Mouvement des Focolari

Italie – Le Pôle Accueil et Solidarité (PAS) d’Ascoli Piceno

À Ascoli Piceno, en Italie centrale, quelques associations ont décidé de s’unir pour répondre au malaise économique et social de la ville. Ainsi est né, il y a quelques années, le PAS, Pôle Accueil et Solidarité, une expérience de “réseau” qui a trouvé une habitation il y a quelques mois. https://vimeo.com/465829716

Le Pacte mondial pour l’éducation

Le Pacte mondial pour l’éducation

Le 15 octobre prochain aura lieu l’événement voulu par le Pape François : des organismes de formation, des acteurs sociaux, des institutions et des organisations internationales se confronteront pour construire des alliances pour une humanité plus fraternelle. Nous en parlons avec Carina Rossa, focolarine, membre de l’équipe organisatrice. « Jamais comme maintenant il n’a été aussi nécessaire d’unir les efforts dans une large alliance éducative pour former des personnes mûres, capables de surmonter les fragmentations et les oppositions et de reconstruire le tissu des relations pour une humanité plus fraternelle ». Ainsi le pape François dans son Message pour le lancement du Pacte mondial pour l’éducation invite à promouvoir « une éducation plus ouverte et inclusive, capable d’écoute patiente, de dialogue constructif et de compréhension mutuelle. Le Pacte inspire un événement mondial, reporté en raison de la pandémie. Une réunion virtuelle aura lieu le 15 octobre à 14h30 (utc+2) en direct sur les chaînes Youtube de Vatican News avec traduction simultanée en français, italien, anglais, espagnol et portugais. Nous en parlons avec Carina Rossa, une focolarine argentine, membre de l’équipe organisatrice de l’événement : Le Pape nous invite à une alliance pour l’éducation qui produira un changement de mentalité. Comment se décline cette nouvelle façon de penser ? « Le Pape souligne que l’éducation est à la base de tous les changements sociaux et culturels et il nous appelle à nous engager dans ce domaine. Le premier changement consiste donc à donner de la dignité à l’éducation. Il attribue ensuite à l’éducation un but, celui de « changer le monde » ; il nous invite à penser l’étude comme un outil pour faire face aux défis de notre temps : paix et citoyenneté, solidarité et développement, dignité et droits de l’homme, soin de la maison commune. En outre, François dénonce la rupture du Pacte dans la famille, l’école, la société et la culture et il doit être reconstruit :  le changement de mentalité implique les organismes éducatifs, les acteurs sociaux, les institutions et les organisations internationales afin qu’ils puissent construire des alliances pour atteindre des objectifs communs et susciter une humanité plus fraternelle. A cette fin, le Saint-Père suggère une méthodologie en trois étapes: mettre la personne au centre, investir les meilleures énergies et former des personnes capables de se mettre au service ». Éduquer les jeunes dans quelle direction? Cultiver quelles valeurs ? « Les nouvelles générations sont au centre de la proposition éducative, car ce sont les enfants, les jeunes, qui changeront le monde. “Des femmes et des hommes nouveaux” – c’est le souhait – qui seront “unis dans la diversité”, dans un dialogue constant, au service des valeurs de paix, de solidarité et de fraternité universelle, dans le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine ». L’événement mondial consacré au Pacte devait avoir lieu le 14 mai mais en raison de la pandémie il a été reporté au 15 octobre et se déroulera sous forme virtuelle. Où en sommes-nous dans la préparation de l’événement ? « La pandémie nous a obligés à repenser toute la proposition ; le rendez-vous d’octobre sera une première étape vers l’événement mondial que nous espérons célébrer plus tard avec le Pape. La Congrégation pour l’Éducation Catholique – chargée par le Saint-Père de promouvoir l’événement – a confié la coordination scientifique de l’initiative à l’École d’Enseignement Supérieur EIS de l’université LUMSA. Dans cette phase, nous travaillons à établir des relations et à lancer des processus : par exemple, un bureau a été constitué avec les organisations représentant le monde de l’éducation au niveau mondial. En outre, nous rassemblons les expériences éducatives internationales qui seront publiées sur le site web de l’événement, comme un Observatoire du Pacte éducatif, et les interventions faites lors des réunions préparatoires aboutiront à une publication.

Claudia Di Lorenzi

Les exigences de l’amour authentique

La pandémie non seulement comporte de graves conséquences immédiates, mais elle fait souvent ressortir aussi des problèmes préexistants de caractère personnel, social et politique. Dans le texte qui suit, Chiara Lubich souligne le premier pas indispensable pour ceux qui veulent vraiment changer le monde. Un grand psychologue de notre époque, disait : « Notre civilisation cherche très rarement à apprendre l’art d’aimer et, malgré une recherche d’amour désespérée, on considère que tout le reste est plus important : le succès, le prestige, l’argent, le pouvoir. Nous dépensons presque toutes nos énergies pour atteindre ces objectifs et pratiquement aucune pour connaître l’art d’aimer[1] Le véritable art d’aimer jaillit de l’Évangile du Christ. Sa mise en pratique est le premier pas indispensable pour déclencher une révolution pacifique certes, mais si efficace et radicale qu’elle change tout. Cet art a une incidence non seulement dans la sphère spirituelle, mais aussi dans la sphère humaine, dont il renouvelle chaque expression : culturelle, philosophique, politique, économique, éducative, scientifique, etc. Il est le secret de la révolution qui a permis aux premiers chrétiens d’envahir le monde connu à cette époque. […] Un tel amour n’est pas fait seulement de paroles ou de sentiments, il est concret. Il exige que nous nous « fassions un » avec les autres, que « nous vivions » d’une certaine façon l’autre, dans ses souffrances, ses joies et ses besoins, afin de pouvoir le comprendre et l’aider de manière efficace.

Chiara Lubich

De : Chiara Lubich, Un Nouvel Art d’aimer, Paris, Nouvelle Cité Ed. 2006, p. 6-7. [1] E. Fromm, L’arte di amare, Milan 1971, p.18.

Changement climatique: dernier appel ?

Changement climatique: dernier appel ?

EcoOne, une initiative écologique du mouvement des Focolari, organise la Rencontre internationale « Nouvelles voies vers l’écologie intégrale : cinq ans après le Laudate Si’ » qui se tiendra à Castel Gandolfo (Rome) du 23 au 25 octobre 2020. L’histoire de notre planète est une histoire de relations entre ses différentes composantes. Concentrons-nous sur trois d’entre elles: l’atmosphère, les organismes vivants et l’humanité. Il y a 2,5 milliards d’années, l’oxygène n’était pas présent dans l’atmosphère et la vie humaine n’aurait pas été possible. Ensuite, grâce à la petite contribution d’innombrables organismes unicellulaires simples et (apparemment) insignifiants – les cyanobactéries – l’air s’est enrichi en oxygène pour atteindre sa composition actuelle. C’est un exemple d’effet positif des organismes vivants sur l’atmosphère, du moins de notre point de vue. Plus récemment, le charbon a commencé à se former à partir de forêts mortes (il y a environ 350 millions d’années) et le pétrole à partir de micro-organismes morts (il y a environ 100 millions d’années). Grâce à ces processus, les organismes vivants ont saisi le dioxyde de carbone de l’atmosphère. Depuis le XIXe siècle, l’humanité a massivement brûlé du carbone et du pétrole, restituant du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ce qui a finalement provoqué le réchauffement climatique. Dans ce cas, l’effet de l’homme sur l’atmosphère est négatif, toujours de notre point de vue. Le 11 septembre 2020, le graphique suivant a été publié dans Sciences, une revue scientifique très importante, montrant que – si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites – les calottes glaciaires continentales disparaîtront d’ici 2100 et les calottes glaciaires polaires d’ici 2300 : le climat remontera à environ 50 millions d’années. La Terre survivra, mais les conséquences pour l’humanité peuvent être graves en termes de phénomènes météorologiques extrêmes, d’inondations, de sécheresses et d’élévation du niveau des mers : nous n’avons pas beaucoup de temps pour relever le défi du rétablissement de relations harmonieuses entre l’humanité et les autres parties de notre planète. Mais pourquoi continuons-nous à brûler des combustibles fossiles ? La raison a été expliquée par le pape François dans son encyclique Laudato Si’ de 2015 et résumée le 3 mai 2019 dans son discours à certains représentants de l’industrie minière : « La précarité de notre maison commune est en grande partie le résultat d’un modèle économique fallacieux qui a été suivi pendant trop longtemps. Il s’agit d’un modèle vorace, axé sur le profit et à courte vue, basé sur l’idée fausse d’une croissance économique illimitée. Même si nous constatons souvent ses effets désastreux sur le monde naturel et la vie des gens, nous sommes toujours résistants aux changements ». EcoOne, une initiative écologique du mouvement des Focolari, organise la rencontre internationale « Nouvelles voies vers l’écologie intégrale » : cinq ans après le Laudato Si’ » qui se tiendra à Castel Gandolfo (Rome) du 23 au 25 octobre 2020 et sera diffusée dans les principales langues du monde. D’illustres orateurs illustreront les défis environnementaux contemporains auxquels sont confrontés la science, la technologie, l’économie et la société, dans le but de contribuer au changement espéré par le pape François, en ouvrant un dialogue transdisciplinaire, interreligieux et multiculturel sur le soin de notre maison commune. (De plus amples informations sur la manière de se connecter à la réunion seront fréquemment mises à jour sur le site www.ecoone.org).

                                                                                                                     Luca Fiorani

Chiara Luce Badano : plus vivante que jamais

Qu’est-ce que cette jeune fille béatifiée a à dire aujourd’hui aux jeunes et à nous tous qui vivons dans des sables mouvants en ces temps incertains de pandémie ? Nous l’avons demandé à Chicca Coriasco, sa meilleure amie de toujours , 10 ans après sa béatification et 30 ans après sa mort. Le 25 septembre, il y a dix ans, nous étions vingt-cinq mille à l’intérieur et surtout à l’extérieur du  sanctuaire du Divino Amore (Amour Divin), tout près de Rome, pour célébrer la béatification de Chiara Badano. Ce jour-là, la sainteté est devenue quelque chose de plus proche et de plus accessible pour de nombreux jeunes (mais pas seulement) du monde entier, qui ont vu en cette jeune Italienne de dix-neuf ans, joyeuse et profonde, capable de vivre et de mourir pour Dieu, un modèle accessible et imitable. Aujourd’hui, trente ans après sa mort, le 7 octobre 1990, il est impossible de calculer combien de personnes ont “rencontré” Chiara Luce, il suffit de penser qu’il y a exactement un an – et avant que la pandémie et le confinement nous obligent à des formes alternatives de rencontre et de communication – Maria Teresa Badano, la mère de Chiara et Chicca Coriasco sa meilleure amie, étaient en Argentine. En 13 jours, elles ont parcouru plus de deux mille kilomètres, traversé quatre régions et fait rencontrer Chiara Luce Badano à plus de 8 000 personnes.  Nous avons posé quelques questions à Chicca. Trente ans après sa mort, Chiara Luce continue d’être présente et aimée… Comment expliques-tu l’intérêt qu’elle suscite auprès de  tant de jeunes dont le nombre, loin de diminuer, grandit avec le temps ? Chiara a su mettre en valeur le meilleur de ceux qui l’entouraient. Avec moi, elle y est toujours parvenue, tout comme avec ses parents. Je pense que ce prodige continue avec tous ceux qui entrent en contact avec elle, même aujourd’hui. Elle n’a jamais fait beaucoup de discours ni de choses extraordinaires, mais ce qui est extraordinaire, c’est ce OUI  dit à Dieu  moment après moment, un pas après l’autre, en toute simplicité : c’est ce qui, à son époque tout comme aujourd’hui, continue d’attirer et d’entraîner beaucoup de gens à sa suite, surtout les jeunes. Peux-tu nous dire quel a été le moment le plus important que tu as vécu avec elle ? Le pacte que nous avons conclu entre nous le 22 août 1990. Nous nous sommes dit que la première qui partirait au ciel aiderait l’autre à y arriver, tandis que celle qui resterait tenterait de combler le vide laissé par l’autre. Trente ans plus tard, je peux dire qu’il y a probablement eu un dessein de Dieu qui s’est révélé à travers une suite d’événements alors impensables, qui ont acquis un sens et continuent à se réaliser encore aujourd’hui. Qu’est-ce que  Chiara Luce a à dire aux jeunes d’aujourd’hui ? De temps en temps, j’ai essayé d’imaginer Chiara à notre époque… elle aurait probablement vécu de la même manière qu’au cours de sa vie, c’est-à-dire sans jamais se replier sur elle-même, en regardant devant elle avec courage et détermination, en se concentrant sur la beauté qui existe encore aujourd’hui, à travers les épisodes que ce scénario inattendu nous fait découvrir. Chiara Lubich nous a dit qu’en plus de la souffrance de Jésus sur la croix, la nôtre était aussi nécessaire pour coopérer à la construction d’un monde plus uni : « Vivre de demi-mesures, nous disait-elle, c’est trop peu : Dieu vous propose quelque chose de grand, à vous de l’accepter. » C’est l’expérience que Chiara Luce et nous, ses amis, avons vécue avec elle. Plus que jamais, ces paroles de Chiara Lubich sont d’une grande actualité et réalisables aujourd’hui. AUJOURD’HUI qui est Chiara Luce  pour toi? Elle est toujours présente dans tous les aspects de ma vie. Je ne sais pas si elle est contente de moi, mais je me sens proche d’elle, et j’espère qu’elle continuera à m’aider à être fidèle à mes idéaux, qui étaient les siens. Dans le nouveau livre publié il y a un an et édité par la Fondation, “Nel mio stare il vostro andare”, où de nombreux témoins directs ont raconté leur amitié avec Chiara Luce, je me suis directement adressée à elle : « Chère Chiara – lui ai-je écrit – j’aimerais te prendre à nouveau dans mes bras et partager avec toi tant de défis, d’attentes et de profondes découvertes. Mais à vrai dire, ce fut déjà un peu le cas durant toutes ces années (….) Continue à nous accompagner, comme tu sais le faire, avec « tact » et par ta présence silencieuse, qui ne manque et n’a jamais manqué, j’y compte bien ! TVB Chicca. » Quels sont les rendez-vous que la Fondation Chiara Badano a prévus dans un avenir proche ? Cette année, en raison des restrictions sanitaires imposées par la pandémie, il n’est pas possible de visiter la chambre de Chiara.  Pour les 10 ans de sa béatification, nous avons mis en ligne sur son site officiel (www.chiarabadano.org) une vidéo qui retrace ces moments inoubliables. Pour les 30 ans qui se sont écoulés depuis son “départ”, nous avons réalisé une autre vidéo qui nous permet de revivre, par la voix de témoins, quelque chose des derniers jours de Chiara. La vidéo est disponible sur le site à partir du 7 octobre 2020 à 4h10 (l’heure à laquelle elle nous a quittés). Enfin, le 25 octobre, fête liturgique de Chiara Luce, nous partagerons avec l’évêque du diocèse d’Acqui, Acteur de la Cause en canonisation de Chiara, la célébration d’une Messe solennelle, le Time Out au cimetière à 12 heures et la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Prix Chiara Luce Badano. Tout peut être suivi en streaming sur le site. Plusieurs événements sont également organisés dans le monde entier : la Fondation veut être le porte-parole et canal de cette lumière qui brillera en de nombreux endroits de la planète.

                                                                                                                                  Stefania Tanesini