une bonne excuse pour travailler ensemble et construire cette fraternité entre nous ».
Les Gen et les jeunes des Focolari du Vietnam
Nov 9, 2020 | Non classifié(e)
Une spiritualité communautaire connaît également une “purification” communautaire, comme l’explique Chiara Lubich dans le texte suivant. De même que l’amour du frère, comme l’Évangile l’enseigne, nous fait expérimenter une joie immense, l’absence de relations et d’unité avec les autres peut provoquer souffrance et tristesse. Du fait que ce chemin ne peut être uniquement communautaire et qu’il est aussi pleinement personnel, quand on est seul, après avoir aimé les frères, on trouve en soi l’union à Dieu. […] C’est pourquoi nous pouvons dire que celui qui va vers son frère […] et aime comme l’Évangile l’enseigne, se retrouve davantage Christ et davantage homme. Et comme on s’efforce d’être uni aux frères, on aime de façon spéciale non seulement le silence, mais aussi la parole, qui est moyen de communication. On parle pour « se faire un » avec les frères. Dans le Mouvement, on parle pour se raconter les uns aux autres les expériences de la Parole de vie ou de la vie spirituelle, conscients que si le feu ne se communique pas, il s’éteint et que cette communion d’âme est d’une grande valeur spirituelle. Laurent Giustiniani disait : « (…) En effet, rien au monde ne rend davantage gloire à Dieu et ne le révèle davantage digne de louange, que l’humble et fraternel échange de dons spirituels[1]… » […] Et quand on ne parle pas, on écrit : lettres, articles, livres, circulaires, pour que le Royaume de Dieu progresse dans les cœurs. Tous les moyens modernes de communication sont utilisés. […] Dans le Mouvement, on pratique aussi les mortifications indispensables à la vie chrétienne, les pénitences, surtout celles que l’Église conseille, mais on estime de façon particulière celles qu’offre la vie d’unité avec les frères. Cette vie n’est pas facile pour « l’homme d’avant », comme l’appelle l’apôtre Paul[2], cet homme d’avant toujours prêt à se manifester en nous. En outre, l’unité fraternelle ne se réalise pas une fois pour toutes ; il faut toujours la reconstruire. Lorsque l’unité existe et que, grâce à elle, Jésus est présent au milieu de ceux qui sont unis en son nom, on expérimente une joie immense, celle qu’Il a promise dans sa prière pour l’unité. Par contre, quand l’unité vient à manquer, l’obscurité et le désarroi prennent le dessus et on vit dans une sorte de purgatoire. C’est une pénitence qu’il faut être prêt à affronter. C’est là que doit intervenir l’amour pour Jésus crucifié et abandonné, clé de l’unité. Par amour pour lui, en acceptant d’abord en soi-même chaque souffrance, on fait tout pour recomposer l’unité.
Chiara Lubich
Extrait de : Une spiritualité de communion. In : Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 68. [1] Saint Laurent Giustiniani, Disciplina e perfezione della vita monastica, Rome 1967, p. 4. [2] L’homme d’avant : dans le sens paulinien de l’homme prisonnier de son égoïsme, cf. Eph 4, 22.