Sep 14, 2020 | Non classifié(e)
L’amour chrétien n’est pas seulement une attitude intérieure, mais il se manifeste par des faits concrets, par des actes que l’on peut voir, à commencer par un simple sourire. Telle est l’invitation que lance Chiara Lubich dans le texte qui suit. Et même si le sourire, en cette période de pandémie, se cache peut-être derrière les masques, il y a mille autres façons de montrer notre amour « Aimez-vous les uns les autres. » C’est la vocation de tout chrétien, mais la nôtre en particulier. Ce qui se disait des premiers chrétiens m’a fait tout particulièrement réfléchir ces jours-ci : « Voyez comme ils s’aiment. Chacun est prêt à mourir pour l’autre. » Donc cela se voyait qu’ils étaient prêts à mourir l’un pour l’autre. Peut-être cela venait-il du fait qu’il n’était pas rare, en cette période de persécution, qu’un chrétien offre sa vie pour un autre. Il reste néanmoins que la mesure de cet amour qu’ils avaient entre eux se voyait. A nous, en général, il n’est pas demandé de mourir ; cependant nous devons toujours être prêts. C’est sur cette base que nous devons accomplir chaque acte d’amour réciproque. […] Même un simple sourire, un geste, un acte d’amour, une parole, un conseil, un encouragement ou une correction opportune adressée au frère, révèle notre promptitude à mourir pour lui. Que l’on voie notre amour, certes non par vanité, mais pour nous assurer qu’il y ait toujours l’arme puissante du témoignage. Souvent nous nous trouvons nous aussi comme les premiers chrétiens dans un monde sans Dieu, déchristianisé. Nous devons donc être témoins de Jésus. C’est là que se trouvent les 90% de l’efficacité de notre action pour annoncer la Bonne Nouvelle.
Chiara Lubich
(Extrait d’une téléréunion, Rocca di Papa, 11 mai 1989)
Sep 13, 2020 | Non classifié(e)
Une nouvelle phase préparatoire à l’Assemblée générale des Focolari qui se tiendra en janvier 2021 a commencé par trois jours de vidéoconférence entre les délégués des Focolari dans les différentes régions du monde et le Conseil général. La rencontre des responsables des Focolari du monde entier s’est tenue cette année par vidéoconférence et s’est terminée le 12 septembre. Cette date, dans des conditions normales, aurait marqué également le dernier jour du mandat de la présidente actuelle, Maria Voce. Mais cette période – qui est tout sauf normale – enregistre par contre une prolongation du mandat de Présidente à cause du Covid car l’Assemblée générale, qui a également pour tâche d’élire tous les organes directeurs des Focolari, a été reportée du début septembre 2020 à 2021 (24 janvier – 7 février). Comment, alors, transformer ce temps d’attente en temps de grâce ? Cette question a ouvert et guidé la rencontre des dirigeants et à laquelle Maria Voce a répondu de manière profonde et concise : « Nous sommes appelés à témoigner de la possibilité de relations trinitaires ! Ce qui signifie simplement : chacun fait tout ce qu’il peut pour que l’autre puisse s’exprimer ». Les sessions consacrées au partage de la vie des communautés des Focolari dans les différentes zones géographiques du monde ont mis en évidence l’engagement global pour faire face au défi et aux nouvelles conséquences « filles » de la pandémie du coronavirus : l’impossibilité de faire des rencontres présentielles a conduit à une augmentation de réunions numériques qui touchent souvent plus de personnes et brisent les schémas territoriaux ou catégoriels qui, dans la situation actuelle, mettent en évidence diverses limites. Les difficultés économiques exigent en outre de nouvelles réflexions à la recherche de solutions pour un mode de vie sobre et durable et en faveur d’ouvrages et de structures adaptés. En outre, le climat d’insécurité personnelle et communautaire croissant conduit à un nouveau choix de vie évangélique en vue d’un monde plus uni. Le troisième jour de la conférence a marqué le début d’un nouveau parcours préparatoire pour le Mouvement vers l’Assemblée générale de 2021. Le temps gagné servira à favoriser une préparation plus participative et capillaire, un voyage synodal. Jusqu’au 24 octobre, les membres du Mouvement auront l’occasion d’approfondir les sujets rassemblés jusqu’à présent afin d’identifier les thèmes préférentiels qui seront inclus dans un document de travail. Avant Noël, les participants à l’Assemblée auront l’occasion de faire connaissance avec les candidates à la Présidence et avec les candidats à la Coprésidence. Dans une série de webinaires, on pourra aborder les principaux thèmes avec l’aide d’experts externes. La préparation sera ensuite conclue dans les premières semaines de janvier par un travail de groupe entre les participants.
Joachim Schwind
Sep 12, 2020 | Non classifié(e)
Emmanuel et Annick du Mouvement des Focolari, donnent de leur temps libre à la Croix-Rouge française. Dès le début de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, des opérations de soutien aux personnes en difficulté ont été lancées partout sur le territoire français. Le couple a prêté main-forte à deux d’entre elles. La première action consistait à organiser la livraison de médicaments ou de courses alimentaires aux personnes empêchées. Ingénieur à l’université de Strasbourg, Emmanuel est passé presque à temps plein comme bénévole afin de coordonner l’opération pour l’entière province du Bas-Rhin (autour de la ville de Strasbourg). « C’était un gros travail de logistique pour mettre en place les équipes et faciliter la circulation de d’information. Même si je ne sortais pas parfois pendant trois jours, je n’ai pas eu le sentiment d’être seul. En revanche, j’ai vécu la frustration de travailler d’arrache-pied sans quasiment voir les bénéficiaires ». Durant cette période, la demande, surtout alimentaire, a explosé. En effet, beaucoup d’associations d’aide sociale ont dû fermer car la majorité de leurs bénévoles s’est retrouvée confinée en raison de leur âge. L’autre opération a été lancée par le Parlement européen à Strasbourg du 29 avril au 31 juillet. Il a décidé de rouvrir ses cuisines pour confectionner 500 repas par jour. La préfecture était chargée de trouver les bénéficiaires localement et la Croix-Rouge française d’assurer l’acheminement des repas. Annick, qui a continué son travail d’infirmière puéricultrice et son engagement en tant que bénévole, raconte : « On sentait les gens heureux de recevoir quelque chose. Même si certains étaient surpris et incrédules – pensant à des contrôles cachés -, ils étaient en attente de ce repas. » « Les institutions se sont énormément investies au cœur de la crise », a remarqué Emmanuel. Quel sens a cet engagement pour chacun d’eux? « Je me ressource avec la spiritualité des Focolari, mais l’expression de notre vie, c’est dans la société, c’est (se) donner concrètement dans le monde ! », répond Annick. Emmanuel complète : « C’est important de ne pas rester dans notre coin, entre membres des Focolari, mais d’agir dans le monde. Par ailleurs, les sept principes de la Croix-Rouge que sont l’humanité, l’unité, l’universalité, la neutralité, l’indépendance, l’impartialité et le volontariat résonnent fortement avec l’art d’aimer et la règle d’or ». La demande a explosé, surtout alimentaire. « Dans le contexte tendu de la crise, la qualité des relations humaines entre bénévoles et bénéficiaires sur le terrain et dans l’organisation était importante. Par exemple, je faisais de la médiation entre les bénévoles en cas de tensions. Le charisme de l’unité des Focolari m’a été d’une grande aide pour comprendre les situations, perdre mon idée et bien vivre le moment présent », partage Emmanuel. « Cette période a fait ressortir le bon et le mauvais en nous », a observé Annick. Son mari se réjouit de constater qu’elle a suscité de nouvelles idées d’action, notamment par rapport à la fracture numérique ou à la pauvreté relationnelle. « La grande leçon de la pandémie pour beaucoup est d’avoir pris conscience que l’on ne peut pas vivre les uns sans les autres. L’interdépendance était la grande bataille de Chiara Lubich à la fin de sa vie … Mon optimisme me pousse à croire que davantage de personnes vont s’engager dans des associations et vont développer leur sens du bénévolat. »
Émilie Tévané
Source: Nouvelle Cité, N°604, juillet-août 2020, p. 41.
Sep 10, 2020 | Non classifié(e)
Le congrès annuel des délégués des Focolari du monde entier avec les membres du Conseil général du mouvement se tiendra en vidéoconférence du jeudi 10 septembre au samedi 12 septembre. L’appel de la présidente Maria Voce. “Nous devons nous oublier et être – en tant que Mouvement – plus disposés à accepter la douleur du monde”. C’est avec cet appel fort que la présidente Maria Voce a donné une orientation claire à la rencontre internationale des responsables des Focolari qui va commencer ce jeudi 10 septembre en vidéoconférence. Dans un discours prononcé lors d’une récente réunion avec le Conseil général des Focolari, Maria Voce a exprimé sa consternation face aux nombreuses souffrances dont les médias font quotidiennement état, surtout en cette période de pandémie. Elle a partagé avec ses plus proches collaborateurs une question : “Qui peut absorber toute cette douleur ? Il me semble que Dieu nous demande d’être plus proches de cette douleur dans le monde, plus disposés à l’accueillir, à l’aimer, à prier… mais aussi à faire quelque chose de plus”. Une réponse qui est à la fois un programme spirituel et un programme d’action. Le programme de la réunion des délégués du Mouvement à travers le monde avec le Conseil général (10-12 septembre) se tiendra en vidéoconférence et sera caractérisé par un large partage sur les défis locaux, spécifiques aux différents contextes géographiques, mais aussi communs, de cette période particulière ; avec ses énormes souffrances et ses nouvelles potentialités. Dans le dialogue et le partage, on tentera d’identifier la contribution spécifique des Focolari aux changements d’époque en cours, présents et futurs. Ce thème ne sera certainement pas épuisé ces jours-ci, mais il restera sur la table également en vue de la prochaine Assemblée générale du Mouvement, initialement prévue pour la première moitié de septembre 2020, mais qui, en raison de l’urgence du Covid-19, a été reportée au début de l’année prochaine : du 24 janvier au 7 février 2021. Lors du prochain congrès, les délégués du Mouvement seront également informés des modalités proposées par la Commission préparatoire de l’Assemblée générale afin d’utiliser le temps “gagné” en vue d’une implication toujours plus croissante de tous les membres du Mouvement dans la préparation de l’Assemblée.
Joachim Schwind
Sep 9, 2020 | Non classifié(e)
Depuis des mois, un prêtre parcourt chaque jour de nombreux kilomètres à vélo ou en camionnette pour être proche de sa communauté. Une expérience, vécue avec une équipe de paroissiens, qui a uni et élargi les horizons, avec également des effets sur la période post-pandémique.
Si les périodes de confinement et les règles de distanciation physique nous obligent à peu fréquenter des lieux d’agrégation comme la paroisse, pourquoi le prêtre ne peut-il pas être le pont et le lien entre tous ? C’est ce que le père Clint Ressler, prêtre catholique américain, fait chaque jour depuis le début de la pandémie, traversant de long en large le territoire de sa paroisse de St. Mary of the Miraculous Medal à Texas City (États-Unis), pour rendre visite à ses paroissiens. Père Clint, comment la vie a-t-elle changé dans votre paroisse pendant cette pandémie ? Il est vrai que la pandémie change radicalement la façon dont nous entretenons et développons nos relations. Je sens plus fortement en moi la conscience que Dieu nous appelle à la coresponsabilité. En tant que pasteur, je suis entouré et soulagé par une belle équipe, forte et très motivée. Peut-être aussi parce que nous sommes plus concentrés sur l’essentiel de notre mission, nous éprouvons la joie et la gratitude, en voyant le fruit de nos efforts. Avant la pandémie, mes journées étaient remplies de contacts avec de nombreuses personnes. Peut-être étais-je parfois trop occupé par des projets ou des réunions ou par le fait de devoir être présent et attentif à chacun. Maintenant, je me trouve plus dans « l’être » que dans le « faire », aussi parce que tout le monde a besoin de communion, de relations authentiques. La relation entre les groupes paroissiaux et les autres qui offrent un service dans la paroisse est plus personnelle, par des moments intenses au téléphone, par les réseaux sociaux et même par des courtes visites. Il me semble que ce grand désir de vivre la communion que Dieu a placé dans nos cœurs trouve ses canaux pour surmonter les difficultés. Qu’avez-vous fait pour continuer à être proche de vos paroissiens ? Vu qu’il y a moins de réunions et plus d’attention à la mission essentielle, je ne me sens pas aussi occupé qu’avant la pandémie. Ensuite, il y a la voix de Dieu à l’intérieur qui suggère de ralentir, de Lui faire confiance et d’être patient. Au début de la pandémie, j’essayais de rendre visite à de nombreux paroissiens, à bicyclette ou en camionnette. Au cours des premiers mois, je rendais également visite jusqu’à douze familles par jour. Maintenant, je prends un rythme plus lent ; je fais moins de visites, mais j’essaie de passer plus de temps avec les gens. Pouvez-vous nous raconter le moment le plus beau et le plus difficile de ces visites ? Choisir un épisode n’est pas facile. Un jour, je suis arrivé dans une famille qui avait vu leur maison partir en fumée quelques jours auparavant à cause d’un incendie. Les enfants étaient non seulement sans abri, mais aussi sans jouets. Un voisin avait immédiatement offert l’hospitalité, en accueillant cette famille chez lui. C’était la visite la plus triste mais la plus édifiante. J’ai été frappé par la façon dont cette expérience a soudainement changé l’appel du Pape François à être des « disciples missionnaires », passant de belles paroles à quelque chose qui pouvait et devait être désespérément vécu. – Que pensez-vous que cette expérience apportera de positif à la vie de votre communauté paroissiale même après la fin de la pandémie ? La pandémie a permis à de nombreuses personnes de se familiariser avec la « foi en ligne ». Les paroissiens ont acquis une plus grande expérience dans l’utilisation des moyens technologiques en général, mais aussi dans leur foi. J’ai été personnellement édifié par la façon dont nos paroissiens se sont occupés les uns des autres. Je crois qu’après la pandémie, nous verrons les fruits de cette proximité et de ces expressions concrètes de réciprocité. Avec la pandémie, le sens de la solidarité est devenu encore plus fort ; nous nous sentons appelés à vivre la solidarité non seulement avec nos voisins mais aussi face aux besoins et aux défis du monde entier. Nous comprenons que nous sommes « tous ensemble » dans cette situation. Et j’espère que cela restera dans nos cœurs et dans tout ce que nous faisons, même après la pandémie. – Vous connaissez et vivez la spiritualité des Focolari, quelle influence a-t-elle sur votre vie de prêtre et de curé, en général et surtout en cette période de pandémie ? La responsabilité d’une paroisse peut être lourde et complexe et exige du discernement et des décisions difficiles. Cependant, si j’essaie de me concentrer sur l’amour concret, cela ne semble pas si accablant. Bien sûr, tout commence par l’union avec Dieu. En tant que prêtre et surtout en tant que pasteur, on m’a confié une tâche qui implique de l’influence et de l’autorité. Parfois, en tant que leader, je peux tomber dans une « mentalité de manager » qui valorise l’efficacité, évite les risques et évalue les résultats. La spiritualité du mouvement des Focolari, le témoignage de Jésus, m’appelle au service, à l’humilité et à la fidélité dans la patience. J’ai compris que pour nous, le point de départ fondamental pour découvrir la volonté de Dieu est de vivre avec Jésus au milieu de nous. En d’autres termes, nous devons être « l’Église », le corps mystique du Christ. Alors que par la grâce de Dieu nous vivons et grandissons dans ces relations réciproques, nous pouvons écouter la voix « subtile » du Saint-Esprit. Je pense que ces années de vie avec le mouvement des Focolari ont enraciné en moi le désir d’apporter ce type de discernement à la paroisse, au personnel de la paroisse, au conseil pastoral et à chaque groupe et commission.
Anna Lisa Innocenti
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Sep 7, 2020 | Non classifié(e)
Nous sommes tous reliés comme les membres d’un seul corps. Si l’un est plus faible, l’autre prend le relais. Telle est la logique évangélique simple, mais déroutante que nous présente Chiara Lubich dans l’écrit suivant, aujourd’hui plus actuel que jamais Une salle d’hôpital. Un homme au torse plâtré, le bras droit immobilisé. Il se débrouillait tant bien que mal pour tout faire avec l’autre. Le plâtre était une torture, mais son bras gauche se fortifiait en travaillant pour deux, même si le soir il était plus fatigué. Nous sommes membres les uns des autres, et le service mutuel est un devoir pour nous. Jésus ne l’a pas seulement conseillé, il nous l’a commandé. Quand la charité nous pousse à rendre service à quelqu’un, ne nous prenons pas pour des saints. Si notre prochain est invalide, nous devons l’aider, comme il s’aiderait lui-même s’il le pouvait. Autrement, quels chrétiens sommes-nous ? Et si, à notre tour, nous avons besoin de la charité de notre frère, n’en soyons pas humiliés. À l’heure du jugement, nous entendrons Jésus nous dire : « J’étais malade… et vous m’avez visité… j’étais en prison… nu, j’ai eu faim… » Jésus aime se cacher sous le visage de ceux qui souffrent, de ceux qui sont démunis. Aussi, quand nous sommes dans le besoin, ayons le sens de notre dignité et remercions de grand cœur ceux qui nous aident. Mais réservons notre plus profonde reconnaissance à Dieu, qui a créé le cœur humain charitable, au Christ qui, en proclamant par son sang la Bonne Nouvelle et surtout ”son” commandement, a incité tant de cœurs à s’aider réciproquement.
Chiara Lubich
Tiré de : Chiara Lubich, J’étais malade, in : Chiara Lubich, Écrits spirituels/1, Ed. Nouvelle Cité 2000, p. 36.